Dans le cadre du projet EAF-Nansen, un séminaire de formation des formateurs sur l’approche écosystémique des pêches a été organisé à l’institut universitaire de pêche et d’aquaculture (iUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD). Une occasion pour les acteurs de faire un diagnostic du secteur de la pêche et un plaidoyer pour une intégration de l’approche écosystémique dans les politiques de pêche.
Le Directeur de l’Institut universitaire de Pêche et d’Aquaculture (IUPA) de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), Alassane Sarr, a présidé hier la cérémonie d’ouverture d’un séminaire de formation des formateurs sur l’approche écosystémique des pêches (AEP) et l’outil de suivi de la mise en œuvre de l’AEP (EAF-IMT) du projet EAF-Nansen. Dans son allocution, il a indiqué que « le secteur de la pêche est actuellement en crise. Cette crise traduit l’échec des politiques de gestion actuelle ». En effet, M. Sarr estime qu’il nous faut aller vers d’autres modes de gestion qui sont en phase avec les réalités actuelles.
Aussi, souligne-t-il que «cette approche écosystémique des pêches qui prend en compte différentes dimensions est l’une des solutions à la gestion des ressources halieutiques. Ce qu’ilfaut, c’est avoir une vision beaucoup plus large du problème en adoptant une méthode qui essaie de prendre en compte toutes les dimensions de la pêche. L’approche écosystémique de la pêche permet d’appliquer cette nouvelle méthode». Cependant, il pense que d’énormes progrès ont été notés dans le secteur de la pêche. «Malheureusement, l’approche sectorielle utilisée ne prend pas en compte toutes les dimensions de la question. Dès lors, il y a une nécessité de tenir compte des interactions et des interdépendances entre les multiples composantes de l’écosystème et de trouver un équilibre entre les avantages écologiques, économiques et sociaux», a-t-il dit.
Ainsi, cette formation de dix jours va permettre de soutenir les efforts des gouvernants pour le développement de la pêche dans les différents pays participants. Pour sa part, l’administrateur national de l’initiative pêche côtière de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Amadou Oumar Touré, a insisté sur l’approche écosystémique développée par l’agence onusienne. « L’approche écosystémique des pêches est un instrument qui permet de combiner la recherche, l’environnement, la biologie, l’écologie pour une gestion durable des pêches», a-t-il, indiqué. Selon lui, pour développer le secteur de la pêche et de l’aquaculture, les États peuvent s’inspirer de ces instruments développés par la FAO. «Une fois que ces outils sont maîtrisés, leur application sera beaucoup plus facilitée à travers leur intégration dans les politiques de développement des pêches de ces pays mais aussi les engagements que ces représentants des gouvernements auront avec les acteurs pour le développement de la pêche et de l’aquaculture», a-t-il relevé. La rencontre initiée par la FAO et l’Institut universitaire de pêche et d’aquaculture (IUPA) de l’Ucad réunit une trentaine d’enseignants-chercheurs et de spécialistes des pêches provenant de 13 pays africains.
«L'IA EST UN MONDE OU ON N’EST PAS OBLIGE D'ETRE UN PAYS DEVELOPPE POUR ETRE PERFORMANT»
Aissatou Jeanne Ndiaye, directrice des technologies de l'information au ministère de la communication, revient sur la politique de l'Etat en matière de numérique.
Propos recueillis par Mamadou Mbakhé nDiAYE |
Publication 15/09/2023
Rehaussant de sa présence la «Rentrée numérique», événement organisé tous les ans par le groupe Gainde 2000, la directrice de la Communication et des technologies de l’information du ministère éponyme est consciente manifestement de l'importance de l'intelligence artificielle. En effet, Aïssatou Jeanne NDiAYE est revenue, en marge de cette rencontre, dans cet entretien accordé à l'AS, sur la politique de l'Etat en matière de numérique. Elle reste optimiste mais lucide concernant l'iA surtout, soulignant notamment qu'elle est prenable pour un pays en voie de développement comme le Sénégal.
Qu’est-ce que l'Etat est en train de faire en matière d'intelligence artificielle ?
L'Etat a élaboré avec tout l'écosystème la stratégie de développement de l'Intelligence Artificielle (IA). Tous les points ont été soulevés aujourd'hui, notamment les défis de financement, première chose ; la deuxième chose, c’est les défis de données fiables mais aussi d'un écosystème de mise en œuvre. L'autre défi qui n'est pas ressorti forcément et qui est un défi important, c’est comment l'Etat va utiliser l’IA. Elle va être un catalyseur de notre économie, comment on va l'utiliser ? Les recommandations qui ont été faites pendant ces deux jours seront intégrées dans la stratégie, bien que dans la stratégie il y ait un axe qui lui consacre un point spécial : l'IA catalyseur du PSE.
Ce qui veut dire quoi ? Il faudrait qu’on forme nos décideurs, première chose. Deuxième chose, qu'on sensibilise sur l'importance et l'utilisation de cette technologie qui, normalement, permet de prendre des décisions et également qu'on puisse les utiliser sur des secteurs prioritaires. Comment les utiliser sur des secteurs prioritaires ? Et comment l'Etat est-il capable de mettre en collaboration et en coordination tout cet écosystème-là pour pouvoir produire des résultats ? Ça également c'est un point qui est important. C'est pourquoi on a mis en place cette stratégie tout en sachant que chacun de son côté était en train de faire quelque chose. Il y avait toujours des idées, des initiatives. L'Etat n’était pas le précurseur au niveau de l’IA. Mais eu égard à l’importance de son évolution, il était important que l’Etat, après avoir mis une stratégie sur les données personnelles, mette en place cette stratégie de l’IA pour qu'on puisse prendre tous les bénéfices qu'offre aujourd'hui l'IA.
Donc vous ne pensez pas que le Sénégal a accusé du retard par rapport à l’iA comme semblent le dire certains experts ?
Pas du tout. Nous avons la compétence. Nous avons des jeunes et nous avons des données. Qu'est-ce qui nous manque ? Juste une collaboration et un financement. C'est un monde où on n’est pas obligé d’être un pays développé. Il faudrait juste donner le tempo à un moment donné avec des feuilles de route très claires et échelonnées. C'est vrai que nous n'étions pas les premiers, les pionniers sur l’IA. Mais nous avons la chance de connaître les inconvénients et les avantages de l'IA. Donc on se met à un niveau où rapidement on prend la technologie telle qu’elle est et on essaie de l'intégrer. Après, on a un réel problème au Sénégal et c’est l’intelligence artificielle qui pourra le régler. C’est un problème de langage, de langue. Nous utilisons des langues de travail qui ne sont pas nos langues maternelles. Il faudrait faire la traduction. Il faut que l'IA permette à l'Etat d'intégrer tout le monde comme le veut le président Macky Sall.
