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5 août 2025
RENFORCEMENT DES CAPACITÉS AU SECTEUR PARAPUBLIC
Fini le temps où le secteur parapublic était un "fardeau financier" pour l'État. Les administrateurs publics se forment pour améliorer la gouvernance et faire de leurs organismes des entités performantes, conformément à la loi 2022-08
Dans le cadre de l'accompagnement nécessaire à la réussite des missions confiées aux présidents des organes délibérants des organismes publics, la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a organisé hier, jeudi 22 mai, une session de renforcement des capacités. Cela permettra auxdits acteurs de s'approprier les innovations de la loi d'orientation sur le secteur parapublic.
La Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor (DGCPT) a organisé hier, jeudi 22 mai, une session de renforcement des capacités des présidents des organes délibérants des organismes publics. Cette session de renforcement de capacités s'inscrit dans le cadre de l'accompagnement nécessaire à la réussite des missions confiées aux présidents des organes délibérants des organismes publics. Cet atelier leur permettra de s'approprier les innovations de la loi d'orientation sur le secteur parapublic et d'approfondir leurs aptitudes en mettant l'accent sur les enjeux du secteur, sur leurs missions et sur la bonne gouvernance.
« L'objectif de cette réunion, c'est de renforcer les capacités des chefs des organes délibérants. Il y a une nouvelle loi qu'on appelle loi 2022-08 qui est maintenant le référentiel pour la gouvernance du secteur parapublic. Nous ne voulons plus que le secteur parapublic soit un fardeau financier pour les finances de ce pays. Nous voulons nous impliquer et participer pleinement à faire du secteur parapublic un organe très important », indique Lassana Gagny Sakho, président du Cercle des administrateurs publics (CAP).
Le CAP ne veut plus que les questionnements sur l'utilité des conseils d'administration se posent comme ce fut le cas ces derniers temps. « Pendant tous les problèmes qu'on a eus dans le passé dans le cadre de la gouvernance publique, les gens se posaient la question de savoir où étaient les conseils d'administration. Parce que si les organes délibérants jouaient leurs rôles, je pense qu'on n'arriverait pas à certaines dérives. Ce que l'on veut éviter maintenant, c'est que dans deux voire trois ans qu'on se dise où étaient les organes délibérants », soutient-il.
Par ailleurs, il informe qu'entre le mois d'avril et de mai, 80% des administrateurs publics ont tenu leurs conseils d'administration. Ce qui est, selon lui, une avancée significative. Car, dit-il, la modernisation de la gouvernance publique ne peut pas se faire si les entités du service parapublic ne jouent pas leur rôle.
Dans le même cadre, Lassana Gagny Sakho a annoncé que le cercle des administrateurs publics va signer un accord de collaboration avec l'association des agents comptables pour accompagner l'État à assurer que la bonne gouvernance soit érigée en règle.
Mouhamadou Makhtar Diouf, conseiller technique du directeur général de la comptabilité publique et du Trésor pense que les organes délibérants jouent un rôle névralgique dans l'exécution et l'évaluation des politiques publiques. Selon lui, les organismes publics représentent près d'un quart du budget de l'État. « La performances des politiques ététiques passera par l'efficacité des actions au sein de ces entités. L'alignement de ces actions au référentiel vision Sénégal 2050 demeure une exigence de première heure », a-t-il fait part.
REFONTE TOTALE DE LA FONCTION PUBLIQUE
Le ministre Olivier Boucal a validé jeudi la Lettre de Politique Sectorielle 2025-2029, dotée d'un budget de 50,723 milliards de FCFA pour transformer en profondeur la fonction publique
Dans un contexte de transformation profonde de l'action publique, le ministère de la Fonction publique et de la Réforme du Service public, Olivier Boucal, a procédé hier, jeudi, à Dakar, lors d'un atelier national, à la validation de la Lettre de Politique Sectorielle (LPS) 2025-2029, en présence de nombreux acteurs institutionnels et partenaires techniques.
Dès l'ouverture des travaux, le ministre a réaffirmé l'engagement de ses services à impulser une réforme en profondeur de l'administration sénégalaise. Cette refondation, selon ses propos, s'inscrit dans la vision stratégique portée le Président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, et s'appuie sur l'Agenda national de Transformation – Vision Sénégal 2050. Ce référentiel, adopté à la suite de l'alternance politique de mars 2024, consacre l'administration comme levier fondamental de mise en œuvre des politiques publiques.
