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9 octobre 2025
LES LANGUES NATIONALES AU CENTRE DES DEBATS
Les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion contribuerait au développement du Sénégal. C’est la conviction de bon nombre de professeurs, des adeptes de Cheikh Anta Diop
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 06/01/2024
Les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion contribuerait au développement du Sénégal. C’est la conviction de bon nombre de professeurs, des adeptes de Cheikh Anta Diop dont la célébration du centenaire a été clôturée, mercredi, au Musée Théodore Monod, par une table ronde.
Clap de fin pour la célébration du centenaire de la naissance de l’éminent savant Cheikh Anta Diop. Pendant presque une semaine, beaucoup d’activités connexes étaient initiées pour dépoussiérer, discuter et rappeler ses écrits et œuvres. Les organisateurs qui sont convaincus de l’importance de l’apprentissage des langues nationales, ont tenu une table ronde en ce sens, mercredi dernier, au Musée Théodore Monod. Dans une salle archicomble, la cérémonie a débuté par une série d’hommages et une minute de silence en la mémoire des précurseurs Pathé Diagne, Assane Sylla, Saliou Kandji, Fallou Cissé, Yéro Sylla…, avant d’enchainer par une déclamation de poèmes de Cheikh Aliou Ndao célébrant le «pharaon du savoir». Une 2e table ronde axée sur les thèmes «Clivage entre les intellectuels et les masses» a été animée par Abdou Khadre Kébé suivie de celle portant sur la «revalorisation des langues africaines», animée par Mourtada Diop. Il s’en est suivi des échanges fructueux entre débatteurs et intervenants, avant un petit air musical, un hymne dédié à Cheikh Anta Diop scandé par Ablaye Coulibaly et la chanteuse de Thiès Ma Sané du groupe «Waflash».
Fary Ndao : «Cheikh Anta Diop s’est trompé sur la date…»
Le second panel présenté par Fary Ndao, jeune ingénieur, géologue de formation et économiste de l’énergie, était axé sur «Les sources d’énergie». Ce dernier a, en effet, montré une autre dimension de Cheikh Anta Diop qui, selon lui, est «un homme qui est en avance sur le monde». Il a travaillé sur un texte issu d’une transcription d’un meeting de Cheikh Anta Diop face à des populations du Sénégal «wolophone». «Il parlait de science et notamment des sources d’énergie particulières : La question de l’hydrogène comme carburant pour le transport, la seconde c’était la question de la finitude du pétrole et des énergies fossiles et enfin les interconnexions électriques entre les pays africains en donnant l’exemple du Zaïre et du Sénégal», a-t-il expliqué. Cela montre d’après lui que Cheikh Anta était trop en avance sur son monde. «Parce qu’il abordait des sujets qui n’étaient pas encore très prégnants à l’époque. Car le pétrole était encore triomphant à la fin des années 70-début des années 80, même s’il y avait eu des chocs pétroliers. Et l’hydrogène était un sujet qui n’était pas discuter en dehors des cercles scientifiques. Donc, le fait qu’il puisse penser à une utilisation commerciale de l’hydrogène était quelque chose, à mon avis, d’avant-gardiste. Même si je dois dire qu’il s’est trompé sur la date car lui pensait que l’hydrogène serait compétitif dès les années 2000 alors que ce n’est pas encore le cas aujourd’hui», souligne Fary Ndao.
Et selon lui, ce qui frappe chez Cheikh Anta Diop lorsqu’il parle de ces sujets-là, il respecte une phrase qu’il avait écrite dans «Alerte sur les Tropiques» qui dit que «le peuple n’est pas dénué de bon sens». «Il faisait de la pédagogique, c’est une conception de la politique très noble. Cheikh ne faisait pas de la politique politicienne», fait-il savoir. La contribution de Abdou Fall, ancien ministre de la Santé, a porté sur la centrale solaire Cheikh Anta Diop à Mérina Ndakhar et son impact dans la vie des communautés. Selon beaucoup d’intervenants, les langues nationales garantissent une acquisition rapide de connaissances et leur promotion développerait le Sénégal.
par Ndiouga Sakho
PROFIL D’UN PRESIDENT
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ?
Que toutes celles et ceux qui aspirent à diriger les 18 millions de Sénégalais me pardonnent, je les respecte en leurs rangs et qualités, mais nombre d’entre eux respectent-ils les sénégalais ? A travers de grands renforts médiatiques, les «présidentiables» s’en donnent à cœur joie : c’est la «société du spectacle et le situationnisme à son apogée» comme disait Guy Debord ! Pour la première fois dans l’histoire de notre jeune nation, on assiste à un spectacle désolant, lié à une floraison de candidats (qui se croient tous, investis d’une mission divine !) au poste le plus éminent de ce pays et dont les critères exigent un certain nombre de prérequis, si l’on se fie aux différentes formes de légitimité (historique, traditionnelle, légale, rationnelle et charismatique).
