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5 août 2025
VALDIODIO BRILLE À CANNES
Face au Palais des festivals de Cannes, Amina Ndiaye a présenté son long métrage consacré au héros de l'indépendance sénégalaise. Porté par Souleymane Sèye Ndiaye, ce film ajoute une dimension émotionnelle inédite à l'histoire politique
Face au Palais des festivals de Cannes, la réalisatrice Amina Ndiaye a projeté son long métrage «Valdiodio». Il ajoute aux documentaires qui le précèdent, un supplément d’âme et d’intimité qui ne manquera pas d’émouvoir. Dans le rôle du héros de l’indépendance : Souleymane Sèye Ndiaye, un comédien hissé par sa présence à la hauteur du personnage.
Sans des enregistrements sauvegardés par une grand-mère ordonnée et sans l’acharnement de Amina Ndiaye, quelle trace du discours historique de 1958, prononcé par Valdiodio Ndiaye à l’occasion de la venue de De Gaulle à Dakar, resterait-il aujourd’hui ? Le travail documentaire, initié au début de ce siècle par Amina, la fille de Valdiodio, a permis de restituer le contenu de ce qui fut à l’origine d’un clash non moins historique entre l’homme de l’indépendance et l’homme du 18 juin 1940. Ce qui ne fut pas un mince défi.
Dans ce sillage, deux films documentaires, libres d’accès sur Internet (2001 et 2021), ont levé bien des voiles sur les coulisses d’une des pages les moins ensoleillées de l’histoire du Sénégal : celle d’une lutte de pouvoir, influencée et manipulée par l’ex-puissance coloniale, au sein du même parti unique d’alors. Elle aboutira à la disgrâce et 12 ans d’incarcération, aussi dures qu’arbitraires, pour Mamadou Dia et Valdiodio Ndiaye, ainsi que trois autres ministres. Au prétexte d’un complot n’ayant jamais existé.
Ils sont signés, ces documentaires, de la réalisatrice qui, aujourd’hui, leur a adjoint une dimension émotionnelle, à côté des dimensions politique et historique. Comment vit-on la douleur d’être l’enfant d’un prisonnier politique dont le seul crime est une rare rectitude ? C’est en effet le supplément d’âme apporté à l’histoire d’un des héros de l’indépendance sénégalaise et africaine plus largement par le long métrage réalisé par Amina Ndiaye. Une version destinée à la chaîne Tv5 Monde a été projetée en avant-première à l’occasion du 78e Festival de Cannes.
THIÈS ACCUEILLE LE TOURISME DURABLE
Pour la première fois en Afrique, les journées scientifiques du tourisme se déroulent dans la ville, du 28 au 30 mai, sur le thème "Tourisme durable et gestion des compétences
Les 28, 29, 30 mai, l'avenir du tourisme durable sera au cœur des journées scientifiques à l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès. Partenaires, étudiants, doctorants, chercheurs cogiteront sur ce thème avec l'objectif de trouver des solutions innovantes afin de positionner Thiès sur les questions émergentes du tourisme responsable.
L'Unité de Formation et de Recherche des Sciences Économiques et Sociales (UFR/SES) de l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès a abrité hier le lancement officiel des « 15es journées scientifiques du tourisme », co-organisées par l'UIDT, l'université de Lille à travers le projet porté par l'Agence nationale de la recherche (ANR) et le Réseau des universitaires en tourisme au Sénégal (RÉSUTS). Ce colloque international se tient pour la première fois en Afrique et sur trois jours, les 28, 29 et 30 mai 2025, sur le thème « Tourisme durable et gestion des compétences ».
D'après le Pr Ibrahima Thiam, Agrégé en Économie, avec comme spécialité la monnaie et la finance, par ailleurs Directeur de l'Unité de Formation et de Recherche des Sciences Économiques et Sociales (UFR/SES) de l'Université Iba Der Thiam (UIDT) de Thiès, l'événement verra la participation de beaucoup de personnalités qui viennent de tous les continents, notamment d'Europe. Et de profondes réflexions seront menées pour apporter des réponses aux problématiques fondamentales suivantes : « Dans quelle mesure les formations au tourisme affectent-elles la satisfaction et le comportement des touristes, en matière de tourisme durable et artisanal ? Comment la formation du personnel permet-elle de développer les territoires dans une optique de préservation de la biodiversité de la terre, des fleuves et de la mer ? Comment s'appuyer sur le tourisme pour développer l'artisanat local ? Dans quelle mesure la formation des artisans permet-elle de renforcer le tourisme local ? Etc. ».
Il s'agira à ses yeux de discuter sur le tourisme durable d'une manière générale, mais aussi sur les potentialités de l'économie locale et les perspectives. En clair, dit-il, les questions de croissance, de développement endogène et de souveraineté seront passées au peigne fin, car interpellant directement l'économie sénégalaise. Ainsi les partenaires socio-économiques, les étudiants, les doctorants, les chercheurs du Sénégal et de la diaspora auront l'opportunité de larges discussions pour trouver ensemble des solutions pour le tourisme d'une manière générale, mais surtout pour l'économie sénégalaise et l'économie africaine.
Mamadou Sall de l'Université de Lille, Expert en projets et Chef du projet en question, financé par l'Agence Française de Développement (AFD) et coordonné par l'Agence Nationale de la Recherche (ANR), souligne que dans le cadre de ce projet, il y a des formations académiques, des formations pour le personnel, le renforcement de compétences consistant à réhabiliter des locaux. D'ailleurs c'est à travers cette ligne que l'annexe de l'UFR/SES a été réhabilitée, sans compter la création ou le renforcement d'une plateforme de formation à distance.
Pour lui, la finalité du projet, c'est de co-créer à l'Université de Thiès, une nouvelle filière en sciences de gestion. Mais pour ce faire, il y a un certain nombre d'activités, des formations, des activités de développement etc., à mettre en œuvre et c'est dans cette dynamique que s'inscrit cet événement qui a lieu les 28, 29 et 30 mai. Il renseigne que les enjeux tournent autour de la promotion de la formation du personnel, dans le cadre du tourisme durable et local, le rôle des femmes dans le développement des activités touristiques, notamment en tourisme durable, l'accompagnement des acteurs publics et privés dans la mise en place d'un tourisme responsable et créateur d'emplois.
Et tous ces enjeux seront disséqués pendant ces trois jours dont le premier sera marqué à Thiès par l'ouverture officielle, en présence de hauts responsables institutionnels, notamment le représentant du ministère de tutelle, le Recteur de l'UIDT, etc. La première table ronde aura lieu à cette première journée et consacrée aux femmes, sur le thème « femme et tourisme durable », avec des sessions parallèles. La seconde journée sera consacrée à la visite de sites touristiques dans les îles du Saloum, notamment des lieux qui...
LE CALVAIRE DE FATOU SAMB MBENGUE
La réclusion criminelle à perpétuité a été requise contre Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune, jugés pour viol et séquestration sur une femme handicapée
Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune risquent la perpétuité
La chambre criminelle de Mbour a jugé les faits reprochés à Thierno Mountaga Aw et Aboubacry Thioune. Les deux prévenus sont poursuivis pour séquestration et viol sur la dame Fatou Samb Mbengue en situation de handicap physique et mental. Le procureur a requis la réclusion criminelle à perpétuité contre les deux accusés.