Concrètement comment l’iA peut-elle aider le Sénégal pour son développement ?
Pour le moment, nous avons choisi trois axes. Je dis pour le moment parce qu’on va restituer et peut-être, les acteurs vont dire d’autres urgences. Mais les urgences que nous avons vues en corrélation avec la feuille de route que nous avons, c’est d'aller vers l'agriculture, les données spatiales et la mobilité urbaine. Et pour parler de la mobilité urbaine, il faut aller vers le ministère du Transport, avoir son accompagnement et son intérêt à le faire. Il faut savoir que le financement de l'IA coûte cher. Mais nous avons la chance d'être très créatifs et c'est dans cette créativité qu’on trouvera un moyen de savoir comment l'IA peut impacter nos vies et positivement.
L'un des défis du ministère en charge du numérique, c'est aussi la digitalisation de l’administration.Pouvez-vous revenir sur ce qui a été fait jusque-là ?
On a beaucoup de chantiers en cours. Il y a la digitalisation de l'Etat civil qui est en cours. Il y a aussi Sénégal numérique qui fait beaucoup de choses sur les services. C’est important de savoir qu'on est très avancé sur la digitalisation. Mais si on n’arrive pas à avoir un partage des données, d’avoir une plateforme d’inter opérabilité, si ça ne sert pas les usagers, ce n’est pas intéressant. On ne peut plus continuer à demander aux usagers des documents que l'Etat lui a déjà donnés. On ne peut pas continuer à leur demander des documents à fournir alors que c'est l'État qui leur donne ces documents-là. Ce qui important, c'est d'arriver à connaître les documents partageables dans l’administration. C'est ça qui est important dans la stratégie de données. Comment faire pour que ces données qui circulent dans l’administration, que les administrations elles-mêmes commencent à se les partager. Que l’État qui est le plus grand pourvoyeur de données puisse décider de l’utilisation efficace de ces données. L'ANSD le fait déjà mais elle recueille les informations au niveau des ministères et au niveau des citoyens. Il faut qu’elles soient d'abord de bonne qualité. La première chose à faire, c'est de renforcer les structures de l’administration pourvoyeuses de données. Il faut renforcer l'ANSD. Ce qui me permet aussi de parler de la question de l'éthique consubstantielle à l'utilisation de l'IA. C’est nous-mêmes qui utilisons l’IA. Donc nous devons être éthiques. Il faut qu'on puisse avoir une certaine souveraineté sur nos données. Comme l'Union Européenne a réussi à le faire, qu'on puisse dire aussi que ces données-là sont africaines. Qu'on puisse y avoir le choix. Mais aujourd'hui, si le droit à l'oubli dont on parle, c'est-à-dire qu'on publie une photo compromettante de quelqu'un, c'est la croix et la bannière pour qu'on l'efface. Si on avait une réglementation, normalement il serait facile d'avoir une procédure très simple pour dire par exemple à Google : voilà, cette photo a fait l'objet de polémique, merci de la supprimer. Mais jusqu'à présent, c'est difficile.
Tout le monde est d'accord que le numérique est la troisième révolution. Est-ce que l'Etat du Sénégal a pris la pleine mesure de ce bouleversement ?
Nous avons une bonne politique numérique qui prend en compte tous les aspects liés à ce secteur. Certains parlent du syndrome de la mise en œuvre des politiques. On est en train de mettre en œuvre. Mais entre les attentes de la population et le temps de l'administration, il y a toujours un décalage. Sur la stratégie SN20-25, nous sommes à 70% de réalisations.
Les compétences existent aussi, selon vous ?
Le Sénégal a des compétences. On n'a pas ce problème-là. On n'a pas de problèmes d'infrastructures, ça aussi c'est réglé. On a un problème de mise en cohérence, de mise en coordination. C'est pourquoi il faut que chacun puisse laisser une part de son pouvoir pour qu'on puisse travailler ensemble. Peut-être que c'est ce qu'on a réussi sur la stratégie des données et de l’IA. Il nous reste aujourd'hui le grand challenge dans l'exécution, que ces gens qui avaient des contributions pertinentes, qu'ils s'accordent à travailler tous ensemble
LÀ OÙ KARIM ET KHALIFA SONT CANDIDATS, SONKO DOIT VALABLEMENT L’ETRE
Babacar Diop, président du parti les Forces démocratiques du Sénégal (FDS)/Les Guelwars et candidat à la Présidentielle de 2024, a bouclé hier à notto Gouye Diama une tournée politique de 4 jours
Babacar Diop, Président du parti les Forces démocratiques du Sénégal (FDS)/Les Guelwars et candidat à la Présidentielle de 2024, a bouclé hier à notto Gouye Diama une tournée politique de 4 jours. il a tiré sur le candidat de BBY, estimant que le PM Amadou Bâ est l’alpha et l’oméga du Plan Sénégal émergent (PSE) qui a lamentablement échoué. Sur la question de la candidature, il a estimé que « là où Karim et Khalifa sont candidats, Sonko doit valablement l’être.»
Notto Gouye Diama, dans le département de Tivaouane, a été hier la dernière étape de la tournée politique de Dr Babacar Diop, président du parti les Forces démocratiques du Sénégal(FDS)/Les Guelwars et candidat à la Présidentielle de 2024. Il n’y est pas allé avec le dos de la cuillère pour «déshabiller» le PM Amadou Bâ, actuel premier du Sénégal, qu’il a peint sous les traits de candidat des lobbies.
Justement sur la question de la candidature, il estime qu’il n’appartient pas au Président Macky Sall de choisir les candidats. Sur ce même registre, il est d’avis qu’Ousmane Sonko doit être libéré ; et là où Karim et Khalifa sont candidats, il peut bien l’être valablement. « Amadou Bâ a été l’inspirateur du Plan Sénégal émergent (PSE). Aujourd’hui, si nous faisons le bilan du PSE, on peut en conclure que cela est un échec. Le PSE est une catastrophe morale. D’ailleurs, c’est ce qui justifie l’émigration clandestine, ce suicide collectif, à l’origine des milliers de jeunes qui meurent en pleine mer. Amadou Bâ estle candidat de la mafia politico-affairiste. Il est le candidat de la corruption, de la prévarication, de la concussion, de la soumission du pays aux intérêts étrangers», signale-t-il.
