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25 mai 2025
AMADOU BA PLAIDE POUR UNE SUSPENSION DES COMPÉTENCES DES COLLECTIVITÉS SUR LE FONCIER
Le député Pastef propose une réforme majeure et dénonce un système qui entrave l’accès aux terres pour le développement. Il prône également un contrôle étatique renforcé.
Confronté à de multiples questions foncières au Sénégal, Amadou Ba, député du parti Pastef, envisage d’introduire une réforme de grande envergure. Il souhaite suspendre la compétence des collectivités locales en matière de gestion foncière jusqu’à la prochaine élection, nous informe le soleil.
Selon lui, l’actuel système empêche les structures publiques comme la SICAP, la SN HLM ou encore le ministère de l’Urbanisme d’accéder aux terres nécessaires pour le développement du pays.
« Le foncier, qui est censé être gratuit au Sénégal, devient de facto le premier coût de construction pour le logement social. Cela alourdit la facture », explique-t-il. Amadou BA estime que sans une refonte complète du système foncier, le Sénégal ne pourra pas progresser économiquement. Il propose ainsi que l’État reprenne le contrôle total du foncier et le confie à l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (ANAT).
« Si on ne réforme pas le foncier, le pays n’avancera pas », soutient le député. Amadou Ba donne une grande importance à la protection des terres agricoles qui sont fréquemment mises en danger par l’urbanisation sauvage. Il prône une interdiction totale de toute décision concernant le foncier dans ces régions essentielles. « On a identifié les meilleurs sols, on ne peut accepter que des gens les bétonnent », prévient-il.
Il désire également qu’une catégorisation précise des forêts protégées soit mise en place pour empêcher leur déforestation au profit de projets immobiliers. Amadou BA insiste également sur la nécessité d’anticiper l’urbanisation et les infrastructures à venir. Il cite l’exemple d’un futur projet ferroviaire reliant Dakar à Bamako, soulignant l’importance de sécuriser les terrains en amont.
LE GOUVERNEMENT EN NÉGOCIATIONS AVEC LES SYNDICATS ET LE PATRONAT
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a instruit le gouvernement d’intensifier les négociations avec les syndicats et le patronat en vue de la signature, le 1er mai 2025, d’un pacte de stabilité sociale pour la période 2025-2029.
Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a instruit le gouvernement d’intensifier les négociations avec les syndicats et le patronat en vue de la signature, le 1er mai 2025, d’un pacte de stabilité sociale pour la période 2025-2029. Cette annonce a été faite lors du Conseil des ministres du 5 mars 2025.
Le chef de l’État a appelé le Premier ministre, Ousmane Sonko, ainsi que le ministre chargé du Travail, à établir un calendrier de concertations avec les partenaires sociaux. L’objectif est de garantir une prise en charge efficace des revendications des travailleurs, tout en tenant compte des réalités économiques et budgétaires du pays.
Dans cette dynamique, le président de la République a également demandé l’instauration de rendez-vous semestriels d’évaluation avec les représentants des travailleurs et des employeurs. Ce suivi régulier vise à renforcer la confiance et la transparence dans les discussions autour des préoccupations sociales et économiques.
Le 27 février dernier, le gouvernement a tenu une première rencontre avec les organisations syndicales et les représentants du patronat. Ces échanges, qualifiés de francs et transparents, ont permis d’aborder plusieurs doléances des travailleurs, notamment : L’amélioration des conditions de travail ; l’apurement des engagements financiers de l’État vis-à-vis des entreprises ; la mise en place d’un cadre de dialogue plus structuré.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a insisté sur l’urgence d’un dialogue social inclusif et sincère, afin d’aboutir à des décisions équilibrées qui répondent aux attentes des travailleurs, tout en préservant la stabilité économique du pays.
Le ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du gouvernement, Amadou Moustapha Njekk Sarré, a salué la responsabilité et le sens de l’écoute dont ont fait preuve les centrales syndicales et le patronat face aux défis économiques actuels.
À travers cette initiative, le gouvernement entend poser les bases d’un climat social apaisé, en conciliant revendications légitimes et réalités budgétaires. La signature du pacte de stabilité sociale, prévue pour le 1er mai 2025, sera une étape clé pour instaurer un dialogue durable et constructif entre l’État, les employeurs et les travailleurs.
FUITE DE GAZ SUR LE CHAMP GTA, GREENPEACE DÉNONCE UNE MENACE POUR L’ENVIRONNEMENT
Exploité par BP au large du Sénégal et de la Mauritanie, GTA est au cœur d’une controverse après la détection d’une fuite de gaz. Tandis que l’entreprise minimise l’incident, Greenpeace Afrique alerte sur les risques pour l’écosystème marin.
Une fuite de gaz a été détectée sur le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), situé au large du Sénégal et de la Mauritanie, et exploité par le géant pétrolier BP. L’incident, reconnu par l’entreprise, suscite une vive réaction de Greenpeace Afrique, qui dénonce un « mépris total » pour l’environnement et les communautés locales.
BP a minimisé l’incident, évoquant un « faible débit » et un impact « négligeable ». Une version rejetée par l’ONG, qui alerte sur les dangers de l’exploitation offshore. « Cette fuite n’est pas un simple accident, mais la conséquence logique d’une industrie qui privilégie ses profits au détriment des écosystèmes et des populations locales », fustige Dr Aliou Ba, responsable des campagnes océans de Greenpeace Afrique.
