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8 octobre 2025
par Bakary Sambe
AU SAHEL, APRÈS LE MILITARO-POPULISME, L'ISLAMO-NATIONALISME ?
Nous sommes désormais à l’ère de l’endogénéisation d’un salafisme ouest-africain et sahélien, avec une stratégie de normalisation à la faveur d’une puissante vague de souverainisme qui ne néglige plus aucun levier
Au Sahel, le terrorisme est une tragédie sécuritaire dont le caractère spectaculaire détourne souvent l’attention des décideurs d’un autre phénomène inquiétant : la montée de l’islam politique. Malgré une approche différenciée, les deux phénomènes nourrissent pourtant le même dessein : la destruction de l’entité étatique.
Destruction de l’État
Inattendu, violent, dévastateur, le terrorisme mise sur le spectaculaire là où l’islam politique vise une déstructuration progressive des fragiles États de la région en sapant, par la délégitimation, leurs fondements démocratiques et républicains. À cela s’ajoute un islamo-nationalisme lié à l’inséparabilité conjoncturelle entre les imaginaires religieux et nationalistes à l’heure des revendications identitaires.
Ces dernières rencontrent l’adhésion de certains caciques de la gauche traditionnelle, qui rêvaient de « grand soir », et celle des mouvances salafistes appelant au retour aux « valeurs ». Nul autre terreau ne pouvait être plus favorable aux alliances de circonstance entre des « anti-impérialistes » et des acteurs islamistes, tels Cerfi au Burkina Faso ou Izala au Niger.
L’arrivée des régimes militaires a ainsi mis en lumière de possibles connexions entre militaro-populisme et islamo-nationalisme. À Niamey, où Izala s’impose au sein même de la haute administration, les grands corps de l’État prêtent serment sous les Allah akbar des chefs de la junte. À Ouagadougou, les généraux rivalisent d’ardeur dans la récitation du Coran, ovationnés par les troupes et les foules idolâtrant un certain IB [Ibrahim Traoré]. Sa relation antérieure avec les mouvements islamiques et l’imaginaire de la « mission salvatrice » d’un musulman « enfin » arrivé au pouvoir favorisent une sainte alliance entre casernes et mosquées d’un pays majoritairement musulman. En 2014, sous Yacouba Isaac Zida, chef de l’État de transition après la destitution du président Blaise Compaoré, la communauté musulmane manifestait déjà son désir d’être mieux représentée dans les hautes sphères de l’État.
Alliance entre casernes et mosquées
C’est souvent du chaos qu’émergent les messies. Les échecs des régimes « démocratiques » successifs ont paradoxalement fait des coups d’État des moments de respiration intronisant des juntes aux solutions « magiques ». Pourtant, le Niger, le Mali et le Burkina Faso cumulent chacun pas moins de trente ans de régimes militaires, lesquels n’ont jamais pu empêcher ni la corruption ni la mal-gouvernance, et encore moins l’insécurité.
Les longues années de désengagement de l’État depuis les ajustements structurels ont aussi favorisé la montée en puissance d’organisations et d’ONG religieuses investissant des secteurs névralgiques, tels l’éducation, le travail social et les politiques de jeunesse. De plus, les courants islamistes se sont longtemps engouffrés dans la brèche de l’« antisystème » et de la critique du modèle démocratique, qui peine à réaliser les rêves de développement ainsi que les promesses de sécurité et de stabilité. Dans une parfaite stratégie de récupération des frustrations accumulées, les courants salafistes se départissent de leur caractère « importé », malgré l’influence des pays du Golfe. Ils veulent faire figure de réalité « endogène », s’inscrivant aussi dans la problématique – politiquement porteuse – de contestation de l’Occident impérialiste et « néolibéral ».
Endogénéisation du salafisme
Nous sommes désormais à l’ère de l’endogénéisation d’un salafisme ouest-africain et sahélien, avec une stratégie de normalisation à la faveur d’une puissante vague de souverainisme qui ne néglige plus aucun levier. On doit s’interroger sur les capacités d’un tel courant à se poser en recours crédible après l’échec, prévisible, des régimes militaires.