Dr Babacar Diop est d’avis que le peuple sénégalais doit se tenir debout et aspirer au changement. «Nous ne l’accepterons pas. Aujourd’hui, les élites, les médias corrompus, les pseudo-analystes corrompus de ce pays se sont arrangés pour nous l’imposer. Pour la prochaine Présidentielle, il s’agit moins d’élire un Président que de voter pour un projet de changement pour une alternative démocratique et sociale», confie-t-il.
D’après lui, le candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar est au cœur des politiques économiques désastreuses, l’alpha et l’oméga du Plan Sénégal Emergent (PSE), d’abord en tant de ministre des Finances, puis en tant que Chef du gouvernement, et toutes ses politiques sont marqués par des échecs cuisants. Dr Babacar Diop note que son parti politique FDS/Les Guelwaars incarne le changement. «Nous refusons donc la continuité et la soumission aux intérêts étrangers que Macky Sall veut nous imposer», martèle-t-il.
D’ailleurs pour l’obstacle du parrainage, le leader des Guelwars et non moins Maire de Thiès ne montre aucune inquiétude. Selon lui, là où certains candidats se sont contentés des médias, il a pris l’option d’aller à l’intérieur du pays. Et dans ce cadre, il a déjà visité 7 régions et partout, il a mis en place un dispositif pour recueillir les parrainages et l’objectif est d’en engranger 100 000. A Ngaye Mékhé, lieu par excellence de l’artisanat, «un secteur vital, porteur d’emplois et de croissance», où se meuvent un nombre important d’hommes et de familles. S’il est élu président de la République, il promet de le moderniser avec des investissements conséquents, pour promouvoir le modèle Ngaye Mékhé à la dimension du modèle marocain. Le secteur de la pêche n’est pas en reste et selon Dr Babacar Diop, c’est la situation de crise qu’il traverse aujourd’hui, qui est à l’origine du drame de Fasse Boye. C’est ainsi, qu’il a projeté, une fois élu au soir du 25 février 2024, de jeter un nouveau regard sur les accords de pêche, pour mieux protéger la pêche artisanale. En ce qui concerne la production horticole, Dr Babacar Diop a exprimé l’ambition de faire de la zone des Niayes, la capitale du maraîchage. Pour lui, c’est bien possible vu les énormes potentialités de la zone dans ce domaine et qui dispose de pas moins de 1 500 ha de terres. L’eau étant l’intrant majeur pour atteindre cet objectif, il compte mettre en place un programme spécial eau, pour mettre la ressource à la disposition des acteurs, et en quantité suffisante. Et pour mieux protéger le secteur, il a inscrit sur ses tablettes la mise à disposition de chambres froides, de magasins de stockage, pour faire véritablement de la zone des Niayes le grenier du Sénégal et même de l’Afrique.
L’EDUCATION ET L’EMIGRATION IRREGULIERE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les parutions de ce vendredi 15 Septembre 2023 évoquent des craintes d’une perturbation de l’école par la tenue de l’élection présidentielle et l’émigration irrégulière caractérisée par des départs massifs
Dakar, 15 sept (APS) – Les craintes d’une perturbation de l’école par la tenue de l’élection présidentielle et l’émigration irrégulière caractérisée par des départs massifs sont les sujets mis en exergue par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
»Année scolaire et élections, scepticisme chez les acteurs’’, note WalfQuotidien, qui souligne que »les acteurs de l’éducation affichent leur inquiétude sur la situation de l’école par rapport à la tenue de l’élection présidentielle de 2024 ».
La publication signale que »la coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (COSYDEP), dans le cadre de la 5ème édition de sa campagne dénommée ‘nos vacances pour l’école’ , a organisé jeudi une table ronde autour de la situation de l’école dans une année électorale’’.
Selon le journal, il s’agissait de réfléchir sur des solutions afin d’anticiper les crises qui pourraient affecter le secteur de l’éducation lors de cette année marquée par la tenue de l’élection présidentielle.
L’Info parle de ‘’lourdes menaces sur la prochaine année scolaire’’.
‘’Les acteurs de l’éducation, parents d’élèves, entre autres, sont inquiets par rapport à l’année scolaire 2023-2024’’, note le journal, qui souligne qu’en rapport avec la COSYDEP, ils ont organisé une réflexion sur des solutions pour faire face aux crises.
L’AS livre ‘’la recette des acteurs » de l’éducation. »Ils appellent les acteurs politiques à la responsabilité en épargnant les enfants du jeu politique. Ils demandent aux autorités de corriger les formes d’organisation des acteurs éducatifs ou encore aux hommes politiques de faire preuve de responsabilité’’, rapporte le journal.
A propos du secteur éducatif, Le Soleil annonce ‘’une généralisation’’ des langues nationales à l’école primaire.
A cet effet, note le journal, l’Inspection d’académie de Diourbel a abrité jeudi la cérémonie de clôture de la 48ème édition de la Semaine nationale de l’alphabétisation. Une occasion pour les autorités étatiques de décliner les ambitions et perspectives du Gouvernement pour la promotion des langues nationales à l’école.
L’émigration irrégulière est en exergue dans la presse quotidienne avec les vagues de départs et de rapatriements de migrants qui se multiplient ces derniers jours.
»Arrivée massive de pirogues parties du Sénégal en Espagne, des chiffres inquiétants », affiche Libération qui indique qu’entre le 4 et le 14 septembre 2023, »17 pirogues, parties du Sénégal, ont accosté en Espagne’’. ‘’Les embarcations transportaient 1712 passagers dont 25 femmes et 5 mineurs’’, écrit le journal.
L’Observateur s’est intéressé aux conditions difficiles des migrants en donnant la parole au président de la Fédération des associations africaines des îles Canaries, Mame Cheikh Mbaye.
Amadou Ba - Abdoulaye Daouda Diallo
Abdoulaye Daouda Diallo est-il revenu à de meilleurs sentiments ? Même si rien n’a encore filtré des médiations entamées par les marabouts Thierno Samassa, Thierno Madani et la famille de Madina Gounass ou de Harouna Dia, tout indique qu’il est dans de bonnes dispositions. Tout de même hier, le président du Cese et son frère ennemi Amadou Ba se sont retrouvés au King Fahd, lors de la réception du prix mondial sur les finances islamiques dont le Président Macky Sall est le lauréat. Ils étaient côte à côte. Mais l’image montre qu’il y a une césure réelle entre les deux hommes. En tout cas, les médiateurs ont clairement fait comprendre aux belligérants que s’ils ne se retrouvaient pas, un deuxième tour synonyme de défaite serait inévitable. Ce qui risque d’être fort préjudiciable à la coalition Benno Bokk Yaakaar.
