SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
24 juin 2025
MOUSTAPHA KASSE PLAIDE POUR UN RENFORCEMENT DE LA COLLABORATION ENTRE ACADEMICIENS ET PRESSE
Intervenant à la rencontre avec la presse initiée par l'Institut supérieur de finance, le Pr Moustapha Kassé a souligné le fait qu’on reproche aux académiciens comme aux hommes de médias à ne pas s’intéresser aux enjeux du futur
En vue de l’organisation prochaine du colloque international sur les risques climatiques sur le développement durable qui aura lieu à Dakar, les 27 et 28 octobre, l’institut supérieur de finance a organisé hier, jeudi 19 octobre, dans ses locaux une rencontre avec la presse dans le cadre d’un partage d’informations en rapport avec le colloque qui se tiendra à Dakar. A cette occasion, le professeur Moustapha Kassé, économiste et agrégé des facultés de Sciences économiques a plaidé pour un renforcement de la collaboration entre les académiciens et la presse.
Intervenant à cette occasion, le Pr Moustapha Kassé a souligné le fait qu’on reproche aux académiciens comme aux hommes de médias à ne pas s’intéresser aux enjeux du futur. « On nous reproche souvent académiciens comme hommes de presse de ne pas être précisément dans l’information sur les enjeux du futur. Le Sénégal a beaucoup de bons professeurs, beaucoup de techniciens, mais en fait les débouchés des recherches restent encore circonscrits simplement au niveau de l’université. On reproche aussi à notre presse de ne pas s’y intéresser du tout », a relevé le Pr Moustapha Kassé.
De son point de vue, « Aujourd’hui, vous ne pouvez pas consulter au niveau mondial, des agences de presse qui ne mettent pas l’accent sur précisément les problèmes climatiques et ensuite les enjeux que cela comporte. » En tant que vecteurs contributeurs à la formation de tous les citoyens, l’agrégé des facultés de Sciences économiques trouve que les médias constituent des débouchés pour les intellectuels.
Et Pr Kassé d’indiquer : « Les débouchés des intellectuels, c’est d’abord la presse. Si nous publions les meilleures publications du monde et que nous ne pouvons pas trouver écho précisément par la presse, ça ne sert presque à rien. Nos travaux finiront peut-être jetés dans un panier… » « Donc, c’est de nous mettre devant nos responsabilités et devant les vôtres. Les vôtres, c’est effectivement de prendre en charge autant que nous justement ces questions qui décideront de notre avenir », a-t-il relevé. Avant d’ajouter que les enjeux sont extrêmement pressants. D’après lui, « On connait maintenant les risques climatiques sur nos problématiques de développement. Ily a énormément des situations politiques et économiques financières très difficiles et qui ne relèvent pas de nous, qui sont des paramètres qui nous sont extérieurs. » D’où la nécessité pour le premier Doyen de la Faseg de préconiser non seulement la formation pour les compétences africaines mais aussi pour la presse. « Nous devons faire former des compétences africaines, non seulement pour les administrations mais aussi pour la presse, qu’il y ait précisément des ressources humaines absolument pointues sur ces questions », recommande-t-il. C’est dans ce cadre d’ailleurs, qu’il trouve que les universitaires doivent travailler ensemble avec la presse.
Et de conclure : « Nous devons renforcer précisément notre collaboration pour que ce colloque puisse avoir le répondant qu’il mérite dans la sphère sénégalaise. Que de temps en temps, nous puissions suspendre nos débats politiques qui sont importants, mais en fait si le monde brûle, je ne pense que feront les politiciens. Alors il faut être les pompiers d’un monde qui brûle. »
Créé à Dakar, en 2001, l’institut supérieur de finance (ISF) bénéficie d’une dérogation de service public. L’ISF couvre l’ensemble des secteurs de la finance notamment la finance privée, la finance bancaire, la finance des marchés, le secteur public… Sa mission première est de tenter de comprendre et d’intégrer toutes les variables relatives aux finances. Devant réunir plus de deux cent (200) personnes venant de partout dans le monde, ce colloque qui se tiendra à travers la thématique, « Mutations de l’exposition des systèmes bancaires et financiers aux risques climatiques, enjeux et orientations pour les banques centrales », a pour objectif selon l’ISF de contribuer à une vaste réflexion académique autour des enjeux et des orientations, qui pourront engendrer le changement climatique, ainsi que ces conséquences sur le système bancaire et financier.
LE GRATIN MONDIAL SUR LE CIRCUIT DAKAROIS
Tennis –7ème Édition du Sénégal World Tennis Tour - Les courts de l’olympique club de Dakar seront le point de ralliement de la crème du tennis mondial.
Le gratin du tennis mondial s’est donné rendez-vous à l’olympique club de Dakar pour la 7e édition des internationaux de tennis de Dakar dédié aux joueurs (catégories filles et garçons) âgées de 18 ans et moins. Plus de 90 jeunes, en provenance d’une trentaine de pays et issues de 20 nationalités vont s’affronter dans le circuit. Les premiers coups de raquettes ont déjà été donnés avec les qualifications qui prendront fin ce dimanche. Le tournoi proprement dit se déroulera en deux étapes entre le 23 et 29 octobre et entre le 30 octobre et 4 novembre.
Les courts de l’olympique club de Dakar seront le point de ralliement de la crème du tennis mondial. Des jeunes juniors d’une vingtaine de nationalités descendront dans le circuit de la 7ème édition des Internationaux de tennis de Dakar dénommée Sénégal World Tennis Tour. Pendant deux semaines (23-29 octobre et 30 octobre-4 novembre), ce sont les meilleures raquettes âgées de 18 ans et moins, venant de près d’une trentaine de pays qui vont se disputer les grands honneurs de ce circuit mondial. Les deux tournois seront de calibre J30 (gain de 30 points dans le classement) pour la première semaine et un J50 à la deuxième semaine du circuit junior mondial de la Fédération internationale initié par la Fédération internationale de tennis (ITF). Depuis la création du tournoi en 2016, le rendez-vous de Dakar s’impose comme une référence du tennis chez les jeunes joueurs qui viennent chercher des points ITF. Ce rendez- vous sportif, inscrit sur les tablettes de la Fédérations internationale de tennis, constitue un véritable tremplin vers le circuit professionnel. Il permet aux joueurs juniors de jauger leur niveau de compétitivité et d’améliorer leur position dans le classement international de leur catégorie. Ayant déjà décliné l’objectif d’augmenter la fréquentation et la notoriété du tournoi, le comité d’organisation a profité de son point de presse pour présenter son évènement qui constitue depuis quelques années la compétition phare de la saison de tennis au Sénégal. C’est pourquoi, il se réjouit ensuite de la bonne brochette de joueurs qui sont attendus. Pour cette 7e édition, le circuit enregistre une forte délégation de joueurs de Grande Bretagne. Ce qui renforce un peu plus le caractère international qu’on donne à ce tournoi lancé en 2016.