Le champ GTA abrite l’un des plus grands récifs coralliens en eau profonde, un écosystème unique menacé par cette pollution. « Un seul déversement peut anéantir des décennies de biodiversité, contaminer la chaîne alimentaire et bouleverser l’équilibre écologique de toute la région », avertit Greenpeace.
L’ONG pointe également du doigt le manque de transparence de BP, accusé de ne pas communiquer clairement avec les populations locales. « Les habitants ont un droit inaliénable à l’information sur les risques qui menacent leur environnement et leur survie », insiste Dr Ba, appelant les gouvernements sénégalais et mauritanien à exiger des comptes et à renforcer la surveillance des activités pétrolières.
Face à cette nouvelle menace écologique, Greenpeace assure rester mobilisé et réclame des mesures strictes pour éviter une catastrophe environnementale.
VIDEO
JE NE ME REPROCHE RIEN
Amadou Kane, président de l'ONCAV (Organisme National pour la Coordination des Activités de Vacances), a déclaré que son organisme n'est pas à l'origine des violences notées dans les Navetanes
Amadou Kane, président de l'ONCAV (Organisme National pour la Coordination des Activités de Vacances), a déclaré que son organisme n'est pas à l'origine des violences notées dans les Navetanes. "Je n'ai rien à me reprocher", a-t-il soutenu sur le plateau de iGFM TV ci-dessous.
CONCERTATIONS RÉGIONALES POUR UNE RÉFORME DU SERVICE PUBLIC
Agents publics et usagers ont exprimé leurs doléances et proposé des solutions pour améliorer le fonctionnement de l’administration lors des concertations régionales clôturées mercredi.
Les agents publics et les usagers de l’administration ont exprimé leurs doléances et proposé des pistes de réforme pour un meilleur fonctionnement du service public, lors des concertations régionales qui se sont tenues mercredi. Cette séance marque la clôture d’une série de rencontres initiées dans les différentes régions du Sénégal dans le cadre des concertations nationales sur la réforme du secteur public, lancées le 24 février.
Les échanges ont principalement porté sur l’accueil, les politiques de recrutement et la qualité des services publics. Mbaye Sène, président de la cellule de Dakar du Conseil des organisations non-gouvernementales d’appui au développement (CONGAD), a dénoncé le non-respect des horaires dans l’administration, un facteur qui, selon lui, ralentit le traitement des dossiers et impacte la satisfaction des citoyens. Il a également plaidé pour une gestion plus équitable des demandes administratives, affirmant que tous les usagers devraient être traités sur un pied d’égalité, sans nécessiter l’intervention de personnes influentes.
Ndèye Maguette Ndiaye, médecin du service public, a suggéré l’instauration de contrats de performance pour évaluer le travail des agents de santé et les motiver par des récompenses, soulignant que le simple pointage ne suffisait pas à garantir le respect des horaires.
Safiétou Malick Mbaye, députée à l’Assemblée nationale, a dénoncé la cherté des soins médicaux et le manque d’empathie de certains agents de santé envers les patients. Elle a également plaidé pour une décentralisation accrue des services publics et un accès généralisé à Internet dans toutes les administrations afin de fluidifier les démarches administratives.
Dans le secteur de l’éducation, l’enseignant Pape Bouba Badiane a pointé la lourdeur des procédures administratives imposées aux enseignants, les obligeant souvent à s’absenter de leurs classes pour gérer leurs dossiers. Il a également insisté sur les difficultés rencontrées par les parents d’élèves dans l’obtention des actes d’état civil, indispensables pour les examens officiels.
Mamadou Diop, imam à la mosquée de la cité Fadia à Dakar, a exhorté les autorités à repenser la formation et le recrutement des agents de l’État, insistant sur l’importance de l’écoute et du respect des usagers. Selon lui, occuper un poste dans la fonction publique devrait être perçu comme une responsabilité envers la nation, plutôt qu’un simple statut social.
L’adjointe au gouverneur de la région de Dakar, Digou Yala Mathilde Sadio, a salué ces concertations qui ont permis aux citoyens d’exprimer leurs doléances et d’identifier des pistes d’amélioration. Elle a souligné l’importance d’un dialogue inclusif pour construire un service public plus efficace et adapté aux besoins des populations.
Avec ces recommandations, les autorités sont désormais interpellées sur la nécessité d’une réforme profonde du service public, axée sur la qualité, la transparence et l’équité.
UN NOUVEAU FERTILISANT NATUREL AGRÉÉ AU SÉNÉGAL
Ce fertilisant naturel appelé Quaterna Terra est un amendement organique permettant d’améliorer les propriétés physiques, chimiques ou biologiques des sols en développant très rapidement l’humus, quel que soit le type de sol.
Dakar, 6 mars (APS) – Deux citoyens sénégalais, dont un ingénieur agronome, viennent d’obtenir l’agrément de l’État pour la ‘’distribution-vente’’ au Sénégal d’un fertilisant naturel permettant aux agriculteurs de se passer des pesticides, de limiter l’irrigation et de régénérer les terres usées par l’agriculture intensive.
