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25 juin 2025
CES MENACES SUR LE PARC DE LA LANGUE DE BARBARIE
Destruction des habitats des oiseaux, une raréfaction de certaines espèces de poisson, la migration… À Saint-Louis, le Parc national de la Langue de Barbarie subit les conséquences de la brèche creusée en 2003.
Destruction des habitats des oiseaux, une raréfaction de certaines espèces de poisson, la migration… À Saint-Louis, le Parc national de la Langue de Barbarie subit les conséquences de la brèche creusée en 2003. Pour ne rien arranger, les changements climatiques se greffent aux menaces qui pèsent sur la réserve ornithologique ceinturée par 17 villages.
Au-delà du drame humain, avec la disparition de centaines de pêcheurs depuis sa création, la brèche de Saint-Louis (270 km de Dakar) pourrait engendrer un péril environnemental. En effet, le Parc national de la Langue de Barbarie (Pnlb) subit de plein fouet les conséquences de ce canal creusé sur 7 kilomètres en octobre 2003 pour éviter des inondations. Éco-garde dans le Pnlb, Arona Fall est conscient des dangers qui guettent l’un des 6 parcs nationaux du Sénégal. « Le Parc est menacé parce que le cœur du parc, c’est l’îlot de reproduction des oiseaux. Comme l’embouchure avance du Nord vers le Sud, l’îlot est menacé. Il y a une destruction des habitats des oiseaux, une raréfaction de certaines espèces de poisson, la migration de certaines espèces…», liste M. Fall, président du Gie des éco-gardes au Parc national de la Langue de Barbarie. Il est interrogé lors du passage de notre équipe à Saint-Louis pour les besoins des reportages de cahier vacances. De plus, le Pnlb a laissé beaucoup de plumes après l’apparition de la grippe aviaire en mars dernier. « Nous avons perdu plus de 600 espèces d’oiseaux comme la sterne royale, des oiseaux migrateurs», déplore Arona Fall. Pour freiner la chaîne de propagation, M. Fall et ses camarades ont mené des actions au niveau des services vétérinaires. Réserve ornithologique fragile de 2000 hectares, créée en 1976, le Parc de la Langue de Barbarie s’étire sur une quinzaine de kilomètres et une largeur de quelques centaines de mètres à près d’un kilomètre entre le fleuve Sénégal et l’Océan atlantique. Sa partie exposée à la mer est constituée de dunes fixées par des filaos alors que côté plage, le sable sert de ponte pour les tortues marines.
17 villages autour du parc
Mais, les changements climatiques risquent d’avoir raison de son existence. «Le dérèglement climatique entraîne la modification des écosystèmes sur la qualité des sols. Il y a aussi la raréfaction des ressources halieutiques et la prolifération des maladies zoonotiques. Nous avons constaté que, depuis l’ouverture du canal en 2003, avec les températures extrêmes, les modifications s’entraînent au niveau des communautés périphériques au parc», alerte M. Fall. L’éco-garde constate également une destruction des filaos de la Langue de Barbarie, le rétrécissement du trait de côte dû à l’avancée de la mer. Avec cette situation, ce sont les 17 villages qui entourent le parc qui voient leurs activités sérieusement entravées. «La salinité pose des problèmes aux femmes de Gandiol avec des conséquences sur le maraîchage. Ainsi, les femmes se tournent vers des activités d’adaptation», a-t-il indiqué.
Bénéficiaire d’un financement de 100 000 euros, soit plus de 65 millions de FCfa de la Fondation Sanofi, Arona Fall compte mettre en œuvre, sur 2 ans, son projet de renforcement de la résilience des communautés périphériques au Parc national de la Langue de Barbarie face aux impacts sanitaires des changements climatiques. Sa démarche vise 3 objectifs : la sensibilisation, le reboisement et la communication, avec un accent particulier sur le reboisement de la mangrove qui joue un rôle de repos biologique pour les poissons. «Les populations seront impactées parce que le parc est entouré des villages périphériques et ils sont tous impactés par les changements climatiques. Nous allons accompagner ces femmes avec des activités d’atténuation et d’adaptation dans le parc», annonce Arona Fall.
TRANSPORT PUBLIC, UNE EMBELLIE, MAIS ENCORE BEAUCOUP DE DEFIS A DAKAR DEM DIKK
En butte, de manière sporadique, à des difficultés depuis quelques années, la société de transport public Dakar Dem Dikk semble avoir emprunté une nouvelle voie vertueuse que confirment quelques chiffres livrés par son Directeur général, Ousmane Sylla
En butte, de manière sporadique, à des difficultés depuis quelques années, la société de transport public Dakar Dem Dikk semble avoir emprunté une nouvelle voie vertueuse que confirment quelques chiffres livrés par son Directeur général, Ousmane Sylla, en poste depuis septembre 2022.
