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7 août 2025
par Bassirou Sakho
PSG VS INTER DE MILAN, LE SACRE D’UN COLLECTIF ?
EXCLUSIF SENEPLUS - L’histoire du football est pleine de petites ironies. Et si cette finale marquait une nouvelle page de ces "destins croisés" où un joueur quitte son club pour courir après la gloire… et voit ce club atteindre le sommet sans lui ?
Le 31 mai 2025, l’Allianz Arena de Munich sera le théâtre d’une finale inédite entre le Paris Saint-Germain et l’Inter Milan. Une affiche à haute tension, mais aussi une finale chargée de symboles. Car au-delà de l’enjeu sportif, ce match raconte l’évolution du football moderne, les vertus d’un collectif retrouvé, et peut-être... l’ironie cruelle du destin.
Paris plus fort sans ses superstars ?
Il y a encore un an, l’idée que le PSG atteigne une finale de Ligue des champions sans Mbappé, Neymar ni Messi aurait semblé improbable. Et pourtant, c’est justement cette absence de galactiques qui semble avoir libéré le club parisien.
Sous la direction de Luis Enrique, Paris a construit une équipe solide, cohérente, tactique, où chaque joueur joue pour l’autre. Des profils moins clinquants, mais redoutablement efficaces : Dembélé, Barcola, Kvaratskhelia, Zaïre-Emery, ou encore Ugarte donnent au PSG une identité collective qui lui avait cruellement manqué les saisons précédentes.
On est loin du "star-system". Ici, c’est le bloc, la transition rapide, la polyvalence qui font la différence. En éliminant successivement Liverpool, Aston Villa, puis Arsenal, le PSG a prouvé qu’il pouvait gagner avec des principes plutôt qu’avec des noms.
Le syndrome du joueur parti trop tôt ?
L’histoire du football est pleine de petites ironies. Et si cette finale marquait une nouvelle page de ces "destins croisés" où un joueur quitte son club pour courir après la gloire… et voit ce club atteindre le sommet sans lui ?
On se souvient de Jean-Pierre Papin, parti du grand Marseille en 1992 pour tenter l’aventure au Milan AC, juste avant que l’OM ne remporte la Ligue des champions en 1993.
Même scénario pour Philippe Coutinho, qui quitte Liverpool pour Barcelone en 2018. Quelques mois plus tard, les Reds remportent la C1… en éliminant Barcelone au passage dans une des remontadas les plus mythiques de l’histoire.
Alors aujourd’hui, une question plane : et si Mbappé devenait le prochain chapitre de cette malédiction ? Parti au Real Madrid pour enfin soulever la Coupe aux grandes oreilles, il pourrait voir le PSG la remporter sans lui, quelques mois seulement après son départ.
Le football aime ce genre de récits. Cruels pour certains, magnifiques pour d’autres.
En face, l’Inter Milan a tout d’un monstre froid. Une équipe expérimentée, tactiquement rigoureuse, jamais spectaculaire mais toujours efficace. Lautaro Martínez est au sommet de son art, la défense ne concède rien, et l’Inter n’a été menée que 17 minutes sur toute la campagne européenne.
Ce sera donc un choc : le jeu fluide et vertical du PSG face à la structure défensive et clinique de l’Inter. Un affrontement entre deux visions du football… mais aussi deux histoires chargées d’attentes.
Cette finale, c’est bien plus qu’une coupe. Pour le PSG, ce pourrait être la fin d’une quête de plus d’une décennie, un couronnement qui validerait le virage pris en 2024. Pour l’Inter, ce serait le retour au sommet 15 ans après le triplé de 2010.
Mais pour tous les observateurs, c’est surtout une leçon : dans un football saturé de stars, le collectif a encore son mot à dire. Et parfois, ceux qui partent en pensant fuir la disette… laissent derrière eux une équipe qui apprend à gagner sans eux.
Bassirou Sakho est Conseiller Sportif.
IMMEUBLES-CERCUEILS
De Touba à Ngor, les récents drames révèlent un secteur du bâtiment gangrené par le laxisme, la corruption et l'absence de contrôle. Entre béton mal dosé et normes ignorées, c'est une hémorragie silencieuse mais meurtrière
Au Sénégal, des immeubles tombent emportant des vies et semant l’effroi dans les quartiers. De Touba à Ngor, en passant par Keur Massar et la cité Comico, les récents effondrements exposent crûment les failles d’un système de construction miné par le laxisme, la corruption et l’absence de contrôle. Entre béton mal dosé, autorisations opaques et normes ignorées, le secteur du bâtiment vit une hémorragie silencieuse, mais meurtrière. Ce n’est plus un accident, c’est une alerte nationale.
