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25 juin 2025
PAR Farid Bathily
LE FOOTBALL À L'ÉPREUVE DU CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
Avec la recrudescence des hostilités entre Israël et la Palestine, les acteurs du football marchent sur des œufs. La pression pour s'exprimer augmente à mesure que le conflit s'intensifie. Mais prendre position n'est pas sans risques
Récemment, de nombreux footballeurs ont été critiqués pour s'être exprimés sur le conflit israélo-palestinien, tandis que d'autres ont été reprochés pour leur silence.
Avec la recrudescence des hostilités entre Israël et la Palestine, les acteurs du football marchent sur des œufs. Bien que le sujet soit principalement politique, il a aussi de lourdes conséquences humanitaires qui touchent le monde du football.
La FIFA, organe dirigeant du football, a toujours été officiellement considérée comme apolitique. Cependant, la pression pour s'exprimer augmente à mesure que le conflit s'intensifie. Mais prendre position n'est pas sans risques.
Plusieurs footballeurs en Europe ont constaté récemment que prendre position dans ce conflit sensible peut se retourner contre eux, tout comme le fait de rester silencieux.
Controverses à la chaîne
Le 11 octobre dernier, en France, Kylian Mbappé, joueur français du PSG d'origine camerounaise, a été critiqué sur les réseaux sociaux et dans les médias pour ne pas avoir réagi aux "actes terroristes du Hamas".
De même en France, Youcef Atal, joueur algérien du club de Nice, est actuellement suspendu par son club et fait l'objet d'une enquête pour "apologie du terrorisme". Il avait partagé sur Instagram une vidéo d'un prédicateur palestinien demandant à Dieu d’envoyer "un jour noir sur les Juifs". Il s'est excusé et a retiré la publication depuis.
Tourbillon géopolitique
En Allemagne, Anwar El-Ghazi, international néerlandais, a été suspendu le 17 octobre 2023 par le club de Mayence pour un message de soutien à la Palestine sur les réseaux sociaux, considéré comme "inacceptable" et "non conforme aux valeurs du club", selon un communiqué du club de Bundesliga.
Noussair Mazraoui, joueur marocain, fait face à des accusations similaires de la part du Bayern Munich après avoir exprimé son soutien à la cause palestinienne le 15 octobre 2023. Dans ce contexte, la Premier League envisage de recommander à ses clubs membres de ne pas autoriser l'affichage de drapeaux israéliens et palestiniens dans les stades.
Cependant, Mohamed Salah, joueur égyptien de Liverpool et l'une des figures les plus emblématiques du football dans le monde arabe, a appelé à une "aide humanitaire d'urgence pour Gaza".
VIDEO
LA SORTIE EXPLOSIVE DE BASSEM YOUSSEF SUR LE CONFLIT ISRAÉLO-PALESTINIEN
« Les Palestiniens sont très difficiles à tuer ». Bassem Youssef, ancien chirurgien cardiaque devenu célèbre grâce à son émission "Al Bernameg" en Égypte, a abordé dans une interview remarquée, le sujet en mêlant satire et défense de la Palestine
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Dans une interview diffusée sur TalkTv, Bassem Youssef, connu comme le "John Stewart égyptien" pour son émission satirique en Égypte, a fait une apparition remarquée. L'entretien, mené par le journaliste britannique Piers Morgan, a rapidement pris une tournure tendue alors que les deux interlocuteurs débattaient du conflit entre le Hamas et l'armée israélienne, qui a débuté le 7 octobre.
Bassem Youssef, un ancien chirurgien cardiaque devenu célèbre grâce à son émission "Al Bernameg" après la chute du président Hosni Moubarak en 2011, est connu pour son humour noir et ses prises de position controversées. Lors de l'interview, il a abordé le sujet en mêlant satire et défense de la Palestine, selon un compte rendu de Jeune Afrique.
L'humoriste a commencé par attaquer le journaliste Ben Shapiro, qualifié d'"ultraconservateur", en citant des déclarations présumées où Shapiro aurait suggéré de tuer autant de Palestiniens que possible. Face à l'étonnement de Piers Morgan, Bassem Youssef a poursuivi en demandant combien de Palestiniens devraient encore être tués pour satisfaire Shapiro.
L'intervieweur a tenté de rectifier les propos de Shapiro, affirmant que celui-ci avait évoqué la nécessité de lutter contre les terroristes qui utilisent des boucliers humains. Bassem Youssef a répondu en exposant un diagramme montrant le déséquilibre entre les pertes civiles palestiniennes et israéliennes, soulevant la question du "taux de change" actuel pour les vies humaines.
Piers Morgan a ensuite demandé à Bassem Youssef comment il réagirait aux attaques du 7 octobre s'il était à la place d'Israël. L'humoriste a répondu en dénonçant également le Hamas, mais en soulignant les difficultés auxquelles les Palestiniens sont confrontés même sans la présence du groupe. Il a critiqué le traitement réservé aux Palestiniens en Cisjordanie et a remis en question l'efficacité de la violence israélienne au fil des années.
La vidéo de l'interview, largement partagée sur les réseaux sociaux, a suscité des réactions enthousiastes, en particulier parmi les internautes du Maghreb et du Moyen-Orient. Bassem Youssef est considéré par beaucoup comme un porte-parole capable de représenter leurs préoccupations.
LA DÉCOLONISATION TORPILLÉE
Foccart est souvent considéré comme le principal acteur de la Françafrique, mais l'histoire de cette relation ne se limite pas à lui. D'autres acteurs, dont Pierre Messmer, ont joué un rôle clé dans la stratégie de Paris de "canaliser" la décolonisation
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Un document inédit retrouvé aux Archives nationales françaises met en lumière la politique de décolonisation de la France en Afrique dans les années 1960. Selon cet article publié sur le site d'Afrique XXI, le texte, rédigé par Pierre Messmer, figure du gaullisme et futur Premier ministre, dévoile les intentions de Paris pour "canaliser" la décolonisation de manière favorable à ses intérêts.