En trois ans, la société de transport public Dakar Dem Dikk a connu trois Directeurs généraux. Une instabilité dans le top management qui est, quelque part, à l’image des difficultés auxquelles l’entreprise fait face régulièrement et qui ont pour noms : vétusté du parc, temps d’attente long des usagers, taux d’immobilisation important des bus, pertes sèches… Nommé à la tête de la société en septembre 2022, Ousmane Sylla, dans un entretien accordé au « Soleil », confie dérouler, « avec les hommes et les femmes engagés » qu’il a trouvés sur place, une stratégie de transformation de l’entreprise avec beaucoup d’actions qui sont en cours. À l’en croire, les premiers résultats enregistrés prêtent à l’optimisme. « Nous avons augmenté nos recettes de plus de 45 %, réduit nos charges de plus de 15 % et augmenté notre flotte de plus de 25 % », se félicite-t-il.
Toutefois, il reconnaît qu’il reste encore beaucoup à faire par rapport aux attentes des Sénégalais. C’est pourquoi, a-t-il annoncé, « d’ici peu », Dakar Dem Dikk va réceptionner 370 nouveaux bus. Ce qui va permettre à la société de transport de doubler sa flotte. « Ce sera avant la fin de l’année. La formation des conducteurs a déjà commencé et le site pour accueillir les bus déjà aménagé », annonce Ousmane Sylla. Par le passé, Dakar Dem Dikk a reçu beaucoup de bus, mais cette fois-ci, le Directeur général veut rompre d’avec ce qui se faisait en termes de gestion. « Nous allons mettre en place un système qui va nous permettre de mieux sauvegarder le patrimoine et d’avoir une utilisation efficiente et rationnelle. Nous sommes en train de tout restructurer, d’enclencher une nouvelle dynamique avec un personnel déterminé et le soutien du gouvernement », indique celui qui est, par ailleurs, maire de Kédougou.
À la question de savoir comment il a réussi à remettre la société en route, Ousmane Sylla explique qu’il n’y a pas de magie dans le management d’une société. « D’abord, il faut éliminer les pertes et les gaspillages. Ensuite, il faut structurer, fixer des objectifs à soi-même et à chaque membre du personnel et tout faire pour les atteindre. C’est ce que nous avons fait. Les gens ont compris notre démarche et tout le monde s’y est engagé », précise-t-il.
Sénégal Dem Dikk : de nouvelles lignes pour un meilleur maillage du territoire
Depuis quelque temps, la société Dakar Dem Dikk a procédé à une vaste restructuration des lignes de Sénégal Dem Dikk qui assure le transport interurbain, tout en développant de nouvelles lignes. Cela, à travers un maillage du territoire qui repose sur trois axes : les lignes du nord, les lignes du sud et les lignes du centre. Si bien que, aujourd’hui, les 14 régions du Sénégal sont toutes desservies, selon le Directeur général de Dakar Dem Dikk, Ousmane Sylla. L’objectif est de faire en sorte que chaque capitale régionale soit connectée aux départements. Cette politique est sous-tendue par une philosophie qui tient à cœur M. Sylla. « Nous considérons désormais que chaque bus qui s’arrête est une perte, donc il faut les faire rouler le maximum possible au lieu qu’on attende qu’il y ait des voyageurs », explique-t-il. Actuellement, une cinquantaine de bus partent en région. Avec les nouveaux véhicules attendus, la flotte sera doublée, assure Ousmane Sylla. « Cela nous permettra d’avoir des liaisons fréquentes, parce qu’aujourd’hui, nos bus sont pleins trois à cinq jours à l’avance, donc le besoin est là. Nous sommes dans une dynamique où nous allons augmenter nos recettes, les services et la qualité du service », soutient-il.
Concernant le transport urbain, les longs temps d’attente s’expliquent par le taux important d’immobilisation, d’après le Directeur général. « Ce taux représente entre 50 et 60 % du parc actuel pour deux raisons principales : pannes de longue durée, caillassage ou brûlage », regrette-t-il.
