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5 mai 2025
PAR Djibril Samb
MÉMOIRE CORRECTIVE
Ce texte sert de préface au Tome 2 des recueils de portraits en deux tomes publiés par Pape Samba Kane à Harmattant-Sénégal, sous le titre mémoire corrective
Ce texte de l’éminent professeur Djibril Samb sert de préface au Tome 2 des recueils de portraits en deux tomes publiés par Pape Samba Kane à Harmattant-Sénégal, sous le titre mémoire corrective.
Ce n’est pas une flatterie, même pieuse, de dire, et en l’espèce de constater, que Pape Samba Kane, journaliste de grande expérience, écrivain que je juge confirmé, poète talentueux et essayiste, s’exerce à beaucoup de genres littéraires dans lesquels il excelle, comme l’ont, au demeurant, souligné ou signalé – je ne sais – nombre de mes collègues dont la moins illustre n’est sûrement pas Lilyan Kesteloot, qui observe désormais le monde de l’Hadès.
Auteur de nombreux ouvrages allant du roman (Sabaru Jinne. Les tam-tams du diable, Dakar : Les Éditions Feu de brousse, 2015, 280 p.) à la poésie (À tire d’elles. Recueil de poésie, Clichy : Éditions Lettres de Renaissances, 2018, 119 p. ; Femme écarlate. Recueil de poésie, Clichy : Éditions Lettres de Renaissances, 2019, 77 p.) aux essais (Casinos et machines à sous au Sénégal : Le poker menteur des hommes politiques (un travail d’investigations sur une tentative illégale d’implantation de casinos dans les bas quartiers de Dakar, par des casinotiers corses, soutenus par des hommes politiques locaux), Dakar : Éditions Sentinelles, 2006, 269 p. ; Les écrits d’Augias. Les pages sombres de la presse. Revue de la paresse intellectuelle, des négligences grammaticales et autres dérives des journalistes sénégalais, Dakar : Polygone, 2009, 185 p. Pape Samba Kane, qui avait déjà exploré le genre avec Abdou Diouf. Bonbons, braises et coton. Le plan de vol d’un aigle (Dakar : Sogédit [Société générale d’édition] et les Éditions Démocraties, 1992, 79 p.), y ajoute aujourd’hui un second volume tiré de ses profils satiriques, qui met en évidence la valeur et la diversité de ses talents, descriptif et stylistique. J’aime, soit dit en passant, le titre de sa rubrique, « le profil », parce qu’il suggère le biais, et même l’appelle, comme le pratiquait la représentation égyptienne aussi bien du vivant humain que du vivant non-humain. Ainsi les égyptologues la décrivent-ils comme aspective par opposition à la perspective de celle des Grecs et des Romains. Tout – comment dire ? – s’enferme dans le profil : jambes, hanches, tête, fors l’œil et la poitrine – seuls perçus de face. Chez Pape Samba Kane aussi, tout est consigné dans le profil que nos Immortels définissent, en dénotation première, ainsi : « ligne que présente un visage lorsqu’il est vu de côté ; partie du visage qui est alors visible ». Si j’osais emprunter un mot à la physiologie pour lui donner cependant un sens philolo giquement inattaquable, je dirais que cette « latéralité » est présente jusques et y compris dans les emplois métaphoriques ou métonymiques du vocable « profil ». On pourrait alors tenir le « profil » ou pour un sous-ensemble du portrait, ou pour son synonyme approximatif, car le Dictionnaire de l’Académie définit le portrait, en première intention, comme : « représentation d’une personne par la peinture, le dessin, la gravure », ou par tout autre moyen. On pourrait ajouter, ce qui est d’ailleurs sous-entendu : « de quelque manière qu’elle soit réalisée ». Ce terme générique couvre le profil, notion implexe certes, mais ainsi circonscrite par l’Académie : « ligne que présente un visage lorsqu’il est vu de côté ; partie du visage qui est alors visible ».
Tout en gardant à l’esprit ces deux blocs définitionnels sur un plan dénotatif, qui se limitent au domaine proprement physique relevant de ces arts plastiques que sont, par exemple, la photo, le dessin, la peinture, il faut savoir qu’en seconde dénotation leur synonymie apparaît ténue mais réelle. L’un, le portrait, consiste en « une description écrite ou orale d’un individu » ; l’autre, le profil, en un sens figuré, désigne un « ensemble de caractéristiques qui définissent une fonction, une catégorie de personnes, etc. ». On est, dans ce dernier cas, dans le domaine du « profil psychologique » au sens large – ce qui semble la doctrine des Immortels. C’est dans cette optique définitionnelle que s’inscrit le journaliste et écrivain Pape Samba Kane en embrassant cependant le trait satirique dans le genre littéraire du portrait. Le portrait fut pratiqué dès l’antiquité, et bien avant l’historien Tite-Live (ca 64/59 av. J.-C. -17 apr. J.-C.), à qui nombre d’historiens de la littérature, qui ne sont pas forcément des antiquisants avertis, le font remonter. En fait, on trouve des portraits chez nos classiques les plus diserts comme les historiens Thucydide (Ve siècle) ou Xénophon (Ve-IVe siècle), le poète comique Aristophane ou le philosophe Platon, qui sont contemporains, et, plus tard, l’inusable Diogène Laërce, moins facile à situer, mais dont la vie est communément placée au IIIe siècle apr. J.-C. Mais, je ne puis ne pas mentionner certaines œuvres du Syrien hellénisé, Lucien de Samosate, comme : Les portraits (Œuvres complètes, trad. par E. Talbot, Paris : Hachette, 1866, t.2, p. 1-12), ou Portraits de philosophes (Paris : Les Belles Lettres, 2008, XXII-529 p.), ou encore Portraits du sophiste en amateur d’art (Paris : Éditions de la rue d’Ulm, 2014, 240 p.), trois œuvres qui auraient leurs places dans n’importe quelle anthologie antique dédiée aux portraits.
Il faut pourtant bien reconnaître que, la page du moyen âge tournée, on trouve chez le perspicace Montaigne, au XVIe siècle, dans ses fameux Essais, une ferme volonté de « se peindre de la plume ». D’ailleurs, les Essais sont généralement lus aussi, et quelquefois d’abord, comme le modèle par excellence de la peinture de soi. Mais c’est au siècle suivant, le XVIIe, avec l’avènement de la préciosité, mouvement littéraire autant que social, à la fois noble et bourgeois, abrité et couvé dans les salons littéraires dont les plus courus étaient ceux de Madeleine de Scudéry ou de Madame de La Fayette, que le portrait prit son essor. Ce mouvement littéraire donna lieu à certains excès dénoncés notamment par les fines plumes de Molière dans Les précieuses ridicules et de La Fontaine dans son mémorable poème La fille, mais l’on ne doit pas sous-estimer son apport considérable à la langue française, non seulement sur le plan intrinsèquement lexical et orthographique, mais aussi en favorisant le développement du portrait comme genre littéraire. N’empêche que le portrait, souvent comme pause narrative, est présent chez des auteurs très différents comme Molière (on pourrait citer la plupart de ses titres), ou Madame de La Fayette avec le Roman comique où abondent les portraits, ou La Bruyère dans Les caractères ou encore La Rochefoucauld, deux puissants moralistes.