120h de grève des travailleurs des Collectivités Territoriales
L’intersyndicale des travailleurs des Collectivités Territoriales poursuit son mouvement d’humeur. Frustrés par le mutisme du gouvernement par rapport à leur plateforme revendicative, ils ont décrété un mot d’ordre de grève de 120 heures à compter de lundi prochain pour exiger de meilleures conditions de vie et la révision à la hausse de leurs salaires. Pour ces travailleurs, le gouvernement, beaucoup plus préoccupé par son agenda politique relatif à l’élection présidentielle de 2024, adopte une posture regrettable et irresponsable, qui pourrit la situation et inquiète sérieusement les populations, surtout à l'approche de l'ouverture prochaine de l'année scolaire 2023- 2024. Les travailleurs se disent plus que déterminés à maintenir leur agenda social face au mépris du gouvernement. Il ne semble accorder aucun intérêt aux préoccupations et besoins des populations qui souffrent des désagréments causés par ce mouvement de grève sur l'ensemble du territoire national, regrettent les syndicalistes. Une marche nationale est envisagée incessamment, selon les syndicalistes.
Grogne des directeurs d’école
Un nombre de directeurs d’école attendent leurs affectations avec des mesures d’accompagnement. Regroupés autour d’un collectif, leur porte-parole Adama Ndiaye a déploré les lenteurs administratives. Il alerte le ministre de l’Éducation nationale, Cheikh Oumar Hanne, afin qu’il intervienne pour décanter la situation.
Récital de Coran pour Djibo Ka
famille et les amis ont commémoré hier le 6e anniversaire de la disparition de l’ancien ministre Djibo Ka. Le défunt leader de l’Union pour le renouveau démocratique (URD) a été rappelé à Dieu le 14 avril 2017 à Dakar. La famille Ka a organisé une séance de récital de Coran à son domicile. Des anciens de l’Urd dont Oumar Seck, Amidou Mbaye ont tenu à être présents à la cérémonie pour réitérer les excellentes relations qu’ils entretenaient avec Djibo Ka.
250 migrants sénégalais sauvés par la marine marocaine
Au moins 250 migrants sénégalais qui tentaient de rallier l’Espagne à bord de trois pirogues ont été secourus jeudi au large du Maroc par la marine royale marocaine, a appris l’Aps de source diplomatique. Deux blessés figurent parmi ces candidats à l’émigration en provenance du Sénégal. Ils ont été évacués au centre hospitalier de Dakhla, une localité du sud marocain. Les rescapés de cette traversée en mer ont été logés dans les centres d’accueil et d’hébergement de Tawarta à Dakhla et celui de Bit-Guindouz, a indiqué la source. Elle fait savoir que la dernière arrivée de pirogues de migrants en provenance du Sénégal remontait au 21 août dernier. Le Consul général du Sénégal à Dakhla assure avoir pris les dispositions pour porter assistance et protection à ses compatriotes en attendant leur rapatriement. A noter par ailleurs qu’un convoi de 136 personnes dont 5 femmes qui a quitté le Sénégal est arrivé à Tenerife.
Le PS soutient Amadou Ba
Le secrétariat exécutif national (SEN) du Parti socialiste a tenu hier sa 89e réunion sous la présidence d’Aminata Mbengue Ndiaye à la maison du Parti socialiste Léopold Sédar Senghor, à Colobane. Cette rencontre élargie aux députés et hauts conseillers territoriaux a porté sur la vie politique nationale et les perspectives politiques et électorales. La rencontre s’est bien déroulée et aucune voix discordante n’a été notée par rapport au choix d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar à la Présidentielle de 2024. Les socialistes ont réitéré leur ancrage dans BBY, saluant la démarche participative ayant abouti au choix du candidat Amadou Ba. Pour les verts de Colobane, il s’agit d’un choix cohérent parce qu’adossé à des valeurs et des principes démocratiques clairs. Le bureau politique du PS va engager sa base à porter et promouvoir cette candidature unique de Bby. Le bureau politique élargi aux Secrétaires généraux de coordination socialistes se réunira samedi.
Les 37 jeunes de Khossanto libres
Il y a eu un dénouement heureux dans l’affaire Khossanto. Les 37 jeunes arrêtés lors des affrontements entre la population de Khossanto et les forces de défense et de sécurité qui avaient causé 02 morts ont été libérés hier. Ces derniers ont retrouvé leurs familles respectives à la suite de négociations entre les autorités et les populations locales lors de la visite du ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Diome. D’après Dakaractu, le maire de la commune de Khossanto, Mamady Cissokho, a également usé de ses relations et plaidé pour leur libération. La famille éplorée a décidé de renoncer à sa plainte et de s’en remettre au Bon Dieu
Lutte contre la déperdition scolaire
Dans le cadre de sa croisade contre la déperdition scolaire et la promotion du culte de l’excellence, la Direction de la protection judiciaire et sociale (Dpjs) a organisé une cérémonie de remise de prix aux meilleurs élèves issus des services de formation de la région de Dakar. Ainsi 159 élèves issus de 10 services dont ceux de l’Aemo, des centres de sauvegarde, du centre polyvalent de Thiaroye, ont été primés. D'ailleurs, parmi ces lauréats, il y a ceux de la formation professionnelle. Une occasion par la représentante du Directeur de la Djps, Fatou Ndiaye Camara chef du service de la protection sociale, d’appeler à une mobilisation communautaire pour l’éducation des enfants qui constituent l’avenir de demain.
Grève à l’université privée de Mbao
Les étudiants de l’université privée Cheikh Ahmadou Bamba de Mbao ont décrété une grève de 72 heures renouvelable. Ces étudiants orientés par l’Etat dans cet établissement réclament de meilleures conditions d’apprentissage, le paiement de leurs bourses, le renforcement de l’université en matériel pour les travaux pratiques.
Le RUR derrière Amadou Ba
Le Réseau des Universitaires Républicains (RUR) adhère entièrement au choix porté sur Amadou Ba et adresse ses chaleureuses félicitations au Premier ministre, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Pour Pr Moussa Baldé et Cie, il s’agit d’un choix de la continuité des projets et réalisation du PSE, dont il est un des grands artisans. A cet effet, ces universitaires invitent tous les prétendants à se retrouver autour du président de la coalition pour la victoire éclatante au premier tour du candidat Amadou Ba. A les en croire, cette victoire espérée sera le triomphe de toute une équipe pour continuer de travailler pour notre cher Sénégal. Le Rur va soutenir toutes les initiatives du candidat Amadou Ba pour faciliter sa victoire. Le réseau promet d’apporter son concours au niveau de la réflexion stratégique, mais aussi en termes de mobilisation sur le terrain. Au regard de la résilience de notre économie, les enjeux de sécurité internationale, ils invitent tous les militants et sympathisants à soutenir cette candidature pour la poursuite des idéaux du Sénégal émergent.