Dans cette dynamique, la LPS 2025-2029 se présente comme un outil de pilotage stratégique qui trace les grandes lignes d'une administration moderne, vertueuse, performante et orientée vers les besoins du citoyen. Elle ambitionne, entre autres, de rehausser la qualité des services publics ; de moderniser la gestion des ressources humaines de l'État ; de promouvoir la transformation numérique des structures administratives ; de renforcer la transparence, l'éthique et la lutte contre la corruption.
Afin de garantir l'opérationnalisation de ces orientations, le ministre a annoncé la mobilisation d'un budget de 50,723 milliards de FCFA, dont 80 % issus de ressources publiques et 20 % du secteur privé. Ce financement permettra de mettre en œuvre deux programmes phares : d'une part, le Programme de Gestion Intégrée et de Développement des Ressources Humaines (PGI-DRH), doté de 48 milliards FCFA, qui vise à professionnaliser la fonction publique à travers une série de projets relatifs à la formation, à la mobilité, au bien-être, à la réforme du système de rémunération et à la modernisation des systèmes d'information.
D'autre part, il s'agira du Programme de Transformation du Service Public qui entend simplifier, digitaliser et améliorer l'accès aux services publics, tout en instaurant une démarche qualité au bénéfice des usagers.
Par ailleurs, le ministre Boucal a salué l'accompagnement constant des partenaires techniques et financiers, notamment Affaires mondiales Canada, le PRIEEG et l'ENAP du Québec, dont le soutien a été décisif dans l'élaboration de la Lettre de Politique Sectorielle (LPS). Il a également remercié les équipes nationales ayant œuvré à la production de ce document structurant.
En définitive, la validation de la LPS 2025-2029 entend marquer le point de départ d'un nouveau cycle de réformes administratives, résolument tourné vers l'efficacité, l'inclusivité et l'excellence du service public. Elle reflète la volonté politique de bâtir une administration réactive et proche des citoyens, capable d'accompagner les grands chantiers de développement économique et social du Sénégal.
LES ÉTUDIANTS DE L'UGB EN GRÈVE
Excédés par les retards dans les travaux promis par le ministre de l'Enseignement supérieur, ils décrètent une journée de grève totale et menacent d'aller plus loin
La Coordination des Étudiants de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis a décrété hier, jeudi 22 mai, 24 heures de cessation de toutes activités pédagogiques renouvelables et 24h de journée sans tickets renouvelables. Ceci pour fustiger le non-démarrage des travaux de la plateforme du village O et du chapiteau du restaurant n°2 ; la non-effectivité du wifi et l'insécurité régnante du campus.
Le président de séance de cette coordination d'étudiants parle de dilatoire de la part de leur tutelle, met en garde et menace de durcir le ton.
« Les étudiants de l'université Gaston Berger de Saint-Louis avaient décrété la semaine dernière 48H puis 72H de journées sans tickets pour alerter and rappeler à l'autorité ses engagements. Car le Ministre de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l'Innovation s'était engagé à livrer les chantiers de l'UGB au mois de juillet. Mais jusqu'ici, le ministre fait montre d'un manque de volonté notoire sur ce sujet. Les autorités sont toujours dans leur logique de faire du dilatoire. C'est la raison pour laquelle nous avons décrété ce mot d'ordre de 24 heures de cessation des activités pédagogiques et de journée sans tickets », a martelé Ousmane Kâ, président de séance de la Coordination des Étudiants de Saint-Louis (CESL).
Il invite le ministre à assumer pleinement ses responsabilités quant aux conséquences qui pourraient s'aggraver. Car, dit-il, la Coordination des Étudiants de Saint-Louis n'est pas prête à abandonner ce combat. « Nous avons fait preuve de responsabilité jusqu'ici mais que l'autorité sache que nous n'allons plus reculer et nous ferons face », a-t-il mis en garde.
CEDEAO-AES, PREMIÈRES CONCERTATIONS OFFICIELLES À BAMAKO
Les deux parties affirment leur volonté de préserver les acquis de l’intégration régionale et de faire front commun face aux défis sécuritaires.
Des consultations entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la Confédération des États du Sahel (AES) se sont tenues ce 22 mai 2025 à Bamako, en République du Mali. Cette rencontre intervient en prélude aux négociations sur les questions d’intérêt commun, consécutives au retrait des États membres de l’AES (Burkina Faso, Mali, Niger) de la Cedeao, relève un communiqué conjoint.
Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération AES et le président de la Commission de la Cedeao ont adopté un relevé des conclusions marquant le lancement officiel des discussions entre les deux entités.