Une affaire particulièrement poignante a été appelée à la barre du tribunal de Mbour. D'autant plus que la victime, doublement handicapée, n'a pas pu assister au procès. Fatou Samb Mbengue est décédée dans un accident de la route survenu après les faits, un drame dont l'auteur reste encore inconnu. Si la souffrance était un trophée, Fatou Samb Mbengue en serait l'une des lauréates, tant sa vie fut marquée par de rudes épreuves.
Devant la barre, le récit glaçant de cette femme, exposé par le procureur, a plongé la salle dans une profonde tristesse. Un aperçu saisissant de la réalité des personnes handicapées dans notre société. « Dans la vie, certaines personnes traversent l'existence sous le poids constant de la souffrance physique, psychologique, sociale ou spirituelle. Fatou Samb Mbengue faisait partie de ce lot. Elle a porté un fardeau jusqu'à sa tombe, affrontant des épreuves sans répit », a déclaré le ministère public.
Les faits remontent au 22 août 2021, vers 21 h, dans une ruelle sombre située derrière l'Empire des Enfants, à Popenguine. Ce soir-là, Jean Marie Guédji Ciss, un habitant du quartier, entend des gémissements suspects. Il s'approche avec une torche et découvre une scène choquante : deux hommes, dont l'un maintient une femme au sol tandis que l'autre est sur elle dans une position explicite. Pris de panique à la vue du témoin, les deux agresseurs prennent la fuite. L'un d'eux laisse derrière lui des effets personnels, notamment un permis de conduire. La victime, quant à elle, est en état de choc, le visage tuméfié. Jean Marie Guédji Ciss alerte immédiatement la gendarmerie. Arrivés rapidement sur les lieux, les pandores découvrent une culotte, deux pantalons, un téléphone portable et un permis de conduire au nom d'Aboubacry Thioune qui seront par la suite mis sous scellés. Ces éléments ont facilité l'enquête, qui a permis l'identification et l'arrestation rapide des suspects. Il s'agit de deux apprentis-chauffeurs d'un autocar immobilisé plus tôt dans la journée.
Interrogés à la brigade, les deux hommes avouent les faits dans le procès-verbal préliminaire ainsi que lors de l'instruction. Cependant, à l'audience, Thierno Mountaga Aw (38 ans) et Aboubacry Thioune (27 ans) se rétractent, prétendant ne pas se connaître et affirmant s'être retrouvés sur les lieux par hasard. L'un déclare s'être baigné dans la mer, l'autre prétend avoir été dévêtu par des riverains en tentant de porter secours à une femme tombée en transe. Mais leurs versions ont été contredites par les témoins, les objets retrouvés sur place, leurs aveux initiaux, ainsi que leur nudité partielle au moment des faits. Le procureur balaye la tentative de minimisation en qualifiant les faits dans son réquisitoire « de crime et de situation atroce ».
Les avocats de la défense, sans nier la gravité des actes, ont plaidé la faiblesse et la honte, tentant d'humaniser les accusés.
Fatou Samb Mbengue : une fin tragique pour une double victime
Fatou Samb Mbengue n'aura pas la chance d'assister au délibéré. Quelques mois après les faits, elle est morte dans un accident de la route. Une fin tragique, à l'image d'une vie marquée par l'abandon, la maladie et les violences répétées. Sa mère Awa Ndiaye a témoigné que sa fille souffrait depuis dix ans de troubles mentaux et d'épilepsie. Avant l'agression, elle avait déjà été victime de violences sexuelles, dont l'une avait donné naissance à un enfant aujourd'hui âgé de 7 ans.
Le 20 juin, la justice rendra son verdict. Mais pour Fatou, aucune peine, même maximale, ne pourra réparer l'irréparable. Awa Ndiaye, sa mère, restée digne tout au long du procès, a fini par céder à l'émotion, submergée par la douleur au moment des plaidoiries.
LA SICAP PASSE À L'ÉCHELLE INDUSTRIELLE
La société vient de signer en Chine un accord stratégique pour implanter une usine de matériaux préfabriqués capable de produire 10 000 logements par an, promettant de créer des milliers d'emplois
Une usine de matériaux préfabriqués, 10 000 logements par an, des milliers d'emplois et une formation de pointe pour les jeunes Sénégalais. Grâce à un accord stratégique signé en Chine, la SICAP.S.A engage le pays dans une dynamique nouvelle, conforme à la vision du président Bassirou Diomaye Faye pour un logement accessible et un développement industriel inclusif.
C'est en Chine que le Sénégal vient de poser les fondations d'une nouvelle ère pour le logement social. À travers un partenariat stratégique avec deux géants de l'industrie chinoise, la SICAP.S.A engage le pays sur la voie d'une production massive de logements préfabriqués. Une réponse ambitieuse à une attente vieille de plusieurs décennies.
À la faveur de ce partenariat inédit, la SICAP.S.A s'apprête à accueillir au Sénégal une usine de production de matériaux préfabriqués, fruit d'un accord avec Zhenhuaii et China Africa Investment and Development. « C'est une réponse concrète aux besoins des populations en quête d'un habitat décent et abordable », affirme Mouhamadou Moctar Magassouba, Directeur Général de la SICAP.S.A, qui a conduit les négociations jusqu'à leur aboutissement. L'usine, dotée d'une capacité de production de 10 000 logements par an, mobilisera un investissement global de 100 millions de dollars.
La signature de l'accord, en présence d'Ibrahima Sory Sylla, ambassadeur du Sénégal en Chine, s'inscrit dans le prolongement du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (FOCAC). Pékin y avait réitéré son engagement à soutenir l'industrialisation du continent, une promesse que ce projet matérialise de manière spectaculaire.
Mais au-delà de la production de logements, ce partenariat est un levier de développement. 1 500 emplois directs et 3 000 emplois indirects sont annoncés. « L'impact sera aussi bien social qu'économique. Nous voulons créer de la valeur localement, du chantier à l'usine », soutient M. Magassouba.
Sur le plan financier, le projet repose sur une alliance solide entre China Construction Bank, Sinosure et Coris Bank, qui se sont engagées à accompagner les projets futurs de la SICAP.S.A. « Notre approche est globale : industrialisation, financement et impact social doivent avancer ensemble », explique le Directeur général.
Autre temps fort de ce déplacement, c'est l'inauguration d'un Centre de Recherche et de Développement à Huai'an, dans la province de Jiangsu. Dédié à la formation des techniciens et ingénieurs sénégalais, ce centre vise le renforcement des compétences nationales et un véritable transfert de technologie. « Nous préparons une génération de professionnels capables de maîtriser les technologies de la construction moderne », insiste-t-il.
Dans la droite ligne de la vision du chef de l'État, ce projet symbolise une ambition nationale : faire du droit au logement un pilier du développement durable et inclusif. « Ce n'est pas seulement une usine que nous lançons, c'est un nouvel élan pour tout le pays », conclut M. Magassouba.