LES PREMIERS MÉGAWATTS DE WEST AFRICAN ENERGY SONT ATTENDUS AVANT LA FIN DE L’ANNÉE
Le Directeur Général de Senelec M. Papa Mademba Bitèye a procédé, ce mercredi, à la visite du chantier de West African Energy (WAE) au Cap des Biches. C’est pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux.
Le Directeur Général de Senelec M. Papa Mademba Bitèye a procédé, ce mercredi, à la visite du chantier de West African Energy (WAE) au Cap des Biches. C’est pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux. Il a indiqué, à cet effet, que c’est une centrale très importante pour la satisfaction la demande de Senelec, mais également pour matérialiser la vision de son excellence, le Président Macky Sall, quant au développement d’énergie plus propre. « Parce que cette centrale va fonctionner au gaz. Et c’est une centrale qui est la plus importante du parc de production de Senelec développée par des sénégalais et qui sera pour les sénégalais. Je rappelle que lorsque nous avions négocié le contrat, nous avions réussi une étape importante parce que le développement de ce projet, c’est Senelec pour la technique et les privés nationaux sénégalais comme bras financier. À l’époque, beaucoup n’y croyaient pas mais nous avons réussi également une autre étape importante qui est la phase de développement de ce projet. C’est à dire négocier l’ensemble des documents contractuels, le contrat d’achat d’énergie, le contrat d’approvisionnement au fuel que nous avons développé aussi avec une autre société sénégalaise qui est Petrosen, mais également lever le financement pour pouvoir faire cette centrale, les décaissements ont été faits, les fonds propres ont été mobilisés pour qu’on puisse démarrer la construction de la centrale », a-t-il déclaré.
Avant de poursuivre : « ce que nous avons vu ici nous rassure quant à l’état d’avancement physique sur le terrain. Le délai contractuel c’est janvier 2024 mais j’ai reçu les assurances nécessaires quant à la mise en service avant la fin de l’année. Le coût c’est 283 milliards. C’est la plus grande puissance injectée sur le réseau. Senelec est en train de faire les meilleurs efforts pour réduire les coûts de production et c’est une transition vers ce qu’on a appelé le programme « gaz to power ». Utiliser le gaz qui sera produit au Sénégal pour produire de l’électricité à bon marché ».
Il conclut : « aujourd’hui, nous espérons que cette centrale pourra délivrer ses premiers mégawatts sur le réseau interconnecté de Senelec avant la fin de cette année. Ce qui va constituer une première parce que jusqu’à présent toutes les centrales de production d’énergie électrique ont été développées par des privés internationaux. Le chef de l’Etat dans sa vision nous avait demandé comment pouvons-nous faire pour sénégaliser cette production indépendante. Et je pense que cette première centrale va marquer l’histoire en ce sens qu’elle sera la première centrale 100% sénégalaise ».
TASSETTE SOUS LE CHOC
C’est la tristesse et la consternation à Tassette dans l’arrondissement de Notto Diobass. Trois élèves, toutes des filles, ont été heurtées mortellement par un tracteur devant leur école. Il s’agit d’élèves en classe de 5e.
C’est la tristesse et la consternation à Tassette dans l’arrondissement de Notto Diobass. Trois élèves, toutes des filles, ont été heurtées mortellement par un tracteur devant leur école. Il s’agit d’élèves en classe de 5e. À noter que deux blessés graves ont été également enregistrés.
Au moment où nous écrivions ces lignes, les sapeurs-pompiers sont sur les lieux pour transporter les corps sans vie après le constat des forces de l’ordre. Le censeur et le proviseur de l’école sont actuellement sous le choc. « Nous ne pouvons pas vous en dire plus parce que nous sommes actuellement sous le choc », a dit le censeur au bout du fil.
Nous y reviendrons…
L'ÉTAT ABANDONNE SA DEMANDE DE RÉCUSATION DU JUGE SAMBASSY FAYE
L'Agent judiciaire de l'État (AJE) s'est finalement désisté de son action, selon une information d'iRadio. Il s'agit d'un revirement inattendu qui soulève bien interrogations
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans un coup de théâtre, l'Agent judiciaire de l'État (AJE) s'est finalement désisté de son action en récusation contre le juge Sabassy Faye. Cette information exclusive a été rapportée par iRadio. L'acte de désistement a été déposé ce mardi, juste avant que le premier président de la Cour d'appel de Ziguinchor ne statue sur la demande de l'AJE ce mercredi.
L'État du Sénégal, représenté par Yoro Moussa Diallo, avait initialement estimé que le président du Tribunal d'instance de Ziguinchor avait un lien familial avec un adjoint à la mairie de Ziguinchor dirigée par Ousmane Sonko. Cette relation était la base de la demande de récusation déposée par l'AJE.
