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7 août 2025
LE PROJET LOGME II LANCÉ AU SÉNÉGAL
Après avoir dépassé de 75% ses objectifs initiaux avec 35 000 hectares restaurés, le programme s'étend à cinq pays sahéliens pour créer "un Sahel résilient, productif et durable"
L'Agence Sénégalaise de la Reforestation et de la Grande Muraille Verte (ASERGMV) a lancé hier le projet régional « Paysages sahéliens, une terre d'opportunités, élargir les sillons éprouvés (LOGMe II) ». La première phase du projet a permis de restaurer plus de 35 000 hectares de terres.
Le lancement du projet LOGMe II mis en œuvre avec l'appui du ministère italien de l'Environnement et de la Sécurité en collaboration avec la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), et l'UICN a regroupé les représentants des gouvernements partenaires, experts techniques, acteurs du secteur privé, universitaires et membres de la société civile.
Directeur général de l'agence sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte (Asergmv) Sekouna Diatta estime que les premières attentes, c'est le partage d'expérience de la phase 1 qui s'est déroulée dans trois pays africains, et nous pouvons compter sur les acquis pour ensuite aller vers une mise à l'échelle et diversifier à travers d'autres actions pour mieux impacter les communautés locales. « Quand on parle de restauration des terres, il faut voir l'amélioration des conditions de vie des populations et pour améliorer les conditions de vie des populations, il y a des besoins de base, mais il y a aussi une harmonie avec la nature », soutient-il. Il ajoute que c'est pour cette raison-là que les terres seront restaurées, « pour restaurer les fonctions écosystémiques mais aussi pour pouvoir permettre aux populations de mener un certain nombre d'activités qui puissent leur apporter des revenus, et c'est pourquoi tout à l'heure, une des innovations quand on parle de la pisciculture, ça va dans la diversification des revenus mais aussi pour une meilleure alimentation des populations locales ».
Directeur général de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn), Aimé Nianogo soutient que cette activité marque la transition d'une phase pilote réussie (LOGMe I) vers une phase plus ambitieuse, régionale, inclusive et structurée. « Conduit de 2020 à 2024 grâce à la collaboration fructueuse entre les gouvernements du Burkina Faso, du Ghana et du Niger, le projet LOGMe I a démontré que la restauration des terres dégradées dans le Sahel est non seulement possible, mais peut aussi être un catalyseur de transformation pour les communautés rurales », explique-t-il. À l'en croire, ce moment marque une étape déterminante dans notre engagement commun pour un Sahel résilient, productif et durable.
Plus de 680 000 bénéficiaires dont 57% de femmes et plus d'un tiers de jeunes
« Le projet LOGMe II s'inscrit dans la continuité de la phase LOGMe I, qui a donné des résultats remarquables. Ensemble, nous avons restauré près de 35 000 hectares de terres soit 175% de l'objectif initial et touché plus de 680 000 bénéficiaires, dont 57% de femmes et plus d'un tiers de jeunes ». À l'en croire, nous avons vu, dans ces trois pays, des femmes, des jeunes, des agriculteurs, des autorités locales transformer des terres dégradées en espaces productifs, en sources d'opportunités économiques, sociales et environnementales. « C'est cette réussite que nous voulons aujourd'hui élargir et consolider, avec l'entrée de deux nouveaux pays le Sénégal et le Bénin dans la phase II de LOGMe », indique-t-il. Poursuivant son propos, il souligne que cette fois-ci, nous envisageons d'élargir à plus de terres, plus de pays, plus de commodités, de spéculation. « Nous pensons, par exemple, à la pisciculture, à la marichiculture. Donc, dans ce sens-là, nous pensons qu'on va atteindre plus de personnes, plus de populations, et qu'on va restaurer également une surface beaucoup plus importante », souligne-t-il.
En outre, le projet est prévu pour une durée de 3 ans avec un financement qui vient de l'Italie, « nous avons 5 pays, et les principaux acteurs dans ces pays ce sont les États, et ensuite un certain nombre de communes qui vont être définies par les acteurs durant cet atelier. Le coût global du projet est de 8 millions d'euros ».
La coordination des musulmans du Sénégal a fixé sa date de célébration de la fête de la Tabaski. Après observation du croissant lunaire, indique-t-elle, dans un communiqué, la lune a été aperçue en Arabie Saoudite, en Algérie, en Tunisie, en Lybie, Jordanie etc. Par conséquent, ce mercredi est le premier jour du mois Dhul Hijjah et la tabaski sera célébrée le vendredi 6 juin. Le jeudi 5 juin sera le jour d'Arafa. Reste à savoir ce que diront les autres confréries.
9 policiers condamnés à 2 ans de prison
La sentence a été lourde pour les 9 policiers du Commissariat d'arrondissement de Zac Mbao ainsi que leur indicateur D. Cissé poursuivis pour vol en réunion, association de malfaiteurs et abus d'autorité suite à une disparition de 200 millions de deux Maliens qu'ils ont interpellés. L'affaire qui remonte à la nuit du 20 au 21 juillet 2024 a été appelée hier, à la barre du tribunal de grande instance de Pikine-Guédiawaye. Le tribunal a condamné les limiers et leur indicateur à deux ans de prison ferme et 300 millions d'amende à payer aux commerçants maliens. Quant à ces derniers poursuivis pour blanchiment d'argent, ils ont été relaxés au bénéfice du doute.
