Si la volonté de souveraineté est légitime, la mise en place effective d'alternatives au franc CFA semble encore incertaine au regard des défis macroéconomiques
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 21/10/2023
La monnaie unique des pays francophones d'Afrique de l'Ouest, le franc CFA, fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années. Symbole de la domination économique de la France, sa réforme est jugée nécessaire par les pays membres qui veulent plus d'autonomie. Pourtant, son remplacement par l'éco se fait attendre. Quels sont les enjeux et les défis d'une telle transition ? Émilie Laffiteau, économiste à l'IRIS, apporte un éclairage sur ces questions épineuses.
Bien que toujours utilisé au quotidien, le franc CFA souffre d'un rejet croissant dans les opinions publiques ouest-africaines. Symbole de la colonisation, il est accusé de freiner le développement économique par son arrimage à l'euro. Si l'accord de 2020 a permis d'entamer une réforme en transférant la gestion des réserves à la BCEAO, la France conserve un droit de regard sur la politique monétaire.
La transition vers l'éco, monnaie unique souhaitée au sein de la CEDEAO, tarde cependant à se concrétiser. Selon Mme Laffiteau, le contexte économique mondial défavorable incite à la prudence. Le franc CFA offre une certaine stabilité tandis que de nouvelles devises seraient vulnérables. Elle identifie trois scénarios : une éco commune à 15 pays incluant le Nigeria, une éco dans l'UEMOA seule, ou le maintien du franc CFA avec de simples changements cosmétiques.
Chacun comporte des risques. Le premier nécessiterait une longue phase de convergence entre économies contracycliques. Le second poserait la question de la garantie française. Le troisième ne répondrait pas à l'aspiration à plus d'autonomie. Si la volonté de souveraineté est légitime, la mise en place effective d'alternatives au franc CFA semble donc encore incertaine au regard des défis macroéconomiques. Le débat sur l'avenir monétaire de la zone franc est loin d'être résolu.
BENZEMA CONTESTE VIGOUREUSEMENT LES ACCUSATIONS DE LIENS AVEC LES FRÈRES MUSULMANS
Selon son avocat, l'ancien international français est une fois de plus utilisé de manière intolérable et est victime de son statut de "figure symbolique" à laquelle on attribue des intentions qui ne sont pas les siennes
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/10/2023
Karim Benzema a vivement contesté les déclarations du ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui l'accuse d'avoir des liens notoires avec les Frères musulmans. La polémique a éclaté lundi soir lorsque le ministre Darmanin a fait cette accusation, qui a été vivement démentie par le joueur de football à travers son avocat mercredi 18 octobre.
L'avocat de Benzema, Me Hugues Vigier, a déclaré dans un communiqué que ces accusations étaient fausses et que son client n'a jamais eu de relation avec cette organisation. Les propos du ministre Darmanin sur CNews ont provoqué cette réaction. Ces déclarations ont été faites suite à une publication de Benzema sur les réseaux sociaux exprimant sa solidarité avec les habitants de Gaza, victimes de bombardements injustes.
Me Hugues Vigier a également ajouté que prier pour les populations civiles sous les bombes n'est en aucun cas de la propagande pour le Hamas, de la complicité avec le terrorisme ou des actes de collaboration. Il a souligné qu'il s'agissait simplement d'une manifestation naturelle de compassion face à ce que beaucoup considèrent comme des crimes de guerre à Gaza. Il a également laissé entendre que des actions en justice pourraient être envisagées contre Gérald Darmanin pour diffamation ou injure publique.
Selon l'avocat, Karim Benzema est une fois de plus utilisé de manière intolérable et est victime de son statut de "figure symbolique" à laquelle on attribue des intentions qui ne sont pas les siennes.
L'entourage du ministre a répondu à l'AFP en affirmant que les prises de position de Benzema ne justifiaient pas de poursuites judiciaires, mais qu'elles constituaient un signal particulièrement vague venant d'une personnalité sportive influente.
Ils ont également souligné que les prises de position de Benzema, telles que son refus de chanter la Marseillaise lors des sélections en équipe de France ou ses publications sur les réseaux sociaux concernant des pratiques islamiques, étaient des signes d'une évolution vers un islam rigoriste, caractéristique des Frères musulmans.
Karim Benzema, originaire de Lyon et âgé de 35 ans, est considéré comme l'un des meilleurs attaquants de sa génération. Récemment, il a rejoint le club saoudien Al-Ittihad.