L'avocat d'Ousmane Sonko, maître Ciré Clédor Ly, s'est exprimé sur le sujet le 13 octobre après le verdict favorable rendu en faveur de son client. Il a exprimé sa surprise et sa déception face à l'attitude de l'État du Sénégal, qui avait nommé le juge en question et proposait ensuite sa récusation en pleine audience. Il a également soulevé des questions sur les motivations de cette action soudaine de récusation et a laissé entendre que le juge avait peut-être résisté à des tentations.
Ce revirement inattendu de l'AJE dans son action en récusation soulève des interrogations quant aux raisons qui ont conduit à ce désistement. La décision de l'État de retirer sa demande de récusation laisse planer un certain mystère sur les véritables motivations derrière cette démarche initiale.
par Prabhat Patnaik
COMMENT LE FMI EST DEVENU LE GARDIEN DE L'ORDRE MONDIAL IMPÉRIAL MODERNE
Le Fonds est en effet devenu un agent du capital financier international, poussant les pays à entreprendre un "ajustement structurel" dont l'essence réside dans le démantèlement des régimes dirigistes qu'ils avaient érigés après la décolonisation
Le système de Bretton Woods, qui a donné naissance au Fonds monétaire international (le Fonds) et à la Banque mondiale (la Banque), avait pour objectif de faciliter l'intervention de l'État dans l'économie afin de surmonter les limites du capitalisme sauvage. Les deux principaux architectes du système, le Britannique John Maynard Keynes et l'Américain Harry Dexter White, croyaient en la nécessité de l'intervention de l'État. Keynes avait écrit un ouvrage classique en ce sens, et White représentait une administration, celle de F.D. Roosevelt, dont le New Deal avait été révolutionnaire. Le système de Bretton Woods a donc permis aux pays d'imposer des contrôles stricts des capitaux, afin que l'État puisse intervenir dans l'économie sans craindre la fuite des capitaux ; et, à titre de mesure complémentaire, il a également permis l'imposition de contrôles vis-à-vis des échanges extérieurs.
Le Fonds et la Banque opéraient dans cette perspective ; le premier, qui nous intéresse ici, accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. L'un des échecs de l'accord de Bretton Woods était son incapacité à contraindre les pays dont la balance des paiements était excédentaire à procéder à des ajustements, car s'ils pouvaient se débarrasser de leurs excédents par une plus grande absorption intérieure, les pays déficitaires seraient automatiquement débarrassés de leurs crises. Le FMI a bien sûr imposé des "conditionnalités" comme un prêteur, mais celles-ci avaient trait à la "stabilisation" et non à l'"ajustement structurel", c'est-à-dire à la correction des déséquilibres macroéconomiques pour se débarrasser des déficits de la balance des paiements, et non à la modification de l'orientation de la politique. Pour corriger les déséquilibres, il a utilisé un modèle (le modèle Polak) qui n'utilisait que certaines identités que l'on ne pouvait pas contester.
Le rôle du FMI a toutefois évolué au fil du temps, parallèlement aux changements survenus dans l'économie mondiale. Les énormes concentrations financières entre les mains des banques métropolitaines, favorisées par les deux chocs pétroliers des années 1970, ont obligé à modifier le canal par lequel les emprunts du tiers monde ont commencé à être financés, en passant de l'"aide" gouvernementale multilatérale à des prêts commerciaux privés. Les banques métropolitaines avaient des fonds à prêter, pour lesquels elles avaient besoin d'un "contrôleur" ; et les pays du tiers monde, dont les déficits s'aggravaient à cause des chocs pétroliers, voulaient des prêts plus importants qu'auparavant, pour lesquels ils avaient également besoin d'un intermédiaire pour arranger les prêts. Le FMI, dont les fonds propres étaient dérisoires par rapport aux nouveaux besoins, est devenu cet intermédiaire-contrôleur.
Il est devenu un instrument permettant d'imposer l'agenda du capitalisme néo-libéral que le capital financier international était désireux de promouvoir. Il est en effet devenu un agent du capital financier international, poussant les pays à entreprendre un "ajustement structurel" dont l'essence réside dans le démantèlement des régimes dirigistes qu'ils avaient érigés après la décolonisation. Il favorisait les taux de change flexibles et unifiés par opposition aux taux de change fixes et multiples, désapprouvait les accords commerciaux bilatéraux qui contournaient le dollar américain, souhaitait une "législation sur la responsabilité fiscale" qui limitait le déficit budgétaire par rapport au PIB et encourageait l'adoption d'un régime de circulation transfrontalière plus libre des biens et des services, ainsi que des capitaux, y compris des finances. En bref, il a poussé à l'adoption d'un régime et de politiques qui étaient tout à fait à l'opposé des politiques souhaitées par Keynes.