Au XIXe siècle enfin, le portrait devient un genre majeur avec les maîtres de l’observation et de la description comme Balzac et Zola après que, au XVIIIe siècle, il eut gagné ses lettres de noblesse dans les nouvelles écritures romanesques notamment, et pour m’en limiter à ça, avec ce qu’on appela significativement le « roman à portraits », parfaitement illustré par les Confessions du comte*** de Charles Ducros (1741), encore réédité au siècle dernier, par exemple chez Garnier Frères, en 1969, par Laurent Versini. On trouvera une illustration de l’importance nouvelle du portrait dans le fait qu’il est utilisé, à la suite de La Fontaine, par l’un des plus grands poètes de ce siècle, Charles Baudelaire, que connaît en érudit Pape Samba Kane, dans le poème éponyme où les deux derniers vers de la première strophe ainsi que les deux premiers vers de la deuxième strophe apparaissent d’une aveuglante beauté descriptive, car le portrait ou le profil, c’est d’abord l’art de la description.
De ses grands yeux si fervents et si tendres,
De cette bouche où mon cœur se noya,
De ces baisers puissants comme un dictame,
De ces transports plus vifs que des rayons,
Ainsi ce regard rétrospectif nous montre-t-il que Pape Samba Kane a de qui tenir en une matière, on l’a vu, si ancienne.
Ce volume 2 de Mémoire corrective, est d’une immense richesse. Rapportés à leur origine, les profils viennent de quatre continents : Afrique, Europe, Asie et Amérique latine, entre lesquels se distribuent onze pays, mais les profils étrangers sont au nombre de douze sur quatre-vingt-neuf, soit 10,68 %. Selon le sexe, les femmes sont au nombre de treize, soit 11,57 % de l’ensemble des profils.
En dehors de six profils (5,34 %) qui sont collectifs ou anonymes, les quatre-vingt-trois profils restants sont des individualités ayant, chacune, une identité remarquable, et qui sont issues de tous les milieux sociaux : « hommes et/ou femmes d’État ou politiques », journalistes et techniciens de l’information ou de la communication (12,40 %), intellectuels (7,12 %). Mais la catégorie « hommes et/ou femmes d’État ou politiques » tient le haut du pavé avec 32,93 % des profils, position normale, car ce sont les principaux acteurs de la vie publique. On trouve également, dans la galerie des profils, magistrats, avocats, hauts gradés, diplomates, hauts fonctionnaires ou cadres, et même un saint homme tellement hors du commun, qu’on serait enclin à penser qu’il déparerait cette vaste compagnie parce que telles sont sa dimension historique et sa spirituelle majesté, qu’il semble toiser à tout instant les cimes des cieux.
En un mot, cet ouvrage, qu’on peut lire et relire sans se lasser jamais et que l’on ne pose que contraint, montre éloquemment que le très talentueux Pape Samba Kane est certainement le grand maître africain du portrait et, nommément, du portrait satirique, genre qui suppose une double maîtrise : celle du portrait et celle de la satire, adossées à celle de la langue.
Djibril Samb est Professeur émérite des universités, médaille d’argent de l’Académie française , Grand-Croix de l’ordre du Mérite.
MACKY SALL RECOMMANDE LA PRATIQUE RÉGULIÈRE DES LANGUES NATIONALES
S’exprimant en Conseil des ministres, Macky Sall ‘’a demandé au Premier ministre de renforcer la mise en œuvre de la politique nationale d’alphabétisation, à travers une meilleure connaissance et une pratique régulière, par l’écrit et l’oral’’
Le président de la République a demandé au gouvernement, mercredi, de veiller à ce que les langues nationales fassent l’objet d’‘’une pratique régulière’’ dans les administrations, les médias, les programmes scolaires et universitaires.
S’exprimant en Conseil des ministres, Macky Sall ‘’a demandé au Premier ministre de renforcer la mise en œuvre de la politique nationale d’alphabétisation, à travers une meilleure connaissance et une pratique régulière, par l’écrit et l’oral’’.
Il veut que cette mesure soit appliquée ‘’dans les administrations et les programmes scolaires et universitaires’’, en vue de la maîtrise, par les Sénégalais, des ‘’langues nationales codifiées’’.
‘’En outre, le chef de l’État a invité le ministre de l’Éducation nationale et le ministre de la Communication à développer […] des programmes d’apprentissage et de vulgarisation des langues nationales’’, rapporte le communiqué du Conseil des ministres.
Macky Sall recommande que cette mesure soit mise en œuvre ‘’avec le concours des médias publics et privés’’.
Il a tenu à ‘’féliciter’’ et à ‘’encourager les acteurs et autres opérateurs en alphabétisation, qui travaillent au quotidien sur le terrain, pour la vulgarisation de nos langues nationales’’.
Les acteurs de l’alphabétisation contribuent au ‘’développement du système éducatif et à la préservation de notre commune volonté de vivre ensemble’’, a souligné M. Sall.
‘’Le chef de l’État a rappelé au gouvernement la place primordiale de l’alphabétisation dans le système d’éducation et de formation, dans la bonne appropriation des politiques publiques’’ également, ajoute le communiqué du Conseil des ministres.
Il annonce que ‘’le président de la République a demandé au ministre de l’Éducation nationale de veiller à la bonne organisation de la 48e édition de la Semaine nationale de l’alphabétisation, du 8 au 14 septembre’’.
PARIS VANTE LES MÉRITES DE SON DÉPLOIEMENT MILITAIRE AU MALI
"Nous pouvons être fiers de ce qu’ont fait nos soldats au Sahel, ils ont rempli leur mission : permettre aux pays que nous étions venus aider, à leur demande, de faire face aux groupes terroristes”, a indiqué la Première ministre française ce mercredi
La Première ministre française Elisabeth Borne a déclaré mercredi que la présence passée de militaires français au Mali a contribué à “contenir la progression du terrorisme” dans la région. Elle a fait cette déclaration devant les auditeurs de l’Institut des hautes études de défense nationale (IHEDN).
Elle a répondu aux critiques en disant : “Certains discours voudraient faire croire à l’échec de notre engagement militaire dans les opérations Serval et Barkhane. Nous pouvons être fiers de ce qu’ont fait nos soldats au Sahel, ils ont rempli leur mission : permettre aux pays que nous étions venus aider, à leur demande, de faire face aux groupes terroristes.”
La Première ministre a souligné l’importance de la présence française au Mali en disant, selon des propos rapportés par l'AFP : “Un peu plus d’un an après le départ du dernier soldat français du Mali, chacun peut mesurer combien notre présence sur place permettait de contenir la progression du terrorisme et contribuait à protéger les populations.”
Elle a également mentionné les récents affrontements dans le nord du Mali entre des groupes armés et l’armée malienne, craignant une reprise des hostilités et la remise en cause de l’accord de paix de 2015.
Elisabeth Borne a insisté sur la nécessité de repenser l’influence française pour contrer la prolifération d’un discours anti-français en Afrique, et elle a accusé la Russie de promouvoir une “doctrine de révisionnisme historique” qui pourrait conduire à des conflits en Afrique et dans d’autres régions.
Elle a confirmé que le Parlement français débattrait de la stratégie de la France en Afrique à l’automne, compte tenu des contestations de la présence militaire française dans plusieurs pays de la région.