Pour la première fois au Sénégal, 266 personnes ont cru devoir solliciter les suffrages des citoyens dont 93 d’entre eux se croient déjà, confortablement installés sur le fauteuil présidentiel. Beaucoup d’entre eux prétendent (sans sourciller !) surpasser le leadership de Senghor, de Wade, de Diouf et de Sall ! Alors qu’ils n’ont ni leur profil, ni leur expérience, ni leur éloquence, ni leur parcours, encore moins, leur intelligence et leur charisme. Si ces critères sont nécessaires, c’est parce que :
- Être Président, c’est d’abord, avoir la stature et la notoriété qui dépassent son quartier, sa ville, sa région, son pays, pour pouvoir représenter le Sénégal et avoir la crédibilité de porter sa voix, là où se décident les affaires du monde ;
- Être Président, c’est être préparé à la fonction d’assumer les principales missions régaliennes de l’État (Sécurité, Justice, Affaires étrangères, Économie et Finance) ;
- Être Président, c’est avoir la vision, l’autorité, l’expérience, le leadership et la compétence de pouvoir réconcilier le pays avec lui-même et rétablir l’autorité de l’État ;
- Être Président, c’est comprendre les enjeux géostratégiques mondiaux liés à l’histoire, à la culture, à la géographie, à la sécurité, à l’économie, à la finance et aux nouvelles technologies ;
- Être Président, C’est être à même de pouvoir dialoguer avec les grands de ce monde dans les grands fora internationaux ;
- Être Président, C’est encore et surtout, avoir la volonté, la capacité et les qualités morales pour manager une équipe, pour agir et répondre aux exigences de justice sociale, de progrès économique, de cohésion nationale et pour rétablir l’espoir auprès des composantes les plus dynamiques et les couches les plus vulnérables de notre pays ;
- Être Président, c’est être capable enfin, de trouver les voies et moyens de rétablir les fondamentaux de notre économie, de corriger les disparités sociales et d’installer définitivement le Sénégal au rang des pays émergents, où il fait bon vivre !
Le Sénégal se trouve à la croisée des chemins ; Compte tenu de ce qui précède, comment serat-il possible d’organiser une élection présidentielle, si par extraordinaire, un grand nombre de prétendants passait l’étape du Conseil Constitutionnel ?
Comment les électeurs pourront ils se retrouver dans ce «désordre organisé» ?
Force est de constater que la question du «filtre» du parrainage citoyen, souventes fois contesté, ne suffit plus à arrêter cette «hémorragie» électorale ! Car, au-delà des qualités personnelles du leader, Il va falloir monter d’un cran et «corser» davantage les conditions, car si l’on y prend garde, le pays risque de se retrouver avec un «Président bou todjoul fenneu !».
Au demeurant, n’est-il pas nécessaire, demain, d’accroître la part du parrainage citoyen (2% du corps électoral) et de le combiner avec l’obligation de présenter la signature de cent élus locaux (départementaux et municipaux) et d’au moins cinq députés ?
Ne sera-t-il pas nécessaire de renforcer la part «censitaire» en relevant aussi la caution à cent millions de francs CFA et d’exiger en même temps, le versement d’un forfait de dix millions non remboursable, au moment du retrait des fiches de parrainage ?
Vous excuserez mon impertinence, mais par moment, j’ai pensé à «la dictée de Pivot» et à un test de culture générale ! Car diriger un pays, ce n’est pas diriger une entreprise, un business, une municipalité ! Et la République n’est pas un « louma » où chacun cherche à tirer le maximum de gains, selon ses capacités à valoriser ou à faire scintiller son bibelot ou sa brocante ! On peut prétendre à occuper le poste de Président dans toutes sortes d’organisations, mais la fonction et les responsabilités d’un Président de la République sont trop sérieuses pour que n’importe qui puisse songer à le devenir sans véritablement faire ses preuves. A moins que, certains «présidentiables» misent sur des alliances futures pour «négocier» une présidence d’institution, un poste de ministre ou de simple député !
En attendant l’organisation d’un référendum «salutaire» pour revisiter en profondeur le profil de candidat à la haute fonction publique, prions DIEU SWT pour qu’au-delà du «filtre constitutionnel», le choix du peuple souverain soit bien guidé par la Lumière Divine, pour que le meilleur pour le Sénégal, soit choisi, au détriment de tous les marchands d’illusions !
LE BILAN DU CONTROLE DES PARRAINAGES ET LE VERDICT DU PROCES DE SONKO AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE WEEK END
Les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuent de rendre compte des travaux du Conseil constitutionnel consacrés au contrôle de la validité des parrainages pour la présidentielle du 25 février et le rejet des dossiers de l'opposant Ousmane Sonko
Dakar, 6 jan (APS) – Les quotidiens parvenus samedi à l’APS continuent de rendre compte en priorité des travaux du Conseil constitutionnel consacrés au contrôle de la validité des parrainages à la présidentielle du 25 février prochain, de nombreux titres revenant sur le rejet du dossier présenté par l’opposant Ousmane Sonko.
« Neuf passent, Sonko éliminé », à l’issue du dernier jour des travaux du Conseil constitutionnel, résume le quotidien Le Soleil, selon lequel la première phase du contrôle des parrainages au Conseil constitutionnel a été bouclé vendredi. « A l’issue de l’opération, neufs candidats sont admis d’office », d’autres ont 48 heures pour compléter leurs dossiers, tandis que plusieurs des 93 postulants ont été recalés.
Le cas de l’opposant Ousmane Sonko, leader du parti dissout Pastef-Les patriotes, semble le plus marquant aux yeux des journaux, qui reviennent largement sur le rejet du dossier de candidature du maire de Ziguinchor, déclaré « incomplet » par le Conseil constitutionnel.
« Sonko écarté », affiche le quotidien L’As à ce sujet. « Le coup de grâce », estime L’info. « Ousmane Sonko définitivement recalé », affirme Les Echos. « Sa candidature invalidée par le Conseil constitutionnel, Ousmane Sonko médite, du fond de sa cellule, sur son sort actuel », commente le journal Le Quotidien.
« Le terminus où l’a conduit son parcours électoral a été parsemé d’embûches et de pièges qu’il s’est créés lui-même, et qui se sont refermés sur lui. La base de ceux-ci reste ses virées nocturnes à Sweet Beauty », ajoute Le Quotidien, en allusion à l’affaire relative aux accusations de viols portées à son encontre par une employée d’un salon de massage dakarois.