Ce changement a une signification plus large. Le capitalisme métropolitain a besoin de toute une série de matières premières, non seulement des minéraux mais aussi des produits agricoles tropicaux et subtropicaux dont il ne peut se passer mais qu'il ne peut produire ni en totalité, ni en quantité suffisante, ni tout au long de l'année. Étant donné que la masse terrestre tropicale et subtropicale est plus ou moins pleinement utilisée (et que l'évolution technologique visant à "augmenter la superficie des terres" nécessite un activisme de l'État qui est généralement évité), la métropole souhaite généralement que ces produits soient mis à sa disposition en comprimant l'absorption locale de ces marchandises. Cela pouvait se faire facilement sous le colonialisme grâce au système fiscal (et ces biens étaient ainsi obtenus gratuitement) ; la décolonisation a toutefois créé un problème à cet égard, pour lequel le système de Bretton Woods n'avait pas de panacée.
L'ordre néolibéral que le FMI a contribué à promouvoir a comblé cette lacune et a ainsi créé un nouveau dispositif impérial. Chaque fois que la demande métropolitaine d'un produit primaire tropical et subtropical dépasse l'offre actuelle et génère de l'inflation, cette inflation est particulièrement marquée dans l'économie de la périphérie ; des mesures d'austérité anti-inflationnistes doivent donc être prises, de peur de déclencher une fuite des capitaux, qui freinerait automatiquement l'absorption locale du produit (ou de son substitut). Le FMI est ainsi devenu la sage-femme et le gardien d'un nouveau dispositif impérial.
OUSMANE SONKO ENTAME UNE NOUVELLE GRÈVE DE LA FAIM
L'opposant toujours en observation à l’hôpital Principal déclare reprendre sa diète en solidarité avec les "patriotes injustement arrêtés" et pour protester contre sa propre détention, appelant ainsi à la résistance contre la "dictature" de Macky Sall
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans un message publié ce mardi 17 octobre sur sa page Facebook, Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, exprime sa gratitude envers ses compatriotes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, pour leur soutien constant. Il appelle également à un engagement renforcé, une détermination inébranlable et une solidarité accrue face à ce qu'il qualifie de dictature, à qui il reste moins de cinq mois.
Sonko rappelle le droit constitutionnel à la résistance et souligne que, dans leur situation actuelle, ils ne peuvent utiliser que les moyens de résistance qui leur sont permis. C'est pourquoi il décide de reprendre sa grève de la faim, afin de témoigner sa solidarité envers les femmes patriotes courageuses injustement arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions politiques. Il déplore leur incarcération prolongée dans le camp pénal de Liberté 6 et dans d'autres prisons, certaines étant même privées de tout contact avec leurs proches, simplement pour avoir exercé leur droit légitime à recourir à la grève de la faim.
En outre, Sonko déclare que sa grève de la faim vise également à protester contre sa propre détention arbitraire et électoraliste, ainsi que celle de centaines de patriotes, et à exiger leur libération immédiate.
Sonko appelle ses compatriotes, qu'ils soient au Sénégal ou dans la diaspora, ainsi que les militants et sympathisants, à faire preuve de persévérance, de combativité, de détermination et d'endurance. Il souligne que les dirigeants actuels se battent pour les cinq prochains mois, tandis que leur combat vise à assurer un avenir meilleur pour les 50 prochaines années.
Selon un article du journal Le Quotidien publié le même jour, l'hôpital semble être devenu une annexe de l'Administration pénitentiaire. Bien que le Pavillon spécial de l'hôpital accueille des détenus malades, ces derniers sont normalement censés retourner dans leur lieu de détention une fois leur santé rétablie. Pourtant, le leader de Pasted reste interné au Pavillon spécial, plus de 72 jours après y avoir été évacué d'urgence à la suite de malaises liés à sa précédente grève de la faim prolongée.
Des spéculations sur la santé de l'opposant avaient circulé, avec des personnalités de la société civile et de la politique lançant des alertes sur sa détérioration physique. Malgré ces préoccupations, les autorités ont refusé de le libérer. Toutefois, les interventions ont persuadé le maire de Ziguinchor d'abandonner sa grève de la faim le 2 septembre, et depuis lors, il aurait repris des forces. Néanmoins, il reste toujours "en observation" à l'hôpital Principal.