Les tombeurs des régimes civils « incompétents » sont-ils sûrs de ne pas faire le lit d’un militantisme islamique surfant sur le populisme ambiant et peut-être sur leurs échecs futurs pour incarner l’alternative ? Auquel cas les sociétés civiles, bridées par la forte réduction de l’espace démocratique ou embrigadées par des militaires, ne pourront plus arrêter cette vague qui s’annonce encore plus dévastatrice pour les États fragiles de la région.
SONKO INVESTI CANDIDAT
Son meeting d'investiture prévu samedi avait été interdit par les autorités, mais cela ne l'a pas empêché d'être désigné officiellement candidat ce dimanche 31 décembre, dans un lieu privé et devant une cinquantaine de personnes seulement
L'opposant sénégalais Ousmane Sonko a été investi candidat à l'élection présidentielle de 2024 alors même qu'il est emprisonné depuis plusieurs mois. Son meeting d'investiture prévu samedi avait été interdit par les autorités, mais cela ne l'a pas empêché d'être désigné officiellement candidat ce dimanche 31 décembre, dans un lieu privé et devant une cinquantaine de personnes seulement, selon un responsable de son camp cité par l'AFP.
Cette investiture symbolique intervient dans un contexte de vives tensions politiques autour de la présidentielle. Le scrutin doit se tenir le 25 février prochain et le président Macky Sall, qui ne peut se représenter après deux mandats, s'est engagé à ce qu'il se déroule "de façon paisible", dans son message de fin d'année.
"Le dossier de candidature [d'Ousmane Sonko] a été déposé le 12 décembre" au Conseil constitutionnel, a rappelé son avocat Me Ciré Clédor Ly. Malgré les nombreux obstacles juridiques dressés sur sa route par le pouvoir, l'opposant de 49 ans confirme donc sa volonté de se présenter à la présidence.
En prison depuis fin juillet, Ousmane Sonko dénonce des "complots" ourdis contre lui pour l'écarter du scrutin. Il a été condamné en juin pour "débauche de mineure" par défaut, puis incarcéré sous d'autres chefs d'inculpation dont l'"appel à l'insurrection".
Ses soutien espèrent désormais que sa candidature sera validée par le Conseil constitutionnel le 20 janvier prochain, au milieu des tensions politiques et des craintes de troubles que fait planer sa détention. Plus de 90 dossiers ont été déposés auprès de la haute juridiction électorale.
L'EFFERVESCENCE MUSICALE AVANT LE NOUVEL AN
De nombreux artistes sénégalais ont marqué la fin d'année avec de nouvelles productions musicales. Entre albums solo, collaborations et hommages, la scène musicale a été particulièrement vivace ces derniers mois avec des sorties remarquées
Des artistes dont Carlou D, ‘’Dip’’, Adjouza, proposent une playlist qui va rythmer cette fin d’année et les prochains jours dans différents endroits de Dakar et dans les régions.
Le guitariste chanteur Carlou D a présenté son nouvel album ‘’Higher’’ (Plus haut en anglais), il y a une semaine. Une production sortie le 1er décembre et qui marque sa »maturité artistique’’ après dix-neuf ans de carrière, dit-il. La musique valse entre plusieurs mélodies accompagnées par la voie de l’artiste qui chante en wolof et en français.
Le dernier album de Carlou D, Ibrahima Loucard à l’état civil, remonte à 2019, un an avant la pandémie du coronavirus.
Un autre rappeur fait aussi l’actualité musicale. Dominique Priéra alias ‘’Dip’’ du groupe ‘’Doundou Guiss’’ a sorti l’opus ‘’Lepp fii lanu fekk’’ (Nous avons tous été témoins) symbolise la ‘’renaissance artistique’’ du rappeur.
Cet album de huit titres a été présenté, vendredi dernier, lors d’un concert à l’institut français de Dakar devant une foule en liesse qui guettait ses prestations depuis trois ans.