L'article souligne que bien que Jacques Foccart soit souvent considéré comme le principal acteur de la "Françafrique", l'histoire de cette relation ne se limite pas à sa personne. D'autres acteurs, tels que Pierre Messmer, ont joué un rôle important dans l'élaboration d'une véritable politique d'État.
Dans le document, Messmer expose clairement l'approche de la France vis-à-vis de la décolonisation en Afrique. Il déclare : "Il est essentiel pour notre pays de maintenir une influence significative dans ces anciennes colonies africaines afin de préserver nos intérêts stratégiques et économiques."
L'article met en évidence le rôle de Messmer au Cameroun, où il a été chargé de maintenir le territoire sous tutelle internationale dans l'orbite de la France malgré les aspirations à l'indépendance. En utilisant des méthodes controversées, il a soutenu un mouvement "nationaliste modéré" et a réprimé le mouvement indépendantiste.
"Il était de notre devoir de préserver l'unité et la stabilité du Cameroun. Nous avons travaillé avec des forces politiques modérées pour éviter une situation chaotique qui aurait pu nuire aux intérêts de la France et du peuple camerounais", indique Messmer dans ce document.
L'auteur de l'article souligne que Messmer, conscient de l'inévitabilité de la décolonisation, a cherché à orienter ce mouvement historique dans un sens favorable aux intérêts français. Il a joué un rôle clé lors du référendum de 1958 sur la Communauté française, encourageant activement le vote en faveur du maintien des liens avec la France.
Le document révèle également les méthodes utilisées par Messmer et d'autres responsables politiques français pour maintenir leur emprise sur les anciennes colonies africaines, malgré les aspirations à l'indépendance. Messmer affirme : "Nous avons utilisé des stratégies politiques, économiques et militaires pour préserver nos relations privilégiées avec ces pays africains nouvellement indépendants."
L'article conclut en soulignant l'importance de ce document inédit pour comprendre la politique de décolonisation française en Afrique et son influence sur les événements qui ont suivi. Il met en lumière les motivations et les actions des responsables politiques français de l'époque dans la consolidation de la Françafrique.
CONTESTATIONS INTERNES ET MENACES SUR LA SÉCURITÉ RÉGIONALE
Cette note d’analyse tente d’étudier différents points dont, la hantise des « menaces extérieures » de la part des autorités militaires du Mali en défiance permanente vis-à-vis des cadres régionaux et l’obsession de l’acquisition d’armements
Le coup d’Etat du 18 Aout 2020 survenu dans le sillage d’un mouvement populaire conduit par le M5-RFP sous l’autorité morale de l’Imam Mahmoud Dicko contre l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita a plongé le Mali dans une première transition militaire. Cette transition a été prolongée par une autre qui n’est pas près de se terminer si l’on s’en tient aux signaux envoyés par les autorités militaires actuelles. Ces autorités issues de cette transition se sont distinguées par une diplomatie offensive envers les organisations sous-régionales, régionales et internationales qui a beaucoup isolé le Mali du reste du monde. La diplomatie du régime du colonel Assimi Goita s’est caractérisée par de nombreuses tensions avec la communauté internationale mais, tout d’abord, avec la CEDEAO sur le calendrier de la transition. Les relations avec l’ancien partenaire français se sont, aussi, tendues au sujet du retrait des forces de l’opération Barkhane. Puis, avec l’Europe et les Etats-Unis, à la suite du partenariat Russo-malien, des rapports difficiles ont été entretenus, allant même jusqu’à l’exigence du retrait de la MINUSMA, une mission qui s’était fixée l’objectif - certes non atteint - de reconstruction et de rétablissement de la paix au Mali.
Cette note d’analyse tente d’étudier différents points dont, principalement, : (1) la hantise des « menaces extérieures » de la part des autorités militaires en défiance permanente vis-à-vis des cadres régionaux et l’obsession de l’acquisition d’armements, (2) la reprise des hostilités au Nord et son rapport avec la prolongation de fait de la transition de même que les contestations sociopolitiques internes en gestation, (3) la reconquête de Kidal par les FAMAs et leurs alliés dans un contexte de création de l’Alliance des États du Sahel (AES) faisant peser de nombreux risques sur les équilibres régionaux et, enfin, (4) les signaux de résurgence d’un front touarègue au niveau régional à la suite d’une telle Alliance modifiant les rapports entre insurgés et l’État central.
« Sécuriser le Mali » ou « protéger le régime » ? La hantise des menaces « extérieures »
Les tensions diplomatiques avec les organisations régionales/internationales et les nouveaux partenariats avec la Russie, la Turquie et l’Iran viseraient, principalement, deux objectifs. Les autorités de la transition accélèrent l’acquisition d’armes de toutes sortes au profit de l’armée malienne et sortir le Mali de « l’emprise de la CEDEAO et ses partenaires occidentaux ». Certains analystes maliens y voient, aussi, un moyen de « prolonger encore la transition et de se maintenir longtemps au pouvoir » avec un discours aux relents galvaniseurs malgré les difficultés socioéconomiques.
Le soutien apporté aux putschistes du Niger, à travers la récente création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le report annoncé des élections présidentielles sont interprétés par différents acteurs maliens comme « une intention des autorités actuelles de rester au pouvoir encore plus longtemps » tout en donnant l’image d’un pays engagé sur les causes « panafricanistes » et pouvant servir de modèle régional de « résistance » face à la domination occidentale et l’emprise des cadres régionaux de coopération.