PAR Ibou Fall
LES HOMMES INTÈGRES ET NOUS
Les choix d'agenda du président et de son Premier ministre illustrent deux visions du Sénégal. L'une tournée vers l'économie et les partenariats internationaux, l'autre séduite par le romantisme révolutionnaire des régimes militaires ouest-africains
A chacun ses priorités ? Tandis que le président Diomaye Faye débarque à Abidjan pour assister au raout co-organisé par le Groupe Jeune Afrique et l’Ifc, branche de la Banque mondiale que pilote notre compatriote Makhtar Diop, son Premier ministre, Ousmane Sonko, quant à lui, choisit d’assister à l’inauguration du mausolée de Thomas Sankara au Burkina Faso.
Les esprits chagrins se demandent bien pourquoi le chef du gouvernement sénégalais tient tant à se faire bien voir de la junte de Ouaga. Nous autres Sénégalais qui, depuis soixante-cinq ans, organisons bon an mal an des élections, laissons la classe politique délirer à l’envi et cantonnons nos Forces de sécurité et de défense dans leurs casernes, on doit leur sembler bien bizarres.
Déjà, dès les indépendances, alors qu’il est question de fonder avec ce qui s’appelle la Haute-Volta, le Bénin, le Soudan français et le Sénégal, la Fédération du Mali, au dernier moment, nos amis voltaïques et dahoméens font volte-face, préférant un Conseil de l’entente sous la férule d’Abidjan.
Il faut dire que Maurice Yaméogo, le premier président de la Haute-Volta, est le patron de la branche voltaïque du Rassemblement démocratique africain dont Houphouët-Boigny est le manitou. Le premier président de ce qui devient en 1984 le Burkina Faso, surnommé «Monsieur Maurice», traîne une drôle de réputation…
Il passe pour un épicurien que ses fantasques épousailles en période de disette précipitent au purgatoire en 1966.
Le chef d’Etat-Major, le Général Aboubakar Sangoulé Lamizana s’installe au Palais au nom de l’Armée, qui dépose «Monsieur Maurice». Le nouveau maître du pays s’agrippe au fauteuil présidentiel voltaïque quatorze années durant, à grands renforts de tripatouillages des institutions, histoire de leur faire dire ce qu’il veut bien entendre. Petite précision tout de même : Lamizana fait ses gammes au cours supérieur Blanchot de Dakar (futur Van Vo devenu Lamine Guèye) et au Prytanée de Saint-Louis.
Son ancien ministre des Affaires étrangères, le Colonel Saye Zerbo, prend la tête d’un si joliment nommé, Comité militaire de redressement pour le progrès national, qui renverse Lamizana en 1980.
Le «redressement» ne dure pas très longtemps : deux années à tout casser. Cette fois, c’est un médecin militaire qui s’y colle, le Commandant Jean-Baptiste Ouédraogo, pour soigner un pays mal en point… Il serait désigné par un petit groupe de capitaines fortement politisés, tendance gauchisante, dont le leader charismatique, Thomas Sankara, devient le Premier ministre du nouveau gouvernement.
C’est un héros de la guerre qui oppose une première fois le Mali et la Haute Volta en 1974. Fort en thème, tranchant, sa personnalité est si forte qu’il fait de l’ombre à son patron qui ne l’est que de nom. Ses diatribes et postures sur les questions de politique internationale, surtout lorsqu’il invite à Ouagadougou le sulfureux Mouammar Kadhafi, le font limoger et placer en résidence surveillée.
C’est son inséparable compagnon, le Capitaine Blaise Compaoré, à la tête des commandos de Pô que porte une impressionnante foule, qui entre à Ouagadougou pour le sortir de ce mauvais pas et l’installer à la présidence de la République.
On prête à Houphouët-Boigny cette pique, à l’annonce de la prise de pouvoir par le Capitaine Sankara : «J’ai connu un Général comme Président de la Haute-Volta ; ensuite, ce fut un Colonel ; et puis un Commandant ; à présent, ce sont des capitaines qui sont au pouvoir. Bientôt la Haute-Volta sera dirigée par un Sergent !»
Sankara est un modeste, qui se contente de peu, est increvable, ne dort presque pas, mange encore moins et n’a pas de goût de luxe. Il roule en Renault Cinq -comprenez un tape-cul-, joue à la guitare, fait du vélo ou arbitre des matchs en week-end, quand il n’est pas à la tête d’une opération coup de poing contre l’insalubrité. Il défie les institutions de Bretton Woods, dénonce la Françafrique, dope le consommer local, d’où le port du Faso Dan Fani. En trois ans, il gagne son pari : l’autosuffisance alimentaire… Pour chaque Burkinabè - eh oui, la Haute-Volta n’existe plus !-, les deux repas par jour et les dix litres d’eau sont conquis.
Seulement voilà : l’exercice du pouvoir n’est pas affaire d’enfant de chœur. Il prend toute la place mais surtout, autour de lui, une garde prétorienne risque de le ceinturer avec un certain Vincent Sigué aux manettes. C’est ce projet qui hérisse Blaise Compaoré, lequel, jusque-là, est celui qui assure la protection de la présidence.
Leurs liens se sont distendus depuis pas mal de temps déjà, surtout après le mariage de Compaoré, le «Beau Blaise», avec une Ivoirienne dont la famille est des proches du «Bélier de Yamoussokro», Félix Houphouët-Boigny.
Le 15 octobre 1987, Sankara et ses fidèles sont en réunion à la présidence lorsque des hommes armés débarquent et les abattent les uns après les autres. Avant d’annoncer sa mort, les putschistes prétendent qu’il est démissionnaire au profit de Blaise Compaoré. Sa dépouille ainsi que celles de ses proches sont enterrées en catimini, nuitamment, par des bagnards.
Le règne de Blaise Compaoré durera… vingt-sept ans ! Bien sûr, pour se faire «réélire», il organisera de temps à autre des élections aussi transparentes qu’une purée de pois chiches. Rassurez-vous, comme dirait Dieudonné, le seuil psychologique -la barre des 100%- ne sera jamais franchi, pour pas qu’on doute.
C’est en octobre 2014 qu’un mouvement populaire, comme savent en faire les « peuples opprimés », le force à plier bagage et se replier dans son pays d’adoption, la Côte d’Ivoire, qui lui octroie d’autorité la nationalité ivoirienne. On ne sait jamais, avec les traités d’extradition, n’est-ce pas ?
Vous croyez que c’est fini ? Ben non. Il y aura plusieurs «présidents de transition» : Isaac Zida, puis Michel Kafando qui échappe, un an après, à une tentative de coup d’Etat. Et puis, enfin, alors qu’on n’y croit plus, une élection se tient en 2015, remportée par Roch Kaboré, lequel rempile cinq ans après.
Et au moment où tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes, revoilà les putschistes qui se signalent, en 2022. Paul-Henri Damiba est le président du «Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président de la Transition du Burkina Faso».
