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4 mai 2025
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PAKAO DASSILAME, UN VILLAGE DE CHASSEURS ENTOURE DE MYSTICISME
Le village de Darou Salam, communément appelé par les mandingues « Pakao Dassilamé», fut fondé à la fin du 16e siècle par le chasseur Karim Siaka Dramé.
Le village de Darou Salam, communément appelé par les mandingues « Pakao Dassilamé», fut fondé à la fin du 16e siècle par le chasseur Karim Siaka Dramé. Ce grand maître chasseur est originaire de Souna Karantaba, localité située dans l’actuel département de Goudomp. Pakao Dassilamé, un village religieux et historique.
SÉDHIOU– Bordé de grands arbres, de rizières luxuriantes, d’une forêt très touffue de lianes, la route qui sépare Pakao Dassilamé de Sakar, sur une distance de 6 kilomètres, est latéritique. Cette localité regorge d’importantes potentialités qui reflètent son histoire sur tous les plans. Les rizières et la forêt permettent aux populations de cette zone de s’adonner activement aux activités agricoles. Mais, avant tout, Pakao Dassilamé renferme une histoire connue de tous. Village typiquement composé d’une seule ethnie (les Mandingues) où effectivement se trouve aussi une seule et unique religion : l’islam.
Dassilamé est un village mystique et historique où naquit le grand érudit de l’islam, connu sous le nom d’Ibrahima Sylla, appelé par son pseudonyme Syllaba, qui veut dire en langue mandingue « le grand Sylla ». Ce dernier a combattu les Baynouks païens de la province de Mandouwar en 1843. Mandouwar est une localité sise entre le village de Babadi et Pakao Dassilamé. Il est rayé de la carte du Sénégal depuis le 19e siècle, selon Abdou Khadre Sylla, enseignant et descendant du marabout. « Les Païens Baynouks ont été combattus par le vénéré Ibrahima Sylla, car ils avaient l’habitude de faire des razzias sur le bétail du peuple mandingue de Dassilamé. Avant de les combattre, il avait d’abord utilisé des secrets mystiques. Sylla avait envoyé un émissaire, venu de la Gambie, dénommé Bonouwa au village de Mandouwar habité par les Baynouks, supposés être les premiers habitants de la Casamance. L’émissaire s’était comporté en malade mental et avait aspergé de l’eau bénite les neufs puits de la province de Mandouwar. Suite à l’accomplissement de sa mission, le pseudo fou avait disparu à jamais de cette zone », explique Abdou Khadre Sylla. Et d’ajouter : « Ceux qui avaient l’esprit cartésien, avaient pris la fuite avec leurs progénitures avant qu’on ne les trouve sur les lieux. Et durant sept ans, le marabout avait déclaré une farouche guerre au peuple de Mandouwar et au cours des affrontements, beaucoup de païens Baynouks avaient perdu la vie ».
Pakao Dassilamé est aussi un village où beaucoup d’érudits, à l’instar de Chérif Sidy Aïdara, et tant d’autres, ont séjourné. Il a vécu pendant de longues années dans la localité avant de s’implanter à Sibicouroto.
Après la mort d’Ibrahima Sylla, son fils Fodé Aliou Sylla a pris le flambeau. Selon Abdou Khadre Sylla, Fodé Aliou Sylla est un grand érudit de la charia, qui appliquait cette loi à son peuple. « Les scènes se déroulaient sous un tabatier que l’on appelait le ‘’tabatier de la charia’’. Ce grand arbre touffu, séculaire, existe encore. On coupait la main des gens s’ils avaient volé quelque chose. Cette séance avait existé jusqu’à l’avènement de la colonisation », indique Abdou Khadre Sylla.
Actuellement, quelques 3000 milles âmes vivent à Dassilamé qui a été dirigé, depuis la fin du 16e siècle jusqu’à aujourd’hui, par 13 imams et 15 chefs de village, selon Madoukéba Dramé, un natif de la localité, par ailleurs enseignant en langue arabe à Direct Aid Society de Sédhiou. « Nous avons connu 13 imams et 15 chefs de village. La chefferie a toujours été assurée par la famille Dramé, tandis que l’imamat est géré en majeure partie par les Sylla », indique-t-il.
L’enseignement coranique occupe une place de choix à Pakao Dassilamé, malgré la présence de l’école française depuis 1962. « Le village compte beaucoup de daaras. Il en existe au sein de chaque famille. Bien que l’enseignement coranique a gagné du terrain à Dassilamé, l’école française s’est bien implantée et a formé plusieurs cadres », fait savoir Diaminty Dramé, marabout résident à Dassilamé.
Cette politique d’implantation de l’école française a été menée par les responsables politiques de la Casamance, à l’instar du Sénateur, Ministre et Maire de Sédhiou de l’époque, Ibou Diallo. « C’est ce dernier qui avait approché le marabout Fodé Aliou Sylla et lui avait expliqué l’importance de l’école française. Quand le guide religieux avait inscrit ses enfants à l’école, les autres ont suivi. Mais, cela n’avait pas entaché le processus d’islamisation dans la zone du Pakao. Nous avons collaboré dans une parfaite harmonie. Dans le village, il y a beaucoup d’enseignants, de médecins, d’émigrés, de journalistes et tant d’autres », avance le marabout Diaminty Dramé.
On ne peut pas parler de la dimension religieuse de Pakao Dassilamé en mettant de côté son mysticisme. C’est un village à la fois religieuse et mystique. Selon Arfang Karamo Sylla, « Pakao Dassilamé a connu des incendies répétitifs durant plusieurs décennies. Les feux ravageaient fréquemment tout le village ». Quand le fondateur du village, Karim Siaka, désherbait la zone pour y habiter, les forces invisibles lui avaient prédit de ne pas brûler les trois derniers tas issus du désherbage. Il n’avait pas suivi les recommandations. « Selon la croyance populaire, c’est pour cette raison que le village connaît souvent des incendies répétitifs », indique Diaminty Dramé.