LA FRANCO-SÉNÉGALAIS CARLA GRIGNAC, TÊTE DE SÉRIE ET GRANDE FAVORITE
Dans le circuit, le Sénégal sera représenté par 10 joueurs (5 garçons et 5 filles). Si les joueurs sénégalais font figure d’outsiders, il n’en sera pas de même chez les féminines où les chances sont bien réelles. Elles reposeront sur la raquette de la franco-sénégalaise Carla Grignac victorieuse à deux reprises des dernières finales. Absente pour cause de blessure au dernier tournoi Fed cup organisé en juin dernier, la porte drapeau sénégalaise, classée à la 487e place mondiale, sera la tête de série dans le tableau féminin et la grande favorite à la victoire finale. Pour le tournoi proprement dit, il faut noter que les matchs se disputeront au meilleur des trois manches avec jeu décisif dans chaque manche. Après la fin des qualifications, le tournoi sera disputé sur un tableau de 32 joueurs chez les hommes. En doubles messieurs, ce sera un tableau de 24 équipes. Les entrées seront libres et gratuites pour le public. Avec la chaleur qui sévit en cette période, le staff médical du comité d’organisation assure de mettre en place un bon dispositif.
TENTATIVE D'ÉVASION DE BAZOUM AU NIGER
L'incident aurait eu lieu "autour de 3 heures du matin" (2 heures GMT) lorsque le président déchu, accompagné de sa famille, de ses deux cuisiniers et de deux éléments de sécurité, a tenté de s'échapper de son lieu de détention
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 20/10/2023
Dans une annonce jeudi soir, le régime militaire qui a pris le pouvoir par un coup d'État fin juillet a révélé que le président déchu Mohamed Bazoum avait tenté en vain de s'évader de sa détention. Selon l'AFP, le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du régime, a déclaré à la télévision nationale que cette tentative d'évasion avait échoué et que plusieurs personnes avaient été arrêtées, tandis qu'une enquête est en cours.
L'incident aurait eu lieu "autour de 3 heures du matin" (2 heures GMT) lorsque le président déchu Mohamed Bazoum, accompagné de sa famille, de ses deux cuisiniers et de deux éléments de sécurité, a tenté de s'échapper de son lieu de détention. Le colonel Abdramane n'a pas précisé où se trouvait exactement le président déchu jeudi soir.
Selon les informations fournies par M. Abdramane, le plan d'évasion de Mohamed Bazoum visait initialement à le conduire dans une cache en périphérie de Niamey, avant de prendre des hélicoptères appartenant à une puissance étrangère non spécifiée, en direction du Nigeria. Les détails sur cette puissance étrangère ne sont pas clairement mentionnés.
Le porte-parole du régime a vivement dénoncé "l'attitude irresponsable" de Mohamed Bazoum. Les autorités n'ont pas précisé si le président déchu avait été déplacé vers un autre lieu de détention après la tentative d'évasion.
Dans un autre développement, jeudi également, les premiers soldats français, répondant à une exigence du régime nigérien, ont quitté leurs bases au Niger et sont arrivés à N'Djamena, la capitale du Tchad voisin, par la route. Cette mesure intervient alors que les relations entre le régime nigérien et Paris sont exécrables.
Le porte-parole de l'état-major français, le colonel Pierre Gaudillière, a confirmé à l'AFP que le convoi, parti de Niamey, a quitté le Niger en toute sécurité et en coordination avec les forces nigériennes. Après dix jours de trajet, le convoi est arrivé à N'Djamena "sans encombre particulière".
Selon le colonel Gaudillière, les rotations aériennes du Tchad vers la France seront organisées "dans les prochains jours". Cette évacuation des forces françaises marque un tournant dans la situation politique et sécuritaire de la région.
LE MALI ACCUSE LA FRANCE DE TRAHISON DANS LE CADRE DU RETRAIT DE LA MINUSMA
La Mission de l'ONU doit avoir quitté le pays d'ici au 31 décembre. Elle a déjà transféré aux autorités maliennes quatre des camps qu'elle occupait, et doit en libérer plusieurs autres dans les jours ou les semaines à venir dans la région de Kidal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
La junte au pouvoir au Mali a dénoncé mercredi soir une "énième trahison" à propos du retrait en cours et sous tension de la mission de l'ONU du pays, en accusant la France de tenter de l'accélérer pour favoriser les groupes jihadistes, selon l'AFP. Les colonels arrivés au pouvoir par la force en 2020 ont réclamé et obtenu du Conseil de sécurité en juin, après des mois de dégradation des rapports avec la mission onusienne, le départ de la Minusma déployée depuis 2013 dans ce pays en proie au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle. La Minusma doit avoir quitté le pays d'ici au 31 décembre. Elle a déjà transféré aux autorités maliennes quatre des camps qu'elle occupait, et doit en libérer plusieurs autres dans les jours ou les semaines à venir dans la région de Kidal (nord).
Ce départ a exacerbé les rivalités pour le contrôle du territoire entre acteurs armés qui se disputent le contrôle des vastes étendues du nord malien. Les groupes séparatistes à dominante touareg ont repris les hostilités contre l'État central et le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda a multiplié les attaques contre les positions militaires.
Le déroulement de son retrait, une opération d'envergure menée, sous la menace des attaques, vaut à la Minusma des critiques à la fois des autorités et des rebelles. Un haut responsable de la Minusma, El Hadj Ibrahima Dieng, a reconnu dans une vidéo diffusée mardi soir par la télévision d'État malienne que "l'évolution de la situation sécuritaire sur le terrain" nécessitait "une procédure accélérée" qui, a-t-il précisé, sera menée "en concertation avec toutes les parties".