Le drame de trop, serait-on tenté de dire. Le 24 mai 2025, aux environs de 15 h, un immeuble R+3 s’est effondré à Touba, dans le quartier de Darou Khoudoss, près du garage Darou. Le bilan est tragique : 11 morts, des blessés et des riverains traumatisés. Des familles entières ont vu leur existence basculer. La nuit suivant le sinistre, les sauveteurs ont œuvré sans relâche, extrayant les derniers corps, dont le neuvième à 3 h. Le bilan humain est lourd et les questions sur la responsabilité fusent.
Le ministre de l’Urbanisme, Moussa Balla Fofana, s’est rendu sur les lieux et n’a pas mâché ses mots. Il a déploré un rythme de construction beaucoup trop rapide pour un bâtiment de cette ampleur : "Un R+3 ne peut pas être achevé en six ou sept mois dans des conditions sécuritaires optimales." Il a pointé du doigt un dosage approximatif du ciment et une absence d’étude structurelle approfondie. Pire, l’entreprise responsable avait déjà été impliquée dans un effondrement antérieur, preuve d’une impunité qui dure.
L’identité de l’entrepreneur n’a pas encore été rendue publique, mais la promesse est faite : des sanctions seront prises. Le directeur général de la Construction et de l’Habitat, Moussa Tine, a dénoncé un "dimensionnement défaillant des poutres" et l’utilisation de matériaux non conformes. Une enquête est en cours, mais le mal est fait.
Ce drame survient quelques jours après un autre épisode à Keur Massar Sud où un immeuble de quatre étages s’est écroulé dans le quartier Aladji Pathé. Aucun mort, mais des dégâts matériels importants. Les fouilles ont duré quatre jours, sous la supervision des autorités administratives. Les riverains pointent la responsabilité de la mairie, accusée d’avoir délivré une autorisation sans contrôle réel. Les services techniques sont mis en cause pour leur laxisme et leur tendance à fermer les yeux moyennant quelques billets de banque, selon des témoignages récoltés sur place.
L’effondrement récent à Ngor, qui a fait deux morts, vient allonger la liste noire. L’ingénieur Tamsir Mbengue, directeur du bureau d’études Technosol, a dénoncé des excavations non contrôlées sur un terrain mitoyen d’un immeuble existant. Il rappelle que toute excavation en milieu urbain, à proximité de structures, exige une étude géotechnique et des mesures de stabilisation comme le blindage. "Le sol perd en résistance, surtout en présence d’eau", prévient-il. Une négligence fatale.
Le technicien estime aussi que la structure effondrée était déjà vulnérable. L’ancienneté, le ferraillage mal conçu ou un mauvais dosage des matériaux peuvent transformer toute intervention extérieure en catalyseur de catastrophe. Dans ce cas comme dans d’autres, la responsabilité est partagée entre entrepreneurs, bureaux d’études, municipalités et services d’urbanisme.
Une chaîne de responsabilité entièrement défaillante
Deux semaines auparavant, c’est à la cité Comico, sur la VDN, où un immeuble R+4 s’est écroulé sans faire de victime, mais les récits des témoins font froid dans le dos. Abdoulaye Diallo, commerçant dont la boutique a été endommagée, raconte : "Je n’ai rien vu venir, juste entendu des cris avant de voir l’immeuble s’écrouler comme un château de cartes." Omar Dabo, ingénieur en génie civil, résume les causes de l’effondrement à Comico à une excavation mal maîtrisée sur un chantier voisin, une présence d’eau, une absence de blindage, un immeuble vieillissant, une absence d’études géotechniques. Selon lui, "le sol affaibli, combiné à un mauvais entretien du bâti, suffit à tout faire basculer".
Le dénominateur commun à tous ces drames semble être le défaut de contrôle et l’impunité. L’inspecteur général du bâtiment, Ousmane Diop, parle d’une accumulation de fautes : un mauvais dimensionnement, un fer de mauvaise qualité et des ouvriers non qualifiés. Pourtant, le Code de construction est clair : avoir une autorisation est obligatoire ; il faut des plans validés par un bureau de contrôle, une police d’assurance et un contrat de suivi. Rien n’est respecté.
Cheikh Guèye, premier adjoint au maire de Dakar, appelle à une concertation nationale sur le phénomène des effondrements. Mais en attendant, le bâti continue de s’élever dans le chaos. Les municipalités sont censées vérifier les autorisations, les services d’urbanisme assurer le suivi, les bureaux d’études contrôler les plans, les entreprises exécuter dans les normes. Tout un système est défaillant.