Le Quotidien rapporte que certains membres de l'Administration pénitentiaire ont indiqué que Sonko aurait passé un accord avec les autorités pour continuer son internement à l'hôpital Principal plutôt que de retourner à sa cellule à la prison de Sébikotane. Les détails de cet accord restent flous, suscitant des interrogations quant aux privilèges accordés à l'intéressé. Des membres du personnel soignant de l'hôpital s'inquiètent du fait que Sonko occupe un lit qui pourrait être utilisé par de véritables malades.
Cette situation suscite également des remarques sur le traitement préférentiel accordé au candidat déclaré à la présidentielle par rapport à d'autres détenus politiques ou de droit commun. Certains se demandent pourquoi l'État accorde autant de sollicitude à Sonko et dépense quotidiennement des ressources financières considérables pour sa prise en charge à l'hôpital Principal.
Ces interrogations soulignent les inquiétudes grandissantes concernant la détention prolongée de Sonko à l'hôpital et les privilèges qui lui sont accordés. L'État est ainsi mis en cause quant à ses motivations et à la peur qu'il pourrait avoir du chef de Pastef.
L'OPPOSITION MISE À MAL
L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans une analyse publiée ce mardi 17 octobre, Jeune Afrique examine les conséquences majeures de la scission de Yewwi Askan Wi (YAW), la principale force d'opposition au Sénégal depuis 2021. Cette implosion définitive a provoqué un bouleversement du paysage politique sénégalais à quelques mois seulement de l'élection présidentielle. L'article souligne également que cette situation profite au camp du président Macky Sall, qui voit ses adversaires affaiblis par des divisions internes.
Selon Jeune Afrique (JA), la rupture au sein de YAW est principalement due à des querelles de leadership et à la confrontation des ambitions présidentielles concurrentes de ses deux leaders, Ousmane Sonko et Khalifa Sall. Les deux hommes ont exprimé publiquement leur intention de se présenter à l'élection de 2024, créant ainsi une rivalité croissante entre leurs partis respectifs, Pastef pour Sonko et Taxawu Sénégal pour Khalifa Sall, pour le leadership au sein de YAW.
L'analyse met en évidence plusieurs facteurs qui ont contribué à l'implosion de YAW. Les querelles autour de la répartition des responsabilités au sein de la coalition, notamment au niveau de l'Assemblée nationale, ont été particulièrement préjudiciables. Ousmane Sonko a provoqué une rupture en présentant une liste pour le bureau de l'Assemblée sans inclure Taxawu Sénégal, ce qui a été perçu par Khalifa Sall comme une trahison. Malgré les tentatives de médiation, les intérêts personnels ont finalement prévalu sur l'unité de la coalition.
Les divergences entre Sonko et Sall seraient également liées selon JA, à des questions de leadership au sein de YAW. Ousmane Sonko chercherait à imposer la prédominance de son parti, Pastef, tandis que Khalifa Sall refuse de voir sa formation, Taxawu Sénégal, écartée de responsabilités.
Selon Jeune Afrique, les conséquences de cette scission sont particulièrement significatives. L'implosion de YAW affaiblit le camp anti-Macky Sall. De quoi nuire considérablement à l'opposition face au pouvoir de chef de l'État, qui bénéficie désormais de la division de ses adversaires.
Le paysage politique sénégalais se trouve ainsi profondément bouleversé à quelques mois seulement de la présidentielle de 2024. L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée.
Jeune Afrique souligne également que cette scission offre une opportunité politique au camp présidentiel, en cas de division persistante des opposants avant le scrutin. En affaiblissant le premier bloc d'opposition sénégalais, le président Macky Sall voit les chances délection de son candidat renforcées.
JOG NGIR SÉNÉGAL MOBILISE POUR UNE ÉLECTION DÉMOCRATIQUE ET INCLUSIVE
Les membres de de cette nouvelle initiaitive citoyenne souhaitent contribuer à la tenue d'une présidentielle qui reflète véritablement les aspirations du peuple sénégalais.
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction ce mardi 17 octobre, un groupe de citoyens engagés a lancé une initiative appelée "JOG NGIR SÉNÉGAL" afin de promouvoir une élection présidentielle démocratique, libre, transparente et inclusive au Sénégal. Ces membres fondateurs, conscients des enjeux liés à la préservation de l'État de droit et de la cohésion sociale, se sont réunis dans le but de garantir un avenir meilleur pour leur pays.