Le non-renouvellement du mandat de la MINUSMA et son retrait des localités sous contrôle des groupes armés, entamé au mois d’août 2023 devient le coup fatal donné à l’accord d’Alger, qui connaissait, déjà, d’énormes difficultés dans sa mise en œuvre depuis 8 ans. Le départ de la MINUSMA, qui était la seule force d’interposition en cas d’affrontements, garante du cessez-le-feu, des arrangements sécuritaires à travers la CTS (Commission Technique de Sécurité) et les EMOV (Equipes Mixtes d’Observation et de Vérification) et le CSA (Comité de Suivi de l’Accord) dont elle gère le secrétariat permanent, concrétise la fin de l’APR (Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali). En plus des désaccords déjà persistants entre le gouvernement et les groupes armés autour de l’armée reconstituée, du statut des présidents des régions, de la nouvelle Constitution, s’ajoute l’absence de compromis sur la rétrocession des bases de la MINUSMA dans les zones encore sous contrôle des groupes armés. Ce qui, selon l’interprétation des Groupes armés, conduit à une remise en cause du cessez-le-feu et à des affrontements très violents depuis le 12 août.
Reprises des hostilités au Nord : Déroulement, interférences et péripéties
L’adoption de la résolution 2690 (2023) par le Conseil de Sécurité consacrant le retrait ordonné de la MINUSMA sur demande du gouvernement malien de la transition survient dans un contexte de blocage total du processus de paix au Mali. Toutefois, le président de la transition, Colonel Assimi GOITA aurait, selon certaines sources, envoyé le chef des services de renseignements à Kidal, le colonel Modibo Koné, pour informer les mouvements signataires de sa volonté de reprendre les emprises de la MINUSMA au profit des FDS.
Des négociations avortées ? Le CSP (Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement) a pu accepter cette décision sous réserve d’un certain nombre de préalables notamment : la libération de ses combattants détenus par Wagner dans la région de Ménaka, la relance immédiate du processus de paix, le déblocage des indemnités des membres des commissions et l’occupation des emprises par les Bataillons des forces armées reconstituées (BATFAR). Après la libération des prisonniers, le gouvernement, qui se considérait, alors, en position de force, décida de déployer ses hommes pour récupérer les emprises laissées par la MINUSMA, avec les mercenaires de Wagner en première ligne.
Le 03 Aout 2023, le convoi FAMA-Wagner, en route pour la reprise de l’emprise de Ber mène une attaque nocturne sur un poste de sécurité de la base militaire de la CMA à Foyta, située non loin de la frontière mauritanienne. Cette attaque s’est soldée par la destruction du poste, deux morts côté CMA dont un combattant qui serait même décapité à la machette et deux véhicules emportés.
Ainsi, dans son communiqué du 07 août, la CMA accuse la junte militaire malienne et interpelle la médiation algérienne et la communauté internationale sur les risques d’une reprise des hostilités et la compromission à jamais de l’Accord d’Alger. Elle a également déclaré que l’attaque était une « violation délibérée du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et des arrangements sécuritaires ». En réalité, la prise de la ville de Ber, le 13 août dernier, après d’intenses combats de plusieurs jours entre la CMA et les FAMa-Wagner consacre la reprise des hostilités. Le CSP-PSD (Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement), composé de la CMA et une partie de la Plateforme, informa, alors, l’opinion nationale et internationale qu’il agira désormais « dans le cadre de la légitime défense ».
Depuis le 07 septembre 2023, le Mali fait, ainsi, face à des attaques complexes dont celles de Bourem, Bamba, Léré, Dioura et Taoussa qui ont été revendiqué par le CSP-PSD. Ces attaques étaient caractérisées par des victoires du CSP-PSD contre les forces de défense et de sécurité maliennes, des morts, des blessés et des prisonniers dans les camps des FAMAs ainsi que d’innombrables pertes matérielles (armements et infrastructures militaires).
Ces multiples attaques consacrent, irréversiblement, la rupture du cessez-le feu et remettent en cause l’avenir du processus de paix au Mali et, peut-être, la stabilité dans la sous-région. Cette situation intervient dans une période de turbulences politiques au Sud du Mali avec un vrai front social en gestation face à la décision des autorités de prolonger une fois de plus la transition militaire.
Prolongation de la transition et contestations socio-politiques en gestation
Depuis quelques mois, il y avait une perception partagée selon laquelle les autorités actuelles préparaient les esprits et l’opinion régionale et internationale à une prolongation certaine de la transition. Celle-ci pourrait être vue par les Maliens comme le report de trop. Le 25 septembre, le ministre de l’Administration territoriale annonce un léger report des élections prévues en février 2024. Les raisons évoquées par le gouvernement sont : la prise en compte de nouvelles dispositions constitutionnelles dans la loi électorale, la prise en otage des données numériques des Maliens par la société IDEMIA et la prise en compte par l’AIGE (Autorité Indépendante pour la Gestion des Elections) des résultats de la révision annuelle des listes électorales (1er octobre au 31 Décembre 2023). Cependant, ces raisons avancées par les autorités sont automatiquement rejetées par la classe politique qui sort désormais de sa réserve.
Les langues politiques se délient progressivement. La CMAS (Coordination des Mouvements, Associations et Sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko) avait, d’ailleurs, appelé à une grande manifestions le 13 octobre pour exiger une transition civile. Cette manifestation avait été finalement interdite par les autorités suite à l’annonce d’une contre-manifestation du CDM (Collectif pour la Défense des Militaires) pour soutenir la transition militaire. Certains renseignent que pour éviter une confrontation entre la CMAS et le CDM, Chérif Madani Haidara président du HCIM (Haut Conseil Islamique du Mali) aurait rencontré l’IMAM Mahmoud Dicko pour lui demander de dissuader la CMAS de tenir la manifestation du 13 octobre « au nom de l’intérêt général » et que la CMAS aurait répondu favorablement à la demande de son parrain.