Birima Mangara au dialogue
Le député Birima Mangara va participer au dialogue national sur le système politique prévu aujourd'hui. C'est le bureau politique de l'Union pour la Démocratie et le Progrès (UDP) KIRAAY dont il est le Président qui a pris cette décision pour la consolidation d'un Sénégal démocratique, prospère et inclusif. L'ancien ministre et membre de la coalition Diomaye Président est valeur sûre. Ancien Directeur de cabinet adjoint à la Présidence, l'Inspecteur des impôts devenu Ige est désormais à fond dans la politique. De par son expertise et son expérience, il sera un atout réel pour la mouvance présidentielle qui souffre de manque de compétence surtout au ministère des Finances.
Le Parquet de Diourbel en action
Le parquet de Diourbel a ordonné une enquête pour déterminer les causes exactes de l'effondrement d'un immeuble en construction dans la commune de Touba Mosquée ayant occasionné onze morts et sept blessés. Dans son communiqué, le Procureur Amary Faye demande également aux enquêteurs d'établir les responsabilités éventuelles. Dans le document, il est précisé que toutes les dispositions seront prises, pour que la lumière soit faite sur ce drame dans les plus brefs délais.
L'album État d'Esprit de Wally certifié Disque d'Or
Africa Music & Charts (AMC) a dévoilé une première salve historique de 95 certifications musicales, dont 76 singles et 19 albums. Et il faut dire que le phénomène de la musique sénégalaise Wally Seck continue de briller sur la scène musicale africaine. Son album État d'Esprit a été certifié Disque d'Or par AMC, avec 5 000 équivalents ventes. Son single Confuse, en collaboration avec Mia Guissé et Amadeus, s'est vu aussi décerner le Single d'Or par la même organisation, grâce à plus de 5 millions d'équivalents streams. Viviane Chidid a reçu une certification or pour son titre en solo « Yeug Yeug », confirmant ainsi son statut d'icône musicale. Le duo VJ et Amadeus a également été salué avec la certification or pour le morceau « Yow la ».
Y en a marre au dialogue
Le mouvement va participer au Dialogue national sur le système politique, qui débute aujourd'hui. Selon le communiqué de Thiat et Cie rendu public hier, cette participation s'inscrit dans un esprit de responsabilité citoyenne et de cohérence avec les valeurs fondatrices du mouvement qu'est une démocratie plus inclusive, plus transparente et réellement à l'écoute des aspirations populaires. Le mouvement rappelle avoir pris connaissance des termes de référence dudit dialogue et a transmis aux autorités ses remarques et suggestions dans les délais impartis.
16 kg de chanvre indien saisis à Diass
La brigade de proximité de Diass a saisi hier 16 kilogrammes de chanvre indien et deux motos Jakarta, dans le cadre de la lutte contre le trafic de stupéfiants. Selon un communiqué de la gendarmerie, au cours de leur mission, les gendarmes ont surpris deux individus à bord de motos transportant une importante quantité de chanvre indien. Pris de panique à la vue des forces de l'ordre, les suspects ont abandonné leurs véhicules et la drogue, prenant la fuite à pied. D'après le document, cette intervention s'inscrit dans l'application des directives opérationnelles du haut commandement de la Gendarmerie nationale, qui entend renforcer sa présence sur le terrain et intensifier les actions de répression contre les réseaux de trafiquants. La gendarmerie précise qu'une enquête est immédiatement ouverte afin d'identifier et d'interpeller tous les membres impliqués dans ce réseau.
Le collectif « Rappel à l'ordre » dément Walf
Le collectif « Rappel à l'ordre » a fait un communiqué hier pour répondre au groupe Walfadjri. Selon Abdou Karim Guèye et Cie, l'équipe de Walf TV n'a, en aucun moment, été agressée ou bousculée. Et que les allégations de tentative de lynchage sont infondées et ne correspondent pas à la réalité des faits. Ce qui s'est réellement passé, explique le communiqué, c'est que le groupe de presse Walf TV, ne faisant pas partie des initiateurs de la marche, s'est installé de manière inattendue sur le podium principal et derrière les organisateurs. Le collectif « Rappel à l'ordre » précise que cette position a créé une interférence avec le bon déroulement de l'événement et a perturbé le travail des organisateurs. Informés de cette situation, ajoutent Abdou Karim Guèye et Cie, les organisateurs ont approché poliment l'équipe de Walf TV pour lui demander de bien vouloir quitter le podium et de se joindre aux autres journalistes présents, conformément au dispositif prévu pour la couverture médiatique.