Or un changement de calendrier bouscule les plans de l'armée malienne autour de la libération des emprises de la Minusma, qu'elle compte bien ne pas laisser aux groupes armés. Le porte-parole du gouvernement malien, le colonel Abdoulaye Maïga, a réagi en accusant l'ancien allié français d'œuvrer pour que la Minusma accélère le mouvement. "La junte française ne ménage aucun effort en vue de faire fuir la Minusma, en lieu et place d’un retrait ordonné", a-t-il dit dans un communiqué lu mercredi soir par la télévision d'État.
"Les objectifs de cette fuite orchestrée, en prétextant des raisons fallacieuses et en violation du calendrier de cession des emprises aux autorités maliennes, constituent une énième trahison dont sont victimes les Forces armées et de sécurité du Mali et visent à équiper les groupes terroristes, en abandonnant délibérément des quantités importantes d’armes et de munitions pour réaliser leur dessein funeste", a-t-il dit.
La Minusma a prévenu lundi qu'elle pourrait avoir à détruire ou mettre hors service des équipements "sensibles" qu'elle n'aurait pas pu évacuer. Les colonels ont rompu en 2022 l'alliance militaire avec la France et désigné à l'opinion l'ancienne puissance coloniale puis alliée comme responsable d'une grande partie de ses maux.
PAR Farid Bathily
LE FOOTBALL À L'ÉPREUVE DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
Avec la recrudescence des hostilités entre Israël et la Palestine, les acteurs du football marchent sur des œufs. La pression pour s'exprimer augmente à mesure que le conflit s'intensifie. Mais prendre position n'est pas sans risques
Récemment, de nombreux footballeurs ont été critiqués pour s'être exprimés sur le conflit israélo-palestinien, tandis que d'autres ont été reprochés pour leur silence.
Avec la recrudescence des hostilités entre Israël et la Palestine, les acteurs du football marchent sur des œufs. Bien que le sujet soit principalement politique, il a aussi de lourdes conséquences humanitaires qui touchent le monde du football.
La FIFA, organe dirigeant du football, a toujours été officiellement considérée comme apolitique. Cependant, la pression pour s'exprimer augmente à mesure que le conflit s'intensifie. Mais prendre position n'est pas sans risques.
Plusieurs footballeurs en Europe ont constaté récemment que prendre position dans ce conflit sensible peut se retourner contre eux, tout comme le fait de rester silencieux.
Controverses à la chaîne
Le 11 octobre dernier, en France, Kylian Mbappé, joueur français du PSG d'origine camerounaise, a été critiqué sur les réseaux sociaux et dans les médias pour ne pas avoir réagi aux "actes terroristes du Hamas".
De même en France, Youcef Atal, joueur algérien du club de Nice, est actuellement suspendu par son club et fait l'objet d'une enquête pour "apologie du terrorisme". Il avait partagé sur Instagram une vidéo d'un prédicateur palestinien demandant à Dieu d’envoyer "un jour noir sur les Juifs". Il s'est excusé et a retiré la publication depuis.
Tourbillon géopolitique
En Allemagne, Anwar El-Ghazi, international néerlandais, a été suspendu le 17 octobre 2023 par le club de Mayence pour un message de soutien à la Palestine sur les réseaux sociaux, considéré comme "inacceptable" et "non conforme aux valeurs du club", selon un communiqué du club de Bundesliga.
Noussair Mazraoui, joueur marocain, fait face à des accusations similaires de la part du Bayern Munich après avoir exprimé son soutien à la cause palestinienne le 15 octobre 2023. Dans ce contexte, la Premier League envisage de recommander à ses clubs membres de ne pas autoriser l'affichage de drapeaux israéliens et palestiniens dans les stades.
Cependant, Mohamed Salah, joueur égyptien de Liverpool et l'une des figures les plus emblématiques du football dans le monde arabe, a appelé à une "aide humanitaire d'urgence pour Gaza".
VIDEO
LA SORTIE EXPLOSIVE DE BASSEM YOUSSEF SUR LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
« Les Palestiniens sont très difficiles à tuer ». Bassem Youssef, ancien chirurgien cardiaque devenu célèbre grâce à son émission "Al Bernameg" en Égypte, a abordé dans une interview remarquée, le sujet en mêlant satire et défense de la Palestine
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Dans une interview diffusée sur TalkTv, Bassem Youssef, connu comme le "John Stewart égyptien" pour son émission satirique en Égypte, a fait une apparition remarquée. L'entretien, mené par le journaliste britannique Piers Morgan, a rapidement pris une tournure tendue alors que les deux interlocuteurs débattaient du conflit entre le Hamas et l'armée israélienne, qui a débuté le 7 octobre.
Bassem Youssef, un ancien chirurgien cardiaque devenu célèbre grâce à son émission "Al Bernameg" après la chute du président Hosni Moubarak en 2011, est connu pour son humour noir et ses prises de position controversées. Lors de l'interview, il a abordé le sujet en mêlant satire et défense de la Palestine, selon un compte rendu de Jeune Afrique.
L'humoriste a commencé par attaquer le journaliste Ben Shapiro, qualifié d'"ultraconservateur", en citant des déclarations présumées où Shapiro aurait suggéré de tuer autant de Palestiniens que possible. Face à l'étonnement de Piers Morgan, Bassem Youssef a poursuivi en demandant combien de Palestiniens devraient encore être tués pour satisfaire Shapiro.
L'intervieweur a tenté de rectifier les propos de Shapiro, affirmant que celui-ci avait évoqué la nécessité de lutter contre les terroristes qui utilisent des boucliers humains. Bassem Youssef a répondu en exposant un diagramme montrant le déséquilibre entre les pertes civiles palestiniennes et israéliennes, soulevant la question du "taux de change" actuel pour les vies humaines.
Piers Morgan a ensuite demandé à Bassem Youssef comment il réagirait aux attaques du 7 octobre s'il était à la place d'Israël. L'humoriste a répondu en dénonçant également le Hamas, mais en soulignant les difficultés auxquelles les Palestiniens sont confrontés même sans la présence du groupe. Il a critiqué le traitement réservé aux Palestiniens en Cisjordanie et a remis en question l'efficacité de la violence israélienne au fil des années.