Ça fera long feu : la même année, en 2022, le Capitaine Ibrahim Traoré s’empare du fauteuil… Il y est encore. Les paris sont ouverts : jusqu’à quand ? C’est donc cette saga qui fait rêver nos souverainistes locaux que le verdict des urnes ne semble pas vraiment convaincre : la preuve, ça va dialoguer sérieusement dès la semaine prochaine, pour pimenter tout ça…
Revenons à nos plates sénégalaiseries. Devant la Haute cour de justice, ça va crescendo : la première s’en sort avec une caution de quelques misérables cinquante-sept millions Cfa ; le second écope d’un bracelet et d’une résidence surveillée ; pour la troisième, c’est le mandat de dépôt…
Je ne sais pas ce que doivent penser ceux qui sont dans la salle d’attente de la Haute cour. Napoléon en aurait sans doute dit que ça se corse.
PAR Djibril Ndiogou Mbaye
LE MONOLOGUE NATIONAL DU 28 MAI OU LE PROJET DE DIALOGUE ÉLECTORALISTE DE PASTEF
EXCLUSIF SENEPLUS - Les termes de référence sont truffés de figures imposées. Comme tous les régimes précédents, Pastef, à peine arrivé au pouvoir, prépare déjà les prochaines présidentielles. Il s’apprête a tailler le système électoral à sa mesure
Pastef amorce son plan politique, élections vision 2029
C’est le bal des débutants. Un bal hautement politique.
Une soirée entrée libre ou tout le monde est convié ou presque. Même les adversaires politiques les plus farouches, qu’on a pris la peine d’entraver avant le jour-j, avec des boulets judiciaires, ont reçu leur carte d’invitation collective…par voie de presse , avec promesse de tapis rouge et petits-fours. Mais pour ces derniers à qui l’exécutif a promis la géhenne, le mot « four », même « petit », n’est pas de bonne augure. Ce n’est pas le cas de ceux qui ont en « projet » la refonte du système électoral dans son entièreté. Pastef est d’attaque.
Après le lancement du plan économique Sénégal vision 2050, les nouvelles autorités embrayent, sans attendre, sur la déclinaison politique du « projet », avec une forte connotation électoraliste. Il s’agit de sa vision du système électoral, qui doit lui permettre de réitérer sa victoire de 2024 à souhait. Ainsi, aux élections présidentielles succèderont les sélections présidentielles avec une foison de partis passée au tamis d’un système électoral plus draconien.
C’est à croire que l'assertion selon laquelle « les hommes passent, le système demeure » est immuable au Sénégal. En effet, comme tous les régimes précédents, Pastef, à peine arrivé au pouvoir, prépare déjà les prochaines présidentielles. Il s’apprête a tailler le système électoral à sa mesure.
Il a à cœur de réformer ce système, tellement « imparfait » qu’il avait eu raison des viles intentions de troisième mandat prêtées au président Macky Sall, validé la candidature du détenu-Diomaye, alors sous le coup de chefs d’accusations gravissimes, rejeté le report des élections et consacré la victoire historique du parti des « Patriotes». C’est ce même système, paré de ses « vilaines imperfections » qui nous avait offert en prime cette mémorable et émouvante montée des marches du parvis du palais par le duo Diomaye-Sonko, qui a fait pâlir « la Croisette » de jalousie et qui m’avait fait couler une larmichette de fierté en mon pays et la maturité de son…système électoral. Mais on le sait bien, la perfection est un vilain défaut.
Certes, il faut, à la décharge du président, reconnaître que la pléthore de partis n’est pas sain, que le financement des partis politiques est une nébuleuse et que le système actuel, comme tout dans la vie, est perfectibl . Mais de là à convoquer un dialogue politique national en ces temps de disette économique ne semble prioritaire que pour lui et son parti.
Qu’a cela ne tienne, Pastef dialoguera. C’est le diktat du vainqueur. Le vainqueur impose, le vainqueur dicte sa loi avec plus ou moins d’arrogance, n’en déplaise aux perdants.
Quelle urgence pour ce dialogue politique national ?
C’est le président Diomaye, maître des horloges, qui sonne l’heure des pourparlers et il a décidé qu’il est l’heure de dialoguer !
Dialoguer pour trouver des réponses aux questions cruciales ou dialoguer pour meubler le temps économique et social qui ne passe pas ou qui prend son temps ?
En tout cas, le citoyen lambda pourrait avoir du mal à comprendre l’opportunité, la pertinence et surtout l’urgence d’un dialogue politique national sorti de nulle part, au moment ou le peuple harassé, dépité et blasé mais digne, semble s’être emmitouflé d’un silence lourd de sens à quelques encablures de la Tabaski (quelle idée!). Un dialogue économique serait plus à propos face à un tissu économie sclérosée depuis une année.
En effet, la priorité n’est pas la même d’un bord à l’autre de la scène nationale.
Alors que l’aiguille de l’horloge politique des « patriotes » tourne à plein régime, celle de l’opposition semble grippée sur l’heure de la reddition des comptes, embourbée qu’elle est dans d’inextricables démêlées avec l’implacable dame justice. Reddition des comptes oblige.
Les acteurs économiques, quant à eux, ont déjà bradé leur horloge sur le marché, pour faire face à une activité léthargique et des charges sociales incompressibles qui les écrasent, ils ne dialogueraient que pour une reprise économique.
Quelle crédibilité donner à ce dialogue ?
En 2015, le Nobel de la paix a été décerné au « quartette », c’est-à-dire le regroupement des principales organisations de la société civile tunisienne à l’origine du dialogue national et qui avait établi le socle politique nécessaire pour réformer en profondeur la Constitution et les institutions du pays, a l’issue du « printemps arabe ».
Donc le dialogue national est une approche sérieuse. Il est crédible lorsqu’il s’appuie sur une initiative consensuelle et une très large participation. Et aucun de ces mots n’est vain.
La crédibilité d’un dialogue se trouve dans les qualités des acteurs avec en « guets-stars » les partis politiques les plus représentatifs. Les organisations de la société civile étant plus des facilitateurs et des arbitres, dans l’entendement le plus commun. Ce dialogue a une vocation politique et devrait entraîner des conséquences politiques. Il doit donc être porté par les acteurs politiques, tous les acteurs politiques, pour plus de crédibilité.
De prime abord, cette initiative unilatérale rappelle le tripatouillage habituel dont sont coutumiers les politiciens. Mais les termes de référence renseignent que ce dialogue est plus ambitieux qu’un simple tripatouillage. Il appelle une mutation totale du système électoral.
En effet, il s’agit ici d’un dialogue politique qui doit conduire à des réformes politiques cataclysmiques, à en croire les prémonitions de l’omniprésent député M. Amadou Ba, lors de sa sortie interprétative des TDR du dialogue national.
Certaines voix ont critiqué la convocation d’un dialogue en période stable. Pour ces critiques, un « dialogue ne se fait qu’en période de crise et le premier ministre prend le contre-pied du président de la République en déclarant qu’« il n’y a pas de crise politique au Sénégal ». En réalité, il n’y a aucune contradiction entre le président Diomaye et son premier ministre ou plutôt le president du parti Pastef.