Le communiqué souligne l'importance du respect de l'État de droit, de la démocratie, des droits de l'homme et de la bonne gouvernance en tant que fondements essentiels d'une paix sociale durable. Malheureusement, les observateurs s'accordent à dire que cette paix sociale est actuellement menacée par le comportement de certains citoyens, notamment des hommes politiques, qui semblent négliger ces valeurs fondamentales.
Alors que le pays se trouve dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle, il est à craindre que des candidats porteurs d'espoir pour de nombreux citoyens soient injustement écartés de la compétition électorale. Les membres fondateurs de "JOG NGIR SÉNÉGAL" sont déterminés à agir pour éviter cette situation et pour assurer que l'élection se déroule de manière juste et équitable.
Dans le cadre de cette initiative, un vaste programme de sensibilisation, d'information et d'éducation civique et citoyenne sera mis en place. L'objectif est d'aider les électeurs à faire le bon choix parmi les candidats en lice, en évaluant attentivement leurs programmes et leurs engagements envers le pays. Les membres de "JOG NGIR SÉNÉGAL" veulent ainsi contribuer à la tenue d'une élection présidentielle qui reflète véritablement les aspirations du peuple sénégalais.
Le communiqué de presse liste également les membres fondateurs de l'initiative "JOG NGIR SÉNÉGAL". Parmi eux, on retrouve des personnalités issues de divers horizons tel que l'ancien ministre Amadou Tidiane Wone, le Commissaire de police Boubacar Sadio ou encore l'économiste Abou Welle. Ces membres fondateurs invitent tous les patriotes désireux de contribuer à la construction d'un "meilleur Sénégal possible" à rejoindre leur initiative.
En conclusion, "JOG NGIR SÉNÉGAL" appelle à une mobilisation citoyenne en faveur d'une élection présidentielle démocratique, libre, transparente et inclusive au Sénégal. Les membres fondateurs sont déterminés à promouvoir l'État de droit, la démocratie, les droits de l'homme et la bonne gouvernance, considérant ces valeurs comme essentielles pour la construction d'un avenir pacifique et prospère pour leur pays. À travers des actions de sensibilisation et d'éducation civique, ils aspirent à aider les électeurs à faire un choix éclairé lors de la prochaine élection présidentielle.
Texte Collectif
CONTRE L'ANNULATION DU PRIX LIBERATURPREIS D’ADANIA SHIBLI
Alors que le « Détail du doyen » de Shibli a été sculpté comme étant antisémite par deux journalistes et rédacteurs littéraires, d’autres critiques littéraires sérieux l’ont clairement réfuté dans la presse allemande et ailleurs
Les événements choquants et tragiques qui ont commencé le 7 octobre et se poursuivent aujourd'hui ont eu des répercussions partout dans le monde, y compris dans le monde de l'édition. L'auteure palestinienne Adania Shibli, qui a été finaliste pour le prix du livre national 2020 pour son livre Minor Detail (New Directions/Fitzcarraldo, traduit par Elisabeth Jaquette), devait recevoir LiBeraturpreis 2023 en Allemagne pour le même livre, publié en allemand sous le nom d'Eine Nebensache (Berenberg Verlag, traduit par Gunth Orth) à la semaine 2023.
Le 13 octobre, les organisateurs du prix, Litprom, qui est financé en partie par le gouvernement allemand et la Foire du livre de Francfort, ont publié une déclaration disant que Shibli ne recevrait plus le prix lors de la foire du livre.
En outre, une discussion publique avec Adania Shibli et son traductrice Gunther Orth à la foire du livre a également été annulée.
La déclaration indiquait à l'origine que cette décision avait été prise conformément à l'auteur, qui a ensuite été relayée, sans vérification, par un article du New York Times (maintenant corrigée). Ce n'est pas vrai; Adania Shibli a déclaré que la décision n'avait pas été prise avec elle, elle a été saisie de la décision. Si la cérémonie avait eu lieu, a-t-elle dit, elle aurait profité de l'occasion pour réfléchir au rôle de la littérature en ces temps cruels et douloureux. (Litprom et The Times ont depuis apporté des corrections.)
L'éditeur américain de Shibli, Barbara Epler de New Directions, a écrit une lettre à la rédactrice en chef du New York Times, que nous exposons ici :
Avec l'incroyable chagrin qui est maintenant subi de tous côtés, il ne sert à ne pas proposer de mensonges, en particulier à propos de l'auteur d'un roman sur la Nakba qui est historiquement vrai.
