Selon Dr Momar Thiam, expert en communication politique, l’hypothèse d’une implosion de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar évoquée par certains observateurs après la désignation d’Amadou Ba par le chef de l’Etat, comme candidat de la majorité pour la présidentielle de février 2024, est plus que réelle. Invité de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 10 septembre, Dr Momar Thiam a indiqué que cette crainte se justifie par le « choc des ambitions et de personnalités » des différents leaders qui avaient déclaré leur candidature.
L ’expert en communication politique, Dr Momar Thiam, conforte l’hypothèse d’une possible implosion de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar, évoqué par certains observateurs après la désignation d’Amadou Ba par le chef de l’Etat, comme candidat de la majorité pour la présidentielle de février 2024. S’exprimant sur cette question, lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 10 septembre, Dr Momar Thiam, évoquant le profil des différents candidats déclarés à cette candidature au sein du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), a indiqué que la crainte d’une implosion de la coalition au pouvoir est plus que réelle et elle est même tout à fait fondée. « Au regard de toutes ces personnes qui se sont déclarées candidats, cela veut dire qu’au sein même de l’appareil Apr, il y a un choc des ambitions. Et au-delà de ce choc des ambitions, c’est aussi une question de choc des personnalités » a-t-il fait remarquer.
Prenant le cas de l’actuel président du Conseil économique, social et environnemental (Cese), Abdoulaye Daouda Diallo, Dr Momar Thiam souligne au sujet de sa candidature qu’elle est tout à fait fondée et même légitime au regard de son long compagnonnage avec le président Macky Sall de la période des vaches maigres jusqu’à l’accession au pouvoir, « ne serait-ce que le poste de ministre de l’Intérieur qui est quand même fort stratégique pour quelqu’un qui est prétendant en tout cas à la magistrature suprême par la connaissance même du territoire. Ensuite, il peut dire, j’ai également occupé le poste de ministre du Budget, donc je connais les démembrements de l’État, ne serait-ce que d’un point de vue financier. Et ensuite aujourd’hui, je suis le président de du Conseil économique, social et environnemental. Donc, je suis plus ou moins la 4ème sinon même la 3e personnalité de l’État. Donc, je suis tout à fait fondé à être un candidat crédible », a-t-il souligné avant de poursuivre. « Et si on ajoute à cela les inimitiés vraies ou fausses, entre Abdoulaye Daouda Diallo et Amadou Ba, on peut forcément dire, suite à la démission de Aly Ngouille Ndiaye, que l’hypothèse est plus ou moins plausible que Abdoulaye Daouda Diallo, pose un acte fort, histoire de montrer son désaccord même si je ne dis pas qu’il va forcément le faire. Mais c’est une hypothèse qui peut être plausible ». Loin de s’en tenir-là, l’invité d’Objection de Sud Fm toujours au sujet de l’hypothèse d’une implosion de la coalition au pouvoir du fait de cette désignation d’Amadou Ba comme candidat à la présidentielle, a fait savoir que la candidature de Mame Boye Diao, enfant de Kolda et du Fouladou, pourrait être analysée sous ce registre des candidatures dissidentes au sein de Benno Bokk Yakaar. Selon lui, toutes ces personnalités pèsent d’un point de vue électoral et si demain, le candidat Amadou Ba veut s’affranchir d’eux, ça posera un problème au niveau du décompte final pour ce qui est de la présidentielle.
HYPOTHESE D’UNE VICTOIRE DU CANDIDAT DE MACKY DES LE 1ER TOUR
Selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam, l’hypothèse d’une victoire dès le premier tour d’Amadou Ba, candidat désigné de la coalition Benno Bokk Yakaar évoqué par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors de sa rencontre avec les leaders de cette dite coalition, le samedi 9 septembre dernier, au Palais de la République n’est pas plausible. Interpellé lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre par notre confrère Baye Oumar Gueye sur cette question, Dr Momar Thiam a indiqué que toutes les mesures d’opinion ont montré qu’aucune personnalité aujourd’hui au Sénégal, qu’elle soit président de la République sortant ou pas, ne peut pas gagner l’élection au premier tour en 2024.
L ’expert en communication politique, Dr Momar Thiam se démarque de l’hypothèse d’une victoire du candidat désigné de la coalition Benno Bokk Yakaar dès le premier tour, évoquée par le chef de l’Etat, Macky Sall, lors de sa rencontre avec les leaders de cette dite coalition le samedi 9 septembre dernier au Palais de la République. Interpellé lors de son passage dans l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre par notre confrère Baye Oumar Gueye, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) est formel en indiquant qu’aucune personnalité, qu’elle soit président de la République sortant ou pas, ne peut pas aujourd’hui au Sénégal gagner l’élection au premier tour en 2024. Poursuivant son analyse, l’expert en communication politique d’inviter dans la foulée le camp du pouvoir et son nouveau candidat, Amadou Ba, à travailler sur l’hypothèse d’un second tour .
« La question est qu’aujourd’hui, même si le président Macky Sall fixe le cap pour dire, il faut tout faire d’un point de vue stratégique, d’un point de vue électoral, pour gagner au premier tour. Moi, je ne pense pas que l’élection présidentielle, aujourd’hui, compte tenu du contexte politique, social, de l’éclatement et des fissures qui s’annoncent de manière rampante au sein de Benno Bokk Yakaar ou même au sein de l’Apr, qu’il ait un candidat qui puisse gagner haut la main dès le premier tour de cette élection présidentielle », a-t-il affirmé . Avant de lancer à l’endroit du camp du pouvoir : « Il faudra travailler sur les 2 hypothèses, surtout celle d’un 2nd tour ». Pour justifier sa position, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a indiqué que toutes les mesures d’opinion ont montré qu’aucune personnalité aujourd’hui au Sénégal ne peut gagner l’élection au premier tour en 2024.
