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25 juin 2025
LUTTE CONTRE LES TRAFICS ILLICITES, LA POPULATION MISE A CONTRIBUTION
Le gouverneur de la région de Kaolack (centre), Ousmane Kane, a invité mercredi, les populations à collaborer davantage avec les forces de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte contre les trafics illicites.
Ndiaffate (Kaolack), 18 oct (APS) – Le gouverneur de la région de Kaolack (centre), Ousmane Kane, a invité mercredi, les populations à collaborer davantage avec les forces de défense et de sécurité (FDS) dans la lutte contre les trafics illicites.
‘’Nous ne cessons d’appeler les populations, qui constituent le premier niveau de sécurité à collaborer avec les forces de défense et de sécurité en termes d’informations pour juguler ces phénomènes-là’’, a-t-il dit lors d’une opération d’incinération de produits prohibés et de drogue saisis par les services des Douanes de la région de Kaolack.
M. Kane a exprimé sa satisfaction et sa fierté pour les résultats ‘’très significatifs et très encourageants’’ obtenus dans le cadre de la lutte contre les trafics illicites.
Au-delà de ses missions fiscales, budgétaires, communautaires et sociales, la Douane, a également »une mission extrêmement importante en termes de protection de l’économie nationale, du territoire particulièrement dans des régions frontalières comme Kaolack », a-t-il rappelé.
Le chef de l’exécutif régional a relevé que Kaolack a une longue bande frontalière sujette à beaucoup de trafics de tous genres. »Ce qui nécessite que la Douane, en rapport avec les autres forces de défense et de sécurité, puisse prendre toutes les dispositions nécessaires pour inverser cette ‘’tendance négative’’ notée aux frontières », a-t-il soutenu, estimant que l’importance de la quantité de produits prohibés et de drogue saisis témoigne de l’intensité du trafic en cours au niveau des frontières’’.
Au total, 2,6 tonnes de chanvre indien, 25 kg de cocaïne et un lot important de faux médicaments, de sachets plastiques et de cigarettes, d’une contre-valeur totale de 3,555 milliards de francs CFA, ont été incinérés à Kaolack.
LE DESTIN POLITIQUE D'OUSMANE SONKO ET D'AUTRES SUJETS POLITIQUES AU MENU DE LA REVUE DE L’ACTUALITÉ DE L'APS CE JEUDI
Les quotidiens parus ce jeudi 19 Octobre traitent essentiellement de l'actualité politique relative à l'éligibilité de Ousmane Sonko à la prochaine présidentielle..
Dakar, 19 oct (APS) – Les quotidiens se sont surtout intéressés aux sujets politiques pour leur livraison de ce jeudi.
Selon le journal Kritik’, la validité de la candidature d’Ousmane Sonko peut dépendre de la décision que rendra la Cour suprême, jeudi 26 octobre, sur l’affaire de diffamation l’opposant au ministre du Tourisme et des Loisirs, Mame Mbaye Niang.
‘’Entre mars et octobre, le dossier en appel a pris une vitesse fulgurante. La charge politique de cette affaire est très redoutée par les avocats’’ de M. Sonko, commente Kritik’.
Ses avocats craignent qu’‘’une confirmation de la peine écarte définitivement le maire de Ziguinchor’’ de l’élection présidentielle, ajoute-t-il.
‘’Ousmane Sonko, qui a obtenu gain de cause devant le tribunal d’instance de Ziguinchor, lequel a annulé sa radiation des listes électorales, devra batailler ferme contre la décision le condamnant […] pour diffamation’’ à l’encontre de Mame Mbaye Niang, écrit Tribune.
Si la Cour suprême confirme le verdict déjà rendu, le maire de Ziguinchor pourrait perdre son éligibilité.
L’importance de la décision attendue fait croire à L’As que ‘’le destin politique d’Ousmane Sonko [est] entre les mains de la Cour suprême’’.