La vidéo de l'interview, largement partagée sur les réseaux sociaux, a suscité des réactions enthousiastes, en particulier parmi les internautes du Maghreb et du Moyen-Orient. Bassem Youssef est considéré par beaucoup comme un porte-parole capable de représenter leurs préoccupations.
LA DÉCOLONISATION TORPILLÉE
Foccart est souvent considéré comme le principal acteur de la Françafrique, mais l'histoire de cette relation ne se limite pas à lui. D'autres acteurs, dont Pierre Messmer, ont joué un rôle clé dans la stratégie de Paris de "canaliser" la décolonisation
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Un document inédit retrouvé aux Archives nationales françaises met en lumière la politique de décolonisation de la France en Afrique dans les années 1960. Selon cet article publié sur le site d'Afrique XXI, le texte, rédigé par Pierre Messmer, figure du gaullisme et futur Premier ministre, dévoile les intentions de Paris pour "canaliser" la décolonisation de manière favorable à ses intérêts.
L'article souligne que bien que Jacques Foccart soit souvent considéré comme le principal acteur de la "Françafrique", l'histoire de cette relation ne se limite pas à sa personne. D'autres acteurs, tels que Pierre Messmer, ont joué un rôle important dans l'élaboration d'une véritable politique d'État.
Dans le document, Messmer expose clairement l'approche de la France vis-à-vis de la décolonisation en Afrique. Il déclare : "Il est essentiel pour notre pays de maintenir une influence significative dans ces anciennes colonies africaines afin de préserver nos intérêts stratégiques et économiques."
L'article met en évidence le rôle de Messmer au Cameroun, où il a été chargé de maintenir le territoire sous tutelle internationale dans l'orbite de la France malgré les aspirations à l'indépendance. En utilisant des méthodes controversées, il a soutenu un mouvement "nationaliste modéré" et a réprimé le mouvement indépendantiste.
"Il était de notre devoir de préserver l'unité et la stabilité du Cameroun. Nous avons travaillé avec des forces politiques modérées pour éviter une situation chaotique qui aurait pu nuire aux intérêts de la France et du peuple camerounais", indique Messmer dans ce document.
L'auteur de l'article souligne que Messmer, conscient de l'inévitabilité de la décolonisation, a cherché à orienter ce mouvement historique dans un sens favorable aux intérêts français. Il a joué un rôle clé lors du référendum de 1958 sur la Communauté française, encourageant activement le vote en faveur du maintien des liens avec la France.
Le document révèle également les méthodes utilisées par Messmer et d'autres responsables politiques français pour maintenir leur emprise sur les anciennes colonies africaines, malgré les aspirations à l'indépendance. Messmer affirme : "Nous avons utilisé des stratégies politiques, économiques et militaires pour préserver nos relations privilégiées avec ces pays africains nouvellement indépendants."
L'article conclut en soulignant l'importance de ce document inédit pour comprendre la politique de décolonisation française en Afrique et son influence sur les événements qui ont suivi. Il met en lumière les motivations et les actions des responsables politiques français de l'époque dans la consolidation de la Françafrique.
CONTESTATIONS INTERNES ET MENACES SUR LA SÉCURITÉ RÉGIONALE
Cette note d’analyse tente d’étudier différents points dont, la hantise des « menaces extérieures » de la part des autorités militaires du Mali en défiance permanente vis-à-vis des cadres régionaux et l’obsession de l’acquisition d’armements
Le coup d’Etat du 18 Aout 2020 survenu dans le sillage d’un mouvement populaire conduit par le M5-RFP sous l’autorité morale de l’Imam Mahmoud Dicko contre l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita a plongé le Mali dans une première transition militaire. Cette transition a été prolongée par une autre qui n’est pas près de se terminer si l’on s’en tient aux signaux envoyés par les autorités militaires actuelles. Ces autorités issues de cette transition se sont distinguées par une diplomatie offensive envers les organisations sous-régionales, régionales et internationales qui a beaucoup isolé le Mali du reste du monde. La diplomatie du régime du colonel Assimi Goita s’est caractérisée par de nombreuses tensions avec la communauté internationale mais, tout d’abord, avec la CEDEAO sur le calendrier de la transition. Les relations avec l’ancien partenaire français se sont, aussi, tendues au sujet du retrait des forces de l’opération Barkhane. Puis, avec l’Europe et les Etats-Unis, à la suite du partenariat Russo-malien, des rapports difficiles ont été entretenus, allant même jusqu’à l’exigence du retrait de la MINUSMA, une mission qui s’était fixée l’objectif - certes non atteint - de reconstruction et de rétablissement de la paix au Mali.
Cette note d’analyse tente d’étudier différents points dont, principalement, : (1) la hantise des « menaces extérieures » de la part des autorités militaires en défiance permanente vis-à-vis des cadres régionaux et l’obsession de l’acquisition d’armements, (2) la reprise des hostilités au Nord et son rapport avec la prolongation de fait de la transition de même que les contestations sociopolitiques internes en gestation, (3) la reconquête de Kidal par les FAMAs et leurs alliés dans un contexte de création de l’Alliance des États du Sahel (AES) faisant peser de nombreux risques sur les équilibres régionaux et, enfin, (4) les signaux de résurgence d’un front touarègue au niveau régional à la suite d’une telle Alliance modifiant les rapports entre insurgés et l’État central.
« Sécuriser le Mali » ou « protéger le régime » ? La hantise des menaces « extérieures »
Les tensions diplomatiques avec les organisations régionales/internationales et les nouveaux partenariats avec la Russie, la Turquie et l’Iran viseraient, principalement, deux objectifs. Les autorités de la transition accélèrent l’acquisition d’armes de toutes sortes au profit de l’armée malienne et sortir le Mali de « l’emprise de la CEDEAO et ses partenaires occidentaux ». Certains analystes maliens y voient, aussi, un moyen de « prolonger encore la transition et de se maintenir longtemps au pouvoir » avec un discours aux relents galvaniseurs malgré les difficultés socioéconomiques.