Refonde la stratégie de l’ex parti Pastef
Dans cette affaire, la justice, dans une décision rendue le 1er juin dernier, avait acquitté l’opposant des faits présumés de viols, mais l’a condamné à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Arrêté le 28 juillet, Ousmane Sonko a été inculpé trois jours plus tard de huit chefs d’accusation, dont celui d’appel à l’insurrection.
Il est poursuivi pour association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, etc.
Plusieurs quotidiens rapportent que même son dossier de candidature invalidé, M. Sonko et ses avocats ne disent pas leur dernier mot et annoncent un recours. Vox Populi, parmi d’autres quotidiens, précise que le Conseil constitutionnel sera saisi d’un recours dès que le rejet de son dossier sera notifié à son mandataire.
« Plans de survie », peut-on ainsi lire à la une de Bès Bi Le Jour. « Les avocats du candidat Sonko ne lâchent pas prise. De l’avis de Me Ciré Clédor Ly, ils comptent déposer un recours afin que l’opposant + puissent participer à la présidentielle+ ». Sans compter que le camp du maire de Ziguinchor mise sur Habib Sy, Cheikh Tidiane Dièye et Diomaye Faye « pour le sauvetage du +projet+ » porté par l’ex-parti Pastef-Les Patriotes.
« Le rejet du dossier de candidature d’Ousmane Sonko par le Conseil constitutionnel est susceptible d’entraîner une refonte de la stratégie de l’ex parti Pastef. L’option des cadres de [cette formation dissoute] d’envoyer ou de +parrainer + plusieurs candidatures vise à s’assurer de la présence d’un membre de la galaxie Pastef à la présidentielle. Un moyen de contourner l’invalidation de son leader Ousmane Sonko », analyse le quotidien Enquête.
Plus généralement, L’Observateur note que la liste des candidats à la présidentielle du 25 février prochain « risque d’être longue, avec plusieurs concurrents face à Amadou Ba, candidat de la majorité au pouvoir. Cette pluralité de candidats de l’opposition présente aussi bien des avantages que des inconvénients, pour les deux camps », ajoute le journal.
« Encore des épines sous le pied », titre Walf quotidien, en s’intéressant à trois candidats – Habib Sy, Karim Wade, Déthié Fall – qui ont certes passé l’étape du contrôle des parrainages, mais qui sont « encore loin du bout du tunnel ». Il reste encore à ces candidats « un saut pour espérer prendre part à la prochaine présidentielle de 2024. Ils risquent d’être bloqués par leur passé pénal ».
Par Sankoun FATY
LE POUVOIR ETATIQUE NE PEUT SERVIR A GARANTIR L’IMPUNITE
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales.
On a l’habitude de dénoncer ce qu’on appelle «une justice à double vitesse» et de «Kumba am ndey, Kumba amul ndey» qui renvoient tous deux à une situation de traitement inégalitaire, injuste, des cas d’infraction aux lois pénales. Ce dont on parle moins et qui est plus évident encore, est qu’il ne s’agit que de cas impliquant des personnalités politiques ou agissant dans la scène politique. Il n’est pas question de la seule justice, bien que ‘’principale accusée’’, mais aussi les deux autres sièges du pouvoir étatique que sont l’Exécutif et de Législatif.
La notion d’Etat de droit renvoie à l’idée de rapports entre les institutions étatiques et le droit, tenant en compte celui entre chacune d’elles et les citoyens. «Nul n’est au-dessus des lois» est la formule courante qui s’entend comme la soumission de toute personne à l’autorité de la loi. L’Etat de droit se caractérise donc par la primauté du droit dans l’organisation et le fonctionnement des institutions à travers la constitution, norme supérieure autour de laquelle s’articulent et se conforment toutes les autres normes juridiques qui encadrent la vie de la nation. C’est ce que Carré de Malberg exprime ainsi : «L’esprit de l’État de droit veut que la Constitution détermine supérieurement et garantisse aux citoyens ceux des droits individuels qui doivent demeurer au-dessus des atteintes du législateur.» En définitive, le respect de la règle de droit permet d’assurer une harmonieuse coexistence entre les institutions et de garantir la sécurité juridique des citoyens et non citoyens vivant sur le territoire national.
Cet idéal d’égalité des citoyens est quelques fois mis à mal à l’observation des événements se passant sous nos yeux : le député Bougazely, arrêté en flagrant délit de faux monnayage, est en liberté, même sous contrôle judiciaire, alors que deux autres parlementaires, ont été jugés, condamnés et emprisonnés et ont purgé des peines que leur avait infligées le juge correctionnel dans une affaire de trafic de passeports diplomatiques. De même, le dossier du Festival mondial des arts nègres (FESMAN) de l’inspection générale d’Etat (IGE) mettant en cause la gestion de Sindiély Wade, fille de l’ancien président de la République, coordonnatrice en 2010 de cet événement culturel de dimension mondiale, que le Chef de l’Etat a déclaré garder « sous le coude » pour des raisons sociales liées aux poursuites en cours alors, contre son frère Karim et en considération de l’âge avancé de leur père. Même si la loi reconnait au chef de l’Etat, les prérogatives de donner aux dossiers de l’IGE sur le fonctionnement de l’administration d’Etat dont il est le « chef suprême », la suite qu’il lui semble appropriée, on peut valablement donner raison à ceux qui ont dénoncé ce traitement jugé discriminatoire par rapport au dossier de ce même corps de contrôle sur la gestion des caisses d’avance de la Mairie de Dakar par M. Khalifa Sall et ses collaborateurs.