‘’Ousmane Sonko propose, Macky Sall dispose. Finalement, la participation de [l’opposant] à la prochaine élection présidentielle ne sera pas déterminée par la rue comme l’avait annoncé ce dernier, mais elle dépendra de la justice sénégalaise’’, commente L’As.
Le monde rural ‘’se meurt’’
‘’D’ores et déjà, le mandataire du candidat Ousmane Sonko peut se présenter à la DGE (direction générale des élections) pour retirer les fiches de parrainage’’, note L’Observateur sur la base d’une interprétation donnée du code électoral par des experts, à la suite de l’ordonnance de jugement rendu par le président du tribunal de Ziguinchor.
L’un des experts déclare qu’‘’il n’y a, à ce jour, aucun obstacle de droit qui empêche Ousmane Sonko d’aller retirer ou de donner mandat à quelqu’un de retirer les fiches de parrainage’’.
L’info évoque ‘’la campagne électorale avant l’heure de Macky Sall et de son dauphin’’.
Le président de la République a annoncé la tenue de Conseils des ministres et de conseils présidentiels prévus dans plusieurs régions. Ce sera ‘’la meilleure façon de lancer, avant l’heure, la campagne électorale du Premier ministre et candidat du pouvoir à l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, déduit L’info de la décision du chef de l’État.
Le Quotidien annonce une tournée du Premier ministre, à partir de ce jeudi, dans les régions de Louga et de Saint-Louis (nord). ‘’Il y a le cachet institutionnel. Il y a surtout le volet électoral de cette visite’’, ajoute-t-il.
Amadou Ba se rendra peut-être dans le monde rural, qui, selon Vox Populi, ‘’se meurt’’.
Un leader d’une organisation paysanne interrogé par le journal lance un cri du cœur. ‘’Cette campagne agricole fait partie des plus catastrophiques. Les engrais n’étaient pas de bonne qualité […] Idem pour les semences’’, se désole-t-il en réclamant l’audit de la gestion des 100 milliards de francs CFA alloués par l’État à la campagne agricole.
Khalifa Sall ‘’voit ses chances de succès à la présidentielle 2024 s’amenuiser’’
‘’Macky Sall et Amadou Ba veulent se défaire des candidats qui se dressent sur leur chemin, mais ils ont un redoutable adversaire qu’il faudra éliminer : la cherté de la vie’’, lit-on dans Bés Bi Le Jour.
‘’Des associations de consommateurs annoncent une manifestation prévue ce 21 octobre et une pétition est lancée contre les factures de la Senelec (Société nationale d’électricité du Sénégal). Pour ne rien arranger, les boulangers annoncent une hausse du prix du pain’’, ajoute-t-il, craignant un ‘’octobre rouge’’ pour le gouvernement.
WalfQuotidien évoque le même sujet en titrant : ‘’Le pouvoir dos au mur’’. Il présente la ‘’hausse généralisée des prix’’ comme une ‘’mauvaise nouvelle pour le candidat du pouvoir’’.
‘’Le pouvoir, après avoir réussi à stabiliser les prix, vient d’être rattrapé par sa politique sociale, à six mois de l’élection présidentielle, ce qui n’est pas une bonne nouvelle pour le candidat […] Amadou Ba’’, commente WalfQuotidien.
Sud Quotidien évoque un ‘’non-respect de la grille de répartition des postes’’ à pourvoir lors de la constitution des commissions permanentes de l’Assemblée nationale.
Les députés se réuniront cet après-midi pour désigner les dirigeants des commissions parlementaires.
Khalifa Sall est solitaire dans sa conquête du pouvoir, selon le journal EnQuête. ‘’Isolé par Yewwi Askan Wi, éloigné de son principal allié, Serigne Moustapha Sy, rejeté par le Parti socialiste et les principales forces de gauche, sans appareil fort, Khalifa Sall voit ses chances de succès à la présidentielle 2024 s’amenuiser’’, écrit EnQuête.