Le soutien apporté aux putschistes du Niger, à travers la récente création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le report annoncé des élections présidentielles sont interprétés par différents acteurs maliens comme « une intention des autorités actuelles de rester au pouvoir encore plus longtemps » tout en donnant l’image d’un pays engagé sur les causes « panafricanistes » et pouvant servir de modèle régional de « résistance » face à la domination occidentale et l’emprise des cadres régionaux de coopération.
Le non-renouvellement du mandat de la MINUSMA et son retrait des localités sous contrôle des groupes armés, entamé au mois d’août 2023 devient le coup fatal donné à l’accord d’Alger, qui connaissait, déjà, d’énormes difficultés dans sa mise en œuvre depuis 8 ans. Le départ de la MINUSMA, qui était la seule force d’interposition en cas d’affrontements, garante du cessez-le-feu, des arrangements sécuritaires à travers la CTS (Commission Technique de Sécurité) et les EMOV (Equipes Mixtes d’Observation et de Vérification) et le CSA (Comité de Suivi de l’Accord) dont elle gère le secrétariat permanent, concrétise la fin de l’APR (Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali). En plus des désaccords déjà persistants entre le gouvernement et les groupes armés autour de l’armée reconstituée, du statut des présidents des régions, de la nouvelle Constitution, s’ajoute l’absence de compromis sur la rétrocession des bases de la MINUSMA dans les zones encore sous contrôle des groupes armés. Ce qui, selon l’interprétation des Groupes armés, conduit à une remise en cause du cessez-le-feu et à des affrontements très violents depuis le 12 août.
Reprises des hostilités au Nord : Déroulement, interférences et péripéties
L’adoption de la résolution 2690 (2023) par le Conseil de Sécurité consacrant le retrait ordonné de la MINUSMA sur demande du gouvernement malien de la transition survient dans un contexte de blocage total du processus de paix au Mali. Toutefois, le président de la transition, Colonel Assimi GOITA aurait, selon certaines sources, envoyé le chef des services de renseignements à Kidal, le colonel Modibo Koné, pour informer les mouvements signataires de sa volonté de reprendre les emprises de la MINUSMA au profit des FDS.
Des négociations avortées ? Le CSP (Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement) a pu accepter cette décision sous réserve d’un certain nombre de préalables notamment : la libération de ses combattants détenus par Wagner dans la région de Ménaka, la relance immédiate du processus de paix, le déblocage des indemnités des membres des commissions et l’occupation des emprises par les Bataillons des forces armées reconstituées (BATFAR). Après la libération des prisonniers, le gouvernement, qui se considérait, alors, en position de force, décida de déployer ses hommes pour récupérer les emprises laissées par la MINUSMA, avec les mercenaires de Wagner en première ligne.
Le 03 Aout 2023, le convoi FAMA-Wagner, en route pour la reprise de l’emprise de Ber mène une attaque nocturne sur un poste de sécurité de la base militaire de la CMA à Foyta, située non loin de la frontière mauritanienne. Cette attaque s’est soldée par la destruction du poste, deux morts côté CMA dont un combattant qui serait même décapité à la machette et deux véhicules emportés.
Ainsi, dans son communiqué du 07 août, la CMA accuse la junte militaire malienne et interpelle la médiation algérienne et la communauté internationale sur les risques d’une reprise des hostilités et la compromission à jamais de l’Accord d’Alger. Elle a également déclaré que l’attaque était une « violation délibérée du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et des arrangements sécuritaires ». En réalité, la prise de la ville de Ber, le 13 août dernier, après d’intenses combats de plusieurs jours entre la CMA et les FAMa-Wagner consacre la reprise des hostilités. Le CSP-PSD (Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement), composé de la CMA et une partie de la Plateforme, informa, alors, l’opinion nationale et internationale qu’il agira désormais « dans le cadre de la légitime défense ».
Depuis le 07 septembre 2023, le Mali fait, ainsi, face à des attaques complexes dont celles de Bourem, Bamba, Léré, Dioura et Taoussa qui ont été revendiqué par le CSP-PSD. Ces attaques étaient caractérisées par des victoires du CSP-PSD contre les forces de défense et de sécurité maliennes, des morts, des blessés et des prisonniers dans les camps des FAMAs ainsi que d’innombrables pertes matérielles (armements et infrastructures militaires).
Ces multiples attaques consacrent, irréversiblement, la rupture du cessez-le feu et remettent en cause l’avenir du processus de paix au Mali et, peut-être, la stabilité dans la sous-région. Cette situation intervient dans une période de turbulences politiques au Sud du Mali avec un vrai front social en gestation face à la décision des autorités de prolonger une fois de plus la transition militaire.
Prolongation de la transition et contestations socio-politiques en gestation
Depuis quelques mois, il y avait une perception partagée selon laquelle les autorités actuelles préparaient les esprits et l’opinion régionale et internationale à une prolongation certaine de la transition. Celle-ci pourrait être vue par les Maliens comme le report de trop. Le 25 septembre, le ministre de l’Administration territoriale annonce un léger report des élections prévues en février 2024. Les raisons évoquées par le gouvernement sont : la prise en compte de nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, la prise en otage des données numériques des Maliens par la société IDEMIA et la prise en compte par l’AIGE (Autorité Indépendante pour la Gestion des Elections) des résultats de la révision annuelle des listes électorales (1er octobre au 31 Décembre 2023). Cependant, ces raisons avancées par les autorités sont automatiquement rejetées par la classe politique qui sort désormais de sa réserve.
Les langues politiques se délient progressivement. La CMAS (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko) avait, d’ailleurs, appelé à une grande manifestions le 13 octobre pour exiger une transition civile. Cette manifestation avait été finalement interdite par les autorités suite à l’annonce d’une contre-manifestation du CDM (Collectif pour la Défense des Militaires) pour soutenir la transition militaire. Certains renseignent que pour éviter une confrontation entre la CMAS et le CDM, Chérif Madani Haidara président du HCIM (Haut Conseil Islamique du Mali) aurait rencontré l’IMAM Mahmoud Dicko pour lui demander de dissuader la CMAS de tenir la manifestation du 13 octobre « au nom de l’intérêt général » et que la CMAS aurait répondu favorablement à la demande de son parrain.