« J’ai fait l’élection de Wade en 2000, l’élection de José Mario Vaz en 2013, en Guinée-Bissau. J’ai fait en 2019, l’élection Umaro Sissoco Embalo, l’actuel président de Guinée-Bissau. J’ai également fait la pré-campagne électorale au Togo. Ce sont des contextes qui sont différents, mais il y a une constante dans ces élections-là, c’est que, à chaque fois, il y a une démultiplication en tout cas des votants jeunes dans l’électorat. Et ces votants jeunes sont souvent plus ou moins rebelles. Ils sont toujours contre l’establishment ou contre les pré-requis des politiciens qui sont là depuis des années et des années. Et, ils demandent tout le temps un renouvellement du personnel politique », a-t-il souligné avant de rajouter. « Raison pour laquelle les partis ne font plus la loi dans les élections électorales. C’est plutôt des coalitions et parfois-même, c’est des mouvements de la société civile qui viennent rejoindre des coalitions politiques pour faire quand même un mélange assez consistant pour pouvoir attraper l’électorat. Et, c’est la même chose au Sénégal. On l’a vu avec les élections locales puis avec les élections législatives. La présidentielle, en tout cas pour 2024 sera certainement dans le même schéma. Toutes les mesures d’opinion que nous avons jusque-là, ont montré qu’une personnalité quoi qu’elle puisse être président la République aujourd’hui au Sénégal, ne peut pas gagner l’élection au premier tour en 2024 ».
MOMAR THIAM LISTE LES OBSTACLES QUI ATTENDENT AMADOU BA
La désignation de l’actuel Premier ministre, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, le samedi 9 septembre par le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas une surprise selon l’expert en communication...
Selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam, la désignation de l’actuel Premier ministre comme candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024 par le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas une surprise pour la plupart des observateurs. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a toutefois tenu à préciser qu’Amadou Ba n’aura pas la tâche facile malgré le soutien de la grande majorité des leaders de cette coalition au pouvoir depuis 2012.
La désignation de l’actuel Premier ministre, candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, le samedi 9 septembre par le chef de l’Etat, Macky Sall, n’est pas une surprise selon l’expert en communication politique, Dr Momar Thiam. Invité de l’émission Objection de la radio Sud fm (privée) hier, dimanche 10 septembre, le Directeur de l’école des Hautes études en information et en communication (Heic Dakar) a indiqué que la plupart des observateurs s’attendaient à ce choix du chef de l’Etat pour la « bonne et simple raison qu’Amadou Ba étant le Premier ministre en exercice avait à la limite un pas de plus sur ses autres concurrents candidats déclarés à la candidature ».
Poursuivant son analyse, l’invité de notre confrère Baye Oumar Guèye a cependant tenu à faire remarquer qu’Amadou Ba n’aura pas la tâche facile malgré le soutien de la grande majorité des leaders de cette coalition au pouvoir depuis 2012. Et pour cause selon l’expert en communication politique, plusieurs obstacles attendent l’actuel Premier ministre sur sa route pour la présidentielle du 25 février prochain dont le premier est le temps perdu par Macky Sall dans le choix du candidat de Benno qui pourrait impacter négativement sa précampagne et sa campagne. « On a beau avoir un appareil politique très performant, très huilé, une logistique inébranlable pour aller à la campagne présidentielle, mais ce n’est pas l’appareil qui va tisser une relation de confiance entre le candidat et les électeurs », a fait remarquer Dr Momar Thiam.
Loin de s’en tenir-là, l’expert en communication politique, toujours au sujet des défis qui attendent le nouveau candidat de la majorité pour la présidentielle de 2024, a également évoqué une crainte de démissions en cascade de responsables de la coalition Benno Bokk Yakaar notamment parmi les autres camarades candidats déclarés dont certains, selon lui, pourraient suivre la voie du désormais ex-ministre de l’Agriculture, Aly Ngouille Ndiaye. Lequel a annoncé sa démission du gouvernement tout en donnant rendez-vous à ses militants dans les prochains jours.
Outre ces facteurs, poursuit encore Dr Momar Thiam, Amadou Ba pour avoir été ministre des Finances, ministre des Affaires étrangères puis Premier ministre et aujourd’hui dauphin désigné pourrait également être fragilisé par le bilan des douze années de gestion du président Macky Sall. Un bilan qui est marqué selon lui par la « mal gouvernance dénoncée de toutes parts, la corruption ou l’usage des institutions à des fins quelquefois répressives avec le nombre de prisonniers politiques » mais aussi l’échec de la politique de l’emploi pour les jeunes qui sont aujourd’hui obligés de défier l’Océan atlantique pour aller chercher fortune ailleurs avec le lot de morts. « Aujourd’hui, c’est à Macky Sall à qui on a demandé de choisir le candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar et il vient de le faire en désignant Amadou Ba. À chaque fois que ce dernier, je veux dire, Amadou Ba va apparaître devant les publics, on verra l’ombre de Macky Sall. Et comme, aujourd’hui, Macky Sall a perdu du terrain devant l’électorat, devant les populations, forcément, il y aura un effet de contamination sur le candidat Amadou Ba », a-t-il prévenu.
Poursuivant son analyse, le spécialiste en communication politique estime que l’actuel Premier ministre devrait s’affranchir de la tutelle de son mentor. « Il faut qu’Amadou Ba y aille avec sa propre personnalité. Il faut aussi qu’il s’affranchisse de l’ombre de Macky Sall. Mais, est-ce qu’il pourra s’affranchir de l’ombre de Macky Sall en désignant ou non qui sera son directeur de campagne ? C’est toute la problématique ».