Mendicité des talibés
L'équation pas encore résolue de la mendicité des talibés a été évoquée lors de la journée annuelle de l'institut islamique Ahmed Ndack Seck de Thiès. Et Mohamed Mokhtar Diop conseiller technique de l'institut a décliné une recette permettant à ses yeux de mettre un terme définitif à ce phénomène. D'après lui, il suffit seulement de faire en sorte que les difficultés des daara soient prises en compte dans le budget de l'État, de la même manière que l'éducation formelle est accompagnée. Créé en 2007, l'institut célébrait cette année 23 de ses pensionnaires ayant mémorisé le Coran. Ces 23 élèves coraniques portent à 264, le nombre total de ceux qui ont mémorisé le Coran depuis l'ouverture du daara. Au-delà de l'apprentissage du Coran, le conseiller technique renseigne que les pensionnaires, avec le régime internat, sont soumis à l'enseignement franco arabe, l'apprentissage de l'informatique, à la pratique sportive, etc.
Le Sénégal lève 196 milliards
Le Sénégal a mobilisé avec succès 196 milliards FCFA à l'issue d'une émission d'Obligations Assimilables du Trésor (OAT) sur le Marché des Titres Publics (MTP) de l'UEMOA. L'opération, qui visait à renforcer les ressources de l'État, a enregistré un taux de couverture de 107%, traduisant la confiance des investisseurs. Cette émission portait sur une maturité de trois ans, avec un taux de rendement moyen pondéré de 7,73%. Parmi les souscripteurs, les investisseurs ivoiriens se sont démarqués en apportant 118 milliards FCFA, soit plus de la moitié des montants mobilisés. Le Sénégal arrive en deuxième position avec 78 milliards FCFA, tandis que les investisseurs maliens ont contribué à hauteur de 2 milliards FCFA. Avec cette opération, l'État sénégalais poursuit sa stratégie de financement sur le marché régional, dans un contexte marqué par une forte demande pour les titres publics émis par les États membres de l'Union.
L'ambassadeur d'Israël à Dakar hué à l'Ucad
L'accueil restera mémorable. Le diplomate de l'État hébreux qui terrorise la population de Gaza a été terrorisé des jeunes étudiants de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui l'ont reçu dans leur temple avec des sifflets. Drapeau palestinien fièrement arboré entre ses deux mains, on entend, sur la vidéo virale sur la toile, un des étudiants vociférer : « Vous êtes des criminels. Libérez Gaza ! ». Yuval Waks qui a présenté, le 9 mai dernier, ses lettres de créances au chef de l'État, a reçu une volée de bois vert. Conséquence : le diplomate israélien qui devait animer hier une conférence portant sur le thème « Pratiques des Relations internationales et accords entre les États » à l'UCAD II, a été contraint de décamper, sous escorte de sa garde rapprochée, du campus universitaire sous les huées des étudiants. Ce camouflet du diplomate hébreux dans le temple de savoir est, sans doute, un des relents de la conséquence du « génocide » en cours à Gaza. En tout cas, Yuval Waks n'est pas près d'oublier la bienvenue qui lui a été réservée à sa première sortie officielle depuis son accréditation à Dakar. Mémorable. À tout point de vue !
Vol à l'arraché
Hier, à la barre du tribunal, le sieur Ibrahima Ndiaye a comparu pour vol en réunion avec usage de violence. En effet, le 3 mai dernier, aux environs de 22 heures, au quartier de Thiocé Est, son complice et lui ont agressé Aminata Samb, lui dérobant deux téléphones portables. Devant la barre, le témoin Saliou Kébé affirme avoir reconnu l'un des agresseurs, bien qu'il n'ait pas réussi à les rattraper. Il est revenu sur les lieux et a retrouvé la victime en état de choc. Il lui a confié reconnaître le conducteur de la moto, un habitant du quartier voisin, dont le père était moniteur dans une salle de sport. Le lendemain, Aminata Samb, accompagnée de son témoin, a porté plainte au commissariat. Les enquêteurs ont rapidement interpellé le prévenu qui a nié les faits. Malheureusement pour lui, il a été formellement reconnu par la victime et le témoin. Dans son réquisitoire, le procureur a souligné la gravité des faits. Il a rappelé que le vol commis en réunion, avec usage de violence et un moyen de locomotion, est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à 10 ans de prison et que si le prévenu n'est pas jugé par la chambre criminelle, c'est pour plus d'efficacité. « Tous les éléments matériels sont réunis. Même s'il conteste les faits, il a été formellement reconnu. Il doit être sanctionné sévèrement à une peine de 5 à 10 ans », a déclaré le procureur, qui a requis deux ans de prison, dont un an ferme, ainsi qu'une...
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L'ÉGLISE CATHOLIQUE TACLE LES HOMMES POLITIQUES
Au dialogue national ce mercredi, Philippe Tine, président du Conseil national du laïcat a désigné les hommes politiques comme "le plus grand problème" du système politique sénégalais. Il appelle à préserver la laïcité, "socle intangible du vivre-ensemble
Philippe Tine, président du Conseil national du laïcat sénégalais, n'a pas mâché ses mots lors de l'ouverture du dialogue national 2025 ce mercredi 28 mai. Représentant l'Église catholique aux côtés d'Abbé Augustin Tiaou et Paul Dominique Corréa, il a livré un diagnostic sans complaisance du système politique sénégalais.