Ce fertilisant naturel appelé Quaterna Terra est un amendement organique permettant d’améliorer les propriétés physiques, chimiques ou biologiques des sols en développant très rapidement l’humus, quel que soit le type de sol, même sableux, affirment ses promoteurs.
Le Quaterna Terra favorise la formation d’un complexe argilo-humidique, qui permet de réduire les pertes gazeuses, de carbone et d’azote notamment, tout en mettant à la disposition des plantes plus d’éléments du sol, de l’air et des matières organiques qui s’y trouvent, écrivent-ils.
De cette manière, ajoutent ses promoteurs, ce fertilisant naturel permet de réduire l’utilisation d’engrais, les carences et le stress des plantes. Il favorise aussi la récupération des sols abandonnés à cause de leur salinité, en réduisant de 40 % leur teneur en sel, ‘’dès la première année d’utilisation’’.
Les essais entamés en 2019 sur le territoire sénégalais portaient sur 20 hectares, ce qui correspond à une centaine de parcelles de tous types (sols salés ou acides, incultes, cultivables, etc.), qui ont servi de champs d’expérimentation.
— Des ‘’certificats de satisfaction’’ décernés par des producteurs —
Les résultats de ces tests ont conduit des producteurs, associations et fédérations de producteurs à décerner aux promoteurs du Quaterna Terra des ‘’certificats de satisfaction’’, ce qui a conduit l’État à leur accorder un agrément par l’entremise de la direction de la protection des végétaux (DPV), en décembre dernier.
‘’Un agrément de deux ans pour la distribution/vente de produits fertilisants et autres produits destinés à l’amélioration de la teneur en éléments nutritifs, la préservation de la microflore du sol, de la biodiversité, de la santé des cultures et de l’agrosystème, composés de substances organiques et inorganiques, est accordé à l’entreprise Codifa SA, à la suite des analyses de risques phytosanitaires et des résultats des tests de conformité’’, indique une attestation de la DPV remise aux promoteurs du Quaterna Terra.
La direction de la protection des végétaux, placée sous la tutelle du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage, ajoute dans ce document qu’elle va faire ‘’le suivi de l’utilisation du produit sur le terrain, pour une meilleure évaluation de la santé des végétaux et de l’écosystème’’.
Les promoteurs du produit, sur la base du retour qu’ils reçoivent des producteurs et en raison des avantages de ce fertilisant pour les cultures, le sol et l’environnement (la dépollution et l’impact du produit sur les sols salés et acides), tablent sur une subvention du Quaterna Terra à hauteur de cent pour cent.
Selon l’ingénieur agronome Maguette Mbengue, directeur général de Codifa SA et l’un des deux cogérants de la future unité de production du produit au Sénégal, fait observer que le Quaterna Terra est un amendement organique comportant deux autres sous-produits (additifs de compostage et additifs pour la biomécanisation).
Il précise que les tests et essais de démonstration ayant valu à ce produit les certificats de satisfaction ont été effectués dans plusieurs zones agricoles du Sénégal, dont le bassin de l’Anambé, dans la région de Kolda (sud), où l’utilisation du Quaterna Terra s’est traduite par une augmentation de 76 % des rendements de riz, selon l’ingénieur agronome.
— Un fertilisant élaboré par un ‘’paysan-chercheur’’ français —
Des démonstrations effectuées dans des champs du fleuve Sénégal ont permis de faire des récoltes dans des zones où il n’était plus possible de le faire en raison de la salinité des sols, jusqu’à 19 tonnes à l’hectare, selon M. Mbengue.
Maguette Sène estime, sur la base des résultats des essais et des expérimentations, que certains producteurs, notamment dans la zone du lac de Guiers (nord), souhaitent non seulement que l’État puisse subventionner le Quaterna Terra, mais qu’il le mette gratuitement à la disposition des producteurs.
Selon lui, dans ces zones d’intensification agricole, l’utilisation du Quaterna Terra peut contribuer à contrecarrer l’émergence de certaines maladies – maladies respiratoires ou de la peau –, en lien avec les pratiques agricoles basées sur la forte utilisation des engrais chimiques.
Maguette Sène a évoqué un autre avantage du Quaterna Terra, sur la base de ses ‘’résultats agronomiques’’, en signalant que son utilisation entraîne un surplus de production qui, une fois valorisé, peut permettre d’acheter ‘’trois, quatre à cinq fois le produit’’.
Le Quaterna Terra, appelé Bactériosol en France, a été élaboré par un agriculteur français de l’Aveyron du nom de Marcel Mézy, à l’aide de produits naturels et renouvelables.
À la base, M. Mézy produisait ce mélange seul, chez lui, à partir d’une vingtaine de plantes et d’essences d’arbres, en recourant à sa connaissance presque intime du fonctionnement des écosystèmes et de la complémentarité des espèces.
Dans les années 1960, cet agriculteur aveyronnais, qui se définit comme ‘’paysan-chercheur’’, expérimentait sa propre mixture comme une alternative aux pesticides et aux engrais.
Au lieu de rendre publique sa recette, il ouvre en 2015 un laboratoire de recherche et crée une société dédiée, avec l’ambition d’aider les paysans à vivre de leur travail en augmentant leur marge nette.