De son côté, le parti YELEMA (changement en bambara) met les autorités en garde contre les risques qu’ils font peser sur le pays dans leur « approche solitaire », non consensuelle, non inclusive pour des « objectifs inavoués ». Au sujet du report des élections, les langues se délient, peu à peu, à Bamako. La société IDEMIA quant à elle, assure pour sa part qu'il n'existe "pas de litige en cours" avec les autorités maliennes et qu'il n'y a "plus de cadre contractuel en vigueur" entre le groupe et le ministère malien de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, "en raison du non-paiement des factures".
D’autres voix rejettent les arguments du gouvernement et affirment que ce report des élections n’est qu’une preuve de plus de « l’intention des autorités actuelles de prolonger encore la transition ». En effet, cette annonce du report tombe comme un coup de tonnerre dans les oreilles des hommes politiques, apparemment, réduits au silence depuis l’avènement du coup d’Etat du 18 Aout 2020. Ils estiment déjà que cette transition n’a que trop duré et considèrent pour la plupart inacceptable un énième report qui consacrerait l’installation d’une « dictature militaire ».
D’autres affirment, déjà, que le régime militaire actuel s’inspirerait politiquement du Général Moussa Traoré dont la mémoire a été, récemment, honorée par les autorités de la transition. En effet, le nom de celui qui fut contesté en tant que « dictateur » a été, donné à la 45ème promotion de l’École militaire Interarmes (EMIA) le vendredi, 1er septembre 2023, sur la place d’armes du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. Ainsi, contrairement à l’attitude de la classe politique de ces derniers mois, les déclarations de rejet du report des élections pleuvent sur la presse et les réseaux sociaux. Plusieurs partis politiques maliens rejettent, désormais publiquement et catégoriquement ce report, dont le RPM, le Sadi, la CODEM, YELEMA etc….
D’ailleurs, bien avant cette déclaration du gouvernement annonçant un autre report des élections, la 2ème phase de la transition fut marquée par des restrictions des libertés individuelles et collectives, le musèlement de la presse, des intimidations des arrestations arbitraires, dont les dernière en date furent celle l’emprisonnement de « Ben le cerveau », membre du CNT et pourtant principal allié activiste de la junte pour faire partir la France et la MINUSMA, et la radiation de 2 magistrats par décret présidentiel. De plus, les dernières attaques perpétrées par le CSP-PSD et le JNIM contre le bateau Tombouctou et les camps de Gao, Bourem, Bamba, Léré, Dioura, Taoussa et l’embargo économique imposé par le JNIM sur la région de Tombouctou et partiellement sur les régions de Gao et Ménaka révoltent une bonne partie de la population contre une gouvernance décriée de la junte militaire et son « incompétence pour garantir la sécurité dans le pays ».
En revanche, les militaires étant conscients des protestations en gestation, passent à la vitesse supérieure pour tenter le coup de la dernière chance en lançant une offensive sur la région de Kidal. En effet, si cette opération réussissait, elle suffirait à la junte pour regagner la confiance de la population du Sud, et mettrait en minorité ceux qui s’opposeraient à la prolongation de la transition déjà annoncée.
Reconquête de Kidal par les FAMa et leurs alliés : l’opération de tous les risques
Le gouvernement de la transition lance, le 2 octobre 2023 une opération de reprise des emprises de la MINUSMA situées dans la région de Kidal. Elle est menée avec un convoi composé de près de 200 véhicules majoritairement blindés, des avions et des drones armés et de surveillance. Les effectifs sont de plusieurs centaines de militaires maliens et mercenaires Wagner. L’opération s’annonçait difficile et périlleuse en cas d’échec qui serait ravageur pour l’image de la junte.
Les affrontements ont duré 6 jours entre les localités de Tarkint, Tabrichat et Anefis. Des sources locales parlent, déjà, de dégâts humains et matériels assez importants. Chaque partie donne des bilans en sa faveur mais la lenteur de l’avancée des FAMa illustre la capacité de résistance de groupes armés en face. Cette bataille symbolique décisive pour le contrôle de Kidal risque de plonger le Mali dans une guerre insurrectionnelle complexe.
Certains pensent déjà au scenario afghan. Les alliances entre les groupes séparatistes et jihadistes sont déjà plus ou moins perceptibles. De plus, cette guerre pourrait, définitivement, avoir raison de l’accord pour la paix et de la stabilité au Sahel de manière plus générale.
Au terme de plusieurs jours d’intenses combats, les forces armées maliennes ont pu investir la localité d’Anefis encerclée par les forces du CSP-PSD. Du côté de Kidal, le camp des FAMa occupé par le BATFAR de Kidal jusqu’ici épargné, a été investi le 10 octobre par les combattants du CSP-PSD qui auraient désarmé plus d’une centaine des FAMa et les auraient remis à la MINUSMA pour les acheminer à Bamako. Le 13 octobre, 2 avions transportant des mercenaires du groupe Wagner, des FAMa et du matériel seraient atterris à Tessalit en prélude de la rétrocession de cette emprise de la MINUSMA prévue à partir du 15 octobre.
Il est, pour l’heure, difficile de prédire l’issue des combats qui seront probablement très violents dans les jours à venir. Ce qui accélérera le discrédit de la transition si elle perdait face aux groupes armés. Il est certain qu’en cas de succès, les autorités actuelles gagneraient en popularité dans le cas où Kidal serait totalement reconquise.