Adjouza, la fille de Ouza Diallo, a dévoilé le 3 novembre les titres de son album ‘’Plan B’’, un recueil de onze morceaux qui ont fini de conquérir les followers et autres adeptes des plateformes de téléchargement.
Composé des titres ‘’Sa téléphone’’, ‘’Jolie Garçon’’, ‘’Emigration clandestine’’, ‘’Mariage Forcé’’, ‘’Sonneu na Tayina’’, ‘’Princesse à Paris’’, ‘’Dialogue social’’, etc., dans un mbalax pur, le disque de Adiouza allie des chansons d’amour et des thèmes militants.
Le chanteur Waly Ballago Seck qui a dévoilé son nouveau disque ‘’I Wanna Be Free’’ (Je veux être libre) de six morceaux le 3 octobre valse dans la diversité des styles alliant mbalax et musique française avec le titre ‘’Je ne suis pas comme eux’’, une imitation vocale des chansons du français Francis Cabrel.
L’héritière du virtuose du xalam Samba Diabaré Samb a sorti au mois de février une production intitulé ‘’Nangu’’ en hommage entre autre à ses parents disparus, et à Youssou Ndour. Aïda Samb a sorti les singles ‘’Diakeur sama’’en 2021 et ‘’Beadola’’ en 2022.
Du côté de Saint-Louis, Abdou Guité Seck est revenu sur le marché musical en 2023 avec un opus intitulé ‘’Kakatar’’ (Caméléon) de dix titres qui ‘’met en exergue le caractère ambivalent de l’humain’’.
Alioune Mbaye Nder l’ex-lead vocal du groupe ‘’Lemzo Diamano’’ a célébré le trentième anniversaire de sa carrière avec l’album ‘’30 ans déjà !’’. Une production de six morceaux sorti le 9 novembre dernier qui reprend ses grands hits tels que ‘’Deremp Yaye, ‘’Georges’’, ‘’Setsima’’.
Il aura fallu attendre sept longues années avant de pouvoir découvrir “Being”, le nouvel album ‘’introspectif’’ de sept titres de Baaba Maal, sorti le 31 mars, où le lead-vocal du ‘’Dandé lenol’’ chante différents thèmes liés à ses racines africaines, le changement climatique.
Le lead vocal du Super Diamano a lui aussi sorti un nouvel album intitulé ‘’Thione’’ célébrant son ami Thione Ballago Seck décédé en 2021. Dans cet opus mis sur le marché le 18 novembre, Omar Pène rend hommage au défunt parolier de la musique sénégalaise.
D’autres artistes comme le rappeur Baye Mass avec ‘’Airmass’’ ont été au rendez-vous en 2023.
Le groupe xalam promet un album prochainement dont le titre ‘’Retour aux sources’’ sera un voyage rythmique dans le temps.
SORTI SUR BLESSURE, LE MESSAGE RASSURANT DE PAPE MATAR SARR
Sorti blessé du match qui opposait Tottenham, son club, à Bournemouth, Pape Matar Sarr vient de réagir sur son compte Instagram. Un message plutôt rassurant. «Plus de peur que de mal, on se voit pour la Can», a publié le milieu de terrain
iGFM - Pape Matar Sarr a posté un bref message sur Instagram, suite à sa blessure qui inquiète les supporters de l’équipe nationale du Sénégal. Un message plutôt rassurant.
Sorti blessé du match qui opposait Tottenham, son club, à Bournemouth, Pape Matar Sarr vient de réagir sur son compte Instagram. Un message plutôt rassurant. «Plus de peur que de mal, on se voit pour la Can», a publié le milieu de terrain sur le réseau social.
Face à la presse, son coach avait été un peu plus prudent sur son état. Il avait déclaré que «Pape a été touché aux ischio-jambiers.» «Il est ému car il veut repartir avec son équipe nationale à la Can. C'est un grand tournoi pour eux. C'est décevant pour lui mais j'espère que ce n'est pas trop grave et qu'il pourra encore partir et contribuer pour son pays», a ajouté Ange Potescoglu.