LE NIGER MET FIN À SA COOPÉRATION MILITAIRE AVEC LE BÉNIN
Les militaires au pouvoir affirment que Cotonou a autorisé le stationnement de militaires mercenaires et de matériel de guerre en vue d’une agression soutenue par la France et certains pays de la Cedeao contre le Niger
Le Niger a annoncé la révocation d’un accord de coopération militaire conclu en 2022 avec le Bénin voisin. Les militaires au pouvoir au Niger accusent le Bénin de préparer une agression contre leur pays. Ils affirment que la République du Bénin a autorisé le stationnement de militaires mercenaires et de matériel de guerre en vue d’une agression soutenue par la France et certains pays de la Cedeao contre le Niger.
La Cedeao envisage une intervention militaire au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel. Cet accord incluait des dispositions sur l’échange de renseignements, l’assistance aérienne et des opérations conjointes contre les groupes jihadistes.
Le nord du Bénin, frontalier du Niger et du Burkina Faso, a été récemment le théâtre d’attaques jihadistes.
Le Niger a également accusé la France de préparer une “agression” en déployant des “forces” dans la région, des allégations démenties par Paris.
En outre, les généraux au pouvoir au Niger ont révoqué plusieurs accords militaires avec la France, estimant que la présence des 1 500 soldats français sur leur territoire est désormais illégale.
par Ngagne Demba Touré
LE SÉNÉGAL DANS LE GOUFFRE SYSTÉMIQUE
Décembre 1962, mai 1968, 1974, 1988, 1993, juin 2011, mars 2021, juin 2023.. sont autant d'épisodes dramatiques sans reddition des comptes, ni responsabilités situées, démontrant à suffisance l’amnésie d’un État qui refuse d’avoir de la mémoire historique
Les événements tragiques survenus lundi dans la commune de Khossanto ont conduit au bilan macabre de deux morts par balles et d’une dizaine de blessés. A l’origine de cette odieuse répression, un arrêté préfectoral portant création et organisation de la commission chargée du recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée pour le compte de la société minière Endavour Mining, basée à Sabodala.
A l’évidence, si la tuerie de deux compatriotes sénégalais par nos forces de défense et de sécurité semble n’émouvoir personne, c’est parce que notre pays s’est froidement enlisé dans un gouffre systémique nourri et entretenu par une République cartellisée.
Après décembre 1962, mai 1968, 1974, 1988, 1993, juin 2011, mars 2021, juin 2023, tous ces épisodes dramatiques sans reddition des comptes, ni responsabilités situées, encore moins d’enquête indépendante, démontrent à suffisance l’amnésie d’un État qui refuse d’avoir de la mémoire historique. Mais au-delà, ce mutisme pose plusieurs problèmes dont il faut analyser les causes et ceci à cinq niveaux :
Une presse démissionnaire
Longtemps considérée comme le quatrième pouvoir dans un système démocratique, la presse sénégalaise qui était dépourvue de liberté dans les années 60 et 70 s’est foudroyée malgré l’alternance de 2000 dans une logique de course éhontée aux prébendes du Prince.
Sinon comment comprendre la non-couverture assumée d’une information si importante et vitale dans l’actualité socio-politique de notre pays ?
Deux vies humaines perdues ! Pas d’édition spéciale ! Pas de reportage en direct ! Bref, un traitement silencieux et minimaliste.
Ces médias à qui, le peuple souverain a octroyé des licences en leur concédant un service public avec attribution de subventions, ont décidé de lâcher ce peuple martyrisé pour se faire complice de son agent meurtrier : le système.
Une administration de seigneurie féodale
S’il y a une corporation à pointer du doigt et qui sans doute est coupable de tous les crimes flagrants perpétrés contre le peuple, c’est bien l’administration : une administration bâtie sur des fondements néocoloniaux qui conçoit l’administré comme un sujet à dominer et non un citoyen à servir. Cette mentalité régressive transparaît le plus souvent dans l’administration territoriale et la magistrature. Sans ambages, à chaque fois que la République est en danger, le combustible source de l’embrasement est soit un arrêté ou bien un arrêt.
Depuis Mamadou Dia, les décisions judiciaires rendues par nos cours et tribunaux n’aboutissent qu’à la persécution, la haine et la colère. Depuis 1963, les mesures administratives prises par nos gouverneurs et leurs subordonnés ne reflètent que le mépris des populations administrées.
Des forces de défense du système
Nos forces de défense et de sécurité souvent citées en exemple en Afrique ne sont pas exemptes de reproches. En effet, si une certaine bien-pensance voudrait leur attribuer une posture foncièrement républicaine, force est de reconnaître que depuis plusieurs années, elles se sont muées dans une loyauté aveugle, en bras armé du pouvoir tyrannique de Macky Sall sans une seule fois remettre en cause les conséquences désastreuses de ses actes, ou user de l’objection de conscience lorsque l’éthique la plus fondamentale est remise en cause.
Aujourd’hui, il est nettement établi que notre armée, notre gendarmerie et notre police faillissent à leur mission républicaine et leur éthique nationale. La responsabilité des massacres de mars de 2021 et de juin 2023 leur est justement imputable.
En république, l’armée doit jouer et assumer son rôle de contrepouvoir qui désamorce les crises et stoppe les dérives dictatoriales.
En République, la gendarmerie ne tire pas sur son peuple.
En République, la police ne doit pas s’allier avec des milices.
Un République monarchique
A entendre certains journalistes et intellectuels flagorneurs, la démocratie sénégalaise est peinte comme mature et aboutie. Mais à l’épreuve des faits, on s’aperçoit aisément que le système politique sénégalais, hérité de la constitution gaullienne de 1958, repose essentiellement sur la concentration des pouvoirs, en réalité de tous les pouvoirs entre les mains d’un monarque qui n’a qu’un seul alibi : le suffrage universel.
Cette légitimité populaire qu’il utilise comme fondement de ses lubies est aujourd’hui profondément écornée. Au Sénégal, le Président de la République est un empereur qui règne sans partage et ses sbires peuvent tout se permettre. A voir les arrêtés anachroniques et moyenâgeux de nos préfets et sous-préfets qui interdisent maintenant des tournois de football dédiés à un opposant, il n’est pas exagéré d’affirmer que le coup d’État contre le peuple est désormais permanent comme disait Mitterrand en 1964.
La Constitution sénégalaise qui limite le domaine de la loi (article 67) et attribue au règlement un caractère illimité et résiduel (article 76), a confisqué la volonté populaire et consacré la prédominance hypertrophique d’autorités illégitimes qui ne doivent leurs titres et fonctions qu’à un seul homme, le président détenteur de tous les pouvoirs mais responsable de rien.
Une économie extravertie à la solde de l’impérialisme
Khossanto, une commune du département de Saraya située dans la région de Kédougou, riche en minerais. Une zone où l’or est extrait depuis près d’une quinzaine d’années par les multinationales au détriment des populations locales. En substance, l’État du Sénégal a pris l’option irrévocable de livrer l’écrasante quantité des revenus issus de la production minière aux compagnies étrangères tout en se contentant de miettes.