Aujourd’hui, la plupart des jeunes de cette localité s’adonnent à des activités de résilience (l’agriculture, le maraîchage, le petit commerce, etc.,). C’est ce qui a fait que la municipalité de Sakar a implanté un grand périmètre maraîcher pour empêcher les jeunes de céder aux sirènes de l’émigration irrégulière.
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L’HISTOIRE MÉCONNUE DE LA PREMIÈRE CAPITALE ISLAMIQUE DU DJOLOFF
Dans l’histoire du Djoloff, il y a une localité presque « omise » alors qu’elle était la première capitale islamique de l’empire. Il s’agit de Dakhar Seïkou, site situé au sud de Mbeuleukhé, non loin de Guillé, théâtre de la fameuse bataille du 6 juin1886
Dans l’histoire du Djoloff, il y a une localité presque « omise » alors qu’elle était la première capitale islamique de l’empire. Il s’agit de Dakhar Seïkou, site situé au sud de Mbeuleukhé, non loin de Guillé, théâtre de la fameuse bataille du 6 juin 1886. Une page méconnue de l’histoire de ce royaume. Aujourd’hui, c’est un lieu de recueillement qui devrait être inscrit plus profondément dans la mémoire collective.
Mbeuleukhé. Si Guillé Dakhar est devenu célèbre pour avoir été le théâtre de la bataille du 6 juin 1886 opposant le Damel du Cayor d’alors, Samba Laobé Fall, à Alboury Ndiaye, ce n’est pas le cas pour Dakhar Seïkou. Pourtant, bien avant cette date, ce site historique, situé à moins de deux kilomètres de là, a été la capitale islamique du Djoloff, nous apprend-on.
Jusqu’à un passé récent, on savait peu de choses sur Dakhar Seïkou, dont on parlait rarement quand on évoquait le Djoloff. C’est une histoire peu connue, peut-être même oubliée… fraîchement sortie de l’oubli grâce à Djiby Diaw, notable de la localité, le village de Mbeuleukhé. Ce passionné d’histoire nous plonge dans les méandres de ce pan de l’histoire méconnue du Djoloff ; une découverte qui met à mal nos connaissances sur la riche histoire de cette contrée.
Ce tamarinier est baptisé « Seïkou » pour symboliser le nom de Seïkou Ahmadou Mahdiyou Ba, fils aîné de Amadou Hamet Ba, appelé aussi Seydina Limamoul Mahdiyou, qui a fondé Ouro Mahdiyou (département de Podor) vers 1830. Venu de Souïma, un quartier de Podor, où il vit le jour vers 1782, Amadou Hamet Ba, selon la tradition orale, fut un condisciple d’El Hadji Oumar Tall avec qui il reçut en même temps l’initiation au « wird » tidiane à la mosquée de Thiofy. Véritable homme de Dieu, qui avait plein de savoir, Amadou Hamet Ba a fortement contribué à l’expansion de l’Islam dans les pays d’Afrique au sud du Sahara. Il a aussi réussi à propager la Tarikha tidjane dans le Fouta, le Walo, le Cayor, le Ndiambour, le long du fleuve Sénégal, jusqu’à Kayes au Mali. À sa mort, son fils aîné Cheikhou Ahmadou Ba avait pris le flambeau. Et a joué un rôle fondamental dans la propagation de l’islam. Originaire de Wouro Mahdiyou, dans le Podor, le saint homme est d’une dimension spirituelle hors du commun. Quand Lam Tooro Samb Oumou Khany et le capitaine de Frégate Vallon rasèrent son village et prirent sa femme ainsi que son bétail, Cheikhou Ahmadou entrepris, avec ses frères accompagnés de milliers de fidèles, de mener un « djihad » qui le conduira au Cayor, au Ndiambour, au Baol et surtout au Djoloff. Mesurant la gravité de cet acte du chef coutumier et du colon, il avait pris sa plume pour écrire à tous les Mouqadams affiliés à la Tarikha tidjane. Serigne Ahmadou Ndack Seck a reçu la lettre d’invitation du marabout Cheikhou Ahmadou Ba à défendre la cause de l’Islam. Après avoir prié ses épouses de retourner chez elles et les talibés d’aller dans les foyers religieux des environs pour poursuivre leurs études, il répondit à l’appel de Cheikh Ahmadou pour mener le « djihad ». Il alla à sa rencontre au Djoloff en 1871, accompagné de ses deux neveux, Daour et Madiodio Fady. Il a ainsi livré de mémorables batailles auprès de Cheikhou Ahmadou qui avait réussi à fédérer, sous la bannière de l’islam, le Djoloff, le Cayor et une partie du Toro.
Après avoir conquis le Djoloff, explique Djiby Diaw, Cheikhou Ahmadou Ba avait décidé, pendant 5 ans, de s’installer à Dakhar Seïkou, devenue première capitale islamique de l’empire. C’est ainsi qu’il confia Yang-Yang à Toubé Sanor Ndiaye, arrière-grand-père de Aly Ngouille Ndiaye, actuel ministre maire de Linguère.