FÉLIX TSHISEKEDI DÉCLARÉ VAINQUEUR DE LA PRÉSIDENTIELLE AVEC 73, 34 % DES SUFFRAGES
Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été réélu pour un nouveau mandat après être largement arrivé en tête de l’élection présidentielle du 20 décembre
Dakar, 31 déc (APS) – Le président sortant de la République démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été réélu pour un nouveau mandat après être largement arrivé en tête de l’élection présidentielle du 20 décembre avec un score de 73, 34 %, a annoncé dimanche la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Selon les chiffres provisoires rendus publics par la CENI, Félix Tshisekedi a obtenu plus de 13 millions de voix sur près de 18 millions de votes lors de cette élection à un seul tour. Le candidat arrivé en tête avec au moins de 20 % des suffrages peut être déclaré vainqueur, d’après la loi électorale congolaise.
Les résultats officiels seront annoncés le 10 janvier par la Cour constitutionnelle du pays.
Près de 44 millions d’électeurs congolais étaient appelés aux urnes le 20 décembre 2023 pour élire un président de la République, des députés à l’Assemblée nationale et des représentants aux assemblées provinciales. Vingt candidats étaient en lice pour l’élection présidentielle.
VIDEO
MACKY SALL DRESSE LE PORTRAIT D'UN SÉNÉGAL TRANSFORMÉ
12 ans à la tête du Sénégal s'achèvent. Dans son dernier discours de chef d'Etat ce dimanche 31 décembre 2023, le président de la République fait le bilan de son mandat et promet une transmission pacifique du pouvoir en 2024
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
Dans son dernier discours de fin d'année adressé aux Sénégalais ce dimanche 31 décembre 2023, le président Macky Sall a fait le bilan de ses 12 années à la tête du pays avant de céder le pouvoir en avril 2024. "C’est l’occasion pour moi de saluer la contribution précieuse que mes illustres prédécesseurs, les Présidents Léopold Sedar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, y ont apportée", a déclaré Macky Sall rendant hommage à ses prédécesseurs.
Le président sortant a souligné les progrès réalisés dans divers domaines comme les infrastructures, l'énergie, l'eau, l'agriculture ou encore la santé. "Notre taux de croissance qui était régulièrement au-dessus de 6% avant la pandémie de COVID-19, est projeté à 9,2% avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières", a-t-il indiqué. En termes d'infrastructures, Macky Sall a énuméré la construction de nouvelles routes, autoroutes et le développement du TER, du BRT et du réseau de transports publics. Il a également mis l'accent sur le doublement de la capacité électrique à 1787 MW et le passage du taux d'accès à l'électricité de 27% à 61% en milieu rural.
Sur le plan social, le président sortant s'est félicité de la hausse du taux de couverture maladie de 20% à 53,2% grâce à des programmes comme la Couverture sanitaire universelle ou les Bourses de sécurité familiale. "Nous avons financé des milliers de jeunes et femmes porteurs de projets, dont 250 000 attributaires de prêts de la DER/FJ", a-t-il ajouté. Macky Sall a aussi mis en avant les efforts dans les secteurs de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur avec la construction de nouvelles universités.
Revenant sur son bilan global, le président sortant a déclaré: "Les faits et chiffres parlent d'eux-mêmes. Le gouvernement publiera prochainement le bilan de nos réalisations". Tout en remerciant les Sénégalais pour leur confiance, Macky Sall a promis une transmission pacifique du pouvoir en avril 2024 à l'issue de l'élection présidentielle.
MACKY SALL ANNONCE LA CRÉATION D’UNE FONDATION POUR CONTINUER A S’INVESTIR DANS DES CAUSES QUI LUI SONT CHÈRES
"Après la transmission du pouvoir, je mettrai en place une Fondation dédiée à la paix, au dialogue et au développement, pour continuer à m’investir dans des causes qui me sont chères’’
Dakar, 31 déc (APS) – Le président Macky Sall a fait part dimanche de sa décision de mettre en place une Fondation dédiée à la paix, au dialogue et au développement après avoir transmis le pouvoir à son successeur.