De son côté, le parti YELEMA (changement en bambara) met les autorités en garde contre les risques qu’ils font peser sur le pays dans leur « approche solitaire », non consensuelle, non inclusive pour des « objectifs inavoués ». Au sujet du report des élections, les langues se délient, peu à peu, à Bamako. La société IDEMIA quant à elle, assure pour sa part qu'il n'existe "pas de litige en cours" avec les autorités maliennes et qu'il n'y a "plus de cadre contractuel en vigueur" entre le groupe et le ministère malien de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, "en raison du non-paiement des factures".
D’autres voix rejettent les arguments du gouvernement et affirment que ce report des élections n’est qu’une preuve de plus de « l’intention des autorités actuelles de prolonger encore la transition ». En effet, cette annonce du report tombe comme un coup de tonnerre dans les oreilles des hommes politiques, apparemment, réduits au silence depuis l’avènement du coup d’Etat du 18 Aout 2020. Ils estiment déjà que cette transition n’a que trop duré et considèrent pour la plupart inacceptable un énième report qui consacrerait l’installation d’une « dictature militaire ».
D’autres affirment, déjà, que le régime militaire actuel s’inspirerait politiquement du Général Moussa Traoré dont la mémoire a été, récemment, honorée par les autorités de la transition. En effet, le nom de celui qui fut contesté en tant que « dictateur » a été, donné à la 45ème promotion de l’École militaire Interarmes (EMIA) le vendredi, 1er septembre 2023, sur la place d’armes du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. Ainsi, contrairement à l’attitude de la classe politique de ces derniers mois, les déclarations de rejet du report des élections pleuvent sur la presse et les réseaux sociaux. Plusieurs partis politiques maliens rejettent, désormais publiquement et catégoriquement ce report, dont le RPM, le Sadi, la CODEM, YELEMA etc….
D’ailleurs, bien avant cette déclaration du gouvernement annonçant un autre report des élections, la 2ème phase de la transition fut marquée par des restrictions des libertés individuelles et collectives, le musèlement de la presse, des intimidations des arrestations arbitraires, dont les dernière en date furent celle l’emprisonnement de « Ben le cerveau », membre du CNT et pourtant principal allié activiste de la junte pour faire partir la France et la MINUSMA, et la radiation de 2 magistrats par décret présidentiel. De plus, les dernières attaques perpétrées par le CSP-PSD et le JNIM contre le bateau Tombouctou et les camps de Gao, Bourem, Bamba, Léré, Dioura, Taoussa et l’embargo économique imposé par le JNIM sur la région de Tombouctou et partiellement sur les régions de Gao et Ménaka révoltent une bonne partie de la population contre une gouvernance décriée de la junte militaire et son « incompétence pour garantir la sécurité dans le pays ».
En revanche, les militaires étant conscients des protestations en gestation, passent à la vitesse supérieure pour tenter le coup de la dernière chance en lançant une offensive sur la région de Kidal. En effet, si cette opération réussissait, elle suffirait à la junte pour regagner la confiance de la population du Sud, et mettrait en minorité ceux qui s’opposeraient à la prolongation de la transition déjà annoncée.
Reconquête de Kidal par les FAMa et leurs alliés : l’opération de tous les risques
Le gouvernement de la transition lance, le 2 octobre 2023 une opération de reprise des emprises de la MINUSMA situées dans la région de Kidal. Elle est menée avec un convoi composé de près de 200 véhicules majoritairement blindés, des avions et des drones armés et de surveillance. Les effectifs sont de plusieurs centaines de militaires maliens et mercenaires Wagner. L’opération s’annonçait difficile et périlleuse en cas d’échec qui serait ravageur pour l’image de la junte.
Les affrontements ont duré 6 jours entre les localités de Tarkint, Tabrichat et Anefis. Des sources locales parlent, déjà, de dégâts humains et matériels assez importants. Chaque partie donne des bilans en sa faveur mais la lenteur de l’avancée des FAMa illustre la capacité de résistance de groupes armés en face. Cette bataille symbolique décisive pour le contrôle de Kidal risque de plonger le Mali dans une guerre insurrectionnelle complexe.
Certains pensent déjà au scenario afghan. Les alliances entre les groupes séparatistes et jihadistes sont déjà plus ou moins perceptibles. De plus, cette guerre pourrait, définitivement, avoir raison de l’accord pour la paix et de la stabilité au Sahel de manière plus générale.
Au terme de plusieurs jours d’intenses combats, les forces armées maliennes ont pu investir la localité d’Anefis encerclée par les forces du CSP-PSD. Du côté de Kidal, le camp des FAMa occupé par le BATFAR de Kidal jusqu’ici épargné, a été investi le 10 octobre par les combattants du CSP-PSD qui auraient désarmé plus d’une centaine des FAMa et les auraient remis à la MINUSMA pour les acheminer à Bamako. Le 13 octobre, 2 avions transportant des mercenaires du groupe Wagner, des FAMa et du matériel seraient atterris à Tessalit en prélude de la rétrocession de cette emprise de la MINUSMA prévue à partir du 15 octobre.
Il est, pour l’heure, difficile de prédire l’issue des combats qui seront probablement très violents dans les jours à venir. Ce qui accélérera le discrédit de la transition si elle perdait face aux groupes armés. Il est certain qu’en cas de succès, les autorités actuelles gagneraient en popularité dans le cas où Kidal serait totalement reconquise.
En effet, avec la prolongation actuelle, l’avenir de la junte militaire malienne est plus que jamais incertain comme le montrent les signaux d’une plus grande contestation au sein de la classe politique et de la société civile sortant, progressivement, de sa timidité. S’il devait y avoir une seule certitude, ce serait la volonté des militaires de conserver le pouvoir en prolongeant la transition pour la énième fois. Cependant, deux événements majeurs pourraient entraver ce projet de prolongation de la transition : l’échec de la reconquête de Kidal ou une protestation plus vive au sud contre le report des élections. Dans les deux cas ou si ces évènements se concrétisaient simultanément ou successivement, le Mali risquerait à nouveau de sombrer dans une plus profonde crise tout en impactant les pays voisins notamment, le Niger et le Burkina déjà engagés à ses côtés dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel.