Mais Omar Dabo rappelle que le Laboratoire national de référence BTP (LNR-BTP) est censé veiller au respect des normes. Sur 17 laboratoires identifiés, seuls 10 sont agréés. Mais ces dispositifs, s’ils ne sont pas suivis par une volonté politique forte et une application rigoureuse des textes, resteront lettre morte. Les causes sont connues et largement documentées.
Pour Alioune Dramé, ingénieur en génie civil, l’effondrement de l’immeuble à Ngor relève d’une ‘’tragédie évitable’’. Dans une contribution publiée sur Seneweb, il affirme : ‘’Une étude géotechnique est indispensable. Sans cela, on construit sur des bases fragiles.’’ Tamsir Mbengue, directeur du bureau d’études Technosol, abonde dans le même sens. Interrogé par Dakaractu, il rappelle que ‘’le Code de la construction exige une étude de sol dès que l’on dépasse un R+3. À Ngor, l’absence de stabilisation du terrain a directement causé le drame’’.
Du côté de la formation professionnelle, Déthié Faye, formateur en maçonnerie, avait déjà alerté dans un module destiné à l’armée en 2023 : ‘’On surutilise le béton, ce qui fragilise les structures. Il faut privilégier des dalles légères et des fondations adaptées aux caractéristiques du sol.’’
Mais les failles techniques ne sont qu’un volet du problème. Bakary Malouine Faye, membre du Forum civil, met en cause l’environnement institutionnel. Dans l’une des éditions du journal ‘’Le Quotidien’’, en 2024, il pointait un enchaînement dangereux : ‘’L’impunité favorise la corruption et la corruption permet à des constructions non conformes de voir le jour.’’
Ces causes techniques, institutionnelles et socioéconomiques s’entremêlent pour produire un environnement propice aux drames. Les mesures existent pourtant : Code de la construction, rôle du LNR-BTP, agréments des bureaux d’études… mais leur application reste timide. Pour enrayer la spirale des effondrements, il ne suffit plus de déplorer : il faut exiger l’application stricte des textes, restaurer l’autorité publique, professionnaliser le secteur et responsabiliser chaque maillon de la chaîne, déplorent les techniciens.
Des morts, des blessés, des immeubles en ruine… et toujours les mêmes promesses de rigueur et de réforme. Mais pendant que les discours s’empilent, les étages s’écroulent. Il ne s’agit plus seulement de défaillances techniques ou administratives : c’est un effondrement moral et institutionnel qui se joue sous nos yeux. Combien d’autres Touba, Ngor ou Keur Massar faudra-t-il encore pour que la peur du béton mal fait ne soit plus le prix à payer d’un pays en quête de hauteur ?
PAR SAMBOUDIAN KAMARA
POUR UNE JUSTICE CONSOLIDANTE
La Justice a pris en main les dossiers liés à la reddition des comptes. Depuis des semaines, la chronique judiciaire entretient l’opinion de ce qui survient après chaque alternance au sommet de l’État. C’est un changement de rôles justifié par les urnes
La Justice a pris en main les dossiers liés à la reddition des comptes. Depuis des semaines, la chronique judiciaire entretient l’opinion de ce qui survient après chaque alternance au sommet de l’État. C’est un changement de rôles justifié par les urnes, les accusateurs d’hier étant les présumés coupables d’aujourd’hui.
En espérant que ce cycle « déconsolidant » prenne fin. C’est en tout cas l’ambition affichée par les dirigeants du Sénégal depuis un an. C’est une tendance lourde, pas près de s’estomper, espère-t-on. Une Justice idéale ne subirait pas l’impact des changements de majorité, son rythme ne serait pas ajusté à celui des urnes, son action étant alors continue et autonome, avec son propre agenda. Une Justice idéale n’aurait pas à toujours réparer après-coup, alors que très souvent, les braquages des fonds publics se font en direct. Ce « live », par l’ostentation, le m’as-tu-vu, est incarné par des personnages devenus célèbres par la force de leur nouvelle réputation, partageant des constantes : homme politique et haut fonctionnaire le plus souvent, avec, au cœur des processus, des « intermédiaires » à la manœuvre, des chefs d’entreprises, des prête-noms, toute une chaine de talents au service de l’enrichissement indu.
