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25 mai 2025
Par Baba DIOP
CHARCUTERIE
Le péché mignon de Ton’s, c’est la charcuterie, mais il insiste en appuyant bien, sur le mot Halal pour ne point créer de confusion, surtout en ce temps de Ramadan
Le péché mignon de Ton’s, c’est la charcuterie, mais il insiste en appuyant bien, sur le mot Halal pour ne point créer de confusion, surtout en ce temps de Ramadan. Son penchant pour la charcuterie, lui vient de sa vie d’étudiant au pays des Blancs, mais il ne faisait pas de différence entre Halal et non Halal. Il était dans le tout-venant : charcuterie italienne, charcuterie board, anglaise, corse et tutti quanti. Il ne faisait point mystère de son attrait pour la charcuterie de porc. Il adorait surtout : le jambon blanc, cuit ou sec, saucisson sec ou cru, boudin blanc, andouille, rillette et terrine. Ton’s connaissait du bout des doigts les différentes sortes de charcuteries. Rien qu’à l’odorat, il pouvait donner et le nom et le label du produit.
Mais une fois de retour au pays, Ton’s creusa un énorme trou et y enterra ce passé en claironnant urbi et orbi : « Il fallait que jeunesse se fasse ». Son futur se plaça dès lors sous le sceau de l’Islam. Il ouvrait et refermait les portes de la mosquée, après de bons et loyaux services à la Poste. En ce vendredi, après la prière de tisbar, il passa devant une charcuterie bien achalandée. Ton’s fit de la lèche vitrine devant la charcuterie, passant et repassant. Comme « cheytan dafa baré dolé », Ton’s saliva, resaliva. Il fouilla dans sa poche, se rendit compte que charité bien ordonnée commence par soi-même. Il avait tout donné aux mendiants. Subitement il se sentit vertigineux et s’écroula. Quand on vint lui prêter assistance, Ton’s désigna le rayon des saucissons et murmura : « socisson momay ximali » et une femme qui passait par là se contenta d’un « xalass ma waru » !
LE MONDE DOIT ECOUTER L’AFRIQUE
L’annonce est du ministre chinois des affaires étrangères Wang Li qui a fait face à la presse hier, vendredi 7 mars. Sa rencontre avec les médias s’inscrit dans le cadre des activités de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC),
La coopération sino-africaine sera maintenue. Mieux, les recommandations du sommet Chine-Afrique du mois de décembre dernier seront mis en œuvre. L’annonce est du ministre chinois des affaires étrangères Wang Li qui a fait face à la presse hier, vendredi 7 mars. Sa rencontre avec les médias s’inscrit dans le cadre des activités de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), une rencontre qui sert à faire le bilan des réalisations gouvernementales et d’ouvrir des perspectives.
La République populaire de Chine poursuit ses sessions de bilans de l’année 2024 et de perspectives pour 2025. Ses relations avec le continent africain en été abordées hier, vendredi 7 mars 2025, lors d’une conférence de presse animée par le ministre des Affaires étrangères Wang Li. Contrairement à des ruptures ou de relations controversées comme il en est le cas avec d’autres pays, Wang Li, souligne que la Chine aura l’Afrique au cœur de sa politique internationale. « L’Afrique est la terre de l’espoir au XXIe siècle. Sans modernisation de l’Afrique, il n’y aura pas de modernisation du monde. La stabilité et le développement de l'Afrique sont liés au destin commun de l'humanité. Le monde doit écouter la voix de l'Afrique et prêter attention à ses préoccupations. L’Afrique connaît un nouvel éveil et tous les pays doivent l’aider à s’engager sur une nouvelle voie de développement indépendant et autonome », a-t-il dit. Cette année est la première année de mise en œuvre des résultats du Sommet sino-africain de Beijing tenu en décembre 2024. Wang Li affirme ainsi, « Nous sommes prêts à suivre les « Dix actions de partenariat » de la Chine et de l'Afrique pour promouvoir conjointement la modernisation, aider l'Afrique à accélérer le processus d'industrialisation et de modernisation agricole, mettre en œuvre l'initiative de produits 100 % exempts de droits de douane, cultiver de nouveaux pôles de croissance tels que le numérique, l'écologie et l'intelligence artificielle, promouvoir 1 000 petits et beaux projets qui profitent aux populations, renforcer l'échange d'expériences en matière de gouvernance et améliorer la gouvernance». Le partenariat entre la Chine et le continent africain sera aussi marqué, dit-il, par «l’aide chinoise à l’Afrique pour qu’elle ait plus de représentativité dans les instances de décision à l’international». Selon toujours Wang Li, «La Chine et l’Afrique ont toujours été de bons amis, de bons partenaires et de bons frères qui partagent un destin commun. Sous la direction conjointe du président Xi Jinping et des dirigeants africains, les relations sino-africaines sont entrées dans la meilleure période de l'histoire. La Chine et tous les pays africains entretenant des relations diplomatiques ont atteint la «couverture complète» du partenariat stratégique, et la position de la communauté de destin sino-africaine a été élevée au niveau «à toute épreuve ».