En effet, avec la prolongation actuelle, l’avenir de la junte militaire malienne est plus que jamais incertain comme le montrent les signaux d’une plus grande contestation au sein de la classe politique et de la société civile sortant, progressivement, de sa timidité. S’il devait y avoir une seule certitude, ce serait la volonté des militaires de conserver le pouvoir en prolongeant la transition pour la énième fois. Cependant, deux événements majeurs pourraient entraver ce projet de prolongation de la transition : l’échec de la reconquête de Kidal ou une protestation plus vive au sud contre le report des élections. Dans les deux cas ou si ces évènements se concrétisaient simultanément ou successivement, le Mali risquerait à nouveau de sombrer dans une plus profonde crise tout en impactant les pays voisins notamment, le Niger et le Burkina déjà engagés à ses côtés dans le cadre de l’Alliance des États du Sahel.
L’instabilité au Mali se propage dans la région du Sahel tant sur le plan politique que sécuritaire. Tout porte à croire qu’un phénomène de contagion existe entre le Mali, le Burkina et le Niger. De l’expansion des groupes armés terroristes établis au Mali (JNIM, EIS) à la duplication des coups d’états dans ces pays, tous les phénomènes qui surviennent au Mali se répercutent dans ces pays voisins. Le coup d’Etat au Niger, le positionnement des juntes malienne et burkinabé aux côtés du Niger contre la CEDEAO et la création de la nouvelle alliance donnent désormais un nouveau coup d’accélérateur à cette régionalisation du conflit et des menaces sécuritaires.
Une des clauses de la charte de Liptako-Gourma signée par les trois pays (Mali-Niger-Burkina Faso) le 16 septembre et ratifié par le CNT du Mali le 09 octobre a fait couler beaucoup d’encre et interroge sur les menaces qu’un tel cadre fait peser sur les mécanismes sous-régionaux et régionaux de sécurité collective.
Il est sûr que l’annonce de cette Charte, si elle était suivie d’effet, aura d’énormes conséquences parmi lesquelles, l’affaiblissement de la CEDEAO et la disparition tacite en vue du G5 Sahel, qui étaient des acteurs-clés dans la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest de manière générale. On semble s’acheminer, inéluctablement, vers la fragmentation des efforts régionaux de lutte contre le terrorisme.
Vers la résurgence d’un front touarègue au niveau régional ?
Certains groupes et organisations Touaregs du Mali et du Niger voient déjà dans cette Charte du Liptako-Gourma, une « conspiration » des trois juntes militaires contre la communauté Touarègue de ces pays. Rhissa Boula, ancien ministre de Mohamed Bazoum et fondateur du Conseil de la Résistance pour la République (CRR) a publiquement dénoncé l’AES et apporté son soutien au CSP-PSD.
De même, le collectif des ex-combattants de la rébellion touarègue du Niger, qui, pourtant, avaient, pendant un certain temps, apporté leur soutien aux putschistes nigériens, s’insurgent, à leur tour, contre l’AES et ont organisé une grande manifestation à Agadez pour se démarquer de ce qu’ils qualifient d’ingérence dans les affaires internes d’un pays en ce qui concerne le soutien du Niger au Mali dans sa guerre contre le CSP-PSD auquel ils apportent leur soutien. En plus de la généralisation du conflit au niveau régional, son ethnicisation devient une menace réelle à la stabilité de la région.
PRINCIPALES CONCLUSIONS
Sur le départ de la MINUSMA et gestion de l’insurrection armée au nord du Mali
Le retrait de la MINUSMA a eu un impact significatif sur la situation sécuritaire, marquant la fin de l'APR (Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali) et affaiblissant les mécanismes de maintien de la paix dans les zones sous contrôle des groupes armés.
L'absence de la MINUSMA comme force d'interposition a conduit à une recrudescence des hostilités, à des affrontements violents entre les forces gouvernementales et les groupes armés, remettant en question le cessez-le-feu et l’option diplomatique et la négociation comme mode privilégié de résolution du conflit au nord Mali.
Sur le mode de décision des mesures sécuritaires et leur incidence politique
Les décisions de la transition militaire, notamment le choix de nouveaux partenaires tels que la Russie, montrent une volonté de s'éloigner de l'influence occidentale, mais cela a également conduit à des tensions avec la CEDEAO et la communauté internationale. Le recours aux mercenaires de Wagner, qui tirent leurs revenus de la guerre, est un facteur influent de la prise de décision de la junte de privilégier l’option armée au détriment de la négociation pour résoudre le conflit au nord du Mali.
Alors que l'objectif déclaré de l’offensive militaire est la restauration de la souveraineté nationale et la sécurité, il devient évident que la junte militaire poursuit également des objectifs politiques, notamment la légitimation de la prolongation de la transition et le maintien du contrôle du pouvoir politique.
Cette approche, semblable à celle de la junte au Burkina Faso, qui a repoussé indéfiniment les élections présidentielles jusqu’à ce la « sécurité soit rétablie sue l’ensemble du territoire », pose des défis majeurs en termes d'opportunité et d'efficacité.
La concentration sur des objectifs politiques au détriment des impératifs de sécurité et de stabilité risque de compromettre la résolution du conflit armé et de créer des tensions supplémentaires.
La décision de politiser les mesures sécuritaires souligne une priorité accordée à la consolidation du pouvoir plutôt qu'à la résolution des crises et à la promotion de la stabilité. Cela pourrait entraîner une polarisation accrue au sein de la population malienne et aggraver les divisions politiques, sapant ainsi les fondements d'une transition vers un gouvernement civil.