Le PDS chez l’ambassadeur du Maroc au Sénégal
Une délégation du PDS s’est rendue le 14 septembre dernier à l’ambassade du Maroc au Sénégal. Au nom du Président Abdoulaye Wade, de Karim Wade et de tous les militants du parti libéral, la délégation a exprimé sa solidarité et a présenté ses sincères condoléances au roi Mohammed VI, aux familles des victimes et à tout le peuple marocain à la suite du tremblement de terre qui a secoué le Maroc. Les libéraux ont rappelé dans la foulée les liens fraternels séculaires qui lient les deux peuples mais également ceux qui unissent le Président Wade et Karim Wade avec les autorités marocaines. Selon les libéraux, l’ambassadeur, après être revenu sur les événements tragiques qui se sont déroulés dans son pays, s’est dit réconforté par la vague de solidarité et de compassion manifestée par le peuple sénégalais dans toutes ses composantes. Il a, à son tour, lit-on toujours dans le communiqué du PDS, magnifié les relations entre les deux pays sans oublier de transmettre ses salutations au président Wade. Il a, par la suite, échangé au téléphone avec Karim Wade qui lui a promis une visite dès son retour à Dakar, note-t-on.
565 sections et 59 fédérations du Pds installées
Restons toujours avec le PDS qui poursuit ses opérations de remobilisation des militants un peu partout dans le pays. Selon nos informations, à la date du 11 septembre dernier, les équipes chargées de procéder au renouvellement ont décompté 565 sections et 59 fédérations déjà installées. Les superviseurs et commissaires politiques ont ainsi été félicités par la direction du parti pour leur rigueur dans la gestion de ces opérations fondamentales pour les prochaines étapes électorales et notamment dans leur entreprise de conquête du pouvoir le 25 février 2024.
Macky Sall à la 78e AG des Nations unies
Le président de la République Macky Sall va prendre part à la 78e assemblée générale des Nations unies qui se tiendra à New York du 17 au 23 septembre 2023. Le Président Macky Sall va quitter Dakar le dimanche pour New-York. Le thème de cette 78e session est : « Rétablir la confiance et raviver la solidarité; accélérer l’action menée pour réaliser le programme 2030 et ses Objectifs de développement durable en faveur de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité pour tous».
Le maire Jean Baptiste Diouf en tournée en Europe
Alors que le bureau politique du parti socialiste se réunira samedi prochain pour se pencher sur la situation politique, le maire socialiste de Grand Dakar, Jean Baptiste Diouf est en tournée politique. Après avoir visité quelques localités à l’intérieur du pays, l’édile de Grand Dakar qui était pour un candidat socialiste au sein de Benno Bokk Yaakaar a entamé depuis hier une tournée dans la diaspora. Candidat à la Présidentielle, M. Diouf va à la rencontre de ses sympathisants en France, en Espagne et en Italie pour échanger sur sa candidature à l’élection présidentielle 2024 et sa vision pour le Sénégal.
HAROUNA DIA EN SAPEUR POMPIER DE BBY
Eteindre le feu qui couve au sein de l’Alliance pour la République depuis le choix d'Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar : c’est la mission que s’est assignée Harouna Dia, le milliardaire sénégalais établi au Burkina
Eteindre le feu qui couve au sein de l’Alliance pour la République (APR) depuis le choix de Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar (BBY) : c’est la mission que s’est assignée Harouna Dia, le milliardaire sénégalais établi au Burkina Faso. Après sa décision de voter pour l’actuel Premier ministre, actée, mercredi, celui qu’on qualifie de «Moro Naba» a décidé de s’investir pour ramener Abdoulaye Daouda Diallo, Aly Ngouille Ndiaye et Mameboye Diao à la maison. Mission impossible ou presque
«Arrêtez la bataille des clivages ! Je ne suis pas un acteur politique. Je suis un acteur de développement». Ces mots auraient été tenus par Harouna Dia, en marge d’une réunion tenue par ses proches chez son frère, Daouda Dia, non moins Premier questeur de l’Assemblée nationale, jusque tard dans la soirée du mercredi 13 septembre.
Selon des sources dignes de foi qui ont pris langue avec Sud Quotidien suite à sa UNE d’hier, jeudi 14 septembre, le milliardaire qui faisait partie des principaux bailleurs de la campagne du président Macky Sall lors de la Présidentielle de 2012, a décidé de prendre son bâton de pèlerin pour éteindre les tensions qui couvent au sein de l’Alliance pour la République (APR) afin d’éviter son implosion.
CONVAINCRE ABDOULAYE DAOUDA DIALLO
La première mission qui semble la plus difficile, c’est de convaincre Abdoulaye Daouda Diallo. “Pour Harouna (Dia), plusieurs candidats de l’APR pourraient déboucher sur un deuxième tour qui nous sera fatal. Par conséquent, on doit se battre pour l’éviter. Et l’éviter, c’est raisonner tout le monde à accepter le choix du Président Sall afin qu’on puisse poursuivre la mission déjà amorcée depuis 2008”, confient des sources ayant pris part à la rencontre. Selon ces mêmes sources, Harouna Dia a convaincu ses propres partisans d’accepter le choix du président de la République de se mettre derrière Amadou Bâ, candidat choisi par Macky Sall pour diriger la coalition Benno Bokk Yaakar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024. «Nous avons fini tard notre réunion. Par la suite, nous l’avons appelé pour l’informer. Il a été sans équivoque. Nous allons rejoindre la volonté exprimée par le Président Sall et soutenir sans réserve le Premier ministre Amadou Bâ», confie un témoin ayant pris part à la rencontre. Et d’ajouter, «la seule préoccupation de Harouna (Dia) est la préservation de l’unité. C’est pourquoi, il va s’investir pour ramener Abdoulaye Daouda Diallo dans les rangs. D’ailleurs, il est le seul à pouvoir le faire»
Mieux, fait-il remarquer, la nouvelle dynamique entreprise par le “Moro Naba” de soutenir le candidat de Benno, devrait infléchir la position de ADD, qui peine à comprendre le choix de Macky Sall, que certains de ses proches voient d’ailleurs comme de la “haute trahison”.