Les différentes entreprises chinoises présentes en Afrique ont permis la réalisation de plusieurs kilomètres de route et de chemin de fer, dit Wang Li. « Au cours des 25 dernières années, la Chine a aidé l’Afrique à construire et à moderniser près de 100 000 kilomètres de routes et plus de 10 000 kilomètres de voies ferrées. Au cours des trois dernières années, les entreprises chinoises ont créé plus de 1,1 million d'emplois en Afrique ». Mieux ajoute-t-il, « La Chine est restée le premier partenaire commercial de l'Afrique pendant 16 années consécutives».
UNE DIPLOMATIE D’OUVERTURE, CONTRE LA PRISE DE GAZA AUX PALESTINIENS
Le ministre des Affaires étrangères de la Chine Wang Li dit que son pays est contre toute hégémonie d’une grande puissance. A l’en croire, les perspectives diplomatiques chinoises pour cette année 2025 sont « de bâtir des liens solides partout dans le monde, promouvoir un système de libre échange multi usage, préserver la stabilité de l’humanité et un bien être mondial». Sur ce, Wang Li souligne, «qu’il est nécessaire que les grandes puissances promeuvent des politiques pour renforcer les prérogatives de l’Organisation des nations unies (ONU) au lieu de semer des divisions qui peuvent plonger le monde dans une crise». Wang Li d’affirmer ensuite que «la Chine est convaincue de l’importance de l’existence de l’organisation des Nations Unies, un principe d’équité et de justice».
Les relations diplomatiques tendues avec les Etats-Unis (USA) ont été également abordées par le ministre chinois. Wang Li, tout en affirmant que son pays reste ouvert à une coopération pacifique basée sur le respect mutuel a estimé, « qu’aucune menace ne fera reculer la Chine dans sa marche pour le développement », faisant ainsi référence aux menaces de sanctions du président américain Donald Trump. Faisant toujours référence à la politique américaine, Wang Li, a montré toute son opposition à l’annonce du président américain Donald Trump de transformer la bande de Gaza en une station balnéaire. « Le monde ne peut pas être en paix si le Moyen orient ne l’est pas. La communauté internationale doit soutenir la création d’un Etat palestinien. Elle doit forger la paix entre la Palestine et l’Israël. Gaza appartient aux Palestiniens. Tout acte qui ne prend pas en compte cette dimension, est contraire à la volonté de tout un peuple », a-t-il soutenu en demandant plus d’aides humanitaires pour les Palestiniens. Wang Li a annoncé également plusieurs tournées du président chinois Xi Jinping en 2025.
FATOU NDIAYE (ENVOYÉE SPÉCIALE À BEIJING)
Par MMAH AÏSSATA BANGOURA
GERMAINE ACOGNY, REINE DE LA DANSE CONTEMPORAINE AFRICAINE
En ce 8 mars, Journée internationale des Droits des femmes, nous avons choisi de rendre hommage à la mère de la danse contemporaine africaine, Germaine Pentecôte Marie Salimata Iya Tunde Acogny
En ce 8 mars, Journée internationale des Droits des femmes, nous avons choisi de rendre hommage à la mère de la danse contemporaine africaine, Germaine Pentecôte Marie Salimata Iya Tunde Acogny.