MAMADOU NDIONE DIT TOUT
Dans l’interview qu’il nous a accordée, il revient justement sur son bilan au Cosec et les raisons de son départ qui en a surpris plus d’un et derrière lequel d’aucuns soupçonnent la main du tonitruant Farba Ngom.
Entretien réalisé par Amadou Ly DIOME |
Publication 19/10/2023
Économiste, écrivain et logisticien, le premier magistrat de la commune de Diass est un responsable d’envergure dans le landerneau politique sénégalais. Mamadou Ndione, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est de ces responsables qui se transcendent en n’essayant pas de s’approprier le monde qui les entoure mais plutôt en se mettant à son service. De bons et loyaux services avec des résultats époustouflants comme lors de son passage à la tête du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC), après une expérience de 25 ans dans une multinationale. Dans l’interview qu’il nous a accordée, il revient justement sur son bilan au Cosec et les raisons de son départ qui en a surpris plus d’un et derrière lequel d’aucuns soupçonnent la main du tonitruant Farba Ngom. L’édile de Diass aborde également des questions relatives à la gestion de sa commune dont il est en train de changer véritablement le visage. Last but not least, le statisticien hors pair qu’il est met en garde ses amis de la mouvance présidentielle contre tout triomphalisme prématuré... Entretien.
M. NDIONE, il y a un an, vous quittiez la direction du Conseil sénégalais des chargeurs (COSEC) après cinq ans de bons et loyaux services pendant lesquels la boite a pris véritablement son essor. Pouvez-vous justement revenir pour nos lecteurs sur votre bilan à la tête de cette structure ?
Mamadou Ndione : J’ai quitté le COSEC il y a de cela plus d’un an après y avoir fait cinq années durant lesquelles j’ai pu faire bouger les lignes entre autres dans la gouvernance, l’assistance aux importateurs et exportateurs et la promotion du transport maritime sans compter les investissements en rapport avec l’activité et une gestion responsable des ressources humaines. Au titre de la gouvernance, la mesure la plus spectaculaire que j’ai eu à prendre a été le rapatriement de la gestion intégrale du « bordereau de suivi des cargaisons ». Pratiquement tous les pays africains travaillaient avec des mandataires étrangers, européens ou américains, pour cette opération essentielle du transport maritime.
Installé au COSEC en octobre 2017, j’ai rompu le contrat avec le mandataire étranger en décembre 2018 ; ce qui nous a permis d’avoir une hausse de 100% de cette rubrique de recette. C’est au moins 1,5 milliard de FCFA que j’ai fait gagner de plus par an au COSEC grâce à cette décision souveraine. J’ai également fait élaborer et valider un manuel de procédures et un plan stratégique de développement (PSD).
Durant les cinq ans, nous avons systématisé les contrôles et les audits internes sans compter le respect des règles en matière budgétaire et de passation des marchés.
Au titre de la promotion et de l’assistance aux importateurs et exportateurs, la révolution que nous avons faite a été dès la première année la mise en place d’un dispositif qui a permis de multiplier par mille (1 000) les exportations de noix d’anacarde ou cajou au port de Ziguinchor (de 56 tonnes en 2017, nous avons atteints 56 000 tonnes en 2018) avec des effets induits économiques et sociaux voire sécuritaires importants pour toute la filière et la région naturelle de Casamance. Cette révolution ne nous a pas empêché d’accompagner de façon déterminante d’autres filières d’exportation dans tous les secteurs à travers des appuis budgétaires et stratégiques aux 28 chambres consulaires (Chambres de commerce et Chambres des métiers) des quatorze (14) régions du Sénégal.