Les échanges ont porté sur des sujets politiques, diplomatiques, administratifs, institutionnels, juridiques, sécuritaires, ainsi que sur le développement économique et social.
Les deux parties ont réaffirmé la volonté des Chefs d’État de privilégier l’intérêt supérieur des populations ouest-africaines, en mettant l’accent sur la sauvegarde des acquis de l’intégration sous-régionale, notamment la libre circulation des personnes et des biens.
Elles ont également exprimé une préoccupation commune face aux défis sécuritaires et ont convenu de l’urgence de créer les conditions d’une coopération efficace pour faire face à ces enjeux.
Selon la même source, la Cedeao et la Confédération AES ont enfin salué l’esprit de fraternité et de responsabilité qui a caractérisé ces premiers échanges, affirmant leur engagement à œuvrer ensemble dans l’intérêt des peuples ouest-africains.
MATAM SE REBELLE CONTRE LE PASTEF
Un an après l'arrivée au pouvoir de Bassirou Diomaye Faye, les militants du parti dans la localité expriment leur amertume. Malgré les promesses de reconnaissance, ils se sentent oubliés par les nominations gouvernementales
La Coordination départementale du Pastef de Matam, à travers un communiqué officiel, a tapé du poing sur la table pour réclamer plus de considération pour ses responsables locaux. Après un peu plus d'un an de patience, ces patriotes du Nord ont décidé de briser le sujet des nominations. Ils alertent sur la situation évanescente de leur parti, résultat d'une certaine démobilisation des militants.
Ousmane Sonko avait publiquement avoué que les militants du Pastef de la région qui était estampillée ‘’Titre foncier de Macky Sall’’ avaient plus de mérite que ceux des autres localités. Une reconnaissance suprême émanant de la voix la plus autorisée du régime pour les patriotes autochtones.
Cependant, plus d'une année après l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, la ‘’reconstruction’’ du pays est en train de se faire sans l’implication de ces ‘’émérites’’ responsables politiques. Les nominations se poursuivent sans les acteurs majeurs de Matam. Une situation embarrassante qui a poussé la Coordination départementale du Pastef de Matam à exprimer tout haut ce que la majorité des militants pensent tout bas. Le communiqué constate, pour déplorer, ‘’une marginalisation persistante des responsables locaux’’.
‘’Le Pastef en perte de vitesse dans le département de Matam’’
Pour beaucoup de militants du Pastef, cette sortie de la coordination départementale tombe à pic, ‘’dans la mesure où la coordination est juste en train d’alerter sur une situation précise, estime Mamadou Lamine Sy, le responsable du Pastef à Gourel Serigne.
‘’On constate, en effet, une perte de vitesse du parti dans la zone. Pour moi, le recul du parti est dû en grande partie aux responsables locaux. On ne les sent pas et on ne les voit pas sur le terrain. Aucune activité n’a été menée pour la massification du parti’’, se désole-t-il.
Si le professeur de français au lycée de Ogo indexe les leaders locaux comme les principaux responsables de l’affaissement du parti, pour le plénipotentiaire du Pastef à Matam et à Ourossogui, Mamadou Sy, c’est l’absence de promotion des responsables du terroir qui en est la véritable cause. ‘’Nous qui sommes en contact avec la base, voyons qu’il y a beaucoup de militants qui commencent à quitter le navire. Le parti est en recul dans le département. Nous l'avons dit, le Fouta a une réalité politique et le Pastef doit s’adapter à cette réalité. Le parti doit penser à impliquer les responsables locaux parce que l’absence de promotion va à la longue causer l’effondrement du parti’’, soutient-il.
Le parti Pastef a connu une percée assez significative dans le département de Matam, lors des élections législatives passées. Si BBY, sous la houlette du député Farba Ngom, avait raflé la palme dans toutes les dix communes, le Pastef avait réussi la prouesse de lui tenir la dragée haute dans certaines localités et même de remporter des villages. Aujourd’hui, ces acquis sont en train de se disloquer. Les leaders semblent traîner leur spleen face à leur désillusion.
Mais Mamadou Lamine Sy, plus connu sous le sobriquet de ‘’La Légende’’ ne croient pas aux solutions miracles des nominations. ‘’Je ne crois pas que les nominations vont régler tous les problèmes auxquels fait face le parti. La lutte noble serait que tout ce qui doit revenir à Matam revienne à Matam. Exiger et réclamer des postes n'est pas la solution. Cette politique est désormais révolue. La politique au Sénégal a drastiquement changé. Il faut aller dans le sens de la rupture, sinon nous allons être les grands perdants. C’est bien d’avoir des nominations, je ne dis pas le contraire, mais le mal il est ailleurs’’.