De sa grand- mère Iya Tunde, prêtresse Yoruba dont elle porte le nom, elle sera inspirée par la gestuelle et la conviction que la spiritualité permet de surmonter les difficultés dans la vie d’un artiste. Elle ouvre son école en 1968 et avouera qu’à cette époque, elle était loin de penser être une grande artiste. Au moment où je l’ai connue dans les années 70, elle avait une réputation dans le monde des arts et nourrissait le désir de transmettre sa passion de la danse à ses élèves, en leur offrant la possibilité d’aller au plus profond de leur corps, d’accueillir la richesse et la diversité de leur patrimoine culturel. C’est ce qui va la mener en 1975 à la création des majorettes du Lycée John Kennedy à Dakar, avec une touche africaine perceptible dans le choix des pas de danse et la tenue vestimentaire. Pour le rythme elle a sollicité la collaboration du célèbre tambour-major Doudou Ndiaye Coumba Rose. Son passage en Casamance qui lui fait découvrir les danses traditionnelles de cette région va influencer sa créativité et l’inciter à inventer de nouveaux mouvements mixant danse africaine et européenne. Contrairement à ce qui se pratiquait à cette période au Sénégal, Germaine fait le choix d’enseigner la danse africaine et non la danse classique. Venu assister à un des cours qu’elle dispensait dans sa propre école fondée en 1968, Roger Garaudy, philosophe et ami de Léopold Sédar Senghor, fut si émerveillé qu’il lui dit : « ce que vous êtes en train de faire, c’est une technique ». Il confia ses impressions à Senghor, qui a son tour apprécia la qualité du travail et la méthode de Germaine.
Dans la préface de l’ouvrage de Germaine, « La danse africaine » paru en 1980, il écrit ceci : « Mme Acogny a parcouru le chemin inverse de Béjart. Elle est partie de la danse négro-africaine, des pas négro-africains, pour y intégrer ceux du ballet européen ».
Senghor qui avait un projet pour le développement des arts, souhaitait faire du Sénégal, « la Grèce de l’Afrique », selon son expression, mais il manquait la danse. Aussi, en 1975, a-t-il tenu à présenter et surtout à montrer le travail de Germaine à Maurice Béjart, estimant qu’il n’était pas suffisamment qualifié dans le domaine de la danse. « C’est extraordinaire » aurait dit Béjart, selon Senghor, pour qui, « la tradition doit être une vague qui vient, qui rejaillit, pour redonner vie à la contemporanéité ».
Ce message, Germaine l’a compris en créant sa propre technique, celle qui porte son nom et est enseignée à travers le monde. Elle confirme les propos de son critique : « J’ai pris l’essence des danses traditionnelles d’Afrique de l’Ouest et des danses que j’ai apprises en Europe, et j’ai créé ma propre technique ». La création de Mudra Afrique va lui donner un autre rayonnement. En effet lorsque Senghor et Béjart ont décidé de créer Mudra Afrique avec l’appui de l’Unesco et de la fondation Gulbenkian, elle était toute indiquée pour en assurer la direction accompagnée par Julien Jouga et Doudou Ndiaye coumba Rose. Mudra Afrique, une antenne de Mudra Bruxelles, ouvrit ses portes en 1977 et va proposer une formation artistique. Senghor décrit l’esprit de cette école en ces termes : « Il nous faut dans une entreprise plus délicate, parce que plus imaginante, intégrer, avec les pas, les valeurs des autres danses, pour en faire une danse nouvelle, négro africaine, mais sentie, goûtée par tous les hommes, de toutes les civilisations différentes, parce que participant de l’universel ». Et d’ajouter que c’est ce travail de création que Mme Acogny a commencé de faire.
En 1979, Alioune Diop de la revue Présence africaine et Aimé Césaire vont visiter l’Institution qu’ils qualifient de « capitale du monde noir ».
La réalité humaine est faite de souffrances et de contradictions. Cette belle aventure prendra fin brutalement. Sa passion pour la danse la pousse à surmonter cette nouvelle difficulté et à ouvrir l’École des sables. Elle va créer sa compagnie « Jant Bi » avec laquelle elle va faire plusieurs tournées internationales. Depuis son premier solo Femme noire en 1972, plusieurs autres créations vont suivre, Yewwi, Thiouraye, Songho yakar etc, elle va travailler avec des chorégraphes et des metteurs en scène européens, africains, asiatiques dont Mikael Serre, Olivier Dubois, Salia Sanou, Kota Yamasaki.