DAKAR SOUS L'EMPRISE DES VOLS DE PERRUQUES
Les perruques en cheveux naturels, dont le coût est considérable, sont particulièrement visées. Les voleurs ne se limitent pas aux particuliers, mais ciblent également les salons de perruque
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/10/2023
Selon un article publié sur le site de RFI ce vendredi 20 octobre 2023, les vols de perruques sont de plus en plus fréquents à Dakar. Les voleurs, qui ont récemment été appréhendés dans un salon de coiffure, ont été trouvés en possession de 91 perruques de seconde main. Ces actes criminels ont conduit à des condamnations fin septembre, où les coupables ont écopé de deux ans de prison, dont trois mois fermes. Les perruques en cheveux naturels, dont le coût est considérable, sont particulièrement visées par ces vols.
L'article rapporte le témoignage de Nogaye Sidy Fall, une mère de famille âgée de 42 ans, qui a été victime d'un vol de perruque en plein marché populaire de Colobane, juste avant la rentrée scolaire de 2022. Elle raconte comment sa perruque en cheveux naturels lui a été arrachée en quelques secondes, représentant une valeur d'environ 300 000 francs CFA, soit près de 450 euros. Incapable de se permettre une autre perruque de ce prix, elle se résigne désormais à porter des perruques synthétiques ou demi-naturelles. Elle admet ne pas avoir déclaré le vol à la police, pensant que cela ne valait pas la peine étant donné qu'elle avait initialement déclaré la perruque comme étant semi-naturelle.
Bien que Nogaye Sidy Fall ait entendu parler de vols de perruques auparavant, elle ne s'attendait pas à être victime de tels actes, surtout en plein jour. Elle souligne que la crainte de ce genre d'incidents est généralement associée aux sorties nocturnes entre femmes, mais qu'en présence d'hommes, les précautions sont souvent négligées.
Les voleurs ne se limitent pas aux particuliers, mais ciblent également les salons de perruque. Plusieurs d'entre eux ont été cambriolés ces dernières années dans la capitale sénégalaise. Arène Khouma, propriétaire du salon de coiffure Enera Beauty à Dakar, spécialisé dans les perruques en cheveux naturels depuis 2017, compare la vente de ces articles à la gestion d'une bijouterie. Les cheveux naturels, importés du Vietnam, représentent un investissement considérable, avec des prix pouvant atteindre jusqu'à 400 000 francs CFA, soit environ 600 euros, pour une perruque. Les cheveux sont minutieusement travaillés et personnalisés en fonction des besoins de chaque cliente, justifiant ainsi les tarifs élevés. Certains clients ont conservé leurs perruques depuis 2016 ou 2017, ce qui démontre leur durabilité.
Les vols de perruques en cheveux naturels sont devenus un problème récurrent à Dakar, mettant en évidence la vulnérabilité des personnes portant ces accessoires de valeur. Les victimes sont souvent prises par surprise, et les incidents peuvent se produire à tout moment de la journée. Les propriétaires de salons de perruque sont confrontés à des défis supplémentaires, avec des cambriolages fréquents qui les obligent à renforcer les mesures de sécurité.
LA DGE SE PRONONCE SUR LE CAS SONKO
La Direction générale des élections déclare attendre la décision judiciaire du procès en appel de l’affaire relative à la radiation du chef de Pastef du fichier électoral pour décider de remise ou pas des fiches de parrainage au mandataire de l’opposant
La Direction générale des élections (DGE) déclare attendre la décision judiciaire du procès en appel de l’affaire relative à la radiation d’Ousmane Sonko du fichier électoral pour savoir s’il faut ou pas remettre les fiches de parrainage au mandataire de l’opposant.
Dans un communiqué, le directeur général des élections, Tanor Thiendella Fall tient à ‘’préciser qu’il n’y a pas encore de décision définitive, l’État du Sénégal ayant décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui’’.
‘’Par conséquent, le dossier suit toujours son cours judiciaire. Au terme dudit processus, l’État du Sénégal se conformera à la décision rendue’’, argue M. Fall.
Il rappelle que le ministère de l’Intérieur, chargé de l’organisation des élections, a reçu du département de la Justice, le 11 juillet dernier, une liste comprenant les noms de ‘’personnes condamnées à être radiées ou retirées du fichier électoral’’.
Le nom d’Ousmane Sonko faisait partie de cette liste, selon le directeur général des élections.
Le président du tribunal de grande instance de Ziguinchor (sud), saisi d’un recours des avocats de M. Sonko, a jugé ‘’irrégulière’’ sa radiation des listes électorales et l’a annulée.