L'exemple d'Aliou Sène
Depuis que le pouvoir est entre les mains de Bassirou Diomaye Faye, les patriotes n'ont quasiment pas tenu d’activités politiques d’envergure dans le département. Le directeur du Crous avait pris l’initiative de rassembler, il y a plus de trois mois, les responsables patriotes au centre culturel régional de Matam pour évaluer les élections. Une rencontre d’envergure qui avait vu la présence des principaux leaders dont le député Banta Wague et Cheikh Oumar Basse. Mais depuis, c’est le désert, le parti est retombé dans la léthargie. Ce qui a poussé le responsable à Gourel Serigne à saluer le travail du directeur du Crous et à tirer à boulets rouges sur les responsables locaux. ‘’Le seul leader qui se décarcasse et qui se tue à la tâche, c’est le DG Aliou Sène. Il aide énormément les jeunes. Son projet dans l'agriculture va soulager plusieurs ménages vulnérables. Il est dans le social, il s'investit corps et âme pour la région, mais pour le reste on ne les sent pas du tout’’, fait-il savoir.
‘’Matam n'a eu que trois nominations’’
À l’échelle régionale, les patriotes estiment que Matam n'a connu que trois nominations, il s’agit du docteur Aliou Sène envoyé au Crous de Bambey, du docteur Aliou Thiongane placé à la tête du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) et de l'inspecteur Djiby Sy promu chef du bureau du Contrôle et du Renseignement à la Direction des Services fiscaux. Un nombre famélique qu’ils fustigent au point de solliciter une rencontre avec les hautes instances du parti. ‘’Nous sommes dans une logique d'alerte. Nous ne sommes pas en train de réclamer des privilèges personnels, mais nous voulons des actions fortes pour assurer la survie du parti à Matam. C’est pourquoi nous souhaitons rencontrer les autorités du parti pour leur expliquer la situation’’, rappelle le plénipotentiaire du Pastef à Matam-Ourossogui.
Cette rencontre avec le top management du Pastef pourrait décanter la situation, mais il faudra aussi évoquer l’épineuse question de la structuration du parti.
Selon des militants locaux d’Ousmane Sonko, à Matam, le Pastef fonctionne comme une armée mexicaine, tout le monde est leader. ‘’A Matam-commune par exemple, cite La Légende, tout le monde veut être leader. Dans cette commune, il y a autant de leaders que de militants. Si nous allons en rangs dispersés aux prochaines élections locales, il est certain que nous perdrons au profit de celui que je ne veux pas nommer. S’unir, massifier, travailler ou périr, c’est la seule vérité qui vaille. Matam ne sera que ce que nous ferons. Ousmane Sonko ne viendra pas massifier et nous faire gagner les élections locales à notre place’’.
TRUMP INTERDIT HARVARD AUX ÉTUDIANTS ÉTRANGERS
Le gouvernement américain prive l'université de son autorisation d'inscription pour les étudiants internationaux, invoquant l'antisémitisme et "l'anti-américanisme"
(SenePlus) - L'administration Trump a franchi un nouveau cap dans sa campagne de pression contre l'université Harvard en retirant à l'établissement son autorisation d'inscrire des étudiants étrangers. Cette décision constitue une escalade majeure et un coup financier sévère pour la plus prestigieuse université américaine, selon le Wall Street Journal.
L'administration a déjà retiré des milliards de dollars de financement fédéral pour la recherche à l'établissement et menacé de révoquer son statut d'exemption fiscale, invoquant des préoccupations concernant l'antisémitisme et les politiques de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI).
La secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, a justifié cette décision dans une lettre adressée jeudi à Harvard. "Les conséquences doivent suivre pour envoyer un signal clair à Harvard et à toutes les universités qui veulent jouir du privilège d'inscrire des étudiants étrangers, que l'administration Trump appliquera la loi et éradiquera les maux de l'anti-américanisme et de l'antisémitisme dans la société et sur les campus", écrit-elle selon le WSJ.
Cette mesure fait suite aux menaces formulées par le gouvernement en avril, après qu'Harvard a refusé de se conformer aux exigences de l'administration. Parmi ces demandes figurait notamment l'obligation pour l'université de procéder - sous supervision fédérale - à un "audit" des points de vue des professeurs, étudiants et personnel.