Sur la signature de la Charte du Lipatako-Gourma et risques de régionalisation d’un front Touareg
La Charte du Liptako-Gourma, signée par le Mali, le Niger, et le Burkina Faso, soulève des préoccupations quant à son impact sur les mécanismes régionaux de sécurité, en particulier l'affaiblissement de la CEDEAO et la possible disparition du G5 Sahel.
La clause de la Charte liée à la lutte contre les insurrections armées dans les trois pays, avec une dimension touarègue importante, peut entraîner une ethnicisation du conflit, créant des risques de division voire de tensions entre les gouvernements et les minorités touarègues.
Une contre-alliance touarègue au niveau régional ?
Les réactions de certains Touaregs du Mali et du Niger contre l'Alliance des États du Sahel (AES) suggèrent une méfiance envers cette alliance, la considérant comme une menace pour la communauté touarègue.
La possibilité d'une nouvelle dynamique de conflit dans la région, impliquant une contre-alliance touarègue au-delà des frontières nationales, pourrait aggraver les tensions ethniques et la stabilité régionale.
DES BIJOUX ET DÉCORATIONS APPARTENANT À SENGHOR MIS AUX ENCHÈRES EN FRANCE
Les objets proposés à la vente ont été reçus par l'ancien président sénégalais en tant que cadeaux diplomatiques durant son mandat. On y trouve un collier égyptien en or 18 carats orné des symboles de l'Égypte antique estimé entre 10 000 et 15 000 euros
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Un événement unique se prépare à Caen (Calvados) ce samedi 21 octobre 2023, selon les informations rapportées par Actu.fr. Plus de 200 lots comprenant des bijoux et des décorations militaires ayant appartenu à l'ancien président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor, seront mis aux enchères. Cette vente exceptionnelle fait suite à celle qui a eu lieu en début d'année, au cours de laquelle un tableau de Pierre Soulages, acquis par Senghor en 1956, a été vendu pour 1,5 million d'euros.
Selon Actu.fr, les bijoux et décorations militaires proposés à la vente ont été reçus par Léopold Sedar Senghor en tant que cadeaux diplomatiques durant son mandat présidentiel. Solène Lainé, commissaire-priseur à Caen, a déclaré à Actu.fr que ces objets étaient exceptionnels d'un point de vue historique. Parmi les pièces les plus remarquables, on trouve un collier égyptien en or 18 carats orné des symboles de l'Égypte antique, offert à Senghor lorsqu'il a été décoré de l'Ordre du Nil en 1967. Sa mise à prix est estimée entre 10 000 et 15 000€.
Actu.fr rapporte également qu'une boîte ronde couverte en vermeil, gravée du nom de V. Giscard d'Estaing sur le couvercle, sera mise en vente. Cette boîte illustre l'amitié entre les deux présidents. La mise à prix de cette pièce est estimée entre 400 et 600€. La commissaire-priseur souligne la diversité des prix proposés lors de cette vente, avec des bagues en vermeil à partir de 30€ et un collier de perles estimé entre 40 et 60€.
Selon Actu.fr, cette vente exceptionnelle ne sera pas la dernière occasion de se procurer des objets ayant appartenu à Léopold Sedar Senghor. Une autre vente, prévue en janvier 2024, proposera une partie des livres de la bibliothèque personnelle de l'ancien président.
Cette vente aux enchères offre ainsi une opportunité unique de posséder des objets chargés d'histoire ayant appartenu à une figure majeure de la politique sénégalaise et de la francophonie, selon les informations rapportées par Actu.fr.
PAR Mustapha Saha
GRÈVE DES TRAVAILLEURS SANS-PAPIERS SUR LES CHANTIERS DES JEUX OLYMPIQUES À PARIS
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage
Paris. Mardi, 17 octobre 2023. Six-cent-cinquante travailleurs clandestins, essentiellement africains, enclenchent une grève surprise dans les chantiers des Jeux Olympiques et du Grand Paris. Les slogans explicitent les enjeux. Les immigrés arrêtent le Grand Paris. Pas de Jeux Olympiques sans régularisations. Communiqué des grévistes : « Nous dénonçons ce système dans son intégralité qui organise notre exploitation par un millefeuille et permet aux grosses boîtes de se laver les mains tout en profitant allègrement de notre force de travail. Nous faisons partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays. Nous créons des richesses. Nous refusons de continuer à être méprisés et ignorés ». Trente trois entreprises du bâtiment, de la logistique, de la distribution, du nettoyage sont endiguées.
Une centaine de grévistes occupent l’Arena Porte de la Chapelle, un site qui doit être inauguré à l’occasion des Jeux Olympiques et devenir, par la suite, un pôle culturel et sportif. Mercredi, 18 octobre 2023, après des négociations serrées avec la mairie et les sociétés impliquées, deux-cents grévistes sans-papiers obtiennent la promesse de régularisation. Des piquets de grève bloquent toujours trente-cinq autres points de Paris et de la banlieue. S’actualise notre leitmotiv soixante-huitard, Ce n’est qu’un début, continuons le combat. Les sans-papiers s’imposent comme un rouage fondamental, crucial, incontournable des Jeux Olympiques et des chantiers pharaoniques du Grand Paris. Personne ne se pose la question : Combien de jeunes africains seront mutilés, décédés dans ces travaux dangereux ?
Les grévistes, dans leur quasi-totalité, travaillent comme intérimaires pour des sous-traitants au bénéfice d’industries géantes et de multinationales. La surexploitation confine à l’esclavage. Les travailleurs clandestins sont estimés à plusieurs centaines de milliers par les syndicats. En Île-de-France, ils représentent entre 40 et 60 % dans le bâtiment et les travaux publics, l’hôtellerie-restauration, le nettoyage, la sécurité, l’agro-alimentaire, l’aide à domicile. Ces travailleurs cotisent et payent des impôts en étant maintenus dans une précarité chronique. Un travailleur non déclaré est corvéable à merci, révocable à tout moment. La sous-traitance en cascade dilue les responsabilités.