Si, à plus ou moins bonne raison, ces faits sont dénoncés comme étant des dysfonctionnements de l’appareil étatique dans le respect du principe d’égalité des citoyens devant la loi, la même logique d’indignation au niveau de l’opinion publique doit être de mise dans tous les cas de poursuites judiciaires contre les hommes politiques (comme toujours). Bien au contraire, sous le charme du discours politique usant et abusant de ce j’ai appelé dans une autre contribution «la recette de la victimisation », l’opinion de bon nombre de Sénégalais est détournée des véritables causes des déboires, essentiellement d’actes criminels perpétrés par ces hommes politiques, vers la «machine judiciaire» présentée comme étant pilotée par l’adversaire politique au pouvoir. Le discours de la victimisation en politique est bien connu en communication, sociologie et sciences politiques. De nombreux travaux y ont été consacrés notamment par Patrick Charaudeau («De l’état victimaire au discours de victimisation : Cartographie d’un territoire discursif", revue en ligne Argumentation et Analyse du Discours (AAD), Grinshpun Yana ( ‘’La fabrique des discours propagandistes contemporains. Comment et pourquoi ça marche ? ‘’Le Harmattan, coll. Quête de sens- 2023,256 p)
Morceau choisi chez Charaudeau «Tout discours politique cherche à s’attirer les faveurs de l’opinion en mettant en exergue le désordre social, en en stigmatisant les causes, et en dénonçant les responsables. Le discours populiste s’inscrit dans cette même stratégie discursive en décrivant la victimisation du peuple, en diabolisant les causes, en faisant des responsables, des coupables. Et pour ce faire, il joue sur la topique de la peur en ses divers aspects, visant à créer des frustrations et à orienter la violence qui pourrait s’ensuivre contre l’ennemi et les coupables, stratégie discursive qui peut être résumée dans la fameuse formule de Jean-Marie Le Pen «Un million d’immigrés, un million de chômeurs». Tous les spécialistes dans ces domaines notamment ces juristes recouverts de leur toge de Professeur ou de «chercheur» qu’on entend régulièrement à travers les médias, connaissent sans doute cette «musique». Au lieu d’ajouter une couche de polémique dans le débat politique, ils feraient œuvres utiles à éclairer (dans la crainte de Dieu), les citoyens afin de les capaciter à résister «aux chants des Sirènes» politiques qui n’ont d’autres buts que, comme dans la mythologie grecque, de capter leur attention et captiver leur conscience et leur opinion à dessein jamais totalement décliné.
Les Sénégalais, on le sait, ont en général ‘’mordu à l’appât’’ du discours de victimisation. On se rappelle des cas de feu Djibo Leyti Ka et Moustapha Niasse face au régime du Parti Socialiste, de celui du Macky Sall face au régime du Président Abdoulaye Wade et aussi de Karim Wade et Khalifa Sall face au régime du Président Macky Sall. Mais celui qui a le plus «crevé l’écran», le «champion toutes catégories», est incontestablement Ousmane Sonko qui, condamné pour des affaires de mœurs et de diffamation (toujours pendantes), sous poursuites pour diverses autres infractions contre la sureté de l’Etat, gagne, malgré tout, en popularité sur la base d’une communication populiste et de victimisation bien orchestrée, assaisonnée par une certaine société civile et des intellectuels déroutants de leur crédo scientifique et de sagesse mais également par les maladresses de certains agents de l’Etat.
. Il est important de noter que les cas énumérés ci-dessus, se distinguent en deux catégories en tenant compte de la nature du fondement du discours victimaire. En effet, si les trois premiers cas (Djibo Leyti Ka, Moustapha Niasse et Macky Sall) partent d’un différend politique au sein du parti auquel ils appartenaient, les trois derniers (Karim Wade, Khalifa Sall et Ousmane Sonko) par contre, sont concernés dans la commission de graves infractions à la loi pénale. Tous les trois ont été jugés et condamnés au pénal même si le cas Sonko est encore pendant devant la justice. Tous trois aspirent aujourd’- hui à être Présidents de la république du Sénégal. Terrible paradoxe ! Paradoxe parce que nul ne peut rejeter l’idée selon laquelle le pouvoir étatique ne peut servir de rempart contre l’action judiciaire et de garantie à l’impunité. Pourtant, des intellectuels, des acteurs de la société civile en plus de bon nombre de Sénégalais lambda, sont prêts à dresser une ‘’carapace blindée’’ autour de leur personne contre la justice de la République, en les plaçant à la tête de l’Etat.
Qu’on ne se cache surtout pas derrière un petit doigt accusateur de vols et autres enrichissements illicites à l’endroit des tenants du pouvoir actuel dans les discours politiques comme le décrit si bien Charaudeau, pour justifier une garantie d’impunité de ces personnes mises en cause par la justice de la République. Il est inimaginable en Europe, aux Etats Unis et dans toutes les grandes démocraties, de voir des personnes dans cette situation, prétendre à la moindre fonction publique. On sait ce qui est arrivé à Dominique StraussKahn et François Fillon en France. Il y a juste quelques jours, la Cour suprême du Colorado a fait sensation en déclarant M. Trump inéligible à la présidentielle américaine de 2024 en raison de ses agissements lors de l’assaut du Capitole. IL en est de même pour l’Etat du Maine. Même si la décision ne concerne, pour le moment, que ces deux Etats, elle est symbolique de la noblesse qui caractérise la fonction de Chef d’Etat et démontre à quel point elle est loin d’être une sinécure qui semble être le leitmotiv dans cette pléthore de candidatures à son exercice.