Cheikhou Ahmadou Ba opposa une résistance farouche à la conquête coloniale. Il fut tué le 11 février 1875 à Samba Sadio, par une vaste coalition dirigée par les Français, Lat Dior, Alboury Ndiaye, entre autres. Ses disciples fondèrent après lui de nombreux villages d’obédience madiyanké. Mais à la veille de cette bataille fatidique, il avait transmis à Ahmadou Ndack, l’imam du jihad, les secrets de la Tidjanya. Il lui avait confié qu’il retrouvera sept années plus tard un grand baobab appelé « Sabam », endroit où il s’installera pour continuer sa mission. C’est d’ailleurs à cet endroit précis qu’il créera Thiénaba en 1882. La grande mosquée de la cité religieuse est érigée sur l’emplacement du baobab. Ahmadou Ndack Seck, est le digne continuateur de l’héritage de Cheikhou Ahmadou Ba.
Hélas, la gloire de Dakhar Seïkou, première capitale islamique de l’empire du Djoloff, fut de courte durée. La capitale a été ensuite transférée à Ndiayène Kher, par le Sixième « Burba » Biram Ndiémé, ensuite à Warkhokh, puis à Yang-Yang par « Burba » Djoloff Bakane, Tam Khary Dialor, prédécesseur d’Alboury Ndiaye.
Mais, à Dakhar Seïkou, presque plus rien n’indique la présence humaine : des arbres « sump » ou balanites aegyptiaca sont superposés à perte de vue entre la Vallée des rois et une piste peu fréquentée menant vers le village de Mboynane.
Ici, il ne subsiste qu’une modeste et discrète stèle d’environ un mètre de hauteur, située au milieu d’une bande de sable accidentée et sur laquelle sont gravés les noms de figures de l’histoire du Djoloff qui ont marqué la localité. Il s’agit, en effet, de Seïkou Ahmadou Mahdiyou Ba, l’Imam Ahmadou Ndack Seck [de Thiénéba], Almamy Seïkou Amadou Ba et d’Imam Bara Mahdiyou Ba -finalement tombé en 1882 et inhumé à Thilla Warkhokh-, à une quinzaine de kilomètres de Linguère.
Un des plus célèbres combattants de ce dernier, en l’occurrence Thierno Baïla Ba, originaire du Fouta, alors qu’il était bébé, a été allaité par la mère de l’imam. C’est pourquoi, très attaché à la localité, « il revint très souvent à Mbeuleukhé notamment pendant la saison sèche et il y rendit l’âme », souffle notre guide du jour, qui révèle que chaque année, ses petits-fils, venus du Fouta et d’un peu partout dans le pays, y organisent un ziarra, généralement entre septembre et octobre.
Mbeuleukhé : À l’origine, le bruit de l’eau !
Dakhar Seïkou et Mbeuleukhé sont liés aussi bien par la géographie (distants d’environ un kilomètre) que par l’histoire : le Djoloff. D’après la tradition orale racontée par Djiby Diaw, notable de la localité, le village de Mbeuleukhé est fondé vers 1850 par Demba Khady Nar Niang, grand chasseur, plus connu sous le sobriquet de « Borom balle beneu » (unique balle). « Il ne ratait jamais sa cible. Avec une seule balle tirée, il abattait facilement sa proie, il avait ce don-là », confie ce vétérinaire à la retraite, le sourire aux lèvres. Selon lui, il venait très souvent au sud de Yang-Yang à la recherche de gibiers. C’est ainsi qu’un jour, il a creusé quelques centimètres et a pu avoir de l’eau en abondance. Du trou, l’eau a fait « beukh beukh » (bruit de l’eau). Un bruit sonore qui l’a inspiré pour donner le nom du village à « Mbeuleukhé ». Comme il trouvait de la viande et de l’eau, denrées primordiales pour une vie paisible à cette époque-là, Demba Khady Nar Niang a décidé de s’y installer. C’est par la suite qu’il amena sa famille avant d’appeler les habitants des localités environnantes à venir le rejoindre sur le site. C’est lui qui prenait en charge tout le monde.
Le chasseur sera finalement tué par un éléphant avant d’être inhumé non loin de la Vallée des rois et des Almamy. Son mausolée se situe dans l’endroit mythique dénommé « Baay déé » (là où repose le père), nous raconte-t-on. Les Niang -sa famille- étaient jusque-là logés à l’entrée du village, en venant de Dahra. Mais ils seront rejoints par les Diaw, Thiam et Dia.
Aujourd’hui, Mbeuleukhé fait partie des sites religieux les plus connus au Sénégal. Ce, du fait de son Gamou annuel. Ici, de 1916 à nos jours, la tradition a été bien respectée et permet aux fidèles de se ressourcer devant l’actuel guide religieux, El Hadji Moussa Dia, originaire de Ndianène. C’est El Hadji Daouda Dia, un disciple et compagnon de El Hadji Malick Sy, qui a balisé ce chemin en organisant le premier Mawlid sur autorisation de ce dernier. Son père, Moctar Dia, était arrivé au Djoloff en compagnie d’Ahmadou Cheikhou pour prêcher la guerre sainte et islamiser le Djoloff. Il s’y implanta définitivement. El Hadji Daouda Dia est né en 1875 à Mbeuleukhé. Il était un fervent disciple de Mawdo, qui fit de lui un khalife de la Tarikha tidiane dans le Djoloff. De 1916 à son rappel à Dieu en 1949, il n’a jamais manqué à cette mission.
« Le premier Gamou dans le Djoloff s’est tenu en 1916, avec Daouda Dia de retour de Tivaouane. Cet événement qui réunissait tout le Djoloff était bien inscrit dans le calendrier des événements officiels depuis le temps colonial », explique Djiby Diaw.
Après El Hadji Daouda Dia, sa descendance a porté haut le flambeau. Un événement qui, nous dit-on, enregistre, d’année en année, des milliers de fidèles, toutes ethnies confondues.