ALY NGOUILLE NDIAYE PUIS MAME BOYE DIAO
Toutefois, selon plusieurs sources, si Abdoulaye Daouda Diallo pourrait céder face à la forte pression maraboutique (les Khalfies de Madina Gounass et de la famille Omarienne), sans occulter son soutien de toujours, Harouna Dia, depuis que l’APR a été portée sur les fonts baptismaux, Aly Ngouille Ndiaye reste une équation insoluble. Ou presque. Selon plusieurs indiscrétions, même si le maire de Linguère venait à renoncer à se présenter pour éviter un éventuel second tour, il ne s’alignera pas derrière Amadou Ba. Une hypothèse assez paradoxale pour quelqu’un qui se voit dans la peau d’un président de la République. Quid de El Hadji Mamadou Diao qui a déjà déclaré sa candidature qui a eu comme conséquence immédiate son limogeage de la Direction Générale de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC)? Lui aussi, Harouna Dia pourrait le “câbler” pour arrondir les angles. “Écoutez,rien n’est encore perdu. Mameboye fait partie des jeunes cadres qui ont toujours accompagné le Président Macky Sall. D’ailleurs, il l’a même dit lors de son face à face avec les médias. Nous estimons qu’il a commis quelques erreurs. C’est pourquoi, Harouna (Dia) envisage aussi de lui parler. Nous sommes dans l’addition et non dans la soustraction. On ne sait jamais ce que fera cette masse silencieuse. Par conséquent, Harouna (Dia) qui fait office aujourd’hui de “sage” au sein du Parti, qui n’attend plus rien de personne et ne doit rien non plus à personne, au contraire, va essayer de réunir toute la famille. Nous sommes une famille. Le doyen Mbaye Ndiaye l’a dit hier, (émission Faram Facce-Ndlr). Le candidat de Benno (Amadou Ba- Ndlr) l’a confirmé dans son interview avec Le Soleil. Par conséquent, nous devons pouvoir nous parler, quelles que soient nos divergences”, martèle sans discontinuer, notre interlocuteur, visiblement convaincu que Harouna Dia sera capable de réaliser une telle mission qui ressemble pourtant à relever des douze travaux d’hercule. Alors wait et see !
«EPARGNER NOTRE ECOLE DES JEUX D’ACTEURS POLITIQUES»
Cheikh Mbow : Nous avons organisé une table ronde qu’on a dénommée « Regards croisés d’experts sur l’éducation en contexte de crise » parce que tout simplement nous sommes persuadés que quand on doit parler de l’éducation, nous devons apprendre à écouter
Nous avons organisé une table ronde qu’on a dénommée « Regards croisés d’experts sur l’éducation en contexte de crise » parce que tout simplement nous sommes persuadés que quand on doit parler de l’éducation, nous devons apprendre à écouter les autres, à faire en sorte que d’autres domaines puissent braquer leur regard sur le système éducatif. C’est ça qui nous permet de pouvoir trouver des solutions profondes parce qu’elles vont être globales. Elles vont tenir compte des dimensions de droit, d’économie, d’environnement, de législation etc. Dix domaines ont été invités. Douze experts sont prononcés et nous pensons que nous avons bien fait d’avoir croisé les regards autour du système éducatif. Ce qui est ressortie de ces échanges, c’est que nous devons avoir un système éducatif qui devienne l’affaire de tous. Deuxième leçon que nous avons tirée, c’est que l’éducation devrait être une source de résolution des problèmes auxquelles la société est confrontée.
Il peut y avoir des crises, économique, crise environnementale, crise climatique, crise politique, crise des valeurs. Toutes ces crises vont évidemment impactés l’école mais espèrent trouver des solutions à partir de l’école. Ce que nous avons retenu, c’est d’avoir un système éducatif qui soit plus résilient, qui puisse exister et qui puisse se préserver même quand il y a les situations de crise et ça pour nous, c’est un élément essentiel en termes d’environnement des apprentissages. On a rappelé qu’il y a des défis récurrents, qui sont là depuis des années liés à des déficits en enseignants, en salles de classes. L’éducation, c’est un droit et tous les enfants de ce pays, qu’ils soient filles, garçons, handicapés ou pas dans la profondeur du pays méritent de bénéficier du droit à l’éducation. (…) Nous allons vers une année électorale, et nous sommes conscients que le premier trimestre de l’année scolaire qui commence (octobre, novembre, décembre) est un trimestre où on peut vivre des turbulences liées à l’exercice de parrainage, de candidature. Le deuxième trimestre (janvier, février, mars), c’est le trimestre de l’élection. Ça aussi, l’histoire a montré cette relation malheureuse qui a existé entre les joutes électorales et le fonctionnement normal de nos écoles. Le troisième trimestre post élection (avril, mai, juin), c’est aussi des moments qui pourraient avoir des ruptures. Nous voudrions que notre école puisse être épargnée des jeux d’acteurs, que les militants de tous bords puissent se lever pour protéger l’école des jeux d’acteurs, pour veiller à ce que nos enfants ne soient pas utilisés autrement»
DES EXPERTS FONT LE DIAGNOSTIC ET LIVRENT LA RECETTE
Philosophes, professeurs d’universités, acteurs de la protection sociale, juristes, économistes dégagent des pistes d’actions préventives et curatives, pour garantir le fonctionnement normal des lieux d’éducation et de formation, dans un contexte de crise
Dans le cadre de sa campagne «Nos vacances pour l’école», la Cosydep a organisé hier, jeudi 14 septembre, une table ronde autour du thème «L’éducation en contexte de crises : Regards croisés d’experts externes». Philosophes, professeurs d’universités, acteurs de la protection sociale, juristes, environnementalistes, économistes, entre autres, ont indiqué des pistes d’actions préventives et curatives, en vue de garantir le fonctionnement normal des lieux d’éducation et de formation, dans un contexte de crises multiformes. Alors que le Sénégal s’achemine vers une élection présidentielle, le directeur exécutif de la Cosydep, Cheikh Mbow a invité les acteurs politiques à épargner l’école pour qu’on ait une année scolaire apaisée.
Qu’il s’agisse de pandémie, de changements climatiques ou encore d’instabilités politiques, les crises ont des effets néfastes sur les systèmes éducatifs : interruption d’apprentissages, réduction du filet de protection des enfants, amplification des inégalités, entre autres. C’est ce qui motive l’organisation par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation (Cosydep) d’une table ronde sur le thème « L’éducation en contexte de crises : Regards croisés d’experts externes » hier, jeudi 14 septembre.