L’École des sables va assurer le rayonnement de la culture et de la danse africaine. Cette visibilité va contribuer à pérenniser la tradition du Sénégal comme pays de culture, premier pays d’Afrique francophone à avoir une politique culturelle en accordant une place importante à la danse. Cette reconnaissance internationale, elle le doit à son travail. Germaine a travaillé, beaucoup travaillé et continue à le faire. Celle, que les danseurs appellent affectueusement MAMAN ne désarme pas. Il lui a fallu sans cesse démontrer que la danse s’apprend, et surtout que la danse est un métier et mérite respect et considération. Et à travers la danse, les artistes. Malgré tous ses succès, elle a dû surmonter des difficultés d’ordre financier pour faire fonctionner l’école au point de lancer des appels. Son exemple fait des émules dans le milieu de la danse. Nous lui devons la floraison de groupes de danse toutes techniques confondues. Elle a formé plusieurs générations de danseurs qui a leur tour, continuent d’exercer et d’encourager à la pratique.
Pour avoir bénéficié de son encadrement lorsque j’étais à Mudra Afrique, elle m’a influencée, elle reste une ainée et je suis très honorée aujourd’hui de lui rendre cet hommage.
Je voudrais lui exprimer toute ma reconnaissance à travers cet hommage, en y associant Helmut, son époux dont j’apprécie l’écoute, l’attention et la disponibilité pour le succès de la danse au Sénégal.
MMAH AÏSSATA BANGOURA
Docteur en Sociologie de l’Education. Spécialité Danse Institut Supérieur des Arts et des Cultures ISAC-UCAD
Honneurs et distinctions
En 1992, Germaine Acogny livre au monde le message de la journée internationale de la danse célébrée tous les ans, le 29 Avril.
En 2014, elle est classée parmi les « 50 personnalités africaines les plus influentes dans le monde », selon le Journal Magazine « Jeune Afrique ».
En 2019, elle reçoit le Prix d’excellence de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), dans la catégorie Arts et Lettres.
En 2021, lors de la Biennale de Venise, il lui sera décerné, le Lion d’or de la danse. Voici les termes par lesquels Le jury a salué son œuvre : « Sa contribution à la formation en danse et en chorégraphie des jeunes d'Afrique occidentale et la large diffusion de son travail ont fait d'elle l'une des voix indépendantes qui ont le plus influé sur l'art de la danse." Le Prix Nonino ‘’Maître de notre temps’’ 2025 lui a été récemment décerné.
Par Vieux SAVANE
LE POIDS DES MAUX
La violence faite aux femmes est justement dans cette manière de vouloir les confiner et les enfermer dans les représentations masculines.
Une tiktokeuse, vendeuse de produits cosmétiques, en ligne et au marché de Pikine, a été condamnée le 7 février dernier à 2 ans de prison dont six mois ferme, pour «mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégal de la profession de pharmacien et administration de substances nuisibles à la santé publique». Elle proposait des suppositoires sous forme de boulettes qui avaient la capacité de transformer les candidates en Venus callipyges dotées d’une belle paire de fesses, galbées et charnues, à damner un saint.
Il est cependant interdit d’en rire puisque, dans le sillage des comprimés et autres sirops, tout est bon pour prendre du poids et développer de généreuses rondeurs conformes aux standards de beauté autochtones. Pour y arriver, elles se livrent à une course à la séduction qui n’est pas sans danger du fait de risques divers : problème cardiovasculaire, insuffisance hépatique, obésité, diabète, hypertension artérielle, etc. Tout cela pour plaire à leurs hommes au détriment de leur santé, empêtrées qu’elles, sont dans une sorte de relation marchande rythmée par une offre et une demande soumises aux critères de beauté masculine. La violence faite aux femmes est justement dans cette manière de vouloir les confiner et les enfermer dans les représentations masculines. Ainsi en est-il du fameux « Dieguene sopal waye buul woolou* » de Kocc Barma qui sous-entend que l’homme est préposé à toutes les audaces et la femme, à la soumission.