Mais c’est un système ancré par un système de redistribution dont la moindre défaillance fait s’écrouler l’édifice. Bien sûr, les mémoires sont peuplées de ces gérants de secco indélicats au temps de la prospérité arachidière sous Senghor, des dirigeants des sociétés publiques des années 70 peu regardants au point de susciter la création de la fameuse Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) éteinte par le président Macky Sall peu avant son départ du pouvoir ; la bamboula dans les sociétés parapubliques au nom du financement du « parti ». Les libéraux, dussent-ils en souffrir, il leur faudra s’y faire : c’est à partir de leur arrivée aux affaires que la boite de Pandore a été ouverte.
Que son ouverture même ne constitue plus un scandale ici depuis 2000. Que dire de tous ces enseignants de légende, ces fonctionnaires de la Santé, du Trésor, de l’administration centrale, des impôts et domaines, du cadastre à la retraite se contentant de leur pension ? Tous ces hauts magistrats, cadres des forces de défense et de sécurité, ces illustres anonymes agents de l’État avaient sans doute un cadre normatif et des « héritages » pouvant justifier leur « pudeur » à détourner ou à s’enrichir de manière éhontée, avec toute la violence symbolique qui accompagne l’apparat de l’argent public spolié. Tout d’abord, la honte existait encore, vous savez ce terrible sentiment d’avoir transgressé une norme sociale, morale ou personnelle. « La honte, c’est un soulèvement de l’âme contre elle-même », a dit Vladimir Jankélévitch.
4La peur de la honte prévenait ainsi de toute action pouvant déclencher la clameur publique à son endroit. Aujourd’hui, c’est mort ! Au contraire, l’argent illicite ne pose plus problème. Les nouveaux modèles de valorisation sociale sont systématiquement monétaires. Enfin, le mimétisme (si tu ne le fais, tu seras marginalisé) et les pressions des proches finissent par vous convaincre que c’est l’argent de l’État, celui du peuple dont tu fais quand même partie ! Carrément ! Le hic est que la plupart des Sénégalais vocifèrent et s’indigent après chaque nouveau montant de consignation annoncé par un incriminé pour échapper à la prison, mais un sage rapporte que « c’est juste parce qu’ils n’ont pas eu une caisse à portée de main ! Tous pareils ! ». Le fait est qu’à propos de l’argent et des moyens d’en avoir, les Sénégalais sont maintenant désinhibés.
On ne relira jamais assez le sociologue Malick Ndiaye (1953-2023) et son « L’éthique ceddo et la société d’accaparement ou les conduites culturelles des Sénégalais d’aujourd’hui » publié en 1998. Il explique en substance qu’il y a eu au Sénégal « une dynamique sociopolitique où une élite restreinte s’approprie les ressources publiques au détriment du bien commun. Cette élite (…) utilise l’appareil d’État pour s’enrichir, souvent sans justification légitime, créant ainsi des « fortunes sans cause ». Cette situation engendre une crise morale et sociale, où le travail et le mérite sont dévalorisés. La séquence judiciaire qui se déroule actuellement doit restaurer le contrat moral entre l’État et les citoyens.
SONKO RASSURE LES INVESTISSEURS
En lançant la 2e édition du Forum Invest in Sénégal, le Premier ministre a vanté la stabilité, la sécurité et les réformes en cours comme autant d’atouts majeurs pour attirer les capitaux nationaux et étrangers. Il promet un climat des affaires renforcé.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a défendu, mardi, l’attractivité du Sénégal, qui, selon lui, ”présente énormément d’intérêt” aussi bien pour les investisseurs nationaux qu’internationaux grâce à de nombreux facteurs dont la stabilité et le bon climat des affaires.
”Je veux rassurer les Sénégalais et leur dire que le Sénégal continue à être ce pays qui présente énormément d’intérêt pour les investisseurs de tous ordres, d’abord pour les investisseurs nationaux qui, évidemment, nourrissent le même sens patriotique que nous tous mais également les investisseurs internationaux’’, a-t-il déclaré.
M. Sonko présidait la cérémonie de lancement de la 2ème édition du forum d’investissement ”Fii Sénégal”, organisé par l’APIX, l’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux de l’Etat.
Il a indiqué que le Sénégal est ‘’attrayant’’ de par sa position géographique, sa stabilité politique, la sécurité dans tout son espace et sa démographie qui doit être transformée ‘’en dividende’’, et non pas ‘’en risque’’ ou ‘’en charge’’.
Dans le but de concrétiser ce rêve, il préconise la formation des jeunes ainsi que la bonne gouvernance qui permet de ‘’replacer’’ les citoyens ‘’au cœur des préoccupations’’ de l’action publique, mais également ‘’au cœur de l’action’’ du secteur privé.
”C’est pourquoi l’option qui a été retenue, ce n’est pas de continuer à insister sur nos atouts, c’est également de lever les derniers risques ou facteurs de risque”, a-t-il expliqué.