En effet, il est de bon goût politique et même intellectuel de dialoguer en dehors de toute crise. Le dialogue peut ne pas s’appuyer sur une urgente nécessité. Il peut être impulsé par une recherche d’efficacité ou de performance, comme par un besoin d’anticiper, de prévenir, corriger ou réformer.
C’est cette dernière hypothèse qui semble sous-tendre la démarche de Pastef. Dans le cas d’espèce, la crédibilité du dialogue ne sera consacrée que par la participation la plus large des acteurs politiques et surtout de l’opposition « significative ». C’est-à-dire celle qui est arrivée juste après le parti au pouvoir. C’est la raison pour laquelle, le « timing » n’est pas idéal pour un dialogue honnête et inclusif car l’APR , premier parti d’opposition n’est pas dans les conditions d’y répondre positivement.
La démocratie est un système politique de gentlemen. Elle n’est compatible qu’avec la politique au sens noble du terme. Celle qui est pratiquée par des acteurs honnêtes loyaux et respectueux des règles du jeu. Cest ainsi que la légitimité, la crédibilité et la grandeur d’une victoire, lors des joutes politiques, ne se mesurent qu’à l’aune de la participation la plus inclusive et la plus consensuelle.
Un dialogue se fait en période d’accalmie et de paix sociale. Aujourd’hui, le climat judiciaire délétère n’est pas le meilleur moment.
L’APR sera absent de ce rendez-vous peu galant, sciemment fixées au moment où il est en train de rendre compte à la justice. Il décline cette invitation à danser un tango endiablé qui pourrait lui valoir un croche-pattes politiquement incorrect, dont les patriotes sont d’éminents experts. Il espère ainsi, par ce boycott, dénuer ce dialogue de sa crédibilité. Le rôle de l’opposition n’est-il pas de s’opposer ?
L’autre partie de l’opposition, les « résidus » selon le surnom affectueux de leur bourreau, commence à sortir de son hibernation politique en ordre dispersé. Elle rasera les murs pour assister au bal. Elle pourra ainsi dévorer avec des yeux d’envie le slow lancinant entre Pastef et ses inconditionnels affidés, sur le rythme langoureux des morceaux choisis, distillés par le jukebox de la société civile. Ils veilleront surement a ne pas trop s’embrasser au risque de mal s’étreindre.
Au bout de la nuit, ce bal des débutants devrait conduire à une apothéose de mesures favorables à la majorité présidentielle avec des affidés qui se sont déjà couchés par terre depuis la dernière élection présidentielle pour remettre obséquieusement et sans condition, une procuration sur tous leurs comptes politiques et un chéquier en blanc paraphé de leur plus belle signature.
Des visées électoralistes avérées
Les termes de référence sont truffés de figures imposées, curieusement superposables à la vision et aux intérêts politiques et électoralistes des « Patriotes ».
L’inscription automatique des jeunes dès leur majorité en est une parfaite illustration.
En effet, la lecture des résultats des dernières élections et du vivier électoral des « Patriotes » sénégalais montre que les jeunes sont les porteurs du « projet ». Le vote-Pastef , la réélection en 2029 sera jeune ou ne sera pas. Pastef le sait , il s’y prépare.
il ne faudrait pas avoir que des mauvais préjugés, car Pastef, s’il est droit dans ses bottes de purificateur du système, peut l’avoir convoqué aussi avec de bonnes intentions. Le cas échéant, les boycotteurs auraient raté quelque chose.
En effet, le dialogue serait l’occasion d’être acteur du changement et d’avoir accès à la tribune pour défendre leur position.
En plus, pour une fois que les conclusions ne seraient pas entérinées par un vote, elle devrait en profiter pour faire valoir ses positions sur un mécanisme qui au final s’appliquera « erga omnes », c’est-à-dire à l’égard d’eux tous, irrémédiablement.
Vers des sélections présidentielles et législatives
À l’issue de ce dialogue, rien ne sera plus jamais pareil pour les partis et les élections.
Si l’exécutif veut duper son monde en venant avec un haut couturier afin de se tailler un costume à la mesure de son ambition, ça se saura. Mais en fait, Pastef ne veut duper personne. Il a le courage de son monologue national, unilatéralement programmé. M. Amadou Ba en précise les contours : « Le Dialogue politique va créer un cataclysme juridique avec des nouvelles règles de création des partis politiques, leur structuration, leur financement, les conditions de participation aux élections, la nouvelle Autorité de régulation des élections, le Code électoral, le statut de l’opposition et son chef, le bulletin unique, l’enrôlement automatique des jeunes dès leur majorité, etc. ». Rien que ça !
Il faut reconnaître que les enjeux sont importants. La pléthore de partis est une aberration politique qui mérite qu’on s’y penche, tout comme le financement des partis. C’est l’un des éléments de sélection les plus pointus, l’argent étant le nerf de la guerre. Il sera le point le plus sensible, car les partis politiques sénégalais ont tous des mécanismes de financement opaques voire occultes. La débauche de gros cylindrés pendant les campagnes parle d’elle-même.
Le maintien des caisses noires, après chaque présidentielle malgré les promesses électorales, renseigne sur la destination au moins partielle de ces fonds opaques, soumis à la loi du silence.
Les financements aux provenances douteuses, assimilés à des cotisations ou des dons, difficilement traçables, posent, au-delà de la question déontologique, un réel problème d’égalité de tous les partis devant les élections. Il conviendrait d’éviter que ceux qui, arrivés au pouvoir et donc ayant accès à des moyens illimités, ne soient tentés de réduire les moyens de financement de l’opposition à une peau de chagrin.
Aussi, même avec des contraintes judiciaires, faudrait-il aller au bal. Parce que c’est au bal que se définiront les règles qui permettront aux partis d’exister et aux candidats de se présenter aux prochaines sélections présidentielles ou législatives.
par Henriette Niang Kandé
UNE FRACTURE MONDIALE AUTOUR D'UN CONFLIT INTERMINABLE
La tragédie palestinienne, hier scandale universel, glisse lentement dans les pages intérieures, noyée entre une réforme fiscale et un fait divers sordide. À force de répétition, l'horreur s'est banalisée
Le conflit entre Israël et le Hamas ravive de profondes lignes de fracture au sein de la communauté internationale. D'un côté, une majorité de pays occidentaux affiche un soutien assumé au droit d'Israël à se défendre face aux attaques venues de Gaza. Washington, Londres, Paris ou Berlin insistent toutefois sur la nécessité de limiter les pertes civiles, appelant à une « retenue proportionnée » dans les opérations militaires.
En face, le Sud global – Afrique, monde arabe, Amérique latine – dénonce massivement ce qu'il considère comme un usage disproportionné et aveugle de la force par l'armée israélienne. À travers déclarations officielles, votes à l'ONU et manifestations populaires, ces pays pointent une impunité persistante, voire une complicité occidentale face aux souffrances infligées aux civils palestiniens.