Selon l’ITIE, les mines n’ont rapporté que 167 milliards F CFA au Sénégal en 2020. De plus, le taux de progression des recettes minières n’est que de 7%. Une situation lamentable due à un manque de vision économique endogène, une corruption institutionnalisée, un cadre juridique scandaleux et une gestion opaque du secteur minier. Aujourd’hui, dans l’Est du pays, la production minière est abondante et en pleine croissance, pendant que la population locale est dans l’indigence la plus absolue.
A l’aube de l’ère la production pétrolière, le système qui repose sur l’assujettissement du peuple et la corruption des élites est dans la tourmente. Oui, le système est démasqué et les Sénégalais sont éveillés. Oui, le système est minoritaire et les Sénégalais ont soif de changement.
Sentant sa faiblesse et à bout de souffle, le système mise désormais sur deux choses : la violence aveugle et la censure systématique.
Ainsi, il compte sur deux alliés : notre peur et notre inertie.
Dans un tel contexte, la voix du peuple doit retentir partout pour faire face aux usurpateurs de son pouvoir, ceux-là qui ont confisqué ses libertés et privatisé son État. Il est plus qu’urgent de rétablir l’ordre public qui n’est rien d’autre que la justice et la vérité.
Alors, une refondation s’impose !
Force restera au peuple !
Force restera à la loi !
Maître Ngagne Demba Touré est Coordonnateur national de la Jeunesse Patriotique du Sénégal- JPS.
ABDOULAYE DAOUDA DIALLO EN PASSE DE DÉMISSIONNER DU CESE
L’ancien ministre de l’Intérieur a décidé de ne pas se ranger derrière le chef du gouvernement dans le cadre des joutes électorales du 25 février prochain
C’est la rupture totale entre le président Macky Sall et son «jeune frère» Abdoulaye Daouda Diallo. Selon nos informations, durant leur audience d’avant-hier, ce dernier lui a clairement indiqué qu’il ne se rangerait pas derrière le Premier ministre Amadou Ba et qu’il va présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle pour « sauver » l’Alliance pour la République (APR). Selon lui, les responsables politiques au sein du pouvoir qui soutiennent le chef du gouvernement le font uniquement pour garder leurs postes de ministre ou de directeur général. Ainsi, sauf revirement de situation, Abdoulaye Daouda Diallo va démissionner aujourd’hui de sa fonction de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE). Il va également tenir une conférence de presse le vendredi pour s’adresser aux Sénégalais.
La case de l’Alliance pour la République (APR) brûle. Après la défection du ministre de l’Agriculture Aly Ngouille Ndiaye et celle du maire de Kolda Mame Boye Diao, suite à la décision du président Macky Sall de désigner le Premier ministre Amadou Ba comme le candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à la prochaine élection présidentielle, c’est au tour d’Abdoulaye Daouda Diallo de prendre son destin en main. Selon nos informations, l’ancien ministre de l’Intérieur, après avoir été reçu hier par le chef de l’Etat, a décidé de ne pas se conformer à la volonté du locataire du Palais et de ne pas se ranger derrière le chef du gouvernement lors des joutes électorales du 25 février prochain. Etant logique avec lui-même, Abdoulaye Daouda Diallo va rendre son poste de président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) au président de la République. Sauf revirement de situation, il va remettre sa démission aujourd’hui. Pour officialiser et rendre publique sa position par rapport au choix porté sur Amadou Ba et son avenir politique, le successeur d’Idrissa Seck au CESE va tenir une conférence de presse vendredi pour s’adresser à ses militants et à la population sénégalaise, en général.
Mais «L’AS» est en mesure de vous dire qu’Abdoulaye Daouda Diallo a expliqué à Macky Sall que sa démarche ne consiste pas à combattre la coalition au pouvoir ou mettre les bâtons dans les roues du candidat de BBY, mais il se présente à la Présidentielle pour sauver l’APR. Car, dit-il, cet avalanche de communiqués et de sorties médiatiques de la part de responsables de Benno pour prêter allégeance à Amadou Ba n’est que de la poudre aux yeux. Selon lui, presque tous les responsables politiques de la mouvance présidentielle qui font des déclarations de soutien à l’endroit de l’actuel Premier ministre cherchent tout simplement à garder leurs postes de ministre ou de directeur général. Et que par conséquent, l’actuel chef du gouvernement ne pourra pas compter sur eux pour battre campagne et gagner les joutes électorales à venir. Pour Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Ba se berce d’illusions
Il faut donc souligner que l’intervention de chefs religieux, pour éviter la rupture entre Macky Sall et son ancien ministre de l’Intérieur n’a pas produit l’effet escompté. D’ailleurs, ce dernier a rappelé au président de la République qu’il faisait partie des rares personnes, à l’instar de Moustapha Cissé Lo et de Mbaye Ndiaye, à avoir démissionné de leurs postes pour le suivre et le conduire au pouvoir en 2012, après ses problèmes avec le Pape du Sopi, Abdoulaye Wade. S’adressant à Abdoulaye Daouda Diallo, le Président lui a dit : « Si vous partez , vous perdrez » .Dans la logique de Macky Sall, s’il ne se rangeait pas derrière le Premier ministre et qu’il décidait de faire cavalier seul, Amadou Ba etlui vont tous les deux perdre la prochaine élection présidentielle. Une affirmation qui prend tout son sens puisque l’APR semble plus que jamais divisée et hier, Seydou Guèye et d’autres apéristes ont été aperçus chez Abdoulaye Daouda Diallo.
Infaux
Juste après le limogeage de Mame Boye Diao, une rumeur faisant état de la nomination d’un certain Hamet Sakho comme Dg de la Cdc. L’As a remué ciel et terre pour identifier ce fantôme. En réalité, il s’agit d’une fake news d’autant plus que la photo illustrant l’article montre un jeune originaire de Goudiry qui était le régional de l’Adpme à Kédougou et fils du maire de Koulor. D’ailleurs aux dernières nouvelles, il a été recruté au Prodac.
Mame Boye Diao interdit d’accès au stade
Ne quittons pas le maire de Kolda pour dire qu’il a commencé à vivre la dure réalité de l’opposition au Sénégal. Il dit avoir reçu le premier coup en tant qu’opposant hier, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio. L’édile de la capitale du Fouladou a diffusé une video où il dit avoir été interdit d’entrée au stade par le service de sécurité. A l’en croire, les préposés à la sécurité lui ont signifié qu’ils avaient reçu l’ordre de ne pas le laisser accéder au stade pour suivre le match du Sénégal contre l’Algérie. Selon Mame Boye Diao, les agents de la sécurité lui ont dit avoir reçu des instructions du Premier ministre, ministre des Sports malgré les tickets qu’il détenait. Vrai ou faux ? En tout cas, la video est devenue virale sur les réseaux sociaux.
Rose Wardini
Une polémique est née de la création de la coalition du maire de Kolda et candidat à la Présidentielle. Rose Wardini revendique la paternité de « Sénégal nouveau ». Le mouvement citoyen « Sénégal nouveau » dirigé par Dr Rose Wardini est surpris d’entendre hier, El Hadj Mamadou Diao qui annonçait sa candidature à la Présidentielle du 25 février 2024, déclarer partir sous la bannière d’une coalition dénommée « Coalition pour un Sénégal nouveau ». Elle rappelle que « Sénégal nouveau » est le nom de leur mouvement citoyen qui s’est déjà lancé dans la course à la Présidentielle de février 2024 ; en atteste le récépissé du ministère de l’Intérieur en date du 10 janvier 2023. Dès lors, Dr Wardini invite le maire de Kolda à revoir le nom de sa coalition pour éviter toute confusion de nature à porter préjudice à leur formation politique déjà sur le terrain depuis des mois.