Au Sénégal mais comme partout ailleurs, ce rapport de domination perdure. En France, tout récemment la justice s’est saisie d’une affaire hors-norme opposant une femme, Gisèle Pellicot, plongée dans une soumission chimique par son mari Dominique Pellicot, pour la violer et la faire violer dix années durant à son domicile par des dizaines d’inconnus contactés sur Internet. Il a voulu a-t-il expliqué " soumettre une femme insoumise"
Cette femme de 74 ans, que son mari livrait à une cinquantaine d’inconnus après avoir anesthésié sa conscience est devenue une icône. Elle a estimé qu'elle n'avait pas à se cacher, ni à avoir honte encore moins à culpabiliser. La honte devant plutôt changer de camp, s’extirper du corps de la victime pour se dresser avec force et obliger le bourreau à rendre gorge. Pour ce faire, Gisèle Pellicot a tenu bon, droitement, debout, soutenue par ses deux fils et sa fille qui eux aussi ont fait face. Par son attitude empreinte de dignité et de courage, forçant ainsi l'admiration de l'opinion nationale et planétaire, elle a suscité une émotion mondiale comme en attestent les médias de tous les continents qui ont consacré des éléments à cette affaire
C’est dire que cette journée du 8 Mars doit nous faire réfléchir sur la condition des femmes et des hommes, sur l’égalité des droits et des devoirs. Surtout, lorsqu’une circulaire de service accorde aux employées femmes un réaménagement horaire en ce mois de Ramadan, en prenant toutefois le soin de préciser que c’est à titre exceptionnel et dérogatoire. Même à supposer que cette circulaire soit mue par une intention bienveillante, une telle mesure en dit long sur l’idée que l’on s’y fait du rapport hommes/femmes. Pour un pays qui a plutôt accompli d’énormes progrès dans sa volonté de lutter contre les inégalités entre hommes et femmes, vouloir confiner ces dernières dans un espace domestique perçu comme le lieu naturel de leur expression, qu’on le veuille ou non, fait désordre. Parce qu’elle revêt le visage d’une régression qui ne dit pas son nom, une telle mesure appelle par conséquent, à une vigilance soutenue pour que ne soient pas banalisés ces petits gestes qui se veulent empathiques ou sans grande signification, mais qui dans la réalité des faits sont discriminatoires puisqu’ils portent atteinte à l’égalité des droits entre les femmes et les femmes.
*Tombe amoureux, mais ne lui fait pas confiance
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Yoor-Yoor Bi, L'Observateur, Libération, Le Quotidien, Enquête, Vox Populi, Le Verdict News, L'As, Record, Le Soleil,
Amadou Tidiane Gaye a levé le voile sur l'intrusion qui a ciblé les systèmes informatiques de son administration. Si des ordinateurs et téléphones portables ont bien disparu, le haut fonctionnaire affirme que les données critiques restent intactes
Le mystère qui entourait l'intrusion dans les locaux du Trésor public sénégalais vient d'être partiellement levé. Face aux caméras de la RTS vendredi 7 mars 2025, le directeur général de la comptabilité publique et du Trésor, Amadou Tidiane Gaye, a livré sa version des faits concernant cet incident qui alimente les rumeurs depuis plusieurs jours.
"C'est une intrusion dans les locaux de la direction de l'informatique du Trésor qui est un bâtiment annexe au bâtiment principal situé à l'avenue Pompidou", a précisé d'emblée M. Gaye. L'incident s'est produit "exactement la nuit du dimanche", selon ses déclarations.
Le haut fonctionnaire a confirmé qu'il s'agissait bien d'un vol ciblant "des ordinateurs portables et des téléphones portables". Toutefois, il s'est voulu rassurant quant aux conséquences de cette effraction : "Les données financières et comptables du Trésor public ont été préservées et sauvegardées. Il n'y a eu aucune interruption dans l'exercice du service public au niveau du Trésor."
Face aux interrogations sur un possible lien avec la récente publication du rapport de la Cour des comptes, le directeur général s'est montré prudent : "On ne peut pas faire le lien a priori", a-t-il indiqué, précisant que "l'enquête en cours permettra de savoir exactement les motivations de ceux qui ont commis cet acte."
M. Gaye a également évoqué brièvement "l'affaire Tabaski", concernant une inspectrice du Trésor, tout en refusant de s'étendre sur ce dossier distinct "en cours de procédure judiciaire".
Pour rassurer les usagers, le responsable a détaillé les mesures de sécurité en place : "Nous avons mis en place un dispositif de sécurité qui concerne d'abord l'intégrité des données et la continuité du service avec ce que nous appelons un plan de continuité de l'activité." Il a ajouté que le Trésor dispose "d'un dispositif de sauvegarde permanente des données financières et comptables."
Une enquête de la police scientifique est actuellement en cours pour déterminer l'ampleur exacte du préjudice et identifier les auteurs de cette intrusion.