Dans ce climat polarisé, les organisations humanitaires et les agences des Nations unies multiplient les alertes. Elles évoquent les violations du droit international humanitaire et soupçonnent des crimes de guerre, tant du côté des tirs aveugles du Hamas que des bombardements indiscriminés d'Israël sur des zones densément peuplées. Plus qu'un conflit localisé, Gaza devient ainsi le théâtre d'un affrontement géopolitique global où les récits, les indignations et les silences révèlent une lecture profondément divergente du droit, de la justice et de la guerre.
Trump relance la diplomatie nucléaire et régionale
En visite officielle à Riyad, (13-14 mai 2025), le président américain Donald Trump a tenté une nouvelle percée diplomatique au Moyen-Orient. Il a proposé à l'Iran une levée partielle des sanctions économiques en échange d'un gel de certaines activités nucléaires. Mais Téhéran a sèchement rejeté l'offre, dénonçant un chantage sous pression et affirmant qu'aucun dialogue ne saurait s'ouvrir dans de telles conditions. Trump a toutefois prévenu que « la fenêtre de négociation ne restera pas ouverte indéfiniment », accentuant la tension entre Washington et la République islamique.
Dans un geste plus inattendu, le président américain a annoncé la levée des sanctions contre la Syrie, marquant une inflexion majeure de la politique américaine. Lors d'une rencontre avec le président syrien Ahmed al-Sharaa, Trump a encouragé Damas à normaliser ses relations avec Israël et à rejoindre les Accords d'Abraham, ces pactes de reconnaissance mutuelle entre l'État hébreu et plusieurs pays arabes. Une perspective qui reste toutefois hautement sensible dans une région encore marquée par les séquelles de la guerre civile syrienne.
De son côté, l'Arabie saoudite continue de jouer sur plusieurs tableaux. Si le royaume a signé un accord de défense tripartite avec les États-Unis et Israël, axé sur le renforcement militaire face à l'influence iranienne, il maintient fermement sa position sur la cause palestinienne. Riyad refuse toute normalisation avec Israël sans la création préalable d'un État palestinien indépendant aux frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Le royaume a également rejeté toute tentative de déplacement forcé des habitants de Gaza.
Dans ce jeu d'équilibres diplomatiques mouvants, la Syrie entrevoit une opportunité de reconstruction et de retour sur la scène régionale. Tandis que l'Arabie saoudite tente de concilier alliances stratégiques et fidélité à la cause palestinienne, les États-Unis cherchent à reconfigurer les rapports de force, quitte à bousculer les lignes rouges traditionnelles du monde arabe.
Palestine : l'indifférence comme arme silencieuse
Des corps sous les gravats, des enfants blessés sur des brancards, des immeubles pulvérisés par des bombes guidées... Et pourtant, pendant longtemps, plus rien ne semblait ébranler l'opinion. La tragédie palestinienne, hier scandale universel, glisse lentement dans les pages intérieures, noyée entre une réforme fiscale et un fait divers sordide. À force de répétition, l'horreur s'est banalisée. L'émotion s'est émoussée. La Palestine, lentement, est devenu un bruit de fond.
Ce processus n'est pas seulement médiatique ; il est politique. À chaque nouvelle offensive, les mêmes éléments de langage ressurgissent : « riposte », « bouclier humain », « lutte contre le terrorisme ». Les chiffres montent, les morts s'additionnent, mais l'indignation ne suit plus. La mécanique est rodée : condamnations molles, diplomatie prudente, puis silence. Jusqu'à la prochaine salve.
La banalisation tue à petit feu. Elle transforme l'inacceptable en décor de guerre permanent. Le siège de Gaza, les colonies illégales, les arrestations arbitraires d'enfants, les destructions de maisons... Tout cela devient routine, fond d'écran d'un conflit que l'on ne regarde plus vraiment. Même les drames les plus intolérables — des hôpitaux ciblés, — peinent à provoquer autre chose qu'un défilement distrait sur les réseaux sociaux.
Cette fatigue de l'empathie est aussi une victoire stratégique. À défaut de convaincre, on épuise. On noie la cause dans la complexité, on brouille les responsabilités, on lasse le monde. Ainsi, l'apartheid contemporain peut s'installer sous nos yeux, sans fracas. L'indifférence devient complice. Elle dépolitise, désarme, désespère.
Or, une cause cesse d'exister politiquement le jour où elle ne suscite plus de réaction morale. Le danger est là : que la Palestine devienne une habitude tragique, une souffrance tolérée, une injustice intégrée. Et que dans ce vacarme global, son silence devienne plus assourdissant que les bombes.
Gaza : une plage sur des ruines
Donald Trump, qui n'est jamais avare en déclarations fracassantes, avait franchi une fois de plus, un cap dans l'indécence diplomatique. Dans un entretien surréaliste, le 4 février 2025, lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Trump a proposé que les États-Unis prennent le contrôle de Gaza, déplacent sa population palestinienne vers des pays voisins comme l'Égypte ou la Jordanie, et reconstruisent le territoire pour en faire la « Riviera du Moyen-Orient », comme si Gaza était un terrain vierge, sans passé, sans douleur, sans morts.
À croire que les 2,3 millions de Gazaouis qui survivent sous les bombes, les décombres et un blocus implacable, ne sont pour lui qu'un obstacle au potentiel immobilier. Et que les dizaines de milliers de morts, les enfants mutilés, les quartiers rasés ne valent qu'un détour sur Photoshop pour les convertir en palmiers et hôtels cinq étoiles.
Cette proposition grotesque, à mi-chemin entre le cynisme d'un promoteur en mal de buzz et l'ignorance stratégique d'un démagogue, révèle une méconnaissance crasse du conflit israélo-palestinien. Elle efface les Palestiniens du paysage, comme si leur seule utilité était de céder la place au tourisme de luxe. Un projet de « paix » bétonnée, avec vue sur mer et surveillance aérienne.
La sortie de Trump a amusé ses partisans, scandalisé les autres, mais surtout, elle illustre l'abîme entre les fantasmes de certains dirigeants et la réalité tragique des peuples. Gaza n'a pas besoin de plages artificielles, mais de justice, de droits, et d'un cessez-le-feu. La paix ne se construit pas sur le sable, encore moins sur les cendres.
Des critiques de plus en plus fortes se multiplient
En Israël, l'opposition dénonce un échec du renseignement, un désastre politique et une dérive autoritaire. Des familles d'otages manifestent, appelant à négocier une trêve pour sauver leurs proches. Des voix s'élèvent contre la stratégie du "tout-militaire" et l'absence de perspective politique. Mais Netanyahou s'accroche, arguant que "toute pause, c'est une victoire du Hamas".
Longtemps tues ou à peine murmurées, les critiques à l'encontre de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens trouvent désormais écho jusque dans les rangs des démocraties les plus proches de Tel-Aviv. Aux États-Unis comme en Europe, des voix de plus en plus audibles s'insurgent contre la dérive autoritaire de Benyamin Netanyahou et les opérations militaires qui frappent indistinctement Gaza, provoquant des dizaines de milliers de morts civils.