Mais, Mbeuleukhé a longtemps été un pôle religieux. « Mbeuleukhé a joué un rôle très important dans l’histoire du Djoloff. C’est une métropole religieuse, de culte. Beaucoup d’érudits y ont fait leur formation coranique. C’est un grand centre religieux ». D’ailleurs, d’après toujours l’historien du village, Djiby Diaw, « un jour, Maba Diakhou Ba, Almamy du Rip, avait demandé 250 « Kangfory » (personnes ayant maitrisé parfaitement le Coran) du Djoloff pour les transporter au Saloum en vue d’y vulgariser l’islam et il les a tous trouvés à Mbeuleukhé », rapporte notre interlocuteur, également originaire de Ndianène.
À noter, par ailleurs, que beaucoup de hauts cadres du Djoloff ont été formés à Mbeuleukhé, parmi lesquels feu Daouda Sow, ancien président de l’Assemblée nationale, et le Général Daouda Niang, entre autres.
SEISME AU MAROC, SERIGNE MOUNTAKHA OFFRE 100 MILLIONS FCFA A L’AMBASSADEUR DU ROYAUME CHÉRIFIEN
Serigne Abdou Samath Mbacké Souhaibou a conduit, ce mercredi, au nom du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, une importante délégation dont Serigne Abdou Niang entre autre à l'ambassade du Maroc au Sénégal
Serigne Abdou Samath Mbacké Souhaibou a conduit, ce mercredi, au nom du khalife général des mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, une importante délégation dont Serigne Abdou Niang fils de Serigne Bass Anta Niang, Serigne Khadim Diop, son secrétaire particulier, entre autres, à l’ambassade du Maroc au Sénégal.
Devant le diplomate, Serigne Khadim Diop a lu la lettre de condoléance transmis le message de compassion du khalife général des Mourides avant de remettre le chèque de 100 millions de francs Cfa en guise de soutien au peuple marocain frappé par un séisme, a renseigné Serigne Lamine Diouf, qui représentait la daara Hizbut Tarqyyah à cette cérémonie.
Pour rappel, cette catastrophe naturelle a causé la mort de 2901 personnes et occasionné 5530 blessés, selon le dernier bilan.
Ce geste de compassion de Serigne Mountakha Mbacké à l’endroit des victimes du séisme au royaume chérifien a été précédé d’un acte avec la remise d’un montant similaire, en février dernier, aux victimes du tremblement de terre survenu en Turquie.
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GAMOU 2023, THIES ÉVALUE SES CAPACITÉS D’INTERVENTION SANITAIRE
La Direction régionale de la santé de Thiès a tenu, mercredi une réunion technique destinée à évaluer ses capacités à assurer une bonne couverture sanitaire du Gamou dans les foyers religieux de la région
Thiès, 13 sept (APS) – La Direction régionale de la santé de Thiès a tenu, mercredi une réunion technique destinée à évaluer ses capacités à assurer une bonne couverture sanitaire du Gamou dans les foyers religieux de la région, a constaté l’APS.
La rencontre abritée par la Direction régionale de la santé de Thiès, a enregistré la présence des représentants des structures sanitaires publiques et privées des départements de Thiès et Tivaouane.
La réunion a été élargie à tous les agents, dont ceux venant d’autres régions, qui interviendront dans le dispositif de prise en charge sanitaire des fidèles qui se déplaceront vers la cité religieuse tidiane.
Cette réunion visait, selon le directeur régional de la santé (DRS), à coordonner les actions des différents intervenants lors de cet événement.
De la communication avec le Sneips au plus haut niveau de référence, y compris en dehors de la région, en passant par la prévention à travers le service d’hygiène et la prise en charge de premier niveau par les postes médicaux avancés, tous les éléments de la chaîne étaient conviés à cette réunion.
Il s’agit également d’éviter que ce rendez-vous annuel ne soit le point de départ de l’expansion de différentes maladies comme la dingue, le paludisme ou encore le chikungunya, qui sont surveillées dans certaines localités du pays.
Ces échanges ont permis de faire le point sur les capacités de la région en termes de personnel, de plateau médical, de logistique, afin de déterminer les gaps à combler.
« La région de Thiès avance en termes de moyens, de ressources humaines mais aussi d’infrastructures », a dit Mama Moussa Diaw, qui a ajouté : « aujourd’hui, nous avons des spécialistes, l’université et de grands hôpitaux qui nous permettent de prendre en charge des patients que nous ne pouvions pas prendre en charge il y a quelque temps ».
Cet état des lieux n’était pas destiné à préparer le seul Gamou de Tivaouane, mais aussi ceux des des autres localités de la région, prévus dans la même période.
La région compte au moins 16 gamous officiels, a relevé le médecin-chef de district de Thiès, Docteur Amadou Mbaye Diouf.
La région de Thiès qui peut satisfaire « 90% » de ses besoins en ambulances, selon le Docteur Diaw, a sollicité toutefois 45 ambulances, dont six médicalisées, pour « sécuriser tous les axes menant à Thiès ».
Rien que dans la ville de Tivaouane, il y aura 61 à 64 postes médicaux avancés, a-t-il poursuivi.
L’idée est de faire en sorte qu’en cette période d’hivernage, le patient n’ait pas à parcourir une longue distance pour bénéficier de prise en charge.
En plus des postes médicaux avancés, il y a le centre de santé et l’hôpital de Tivaouane, les hôpitaux de Thiès et Mbour, ainsi que les centres de santé de Pour, Khombole, etc.
Tout cela devra être coordonné pour définir la destination de chaque victime en fonction du lieu de l’accident, explique Mama Moussa Diaw.