"Le plus grand problème dans notre système politique reste les hommes politiques qui l'animent", a déclaré Philippe Tine devant le président Bassirou Diomaye Faye et les participants. Selon lui, ces derniers "pensent qu'ils ne sont responsables de rien et que le problème c'est toujours l'autre, l'adversaire politique", qu'il soit du côté du pouvoir ou de l'opposition.
Le représentant de l'Église catholique a dressé un tableau préoccupant de la situation nationale. "Notre pays bruit du vacarme et du tintamarre de la haine de l'autre, des querelles partisanes et du piétinement des valeurs ancestrales", a-t-il déploré, évoquant les "fractures approfondies" et "la confiance effilochée" entre citoyens.
Les événements survenus entre 2021 et 2024 ont selon lui "laissé des blessures que seul un travail patient de guérison collective peut cicatriser". Philippe Tine voit dans ce dialogue national une "forme de thérapie" nécessaire pour le pays.
Dans son intervention, le président du Conseil national du laïcat a insisté sur trois principes fondamentaux : la sauvegarde de la laïcité comme "socle intangible du vivre-ensemble", la réforme du système électoral, et le respect de la séparation des pouvoirs.
L'Église catholique a réaffirmé sa "disponibilité à continuer aux côtés de l'État" pour promouvoir "la liberté, la justice, l'équité et l'éthique", tout en appelant à un "dialogue sincère, transparent et sans calcul politique".
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ALIOUNE TINE DEMANDE UN ÉQUILIBRE DES POUVOIRS
"État partisan", "hyper-présidentialisme", "institutions affaiblies" : le patron d'Afrikajom Center a égréné les maux de la démocratie sénégalaise face au président Diomaye lors du dialogue national de ce mercredi
À l'ouverture du dialogue national ce mercredi 28 mai 2025, Alioune Tine, figure emblématique des droits de l'homme et directeur du think tank Afrikajom Center, a livré un message fort aux nouvelles autorités.
L'activiste a particulièrement insisté sur la nécessité de considérer les acteurs des droits de l'homme comme des partenaires permanents. "On ne peut pas améliorer la démocratie sénégalaise sans renforcer la culture des droits de l'homme", a-t-il déclaré, critiquant la tendance des régimes successifs à marginaliser ces acteurs une fois au pouvoir.
Alioune Tine a plaidé pour une révision de "l'hyper-présidentialisme sénégalais" et l'instauration d'un équilibre des pouvoirs. Il a également appelé à la construction d'un État social fort face à l'effondrement causé par le modèle libéral, et à l'établissement d'un État véritablement impartial, rompant avec "la permanence de l'État partisan depuis l'indépendance".
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KHALIFA SALL RÉCLAME UNE REDDITION DES COMPTES CIVILISÉE
"Les arrestations ne sont pas des méthodes qui peuvent permettre une gouvernance apaisée" : le patron de Taxawu a directement interpellé Diomaye sur les pratiques répressives du régime lors de l'ouverture du dialogue national ce mercredi
L'ancien maire de Dakar et président de Taxawu Sénégal, Khalifa Sall, a pris la parole ce mercredi 28 mai 2025 lors de l'ouverture du dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. L'opposant, candidat malheureux à la dernière présidentielle, a livré un discours direct. Khalifa Sall n'a pas mâché ses mots concernant la gestion actuelle du pouvoir. "Les arrestations, les interpellations ne sont pas des méthodes qui peuvent permettre une gouvernance apaisée", a-t-il déclaré, réclamant explicitement "la libération des détenus" comme préalable à tout apaisement politique.
L'ancien maire a plaidé pour des réformes profondes, notamment du Code électoral et de la Constitution, ainsi qu'une "conduite plus apaisée et plus civilisée de la reddition des comptes". Ces mesures, selon lui, sont indispensables pour "œuvrer pour un Sénégal de paix".
Au-delà des questions politiques, Khalifa Sall a insisté sur la nécessité d'élargir le dialogue aux "questions sociales et économiques", rappelant que "les populations vivent des difficultés" et qu'il faut "leur trouver des solutions viables".
L'opposant a conclu en se présentant comme un "acteur de la pacification de l'espace politique", tout en maintenant ses exigences pour construire ce qu'il appelle un "Sénégal nouveau" dans la concorde nationale.
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AMADOU BA APPELLE À LA PACIFICATION ET AUX RÉFORMES STRUCTURELLES
"Je rêve d'un Sénégal où l'opposition est écoutée, pas écartée." L'ancien Premier ministre a profité du dialogue national pour interpeller directement le pouvoir sur les dérives actuelles tout en proposant une feuille de route pour sortir de la crise
L'ancien Premier ministre et candidat malheureux à la dernière présidentielle, Amadou Ba, s'est exprimé ce mercredi 28 mai 2025 lors de l'ouverture du dialogue national initié par le président Bassirou Diomaye Faye. Dans une intervention mesurée mais ferme, le leader de l'opposition républicaine a salué cette initiative tout en posant ses conditions pour une véritable réconciliation nationale.