«Sonko namenaala»
C'est finalement le tube de l'été ! Pendant que les autorités remuent ciel et terre pour que la fameuse chanson «Sonko namenaala» ne retentisse plus dans les stades pendant les navétanes, le stade Me Abdoulaye Wade a subi la loi des jeunes. En effet, « Sonko namenaala » a été chanté une fois de plus par les supporters durant le match Sénégal-Algérie. Les jeunes ont entamé l’opération « sonkorisation » à la gare du TER avant d’entonner les chansons du leader de Pastef au stade. Ils ont fait vibrer le stade avant la sortie des joueurs, accompagnés par les «assikos». Après la minute de silence demandée par le speaker pour soutenir le peuple marocain après le séisme, les jeunes ont scandé à nouveau «Libérez Sonko». Malgré les rappels à l'ordre du speaker, les jeunes ont continué de plus belle.
Un complexe de 5 milliards, à Thiénaba
L’Institut Ahmet Sakhir Lô va bientôt migrer vers Thiénaba où a été posée la première pierre du complexe islamique de plus de 5 milliards de Fcfa, qui va l’abriter. Selon Ousmane Camara, Conseiller du Directeur de l’Institut Islamique Ahmet Sakhir Lô, le projet est l’aboutissement d’une réflexion qui dure depuis 2012. En effet, le fondateur Mohamed Bara Niang a eu dès cette période l’intention d’offrir un cadre idéal aux apprenants de l’Institut Ahmet Sakhir Lô, qui compte un effectif important de 2 500 apprenants, dans un cadre qui n’offre pas toutes les commodités. C’est ainsi qu’il a initié un projet pour étendre la structure et assurer aux apprenants un cadre idéal. Et c’est dans la recherche de terrain qu’un bienfaiteur en a offert un à Thiénaba. «C’est un choix du Bon Dieu, qui a voulu que l’Institut s’installe à Thiénaba», a-t-il indiqué. Et pour lui, l’infrastructure dont la première pierre vient d’être posée permettra de booster les performances. A travers ses différentes composantes, le complexe s’inscrit dans la dynamique de modernisation des Daara, avec des bâtiments administratifs, un centre de santé avec toutes les commodités requises, notamment 24 lits, une mosquée moderne d’une capacité de 1 000 fidèles, des logements administratifs avec 48 appartements, des dortoirs modernes, des réfectoires (filles et garçons) un complexe sportif. L'innovation, dit-il, c’est la prise en compte de l’apprentissage professionnel, avec des box de formation en électricité, en informatique, en agriculture, etc.
Camis porte plainte contre Ahmed Cissé
Ahmed Cissé est dans le collimateur des associations et mouvements islamiques du Sénégal. Huit associations ont saisi le procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar d'une plainte contre Ahmed Cissé pour propos malveillants et blasphématoires. La coordination des associations et mouvements islamiques du Sénégal (CAMIS) dénonce les propos injurieux et outrageants de M. Cissé́àl'endroit de la religion musulmane. Consciente du rôle joué par la justice dans la prévention et le maintien de l’ordre public, la coordination compte sur la diligence du procureur de la République pour l’instruction de sa plainte avant que l'irréparable ne se produise.
Mimi Touré
L’ancienne Première ministre Aminata Touré a entamé une tournée politique qui l'a amenée dans la région de Matam. Elle estime que la mine des phosphates de Ndendory dans le département deKanel est une nébuleuse qu’il faudra auditer en 2024, pour qu’enfin les populations tirent profit de leurs propres ressources, conformément au disposition du référendum de 2016 qui reconnaissait aux citoyens le droit à un environnement sain etle contrôle sur leurs patrimoines fonciers et sur leurs ressources naturelles
Gendarmerie de Keur Massar
Le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, a inauguré hier, en présence du Général Moussa Fall, Haut Commandant de la Gendarmerie nationale, les locaux de la Compagnie et de la Brigade de recherches de Keur Massar. S'adressant aux notabilités religieuses et aux populations de Keur Massar, le ministre des Forces Armées les a exhortés à travailler en parfaite collégialité avec les pandores. Il indique que les gendarmes s’emploieront désormais à répondre aux aspirations de la population en matière de sécurité. Par conséquent, il les invite à leur apporter le concours nécessaire pour la réussite de leurs missions. D'autant que, à ses yeux, la sécurité est l’affaire de tous. Pour lui, en contribuant à son ancrage, les populations épaulent les gendarmes dans leur lutte inlassable contre l’insécurité. Antoine Diome promet Le ministre de l'Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, a déclaré mardi à Kédougou que l’Etat va adopter une démarche inclusive et participative dans le cadre des recrutements de la main d’œuvre locale non qualifiée dans les sociétés minières pour une meilleure prise en compte des préoccupations des populations locales. A l’en croire, des instructions ont été données au gouverneur pour le recrutement de la main d’œuvre locale non qualifiée avec une démarche inclusive et participative. Antoine Félix Diome a réitéré ses condoléances les plus émues et les plus attristées à l’endroit de l’ensemble des populations de Kédougou et au maire de la commune de Khossanto qui a perdu son propre frère. Le ministre de l’Intérieur présidait un Comité régional de développement (CRD) spécial à Kédougou suite aux manifestations contre la modification de l’arrêté préfectoral sur le recrutement de la main d'œuvre locale non qualifiée dans les entreprises minières.
Par Moustapha DIAKHATE
GAFAM : L’UE SABRE L’OLIGOPOLE
Plus que la nouvelle économie, les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - sont devenus des mastodontes qui ont leur empreinte partout grâce à leurs plateformes numériques et digitales favorisées par leur monopole absolu
Plus que la nouvelle économie, les GAFAM – Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft - sont devenus des mastodontes qui ont leur empreinte partout grâce à leurs plateformes numériques et digitales favorisées par leur monopole absolu sur les principales autoroutes de l’information et de la communication.
En moins de 20 ans, un peu moins pour la plupart d’entre elles (Facebook a été créé en 2004 et Google en 1998), la capitalisation de chacune d’elles dépasse les 1 000 milliards de dollars. Pour donner un ordre de grandeur – la valeur en bourse de chacune d’elle dépasse le PIB des deux plus grandes économies de l’Afrique : le Nigeria et l’Afrique du Sud. A eux cinq, les GAFAM sont davantage valorisés que le montant du PIB du Japon, de l’Allemagne ou de la France ! tous des pays du G7 pourtant.
Leur mainmise sur le numérique et digital et les secteurs transversaux se mesurent aux monopoles tentaculaires de Google et Facebook : Google concentre à lui seul 95 % des requêtes sur internet dans le monde. YouTube, le diffuseur de vidéo sur internet (racheté par Google en 2006 pour seulement 1,65 milliard de dollars à l’époque) est vu bien plus que n’importe quelle chaîne de télévision : chaque jour, plus d’un milliard d’heures de vidéos sont ainsi visionnées. Facebook, quant à lui, totalise, en octobre 2020, plus de 2,7 milliards d’utilisateurs actifs mensuels. C’est 40% de la population mondiale.