Qu’on ne s’y trompe pas, la majorité silencieuse des Sénégalais, sait parfaitement faire la part des choses et décider lucidement. Avant, il reviendra au Conseil constitutionnel de décider, lesquels de la centaine environ de candidatures seront en définitive soumises au suffrage des Sénégalais. A ce niveau, comme l’a dit Palouki Massina dans un article intitulé ‘’Le juge constitutionnel africain francophone : entre politique et droit’’ publié dans Revue française de droit constitutionnel 2017/3 (N° 111), pages 641 à 670, en faisant remarquer que «Les décisions du juge constitutionnel africain favorables au politique (l’intérêt collectif), bénéficient généralement de plus de publicité que celles favorables au juridique (libertés individuelles). Parce que dans la concurrence permanente que se livrent les deux notions, le néolibéralisme a fait revenir le paradigme juridique au premier plan pour soumettre le politique. Dès lors, toute décision défavorable au droit est décriée et considérée comme illégitime. Or, les deux types de décisions peuvent contribuer à l’affirmation de l’État de droit.» Vu sous cet angle et se fondant sur le large pouvoir d’investigation que lui reconnait l’article 14 alinéa 5 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016, le Conseil constitutionnel pourrait en toute logique, rejeter ces trois candidatures conformément à «l’esprit général de la constitution» plusieurs fois évoqué dans ses décisions. L’entente politique qui a abouti à la modification du code électoral permettant aux condamnés graciés de conserver leur droit de vote et d’être élu, ne lie en rien le juge constitutionnel, dernier rempart de l’Etat de droit. Le Sénégal est à un tournant important de son avenir institutionnel : pour la première fois de son histoire, le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession, le pays est dans l’œil du cyclone djihadiste qui a fini de déstabiliser ses voisins et le pays s’apprête à entrer dans le cercle restreint des puissances pétrolières et gazières aiguisant les appétits de forces occultes et mercantilistes. Dès lors, ‘’ les sept sages’’ seront, comme toujours (c’est notre conviction profonde), dans «l’affirmation de l’Etat de droit» et tous doivent accepter leur décision en disant comme les Chrétiens, surtout en ces temps de Noel et de Saint Sylvestre, ‘’ Ainsi soit-il. Amen ‘’
Sankoun FATY
Colonel de Gendarmerie à la retraite Juriste-consultant,
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes
«S’attaquer aux obstacles contextuels à la participation des femmes au marché du travail au Sénégal» tel est le titre du résultat de recherches menées par un groupe de chercheurs, pour une appréciation efficace de l’accès des femmes à un travail décent. L’étude a mis en lumière les contraintes qui pèsent sur les femmes sur le marché du travail.
Des groupes de discussions, regroupant différentes catégories de participantes, a permis d’étudier les impacts de la gestion au quotidien des foyers sur le travail de femmes. Les critères d’appréciation d’un travail décent du point de vue des participantes, les impacts du travail de soins domestiques non rémunérés (garde des enfants surtout) sur l’emploi rémunéré des femmes ont également été pris en compte dans cette étude menée par un groupe de chercheurs sénégalais et organisée dans les régions de Dakar, Thiès et Saint-Louis.
Dans le rapport de synthèse des groupes de discussions, les chercheurs ont conclu que l’accès des femmes à un travail décent apparaît ainsi, comme un objectif que les politiques publiques devraient rendre prioritaire, au vu de l’importance du travail des femmes dans le contexte actuel. En effet, cette importance pour les femmes d’accéder à un emploi rémunérateur est un premier enseignement ressorti des groupes de discussions.
Toutefois, les participantes ne semblent pas donner au qualificatif « décent » toutes ses composantes. Les travailleuses du secteur formel, celles dans l’informel et celles évoluant dans le commerce électronique ne semblent pas être très exigeantes, du point de vue de toutes les composantes qui pourraient permettre de considérer leur travail comme décent.
Dans la discussion, il est apparu que s’il n’y a pas de normes sociales interdisant le travail des femmes, il existe encore plusieurs contraintes au travail des femmes, dont celles relatives au travail de soins domestiques non rémunérés, spécialement les tâches ménagères et la garde des enfants en bas âge. L’insécurité, les violences et les harcèlements sur le chemin du travail, mais aussi au travail sont également des contraintes sérieusement relevées dans les groupes de discussions. D’autres contraintes au travail des femmes sont relatives aux difficultés d’accès à l’électricité, à la cherté des factures d’électricité, à la cherté du coût d’accès à internet et de matériels informatiques (ordinateur, téléphone…).
La levée de ces contraintes pourrait favoriser un meilleur environnement pour le travail des femmes. Enfin, il est apparu que la pandémie du coronavirus a généralement eu des impacts négatifs sur le travail des femmes
LES FEMMES DU COFDEF PRONENT DES ELECTIONS APAISEES
A moins de deux mois de la Présidentielle de février 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) fait des démarches pour des élections apaisées.
A moins de deux mois de la Présidentielle de février 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) fait des démarches pour des élections apaisées.
En perspective de l’élection présidentielle 2024, le Collectif des femmes pour la défense de la famille (Cofdef) en synergie avec ses partenaires a organisé un forum pour inciter à la prise de mesures adéquates afin de garantir des élections, calmes, transparentes et crédibles. Cette rencontre tenue au Conseil départemental de Thiès a réuni les autorités administratives et locales, des jeunes, la société civile, les Ong, les leaders religieux des 3 départements de la région. L’objectif est d’amener tous les acteurs à comprendre le risque encouru et de prendre des décisions qui concourent à prévenir les violences électorales.
Pour sa part, le Collectif des femmes pour la défense de la famille, s’engage à s’impliquer dans tout le processus aussi bien au niveau des opérations qu'au niveau institutionnel. Abordant la question de l'instabilité dans certains pays voisins, la présidente du Collectif a rappelé que le Sénégal est une nation en construction avec des institutions crédibles. «Nous vivons dans une situation de crise où beaucoup de pays sont touchés. Il ne reste que quelques-uns dont le Sénégal qui tiennent. Au-delà des élections, quel que soit celui qui est élu, c'est un Sénégalais. Les hommes passent, les institutions restent et le Sénégal demeure», a déclaré Nafissatou Diop, avant d’inviter les femmes à jouer un rôle crucial dans ce processus.