Dans la communauté juive américaine, traditionnellement attachée au Parti démocrate, l'exaspération monte. Plusieurs figures intellectuelles et politiques dénoncent un soutien aveugle à un gouvernement israélien jugé d'extrême droite. L'historien Peter Beinart, chroniqueur au New York Times, s'interroge : « Peut-on encore défendre moralement un État qui bombarde des hôpitaux, affame une population entière et empêche l'aide humanitaire ? » L'ancien sénateur Bernie Sanders, lui-même juif, a appelé à suspendre l'aide militaire américaine à Israël si Netanyahou continue à ignorer le droit international.
En Europe, le ton change lui aussi. En Irlande et en Espagne, les gouvernements se sont prononcés pour la reconnaissance immédiate d'un État palestinien. L'ambassadrice d'Israël en Espagne a été convoquée après les propos jugés « inacceptables » de ministres espagnols sur un possible nettoyage ethnique en cours à Gaza. L'Allemagne, pilier historique du soutien à Israël, commence à exprimer ses « profondes inquiétudes », bien que Berlin continue de livrer des armements. En France, Emmanuel Macron a récemment condamné les frappes sur Rafah, tout en insistant sur la nécessité de ne pas « instrumentaliser » la cause palestinienne — un double discours dénoncé par plusieurs ONG comme Human Rights Watch ou Médecins du Monde.
Cette vague critique marque un tournant : l'impunité diplomatique d'Israël semble moins assurée. Si Netanyahou reste inflexible, ses alliés historiques, eux, semblent ébranlés par une opinion publique de plus en plus choquée. Reste à savoir si l'indignation actuelle débouchera sur des mesures concrètes ou s'il ne s'agira, une fois de plus, que de protestations sans lendemain.
Ces positions restent encore prudentes, souvent freinées par des considérations géopolitiques ou électorales. Mais la multiplication des témoignages sur les conditions de vie à Gaza – famine, bombardements d'écoles, hôpitaux ciblés – rendent le silence de plus en plus intenable. Les anciennes certitudes vacillent. Et une question : le soutien à Israël n'est plus inconditionnel ?
Gaza, tombeau à ciel ouvert : 53 000 morts et champ de ruines
Le 7 octobre 2023 à l'aube, une attaque coordonnée et sans précédent du Hamas, baptisée « Déluge d'Al-Aqsa », frappe Israël au cœur et marque un tournant majeur dans le conflit israélo-palestinien. Environ 1 200 personnes ont été tuées, dont de nombreux civils lors de l'assaut sur des kibboutz frontaliers. Plus de 250 otages capturés, et emmenés dans la bande de Gaza. Les images des otages, y compris de femmes, d'enfants et de personnes âgées provoquent en Israël, un traumatisme national.
Face à cette offensive-surprise sans précédent, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré : « Nous sommes en guerre ». Dans les heures qui ont suivi, il lance l'opération militaire "Épées de fer". Objectif annoncé : détruire le Hamas, coûte que coûte. Plus de 300 000 réservistes sont mobilisés. L'armée israélienne commence une campagne de bombardements massifs sur Gaza. Les infrastructures civiles sont ciblées au même titre que les positions militaires présumées. Les zones d'habitation densément peuplées sont évacuées de force, puis rasées. Tel-Aviv maintient le cap, justifiant chaque frappe comme un acte de légitime défense.
Dix-neuf mois plus tard, le bilan humain et matériel est catastrophique.
Le ministère de la Santé de Gaza, affirme que plus de 53 000 Palestiniens ont été tués depuis le début des hostilités, dont une majorité de femmes et d'enfants. Le nombre de blessés dépasse les 121 000, et environ 11 000 personnes sont portées disparues, ensevelies sous les décombres ou introuvables. Des frappes ciblées ont également visé des dirigeants du Hamas, comme l'assassinat de Mohammed Deïf en juillet 2024.
Les infrastructures civiles sont en ruines : plus de 80 % des bâtiments résidentiels sont endommagés ou détruits, et la quasi-totalité des hôpitaux du nord de Gaza sont hors service. Le système de santé est à l'agonie, incapable de faire face à l'afflux massif de blessés. Le blocus imposé par Israël depuis mars 2025 a plongé la population dans une crise humanitaire majeure. L'accès à l'eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux est extrêmement limité. Le Programme alimentaire mondial (PAM) avertit d'un risque imminent de famine.
L'opération militaire israélienne baptisée « Chariots de Gédéon » a officiellement débuté le 17 mai 2025. Cette offensive terrestre majeure dans la bande de Gaza vise à intensifier la pression sur le Hamas pour obtenir la libération des otages israéliens et démanteler les infrastructures militaires du mouvement. Lancée au lendemain de la visite du président américain Donald Trump au Moyen-Orient, (13-16 mai 2025), l'opération a été annoncée par l'armée israélienne comme une étape cruciale pour atteindre ses objectifs de guerre. Les préparatifs de cette opération avaient été approuvés par le cabinet de sécurité israélien le 5 mai 2025, avec pour objectif une prise de contrôle complète de la bande de Gaza. Depuis lors, les offensives israéliennes, ont intensifié les combats, provoquant des centaines de morts supplémentaires en quelques jours. Des localités comme Beit Lahia et Al Mawasi ont été particulièrement touchées.
Les négociations pour un cessez-le-feu, menées notamment à Doha, sont restées, à ce jour dans l'impasse. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou insiste sur une "victoire totale", tandis que le Hamas exige la fin des hostilités et la levée du blocus.
UN CENTRE POUR LES HANDICAPÉS VISUELS À MALICOUNDA
Ce projet de 235 millions de francs CFA vise à former les non-voyants aux métiers et à leur offrir une voie vers l'autonomie économique
Maguette Sène, le député-maire de la commune de Malicounda, a procédé, le week-end, à la pose de la première pierre d'un centre de formation pour l'association nationale des personnes handicapées visuelles à Mballing. Selon lui, « L'association bénéficiaire de ce centre est une organisation nationale. Le terrain de 600 m2 mis à disposition... marque le début d'une dynamique. Une autre association m'a récemment saisi pour obtenir 600 m2 supplémentaires afin d'abriter un terrain de football en salle, que Sadio Mané s'est engagé à financer. Ils m'ont assuré que, si le terrain leur est attribué, le centre sera opérationnel en deux mois ». À l'en croire, cette initiative s'inscrit dans une série d'actions menées pour accompagner les personnes vivant avec un handicap.
Pour Seynabou Ndiaye, présidente de l'association d'appui, membre de la Fédération des personnes handicapées et de la Convergence de la solidarité des aveugles et de l'entraide, le terrain de 600 m2 offert par la mairie de Malicounda, sous l'impulsion du député-maire Maguette Sène, contribue à promouvoir les droits des personnes vivant avec un handicap. Selon elle, ce projet a également reçu le soutien de Serigne Bassirou Fall Ndiahar, une figure éminente de la communauté des personnes vivant avec un handicap, consacrant d'importants moyens pour l'amélioration des conditions de vie de ces personnes vulnérables et particulièrement les non-voyants.