L’instabilité au Mali se propage dans la région du Sahel tant sur le plan politique que sécuritaire. Tout porte à croire qu’un phénomène de contagion existe entre le Mali, le Burkina et le Niger. De l’expansion des groupes armés terroristes établis au Mali (JNIM, EIS) à la duplication des coups d’états dans ces pays, tous les phénomènes qui surviennent au Mali se répercutent dans ces pays voisins. Le coup d’Etat au Niger, le positionnement des juntes malienne et burkinabé aux côtés du Niger contre la CEDEAO et la création de la nouvelle alliance donnent désormais un nouveau coup d’accélérateur à cette régionalisation du conflit et des menaces sécuritaires.
Une des clauses de la charte de Liptako-Gourma signée par les trois pays (Mali-Niger-Burkina Faso) le 16 septembre et ratifié par le CNT du Mali le 09 octobre a fait couler beaucoup d’encre et interroge sur les menaces qu’un tel cadre fait peser sur les mécanismes sous-régionaux et régionaux de sécurité collective.
Il est sûr que l’annonce de cette Charte, si elle était suivie d’effet, aura d’énormes conséquences parmi lesquelles, l’affaiblissement de la CEDEAO et la disparition tacite en vue du G5 Sahel, qui étaient des acteurs-clés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest de manière générale. On semble s’acheminer, inéluctablement, vers la fragmentation des efforts régionaux de lutte contre le terrorisme.
Vers la résurgence d’un front touarègue au niveau régional ?
Certains groupes et organisations Touaregs du Mali et du Niger voient déjà dans cette Charte du Liptako-Gourma, une « conspiration » des trois juntes militaires contre la communauté Touarègue de ces pays. Rhissa Boula, ancien ministre de Mohamed Bazoum et fondateur du Conseil de la Résistance pour la République (CRR) a publiquement dénoncé l’AES et apporté son soutien au CSP-PSD.
De même, le collectif des ex-combattants de la rébellion touarègue du Niger, qui, pourtant, avaient, pendant un certain temps, apporté leur soutien aux putschistes nigériens, s’insurgent, à leur tour, contre l’AES et ont organisé une grande manifestation à Agadez pour se démarquer de ce qu’ils qualifient d’ingérence dans les affaires internes d’un pays en ce qui concerne le soutien du Niger au Mali dans sa guerre contre le CSP-PSD auquel ils apportent leur soutien. En plus de la généralisation du conflit au niveau régional, son ethnicisation devient une menace réelle à la stabilité de la région.
PRINCIPALES CONCLUSIONS
Sur le départ de la MINUSMA et gestion de l’insurrection armée au nord du Mali
Le retrait de la MINUSMA a eu un impact significatif sur la situation sécuritaire, marquant la fin de l'APR (Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali) et affaiblissant les mécanismes de maintien de la paix dans les zones sous contrôle des groupes armés.
L'absence de la MINUSMA comme force d'interposition a conduit à une recrudescence des hostilités, à des affrontements violents entre les forces gouvernementales et les groupes armés, remettant en question le cessez-le-feu et l’option diplomatique et la négociation comme mode privilégié de résolution du conflit au nord Mali.
Sur le mode de décision des mesures sécuritaires et leur incidence politique
Les décisions de la transition militaire, notamment le choix de nouveaux partenaires tels que la Russie, montrent une volonté de s'éloigner de l'influence occidentale, mais cela a également conduit à des tensions avec la CEDEAO et la communauté internationale. Le recours aux mercenaires de Wagner, qui tirent leurs revenus de la guerre, est un facteur influent de la prise de décision de la junte de privilégier l’option armée au détriment de la négociation pour résoudre le conflit au nord du Mali.
Alors que l'objectif déclaré de l’offensive militaire est la restauration de la souveraineté nationale et la sécurité, il devient évident que la junte militaire poursuit également des objectifs politiques, notamment la légitimation de la prolongation de la transition et le maintien du contrôle du pouvoir politique.
Cette approche, semblable à celle de la junte au Burkina Faso, qui a repoussé indéfiniment les élections présidentielles jusqu’à ce la « sécurité soit rétablie sue l’ensemble du territoire », pose des défis majeurs en termes d'opportunité et d'efficacité.
La concentration sur des objectifs politiques au détriment des impératifs de sécurité et de stabilité risque de compromettre la résolution du conflit armé et de créer des tensions supplémentaires.
La décision de politiser les mesures sécuritaires souligne une priorité accordée à la consolidation du pouvoir plutôt qu'à la résolution des crises et à la promotion de la stabilité. Cela pourrait entraîner une polarisation accrue au sein de la population malienne et aggraver les divisions politiques, sapant ainsi les fondements d'une transition vers un gouvernement civil.
Sur la signature de la Charte du Lipatako-Gourma et risques de régionalisation d’un front Touareg
La Charte du Liptako-Gourma, signée par le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, soulève des préoccupations quant à son impact sur les mécanismes régionaux de sécurité, en particulier l'affaiblissement de la CEDEAO et la possible disparition du G5 Sahel.
La clause de la Charte liée à la lutte contre les insurrections armées dans les trois pays, avec une dimension touarègue importante, peut entraîner une ethnicisation du conflit, créant des risques de division voire de tensions entre les gouvernements et les minorités touarègues.
Une contre-alliance touarègue au niveau régional ?
Les réactions de certains Touaregs du Mali et du Niger contre l'Alliance des États du Sahel (AES) suggèrent une méfiance envers cette alliance, la considérant comme une menace pour la communauté touarègue.
La possibilité d'une nouvelle dynamique de conflit dans la région, impliquant une contre-alliance touarègue au-delà des frontières nationales, pourrait aggraver les tensions ethniques et la stabilité régionale.
DES BIJOUX ET DÉCORATIONS APPARTENANT À SENGHOR MIS AUX ENCHÈRES EN FRANCE
Les objets proposés à la vente ont été reçus par l'ancien président sénégalais en tant que cadeaux diplomatiques durant son mandat. On y trouve un collier égyptien en or 18 carats orné des symboles de l'Égypte antique estimé entre 10 000 et 15 000 euros
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Un événement unique se prépare à Caen (Calvados) ce samedi 21 octobre 2023, selon les informations rapportées par Actu.fr. Plus de 200 lots comprenant des bijoux et des décorations militaires ayant appartenu à l'ancien président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, seront mis aux enchères. Cette vente exceptionnelle fait suite à celle qui a eu lieu en début d'année, au cours de laquelle un tableau de Pierre Soulages, acquis par Senghor en 1956, a été vendu pour 1,5 million d'euros.