L’Agent judiciaire de l’État et les avocats de l’État ont déclaré vouloir faire appel de cette décision.
‘’Une entrave à l’exécution d’une décision de justice’’
L’huissier de justice requis pour notifier à la DGE la décision judiciaire du tribunal de Ziguinchor et le mandataire d’Ousmane Sonko, chargé de récupérer ses fiches de parrainage, ‘’ont été tous les deux éconduits et empêchés d’accéder aux locaux’’ de la direction générale des élections, jeudi, selon les avocats de l’opposant.
Dans un communiqué, ils dénoncent ‘’une entrave à l’exécution d’une décision de justice’’ et à ‘’l’exercice de la fonction d’huissier de justice’’.
Les avocats de l’opposant et maire de Ziguinchor soutiennent que l’appel envisagé par l’Agent judiciaire de l’État ‘’n’est pas de nature à suspendre l’exécution de la décision de réintégration’’ d’Ousmane Sonko dans le fichier électoral.
M. Sonko, candidat à l’élection présidentielle du 25 février prochain, a été inculpé pour des faits d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État et de complot contre l’autorité de l’État, le 31 juillet.
Le jour de son inculpation, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.
‘’Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, a argué, à l’époque, M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.
M. Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s’est fait réélire lors de ce scrutin.
Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l’un des principaux groupes parlementaires de la législature actuelle.
EL MALICK NDIAYE DÉNONCE LES ABUS DE POUVOIR DE LA DGE
"La DGE a-t-elle plus de pouvoir que la magistrature ?", se demande Secrétaire National à la Communication de l'ex-Pastef, ajoutant que le Sénégal a définitivement sombré dans la dictature
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/10/2023
Dans un message publié sur le réseau social X (anciennement appelé Twitter), El Malick Ndiaye, Secrétaire National à la Communication de l'ex-Pastef, parti politique dirigé par l'opposant Ousmane Sonko actuellement emprisonné, a vivement critiqué les agissements de la Direction Générale des Élections (DGE) et a dénoncé ce qu'il qualifie de dérive dictatoriale au Sénégal.
Le message, publié ce vendredi 20 octobre 2023, commence par une question rhétorique : "La DGE a-t-elle plus de pouvoir que la magistrature ?" Cette interrogation met en avant les préoccupations de l'opposition quant à la concentration excessive de pouvoirs entre les mains de la Direction Générale des Élections, remettant ainsi en cause l'équilibre des institutions démocratiques du pays.
El Malick Ndiaye va plus loin en affirmant que le Sénégal a définitivement sombré dans la dictature, soulignant l'écart entre les paroles du président Macky Sall, qui avait promis de faire respecter toutes les décisions de justice, et la réalité de la situation actuelle.
L'auteur du message accuse l'administrateur de la DGE de bloquer volontairement l'accès à un élu du peuple et à un huissier assermenté sans motif apparent, dans le but de retarder l'exécution d'une décision de justice. Selon El Malick Ndiaye, cette manœuvre vise à accélérer le processus de pourvoi et à entraver l'exécution d'une décision de justice, en l'occurrence la remise des fiches de parrainages au président Sonko.
Il critique également le rôle joué par la structure placée sous la tutelle du ministère de l'Intérieur, dans le filtrage des candidats au mépris des règles légales, pointant ainsi le manquement à ses responsabilités en matière d'organisation d'un scrutin libre et transparent.
Pour El Malick Ndiaye, ces agissements minent les fondements démocratiques du pays et sapent la confiance des citoyens envers un processus électoral libre et inclusif. Il appelle donc les candidats de l'opposition à s'unir pour exiger des élections qui respectent ces principes fondamentaux et à éviter ainsi tout risque de hold-up électoral.
Cette sortie d'El Malick Ndiaye met en lumière les tensions politiques actuelles au Sénégal, avec l'opposition dénonçant les abus de pouvoir et les manquements aux principes démocratiques de la part du régime de Macky Sall. Les appels à l'unité de l'opposition soulignent l'importance d'une mobilisation collective pour garantir des élections justes et transparentes.
par Alioune Tine
LE RÈGNE DE LA VOLONTÉ DU PRINCE
On est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou qu’aux valeurs de la République et de la démocratie. Le DGE s’est discrédité et devrait être limogé
Le parti pris et l’imposition du rapport de force sont en train d’empoisonner le processus électoral d’une présidentielle, la plus problématique de l’histoire politique du Sénégal. Parce que le régime actuel est en train de mettre un terme à un cycle démocratique démarré difficilement avec le code consensuel de 1991 et qui n’a cessé d’être renforcé avec la création de l’Onel en 97 dirigé par un général de l’armée et le ministère de l’Intérieur.