L'université n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire du Wall Street Journal concernant cette décision.
Un impact financier considérable
Cette interdiction représente un enjeu financier majeur pour Harvard. Les étudiants internationaux constituent une source de revenus cruciale pour l'université, payant généralement l'intégralité des frais de scolarité sans bénéficier d'aides financières fédérales. Avec 7 000 étudiants étrangers inscrits, la perte potentielle se chiffre en centaines de millions de dollars annuels.
Cette mesure s'inscrit dans une campagne plus large de l'administration Trump contre ce qu'elle considère comme des dérives idéologiques dans l'enseignement supérieur américain. Harvard, symbole de l'élite universitaire américaine, cristallise les tensions autour des questions d'antisémitisme sur les campus, particulièrement depuis les manifestations pro-palestiniennes qui ont secoué les universités américaines.
L'interdiction d'inscrire des étudiants étrangers constitue un précédent dans les relations entre le gouvernement fédéral et les universités privées américaines. Cette décision soulève des questions sur l'autonomie des établissements d'enseignement supérieur et les limites du pouvoir fédéral en matière éducative.
Pour Harvard, cette mesure représente non seulement une perte financière, mais aussi un coup porté à son rayonnement international et à sa capacité d'attirer les meilleurs talents mondiaux. L'université devra désormais naviguer entre les pressions gouvernementales et sa mission éducative traditionnelle, dans un contexte de tensions politiques croissantes autour de l'enseignement supérieur américain.
TRUMP PRIS EN FLAGRANT DÉLIT DE MANIPULATION
Le président américain a utilisé des images du Congo pour étayer ses théories conspirationnistes sur de prétendus génocides de Blancs en Afrique du Sud, lors d'une rencontre avec Cyril Ramaphosa
(SenePlus) - Le président américain Donald Trump a été pris en flagrant délit de manipulation d'images lors d'une rencontre officielle avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa mercredi à la Maison Blanche. Selon l'agence Reuters, Trump a présenté comme preuve de massacres de fermiers blancs en Afrique du Sud une photo provenant en réalité de la République démocratique du Congo.
L'incident s'est produit durant une réunion tendue dans le Bureau ovale, retransmise par les médias. Brandissant un article imprimé accompagné d'une photographie, Trump a déclaré : "Ces sont tous des fermiers blancs qui sont enterrés", selon les informations rapportées par Reuters. Le président américain utilisait cette image pour étayer ses allégations concernant de prétendus génocides de populations blanches en Afrique du Sud.
La vérification des faits par Reuters révèle une tout autre réalité. La vidéo publiée par Reuters le 3 février et vérifiée par l'équipe de fact-checking de l'agence de presse montre des travailleurs humanitaires soulevant des sacs mortuaires dans la ville congolaise de Goma. Ces images avaient été tournées suite aux combats meurtriers avec les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Le journaliste vidéo de Reuters, Djaffar Al Katanty, qui avait filmé ces images dramatiques à Goma, s'est dit choqué par l'utilisation détournée de son travail. "Ce jour-là, il était extrêmement difficile pour les journalistes d'entrer... J'ai dû négocier directement avec le M23 et me coordonner avec le CICR pour être autorisé à filmer", témoigne-t-il. "Seul Reuters a cette vidéo", précise le journaliste.
Al Katanty dénonce fermement l'instrumentalisation de son reportage : "Devant le monde entier, le président Trump a utilisé mon image, utilisé ce que j'ai filmé en RDC pour essayer de convaincre le président Ramaphosa que dans son pays, les Blancs sont tués par les Noirs".
L'article présenté par Trump provenait d'American Thinker, un magazine en ligne conservateur. Bien que la publication n'ait pas légendé l'image de manière explicite, elle l'identifiait comme "une capture d'écran YouTube" avec un lien vers un reportage vidéo sur YouTube crédité à Reuters.
Andrea Widburg, rédactrice en chef d'American Thinker et auteure de l'article en question, a reconnu auprès de Reuters que Trump avait "mal identifié l'image". Elle a toutefois maintenu que son article, qui faisait référence à ce qu'elle qualifiait de "gouvernement marxiste dysfonctionnel et obsédé par la race" de Ramaphosa, avait "souligné la pression croissante exercée sur les Sud-Africains blancs".