La énième loi sur l’immigration, en cours d’examen parlementaire, durcit les conditions de séjour et multiplie les motifs d’expulsion. Le pouvoir discrétionnaire des préfets est renforcé. Sept lois votées en quinze ans avec pour seul objectif le resserrement de l’étau répressif. Les grévistes rejettent cette loi : « La France nous tend un piège. Elle nous propose un papier-travail qui n’est, en réalité, qu’un artifice au service des patrons pour qu’ils puissent nous exploiter légalement. La France nous dit : « Vous n’êtes pas des humains. Dans les secteurs les plus durs, tuez-vous au travail. Dormez dans des foyers insalubres. Nous refusons cette loi et ce faux papier. Nous voulons la régularisation, la reconnaissance de nos droits, sans conditions ».
Contrairement aux allégations alarmistes, populistes, bassement électorales, partagées par un large spectre partidaire, la France est loin d’être envahie par les étrangers. Les immigrés constituent 10,2 % de la population, un pourcentage inférieur à la moyenne européenne. On compte aujourd’hui 6,8 % millions d’immigrés pour une population totale de 68 millions d’habitants. La France, carrefour géographique du vieux monde, est une terre antique de migrations humaines et d’immigration économique depuis le dix-neuvième siècle à cause des guerres, des nécessités de reconstruction, des reculs de fécondité, des besoins de main d’œuvre dans les mines, la sidérurgie, la métallurgie. Depuis la crise des années soixante-dix, la demande d’immigration de travail s’est considérablement réduite. La politique française est de plus en plus marquée du sceau de l’ostracisme, du xénophobisme, du ségrégationnisme. Le sophisme idéologique officialisé révèle un retour aux sombres années vichysme.Mustapha Saha.
Mustapha Saha est sociologue, écrivain, artiste peintre, cofondateur du Mouvement du 22 Mars et figure nanterroise de Mai 68. Sociologue-conseiller au Palais de l’Elysée pendant la présidence de François Hollande. Livres récents : Haïm Zafrani Penseur de la diversité (éditions Hémisphères/éditions Maisonneuve & Larose, Paris), « Le Calligraphe des sables » (éditions Orion, Casablanca).
CES EMBÛCHES SUR LE SENTIER D'AMADOU BA
Macky Sall et Amadou Ba veulent se défaire des candidats qui se dressent sur leur chemin. Mais ils ont un redoutable adversaire qu’il faudra éliminer : la cherté de la vie.
Macky Sall et Amadou Ba veulent se défaire des candidats qui se dressent sur leur chemin. Mais ils ont un redoutable adversaire qu’il faudra éliminer : la cherté de la vie. Des consuméristes annoncent une manifestation ce 21 octobre, alors qu’une pétition est lancée contre les factures de la Senelec. Et pour ne rien arranger, les boulangers annoncent une hausse du prix du pain.
Octobre rose risque de se transformer en octobre rouge pour le pouvoir. Le Premier ministre a été reconduit et son équipe a pris service. Mais la température sociale affiche une forte chaleur. Les manifestations politiques avaient baissé, parce qu’interdites systématiquement par l’autorité. Mais il y a un vent social fort qui souffle depuis quelques semaines, qui pourrait se muer en ouragan. Des associations de consommateurs annoncent la couleur pour tenir un sit-in national le 21 octobre prochain à la Place de la Nation. Il reste à savoir si ce rassemblement sera autorisé. Pas évident en tout cas, alors que le gouvernement compte déjà sur les risques de troubles à l’ordre public pour empêcher toute tentative de manifestation.
Selon le président du Forum des jeunes consommateurs, Seydina Alassane Laye Sow, invité de iRadio, la semaine dernière, c’est pour « porter le plaidoyer des consommateurs, le cri du cœur des citoyens dans tous les secteurs d’activité ». Il ajoute que « des concertations du 26 septembre 2022 avaient été sanctionnées par 11 mesures pour mieux protéger le pouvoir d’achat des consommateurs. Malheureusement, nous avons constaté que les mesures ne sont pas en faveur des populations à cause du laxisme de l’État qui n’a pas joué pleinement son rôle de régulateur et de protection de tout citoyen ayant le droit de réclamer son pouvoir d’achat », déplore-t-il.
Mais le pouvoir et son candidat devront aussi faire face à la bronca contre les factures d’électricité, particulièrement le Woyofal. En effet, une pétition qui a mobilisé des milliers de signatures et lancée par un groupe de citoyens dirigé par la journaliste Oumy Ndour pour dire « Non à la hausse abusive des factures d’électricité » a été remise à la Senelec. Dans un communiqué, ils disent subir depuis trop longtemps les « dérives » de la Senelec. « Nous comprenons aisément que la conjoncture mondiale exige que les prix de certains biens et services soient réajustés. Nous ne pouvons toutefois pas accepter que certaines factures passent du simple au double, au quintuple, voire décuplent sans aucune explication. Il faut arrêter la Senelec dans sa volonté manifeste de faire des populations leurs vaches à lait », fustigent les initiateurs de la pétition. Et c’est cette facture salée qui se répercute sur les boulangers qui ont annoncé, hier, une hausse de 50 F sur la baguette. Un cocktail qui rejoint la grève presque illimitée des travailleurs des collectivités territoriales qui prévoient également une marche nationale le vendredi 13 octobre.