Vu que dans la région de Thiès, « l’essentiel des accidents sur les routes nationales se passent entre Tivaouane et Kébémer, dans la région de Louga, des discussions avaient été engagées avec le Samu pour qu’il s’implante au centre de santé de Mékhé.
Une coordination prévue entre le Samu et les sapeurs pompiers devra permettre de couvrir les environs de Touba Toul, a-t-il annoncé, non sans évoquer tout un dispositif impliquant les Samu de Kaolack et Touba pour s’occuper des axes menant à Tivaouane.
« Plus de 3.000 agents » devront être mobilisés, dans le cadre de ce dispositif de couverture sanitaire du Gamou, a dit Mama Moussa Diaw, pour qui, « la force aujourd’hui de la région de Thiès est qu’elle peut compter massivement sur les agents (locaux) ».
La région n’aura à recourir au niveau central que pour certaines spécialités, parce qu’ayant « changé » de visage, grâce à l’université Iba Der Thiam et à ses hôpitaux.
« De moins en moins, nous aurons besoin des camions chirurgicaux parce que nous avons beaucoup de blocs opératoires » ouverts, y compris à Mékhé et Khombole, a-t-il relevé, précisant que ces équipements permettent de prendre en charge certaines urgences.
A cela s’ajoute l’ouverture progressive du centre hospitalier militaire de Thiès, bien qu’il n’ait « pas encore atteint sa vitesse de croisière ».
CHAMPIONNAT D’AFRIQUE DE VOLLEYBALL, L’ÉGYPTE REMPORTE SON NEUVIÈME TITRE
L’Égypte a remporté à domicile, mercredi, la finale du Championnat d’Afrique des nations de volleyball aux dépens de l’Algérie qu’elle a battue par 3 sets à 1 (22-25, 18-25, 25-20, 22-25), au complexe olympique du Caire.
Dakar, 13 sept (APS) – L’Égypte a remporté à domicile, mercredi, la finale du Championnat d’Afrique des nations de volleyball aux dépens de l’Algérie qu’elle a battue par 3 sets à 1 (22-25, 18-25, 25-20, 22-25), au complexe olympique du Caire.
Les Égyptiens ont obtenu leur neuvième titre de champions d’Afrique, après ceux de 1976, 1983, 2005, 2007, 2009, 2011,2013 et 2015.
La Libye a battu le Cameroun (3-1 : 22-25, 25-22, 25-23, 25-15), en match pour la troisième place.
L’Égypte, l’Algérie et la Libye sont qualifiées à la prochaine phase finale du Championnat du monde de volleyball prévue en 2025.
Cette édition réunira pour la première fois 32 pays, contre 24 précédemment.
Le Sénégal qui a pris part à la compétition s’est arrêté en huitièmes de finale, sorti par les tunisiens, 3 sets à 0. Il a gagné le match de classement contre la Gambie, 3 sets à 0.
L’équipe de volleyball du Sénégal ne s’est jamais qualifiée pour les Jeux olympiques et le Championnat du monde masculin de volley-ball.
Elle se prévaut seulement de quatre participations au Championnat d’Afrique.
Les Lions ont pris la quatrième place en Afrique en 1976 et 1979.
Quinze pays ont pris part à la 24e édition du Championnat d’Afrique des nations 2023 au Caire.
LAURENCE GAVRON N’EST PLUS
La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée dans la nuit du mercredi au jeudi à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie
La cinéaste, photographe et femme de lettres franco-sénégalaise, Laurence Gavron, connue pour ses travaux sur la mémoire, est décédée dans la nuit du mercredi au jeudi à l’âge de 68 ans à Paris, des suites d’une longue maladie, a appris l’APS auprès de sa famille.
L’artiste, née à Paris en 1955, a commencé à fréquenter le Sénégal il y a plus de trente ans. Elle y a réalisé des films documentaires, écrit des romans et effectué des travaux photographiques rendant compte d’un attachement à un pays, à ses arts, son histoire et à sa culture. Elle vivait à Dakar depuis 2002 et a acquis la nationalité sénégalaise en 2008. Elle avait en préparation un film sur Alioune Diop, le fondateur de la revue Présence Africaine et de la maison d’édition du même nom.
Le Sénégal et des aspects de la vie des Sénégalais sont au cœur de ses quatre romans : ‘’Marabouts d’ficelle’’ (La Baleine, 2000), les polars ‘’Boy Dakar’’ (Le Masque, 2008) et ‘’Hivernage’’ (Le Masque, 2009) et ‘’Fouta Street’’ (Le Masque, 2017 – Prix du roman d’aventures 2017).
Au cinéma, la plupart de ses documentaires ont été réalisés au Sénégal, dressant le portrait d’artistes – ‘’Ninki Nanka, le Prince de Colobane’’, 1991 – portrait du cinéaste Djibril Diop Mambety), ‘’Le Maître de la parole – El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal’’, 2004, ‘’Samba Diabaré Samb, le gardien du temple’’, 2006, ‘’ Yandé Codou Sène, Diva Séeréer’’, 2008. Elle effectue aussi une plongée dans la vie des communautés, réalisant, en 1999, ‘’Naar bi, loin du Liban’’, sur les Libanais au Sénégal), en 2005, ‘’Saudade à Dakar’’, sur les Cap-verdiens établis à Dakar), en 2008, ‘’Assiko !’’, ‘’Si loin du Vietnam’’ (2016).