NOUS AVONS BEAUCOUP DE NOUVEAUX CAS DE DIABETE PENDANT LE RAMADAN
Les compensations alimentaires excessives et déséquilibrées après de longues heures d'abstinence deviennent le déclencheur d'une maladie qui attendait son heure chez des personnes génétiquement prédisposées
En cette période de ramadan et de carême, les cas de diabète explosent à cause de l’alimentation trop sucrée que l’on consomme. L’annonce a été faite par le pr Seydou Nourou Diop diabétologue et endocrinologue, lors de la 6e édition des mercredis de l’association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd) sous le thème Diabète et ramadan.
«Nous avons beaucoup de nouveaux cas pendant le Ramadan. Mais c'est sûr que les nouveaux cas vont augmenter pendant le Ramadan pour les gens qui ne se croyaient pas diabétiques. Malheureusement, il n'y a pas eu d'études spécifiques parce que ce n'est pas d'un grand intérêt, on le sait, puisque l'alimentation des gens change. Bien sûr, ça favorise l'éclosion de nouveaux diabètes», dit d’emblée Pr Seydou Nourou Diop. A l’en croire, le diabète, c'est un problème souvent lié à des soubassements génétiques qui peuvent indiquer des perturbations au niveau des mécanismes de régulation du sucre dans le corps. « Mais du fait de ces perturbations, une alimentation mal équilibrée, justement, que ce soit dans les horaires ou dans la qualité ou dans la quantité, peut aggraver ce diabète et amener le malade à avoir un coma diabétique. D'où l'importance, justement, avant de dire je peux jeûner ou non, de faire son évaluation. Cette évaluation, aujourd'hui, les médecins sont formés à la faire. Mais il faut qu'elle soit faite au moins deux à trois mois avant l'arrivée du jeûne du Ramadan ou du Carême», explique-t-il. Interpellé sur l’alimentation du diabétique en cette période de jeûne, Diop indique que cela soit pendant ou avant le Ramadan, il doit être une alimentation équilibrée. «Équilibrée, ça veut dire qu'il y a des éléments qui doivent se retrouver dans son repas. Les céréales, en quantité donnée, les protéines et les légumes. Cela est important. Pour la rupture du jeûne, comme il y a une sunna chez nous pour se guérir du jeûne du musulman, en tout cas, on parle des dattes. Eh bien ! Il ne faut pas qu'il dépasse une ou deux dates au maximum. Il faut aussi éviter les pâtisseries et les viennoiseries, s'ils peuvent le faire en tout cas. Prendre une boisson chaude, c'est important. Prendre même un peu de bouillie de miel avec un sucré aux édulcorants, bien sûr, ça vaut mieux, il peut le faire».
A l’en croire, son dîner, ça peut être le riz qu'il devait manger à midi, mais là encore une fois, dans une portion où il y a au moins un tiers du plat qui sera le riz, un tiers les légumes, un tiers la viande ou le poisson. « Ce n'est pas pour dire que l'alimentation donne le diabète. L'alimentation ne donne pas le diabète. Ce sont des sujets qui sont génétiquement prédisposés qui vont faire le diabète. Bien sûr, si cette prédisposition existe, le fait de mal manger va précipiter l'apparition du diabète», dit-il.
Le Pr Seydou Nourou Diop est catégorique sur la fatalité du diabète. «Il n’y a pas de budget pour le diabète malheureusement au Sénégal. Le diabète tue et il progresse très vite. Il n’y a pas de trace de diabète ; soit on est diabétique ou on ne l’est pas. Si c’est supérieur ou égal à 2g par litre, on est diabétique. Entre 1g et 1,25g on est normal. 11% des diabétiques sont insulino dépendants». Pr Diop est revenu sur le régime diabétique. Selon lui, le régime diabétique n'existe plus. «Nous combattons même le terme de régime parce que le terme de régime, c'est un terme restrictif. Nous parlons d'alimentation du diabétique. Quand vous dites qu'il y a un régime, on ne sait pas. Donc, dès que vous dites qu'il y a un régime, il recule. Mais si vous dites, améliorez votre alimentation, aujourd'hui, le diabétique doit améliorer son alimentation en mangeant de façon équilibrée». La seule chose que l’on interdit aux diabétiques, soutient-il, c'est le sucre et les produits sucrés. «Aucun fruit n'est interdit aux diabétiques. Même la banane est permise aux diabétiques. L'essentiel, c'est qu'il varie. Aujourd'hui, c'est de l'orange après-demain c’est de la pomme ou la poire. Même les raisins ne sont pas interdits aux diabétiques », souligne-t-il.
Les recommandations pour un ramadan en bonne santé
Selon Pr Diop, pour tous les jeûneurs, il faut savoir que le corps est capable, encore une fois, de supporter le jeûne pendant les dix premiers jours parce qu'en ce moment-là, tout continue de marcher comme il faut. «Mais à partir du septième ou du dixième jour, le corps commence à se fatiguer et les sécrétions hormonales se modifient. La sécrétion des hormones qui font augmenter la glycémie aussi devient plus importante. D'où le fait qu'il y a des risques en ce moment, si on est diabétique, de déséquilibrer son diabète ; si on n'est pas un diabétique aussi, de se déshydrater. C'est une des raisons pour lesquelles, justement, à partir du dixième jour, il faut faire plus attention et boire un peu plus d'eau que d'habitude pour pouvoir tenir le coup pendant la journée du Ramadan », affirme-t-il.