PLUSIEURS ENFANTS PRIVES D'ETUDES A CAUSE DE LEUR HANDICAP
Le droit à l’éducation est un droit humain fondamental qui doit être garanti pour tous les enfants sans aucune discrimination. Mais à Kaffrine, plusieurs enfants seraient retenus dans les maisons par leurs parents parce qu'ils souffrent de handicap.
Le droit à l’éducation est un droit humain fondamental qui doit être garanti pour tous les enfants sans aucune discrimination. Mais à Kaffrine, plusieurs enfants seraient retenus dans les maisons par leurs parents parce qu'ils souffrent de handicap.
La situation des enfants souffrant d’un handicap inquiète beaucoup à Kaffrine. Plusieurs enfants seraient retenus dans les maisons par leurs parents parce qu'ils souffrent d’un handicap, notamment des malvoyants, ceux souffrant de handicaps moteur... Ce, alors que le Sénégal a ratifié la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées qui garantit le droit à l'éducation pour tous les enfants handicapés. Un phénomène que la présidente de l'association des handicapés de l'arrondissement de Katakel, Aïssatou Cissé, dénonce énergiquement.
Selon elle «ces enfants ne doivent pas être privés de ce droit fondamental à l'éducation». Elle appelle ainsi les parents à «établir pour ces enfants des actes de naissance et les inscrire à l'école pour qu'ils puissent étudier et réussir comme tous les autres enfants». Elle a, par ailleurs, rappelé que «des écoles pour non-voyants existent au Sénégal et certains y ont appris, ont réussi et travaillent dans l'administration et gagnent dignement leur vie».
Selon Aïssatou Cissé «le vrai handicap, ce n'est pas de ne pas voir ou d'être incapable de marcher mais le vrai handicap c'est dans la tête». Elle exhorte ainsi les parents et les autorités à agir pour sauver les nombreux enfants qui sont dans cette situation partout au Sénégal et en particulier à Kaffrine, pour leur épargner à l'avenir de faire la manche pour vivre.
GENERATION FOOT-DSC, DUEL DES ACADEMICIENS
L a 11ème journée de championnat est programmée demain dimanche 7 janvier et se jouera en un seul jour sur toutes les pelouses du Sénégal.
Le duel des «Académiciens» qui va opposer Dakar Sacré-Cœur à Génération foot sera en attraction lors de la cette 11ème journée prévue demain dimanche. Après avoir repris les commandes, lors de la précédente journée, le club dakarois aura à cœur de conforter son fauteuil. Il sera en déplacement sur la pelouse des Grenats, champion en titre et désireux de se dégager de la zone rouge. Pour la première fois toutes les rencontres ont été programmées en un seul jour.
L a 11ème journée de championnat est programmée demain dimanche 7 janvier et se jouera en un seul jour sur toutes les pelouses du Sénégal. Le duel des «extrêmes» entre Académiciens de Génération Foot (13e, 9 points) et ceux de Dakar SacréCœur sera en vedette au stade Lat Dior. Une rencontre qui sera cruciale pour les deux équipes. Après avoir repris la première place à Teungueth FC, les Académiciens dakarois vont tenter de préserver leur invincibilité et de conforter un peu plus leur première place lors de ce déplacement alors que les Grenats chercheront à décrocher les trois pour se dégager de la zone rouge.
Après son premier revers concédé en déplacement devant le Casa Sports, Teungueth FC (2e, 17 points) profitera de la réception de l’AS Pikine au Ngalandou Diouf, pour se relancer dans la course. Accrochés et ralentis par les Grenats à Alassane Djigo, les Pikinois (4e ; 16 points), auront pour leur part, un bon coup à jouer. Car, un succès leur permettra d’intégrer le podium ou même les propulser en tête du classement.
A la troisième place, le Jaraaf (3e, 16 points) effectue le déplacement sur la pelouse de Jamono de Fatick au stade Massène Sène. Les «Vert Blanc» qui convoitent la première place vont devoir carburer pour venir à bout des promus fatickois (11e, 9 points). Au sortir de deux défaites, l’équipe fatickoise est contrainte de réagir pour éviter de glisser dans la zone de relégation. Sur une bonne lancée, la Linguère de Saint Louis (5e ; 14pts) sera au stade Mawade Wade pour affronter l’US Gorée (7e, 13pts). Au coude à coude, après deux victoires, les trois points seront également très précieux pour les deux équipes. Puisqu’ils leur permettront d’accéder à la tête du peloton.
Au stade Amadou Barry, le Guédiawaye FC (6e, 13pts) fera face au Diambars de Saly (10ème, 9pts). De son côté, l’US Ouakam reçoit au stade municipal de Ngor, l’équipe de la Sonacos, première équipe non relégable (12ème, 9pts). Au bas du classement Casa Sports, (14e, 6pts), qui a pu relever la tête en signant sa première victoire devant Teungueth Fc effectuera le déplacement à Caroline Faye où il croisera le Stade de Mbour (9ème, 10pts).
PROGRAMME DIMANCHE 7 JANVIER 2024
Stade Ngalandou Diouf
16h30 : Teungueth FC-AS Pikine
Stade Massène Sène
16h30 : Jamono Fatick-Jaraaf
Stade Caroline Faye
16h30 : Stade de Mbour-Casa Sports
Stade Mawade Wade
16h30 : Linguère-US Gorée
Stade Lat Dior
16h30 : Génération Foot/Dakar Sacré Cœur
Sade Amadou Barry
16h30 : Guédiawaye FC/Diambars FC
Stade municipal de Ngor
16h30 : US Ouakam-Sonacos
L’ECONOMIE BLEUE EN EAUX TROUBLES
Pêche inn, surexploitation, demande croissante, mal gouvernance, subventions mal orientées, corruption, Réputées très poissonneuses, les côtes sénégalaises n’attirent plus.