LA GUERRE DES COMPTABLES
Après le point de presse avorté du Syndicat unique des travailleurs, l'Amicale des inspecteurs récuse les accusations du président de l'Ordre national des experts-comptables et appelle ces derniers à balayer devant leur porte
La pilule ne passe toujours pas en travers la gorge des agents du Trésor public. Après le point de presse du Syndicat unique des travailleurs reporté à la dernière minute, avant-hier, c'est l'Amicale des inspecteurs qui est montée au créneau pour porter la réplique aux experts-comptables agréés et à leur président Mor Dieng. Dans la mise au point envoyée à ‘’EnQuête’’, hier, les inspecteurs dénoncent vigoureusement ce qu'ils qualifient comme un manque de respect. “... Nous tenons à exprimer notre profond désaccord avec ces affirmations infamantes et irresponsables (les accusations du président de l'Onecca, voir notre édition d'hier) totalement désaxées des véritables problématiques posées par le rapport de la Cour des comptes”, proteste l'amicale.
Les camarades de Diomourou Dia en veulent particulièrement au président de l'Onecca qui les a présentés comme des comptables d'épicerie. Ils rappellent à l'Ordre des experts “qu’une autorité de la stature de leur président” est surtout “attendue sur des contributions de nature à enrichir le débat”. Selon l'Amicale des inspecteurs, la sortie du président de l'Onecca ne reflète, en réalité, qu’une profonde méconnaissance des finances publiques et de ses subtiles particularités. “Autrement, comment comprendre cette homélie nauséeuse d’abord soutenue par un de ses collègues lors d’un débat télévisé et ensuite confirmée par leur président. L’on déduit, dès lors, qu’il s’agit d’une sournoise stratégie de faux-fuyant pour éviter de s’appesantir sur les véritables problématiques que pose le rapport de la cour”, ont-ils fulminé.
De l'avis des inspecteurs du Trésor, les experts-comptables agréés devraient plutôt balayer devant leur porte avant de s'intéresser à celle de leurs voisins. “La charité commençant par soi, il est aujourd’hui évident que vous avez suffisamment de défis internes à relever, surtout dans le contexte de digitalisation des processus “métiers clients” et du nombre important d’entreprises actuellement redressées du fait d’une mauvaise application de la loi fiscale ou des normes comptables, alors que leurs états financiers sont certifiés par des 'cabinets d’experts’”, poursuivent M. Dia et Cie.
De nombreuses entreprises redressées malgré des comptes certifiés par les experts-comptables
Pour eux, les experts-comptables se méprennent complètement sur le professionnalisme des agents du Trésor qui mènent, depuis des années, des réformes en vue d’améliorer la transparence et l'efficacité de la gestion des finances publiques. “Vos collègues de l’ordre, dont les cabinets ont eu l’occasion de travailler avec l’administration du Trésor, dans le cadre de la réforme comptable, n’auront certainement pas la même appréciation des améliorations substantielles apportées par notre structure dans la tenue des comptes publics”, indiquent-ils dans la mise au point.
À en croire les inspecteurs du Trésor, le président de l'Onecca fait fausse route dans son analyse des conclusions de la Cour des comptes. À leur avis, ce rapport constitue principalement une invite aux acteurs des finances publiques “à mettre fin aux pratiques non orthodoxes de contournement du Trésor public à travers l’exécution de dépenses publiques hors de son circuit normal et en violation manifeste des règles de la comptabilité publique”.
Pour autant, les agents du Trésor se disent conscients des enjeux et défis, et expliquent s'être inscrits “dans une dynamique de réforme constructive et d'amélioration continue des finances publiques”. Lesquelles réformes portent pour l’essentiel sur certains aspects réglementaires et sur l’écosystème de la gestion publique soulevés par la Cour des comptes.
“À ce jour, elles nous ont valu la certification de l’essentiel de nos processus métiers à la norme internationale ISO-9001 version 2015 de plusieurs directions comptables et administratives du Trésor. Pionnière dans ce domaine, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor est aujourd’hui la seule entité de l’Administration publique à avoir certifié autant de processus métiers, incluant tous les aspects du management stratégique et opérationnel, à une norme internationale de référence comme ISO”, fulminent-ils dans la note envoyée à ‘’EnQuête’’.