Spécifiquement, maintenant, pour les diabétiques, que ce soit au début ou au milieu du Ramadan, ce qui est important, c'est cette évaluation qui doit permettre aux médecins de vous recommander. « Donc aujourd'hui, il y a ce qu'on appelle le score de risque diabète et Ramadan, qu'un organisme international dont nous faisons partie, qui s'appelle Diabete and Human Alliance, l'alliance pour diabète et Ramadan, qui a édicté un risque de score qui est lié à la durée du diabète, au type de diabète, à l'existence ou non de certaines complications, qui permet de dire aux diabétiques : vous avez un risque très fort si vous jeûnez, donc ne jeûnez pas ; ou alors : votre risque est faible, vous pouvez jeûner. Donc les diabétiques doivent quand même se faire évaluer. Ceci est important», avertit-il.
LA BCEAO MAINTIENT SON TAUX DIRECTEUR A 3,5%
Le CPM a décidé à l’issue de sa réunion ordinaire de maintenir le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques à 3,50%, et le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%, niveaux en vigueur depuis 2023
La 1ère réunion ordinaire du comité de politique monétaire (CpM) de la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest (Bceao) au titre de l’année en cours s’est tenue hier à Dakar, sous la présidence du gouverneur de la banque Jean-Claude Kassi Brou. Une rencontre qui a permis audit comité de dresser un bilan rétrospectif de l’année 2024. au terme de la réunion, le CpM a décidé de maintenir à 3,5% son taux directeur de même que son taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%.
Une bonne nouvelle pour les banques! LaBanque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a décidé de ne pas augmenter son taux directeur. L’annonce a été faite hier par le gouverneur de laBCEAOà l’occasion de la première réunion du comité de Politique Monétaire (CPM) de la Banque. «Le CPM a décidé à l’issue de sa réunion ordinaire de maintenir le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques à 3,50%, et le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5,50%, niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023», a indiqué Jean-Claude Kassi Brou face à la presse. Donnant les raisons d’une telle décision, il avance que le comité s’est basée sur l’analyse de l’activité économique, de l’évolution des prix et de la situation extérieure de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine.
En effet, l’activité économique de l’Union demeure dynamique, avec une progression du produit intérieur brut (PIB) de 7,0% au quatrième trimestre 2024 après 5,8% le trimestre précédent. Pour l’année 2024, la hausse du PIB réel de l’Union est estimée à 6,2% après 5,3% en 2023 et devrait ressortir à 6,3% en 2025. Cette croissance est portée par l’ensemble des secteurs, notamment les secteurs extractif, manufacturier et agricole. L’activité économique a bénéficié d’un financement approprié. Les crédits bancaires au secteur privé se sont accrus de 6,3% en glissement annuel à fin décembre 2024 contre une hausse de 5,8% à fin septembre 2024. Une tendance qui devrait se poursuivre, selon M Brou, en 2025 avec une augmentation prévue de 8,6%. Pour ce qui est de l’inflation, le gouverneur de la BCEAO révèle qu’elle s’est établie à un taux de 2,9%, après 4,1% le trimestre précédent. Cette détente des prix a été favorisée par la baisse des cours des produits alimentaires et énergétiques importés. A cela s’ajoutent les meilleures récoltes de la campagne vivrière 2024/2025 qui ont également contribué à réduire les pressions sur les prix.
S’agissant des prévisions, il avance que l’inflation devrait se situer à 2,7%en 2025 après 3,5% en 2024. Cependant, les risques d’une résurgence des pressions sur les prix restent élevés, en raison notamment de la persistance des problèmes sécuritaires dans la sous-région, de l’effet du changement climatique qui pourrait réduire la production vivrière ainsi que de l’impact des tensions géopolitiques et commerciales sur les prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires.
UNE CROISSANCE DE 6,2% ANNONCEE MALGRE LES INCERTITUDES
Malgré un ralentissement de la croissance mondiale, qui s'est établie à 3,2% en 2024, l'économie de l'Union Économique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a affiché une progression soutenue avec un taux de croissance de 6,2%, contre 5,3% en 2023. Cette performance, annoncée par Jean-Claude Kassi Brou repose sur la bonne tenue des secteurs agricole et extractif ainsi que sur l'essor des activités pétrolières et gazières. Le financement bancaire a aussi accompagné cette dynamique, avec une hausse de 6,3% des crédits au secteur privé en 2024.
Par ailleurs, l’inflation a poursuivi son ralentissement, s’établissant à 3,5% en moyenne annuelle, contre 3,7% en 2023, grâce à la baisse des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie, ainsi qu’à une récolte rizicole supérieure aux attentes. Sur le plan extérieur, la balance des paiements s'est améliorée après deux années difficiles, soutenue par des termes de l’échange plus favorables, des levées de fonds sur les marchés internationaux et le renforcement des exportations de pétrole. Toutefois, le gouverneur de la BCEAO met en garde contre les risques liés aux tensions géopolitiques et commerciales, qui pourraient ralentir cette dynamique.