Il s’est dit certain que le climat des affaires ”est déjà très bon”, estimant néanmoins qu’il doit évoluer.
Le chef du gouvernement a rappelé les réformes en cours, lesquelles ”doivent s’inspirer d’une vision politique”.
”C’est pourquoi nous allons nous-mêmes superviser toutes les réformes : celle du code des impôts, du code des douanes et la réforme foncière qui me semble être l’une des plus importantes et dont on parle très peu’’, a-t-il poursuivi.
Ousmane Sonko a indiqué que la préoccupation de l’Etat est aussi de pouvoir ‘’beaucoup plus’’ travailler à la territorialisation, afin de ‘’fixer’’ les populations chez elles et ‘’mettre un terme’’ à l’exode rural.
Il faut, selon lui, créer les conditions de ‘’l’épanouissement’’ des Sénégalais dans leurs terroirs.
”(…) nous avons besoin des investisseurs (…), de capitaux et de technologies pour pouvoir transformer localement, distribuer dans le marché africain, mais pouvoir distribuer également à travers le monde. Toutes ces réformes sont importantes, nous y travaillons”, a affirmé M. Sonko.
Il a souligné que ‘’le défi énergétique’’ demeure l’un des principaux combats de son gouvernement. ”Personne ne peut développer sérieusement et durablement un pays s’il ne gagne pas le pari énergétique”, a soutenu le Premier ministre.
Le forum d’investissement ”Fii Sénégal”, prévu au mois d’octobre prochain est un cadre stratégique de présentation des projets structurants de la vision Sénégal 2050, le nouveau référentiel des politique publiques. L’évènement va aussi permettre de valoriser les opportunités économiques du pays en mobilisant les acteurs publics et privés du Sénégal.
”Le cadre macroéconomique sénégalais, caractérisé par une inflation maîtrisée et un environnement des affaires en constante amélioration, offre aujourd’hui un climat propice aux investissements”, a déclaré Bakary Séga Bathily, le directeur général de l’Agence pour la promotion de l’investissement et des grands travaux de l’Etat (APIX).
Il a ajouté que presque tous les indicateurs sont au vert et qu’avec une prévision de croissance de 8,8% en 2025, le Sénégal figurera parmi les économies les plus dynamiques au monde.
”Le Forum Invest in Sénégal est un appel à agir, à investir dans un pays résolument tourné vers l’avenir, capable de mobiliser ses atouts, de transformer ses contraintes en opportunités et de fédérer les énergies”, a dit M. Bathily.
SONKO S’ATTAQUE AU COÛT DE L’ÉNERGIE
Au lancement du Forum Invest in Sénégal, prévu les 7 et 8 octobre 2025, le Premier ministre a plaidé pour une utilisation prioritaire du gaz naturel à des fins domestiques afin de faire baisser les coûts et relancer l’économie nationale.
Lors du lancement du Forum Invest in Sénégal, qui se tiendra les 7 et 8 octobre 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko n’a pas mâché ses mots concernant l’épineux problème du coût de l’énergie au Sénégal.
Il a réaffirmé la centralité du secteur énergétique dans la stratégie de développement du pays, tout en fustigeant le prix « inadmissible » de l’électricité, qui place le Sénégal parmi les nations où l’énergie est la plus chère au monde.
Dans une déclaration, Ousmane Sonko a déploré les tarifs prohibitifs qui freinent l’essor économique du Sénégal.
« Il est inadmissible que le Sénégal affiche un tarif de 91,84 francs CFA par kWh en haute tension, derrière seulement l’Allemagne (131 francs) et le Japon (104 francs). La Côte d’Ivoire, à 72 francs, fait mieux. Si ce problème n’est pas résolu, les entreprises et investisseurs iront ailleurs », a-t-il averti.
Vers une réorientation stratégique du gaz naturel
Face à ce constat, le Premier ministre a annoncé une réorientation significative de la politique énergétique.
Il a notamment critiqué la décision de l’ancien gouvernement de privilégier la liquéfaction du gaz naturel pour l’exportation.
Pour Ousmane Sonko, la solution réside dans une consommation domestique prioritaire du gaz, arguant que cette approche permettrait de réduire drastiquement les coûts de l’électricité et de stimuler l’industrie locale.
LE DÉFI DU PLURALISME MAÎTRISÉ
Limiter le nombre de partis politiques sans enfreindre les règles démocratiques consacrées par la Constitution est la problématique à laquelle les participants au dialogue national devant s’ouvrir mercredi
Limiter le nombre de partis politiques sans enfreindre les règles démocratiques consacrées par la Constitution est la problématique à laquelle les participants au dialogue national devant s’ouvrir mercredi au Centre international de conférence Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD) sont appelés à répondre.