Ensuite vient Apple qui est devenue la première entreprise de l’histoire à franchir le cap des 2.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, jamais depuis Standard Oil de Rockefeller le monde de la haute finance n’avait vu une telle saga boursière.
A elle seule, cette firme a fait plus de 20 000 millionnaires aux USA parmi ses actionnaires. Elle règne sur une base installée de 1 milliard et demi de terminaux dans le monde, ses ventes d’iphone c’est presque deux fois le PIB du Sénégal avec 40 milliards de dollars US
Toutes ces têtes de gondole du commerce international sont des entreprises de la Silicon Valley qui fonctionnent grâce aux systèmes d’exploitation Windows qui contrôlent 90 % des ordinateurs équipés de systèmes Microsoft à travers le monde . Avec Androïd, Microsoft et Google dominent 95% des logiciels de navigation concédant le reste aux chinois et japonais avec Baidu. Les GAFAM sont emblématiques de la domination américaine sur l’économie et la nouvelle civilisation sur le globe
Leur monopole sur le commerce électronique et la communication digitale est presque à 100% ce qui rapporte un niveau de revenus pour les cinq qui frôle les 1500 milliards de dollars US, un plafond que seulement les majors du pétrole et du gaz ont réussi à atteindre dansl’histoire récente du capitalisme occidental. Aujourd’hui c’est l’Europe à l’unisson qui régule sursesterritoires ou les GAFAM réalisent 35% de leur CA, l’oligopole absolu de ces des derniers afin de frayer une voie aux startups et entreprises du vieux continent tout en permettant aux consommateurs européens d’avoir les meilleures offres pour les biens et services d’une compagnie comme Amazon. C’est l’expression d’une volonté politique collective dont seuls les européens sont capables devant la tout puissance de la Silicon Valley et du American way of life. Une taxation juste sur ces entreprises sans domicile fiscale précise, une meilleure protection des données de consommateurs, protéger les créateurs de contenu et la liberté d’expression, une concurrence plus ouverte dans le e- commerce et le e – service sont les viatiques et l’Europe montre déjà le chemin à d’autres continents dont l’Afrique. Et si l’Union Africaine s’y mettait malgré le fait que l’Afrique pèse seulement 4% du PIB mondial.
Moustapha DIAKHATE
Expert en Infrastructure co- fondateur RESTIC
Par Mohamed Bachir Diop
LEON MBA, PREMIER PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE GABONAISE
Renversé par un coup d'état, il a été rétabli dans ses fonctions… par l'armée française !
Léon Mba était né le 9 février 1902 à Libreville. Il a dirigé son pays de 1961 à 1967 comme un dictateur, nouant et dénouant les alliances politiques au gré de ses intérêts du moment. Il est décrit come un personnage complexe aux multiples facettes. Issu d’une famille Fang, christianisée et francophile, il est intégré dans l’administration coloniale en 1924 comme chef de canton. En 1931, condamné pour malversation, il est exilé loin du Gabon, en Oubangui-Chari, actuelle République Centrafricaine. De retour au Gabon en 1946, son engagement aux côtés du RDA de l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny ne lui vaut guère le soutien de l’administration coloniale française qui lui préfère le député et résistant Jean-Hilaire Aubame. La donne change lorsque, dans les années 1950, le RDA est lavé de tout soupçon d’appartenance au communisme. Il gagne le soutien des puissants forestiers européens et devient en 1956 le premier maire élu de Libreville.
En 1957, le Gabon élit pour la première fois un gouvernement. Les Gabonais ont le choix entre Léon Mba, le tribun local, et le député Jean-Hilaire Aubame, proche du Sénégalais Léopold Sedar Senghor. Aubame l’emporte dans les urnes mais s’incline devant Mba qui, par le biais de débauchages à l’Assemblée, se porte à la tête du gouvernement.
D’ethnie fang, Léon Mba naît le 9 février 1902 à Libreville dans une famille francophile. Son père, Ysidore Minko-Mi-Edang, petit gérant de commerce, aurait été un temps le coiffeur de Pierre Savorgnan de Brazza. Sa mère, Louise Bendome, était couturière
À partir de 1920, il devient tour à tour employé de magasin, exploitant forestier, commerçant, puis entre dans l’administration coloniale française comme commis des douanes. S’il donne entière satisfaction à ses supérieurs, Léon Mba les inquiète cependant par « son militantisme en faveur de l’homme noir ».
Ses remarques dérangent, et il en subit les conséquences en décembre 1922. Ayant commis un délit mineur en fournissant à un collègue des documents falsifiés, il est puni d’une peine de prison au lieu d’une simple amende. Il lui est également reproché sa polygamie
Durant ces années, selon toute vraisemblance, Léon Mba, devient un adepte du Bwiti auquel les Fangs sont tout particulièrement réceptifs. En 1931, des sectateurs du Bwiti sont accusés du meurtre d’une femme dont les restes sont découverts près du marché de Libreville. Accusé de complicité, même si sa participation au crime n’est pas prouvée, Léon Mba est destitué et est condamné à trois ans de prison et dix ans d’interdiction de séjour, pour les détournements d’impôts et les abus commis dans le traitement de la main-d’œuvre locale.
En détention en Oubangui-Chari, tout d’abord à Bambari puis à Bria, il continue d’exercer une influence chez les Fangs de sa région d’origine grâce à une correspondance avec ses compatriotes à Libreville. Inquiété par cette situation, le gouverneur-général Antonetti ordonne en 1934, qu’à la fin de sa peine carcérale, il soit placé sous surveillance en Oubangui-Chari.
À cause de ses relations avec le RDA, affilié au PCF, Léon Mba fait figure de communiste et de propagandiste dans la colonie, d’autant qu’à son retour d’exil, il aurait participé aux travaux du groupe d’études communistes local. En 1949, l’administration coloniale apprécie peu sa participation au congrès du RDA à Abidjan
En 1951, en même temps que le RDA rompt avec les communistes, Léon Mba, tout en gardant chez son électorat une image de « révolté », se rapproche de l’administration française. Cette dernière lui préfère cependant son principal opposant, le député Jean-Hilaire Aubame qui n’est autre que le fils nourricier de son demi-frère et son ancien protégé.
Isolé à l’Assemblée territoriale, Mba s’allie avec les colons qui y sont représentés. En août 1953, le CMG fusionne avec le Parti démocratique gabonais (PDG) de Paul Gondjout pour donner naissance au Bloc démocratique gabonais (BDG) ; Gondjout en devient le secrétaire général, Mba l’adjoint. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Léon Mba obtient 36 % des suffrages contre 47% pour Aubame. Même s’il n’est pas élu, Mba devient une personnalité incontournable du territoire et certaines personnalités de l’UDSG passent de son côté. Lors des élections municipales de 1956, où les listes présentées relèvent du collège unique (Africains et Européens confondus), Léon Mba reçoit le soutien financier des colons, et tout particulièrement celui du forestier Roland Bru. Il remporte la mairie de Libreville avec 65,5% des suffrages, devenant ainsi le 23 novembre, le premier maire élu de la capitale.