"Oui, le climat est tendu. Oui, il y a des arrestations", a reconnu Amadou Ba, faisant référence aux récentes interpellations d'opposants et de journalistes. Malgré ce contexte difficile, l'ancien candidat a justifié sa participation par "fidélité aux principes" et "amour pour la patrie", estimant que "plus le contexte est difficile, plus le dialogue devient une nécessité".
Ba a articulé son intervention autour de trois axes majeurs. D'abord, les libertés publiques, avec un appel à un "pacte national de pacification politique" incluant la libération des détenus politiques et l'indépendance des médias. Ensuite, la réforme du système électoral pour donner un véritable statut à l'opposition et automatiser l'inscription des jeunes majeurs. Enfin, une refonte institutionnelle visant à renforcer la représentation proportionnelle et réformer la Haute Cour de Justice.
Au-delà des questions politiques, l'ancien Premier ministre a insisté sur l'urgence économique. Face au chômage, à la dette croissante et aux difficultés budgétaires, il a plaidé pour un consensus national sur les solutions et proposé un "pacte national sur l'emploi productif". "Le Sénégal ne peut plus agir par séquence. On n'a plus le luxe du temps long", a-t-il martelé.
Amadou Ba a conclu par un appel à l'unité nationale : "Je rêve d'un Sénégal où l'opposition est écoutée, pas écartée, où le débat est loyal, constructif, pas agressif".
CHEIKH GUÈYE, L'ÉQUILIBRISTE DU DIALOGUE
Il incarne l'art sénégalais du consensus. À 59 ans, ce géographe formé à Strasbourg met son expertise de médiateur au service d'une mission cruciale : réconcilier un pays fracturé autour d'un nouveau pacte démocratique
À l’heure où le Sénégal s’apprête à rouvrir les pages sensibles de son histoire politique à travers un dialogue national annoncé comme décisif, c’est à Cheikh Guèye que revient la lourde charge d’en être le facilitateur. Une mission à haute intensité, à l’image du parcours de cet intellectuel discret, enraciné dans la société civile et aguerri dans les arcanes de la concertation.
L’art de rapprocher les contraires
À 59 ans, Cheikh Guèye ne découvre pas les défis de la médiation. Le géographe de formation, devenu figure influente du monde des politiques publiques, sait que l’équation à résoudre dépasse les oppositions d’idées. “Ce ne sont pas que des idées qui s’affrontent, des intérêts aussi se heurtent’’, reconnaît-il dans un récent entretien avec l’Agence de presse sénégalaise. Une lucidité sans illusions, mais doublée d’un optimisme chevillé au corps : celui de croire en la capacité des Sénégalais à dépasser leurs contradictions.
Originaire du quartier populaire de Ben Tally à Dakar, Cheikh Guèye a appris à composer avec la diversité et la complexité. Des qualités précieuses à l’heure d’animer un forum censé réunir acteurs politiques, syndicats, religieux, société civile et experts, autour d’un objectif commun : refonder le modèle institutionnel sénégalais pour le rendre plus inclusif et résilient.
Une légitimité forgée dans la société civile
Avant de se voir confier ce rôle central par le président Bassirou Diomaye Faye, Cheikh Guèye s’était imposé comme une voix respectée au sein de la société civile. Docteur en géographie, formé à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg après un cursus initial à l’UCAD, il a fait ses armes à Enda Tiers Monde, où il assurait la cohérence des initiatives internationales de l’organisation. De la préparation des grands forums mondiaux sur l’énergie ou le climat à la coordination d’équipes éclatées aux quatre coins du globe, Cheikh Guèye a bâti une réputation de stratège calme et méthodique.
Aujourd’hui responsable de la veille et de la prospective à l’IPAR, il pilote des projets sur le développement agricole et rural. À ce poste, comme à celui de secrétaire permanent du Rapport Alternatif sur l’Afrique (RASA), il incarne une ambition : produire une pensée endogène sur les trajectoires africaines de développement.
Une posture d’équilibre, un esprit de service
“Ce qui distingue particulièrement Dr. Guèye, c’est sa capacité à créer des ponts entre les secteurs”, souligne Doudou Ndiaye, spécialiste en communication et camarade de longue date. “Son équidistance vis-à-vis des cercles politiques, scientifiques, sociaux et religieux lui permet de promouvoir le dialogue là où bien d’autres échouent.”
Cette qualité de médiateur, le président Faye ne s’y est pas trompé en le nommant facilitateur général du dialogue national le 24 avril 2025. Un choix dicté autant par ses compétences que par son engagement : “Je suis redevable de mon pays… cette mission est une manière de lui rendre ce qu’il m’a donné”, confie-t-il avec pudeur.
La promesse d’un moment charnière
Dans un contexte marqué par des fractures politiques profondes, la réussite du dialogue national dépendra aussi du climat que saura instaurer son facilitateur. Calme, courtois, à l’écoute, Cheikh Guèye incarne une certaine idée de l’apaisement républicain. Il ne s’agira pas seulement de parler, mais surtout de s’entendre. Et, peut-être, de bâtir les fondations d’un nouveau pacte démocratique.