Comparativement au nombre total de la population (18 millions d’habitants) et aux personnes inscrites sur les listes électorales (près de 7 millions), d’aucuns jugent pléthorique le nombre officiel de partis politiques légalement constitués, qui s’élève à 373 d’après le ministère de l’Intérieur.
Citoyens, acteurs politiques et membres d’organisations de la société civile n’ont cessé, ces dernières années, d’alerter sur l’importance de rationnaliser la vie politique par une diminution du nombre de formations politiques ou un durcissement des conditions et critères d’attribution de récépissés.
Au Sénégal, les partis politiques sont obligatoirement constitués sous forme d’associations sénégalaises, selon les dispositions des articles 812 à 814 du Code des obligations civiles et commerciales.
Conformément à l’article 3 de la Constitution, les statuts d’un parti politique doivent obligatoirement comporter l’engagement de respecter la Constitution ainsi que les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie.
Les partis politiques ne peuvent s’identifier à une race, une ethnie, un sexe, une religion, une secte, une langue ou une région. Un parti politique ne peut adopter l’appellation d’un autre parti ayant déjà reçu le récépissé de la déclaration.
Il ne peut non plus se servir, pour sa propagande, des titres ou appellations déjà utilisés par un autre parti politique.
Lors de son adresse à la Nation du 3 avril dernier, veille de la célébration de l’indépendance du Sénégal, le Chef de l’Etat avait indiqué qu’il était temps d’appliquer rigoureusement la loi de 1989 sur les partis politiques pour garantir ”une meilleure lisibilité et une plus grande efficacité de notre démocratie”.
Cette loi fixe les critères auxquels tout parti politique doit se conformer, allant jusqu’à prévoir sa dissolution. Or, la grande majorité des 373 formations enregistrées au ministère de l’Intérieur n’ont jamais participé à une seule élection. Elles ne comptent aucune représentation officielle, ni ne disposent de siège social et sont totalement dépourvues de ressources financières pour assurer leur fonctionnement.
Pourtant, les partis politiques coûtent cher à l’Etat en termes de moyens financiers et logistiques, en raison des dépenses liées aux campagnes électorales.
Pour le président Faye, cette rationalisation des partis politiques n’est pas une remise en cause du pluralisme, mais une nécessité pour ‘’renforcer la crédibilité’’ de l’action politique et ‘’éviter les dérives qui fragilisent nos institutions’’.
Le débat sur la limitation du nombre de partis politiques a d’ailleurs traversé les différents pouvoirs s’étant succédé à la tête du Sénégal depuis plusieurs décennies. La question avait été inscrite à l’ordre du jour du Dialogue national dirigé par le général Mamadou Niang (décédé) et parachevé par Pr Babacar Kanté.
Macky Sall avait indiqué à l’époque qu’un espace politique trop fragmenté nuit à la stabilité du pays et complique la gouvernance’’, estimant dans la foulée ‘’impératif’’ de trouver un ‘’équilibre entre pluralisme et efficacité’’.
interrogé par l’APS, le secrétaire général du Groupe de recherche et d’appui conseil pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (GRADEC), Babacar Fall, plaide pour ‘’un pluralisme politique scrupuleusement encadré’’.
Pour répondre aux aspirations de liberté d’une population éprouvée par les évènements de mai 1968, le président Léopold Sédar Senghor avait quelques années plus tard entamé l’ouverture démocratique en autorisant la création de quatre blocs politiques. Une révolution à l’époque car le parti unique continuait à avoir le vent en poupe sur presque tout le continent africain.
A son accession au pouvoir, le président Abdou Diouf a consacré le multipartisme intégral, ouvrant la voie à la création d’une pléthore de formations politiques au Sénégal.
À L’APPROCHE DE LA TABASKI, LES CONCESSIONNAIRES DU NETTOIEMENT ANNONCENT UNE GRÈVE
La suspension des activités de collecte des déchets dès jeudi prochain fait craindre une crise sanitaire majeure, alors que les agents restent sans salaires depuis des mois. Ils réclament le paiement de 17 milliards de FCFA dus par l’État.
À quelques jours de la fête de la Tabaski, les concessionnaires du nettoiement annoncent une grève nationale pour le jeudi 29 mai 2025, en raison d’une dette impayée de 17 milliards de FCFA par l’Etat. Ce mouvement menace de paralyser la collecte des déchets sur l’ensemble du territoire, exacerbant les craintes sanitaires en pleine période festive.