Les inspecteurs invitent, par ailleurs, “à recentrer le débat sur les véritables défis et enjeux de la gestion des finances publiques au Sénégal”. À en croire l'amicale, le problème, c'est plutôt “des pratiques généralisées de contournement des circuits budgétaires et des procédures du Trésor public” qu'eux-mêmes n'ont eu de cesse “de dénoncer dans les limites que leur impose leur obligation de réserve.
FUKUYAMA ALERTE SUR MUSK ET LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE
Le chercheur de Stanford décrit comment le rachat de Twitter participait d'une stratégie pour acquérir de l'influence politique. Cette transformation de X en "mégaphone MAGA" illustre, selon lui, une menace fondamentale pour la démocratie américaine
(SenePlus) - Dans un article publié en janvier 2025, Francis Fukuyama, chercheur émérite à l'Institut Freeman Spogli de l'Université Stanford, dresse un parallèle inquiétant entre Silvio Berlusconi et Elon Musk, qu'il qualifie d'"oligarque américain fait maison".
Fukuyama commence par rappeler son blog de 2021 intitulé "Silvio Berlusconi et le déclin de la civilisation occidentale", dans lequel il argumentait que l'ancien Premier ministre italien serait considéré par les historiens futurs comme "le principal méchant" responsable de l'effondrement de la civilisation occidentale.
"Berlusconi était l'inventeur de la forme moderne d'oligarchie, dans laquelle un individu riche utilise son argent pour accéder au pouvoir politique par l'achat de médias, puis utilise sa fonction politique pour protéger ses intérêts économiques", écrit Fukuyama.
Cette stratégie, qui a empêché l'Italie de réformer ses institutions après la Guerre froide, a ensuite été adoptée par des oligarques dans toute l'Europe de l'Est et l'ancienne Union soviétique, comme Igor Kolomoisky et Rinat Akhmetov en Ukraine, ou Andrej Babiš en République tchèque. "Ces oligarques ont menacé la démocratie de manière fondamentale, en exerçant une influence politique excessive et en favorisant la corruption", souligne l'auteur.
Musk : le Berlusconi américain
"Eh bien, devinez quoi, nous avons maintenant notre propre oligarque américain dans le moule de Berlusconi : Elon Musk", affirme Fukuyama. Il explique que l'achat de Twitter (devenu X) pour 44 milliards de dollars n'était pas motivé par des raisons économiques ou par la défense de la liberté d'expression comme Musk le prétendait.
"Il voulait acheter de l'influence politique, ce qu'il a fait en abondance. X est passé d'une plateforme légèrement à gauche du centre à un mégaphone MAGA, que Musk utilise plusieurs fois par jour pour diffuser ses opinions politiques", écrit le chercheur.
Fukuyama souligne que cette influence médiatique, conjuguée aux 250 millions de dollars que Musk a donnés à la campagne de Trump, a largement contribué à l'élection de ce dernier. En retour, Trump lui a offert des rôles politiques comme co-directeur du DOGE et conseiller polyvalent, créant d'énormes conflits d'intérêts étant donné l'importance du gouvernement fédéral pour Tesla et SpaceX.
Un partenariat fragile
Le politologue prédit que le partenariat Trump-Musk n'est pas "fait au paradis". "Deux egos aussi importants auraient du mal à partager la vedette, et il y a des preuves que Trump se lasse déjà de la présence de Musk à Mar-a-Lago", note-t-il.
Si Musk suivait véritablement le chemin de Berlusconi, il chercherait à entrer lui-même en politique. "Il ferait un successeur bien plus plausible à Trump que n'importe lequel des enfants de Trump", estime Fukuyama, tout en rappelant que le président élu a déjà souligné que Musk ne peut pas briguer la présidence puisqu'il n'est pas né aux États-Unis. "Mais il y a beaucoup d'autres fonctions publiques auxquelles il pourrait aspirer, et je ne l'exclurais pas de la politique américaine même s'il est éjecté de l'orbite de Trump."
Les médias sociaux comme acteurs politiques
Fukuyama s'inquiète des implications à long terme de cette situation. "Les médias sociaux remplacent rapidement les médias traditionnels comme principale source d'information pour les Américains. Personne ne devrait prétendre qu'ils sont des places publiques neutres ; ce sont des acteurs politiques qui peuvent influencer l'issue des élections."
Le problème fondamental, selon lui, est qu'ils sont "trop grands et trop puissants". Contrairement aux trois grands réseaux de télévision d'antan, dont l'influence politique était limitée par la FCC et des normes de neutralité médiatique, "aucune contrainte de ce type n'existe aujourd'hui pour les grandes plateformes en ligne".