PAR Henriette Niang Kandé
LA MÉCANIQUE DU DÉSORDRE
Ce chaos qui court sur les routes, grimpe les façades, traverse les classes sociales et s'exprime dans les mots aussi bien que dans les actes, révèle une société où l'absence de règle s'est imposée
Un pays peut-il tenir debout quand tout vacille ? Du code de la route au code administratif, des trottoirs embouteillés aux services publics ou privés désertés, un même constat s'impose : le désordre est devenu matrice, et l'informel, norme sociale. Ce chaos qui court sur les routes, grimpe les façades, traverse les classes sociales et s'exprime dans les mots aussi bien que dans les actes, révèle une société où l'absence de règle s'est imposée comme règle de fonctionnement.
Sur la route, chaque jour est une roulette russe
Un simple dépassement, filmé et diffusé en boucle sur les réseaux sociaux, révèle tout un drame national. Deux poids lourds, l'un rasé par l'autre dans une manœuvre à couper le souffle, s'accrochent, frôlant la catastrophe. Le dépassement par la droite devient ici une figure de style, le respect des distances de sécurité un luxe, et la visibilité... une option.
Cette scène n'a rien d'isolé. Elle est quotidienne. À Dakar comme en dehors, la circulation est un théâtre d'absurdités. Les motards remontent les files à contresens, les piétons se fraient un passage entre deux camions, les car-rapides s'arrêtent où bon leur semble. Les trottoirs ? Occupés par des vendeurs, des garagistes, des cantines et des déchets. Les conducteurs ? Parfois sans permis, ni assurance, et d'autres fois sans phares ni freins. Les routes ? Défoncées, laissées telles quelles après travaux, étroites, souvent sans marquage, ou mal éclairées.
La route, métaphore de la vie, devient un terrain de compétition. On ne la partage pas. On se la dispute. Résultat : en 2024, plus de 5 200 accidents recensés par la Gendarmerie, 687 morts, près de 9 000 blessés, d'après l'ANSD. Et ce ne sont là que les chiffres officiels. Dans les hôpitaux, les traumatismes crâniens, les fractures et les amputations s'accumulent. Une bonne partie de ces drames serait évitable si les règles élémentaires étaient respectées.
Le bâtiment qui tue, nouvelle figure de l'urbanisme sénégalais
Si l'on survit aux conséquences de chaque bouffée d'air pollué, et quand on n'est pas tué sur la route, on peut l'être dans son lit, ou dans sa maison. L'effondrement d'immeubles est devenu un drame récurrent. Des plafonds, des balcons s'écroulent par manque d'entretien ou de malfaçons.
Onze morts, sept blessés, des familles brisées, des vies englouties sous les gravats d'un chantier. Dimanche 25 mai 2025, dans l'après-midi, un immeuble en construction s'est écroulé dans la commune de Touba Mosquée. Le bâtiment, encore en cours d'élévation, s'est affaissé sans prévenir, emprisonnant ouvriers et passants dans un amas de béton, de sable et d'acier. Les secours, accourus dans la panique, n'ont pu que constater l'ampleur du désastre.
Le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel a réagi. Il a ordonné l'ouverture d'une enquête judiciaire pour « déterminer les causes exactes » de l'accident et « établir les responsabilités éventuelles ». Les services compétents ont été mobilisés. Une démarche attendue, nécessaire, mais qui sonne comme un refrain déjà trop souvent entendu, après chaque effondrement de bâtiment dans le pays.
Le drame de Touba n'est pas un accident isolé. Il est le symptôme d'un mal plus profond. Depuis plusieurs années, l'urbanisation sénégalaise se développe au rythme des intérêts privés, sans études de sol, sans permis valides, et sans contrôle technique rigoureux. Des immeubles surgissent du sol comme des champignons, souvent sur des terrains instables, construits par des tâcherons sans qualification recrutés à la journée, avec des matériaux de mauvaise qualité.
Dans de nombreux cas, les plans ne sont ni validés ni suivis. Les fondations sont négligées, les structures affaiblies, les normes de sécurité ignorées. Et lorsque les signaux d'alerte sont émis, ils se perdent dans les dédales d'une administration soit débordée, soit complice.
Les municipalités délivrent parfois des autorisations d'occupation ou de construire sans vérification préalable. Les bureaux de contrôle, quand ils existent, sont rarement saisis, et encore plus rarement écoutés. Résultat : des bâtiments s'élèvent sur des sables mouvants, dans tous les sens du terme, jusqu'à ce que tout s'effondre — béton, familles, et illusions de sécurité.