Annuler la cérémonie et donc essayer de faire taire la voix d'Adania Shibli - « due à la guerre en Israel » - est lâche.
Mais dire que Shibli a accepté (avec toutes les souffrances à Gaza) est pire.
Alors que le détail mineur de Shibli a été étalé comme étant antisémite par deux journalistes et rédacteurs littéraires, d'autres critiques littéraires sérieux l'ont clairement réfuté dans la presse allemande et ailleurs. Le livre fait référence à des événements bien documentés liés au viol d'une fille bédouine en 1949 par une unité de l'armée israélienne.
L’éditeur britannique de Shibli, Jacques Testard de Fitzcarraldo, écrit : « L’un des objectifs de la littérature est d’encourager la compréhension et le dialogue entre les cultures. À une époque de violence aussi horrible et de chagrin, la plus grande foire du livre au monde a le devoir de défendre les voix littéraires de la Palestine et d’Israel. Nous sommes solidaires d’Adania Shibli et de ses éditeurs allemands, Berenberg Verlag. »
Dans cet esprit, ceux d'entre nous qui ont participé à l'écriture, à la traduction et à l'édition affirment fermement que l'annulation d'événements culturels n'est pas la voie à suivre. Nous nous souvenons de la foire du livre de Francfort qui a soutenu les éditeurs turcs et de la manière dont l'année dernière, le président ukrainien, M. zelensky, s'est adressé à la foire dans une allocution préenregistrée. La Foire du livre de Francfort a la responsabilité, en tant que grande foire internationale du livre, de créer des espaces permettant aux écrivains palestiniens de partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs réflexions sur la littérature à travers ces temps terribles et cruels, et non de les fermer.
Nous devons chercher de nouvelles idées et des nouvelles idées afin d'aborder ces temps sombres d'une nouvelle manière.
Texte traduit de l'anglais par la rédaction.
Rana Idriss, Dar al-Adab, Arabic publisher of Minor Detail
Ana Paula Hisayama, Todavia, Brazilian publisher of Minor Detail
Chris de Jong, Koppernik, publisher of Minor Detail in the Netherlands
Daniel Álvarez, Hoja de Lata Editorial, Spanish publisher of Minor Detail
Laura Sandoval, publisher, Hoja de Lata Editorial, Asturies
Djûke Poppinga, Dutch translator of Minor Detail
Elisabeth Jaquette, English translator of Minor Detail
Elisabetta Sgarbi, publisher, La Nave di Teseo, Italian publisher of Minor Detail
Günther Orth, German translator of Minor Detail
Salvador Peña Martín, Spanish translator of Minor Detail
Safa Jubran, Brazilian Portuguese translator of Minor Detail
Jonathan Morén, Swedish translator of Minor Detail
Farouk Mardam-Bey, Actes Sud/Sindbad, French publisher of Minor Detail
Halfdan Freihow, Cappelen Damm, publisher of Minor Detail in Norway
Jacques Testard, Fitzcarraldo, UK publisher of Minor Detail
Johannes Holmqvist, Tranan, publisher of Minor Detail in Sweden
Mehmet Hakkı Suçin, Turkish translator of Minor Detail
Jung Hongsoo, publisher of Minor Detail in Korea
Filip Fierek, Agata Chmielecka, Wydawnictwo Drzazgi, publishers of Minor Detail in Poland
Michael Heyward, Publisher, The Text Publishing Company, Australia and New Zealand publisher of Minor Detail
Monica Ruocco, Italian translator of Minor Detail
Penny Hueston, Senior Editor, The Text Publishing Company, Australia and New Zealand publisher of Minor Detail
Şirin Etik, managing editor, Canyayinlari, Turkish publisher of Minor Detail
Stefanos Batsis of Plithos, Greek publisher of Minor Detail
Stéphanie Dujols, French translator of Minor Detail
PUBLISHERS AND EDITORS
Simona Gabrieli, publisher Alifbata
Joyelle McSweeney and Johannes Göransson, editors, Action Books
Stefan Tobler, publisher, And Other Stories
Tara Tobler, senior editor, And Other Stories
Michael Watson, UK Publicist, And Other Stories
María Rán Guðjónsdóttir, publisher, Angústúra
Jill Schoolman, publisher, Archipelago Books
Gianni Schilardi, publisher, Argo Editrice, Italian publisher of Sensi (Touch) and of the collection of short stories Pallidi segni di quiete