Fukuyama conclut en plaidant pour une réduction de ce pouvoir par la prolifération de "middlewares" qui supprimeraient essentiellement leur pouvoir éditorial. Il rappelle qu'en 2020, son groupe d'étude à Stanford avait comparé les grandes plateformes internet à "une arme chargée posée sur la table devant nous", en espérant qu'aucun mauvais acteur ne s'en emparerait. "Ce scénario est celui qui s'est maintenant déroulé avec Twitter et Elon Musk. Réduire l'échelle et le pouvoir des plateformes reste donc très important, mais la réforme est bloquée car la plateforme brandit maintenant une très grosse arme."
LES EXIGENCES DE L’ÉTAT ENVERS BP APRÈS LA FUITE DE GAZ AU CHAMP GTA
Dans un communiqué conjoint, les ministères en charge de l’Énergie et de l’Environnement insistent sur le respect des normes internationales et le déploiement des moyens nécessaires pour limiter les impacts potentiels.
Dakar, 7 mars (APS) – Les autorités sénégalaises ont déclaré, vendredi, exiger de la compagnie pétrolière Bp qu’elle prenne les mesures nécessaires pour ‘’une gestion rigoureuse’’ de la fuite de gaz survenue au champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
‘’L’État exige de l’opérateur qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer une gestion rigoureuse de cette situation en veillant à ce que les opérations soient conduites dans le strict respect des meilleures pratiques de l’industrie pétrolière internationale’’, affirment les ministères chargés de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
‘’Bp est aussi tenue de déployer tous les moyens nécessaires afin de limiter les impacts potentiels et de mettre en place une solution rapide et pérenne pour [gérer] l’incident’’, ajoute le communiqué conjoint.
Il s’agit d’‘’un incident’’ survenu dans un puits ‘’non encore opérationnel, situé à 120 kilomètres au large des côtes’’, affirment les deux ministères, assurant que ‘’ [leurs] équipes techniques […] maintiennent les échanges’’ avec la compagnie pétrolière.
Ils estiment que c’est le rôle de Bp de ‘’déployer les moyens techniques requis afin de limiter, voire éviter tout impact [de la fuite de gaz] sur l’écosystème’’.
— ‘’La sécurité des personnes et de l’environnement’’ —
La compagnie pétrolière britannique a assuré avoir ‘’identifié des solutions possibles pour réparer la fuite dans les plus brefs délais’’, lit-on dans le communiqué.
‘’Une surveillance multimodale de la zone est maintenue pour apprécier et suivre, autant que possible, l’impact de l’incident’’, assurent les ministères de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
Ils affirment que ‘’les administrations sénégalaise [et] mauritanienne poursuivent le suivi rapproché de l’évolution de l’incident’’.
Bp assure, pour sa part, avoir mobilisé des équipements et du personnel sur le champ GTA pour contrôler la fuite de gaz survenue depuis le 19 février dernier.
‘’Nous avons découvert des bulles de gaz sous-marines à faible débit dans le puits A02 du projet Grand Tortue Ahmeyim, au large de la Mauritanie et du Sénégal, mercredi 19 février 2025’’, affirme-t-elle dans une déclaration parvenue à l’APS.
— Une ‘’enquête indépendante’’ —
‘’Nous avons élaboré un plan pour arrêter les bulles et avons mobilisé des équipements et du personnel spécialisés’’, assure la compagnie pétrolière.
Elle dit se préoccuper surtout de ‘’la sécurité des personnes et de l’environnement’’.
L’impact que la fuite de gaz peut avoir sur l’environnement est ‘’négligeable’’, dit-elle dans sa déclaration, estimant que ‘’le puits [affecté] ne présente aucun risque pour les employés’’.
Le puits dans lequel est survenue la fuite de gaz est l’un des quatre puits du projet GTA, développé par BP, la société américaine Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures et la Société des pétroles du Sénégal, précise la compagnie pétrolière.
Elle soutient que ‘’la situation actuelle n’a aucun impact immédiat sur les activités de production en cours des autres puits’’.
Jeudi, l’Association des pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis (nord) a réclamé une ‘’enquête indépendante’’ sur la fuite de gaz et ses conséquences sur les activités maritimes et les populations côtières.