Selon Actu.fr, les bijoux et décorations militaires proposés à la vente ont été reçus par Léopold Sedar Senghor en tant que cadeaux diplomatiques durant son mandat présidentiel. Solène Lainé, commissaire-priseur à Caen, a déclaré à Actu.fr que ces objets étaient exceptionnels d'un point de vue historique. Parmi les pièces les plus remarquables, on trouve un collier égyptien en or 18 carats orné des symboles de l'Égypte antique, offert à Senghor lorsqu'il a été décoré de l'Ordre du Nil en 1967. Sa mise à prix est estimée entre 10 000 et 15 000€.
Actu.fr rapporte également qu'une boîte ronde couverte en vermeil, gravée du nom de V. Giscard d'Estaing sur le couvercle, sera mise en vente. Cette boîte illustre l'amitié entre les deux présidents. La mise à prix de cette pièce est estimée entre 400 et 600€. La commissaire-priseur souligne la diversité des prix proposés lors de cette vente, avec des bagues en vermeil à partir de 30€ et un collier de perles estimé entre 40 et 60€.
Selon Actu.fr, cette vente exceptionnelle ne sera pas la dernière occasion de se procurer des objets ayant appartenu à Léopold Sedar Senghor. Une autre vente, prévue en janvier 2024, proposera une partie des livres de la bibliothèque personnelle de l'ancien président.
Cette vente aux enchères offre ainsi une opportunité unique de posséder des objets chargés d'histoire ayant appartenu à une figure majeure de la politique sénégalaise et de la francophonie, selon les informations rapportées par Actu.fr.
PAR Mustapha Saha
GRÈVE DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS SUR LES CHANTIERS DES JEUX OLYMPIQUES À PARIS
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage
Paris. Mardi, 17 octobre 2023. Six-cent-cinquante travailleurs clandestins, essentiellement africains, enclenchent une grève surprise dans les chantiers des Jeux Olympiques et du Grand Paris. Les slogans explicitent les enjeux. Les immigrés arrêtent le Grand Paris. Pas de Jeux Olympiques sans régularisations. Communiqué des grévistes : « Nous dénonçons ce système dans son intégralité qui organise notre exploitation par un millefeuille et permet aux grosses boîtes de se laver les mains tout en profitant allègrement de notre force de travail. Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons des richesses. Nous refusons de continuer à être méprisés et ignorés ». Trente trois entreprises du bâtiment, de la logistique, de la distribution, du nettoyage sont endiguées.
Une centaine de grévistes occupent l’Arena Porte de la Chapelle, un site qui doit être inauguré à l’occasion des Jeux Olympiques et devenir, par la suite, un pôle culturel et sportif. Mercredi, 18 octobre 2023, après des négociations serrées avec la mairie et les sociétés impliquées, deux-cents grévistes sans-papiers obtiennent la promesse de régularisation. Des piquets de grève bloquent toujours trente-cinq autres points de Paris et de la banlieue. S’actualise notre leitmotiv soixante-huitard, Ce n’est qu’un début, continuons le combat. Les sans-papiers s’imposent comme un rouage fondamental, crucial, incontournable des Jeux Olympiques et des chantiers pharaoniques du Grand Paris. Personne ne se pose la question : Combien de jeunes africains seront mutilés, décédés dans ces travaux dangereux ?
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage. Les travailleurs clandestins sont estimés à plusieurs centaines de milliers par les syndicats. En Île-de-France, ils représentent entre 40 et 60 % dans le bâtiment et les travaux publics, l’hôtellerie-restauration, le nettoyage, la sécurité, l’agro-alimentaire, l’aide à domicile. Ces travailleurs cotisent et payent des impôts en étant maintenus dans une précarité chronique. Un travailleur non déclaré est corvéable à merci, révocable à tout moment. La sous-traitance en cascade dilue les responsabilités.
La énième loi sur l’immigration, en cours d’examen parlementaire, durcit les conditions de séjour et multiplie les motifs d’expulsion. Le pouvoir discrétionnaire des préfets est renforcé. Sept lois votées en quinze ans avec pour seul objectif le resserrement de l’étau répressif. Les grévistes rejettent cette loi : « La France nous tend un piège. Elle nous propose un papier-travail qui n’est, en réalité, qu’un artifice au service des patrons pour qu’ils puissent nous exploiter légalement. La France nous dit : « Vous n’êtes pas des humains. Dans les secteurs les plus durs, tuez-vous au travail. Dormez dans des foyers insalubres. Nous refusons cette loi et ce faux papier. Nous voulons la régularisation, la reconnaissance de nos droits, sans conditions ».
Contrairement aux allégations alarmistes, populistes, bassement électorales, partagées par un large spectre partidaire, la France est loin d’être envahie par les étrangers. Les immigrés constituent 10,2 % de la population, un pourcentage inférieur à la moyenne européenne. On compte aujourd’hui 6,8 % millions d’immigrés pour une population totale de 68 millions d’habitants. La France, carrefour géographique du vieux monde, est une terre antique de migrations humaines et d’immigration économique depuis le dix-neuvième siècle à cause des guerres, des nécessités de reconstruction, des reculs de fécondité, des besoins de main d’œuvre dans les mines, la sidérurgie, la métallurgie. Depuis la crise des années soixante-dix, la demande d’immigration de travail s’est considérablement réduite. La politique française est de plus en plus marquée du sceau de l’ostracisme, du xénophobisme, du ségrégationnisme. Le sophisme idéologique officialisé révèle un retour aux sombres années vichysme.Mustapha Saha.
Mustapha Saha est sociologue, écrivain, artiste peintre, cofondateur du Mouvement du 22 Mars et figure nanterroise de Mai 68. Sociologue-conseiller au Palais de l’Elysée pendant la présidence de François Hollande. Livres récents : Haïm Zafrani Penseur de la diversité (éditions Hémisphères/éditions Maisonneuve & Larose, Paris), « Le Calligraphe des sables » (éditions Orion, Casablanca).