Dans un communiqué, le collectif des concessionnaires dénonce le non-respect des engagements des autorités malgré plusieurs relances. «C’est avec regret que les prestations de collecte et de mise en décharge des déchets solides urbains risquent d’être interrompues dès jeudi prochain. Les promesses de règlement de nos factures impayées, couvrant plus de sept mois de services, restent lettre morte», déclarent-ils.
Les concessionnaires pointent du doigt également une injustice sociale à l’égard des techniciens de surface. Ils estiment que les salaires de ceux-là trainent toujours alors que la fête de l’Aïd El Kebir approche incessamment. A les en croire, «l’Etat et la SONAGED ont priorisé leurs propres salaires, laissant nos employés sans revenus à la veille de la Tabaski».
Cette situation pourrait priver des centaines de travailleurs de moyens pour célébrer dignement la fête, aggravant les tensions.
Si le gouvernement n’intervient pas avant jeudi, la grève pourrait s’étendre, perturbant davantage un secteur déjà fragilisé par des retards répétés de paiement.
La SONAGED avait pourtant assuré que des mécanismes de concertation étaient en place, mais les concessionnaires estiment que les promesses ne sont pas suivies d’effets.
ANACARDE, L’ÉTAT FIXE L’OBJECTIF DE 50 % DE TRANSFORMATION LOCALE D’ICI 5 ANS
L’État entend miser sur l’industrialisation, la structuration de la chaîne de valeur et la mise en place de mécanismes de régulation favorables aux producteurs et transformateurs.
Le Comité Régional de Développement (CRD) dédié à la campagne de commercialisation de l’anacarde 2025 s’est tenu ce mardi sous la présidence du ministre du Commerce et de l’Industrie, Serigne Gueye Diop. Cette rencontre stratégique a mis en lumière les ambitions de l’État pour une profonde mutation de la filière, longtemps restée cantonnée à l’exportation brute. Le ministre a déploré que, depuis l’indépendance, la noix de cajou sénégalaise soit principalement exportée sans aucune transformation locale, alors qu’elle représente un potentiel économique considérable. Pour lui, il est désormais impératif d’industrialiser cette filière afin de créer de la valeur ajoutée, à l’image de ce qui a été entrepris dans la filière arachidière. L’objectif est clair : transformer localement au moins 50 % de la production nationale d’ici cinq ans.
En 2024, le Sénégal a exporté 79 076 tonnes d’anacarde, générant plus de 52 milliards de FCFA. Malgré ce chiffre honorable, les exportations ont connu une baisse, due à des conditions climatiques défavorables. Une situation qui rappelle la vulnérabilité d’un modèle économique fortement dépendant de l’exportation brute, avec 84 % des volumes expédiés vers l’Inde et 16 % vers le Vietnam. Le ministre a ainsi souligné la nécessité de sortir de cette dépendance en structurant davantage la chaîne de valeur locale. L’accès au financement reste aussi un obstacle majeur. Les mécanismes actuels sont jugés inadaptés aux réalités des producteurs, transformateurs et collecteurs.
Pour impulser cette dynamique de transformation, plusieurs mesures fortes ont été annoncées. Dès l’après-midi suivant le CRD, un comité technique chargé de piloter le plan stratégique de la filière cajou devait être mis en place. Il rassemblera l’ensemble des ministères concernés, les institutions de recherche comme l’ISRA, ainsi que les acteurs de terrain. Le ministre a insisté sur la nécessité de fixer un prix plancher pour les producteurs, sur le modèle de la filière arachide, afin de les protéger contre les fluctuations du marché et les abus. Une taxe à l’exportation sera également proposée en Conseil des ministres. Ses recettes serviront à financer la recherche, les structures d’encadrement comme l’ICAS, et les actions de développement de la filière.
Un système d’agrément obligatoire sera mis en place pour réguler l’accès au marché, garantissant un minimum de qualité et de professionnalisme. Une fenêtre d’achat prioritaire pour les industriels locaux est également envisagée, leur permettant de s’approvisionner avant l’ouverture aux marchés extérieurs. Cette mesure vise à favoriser la transformation locale et à éviter que les petits producteurs ne soient marginalisés. Le ministre a aussi évoqué la nécessité de mieux encadrer le transport terrestre et maritime, en laissant toutefois la liberté aux producteurs de choisir le mode de transport le mieux adapté à leur situation.