Une administration qui fonctionne... à côté d'elle-même
Mais ce chaos ne touche pas seulement la rue ou l'habitat. Il est au cœur du fonctionnement institutionnel. Dans les services publics, l'usager affronte une autre forme de violence : la lenteur, l'arbitraire, l'absurde. Le guichet est vide, le formulaire manquant, l'agent « en déplacement ». Dans les couloirs de l'administration publique ou privée, un mal insidieux s'est installé : le laxisme. Ce relâchement généralisé, fait de renoncements successifs, mine la vie politique nationale à petit feu. Le laisser-aller, devenu réflexe, produit ses effets délétères à tous les niveaux de la société sénégalaise, transformant les institutions en coquilles vides et les citoyens en spectateurs désabusés. Le droit n'a de valeur que s'il est accompagné de "relations". Une mutation s'arrache, un dossier se débloque, une pièce s'obtient, non pas selon la loi, mais selon les réseaux.
L'administration, au lieu d'incarner la rigueur, devient un théâtre de passe-droits. Ce fléau se manifeste par la lenteur, l'absentéisme, la culture de l'à-peu-près. Le citoyen lambda, qui vient chercher un papier ou demander un service, affronte un mur d'indifférence et de procédures absconses. L'inefficacité n'est plus l'exception : elle est la règle tacitement acceptée. Pis encore, elle devient un terrain fertile pour la corruption. Des marchés publics sont attribués sans appel d'offres, des recrutements se font sans concours, des services sont payés en espèces et sans quittance. L'État de droit glisse vers un État d'arrangement.
Une parole publique qui éructe plus qu'elle n'éclaire
Dans ce désordre généralisé, la parole publique s'est aussi effondrée. Autrefois porteuse de projet, elle est aujourd'hui chargée d'insultes. À l'Assemblée nationale, les joutes oratoires se sont muées en pugilats verbaux. Sur les réseaux sociaux, ministres et députés rivalisent d'invectives. Le débat cède le pas à l'agression, l'idée à la menace. « On vous retrouvera », « Vous allez voir », martèlent certains, en oubliant qu'ils parlent au nom d'un État censé incarner la mesure.
Dans les médias, des chroniqueurs ou des journalistes eux-mêmes, censés analyser, adoptent le ton du clash pour exister. Le mot juste n'intéresse plus. Seul compte celui qui cogne. Résultat : une société de l'hystérie, où l'on crie avant de réfléchir, où l'insulte fait office d'opinion.
Une économie informelle qui organise la ville... et le désordre
Mais le désordre le plus visible est celui qui s'impose dans l'espace urbain. À Dakar, tout se vend, tout se fait, tout s'installe dans la rue. Cantines sur les trottoirs et encerclant les écoles, taxis-motos anarchiques, boutiques improvisées dans les garages des villas, marchés spontanés dans les carrefours, parkings de bus « horaires » spontanés. C'est la débrouille érigée en système. Plus de 90 % des actifs vivent de l'informel. Ce qui sauve des milliers de familles... mais rend la ville ingérable.
Le taxi-moto, par exemple, est devenu le roi de la mobilité. Il va partout, tout le temps, sans règles. Aucun quartier n'est inaccessible, aucun obstacle infranchissable. Mais cette liberté a un prix : accidents, embouteillages, agressions. L'État tente de réguler ? Les conducteurs protestent : les taxes sont trop lourdes, les démarches trop opaques. Et le cercle vicieux reprend.
Un désordre éducatif et générationnel
Dans ce pays en déséquilibre permanent, les jeunes grandissent dans l'informalité comme dans une évidence. L'école, affaiblie, n'impose plus le respect. Les élèves contestent, s'absentent, insultent. Dire bonjour devient rare, faire silence une prouesse. La société n'enseigne plus la rigueur, ni l'effort. Et les figures d'autorité elles-mêmes — enseignants, policiers, ministres — donnent l'exemple de la désinvolture.
Le désordre est un choix politique
Au fond, tout part de là : ce désordre ordinaire que chacun accepte, contourne ou alimente. Des routes sans règle où les klaxons remplacent le Code de la route, des immeubles qui tiennent par miracle malgré les vices cachés, une administration tentaculaire qui donne l'impression d'exister surtout pour ralentir, décourager ou taxer l'attente. C'est dans cette anarchie que germent les petites corruptions, les passe-droits, les commissions "pour faire avancer", les raccourcis devenus système.
Quand l'État vacille dans ses fonctions les plus basiques, d'autres structures prennent le relais — plus rapides, plus coûteuses, mais moins regardantes. Les circuits parallèles ne sont pas nés de la nuit : ils sont le fruit de l'usure, de l'abandon et d'une lente résignation collective. Et à force de composer avec l'irrégularité, on a fini par la normaliser. Le chaos, désormais, a ses bureaux, ses agents, ses tarifs.
Le désordre n'est pas une fatalité. Il est le résultat de décisions, de renoncements, d'indifférences accumulées. Il peut être inversé. Mais cela suppose une reprise en main globale : de la parole publique, des infrastructures, de l'éducation, de la gouvernance. Il faut réhabiliter la règle, non pour brimer, mais pour protéger. Laisser-faire, c'est renoncer. C'est condamner les plus faibles à la loi du plus fort.
Le Sénégal ne manque ni de talent ni d'énergie. Ce qu'il lui faut, c'est une boussole. Pour que les routes cessent de tuer, que les maisons cessent de s'écrouler, que les mots cessent de blesser. Et qu'enfin, la République retrouve le sens du commun.