Difficultés de la Pêche artisanale
La Pêche artisanale, un sous-secteur névralgique qui occupe une frange importante de la population active, traverse des difficultés. A cet effet, le Chef de l’Etat a demandé hier, en conseil des ministres, au Premier ministre et au ministre en charge des Pêches d’engager des concertations inclusives avec tous les acteurs concernés en vue d’asseoir la relance et le développement de ce sous-secteur vital de l'économie nationale.
Pr Alioune Badara Kandji, nouveau Recteur de l’Ucad
L’Université Cheikh Anta Diop a un nouveau Recteur après plusieurs mois de vacance du poste. En fait, le ministre de l’Enseignement Supérieur, Dr Abdourahmane Diouf, avait accédé à la demande du Sudes/Es en demandant au chef de l’Etat de mettre fin au mandat du Recteur d’alors, Ahmadou Aly Mbaye qui avait bénéficié d’une prorogation, suite aux violentes manifestations à l’Ucad, par le Président Macky Sall. Depuis lors, c’est le Pr Aminata Niang Diène qui assurait l’intérim jusqu’à hier. Le chef de l’Etat a nommé Alioune Badara Kandji, Professeur titulaire de littérature anglaise, Recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, poste vacant.
Le député Abdou Mbow a perdu son père
L’ancien président du groupe parlementaire de Benno Bokk Yaakaar, Abdou Mbow, a perdu son père. El Hadji Malick Mbow est décédé hier, vers 19 heures, à Diamaguène, un quartier de Thiès. La cérémonie de levée du corps est prévue ce jeudi à 11 heures à la grande mosquée de Diamaguène suivie de l’inhumation au cimetière de Mbambara à Thiès. «L’As» présente ses condoléances au député Abdou Mbow.
Le SPAS s’oppose aux licenciements envisagés à l’AIBD
Le syndicat du personnel des aéroports du Sénégal(SPAS) dénonce, avec la menace d'une vague de licenciements à l’Aéroport international Blaise Diagne SA (AIBD). Il propose un plan de formation et de redéploiement du personnel. Le syndicat a dit au Directeur général que l’aéroport souffre déjà d’un manque de personnel parce qu’il n’y a pas assez de travailleurs pour envisager des licenciements. Selon le secrétaire général du syndicat du personnel des aéroports du Sénégal (SPAS), Djibril Sakho, il y a un déficit dans beaucoup de secteurs. A l’en croire, ce déficit est noté chez les électriciens, le secteur de la climatisation, les mécaniciens dans tous les métiers, les pompiers d’aérodrome, des agents de facturation. Il réaffirme son engagement à défendre les droits des travailleurs jusqu’à l’obtention d’une solution satisfaisante. Surtout dans un contexte où des vagues de licenciements sont notées dans beaucoup de secteurs. M. Sakho promet de porter cette question devant le Directeur général, le Premier ministre et le président de la République.
Les universités sénégalaises dominent en Afrique de l’Ouest
Les Universités sénégalais autour de l’Afrique de l’ouest dans le Top 5 des universités d'Afrique de l'Ouest francophone en 2024 (Unirank). Selon Echo, l'Université Cheikh Anta Diop (Sénégal) arrive en tête suivie de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. L’université Abomey Calavi (Bénin) occupe la troisième place, l’université de Lomé (Togo) prend la 4e position et celle de Ouaga 1 Joseph Kizerbo du Burkina la 5e place.
22 orphelinats reçoivent une subvention de 241 millions
La Primature vole au secours des pouponnières. Elle a octroyé hier une subvention de 241 millions de FCFA à 22 orphelinats, pouponnières et centres d’accueil au titre de la gestion 2025. Selon le Directeur de cabinet du Premier ministre, qui a présidé la cérémonie de remise de la subvention, un travail préalable de cartographie et d’identification a été réalisé en collaboration avec l’Agence nationale de la Petite Enfance et de la Case des Tout-petits pour respecter les critères de transparence, d’équité et d’inclusion.
Le braqueur d'un multiservice arrêté à Saint-Louis
Après une dizaine de mois de cavale, le braqueur d’un multiservice, A. S., est tombé dans la nasse des éléments de la Section de recherches de Saint-Louis. Le fugitif a été localisé au quartier Khor où il a été cueilli par les gendarmes en civil. Le mis en cause a été déféré pour vol avec violence et usage d'arme blanche, selon des sources de Seneweb. Pour rappel, le 26 juin 2024, vers 16 h, A. S. a fait irruption dans un multiservice à Saint-Louis. Avec son couteau, il a tenu en respect la gérante avant d'emporter la rondelette somme de 1 400 000 F CFA. Mais la scène du braquage a été filmée par les vidéos de surveillances installées au point de transfert d'argent. Une plainte a été déposée depuis lors.
40 hectares de Mbeubeuss deviendront un espace vert
Le ministre de l’Urbanisme, des Collectivités Territoriales et de l’Aménagement des Territoires, Moussa Bala Fofana, a lancé hier les travaux de réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss sur 40 hectares, avec un investissement de 26 milliards FCFA. Ce projet de transformation est constitué d’un centre de tri intégré pour une gestion optimale des déchets. Selon le ministre, une seconde phase concernera les 75 hectares restants avec pour objectif l’élimination totale de la décharge de Mbeubeuss. Le ministre Moussa Bala Fofana indique que d’ici 14 mois, les 40 hectares de Mbeubeuss deviendront un espace vert, doté d’un lac, de verdure et d’espaces de vie sociale, offrant un cadre de vie sain et durable pour tous. Il annonce l’érection d’un centre d’enfouissement de 40 hectares à Bambilor pour une gestion durable des déchets, avec à terme une transformation en zone verte.