Le Sénégal organise le 25 février prochain une élection présidentielle à laquelle le président sortant ne participe. Son successeur va officiellement prendre ses fonctions le 2 avril.
»Après la transmission du pouvoir, je mettrai en place une Fondation dédiée à la paix, au dialogue et au développement, pour continuer à m’investir dans des causes qui me sont chères’’, a notamment déclaré Macky Sall dans un message solennel du nouvel transmis à l’APS.
Le chef de l’Etat sénégalais a assuré que la Fondation qu’il entend mettre en place allait œuvrer en faveur de la coexistence pacifique des peuples, du dialogue des cultures et des civilisations, du développement durable et inclusif, de la justice climatique.
Il n’a pas manqué d’évoquer le financement de la santé, en particulier la santé maternelle et infantile, le soutien à la jeunesse, le développement des infrastructures en Afrique et la réforme de la gouvernance mondiale, ‘’qui a mobilisé avec succès notre diplomatie lors de mon mandat à la tête de l’Union africaine’’.
»D’ici là, mes chers compatriotes, continuons notre marche commune, main dans la main, pour un Sénégal uni et prospère, dans la paix, la sécurité et la stabilité’’, a conclu Macky Sall pour ce qui constitue son dernier discours prononcé à la veille du nouvel an en tant que chef de l’Etat.
PRÉSIDENTIELLE 2024, L’INVITE DE MACKY SALL AUX CANDIDATS
"Je ferai en sorte que l’élection présidentielle du 25 février 2024 se déroule, comme les précédentes, de façon paisible et dans les meilleures conditions d’organisation. J’invite tous les candidats à œuvrer dans le même esprit"
Dakar, 31 déc (APS) – Le président Macky Sall a invité dimanche soir les candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain à œuvrer pour un déroulement de scrutin dans les meilleures conditions.
»Je ferai en sorte que l’élection présidentielle du 25 février 2024 se déroule, comme les précédentes, de façon paisible et dans les meilleures conditions d’organisation. J’invite tous les candidats à œuvrer dans le même esprit. Tous, ensemble, allons aux urnes dans le calme, la sérénité et le fair-play’’, a-t-il indiqué dans un message adressé à ses compatriotes à la veille du nouvel an.
Le président de la République qui a renoncé à briguer un nouveau mandat après 12 ans à la tête du pays s’est de nouveau engagé à transmettre le pouvoir à son successeur le 2 avril prochain.
»Mon cœur battra toujours pour notre pays, parce que ce qui nous lie -notre histoire et notre destin communs- transcende mes fonctions officielles. (…) Je voudrais vous remercier et vous dire ma gratitude’’, a-t-il souligné.
»Le Sénégal de 2023 est sans commune mesure avec le Sénégal de 2012’’
»Quand je sollicitais vos suffrages en février 2012, je n’avais plus aucun mandat électif.
Par deux fois et à une majorité confortable, vous m’avez investi de votre confiance. C’est un honneur suprême en démocratie’’, a-t-il salué en rappelant avoir toujours considéré cet honneur comme une éminente responsabilité et un devoir d’être au service du pays, de travailler jour et nuit mériter une telle confiance.
»Toute œuvre humaine est imparfaite, mais quels que soient les critères d’évaluation, le Sénégal de 2023 est sans commune mesure avec le Sénégal de 2012. Je suis fier d’avoir réalisé avec vous cette séquence de notre histoire ; un legs qui témoignera pour nous demain’’, a affirmé le chef l’Etat.
Il a indiqué qu’en allant à la rencontre des Sénégalais, il avait appris à mieux connaitre et mieux aimer le pays d’un ‘’amour inconditionnel et inépuisable’’.