Après un « oui »massif au référendum sur la Communauté franco-africaine du 28 septembre 1958, le Gabon accède à l’autonomie. En décembre 1958, l’Assemblée vote sa transformation en Assemblée législative, puis promulgue le 19 février 1959 la constitution de la République du Gabon. Le 27 février, Léon Mba est nommé Premier ministre. En novembre 1959, Mba se prononce ouvertement pour la départementalisation du Gabon. Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique de l’Elysée », lui fait comprendre que cette solution est impensable. Mba campe sur cette position jusqu’en février 1960. Il envisage également d’adopter pour la République gabonaise le drapeau tricolore de la puissance coloniale qui se serait différencié du drapeau français par l’apposition du dessin de l’arbre national, l’okoumé. Là encore, Foccart refuse
La situation ne s’arrange guère après que l’indépendance a été proclamée le 17 août. Finalement, le 4 novembre 1960, une constitution de type parlementaire est adoptée. Mis en minorité, le Premier ministre demande l’aide financière de Paris afin d’acheter des députés pour 13 à 15 millions de francs CFA.
L’incident clos, Léon Mba décide alors de satisfaire l’opinion publique gabonaise, en renvoyant, le 10 novembre, les membres européens du gouvernement. Sont concernés les ministres de l’Intérieur, Édouard Duhaut, de la Production forestière, Pierre Mariani, ainsi que celui de la Santé, Maurice Jourdan
Le 4 décembre 1960, Léon Mba est élu au poste de secrétaire général du BDG à la place de Gondjou
Le 21 février 1961, l’adoption d’une nouvelle constitution instaure un régime qualifié d’« hyper présidentiel ».
Souhaitant éloigner de l’arène politique son ancien ministre redevenu son grand rival, il nomme Aubame, le 25 février, président de la Cour suprême. Par la suite, sous le prétexte d’une incompatibilité de cette fonction avec celle de parlementaire, Mba réclame sa démission de l’Assemblée. Aubame résout le problème en démissionnant de son poste de président de la Cour suprême, contrariant ainsi les plans de Mba.
Dans la nuit du 17 au 18 février 1964, aux environs de cinq heures du matin, 150 militaires gabonais dirigés par les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone, arrêtent le président Léon Mba, le président de l’Assemblée nationale Louis Bigman, et plusieurs ministres. Les militaires annoncent à la radio au peuple gabonais le coup d’État et demandent à l’assistance technique française de ne pas s’immiscer. Léon Mba est obligé de prononcer une allocution radiodiffusée où il reconnaît sa défaite :
« Le jour J est arrivé, les injustices ont dépassé la mesure, ce peuple est patient, mais sa patience a des limites… il est arrivé à bout. »
Durant ces évènements, aucun coup de feu n’est tiré. Le peuple ne réagit pas, signe selon les militaires de l’approbation du putsch. Un gouvernement provisoire est constitué, et sa présidence est offerte à son grand rival Jean Hilaire Aubame. Il n’est composé que de personnalités politiques civiles, provenant aussi bien de l’UDSG que du BDG comme Paul Gondjout. Quant aux putschistes, ilsse contentent d’assurer la sécurité civile. D’ailleurs, toute la petite armée gabonaise n’est pas intervenue dans le coup d’État ; encadrée en majorité par des officiers français, elle est restée dans ses casernes.
Des instructions sont données pour que Léon Mba soit transféré à Njolé, fief électoral de Aubame. Mais du fait de violentes pluies, le président déchu est amené à Lambaréné, à 250 kilomètres de Libreville. Le nouveau chef du gouvernement, Aubame, prend rapidement contact avec l’ambassadeur français, Paul Cousseran, afin de lui assurer que les biens des ressortissants étrangers seront protégés et éviter ainsi toute intervention militaire
Mais à Paris, le général de Gaulle et Jacques Foccart en ont décidé autrement. En effet, Mba était un des plus fidèles alliés de la France en Afrique ; en visite en France en 1961, il avait affirmé : « Tout Gabonais a deux patries : la France et le Gabon. »
Les autorités françaises décident donc, en conformité avec des accords franco-gabonais signés, de rétablir le gouvernement légal. Toutefois, l’intervention ne peut être déclenchée sans une requête officielle du chef d’État gabonais. Léon Mba étant constitutionnellement « empêché », les Français font appel au vice-président gabonais, Paul Marie Yembit, qui n’avait pas été arrêté. Mais celui-ci reste introuvable ; il est donc décidé de rédiger une lettre antidatée que Yembit signerait plus tard. Ainsi, dans la nuit du 18 au 19, les troupes françaises de Dakar et Brazzaville débarquent à Libreville et rétablissent Mba au pouvoir. Les combats ont fait un mort du côté français, et 15 à 25 du côté gabonais.
Réinstallé au pouvoir, Léon Mba refuse de considérer que le coup d’État était dirigé contre lui et son régime. Pour lui, il s’agissait d’un complot contre l’État. Rapidement pourtant, des manifestations anti-gouvernementales ont lieu avec des slogans comme « Léon Mba, président des Français! » ou réclamant la fin de la « dictature ». Elles se solidarisent avec Aubame lorsque le 23 mars, il est inculpé. Bien que certainement innocent des préparatifs du coup d’État, ce dernier est condamné à l’issue d’un procès, à 10 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour.
Malgré ces évènements, les élections législatives d’avril 1964, prévues avant le putsch, sont maintenues. L’opposition se voit privée de ses grandes figures, empêchées de participer au scrutin du fait de leur compromission dans le putsch. L’UDSG disparaît de la course électorale et l’opposition n’est composée que de partis sans envergure nationale, défendant la démocratie ou des intérêts régionaux. Cette dernière remporte toutefois, dans un scrutin de liste majoritaire à un tour, 46% des suffrages et 16 sièges sur 47,tandis que le BDG reçoit 54 % des suffrages et 31 sièges. Mais les signes de fraude sont nombreux et tout laisse à penser que l’opposition aurait dû remporter l’élection
Les pétroliers, installés dans le pays depuis 1957, avaient renforcé leurs intérêts en 1962 après la découverte et l’exploitation des premiers gisements off-shore. Le Gabon devient une pièce majeure dans l’approvisionnement pétrolier de la France. Leur influence est telle que le PDG de l’Union générale des pétroles (devenu en 1967 ELF Aquitaine), Pierre Guillaumat, prend part à la décision de l’intervention militaire.
Quant aux ambassadeurs français, Paul Cousseran, et américain, Charles Darlington, soupçonnés de sympathie envers Aubame, ils quittent le Gabon peu de temps après les évènements. Le nouvel ambassadeur de France est François Simon de Quirielle, un « diplomate traditionnel », bien décidé à ne pas interférer dans les affaires intérieures gabonaises. Au bout de quelques mois de malentendus, Léon Mba contacte Foccart pour lui dire qu’il ne supporte plus cet ambassadeur :
« Vous vous rendez compte, explose le président gabonais, je reçois de Quirielle pour faire un tour d’horizon avec lui. Je lui demande ce qu’il pense de tel ministre [gabonais], de telle question qui est à l’ordre du jour[de la politique intérieure du Gabon]. Devinez ce qu’il me réplique ! Monsieur le président, je suis désolé, les fonctions que j’occupe m’interdisent d’intervenir comme vous me le demandez dans les affaires de votre pays. »
À la suite de cet incident, Foccart fait nommer en mai 1965 à Libreville, « un colonialiste », Maurice Delauney, qui s’installe tel un véritable haut-commissaire.