La cherté de la vie, un « candidat » difficile à battre
Le gouvernement, et surtout son chef et candidat de Benno bokk yaakaar, Amadou Ba, se heurte là, à un redoutable adversaire qui se nomme « cherté de la vie ». Un candidat difficile à battre dans un contexte économique compliqué. Plus complexe que les nombreux candidats qui se dressent sur son chemin. D’ailleurs, lors du Conseil des ministres du 4 octobre, le chef de l’Etat lui a demandé de hâter le pas en procédant à « l’évaluation des mesures de lutte contre la vie chère ». Macky Sall a instruit son Premier ministre et son ministre du Commerce, de la Consommation et des Pme de « finaliser, avant la fin du mois d’octobre 2023, un rapport exhaustif sur les mesures prises par l’Etat, il y a un an, pour améliorer le pouvoir d’achat des populations et lutter contre la vie chère, notamment avec la fixation des prix des denrées de consommation courante et la régulation des loyers ». Le candidat de Benno a du pain sur la planche.
SEDHIOU RECEVRA UNE DOSE DE LUMIÈRE 2024
Quelque 128 localités de la région de Sédhiou (Sud) vont être électrifiées grâce à la mise en œuvre de deux projets, a indiqué le délégué régional de la SENELEC, Amadou Tidiane Kébé.
Sédhiou, 19 oct (APS) – Quelque 128 localités de la région de Sédhiou (Sud) vont être électrifiées grâce à la mise en œuvre de deux projets, a indiqué le délégué régional de la SENELEC, Amadou Tidiane Kébé.
»Aujourd’hui, nous sommes réunis pour le PADAES (projet d’aménagement de l’accès à l’électricité au Sénégal) et le BEST (projet d’électrification et technologie de stockage par batterie) concernant l’électrification universelle touchant 128 localités de la région de Sédhiou dont le démarrage est prévu le premier trimestre de l’année 2024 », a déclaré le délégué régional Sud de la SENELEC lors d’un comité régional de développement.
»Cette rencontre vise à partager le choix des localités bénéficiaires du programme de l’électrification universelle », a précisé l’adjoint au gouverneur en charge des Affaires administratives, Modou Guèye, présence des préfets et sous-préfets, des responsables des projets, des élus locaux et des chefs de village.
Dans ce sillage, le délégué régional de la SENELEC a ajouté que dans le cadre de l’accès universel à l’électricité, »plusieurs programmes sont mis en place pour arriver aux objectifs ».
»Le raccordement se fera par des systèmes dorsales par le biais du réseau interconnexion de la SENELEC. L’objectif final est de ratisser large et de ne laisser aucune localité ou structure en rade », a-t-il dit.
AMADOU BA A MPAL
Le Premier ministre, Amadou Ba, est arrivé jeudi après-midi à Mpal, une commune située dans la région de Saint-Louis (nord), pour la première étape d’une tournée économique qu’il effectue dans le nord du pays jusqu’à dimanche
Dakar, 19 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Ba, est arrivé jeudi après-midi à Mpal, une commune située dans la région de Saint-Louis (nord), pour la première étape d’une tournée économique qu’il effectue dans le nord du pays jusqu’à dimanche, a constaté l’envoyé spécial de l’APS.
À l’entrée de Mpal, le chef du gouvernement et ceux qui l’accompagnent ont été accueillis par le gouverneur de Saint-Louis, Alioune Badara Sambe, et d’autres autorités administratives, ainsi que des chefs religieux.
Selon le programme de sa visite, Amadou Ba va s’entretenir avec le khalife de Mpal et les autres guides religieux.
LA DÉFENSE DE SONKO DÉNONCE À UNE ATTEINTE À L'ÉTAT DE DROIT
Les avocats du maire de Ziguinchor considèrent le refus de la DGE de délivrer la fiche de parrainage à leur client comme un mépris envers l'institution judiciaire. Ils promettent de faire respecter la primauté de la loi, qui est au-dessus de tous
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 19/10/2023
Dans un communiqué publié ce jeudi 19 octobre à Dakar, la défense de Monsieur Ousmane Sonko dénonce le refus de l'État du Sénégal de se conformer à une décision de justice rendue en faveur de leur client. L'ordonnance numéro 01/2023, rendue le 12 octobre 2023 par le président du tribunal d'instance de Ziguinchor, annule la radiation de Monsieur Ousmane Sonko et ordonne sa réintégration immédiate sur les listes électorales.
Selon le texte, un huissier de justice mandaté pour signifier cette ordonnance à la Direction Générale des Élections se voit refuser l'accès aux locaux, de même que le mandataire d'Ousmane Sonko chargé de récupérer les fiches de parrainage. Le Directeur Général des Élections justifie ce refus sans motif valable, enfreignant ainsi l'article L 47 alinéa 4 du code électoral qui prévoit la prise en compte immédiate des décisions de justice.
La défense d'Ousmane Sonko considère cet événement comme un mépris envers l'institution judiciaire et une violation de l'État de droit. Ils soulignent également que même le pourvoi en cassation projeté ne suspendrait pas l'exécution de la décision de réintégration, conformément à la loi organique portant création de la Cour Suprême.
Le communiqué appelle le président de la République, Monsieur Macky Sall, en tant que garant du fonctionnement normal des institutions et du respect de l'État de droit, à assurer l'exécution des décisions rendues par les Cours et Tribunaux. La défense d'Ousmane Sonko demande à l'État du Sénégal de protéger les institutions, de respecter l'indépendance de la magistrature et de se conformer aux décisions de justice.
La situation décrite dans le communiqué est jugée d'une extrême gravité, sapant les fondements de la République et de l'État de droit. La défense d'Ousmane Sonko alerte donc l'opinion nationale et internationale sur cette affaire, dénonçant des ambitions purement électoralistes de la part de l'État.
Les avocats promettent d'agir pour faire respecter la primauté de la loi, qui est au-dessus de tous, y compris de l'État.