La pose de la première pierre du futur centre dédié aux personnes handicapées visuelles reste une réponse dans le domaine de l'emploi pour les handicapés visuels ouverts à la formation, à des métiers. Le coût du centre de formation est estimé à 235 millions de francs CFA. Il a comme objectif, permettre aux personnes handicapées visuelles de sortir de la rue et de ne plus dépendre de la mendicité pour survivre.
Pour Moussa Thiaré, président de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées, « Celui qui a planté un arbre n'a pas vécu inutilement. Mais je voudrais ajouter à cet adage : celui qui a posé une pierre a tracé les jalons d'un changement. » Il a tenu à remercier le maire de Malicounda, tout comme Bassirou Fall, ainsi que l'ensemble des personnes handicapées. « C'est une révolution qui va sincèrement impacter le quotidien de toutes les personnes handicapées, en particulier celles vivant avec un handicap visuel. Les centres de formation sont souvent conçus de manière générale, sans toujours prendre en compte les spécificités liées au handicap. Ce centre représente donc une véritable opportunité, une bouffée d'espoir pour les non-voyants, qui ont su démontrer leur compétence, malgré des moyens limités ».
LES ASSOCIATIONS SALUENT LA RÉFORME DE LA CAUTION LOCATIVE
Eco Citoyen et ADLS y voient une avancée majeure pour protéger les locataires contre les abus et garantir des relations locatives plus équitables
L'Association Eco Citoyen et l'Association de Défense des Locataires du Sénégal (ADLS) ont exprimé leur soutien à la réforme engagée par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), visant à encadrer de manière plus équitable la gestion des cautions de loyer au Sénégal. Elles cautionnent ainsi un signal fort envoyé à tous les acteurs du logement afin de mettre fin aux dérives et de garantir, enfin, des conditions de location justes et respectueuses de la dignité des citoyens. Tout en engageant les autorités, les bailleurs, les agences immobilières et la société civile à s'approprier cette réforme et à accompagner sa mise en œuvre.
« L'Association Citoyenne pour la Protection du Consommateur et de l'Environnement (Eco Citoyen) et l'Association de Défense des Locataires du Sénégal (ADLS), toutes deux engagées dans la défense des droits des citoyens, des consommateurs et des usagers du logement, tiennent à saluer avec force l'initiative du Directeur Général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), M. Fadilou Keita, visant à réformer en profondeur le système de gestion des cautions de loyer au Sénégal », informe un communiqué conjoint datant du 18 mai 2025. En effet, saluent les signataires du document, « l'annonce selon laquelle les cautions ne seront plus directement versées aux bailleurs, mais déposées auprès de la CDC, constitue une avancée majeure. Cette mesure, attendue de longue date, marque un tournant vers davantage de justice, de régulation et de transparence dans les relations locatives ».
Elles soulignent que « les bénéfices de cette réforme sont clairs : Mettre fin aux abus : De nombreux locataires sont encore contraints de verser trois à quatre mois de loyer en guise de caution, en totale contradiction avec les dispositions légales qui en prévoient un seul ; Sécuriser les fonds : Le dépôt auprès d'une institution publique neutre comme la CDC garantit une gestion rigoureuse et équitable des cautions ; Assurer la restitution des cautions : Les locataires pourront récupérer leur dépôt en fin de bail, en l'absence de dégradations ou d'impayés, conformément au contrat ; Faciliter l'accès au logement : En réduisant la charge financière initiale, cette réforme contribuera à rendre la location plus accessible pour les citoyens, notamment les plus vulnérables ».
De plus, affirment-elles, « dans un contexte marqué par des pratiques abusives et une régulation souvent insuffisante, cette réforme apporte un souffle nouveau et place les droits des locataires au centre des préoccupations ». Par conséquent, ces organisations de défense des droits des citoyens, des consommateurs et des usagers du logement « expriment leur soutien total à cette initiative qui s'inscrit dans une dynamique de justice sociale et de modernisation du marché locatif. Elles encouragent les pouvoirs publics, les bailleurs, les agences immobilières et les organisations de la société civile à s'approprier cette réforme et à accompagner sa mise en œuvre », lit-on dans le communiqué.
D'ailleurs, elles s'engagent à « Informer et sensibiliser les locataires sur les nouvelles dispositions » ; « Recueillir leurs préoccupations pour les porter auprès des autorités compétentes » ; et à « Appuyer activement la CDC dans ce processus de transformation en faveur d'un logement plus équitable au Sénégal ».
Enfin, Eco Citoyen et ADLS estiment que « cette réforme doit être étendue à tout le territoire national et qu'elle doit intégrer des solutions modernes, telles que le dépôt par finance mobile, largement utilisé par les Sénégalais ». Selon elles, « la CDC, en prenant cette décision courageuse, montre qu'elle peut jouer un rôle clé dans la régulation d'un secteur longtemps délaissé. C'est un signal fort envoyé à tous les acteurs du logement : il est temps de mettre fin aux dérives et de garantir, enfin, des conditions de location justes et respectueuses de la dignité des citoyens », conclut la note.
DIOMAYE FAYE ANNONCE UNE JOURNÉE NATIONALE DE LA DIASPORA
Cette initiative annoncée lors du Conseil des ministres du 21 mai, s'accompagne d'un vaste programme de réformes visant à mieux servir les Sénégalais de l'extérieur
Une Journée nationale de la diaspora sera organisée à Dakar, en décembre 2025. Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, en a fait l'annonce hier, mercredi 21 mai 2025, en Conseil des ministres. « Cette grande rencontre nationale sera l'occasion de valoriser et de capitaliser toutes les initiatives de la Diaspora dans la consolidation d'un Sénégal souverain, juste, prospère et arrimé aux valeurs fortes de solidarité, d'inclusion et d'unité nationale », lit-on dans le communiqué du Conseil.
Le chef de l'État a ainsi demandé au gouvernement d'accorder une attention particulière aux doléances administratives (délivrance des cartes nationales d'identité, de passeports et autres documents consulaires et sociales, paiements des pensions, assistance et suivi de leurs droits sociaux) ainsi qu'aux suggestions et propositions des Sénégalais de l'extérieur.
À ce sujet, « il a invité le ministre de l'Intégration africaine et des Affaires étrangères et le Secrétaire d'État aux Sénégalais de l'extérieur à prendre toutes les dispositions afin d'assurer un service de proximité à nos compatriotes vivant à l'étranger par une mobilisation soutenue de nos missions diplomatiques et consulaires ».
Toujours dans le cadre de l'accompagnement aux Sénégalais de l'extérieur, Bassirou Diomaye Faye a demandé au Gouvernement de « valoriser davantage les compétences, l'expertise et le savoir-faire multisectoriels des Sénégalais de l'extérieur et d'accompagner leurs projets et investissements en cohérence avec les priorités de l'Agenda national de Transformation ».
« Dans cette dynamique, il a engagé le Premier Ministre à restructurer, pour plus d'efficacité, les dispositifs d'orientation, d'encadrement, d'accompagnement et de financement des projets et activités économiques des Sénégalais de l'extérieur, notamment le Fonds d'Appui aux Sénégalais de l'Extérieur (FAISE) », rapporte le communiqué.