Ce cycle nous a permis de réaliser l’alternance de 2000. Wade a poursuivi cette tradition en nommant à la tête du ministère de l’intérieur une personne non partisane, indépendante et compétente. La raison est simple, rassurer l’opposition sur un processus électoral libre, équitable, apaisé et susciter la confiance des acteurs. Cette tradition démocratique fondée sur le respect des droits de la minorité, la concession consistant à nommer une personne indépendante, répondent à cette préoccupation.
Aujourd’hui, on a un régime qui ne fait aucune concession à l’opposition, on est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou qu’aux valeurs de la République et de la démocratie. C’est tout le sens des interdictions des manifestations de l’opposition et le refus du Directeur général des élections (DGE) de respecter la décision de justice.
Manifestement, c’est la volonté du prince qui prévaut sur la loi. Toutes les conditions d’un changement sont subjectivement réunies, jamais l’opposition n’ayant été aussi affaiblie par le rapport de force et le parti pris de l’administration électorale.
Si nous voulons un processus électoral apaisé et équitable, il faut dialoguer pour trouver un minimum d’accord pour le retour de la confiance et de la sérénité. C’est la responsabilité du president Macky Sall qui, justement, a été élu grâce à la tradition démocratique et électorale établie par ses prédécesseurs.
Il faut nommer une personne indépendante chargée de l’organisation des élections. Car en refusant d’appliquer une décision de justice, le DGE s’est discrédité et devrait être limogé.
UN KHALIFA SALL ISOLÉ
En rupture de banc avecYewwi éloigné de son principal allié Serigne Moustapha Sy, rejeté par le PS et les principales forces de gauche, sans appareil fort, le leader de Taxawu voit ses chances de succès à la présidentielle 2024 s’éroder
Deux béliers ne s’abreuvent pas dans une même source, enseigne un proverbe wolof. La bagarre qui peut en résulter peut laisser des séquelles néfastes. À la source de Yewwi Askan Wi, deux gros béliers, Pastef et Taxawu, ont longtemps essayé de s’abreuver, dans le respect mutuel. Cela s’est terminé par une bataille épique. Un affrontement qui semble avoir tourné à l’avantage de l’ex-parti.
La plupart des membres de la coalition, en effet, se sont positionnés derrière Ousmane Sonko contre Khalifa Ababacar Sall. À Taxawu, les responsables prennent acte, même s’ils ne veulent pas, pour le moment, être désobligeants, pour ne pas s’aliéner définitivement des soutiens qui sont loin d’être perdus à jamais. ‘’Pour le moment, comme vous pouvez le constater, rien n’est définitif. Certains semblent effectivement jouer le jeu de Pastef, mais c’est par pur opportunisme. Il faudra attendre la liste des candidatures pour avoir une lisibilité, pour déterminer qui est avec qui et qui n’est pas avec qui’’, prévient ce proche de Khalifa.
Selon lui, dans cette coalition de l’opposition, il n’y a, en réalité, que deux personnes qui croient réellement en leurs chances de gagner à la Présidentielle de 2024. C’est Khalifa Ababacar Sall et Ousmane Sonko. Tous les autres, insiste-t-il, veulent juste être dans le camp victorieux. Et ils pensent que c’est Sonko qui est le plus proche de la victoire, le mieux placé dans l’opposition. ‘’Parce qu’il faut aussi être honnête et reconnaitre les forces de l’autre. Durant toute la campagne pour les Législatives et même après, partout, les foules scandaient le nom de Sonko. Il faut aussi reconnaitre qu’à un moment, Khalifa, et c’est sa nature, peut-être son défaut, même s’il était le président de la coalition, a accepté de s’effacer, par humilité et par modestie, pour laisser Ousmane Sonko jouer les premiers rôles’’, analyse notre interlocuteur, qui ajoute : ‘’Il ne faut pas non plus oublier que c’est Yewwi Askan Wi, initiée par Khalifa Sall, qui a fait de Sonko ce qu’il est aujourd’hui. Avant Yewwi, Sonko ne représentait pas ce qu’il représente actuellement.’’