Laurence Gavron est également l’auteur de ‘’Y’a pas de problème ! : fragments de cinémas africains’’ (1995), ‘’Sur les traces des mangeurs de coquillages’’ (2000), sur les fouilles archéologiques dans le Sine-Saloum. ‘’Juifs Noirs, les racines de l’olivier’’ (2015) et ‘’Le Père du marié’’ (2022) figurent aussi dans sa filmographie. Le long-métrage de fiction ‘’Hivernage’’, d’après son roman éponyme, n’était pas encore sorti.
Titulaire d’une maîtrise de lettres modernes, option cinéma, en 1977, Laurence Gavron débute sa carrière comme journaliste et critique de cinéma en publiant des articles ou critiques de films pour différents journaux et revues, dont ‘’Positif’’, ‘’Cahiers du cinéma’’, ‘’Libération’’ et ‘’Le Monde’’. Elle a aussi travaillé pour la télévision, comme assistante, journaliste et réalisatrice sur ‘’Cinéma, Cinémas’’, ‘’Étoiles et Toiles’’, ‘’Métropolis’’, ‘’Absolument Cinéma’’, ‘’Après la sortie’’…
Laurence Gavron a débuté la réalisation de films documentaires en 1980 avec le portrait d’Eddie Constantine, ‘’Just like Eddie’’. S’en suivent des courts-métrages de fiction, ‘’Fin de soirée’’, ‘’Il maestro’’ (1986).
Gavron était aussi photographe. Elle a réalisé une série sur la culture du sel à Palmarin, les Peuls dans le Djolof et le Ferlo, le travail du coton au Sénégal oriental. Ces travaux ont fait l’objet d’expositions à Gorée, Regards sur cours (2006, 2013), à la mairie de Dakar-Plateau (2006), au Goethe Institut (2007), aux Cours Sainte-Marie de Hann (2007), au Musée de la Femme Henriette-Bathily à Gorée (2007), à l’Institut français de Dakar (2011).
PLAIDOYER EN FAVEUR DU RELÈVEMENT DE L’AGE LÉGAL DU MARIAGE DE 16 A 18 ANS
Une journée de plaidoyer en faveur du relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans s’est tenue ce jeudi à Saint-Louis à l’initiative de l’Inspection d’académie appuyée par le Forum des éducatrices africaines (FAWE)
Saint-Lois, 14 sept (APS) – Une journée de plaidoyer en faveur du relèvement de l’âge du mariage de 16 à 18 ans s’est tenue ce jeudi à Saint-Louis à l’initiative de l’Inspection d’académie appuyée par le Forum des éducatrices africaines (FAWE), a constaté l’APS.
A cette occasion, Ndeye Oumou Khairy Sall Diouf, la secrétaire exécutive du Fawe Sénégal a estimé que »donner l’opportunité à la fille de se marier à 18 ans lui permettrait de perdurer dans les études et d’avoir plus de chance dans la vie ».
Elle a ainsi souligné la nécessité pour les filles d’avoir les mêmes chances de réussite que les garçons, insistant sur l’importance d’une révision de l’article 111 du code de la famille.
»La fille qui se marie à 16 ans peut ne pas poursuivre ses études et a moins de chance de réussite dans la vie », a fait valoir Mme Diouf.
D’après les initiateurs de cette action de plaidoyer, l’accès des filles à la scolarité s’est beaucoup amélioré bien que se dressent de nombreux obstacles qui les empêchent d’achever leur scolarité.
Parmi ces obstacles, les défenseurs de la cause des filles soulignent qu’il y a les mariages précoces qui relèvent de la tradition et du code de la famille
Le président de l’Association des parents d’élèves et d’étudiants Mamadou Mamoudou Wone a de son côté déclaré qu’il fallait relever l’âge du mariage à plus de 18 ans.
Il fonde son argument sur le fait que les femmes décrochent rapidement des diplômes supérieurs si elles ont l’occasion de poursuivre leurs études ». Il n’a pas manqué de citer en exemple l’écrivaine Aminata Sow Fall, la scientifique Rose Dieng Kuntz.
Le représentant de l’IAM. Oumar Hann affirme que les filles obtiennent à Saint-Louis des résultats honorables et méritent d’être accompagnées par de telles initiatives qui tendent à les faire durer sur les bancs.
COUP DE PÊCHE RÉUSSI DE LA MARINE ROYALE
Au moins, 250 migrants sénégalais qui tentaient de rallier l’Espagne à bord de trois pirogues ont été secourus jeudi au large du Maroc par la marine royale marocaine, a appris l’APS de source diplomatique.
Dakar, 14 sept (APS) – Au moins, 250 migrants sénégalais qui tentaient de rallier l’Espagne à bord de trois pirogues ont été secourus jeudi au large du Maroc par la marine royale marocaine, a appris l’APS de source diplomatique.
Deux blessés figurent parmi ces candidats à l’émigration en provenance du Sénégal. Ils ont été évacués au centre hospitalier de Dakhla, une localité du sud marocain.
Les rescapés de cette traversée en mer ont été logés dans les centre d’accueil et d’hébergement de Tawarta à Dakhla et celui de Bit-Guindouz, a indiqué la source.
Elle fait savoir que la dernière arrivée de pirogues de migrants en provenance du Sénégal remontait au 21 août dernier.
Le Consul général du Sénégal à Dakhla assure avoir pris les dispositions pour porter assistance et protection de ces compatriotes en attendant leur rapatriement.
PASTEF : UN PLAN B OU LE SORT DU PDS
L’opposition, excepté les Patriotes, sait avec qui ils vont croiser le fer au cours de la campagne pour la présidentielle de 2024. Birame Soulèye Diop va-t-il émerger comme l'alternative ou l'ex-Pastef va-t-il reporter ses voix sur un autre candidat ?