Journées des «Kaamil» (Coran) de Saint-Louis
La vieille ville perpétue la tradition avec la 29e édition ses Kaamil (Coran) de Saint-Louis», initiée par feu Alioune Badara Diagne "Golbert". Cet événement inscrit dans l'agenda des grands rendez-vous religieux de l'ancienne capitale, marqué par une séance de récital du Saint coran, est dédié aux disparus. Cette présente édition prévue les dimanches 9 et 16 mars aux cimetières Marmiyal, Thième et Thiaaka Ndiaye, verra la participation de nombreux fidèles musulmans. Pour les initiateurs, tout est presque fin prêt pour la réussite de cette activité religieuse. Lors du CDD présidé par l'adjoint au Préfet de SaintLouis, Abdou Khadre Dieylany Ba, d'importantes mesures ont été prises. L’Etat a pris les engagements nécessaires pour la réussite de ces journées.
Le Sahel reste l'épicentre du terrorisme mondial
Le Sahel reste l'épicentre du terrorisme pour la deuxième année consécutive, avec plus de la moitié des décès dans le monde en 2024, selon le dernier Indice mondial du terrorisme publié mercredi. Sur 7 555 décès dus au terrorisme dans le monde en 2024, 3 885 ont été enregistrés au Sahel, soit 51%, d'après l'Indice mondial du terrorisme élaboré par le groupe de réflexion Institute for Economics and Peace. L'indice classe chaque année 163 pays en fonction de l'impact du terrorisme et a comme indicateurs le nombre d'attaques, de morts, de blessés et d'otages. Selon l'étude, cinq des dix pays les plus touchés en 2024 se trouvent dans la région du Sahel. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger continuent d'être parmi les plus touchés, de manière constante depuis 2017, selon l'indice. Cela souligne un déplacement géographique de l'épicentre du terrorisme loin du Moyen-Orient vers le Sahel ces deux dernières années, indique le rapport. Le Burkina Faso reste le pays le plus touché pour la deuxième année consécutive avec 1 532 morts en 2024 contre 1 935 en 2023. Le Mali est passé de la troisième à la quatrième position avec 604 morts en 2024. Il est suivi du Niger qui a enregistré la plus forte hausse de décès au niveau mondial.
Le Directeur général de PETROSEN Exploration viré
Au ministère de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, des chamboulements ont été opérés hier par le chef de l’Etat. Thierno Seydou Ly, Directeur général de Petrosen Exploration et Production a été viré par Diomaye. Il est remplacé par Talla Guèye, ingénieur pétrolier. Ingénieur en génie électrique, précédemment Directeur principal Équipement de la Société nationale d’électricité (SENELEC), Fatou Mbow Ly est nommée Directeur général de l’Energie. L’ingénieur pétrolier Papa Samba Ba, jusque-là Directeur des Hydrocarbures, est promu Directeur général du Contrôle et du Suivi des Opérations. Lamine Diouf, ingénieur géologue, Directeur du contrôle et de la surveillance des opérations minières à la Direction générale des mines devient le Directeur du contrôle et de la surveillance des opérations minières à la Direction générale du Contrôle et du Suivi des Opérations. Conseiller technique du Directeur général de PETROSEN Exploration et Production, Ibrahima Noba est nommé Directeur exploration et production à la direction générale des Hydrocarbures. Babacar Cissé, Directeur des Hydrocarbures de la Commission de Régulation du Secteur de l'Énergie, est parachuté à la tête de la Direction de l’approvisionnement, transformation et distribution à la Direction générale des Hydrocarbures. Yaye Catherine Diop, Ingénieur énergéticien, est nommée Directeur de la Transition énergétique à la Direction générale de l’Energie.
Promotion des femmes au ministère de l’Energie
Aminata Seck Ndao, précédemment Directeur de la réglementation, de la production minière et des statistiques, est nommée Directeur de la stratégie et de la réglementation. Fatou Thiam Sow, précédemment Directeur de la planification, des études et du système d’information énergétique, est promue Directeur de la planification, des études et du suivi-évaluation. Fodé Ndao, chef de la Cellule des Affaires juridiques, est nommé chef de l’Unité d'exécution et de gestion du « GES-PETROGAZ » en remplacement de Philippe Bacoumba Faye. Saliou Samb, Ingénieur géologue, est nommé Directeur de la Géologie à la Direction générale des Mines et de la Géologie. Yandé Faye, Chef de division des titres miniers à la Direction des Mines, est nommée Directeur des Mines et Carrières à la Direction générale des Mines et de la Géologie. Mbène Niang Mbaye, Ingénieur géologue, précédemment chef de Division des programmes et de la documentation à la Direction des Carrières, est nommée Directeur du Cadastre minier à la Direction générale des Mines et de la Géologie.