L’objectif est de réfléchir sur les crises actuelles et d’anticiper les étapes à venir afin de repenser une politique scolaire qui répondrait à une situation de crise. Pour l’historien Pr Mbaye Thiam, on n’enseigne pas en situation de crise. « Au Sénégal, on est en train de nous forcer à croire qu’on peut étudier en situation de crise mais ce n’est pas vrai. Donc, il faut déconstruire cette tentative d’inventer derrière des objectifs plus ou moins idéologiques, politiques. Les concepts de crise endémique, cyclique semblent être la norme dans notre société aujourd’hui au point que les militants de l’école, après avoir connu 40 jours de grève, disent : on sauve l’année scolaire mais une année scolaire, on ne la sauve pas, on l’a conduite parce qu’on ne l’a pas paramétrée par hasard », a-t-il fait savoir.
L’historien souligne que c’est le système même qui détermine « de manière endogène » les situations de crise. « Ce sont les acteurs du système qui instruisent la politique de crise à l’intérieur du système », a soutenu Pr Mbaye Thiam.
L’historien qui pointe du doigt les acteurs, leur forme d’organisation et leur mode de fonctionnement qui sont devenues « acceptables » dans le système éducatif, poursuit : « Pourquoi on veut faire entrer dans la tête des sénégalais qu’en année électorale, il faut qu’il y ait grève scolaire ? Pourquoi dans ce pays, on aurait peur de nous interroger sur l’impact de nos convictions socio religieuses dans le fonctionnement du calendrier scolaire ? Ce n’est pas normal que les gens ne vont pas à l’école. On est le seul pays au monde qui respecte scrupuleusement les fêtes du calendrier chrétien et les fêtes du calendrier musulman ».
«ENSEIGNER DANS LES LANGUES DU TERROIR»
Allant plus loin même, Pr Mbaye Thiam pense qu’il faut « inventer » l’école sénégalaise. « Il n’y a pas d’école sénégalaise. Ce qu’on a, ce sont des résidus de l’école de Jules Ferry plus ou moins tropicalisée. Ma conviction intime est que tant qu’on n’enseignera pas dans les langues du terroir, on n’a pas notre école nationale parce que l’école est d’abord d’extraction historique et culturelle », a-t-il indiqué. Sur l’introduction et l’enseignement en langues locales au Sénégal, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, Pr Abdou Salam Sall embouche la même trompette que le Pr Mbaye Thiam.
Selon lui, il faut commencer l’éducation par la langue du terroir de l’enfant pourle développement des sciences et de la technologie dans l’éducation. « Si on veut que nos enfants soient de bons scientifiques, on commence l’éducation parla langue du terroir pour deux raisons : il y a un capital qu’on a à la maison qu’on doit transposer à l’école mais surtout nos langues utilisent deux systèmes de numération, la base 5 et 10 alors que le système francophone n’utilise qu’une seule base, 10», a-t-il souligné.
A l’en croire, « l’expérience prouve que les enfants qui ont fait l’éducation à partir de leur langue de terroir, sont meilleurs non seulement en sciences même en français ». Toujours, pour le développement des sciences et de la technologie dans l’éducation, l’ancien recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar formule d’autres recommandations. «Il faut qu’à tous les niveaux qu’on ait des enseignants des sciences qualifiés. Dès lors qu’on n’a pas des enseignants qualifiés, il faut rencontrer les capacités des enseignants qui sont dans le système. On peut les former. Il faut rendre disponible sur le web les enseignements de toutes les sciences notamment des mathématiques», a fait savoir Pr Abdou Salam Sall.
«L’ETAT EST RESPONSABLE DE LA MISE EN ŒUVRE DU DROIT A L’EDUCATION»
Pour sa part, Pr Amsatou Sidibé, professeur de droit agrégée des universités, l’Etat, la famille et la société civile doivent jouer chacun son rôle pour assurer le droit à l’éducation à l’enfant. « Il faut que l’Etat soit conscient qu’il est le principal responsable et qu’il est redevable. On ne peut pas avoir une éducation de qualité lorsque dans la famille même, on n’est pas suffisamment outillés pour assurer l’éducation de l’enfant. L’enfant naît dans la famille, grandit dans la famille donc l’éducation de base dans la famille est fondamentale », a fait savoir Pr Amsatou Sidibé. Elle ajoute que « le secteur privé doit mettre la main à la pâte par les moyens dont il dispose pour aider les familles, l’école et l’université ». En ce qui concerne la société civile, Pr Amsatou Sow Sidibé souligne qu’elle doit observer et mettre le doigt sur la situation et dénoncer. « La société civile doit être armée pour dire non à toute cette violation du droit à l’éducation », a-t-elle dit.
Selon la Cosydep, les recommandations issues de la table ronde feront l’objet d’un rapport de synthèse qui sera diffusé auprès des décideurs et de tous ceux qui sont intéressés par le suivi. Parmi ces recommandations, il y a aussi la mobilisation des ressources et la protection sociale.
AMADOU BA FACE AU DEFI D’UNE CANDIDATURE DE LA CONTINUITE OU DE LA RUPTURE
Le chemin de l’actuel Premier ministre vers cette élection risque d’être tout sauf un long fleuve tranquille malgré la bénédiction du patron
Le Premier ministre Amadou Ba qui a été désigné candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) et de la grande majorité présidentielle à l’élection du 25 février prochain, par le chef de l’Etat, Macky Sall, le samedi 9 septembre dernier, n’est pas parti pour connaitre une marche facile vers le palais de la République. En effet, alors qu’il est sous la tempête d’une rébellion de certains de ses camarades de parti qui refusent toujours de cautionner sa désignation, un autre défi relatif à sa position par rapport à la gouvernance politique et financière du président Macky, se dresse sur son chemin vers le fauteuil présidentiel.
Désigné officiellement candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar (Bby) et de la grande majorité présidentielle pour le scrutin du 25 février prochain, le samedi 9 septembre dernier, par le chef de l’Etat, Macky Sall, le chemin de l’actuel Premier ministre Amadou Ba vers cette élection risque d’être tout sauf un long fleuve tranquille malgré la bénédiction du patron. Et pour cause, à peine désigné, l’actuel candidat de la coalition au pouvoir fait face depuis près d’une semaine à un mouvement de rébellion animé par certains de ses camarades de parti. Il s’agit de son ex-patron dans le gouvernement du 6 juillet 2014 au 5 avril 2019, Mahammed Boun Abdallah Dionne, ses collègues dans les gouvernements Dionne I et II : Aly Ngouille Ndiaye et Abdoulaye Daouda Diallo et de son camarade de parti au sein de l’Alliance pour la République (Apr) et ex-subalterne à la Direction des impôts et domaines, El Hadji Mamadou Diao. Ces derniers refusent toujours de cautionner sa désignation par le président de la République et président de leur parti, l’Apr, et de la coalition Benno comme candidat de ladite coalition au pouvoir depuis mars 2012. Aly Ngouille Ndiaye qui occupait jusqu’ici le poste de ministre de l’Agriculture a même annoncé sa démission du gouvernement quelques minutes après la décision du chef de l’Etat.