Dès 1965, les Français cherchent un successeur à Léon Mba, vieillissant et malade. Ils le trouvent en la personne d’Albert-Bernard Bongo, jeune chef de cabinet du président. Ce dernier est personnellement « testé » parle général de Gaulle en 1965, lors d’une visite à l’Élysée. Confirmé comme successeur, Bongo est nommé le 24 septembre 1965 ministre délégué à la présidence, mais occupe dans les faits les fonctions d’un Premier ministre
En août 1966, Mba est hospitalisé à Paris et ne retourne plus au Gabon. Une réforme constitutionnelle en février 1967 légitime le dauphin. Mba meurt le 28 novembre 1967 à l’hôpital, des suites de son cancer. Albert Bernard Bongo lui succède constitutionnellement à la présidence.
LA PRÉSIDENTIELLE DES INDÉCIS
Considérés comme les deux hommes politiques les plus représentatifs du pays, Macky Sall, dont l’absence est déjà actée, et Ousmane Sonko, dont l’absence est probable, laissent planer un grand vide et des incertitudes autour du scrutin de février 2024
Considérés comme les deux hommes politiques les plus représentatifs du pays, Macky Sall, dont l’absence est déjà actée, et Ousmane Sonko, dont l’absence est probable, laissent planer un grand vide et des incertitudes autour de la prochaine Présidentielle. Une élection inédite où tout est possible.
Une présidentielle sans les deux personnalités les plus en vue et les plus influentes de l’échiquier politique. Ni Macky Sall, tête d’affiche de la majorité présidentielle, probablement sans Ousmane Sonko, figure de proue de l’opposition. C’est inédit depuis que le Sénégal a commencé à voter, qu’on aille dans une élection sans aucun des deux chefs de partis supposés être les plus représentatifs.
Interpellé sur cette probabilité, le directeur exécutif de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé, déclare : ‘’Si ce cas de figure se réalise, ce serait effectivement quelque chose d’inédit. À mon avis, ce n’est pas une si mauvaise chose. Si cela se réalise, ce sera la première fois que les Sénégalais aillent aux urnes, non pas pour ou contre un homme, mais pour choisir un programme de gouvernance. Je crois que c’est extrêmement important.’’
En l’absence des deux principaux favoris, il est difficile de faire des pronostics sur les prochaines échéances électorales. Même pour le second tour, rien n’est gagné d’avance ; tout se disputera jusqu’au bout. Et il faudra être ingénieux, perspicace et convaincant pour maximiser ses chances. Monsieur Cissé : ‘’Cette fois, les candidats seront tenus de proposer des programmes et de convaincre les citoyens. Avec ces élections, on n’est pas dans une perspective de sanction d’un président. Les citoyens vont élire celui qui va les diriger pour les cinq prochaines années. Ceux qui veulent avoir des chances ne peuvent pas être là à dire : Macky Sall a fait ceci, il a fait cela, puisque Macky Sall ne fait pas partie de la compétition... Les gens seront jugés sur la base de leur profil intrinsèque et des propositions qu’ils seront amenés à faire.’’
Avec cette élection présidentielle de 2024, ça pourrait aussi être la fin de la bipolarisation de la vie politique, si l’on en croit le membre de la société civile.
En effet, en 2024, ce ne sera pas une bataille entre candidats de l’opposition et candidats de la majorité. Déjà, dans cette opposition, il y aura pas mal de candidats issus des flancs de la majorité, comptables au même titre qu’Amadou Ba du bilan du régime sortant. ‘’Même le candidat investi par la majorité peut aller pêcher des soutiens dans cette opposition. Les perspectives sont vraiment très ouvertes. L’élection va mettre fin à la bipolarisation. On ne pourra pas dire Sonko vs Macky ; candidat de l’opposition vs candidat du pouvoir. Ce sera tout le monde contre tout le monde. La compétition se fera même entre candidats de l'opposition. Ce sera tout le charme de cette élection’’.
Vers une redistribution des cartes sur l’échiquier politique
Mais quel impact sur la participation des électeurs ? C’est là une des grandes équations qui se pose avec la prochaine échéance.
En effet, avec l’absence des deux plus grands leaders politiques en activité - Macky Sall et Ousmane Sonko - on est tenté de croire que ça peut être une source de démobilisation des citoyens. Moundiaye Cissé est quant à lui très optimiste, estimant qu’un tel cas de figure pourrait surtout motiver les électeurs à se mobiliser davantage. ‘’Cela peut être favorable au taux de participation, dans la mesure où l’on aura plus de candidats qu’en 2019 par exemple. Potentiellement, on aura autour de dix candidats avec le parrainage qui a été revu. Et chacun va battre campagne pour convaincre les Sénégalais. Ensuite, le fait que le président sortant n’y participe pas peut aussi motiver les gens puisqu’ils savent que, quelle que soit l’issue, il y aura une nouvelle alternance, un nouveau président et que chacun a ses chances dans ces élections’’.
Une situation propice pour l’éclosion de nouvelles offres politiques, de nouvelles têtes dans l’arène politique. Avec cette configuration, il y a plus de suffrages à conquérir, plus d’indécis à convaincre. Lesquels étaient habitués à faire leurs choix bien avant le scrutin. Le directeur de 3D s’en réjouit : ‘’Cela peut permettre l’éclosion de nouvelles compétences, de nouveaux talents. Pourvu que ces derniers apportent de nouvelles touches, avec des programmes et des propositions qui feront avancer notre pays.’’
Jusque-là, malgré le grand bruit soulevé par les déclarations tous azimuts de candidatures, les unes plus farfelues que les autres, l’on ne sait même pas encore qui sont les véritables prétendants, les prétendants sérieux.
D’ores et déjà, l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental, Aminata Touré, tient à se positionner, en défiant le candidat de la majorité présidentielle Amadou Ba, un des grands favoris de la prochaine élection présidentielle, soutenu par le président sortant.
Il faut convaincre pour exister
Exhortant la presse à contribuer à faire de l’élection présidentielle de 2024 un choix de programme et d’éthique parmi tous les candidats déclarés, la candidate de Mimi2024 invite son adversaire de BBY à la confrontation. ‘’Maintenant que le président Macky Sall tient enfin son candidat, à quatre mois de la campagne électorale, il est urgent de confronter les idées, les programmes et les pratiques de ceux et celles qui prétendent diriger notre pays. C’est dans ce sens que je propose, sans délai, un débat avec le Premier ministre Amadou Ba, candidat de Benno Bokk Yaakaar, débat public à organiser par la presse sénégalaise avec invitation de la presse internationale’’.
Pour beaucoup, cet appel est prématuré, dans la mesure où, à ce jour, l’on ne sait pas encore qui seront les candidats avec le parrainage. Aussi, pourquoi se focaliser sur un duel avec Amadou Ba, si l’on sait que d’autres candidats sont sur les starting-blocks ? On pourrait en citer l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental Idrissa Seck, l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall, mais aussi le candidat du Parti démocratique sénégalais Karim Wade, pour ne citer qu’eux.