par Ibou Fall
L’ABÉCÉDAIRE DU CATASTROPHISME
Lorsque l’on parvient à vendre la haine à une faune en colère, il faut bien lui justifier le pourquoi du comment par qui, n’est-ce pas ? Le catastrophisme a simplement changé de camp, servant désormais d'excuse à ceux qui promettaient la lune hier
Lorsque l’on parvient à vendre la haine à une faune en colère, il faut bien lui justifier le pourquoi du comment par qui, n’est-ce pas ? Le catastrophisme se présente comme l’explication logique au misérabilisme que l’actuel régime distille depuis une dizaine d’années, depuis les réseaux sociaux incendiaires jusqu’aux meetings exaltés d’une opposition définitivement va-t-en-guerre…
L’ennemi du peuple : le régime de Macky Sall, qui ne s’encombre pas de scrupule. La preuve par les embastillements de Khalifa Sall et Karim Wade, tous deux coupables de juste lorgner le fauteuil présidentiel. Si ce n’était que ça : ce gang non seulement verse le sang des Sénégalais, mais il pille le pays, comme dirait l’autre, «il arrose son couscous de leur sueur».
Passons sur ce qui relève de la gnognotte : les partages écœurants de terres à coups de lotissements sauvages, l’avion présidentiel qui fait la navette entre Dakar et La Mecque pour que la Camorra puisse aller y déposer son sac de péchés…
Bref, le train de vie agaçant de ces épicuriens qui nous gouvernent alors… Les scandales à milliards se suivent sans se ressembler, entre les six mille milliards Cfa de Aliou Sall, qui vend notre pétrole avant même le premier forage (devenant de la sorte le débiteur de chaque Sénégalais à hauteur de quatre cent mille francs), et les vingt-neuf milliards de Mame Mbaye Niang, s’intercalent les mille milliards du fonds Covid et les quatre-vingt-quatorze milliards de Mamour Diallo et Tahirou Sarr…
Et quand l’héroïque peuple se rebiffe pour sauver son «Projet», ça le canarde comme un tir aux pigeons de kermesse : cinquante-et-un Sénégalais meurent alors par balles entre mars 2021 et février 2024. La «mackyavélique» ploutocratie est doublée d’une dictature sanguinaire qui charrie des rivières d’hémoglobine. Voilà la catastrophe dont le duo «Sonko môy Diomaye» sauve les Sénégalais par la magie des urnes le 24 mars 2024, une semaine après être sorti de prison par on ne sait quelle pirouette. Bien sûr que ce tandem qui échange les petites attentions l’un envers l’autre est capable de miracles. Il pilote un projet que quatre mille cadres, d’authentiques Sénégalais, peaufinent depuis une décennie. Retrouver notre souveraineté perdue depuis plusieurs siècles, en sortant du Cfa en virant la France, et les bailleurs de fonds ; ils vont faire mieux : rendre à la justice son véritable lustre et jeter en prison toute cette mafia qui suce le sang du pauvre Sénégalais.
Ça va démarrer au quart de tour après la passation de pouvoir entre l’imberbe rondouillard Macky et le barbu svelte Diomaye. On change de planète, en résumé, mais que d’émotions pour en arriver à ça…
Et puis, patatras, une fois aux commandes du navire Sénégal, qui ressemble de loin à un majestueux yacht, ça se rend compte que l’héritage est un rafiot rafistolé qui prend l’eau de toutes parts.
Alerte : c’est la cata !
Il ne faut pas attendre longtemps pour que le tandem commence à étaler ses états d’âme sur la place publique. Sortez les mouchoirs, snif : c’est le Premier ministre qui ouvre le feu, annonçant urbi et orbi que la mafia qu’ils viennent de virer du pouvoir est de surcroît un repaire de faussaires qui truquent les chiffres comme un compteur de casino, et que la dette crève les plafonds. On ne vous dit pas, les institutions budgétivores à dissoudre dans de l’acide parlementaire, les recrutements fantaisistes dans les sociétés nationales, les salaires mirobolants aux copains…
Bien entendu, le Fmi, qui compte jusque-là poursuivre sa collaboration avec l’Etat sénégalais, est pris subitement d’un doute ; il faudra réfléchir et attendre que les vrais chiffres sortent ; sur les marchés financiers également, la signature du Sénégal devient sujette à caution ; les bailleurs traditionnels deviennent plus regardants, surtout après avoir découvert que l’Etat sénégalais «aura emprunté alors qu’il n’en avait pas vraiment besoin»… Sur cette délicate question, la demande d’explication tarde à obtenir une réponse convenable. Et puisqu’on est dans le redressement de torts, dans la foulée, ça dédommage tous les braves casseurs de mars 2021 à janvier 2024, les rescapés du massacre, tout de même victimes des exactions des Forces de l’ordre. Quant aux proprios des biens saccagés, ils peuvent s’estimer heureux de ne pas être poursuivis pour détention de biens mal acquis.
En attendant, la traque aux Rapetous est lancée avec comme principal repère le délit de sale gueule : ils sont quelques-uns à vite se retrouver au cachot, pour avoir commis l’impardonnable péché d’arborer des mines trop réjouies et de l’embonpoint en ces temps d’austérité.
En attendant que le «chef de gang», comprenez Sa Rondeur Macky Sall, se retrouve devant la Haute cour de Justice ?