Cette manipulation d'images s'inscrit dans une démarche plus large de Trump concernant l'Afrique du Sud. Lors de la même rencontre, Trump a interrompu la réunion télévisée avec Ramaphosa pour diffuser une vidéo qu'il prétendait montrer des preuves de génocide de fermiers blancs en Afrique du Sud. Reuters précise que cette théorie du complot, qui circule dans les forums d'extrême droite depuis des années, repose sur de fausses allégations.
Le président américain a ensuite feuilleté des copies imprimées d'articles qu'il disait détailler des meurtres de Sud-Africains blancs, répétant "mort, mort, mort, mort horrible".
Cette rencontre à Washington intervient dans un contexte de tensions diplomatiques. Ramaphosa s'était rendu aux États-Unis pour tenter de réparer les relations avec l'administration américaine après les critiques persistantes de Trump ces derniers mois concernant les lois foncières de l'Afrique du Sud, sa politique étrangère et le prétendu mauvais traitement de sa minorité blanche, ce que l'Afrique du Sud dément.
La Maison Blanche n'a pas répondu à la demande de commentaire de Reuters concernant cet incident.
DINDÉFÉLO FACE AU PÉRIL MINIER, 40 HECTARES DE RÉSERVE CONVOITÉS
Des lanceurs d’alerte tirent la sonnette d’alarme face au projet d’implantation d’une usine d’extraction de dolomie au cœur de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo, un site emblématique classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Des lanceurs d’alerte de la région de Kédougou protestent contre l’installation d’une usine d’extraction de dolomie autour de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo (RNCD) et de la cascade du même nom, des sites classés patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un site de 40 hectares de la réserve communautaire de Dindéfélo, situé dans le terroir communautaire de Pélel Kindéssa et Ndanoumary, aurait été affecté à une société pour l’exploitation d’une carrière de dolomie.
La dolomie, selon une fiche établie par le catalogue des ressources minérales du Sénégal publié par la Direction de la prospection et de la promotion minière du ministère des Mines et de la Géologie, est une “roche sédimentaire carbonatée” faisant partie des engrais naturels. Elle est présente surtout dans le département de Kanel (Matam, nord).
‘’Aujourd’hui on ne peut pas avoir une exploitation d’une carrière au sein de la réserve communautaire de Dindéfélo qui est un patrimoine de l’UNESCO, et vraiment ce n’est pas possible. Nous ne pouvons pas accepter cette carrière dans la zone, nous avons des animaux et des espèces que nous devons protéger‘’, a prévenu Oudy Diallo, lanceur d’alerte et président de l’association Kédougou environnement.
‘’Il n’y a même pas un plan de gestion environnemental, et Dindéfélo ne va pas gagner dans ça”, a-t-il souligné. Il rappelle que ”la réserve communautaire et tout ce qui est historique et écologique font partie du corridor des chimpanzés’’.
Il a interpellé les autorités compétentes, notamment le ministère de l’Environnement et de la Transition écologique sur le risque d’hypothèque sur les générations futures.
‘’Nous invitons les autorités à arrêter ce projet de carrière parce que toutes les populations de Dindéfélo et environs ne sont pas d’accord sur cette exploitation. Et nous sommes aujourd’hui dans un espace protégé qui, en plus, a un label de l’UNESCO et un géoparc, et les 40 hectares octroyés sont intégrés dans la réserve communautaire‘’, a-t-il fait valoir.
Le ministre de l’Environnement attendu sur le site ce vendredi
Le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom, se rendra ce vendredi sur le site de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo pour une “tournée de suivi”, a annoncé la gouverneure de Kédougou, Mariama Traoré.
Il devrait rencontrer sur place le comité de gestion, avant de se rendre, samedi, dans les villages de Mako et Tambanoumouya.
La cascade et la réserve naturelle communautaire de Dindefélo sont menacées et exposées. Selon les populations locales de la commune, les places publiques sont “vendues” et des champs “bradés” sur le site.
Djibril Camara, un ancien responsable de la réserve naturelle communautaire, a déploré l’exploitation de cette carrière qui va impacter la zone touristique.
‘’Les chimpanzés sont menacés aujourd’hui et en voie de disparition. Le monde est en train de protéger ce qui reste de ce label. Et ces gens, aujourd’hui, veulent créer une carrière au niveau de la réserve naturelle, c’est vraiment regrettable’’, a-t-il déploré.
Vers la création d’une réserve naturelle transfrontalière
M. Camara a indiqué que les communautés de Dindéfélo veulent créer une réserve naturelle transfrontalière en collaboration avec la Guinée Conakry.