Dans tous les cas, au niveau de la coalition dont il se réclame le géniteur, Khalifa semble seul contre tous. À Taxawu, on tente de réfuter et peste qu’il faut plutôt dire ‘’mouvement de soutien à Sonko’’. ‘’D’ailleurs, tous les communiqués qui sont publiés depuis un certain temps sortent directement des officines de Pastef. Les autres ne disent rien, simplement pour les raisons que j’ai avancées plus haut ; de l’opportunisme et on les comprend’’, rouspète notre interlocuteur.
Au-delà de la coalition Yewwi Askan Wi, il faut dire que l’ancien maire de Dakar ne fait pas du tout rêver. À quatre mois de la Présidentielle, il n’y a aucune ruée vers sa candidature, malgré la tournée entamée depuis quelques mois, malgré les appels incessants en direction des partis et mouvements de gauche.
Mais chez ses partisans, l’on reste très optimiste et promet des nouvelles qui ne manqueront pas de surprendre beaucoup d’observateurs. ‘’De très grandes personnalités politiques, toutes obédiences confondues, ont manifesté leur volonté de soutenir la candidature de Khalifa. Mais nous ne voulons pas communiquer pour le moment sur cette question ; c’est par pure stratégie. Je vous le jure, vous serez tous surpris de la grande alliance autour de notre candidat’’, lâche le proche de Khalifa Sall qui jure de ne pouvoir en dire plus, parce que l’organisation en a décidé ainsi.
Vers une foire aux enchères à Yewwi Askan Wi
Dans sa quête d’une victoire au soir du 25 février 2025, Khalifa Sall avait pendant longtemps misé sur ses ex-camarades du Parti socialiste. Il n’a eu de cesse de lancer des appels à l’endroit de ces derniers, pour les inviter à le rejoindre dans la course à la succession du président Sall. Mais jusque-là, il ne semble pas y avoir de ruée. La candidature de Khalifa ne semble pas si attractive pour entrainer une adhésion massive des militantes et militants de gauche. Même si les ‘’khalifistes’’ tentent de convaincre du contraire, en affirmant qu’il n’y a pas mal de responsables à la base qui ont décidé de se battre aux côtés de leur leader et que d’autres vont suivre.
Jusque-là, les principaux responsables socialistes et de gauche restent mobilisés autour du candidat de Benno Bokk Yaakaar, avec les figures que sont Moustapha Niasse de l’Alliance des forces de progrès et ancien président de l’Assemblée nationale ; Aminata Mbengue Ndiaye, SG du Parti socialiste et présidente du Haut conseil des collectivités territoriales, Samba Sy ; SG du Parti de l’indépendance et du travail ; Nicolas Ndiaye, SG de la LD, pour ne citer que les leaders des plus grandes formations.
En sus de l’absence de soutien de taille, Khalifa et Taxawu risquent également de souffrir d’un défaut d’appareil fort, contrairement à leurs principaux adversaires que sont Amadou Ba et le redoutable BBY, Ousmane Sonko et Pastef, Karim Wade et le Parti démocratique sénégalais.
Il serait toutefois très prématuré de faire des pronostics, si l’on sait qu’avec le parrainage, beaucoup de candidats à la candidature pourraient quitter la piste. Et Khalifa Sall a de grandes chances de capter parmi ces éventuels recalés du parrainage qui ont des contentieux profonds avec l’ex-Pastef.
De plus, même au sein de Yewwi, tout dépendra des profils qualifiés pour participer à la prochaine Présidentielle. Si Ousmane Sonko passe, il y a de fortes chances qu’il bénéficie d’un soutien massif. Mais au cas où sa candidature est rejetée, il n’y a aucun profil dans Pastef qui pourrait faire l’unanimité.
ETAT MAA BAGNE !
Lii nak moy maa tey ! Dans cette affaire de fiches de Sonko, l’Etat joue finalement au gamin. Refus de remettre des fiches, refus d’accepter que le juge Sabassy... juge. Refus d’appliquer la loi, lui qui en garantit… l’application effective.
Lii nak moy maa tey ! Dans cette affaire de fiches de Sonko, l’Etat joue finalement au gamin. Refus de remettre des fiches, refus d’accepter que le juge Sabassy... juge. Refus d’appliquer la loi, lui qui en garantit… l’application effective. Bon, ceux qui exigent le respect à la justice et aux magistrats ont quand même insulté ce corps et cette institution. Mais l’Etat ne peut pas être comme ce môme qui apprend à parler et qui lâche des « maa bagne » à toute chose. Avec les bras croisés et la moue de défiance. Il ne faut pas infantiliser notre administration ! Même si le juge de Zig keupp na yalwaan gui, la Cour suprême est là. Sabassy tamit saaba leu quoi !