De son côté, El Hadji Mamadou Diao par ailleurs maire de la commune de Kolda a tenu un point de presse le mardi 12 septembre pour annoncer sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Cette sortie lui a valu d’ailleurs son limogeage quelques heures après par le chef de l’Etat de son poste de Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (Cdc).
S’agissant de l’ancien Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne et l’actuel président du Conseil économique social et environnemental (Cese), ils camperaient sur leur refus catégorique de se ranger derrière l’actuel candidat désigné de la majorité présidentielle malgré leur rencontre avec le chef de l’Etat cette semaine.
Aujourd’hui, avec ces poches de résistance à la candidature de l’actuel Premier ministre que l’actuel chef de l’Etat semble avoir du mal à maitriser, c’est une véritable menace qui pèse sur l’objectif de la victoire dès le premier tour de la coalition au pouvoir fixé par Macky Sall lui-même. En effet, le profil et la répartition géographique (nord, centre et sud) de ces candidats dissidents de l’Apr risquent d’impacter négativement les chances de l’actuel patron du gouvernement surtout face à des candidats de l’opposition, notamment ceux du bloc de la coalition Yewwi Askan wi galvanisés par les résultats des dernières élections territoriales et législatives mais aussi le contexte économique et politique actuel très tendu. Car, au-delà du spectre de la dispersion des voix, à cause d’une éventuelle implosion des candidatures au sein de la majorité actuelle, l’autre défi qui attend le candidat Amadou Ba sur son chemin de la présidentielle de 2024 sera certainement sa position par rapport au bilan immatériel des 12 ans de gestion du président Macky Sall, notamment dans le domaine de la gouvernance politique et démocratique mais aussi de la gestion des ressources économiques que beaucoup d’observateurs jugent « désastreuse ».
Autrement dit, sera-t-il un « candidat de la continuité ou de la rupture » des 12 ans de la gouvernance du président Macky Sall même s’il est incontestablement comptable du bilan pour avoir été Directeur général des impôts et domaines, puis successivement ministre de l’Économie, des Finances et du Plan, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’étranger et aujourd’hui Premier ministre. L’élection présidentielle étant le rendez-vous d’un homme avec son peuple, l’enjeu pour le candidat Amadou Ba face à un électorat qui semble résolument engagé pour une gouvernance de rupture, sera certainement sa position par rapport aux nombreux dossiers de malversations financières impliquant certains membres du régime en place qui font, aujourd’hui, partie du premier cercle de ses soutiens. A cela, il faut également ajouter le fonctionnement à géométrie variable de la Justice qui, selon certains observateurs dont les responsables d’organisations des droits de l’homme, est sous les ordres du fait des nombreux cas d’impunités constatés depuis un certain temps, notamment lors des répressions meurtrières de manifestations pacifiques. Ainsi, le défi sera pour lui de maintenir l’équilibre entre un appareil politique incarné par la coalition Benno qui prône une continuité dans la gouvernance du pays et un électorat qui semble opter depuis les élections générales de 2022 (territoriales et législatives) pour une nouvelle gestion démocratique du pays basée sur la bonne gouvernance et la reddition des comptes.
« NOUS VOULONS QUE CHAQUE ORGANISATION AU SENEGAL PUISSE PRODUIRE UN RAPPORT ANNUEL… »
Seydi Gassama, président Coseddh sur les défenseurs des droits humains organisations des droits humains qui animait un atelier de formation sur la recherche en matière des droits humains
Un atelier de formation de recherche et action en matière de droits humains a été organisé hier, jeudi 14 septembre, à l’initiative de la Coalition sénégalaise des droits humains. Le but de cette rencontre qui a vu la participation de plusieurs organisations des droits humains venus d’un peu partout à travers le pays, consiste à inculquer aux acteurs un certain nombre d’aptitudes et connaissances professionnelles. L’idée de cette activité, d’après Seydi Gassama, président de la COSEDDH, c’est que chaque organisation puisse produire un rapport d’activité annuel et le diffuser.
Un atelier de formation sur la recherche en matière des droits humains conduite par des experts issus de la société civile, mais aussi le système des Nations Unies a été organisé hier, jeudi 14 septembre 2023, à l’initiative de la Coalition sénégalaise des organisations de droits humains. « La session d’aujourd’hui, qui va durer trois jours porte sur la recherche. C’est un travail qui demande des aptitudes, qui demande des qualifications et qui est très professionnel. », a souligné Seydi Gassama, président de la Coalition sénégalaise des défenseurs des droits humains (COSEDDH), non moins directeur exécutif de Amnesty International section Sénégal.
Devant cet état de fait, le président de l’COSEDDH d’indiquer : « Il est important que les organisations des droits humains qui sont ici au Sénégal, qui sont constitués de bénévoles puissent avoir ces aptitudes-là, de sorte qu’ils puissent travailler de façon beaucoup plus rigoureuse et éviter des situations dans lesquelles ils pouvaient se retrouver en conflit soit avec des individus, soit avec l’Etat». «C’est cette rigueur et professionnalisme que nous voulons inculquer à toutes les organisations du Sénégal. Nous voulons que chaque organisation au Sénégal puisse produire un rapport annuel et le diffuser. Que ça ne soit pas seulement Amnesty qui produit un rapport annuel, mais que toutes les organisations, même celles qui sont dans les régions, puissent chaque année produire un rapport annuel publié et qui permet aux Sénégalais de savoir le travail qu’il a fait sur toute la rigueur que cela demande », a affirmé le directeur exécutif de Amnesty International section Sénégal.
D’où l’intérêt pour les défenseurs des droits humains, selon M. Gassama, de s’entourer de toutes les précautions pour éviter d’être accusé de quoi que ce soit. Et de déclarer : « Dans le travail que nous faisons, il faut s’entourer de toutes les garanties pour éviter d’être accusé de diffuser de fausses nouvelles ou d’être accusé de diffamer. Et c’est cette garantie et cette rigueur que nous voulons inculquer à nos membres à travers cette session de formation. »