‘’Nous envisageons de créer une réserve naturelle transfrontalière avec la Guinée Conakry. Il s’agit de mutualiser nos efforts pour la conservation et la protection durable de cette zone naturelle, au profit des communautés et des générations futures’’, a-t-il dit. Il a insisté sur la nécessité d’un plan de gestion interdisant de mener des activités extractives en plein milieu de la réserve naturelle communautaire de Dindéfélo.
Le directeur du village communautaire de Bandafassi, Alexis Wally Diouf, a lui aussi invité les autorités étatiques à préserver le site, ajoutant qu’il est envisagé un projet de géoparc pour la “valorisation de ces roches”, ce qui sera “une première au Sénégal et en Afrique”.
Selon Alexis Wally Diouf, si l’on installe l’usine de dolomie dans la réserve naturelle communautaire, le site sera inscrit sur la liste rouge du patrimoine.
‘’Et il risque tout bonnement d’être déclassé, et cela engendrera des conséquences’’, a-t-il alerté.
Le chimpanzé, l’espèce la plus emblématique de la réserve, est cataloguée en “danger critique de disparition” depuis 2016 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Les facteurs qui pourraient conduire à leur disparition sont la destruction de leur habitat, notamment les feux de brousse, l’installation des industries ou encore les coupes d’arbres fruitiers dont ils se nourrissent. Il y a aussi d’autres facteurs tels que le braconnage et les maladies.
PAR BOUBACAR KAMBEL DIENG
POURQUOI CE SILENCE DES AUTORITÉS FACE À LA CRISE DES CARRIÈRES ?
Un phénomène inquiétant frappe de plein fouet le secteur du bâtiment et de la construction : le prix du sable a littéralement explosé. Le camion de 16 m³, qui se négociait entre 50 000 et 60 000 FCFA, coûte aujourd’hui entre 120 000 et 130 000.
Depuis plus d’un mois, un phénomène inquiétant frappe de plein fouet le secteur du bâtiment et de la construction au Sénégal : le prix du sable a littéralement explosé.
Le camion de 16 m³, qui se négociait entre 50 000 et 60 000 FCFA selon les zones, coûte aujourd’hui entre 120 000 et 130 000 FCFA. Certains évoquent même des cas atteignant les 150 000 FCFA.
En cause : la suspension brutale des activités d’exploitation dans plusieurs carrières de sable des régions de Dakar et Thiès, notamment à Bambilor et Kayar, zones historiquement stratégiques pour l’approvisionnement.
Résultat : les camions doivent désormais parcourir de longues distances jusqu’à Tivaouane, ce qui augmente mécaniquement les coûts de transport… et donc les prix de vente.
Mais ce qui inquiète tout autant que la flambée des prix, c’est le silence prolongé de la Direction des Mines. Aucune communication officielle, aucun calendrier, aucun encadrement pour un secteur qui emploie des milliers de personnes, directement ou indirectement.
Chaque camion mobilise au minimum quatre travailleurs : chauffeur, aide-chauffeur, chargeur, apprenti, etc.
Selon certaines sources, il s’agirait d’un malentendu entre les autorités et les promoteurs des carrières, sur fond de volonté de mieux réglementer un secteur jusque-là difficile à encadrer.
En attendant, les autorisations d’exploitation restent suspendues jusqu’à nouvel ordre, laissant place à une incertitude lourde de conséquences.
Le plus préoccupant : même en cas de déblocage prochain, les prix risquent de rester durablement élevés, les nouveaux intermédiaires et surcoûts ayant désormais pris racine.
Combien de temps encore ce mutisme durera-t-il ?
Et que risquent les consommateurs, les entreprises du BTP et l’économie nationale dans cette crise silencieuse ?
Personne ne le sait…, du moins pour le moment.
L'ALERTE ROUGE DE LA SAR
Selon un document confidentiel évoqué par Jeune Afrique, la Société africaine de raffinage a alerté fin avril sur un « risque imminent de pénurie de carburant et de délestage ». Avec 363 milliards de F CFA de créances impayées, la raffinerie suffoque
(SenePlus) - Le Sénégal a échappé de justesse à une crise énergétique majeure. Selon un document confidentiel révélé par Jeune Afrique le 20 mai dernier, la Société africaine de raffinage (SAR), unique raffinerie du pays, a alerté sur « un risque imminent de pénurie de carburant et de délestage énergétique à l'échelle nationale ». Une situation paradoxale pour ce nouveau pays producteur de pétrole avec Sangomar et de gaz avec Grand Tortue Ahmeyim.