MACKY SALL AU CRÉPUSCULE DU POUVOIR
Dans son ultime message de fin d'année, le président sortant devrait dresser le bilan de ses deux mandats et appeler à tourner la page de son règne pour donner un nouvel élan démocratique au pays, à moins de deux mois de la présidentielle
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
Le président sénégalais Macky Sall s'adressera aux Sénégalais ce dimanche 31 décembre à l'occasion du traditionnel message de fin d'année, qui marquera la fin de son second et dernier mandat à la tête du pays.
En effet, après près de douze années passées au pouvoir, Macky Sall prononcera à 20h sur la chaîne publique RTS son ultime allocution du Nouvel An, quelques semaines avant l'élection présidentielle du 25 février 2024 à laquelle il ne se représentera pas.
En annonçant en juillet dernier, après moult tergiversations, qu'il ne briguerait pas de third term contrairement à certains de ses homologues africains, Macky Sall a surpris en choisissant de respecter la constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels successifs.
Lors de son premier message de fin d'année en 2013, le nouveau président avait promis d'incarner "la rupture" après les deux mandats d'Abdoulaye Wade. Il avait notamment insisté sur sa volonté de "replacer le pays sur la voie de l'émergence économique et sociale".
Près de 12 ans plus tard, Macky Sall devrait mettre en avant les grands chantiers lancés comme le plan Sénégal émergent, le nouvel aéroport ou le TER, malgré les critiques sur la dette et la gouvernance. Il devrait également appeler les Sénégalais à "tourner cette page" pour "écrire ensemble un nouveau chapitre de [leur] histoire démocratique".
En quittant le pouvoir en mars prochain, ill laissera ainsi derrière lui un bilan en demi-teinte après avoir su respecter la limitation constitutionnelle des mandats, gage pour l'avenir de la démocratie sénégalaise.
L'ESSOR DU BUSINESS DE L'EXIL EN AFRIQUE
Promesses de visas miracles, escroqueries, passeurs protégés : en Afrique, la migration est devenue une industrie lucrative où s'entremêlent mensonges et appât du gain
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 31/12/2023
Dans un continent dépourvu d'opportunités économiques, des réseaux lucratifs se développent autour de l'émigration, révèle une enquête du magazine ZAM. Entre promesses mensongères, extorsions et complicités étatiques, la migration forcée est devenue une véritable industrie.
"Il peut prier pour votre visa", affirme l'apôtre Goodwin dans l'église évangéliste Zoe Ministries en Ouganda. En échange d'offrandes généreuses, le "prophète" Elvis Mbonye promet de "faire des miracles" pour obtenir des visas, selon l'enquête du journaliste Emmanuel Mutaizibwa publiée par le magazine Afrique XXL. Grace Zawedde, parmi les milliers de fidèles présents, croit fermement pouvoir gagner les États-Unis grâce à ces prières. Pourtant, derrière ces promesses mensongères, c'est une lucrative entreprise qui se cache.
Au Cameroun, deux jeunes femmes racontent à Elizabeth Banyi Tabi avoir été escroquées par un homme se faisant passer pour un médecin américain. Elles lui ont versé 1,5 million de francs CFA chacune en échange d'un visa mensonger. À Douala, le suicide du vice-consul français Christian Hué met au jour un vaste trafic de faux visas impliquant des hommes d'affaires locaux. Une enquête détaillée qui souligne la complicité d'acteurs étatiques, comme au Nigeria, au Kenya et surtout en Ouganda où des fonctionnaires protégeraient les réseaux de passeuses vers le Golfe.
Car derrière les chiffres officiels, c'est une manne financière qui motive cette migration forcée. Entre les milliers de dollars payés chaque jour par les candidats à l'émigration et les milliards provenant des transferts de la diaspora, certains États africains tirent davantage profit de l'exil que de la création d'emplois. Pourtant, comme le souligne une source kényane à Ngina Kirori de ZAM, "il n'y a tout simplement pas de perspectives" sur le continent pour sa jeunesse.