Les candidats de l’opposition savent avec qui ils vont croiser le fer au cours de la campagne pour la présidentielle de 2024. Seuls, les «Patriotes» sont dans l’incertitude. Birame Soulèye Diop va-t-il être le plan B ou les «Patriotes» vont-ils reporter leurs voix sur un autre candidat issu de Yewwi askan wi ? Mystère dans un sombre corridor !
Sur la ligne de départ pour la Présidentielle, les candidats commencent à se déployer à la quête du vote sénégalais. Amadou Ba sait qu’il va probablement avancer sans les fiefs de Aly Ngouille Ndiaye et Mame Boye Diao. Khalifa Sall trouvera son salut dans l’union de la grande famille de Gauche, et Karim Wade devra donner les gages de sa «sénégalité» à ceux qui lui contestent sa nationalité. Qu’en-est-il des partisans de Ousmane Sonko ? C’est la question que se posent bon nombre d’observateurs. En effet, arrêté pour 8 chefs d’accusation, le «Patriote» en chef n’a pas encore une condamnation définitive pouvant le priver d’une participation à la présidentielle. Seulement, au cas où il voudrait briguer le suffrage des Sénégalais, le maire de Ziguinchor sait qu’il devra le faire sans son parti, Pastef, dissous par arrêté ministériel. Mais si la bannière ne devrait pas poser de problème, c’est plutôt sa participation qui est sérieusement compromise. En effet, en appelant à l’insurrec-tion contre l’Etat, Ousmane Sonko a peu de chances de recouvrer la liberté avant l’élection prochaine.
Même si les anciens membres de sa formation s’entêtent à maintenir l’illusion de sa candidature, aidés dans ce dessein par des membres de la Coalition Yewwi askan wi dans un but inavoué.
Bien que l’aile dure des «Patriotes» continue à maintenir sa ligne, des voix se sont élevées pour parler de plan B. C’est le cas de Dialo Diop et récemment de Lansana Gagny Sakho, qui parle de «plans B, C et D».
Au cas où les «Patriotes» n’auraient pas de candidat issu de leurs rangs, le grenier électoral qui a fortement contribué à la victoire de l’opposition aux dernières Législatives, devrait être déterminant. S’il est clair qu’une consigne de vote en faveur de Amadou Ba n’est pas à l’ordre du jour, les autres candidats peuvent sérieusement envisager un report des voix. En faveur de qui les «Patriotes» vont-ils voter ? Si la réponse est difficile actuellement, il suffit de regarder les démarches de certains pour comprendre leur volonté. Pas besoin d’être sorcier pour comprendre qu’ils ne sont pas nombreux, les membres de Yewwi askan wi qui souhaitent la participation de Sonko à la présidentielle de 2024.
En effet, n’ayant jamais gagné une élection, ils ont misé sur un éventuel report de ses voix en leur faveur. Mais avant d’en arriver à ce cas de figure, des personnes comme Birame Soulèye Diop vont-ils laisser s’échapper tout le travail qu’ils ont abattu depuis 2016 ? Pour sauver Ousmane Sonko, le député-maire de Thies-Nord va-t-il accepter de réduire ses chances de gouverner le Sénégal ? Au cas où les «Patriotes» accepteraient d’avoir un plan B, El Malick Ndiaye et compagnie vont-ils accepter que Birame Soulèye Diop les dirige ?
L’exemple du Pds de Maître Wade est là, qui n’a jamais voulu d’autre candidature que celle de Karim Wade. Avec conséquence, que son influence s’est réduite en peau de chagrin. Les partisans de Sonko accepteront-ils de prendre ce risque ? Les prochaines semaines vont révéler beaucoup de choses.
par Ibou Fall
UN MONOGAME DE PRÉFÉRENCE
Un politicien fidèle à sa parole et à sa femme, ça ne court pas les rues. Et je dirais même plus : en croiser un est rarissime ! Quant au polygame, toutes catégories confondues, c’est mission impossible…
À l’endroit de ceux qui se trouvent trop beaux quand ils se mirent de bon matin, dont la chair est manifestement faible au regard de leur petit conglomérat matrimonial et leurs appétits libidineux incontrôlables : un trompeur reflet dans le miroir n’est pas une raison suffisante pour briguer le suffrage des Sénégalais à la fonction présidentielle.
Concernant donc la consigne de vote ultime à la présidentielle de 2024, vous voulez mon avis ? Je vous le donne quand même : le monogame absolu, de préférence…
Un politicien fidèle à sa parole et à sa femme, ça ne court pas les rues. Et je dirais même plus : en croiser un est rarissime ! Quant au polygame, toutes catégories confondues, c’est mission impossible…
J’avoue, toute honte bue, que ces pessimistes considérations sur le genre humain me viennent d’un incurable traumatisme : le destin si incertain du Gabon après le bilan, pardon, la saga du, euh, regretté Omar Bongo Ondimba, un mètre cinquante-et-un sans ses talonnettes, après trente-deux ans de règne sans partage sur son p’tit émirat équatorial, ses trente-trois épouses et concubines, ses cinquante-quatre enfants…
En appétits, la taille ne compte pas !
Je me demande sans trouver de réponse depuis la renversante découverte de la smala du sublime Gabonais, comment ça trouve du temps à consacrer aux affaires de l’Etat, quand ça trône au-dessus d’un harem et d’une ribambelle. Il y faut, certes, de l’ego, de la volonté, du nerf et du jarret, mais surtout cette fantastique légèreté de l’être éminemment épicurienne.