Enfin, le programme PACAS et les agropoles seront renforcés pour soutenir la production, la transformation et la recherche. L’agropole Sud, en particulier, deviendra un centre de référence pour la transformation de l’anacarde, avec un laboratoire de recherche, des incubateurs pour jeunes entrepreneurs et des installations modernes. L’inauguration de ces infrastructures est prévue pour l’année prochaine, symbole d’une volonté politique forte de faire de la filière anacarde un levier de développement industriel et social au Sénégal.
PAPE THIAW DÉVOILE UNE LISTE DE 26 JOUEURS SANS SADIO MANÉ
Un groupe marqué par les retours de Nicolas Jackson et Iliman Ndiaye, deux nouveaux appelés, mais surtout l’absence notable de Mané, qui a décliné la sélection pour raisons personnelles.
Le sélectionneur des Lions du football, Pape Thiaw, a dévoilé mardi une liste de 26 joueurs sélectionnés pour les matchs amicaux face à l’Irlande (6 juin) et l’Angleterre (10 juin), un groupe marqué par cinq retours, deux nouvelles têtes et l’absence de Sadio Mané.
Le milieu de terrain de l’AS Berkane (élite marocaine), Mamadou Lamine Camara étrenne sa première sélection avec l’équipe nationale sénior, de même que l’attaquant sénégalais du FC Metz (Ligue 2 française).
Plusieurs joueurs font leur retour avec les Lions, comme le défenseur de Galatasaray (élite turque) Ismaila Jackobs, l’attaquant de Chelsea (élite anglaise) Nicolas Jackson, le milieu de Strasbourg (élite française) Habib Diarra. Il y a aussi l’attaquant d’Everton (élite anglaise) Iliman Ndiaye et celui de Metz (Ligue 2 française) Cheikh Tidiane Sabaly.
Sadio Mané est le grand absent de cette liste, l’attaquant d’Al Nasr (élite saoudienne) Sadio Mané ayant décliné la sélection pour convenances personnelles.
L’équipe nationale du Sénégal va affronter l’Irlande le 6 juin prochain, pour le compte d’un match amical international.
La rencontre est prévue au Aviva Stadium Dublin (Irlande), à partir de 19h45 (heure locale).
Quatre jours après cette confrontation, les Lions vont en découdre avec l’Angleterre, le 10 juin prochain, au City Ground de Nottingham, pour un autre match amical international.
Le dernier match opposant ces deux équipes remonte aux huitièmes de finale de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Les Anglais avaient dominé les Lions, 3-0.
Libertés fondamentales, indépendance de la justice, violences contre les journalistes : l'opposition arrive au dialogue national avec un agenda bien défini. Elle participe par « responsabilité » face à une situation qui « dépasse les clivages politiques »
Alors que les positions se diversifient à moins de 24h du dialogue national sur le système politique, l'opposition sénégalaise, réunie en bloc pour la grande majorité, confirme sa participation à la grande concertation nationale avec toutes les forces vives de la nation. Une décision motivée par la gravité de la situation nationale, malgré des critiques sur la portée des sujets inscrits à l'ordre du jour.
Les partis de l'opposition qui ont décidé de participer au dialogue national ont jugé utile d'harmoniser leurs positions avant le jour-j. À l'issue du conclave, le porte-parole du jour, le leader du PIT, Samba Sy, a précisé d'emblée qu'il ne s'agit pas d'un simple compromis politique facile, ni d'une adhésion sans réserve à la démarche gouvernementale. Au contraire, cette décision traduit une prise de responsabilité face aux enjeux actuels du pays.
« Nous avons répondu oui au vu de la gravité de la situation nationale », a indiqué M. Sy avant d'affirmer que ce qui se joue actuellement dépasse les clivages politiques. Il y va de la survie même de la nation et de la cohésion sociale, « à un moment où les libertés, la justice et la condition des acteurs de la presse sont au cœur des préoccupations ».
Dans le même sillage, l'opposition déplore que les questions économiques et sociales, pourtant jugées prioritaires, ne figurent pas parmi les sujets retenus pour les discussions. Elle regrette également que certaines structures nationales, comme l'Agence nationale censée représenter les intérêts du peuple sénégalais, n'ait pas été pleinement prises en compte dans l'agenda proposé.
Malgré ces points de désaccord, ces partis de l'opposition ont tenu à marquer leur volonté d'ouverture. « Nous avons discuté entre nous, et convenu d'une position commune que nous défendrons à la table des discussions », a précisé Samba Sy. Il souligne, toutefois, que l'opposition entend porter un message clair sur plusieurs sujets clés, notamment le respect des libertés fondamentales, l'indépendance de la justice, les violences faites aux journalistes, ainsi que la situation des détenus politiques. Des thèmes jugés cruciaux pour restaurer la confiance entre les citoyens et les institutions.