FACE AUX BAILLEURS, SONKO REVENDIQUE LA SOUVERAINETÉ
"Aucun décaissement depuis un an et le pays est resté debout." Au forum Invest in Senegal, le Premier ministre a vanté la capacité du Sénégal à compter sur ses propres forces
À l'occasion du lancement de la deuxième édition du Forum « Invest in Sénégal », tenu à Dakar hier, mardi 27 mai, le Premier ministre Ousmane Sonko a saisi l'opportunité pour adresser un message sans ambages aux bailleurs de fonds multilatéraux ayant suspendu leur soutien financier au Sénégal.
D'entrée de jeu, il a rappelé qu'aucun décaissement n'a été opéré en faveur du pays depuis une année et le pays est resté debout. Toutefois, loin de céder à la résignation, le chef du gouvernement a tenu à souligner que le Sénégal continue à se gouverner avec détermination. Ce constat, selon lui, doit être interprété comme une démonstration de résilience et de capacité d'auto-prise en charge. Il s'agit là, a-t-il précisé, d'un signal fort, révélateur de la volonté du pays de compter avant tout sur ses propres forces.
Dans la continuité de son intervention, M. Sonko a replacé cette situation dans une perspective historique et idéologique plus large. Il a en effet rappelé que son engagement politique, depuis plus d'une décennie, repose sur un postulat clair : le développement véritable d'une nation doit être d'abord endogène, tant dans ses sources de financement que dans sa mise en œuvre et la participation de ses citoyens. Cette vision, longtemps défendue dans les discours, est désormais concrètement mise à l'épreuve du réel.
Cependant, le Premier ministre n'a pas fermé la porte à un éventuel réengagement des partenaires multilatéraux. Il a exprimé l'espoir de voir les relations se normaliser, tout en insistant sur l'absence de raisons objectives justifiant la rupture actuelle, hormis des considérations politiques relatives à la volonté du Sénégal de préserver et d'affirmer sa souveraineté. À ce propos, il a dénoncé les mécanismes qui, à travers l'histoire, ont systématiquement tenté de freiner les pays africains dès lors qu'ils cherchent à prendre en main leur propre destin.
Dans un ton empreint de conviction, Ousmane Sonko a plaidé pour une nécessaire cohérence entre les discours sur l'autonomie des nations africaines et les actes posés sur la scène internationale. Le Sénégal, a-t-il affirmé, se positionne aujourd'hui comme un exemple vivant, un véritable laboratoire de souveraineté, qui devrait inspirer l'ensemble des pays en voie de développement, en particulier sur le continent africain.
Enfin, le Premier ministre a appelé à un accompagnement sincère de cette dynamique nouvelle. Il estime que l'expérience sénégalaise pourrait servir de socle à une refondation des trajectoires de développement, fondée non plus sur la dépendance, mais sur la maîtrise de ses propres leviers économiques et politiques.
LES ACTEURS POLITIQUES FACE À LEUR RESPONSABILITÉ
Parrainage, statut de l'opposition, financement des partis : tout est sur la table du dialogue national qui s'ouvre ce jour. Des concertations pour tenter de refonder en profondeur un système que le président veut adapter aux aspirations citoyennes
Le dialogue national sur la réforme du système politique au Sénégal s'ouvre ce jour, mercredi 28 mai 2025. Devant se tenir jusqu'au mercredi 4 juin prochain, la concertation, initiée par le Président Bassirou Diomaye Faye, vise à rassembler les différentes composantes de la société sénégalaise autour du système politique.
Après sa convocation des Assises de la Justice autour du thème « la Réforme et la modernisation de la Justice » en mai 2024, le Président de la République a appelé au dialogue national, à partir de mercredi 28 mai jusqu'au mercredi 4 juin prochain avec comme facilitateur le Dr Cheikh Dieng.
Axées sur « le système politique », ces concertations nationales visent à réconcilier les Sénégalais avec leurs institutions, à renforcer le consensus national mais aussi à pacifier la situation politique. C'est pourquoi, elles sont appelées à réunir toutes les composantes de la société : opposition, acteurs de la société civile, partenaires, représentants des secteurs socioprofessionnels, chefs coutumiers et traditionnels, citoyens...
Les participants au dialogue national se pencheront ainsi sur plusieurs points, invitant à des réformes profondes et durables du système politique sénégalais. Il s'agit d'abord de « réformer et améliorer le système électoral sénégalais », de « donner un contenu au statut de l'opposition et de son chef », de « débattre de l'inscription automatique sur le fichier électoral », de « réviser le système de parrainage ».
Ils vont également « examiner le rôle des autorités en charge des élections et des médias », « débattre de la place de la justice dans le processus électoral », « rationaliser le calendrier républicain au Sénégal ».
Dans la même mouvance, il faut noter que « la rationalisation en profondeur des partis politiques », « l'encadrement du financement des partis politiques » et « la révision du Code électoral sénégalais », seront aussi au cœur des discussions.