La preuve par cent qu’il vous faut à tout prix éviter de multiplier les mariages quand le destin de votre pays est entre vos mains plutôt qu’entre vos cuisses ? Dans les royaumes autochtones que les toubabs traversent lors de leurs premiers pas en terre sénégalaise, ça épouse à tout va, ça multiplie les rejetons jusqu’à la débandade absolue, au point qu’il n’y ait plus la moindre place même pour un dernier sursaut d’orgueil sous la ceinture.
Tant de génie et une si belle énergie gaspillés à se disperser en épousailles et cochoncetés, au lieu de monter des armées de métier, construire des villes-forteresses capables de résister à l’envahisseur, déifier la science, sublimer le savoir, susciter la recherche, impulser l’initiative, créer du bien-être, pour ne pas parler d’inventer du bonheur sur ses propres terres et au-delà.
En résumé, avoir le génie, l’ambition et le temps de conquérir la planète.
Ça fait si longtemps que, nous autres Sénégalais, résistons à l’appel de l’abîme : Senghor et Colette, Diouf et Elisabeth, Wade et Viviane, Macky et Marième. C’est clair : des femmes de poigne tiennent et entretiennent le Palais jusque-là… Imaginez une seconde les incalculables propositions indécentes auxquelles un austère chef de quartier doit résister et multipliez les diaboliques tentations par l’exponentielle dimension de chef d’Etat.
On se calme.
Envisageons cependant le scénario du pire pour la prochaine présidentielle… Comme dirait un de mes téméraires anciens collaborateurs que je ne nommerai pas, chauffeur de fonction et polygame épanoui, qui en revendique, alors au sommet de sa gloire, «quatre et une de secours» : en 2024, nous portons au pouvoir un polygame assumé.
Pause pipi.
Le brave candidat en déclare quatre. Pas de doute, l’énergumène a des instincts suicidaires et semble hyperactif la nuit… A la louche, ça suppose que la «âwo», traduisez la première, est le symbole achevé de la respectabilité. Certes, une mocheté discrète et soumise, de souche tolérable, coincée mais irréprochable. Impossible de la virer : ça fait désordre et ingratitude dans l’opinion. La brave mère de famille, entre deux pèlerinages, est reçue avec déférence dans les milieux religieux, présentée comme la marraine attitrée du Premier ministre qu’elle impose à son polygame de compagnon lors de ses brefs moments de repentir, et envoie des messages subliminaux à la Primature au sujet de l’orthodoxie de la politique gouvernementale. Le chef des Armées ne peut que la saluer avec déférence. Pensez-vous : on ne défie pas la Générale du Général, lequel a plus peur de leurs nombreux enfants que de leur génitrice.
La deuxième, «niârêl» en langue indigène, à n’en pas douter, est une féministe contrariée, forte tête aux rondeurs voluptueuses, et serait plus que canaille au fond de l’alcôve. Signe distinctif : les crocs de ses ambitions rayent les parquets de ses domiciles de location avant le sacre. Elle serait plutôt celle que le cabinet du Président redoute au plus haut point. Dans ses manches, elle abrite les renseignements généraux ; à ses heures perdues, la vigilante mégère consulte les fiches d’audience de l’infidèle officiel quand elle ne surveille pas le préposé aux fonds politiques. C’est à elle que le ministre de l’Intérieur rend compte, s’il tient à durer à son poste. Le patron du département des Finances, pour sa part, n’ose pas snober ses protégés, tandis que celui du Commerce multiplie les propositions indécentes envers ses proches.
Si ça n’était que ça…
La troisième, «niètêl» chez le commun des mortels sénégalais, notre chef suprême de la magistrature et des armées en devient fou parce que c’est le havre de paix fait femme. On s’y pose, s’y repose, s’y relâche, s’y laisse aller… Ses câlins, ses bisous et ses massages font jaillir les confidences, que dis-je, vomir les confessions, valdinguer les secrets d’Etat que même sous la torture, un patriote indécrottable ne lâcherait pas. Mais voilà… Seuls les griots et les agents de renseignements généraux sont au parfum de la romance et fréquentent la trop douce et ingénue bonne femme.
Elle est la source et la base de travail parfaites pour racketter les officiels en chute d’estime au Palais. Et puis arrive la quatrième. La «nientêl» comme on dit chez nous. Son histoire ? Engrossée un soir de solitude absolue par la malédiction d’une capoté crevée, elle débarque six mois après la sordide galipette en poussant du ventre : pour priver d’un scandale facile les journaux «people», notre lubrique Casanova de pouvoir l’épouse en catimini en envoyant un oncle dépenaillé avec son kilo de noix de colas bien trop striées pour être officielles. C’est elle qui fait la fierté des cousines trop éloignées et des cousins de campagne qui peuvent tout de même se vanter d’avoir une ouverture dérobée à la Présidence.
Pour vous éviter un stress inutile, je vous épargne des tribulations de la gent des « secours », comprenez les maîtresses attitrées, logées aux frais du contribuable et qui vous font des bâtards même par éprouvette, bien après que le queutard de Président aura jeté le caleçon, en conséquence de l’affligeante démission de son muscle central.
Vous voyez bien qu’avec tout ça, durant tout un quinquennat, les affaires de la République n’ont de place que pendant les heures de crime, alors que les honnêtes gens dorment du sommeil du juste.
En ce qui me concerne, je me méfie d’instinct de quelqu’un dont le sabador est accroché quelque part chez la âwo, le diàmpoutt suspendu chez la niârêl, le tiâya plié sagement dans l’armoire de la niètêl et les marâkiss sur le seuil de la chambre de la nientêl. Quant aux projets de décrets en souffrance, pour les rassembler, il faut faire le tour des maisons, avant de débusquer l’impétrant chez sa concubine, la fameuse «secours», pour qu’il daigne les parapher.
Mais vous êtes libres de voter pour qui vous voulez