Réputées très poissonneuses, les côtes sénégalaises n’attirent plus. Réunis à Saly (Mbour) les 16 et 17 décembre dans le cadre d’un atelier de renforcement de capacités des journalistes et communicants en appui au plaidoyer sur la pêche INN et la transparence dans le secteur de la pêche, les acteurs ont décrié la mal gouvernance de leur secteur. Une mauvaise gouvernance qui risque d’instaurer la famine dans les communautés côtières, déstructurer le tissu socioéconomique et compromettre les investissements à coup de milliards de l’Etat du Sénégal. En 2022, l’Etat a injecté 32 milliards 200 millions pour n’en tirer qu’un profit dee 4 milliards de FCFA. Organisé par l’Environnemental Justice Foundation (Ejf) en collaboration avec le Groupe recherche environnement et presse (Grep), l’atelier de Saly a permis aux acteurs de diagnostiquer sans complaisance les tares de la pêche Sénégalaise et formuler des recommandations.
Jadis très prisés par les Sénégalais, les poissons deviennent de plus en plus introuvables. Ce, à cause de la mal gouvernance, des subventions mal orientées et de l’émergence de l’industrie de poisson entre autres. Ce que confirme l’économiste des pêches, Moustapha Dème. « Quinze ans avant, 10% seulement de ces espèces démersales étaient exportées ». Aujourd’hui, tient-il à alerter ; « ces espèces sont fortement surexploitées, représentant à ce jour 70% des exportations Sénégalaises selon les dernières statistiques publiées ». Conséquence, on constate une indisponibilité de ces espèces nobles, fortement prisées par les Sénégalais sur le marché local.
BALANCE COMMERCIALE EN EFFRITEMENT
Pendant longtemps, le poisson était la première matière d’exportation mais aujourd’hui on note un effritement total. Ces espèces étaient de forte valeur commerciale (thiof, pageot, pagre, petit capitaine et rouget). Aujourd’hui, ce sont les espèces de faibles valeurs commerciales qui sont congelées et exportées dans le monde entier. Et ce, sans aucune forme de transformation ou de produits élaborés nécessitant la création de valeur ajoutée. Autrement dit, exit la transformation locale par la création d’emplois et par ricochet des richesses nationales. Vraisemblablement, la pêche est un secteur pourvoyeur d’emplois et génératrice de revenus, nécessitant un savoir-faire qui offrait à bon nombre de Sénégalais la possibilité de trouver la dépense quotidienne au niveau des post-captures de poisson, des embarcations, des marchés centraux et au niveau de la transformation artisanale. En clair, c’est un secteur refuge qui mérite une grande attention des pouvoirs publics pour garantir la sécurité alimentaire, la création d’emplois et par ricochet la rentrée de devises.
FAIBLES RECETTES PUBLIQUES TIREES
Pour s’en convaincre, le spécialiste fait une petite comparaison avec la Mauritanie. Rien qu’en 2022, l’Etat du Sénégal n’en a recouvré que 4 743 731 668 FCFA contre 89 538 814 432 FCFA en 2019. C’est dire que la Mauritanie gouverne mieux le secteur que le Sénégal. En termes de redevances tirées de la pêche en 2022, les permis de pêche contribués pour 152 150 000 FCFA ; les licences de pêche : 1 746 926 306 FCFA ; les redevances COSECPRO : 218 142 113 FCFA ; la contrepartie financière accord SEN/UE : 2 013 495 000 FCFA ; carte mareyeur : 39 430 000 FCFA ; la certification DPSP : 23 166 000 FCFA ; la certification DITP : 222 422 249 FCFA ; les amendes et les transactions : 328 000 000 FCFA. Le tout pour un montant global de 4 743 731 668 FCFA en 2022.
L’EFFICIENCE DES INVESTISSEMENTS MISE EN CAUSE
Jusqu’en 2005, la pêche sénégalaise était d’accès libre et allait pour le « moins bon », semble dire l’économiste des pêches. Car, le libre accès ou d’accès peu contrôlé aux pêcheries offrait à tout Sénégalais de fabriquer ou de se payer une pirogue pour exercer librement l’activité. Mais, à partir de 2006, l’Etat a introduit des permis de pêche d’un coût qu’il juge « faible ». Le coût de ces permis de pêche s’offre entre 5 000 à 25 000 FCFA selon la longueur de la pirogue. Et bon nombre de ces acteurs ne « s’acquittent même pas de leurs obligations », s’en désole l’expert. En termes clairs, ce cadre de gestion existe mais n’a d’efficience sur les pêcheries. Quant à la surcapacité et au surinvestissements dans les pêcheries en 2022, l’Etat dans un souci de soutien financier a mis en place des incitations fiscales, économiques et douanières pour favoriser l’accroissement de l’effort de pêche pour un montant global de 32 milliards 200 millions de FCFA, répartis comme suit: « Contribution financière directe annuelle à la pêche artisanale 8 milliards ; subvention directe pour l’achat de moteurs 1 milliard 900 millions ; subvention sur le carburant pêche 8 milliards ; détaxe filets de pêche 2 milliards ; exonérations fiscales sur intrants pêche et avantages fiscaux consentis aux entreprises exportatrices 12 milliards 200 millions », atteste l’expert, Moustapha Dème, qui affirme que des moyens conséquents ont été consentis dans ledit secteur sous forme d’équipements de pêche, de subventions de carburant, de subventions des moteurs et un certain nombre d’avantages à la pêche et aux exportations. Certes, « la pêche mérite d’être soutenue », admet-il ; mais les subventions doivent être bien « ciblées, orientées dans les fonctions de gestion, notamment au niveau de la surveillance, de la recherche, de la formation et du renforcement des capacités », conseille le chercheur.