Dans une correspondance adressée le 30 avril au ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, le directeur général de la SAR, Mamadou Abib Diop, dresse un tableau alarmant des finances de l'entreprise publique. Selon JA, qui a pu consulter ce document confidentiel, la raffinerie fait face à des échéances dues estimées à 170 milliards de F CFA (259 millions d'euros) auprès de la Banque islamique du Sénégal (BIS) et à 147 milliards de F CFA (224 millions d'euros) auprès de FBN Bank.
La situation devient critique quand on sait que la SAR ne dispose que de 68 milliards de F CFA de trésorerie pour faire face à ces obligations. Pire encore, les partenaires financiers montrent des signes d'épuisement : la BIS a confirmé qu'elle ne dispose « d'aucune capacité d'extension sur ces échéances », tandis que FBN Bank fait part de « son inquiétude quant au niveau extrêmement élevé des créances », rapporte le magazine africain.
Cette crise de liquidité menace directement l'approvisionnement énergétique du pays. Le groupe public, « enlisé dans une spirale d'endettement », peine à financer l'achat des cargaisons de produits pétroliers destinées aux stations-service et aux centrales électriques sénégalaises, selon les informations de Jeune Afrique. Le directeur général de la SAR met en garde contre des « conséquences potentiellement désastreuses, menaçant directement la stabilité énergétique et économique du pays ».
L'ampleur du problème se mesure dans les chiffres : au 28 avril, les créances dues à la raffinerie s'élèvent à 363 milliards de F CFA, soit environ 553 millions d'euros. Cette situation s'explique par le fait que 80% des clients de la SAR n'honorent plus leurs paiements, provoquant « une saturation complète des lignes de crédit ».
Une chaîne de débiteurs défaillants
Derrière cette crise se cache un cercle vicieux impliquant plusieurs acteurs économiques majeurs. Selon le document révélé par JA, la vulnérabilité financière de la SAR résulte du « niveau extrêmement élevé des créances en souffrance » dues par l'État sénégalais et plusieurs clients stratégiques.
Les producteurs indépendants d'électricité - Malicounda, Contour Global et Tobene Power - attendent d'être payés par la Senelec pour pouvoir s'acquitter de leurs factures envers la SAR. Parallèlement, le groupement professionnel des pétroliers (GPP), dirigé par Mouhamed Chaabouni et regroupant Vivo Energy, TotalEnergies Sénégal, Ola Energy et Touba Oil, conditionne le paiement de ses engagements au remboursement des pertes commerciales par l'État.
Contactée par Jeune Afrique, la direction de la SAR adopte un discours rassurant, affirmant ne rencontrer « aucune difficulté à honorer ses engagements financiers » et entretenir d'« excellentes relations » avec ses partenaires bancaires. L'entreprise publique précise qu'« il n'existe à ce jour aucune créance échue impayée » et qualifie le courrier d'alerte de « démarche classique d'alerte ponctuelle ».
La SAR assure que cette demande « a d'ailleurs reçu une réponse favorable, ce qui a permis de régler rapidement la situation », écartant ainsi « tout risque de rupture d'approvisionnement ». L'entreprise revendique par ailleurs un accompagnement actif du gouvernement et une santé financière « tout à fait satisfaisante », avec des résultats prévisionnels 2024 affichant « quasiment un doublement des bénéfices par rapport aux objectifs ».
Des solutions d'urgence à l'étude
Face à cette situation délicate, la SAR explore de nouvelles pistes de financement. Selon Jeune Afrique, l'entreprise sollicite le règlement de 76 milliards F CFA pour honorer les échéances du 13 mai et du 5 juin 2025 auprès de la BIS, ainsi que 115 milliards F CFA en faveur de FBN Bank.
Parallèlement, la raffinerie mise sur un nouveau partenaire financier : La Banque Outarde (LBO), dirigée par Adama Diouf Camara. Des discussions sont en cours pour une ligne de crédit de 70 millions d'euros destinée à financer l'approvisionnement de mai 2025. Cette diversification des sources de financement apparaît cruciale, car l'absence de solution aurait pu entraîner la perte des deux lignes de financement actuelles de 400 millions d'euros (200 millions avec chaque banque partenaire).
Cette crise révèle la fragilité du système énergétique sénégalais, malgré les nouvelles ressources pétrolières et gazières du pays. Elle souligne également les défis structurels d'une économie où les impayés se propagent en cascade, des producteurs d'électricité aux distributeurs de carburant, en passant par l'État lui-même.