CREATION D’EMPLOIS ET MOYENS D’EXISTENCE
Bien mis en difficultés, le secteur de la pêche reste pourtant un secteur pourvoyeur d’emplois. Selon les documents officiels, ledit secteur crée 600 000 emplois, soit 15 % de la population active. Sur 100 000 pêcheurs, près de 90% relèvent des seules pêcheries artisanales. A cela, des emplois connexes et périphériques sont estimés à près de 300 000 personnes. Sur la base du postulat qu’un travailleur actif sénégalais fait vivre en moyenne 5 personnes, on en déduit aisément que 2 millions d’individus tirent leurs moyens d’existence de la pêche.
CONTRIBUTION DU SECTEUR A L’ECONOMIE
L’apport de la pêche dans l’économie nationale en 2013 était de 159,6 milliards de FCFA. En 2016, il est chiffré ainsi répartis : Production : 93.9 milliards de FCFA ; mareyage : 23.7 milliards de FCFA ; transformation industrielle : 31.8 milliards de FCFA ; transformation artisanale : 9.8 milliards de FCFA ; recettes fiscales : 0.4 milliards de FCFA : le tout a généré une valeur ajoutée de 2,1% du Produit intérieur brut total. En 2016 la valeur ajoutée globale était de 241,6 milliards de F CFA répartis comme suit : 129,3 milliards pour capture ; 24,2 milliards pour la transformation ; 56 milliards pour la commercialisation ; 10,1 milliards pour vente de carburant ; 8,1 milliards pour la production de glace et la conservation de produits halieutiques ; 5,6 milliards pour le transport de produits halieutiques ; 8,3 milliards autres activités connexes. Le tout a donné pour contribution 3,2 % au Produit intérieur brut national. L’économiste en déduit ainsi une faible contribution de la transformation industrielle : congélation en l’état des produits pour exportation.
LES SENEGALAIS EN BAISSE DE PROTEINES
Cette surexploitation de la pêche aux conséquences nutritionnelles entraine une carence de protéines dans l’alimentation des Sénégalais. En effet, les pélagiques considérés comme la principale source d’accès à la protéine, les populations sénégalaises en pâtissent lourdement, puisqu’elles en consomment en moyenne « 15 kilogrammes en 2023, contre 29 kilogrammes en 2014 », s’en désole l’économiste des pêches. Ce qui entraine une insuffisance ou carence de protéines pour une saine alimentation.
RENTREE AVORTEE
Initialement prévue le mercredi 3 janvier dernier pour la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh, la reprise des activités pédagogiques en présentiel n’est pas encore effective pour les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad
Après six (6) mois de fermeture de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) à la suite des violentes manifestations de juin dernier liées à la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko, les étudiants devaient reprendre les cours en présentiel le mercredi 3 janvier dernier dans des sites externes comme le Cices. Toutefois, cette reprise n’a pas été effective à cause de la non-disponibilité des salles et des problèmes d’organisation.
Initialement prévue le mercredi 3 janvier dernier pour la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh, la reprise des activités pédagogiques en présentiel n’est pas encore effective pour les étudiants de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Alors que les autorités avaient décidé d’externaliser les cours au Cices, au Lycée Maurice Delafosse et à l’Institut islamique de Dakar, il est noté une non-disponibilité des sites externes. « Nous sommes une structure événementielle et 80% de notre budget proviennent de nos recettes d’exploitation. Si aujourd’hui, on veut accueillir les étudiants gratuitement, on va régler un problème dehors et créer un autre à l’intérieur de Cices. Nous avons déjà reçu les responsables de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar pour leur montrer l’espace disponible. Nous attendons leur retour pour nous faire part de leur expression de besoins. Et à partir de cette expression de besoins, le Cices va faire une cotation, c’est-à-dire la facturation pour leur dire que ce n’est pas gratuit. Et s’ils acceptent de payer, on ira vers la signature d’une convention entre les deux parties», a fait savoir le directeur général du Cices, Saliou Keita hier, jeudi 5 janvier lors d’une conférence de presse.
En effet, l’Ucad est fermée depuis six mois après les violentes manifestations ayant suivi la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko. Et pour permettre aux étudiants de maintenir une certaine continuité, les autorités avaient décidé de travailler sur des dispositifs alternatifs d’enseignement à distance. Les cours se poursuivaient donc en ligne malgré les conditions difficiles. Ce qui avait suscité beaucoup d’inquiétudes chez les étudiants et les enseignants.
Le 28 décembre dernier, le Doyen de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’Université Cheikh Anta Diop, Pr Alioune Badara Kandji a informé, dans un communiqué, que des séances de remédiation du second semestre se dérouleront du 3 janvier au 31 janvier 2024 dans les sites externes tels que le Cices, le lycée Maurice Delafosse, l’Institut islamique de Dakar. «Ces cours en présentiel sont des remédiations qui renforcent, pour le compte du second semestre 2022-2023, les enseignements synchrones et asynchrones déjà effectués et la mise en ligne des ressources pédagogiques dans les plateformes dédiées effectives depuis 2023», rapporte la note.
Il faut noter que l’annonce de la reprise des cours en présentiel dans des sites externes a fait beaucoup réagir les étudiants. Ces derniers étaient préoccupés par les problèmes de logements. Pour cause, beaucoup d’étudiants ne sont pas de Dakar et le campus social n’était pas encore ouvert.