Au titre du transport maritime, l’histoire retiendra que le lancement mondial des Règles incoterms 2020 a eu lieu à Dakar à l’initiative du COSEC. Pour mieux maîtriser la flotte marchande du Sénégal, j’ai pu prendre des décisions de renforcement de la position du COSEC dans l’actionnariat de l’armement national COSAMA SA qui a pu diversifier ses lignes de cabotage en Afrique de l’Ouest. D’ailleurs j’ai eu à faire un lobbying pour que COSAMA SA préside aux destinées de l’Association des Armateurs Africains (3A). Je me rappelle avoir, en vidéo-conférence un jour de Tabaski, fait ce lobbying durant deux bonnes heures pour convaincre les autres pays africains de choisir le Sénégal pour présider l’organisation 3A. Coté investissement, j’ai pu, entre autres, faire réaliser par le COSEC l’aire de transformation des produits halieutiques de Tann, à Joal, l’entrepôt de 1 000 m2 du port de Kaolack, la construction à plus de 70 % de l’entrepôt de Rufisque pour renforcer les revenus pérennes du COSEC, la finalisation du programme de construction des sièges des chambres régionales de commerce, la finalisation des travaux du ponton de Rufisque ainsi que la construction des nouveaux locaux du Centre Trainmar de Dakar qui, désormais, bénéficie de l’accréditation du CAMES pour certains enseignements.
Pour ce qui est des ressources humaines du COSEC, j’ai trouvé un effectif de 78 personnes. A notre départ, l’effectif était de 90 personnes soit une hausse nette 12 personnes durant 5 ans. Les agents du COSEC ont pu, durant notre passage, bénéficier de la retraite complémentaire, d’une externalisation des indemnités de fin de carrière et de la mise à disposition d’une assiette foncière au Lac Rose ainsi que d’un accompagnement pour l’accès au logement. A mon départ du COSEC, en octobre 2022, j’ai laissé à mon successeur le même mobilier de bureau qu’il m’avait légué en 2017 de même que le véhicule 4x4 Prado du DG que je me suis refusé de changer durant les cinq années. Pour dire que je crois avoir largement mis le COSEC sur la bonne trajectoire.
Justement, avec de tels résultats probants, votre départ a été une surprise pour beaucoup. Quelles sont les raisons fondamentales de ce départ ?
La nomination aux emplois civils et militaires est une prérogative constitutionnelle du chef de l’État qui dispose d’un pouvoir discrétionnaire à cet effet. Il n’a pas d’explications à donner. Le fait de m’avoir nommé parmi tant d’autres au poste de DG du COSEC et de m’y avoir maintenu durant cinq ans est déjà un honneur pour lequel je lui serai toujours reconnaissant. Ce n’est pas parce qu’il m’a déchargé du COSEC que je vais extérioriser un sentiment contraire. Pour dire vrai, la décision du Président me concernant en octobre 2022 neuf mois après mon éclatante victoire aux locales à Diass a été pour certains une grosse surprise nationale.
Pour ne rien vous cacher, j’ai été le premier surpris. Surpris, mais pas déçu. Je l’ai prise avec philosophie en me disant avec ironie que c’était peut-être une prime inversée de ma victoire aux élections locales que j’ai remportées avec éclat à Diass sans aucun soutien (rires).
Vous dites ne pas vouloir donner d’explications à votre départ du COSEC, mais beaucoup voient dans ce départ du COSEC la main indirecte de vos adversaires éparpillés entre Diass, Mbour et aussi de certains pontes de l’APR ?
A vrai dire, avant d’être maire de Diass, j’ai toujours été farouchement combattu y compris au sein même de notre propre parti APR. Lors des locales, certains parmi mes adversaires ont bénéficié de soutiens venant de responsables de l’APR. J’ai gagné à Diass sans aucun soutien de responsables APR. C’est le champ politique qui est ainsi fait avec ses tirs amis. L’enjeu pour moi en politique est de combattre au milieu des crocodiles sans perdre mon âme d’humain. Je ne me laisse cependant pas lécher par qui veut m’avaler. Je suis dans la vérité, la dignité et l’engagement courtois. Je pense être modestement un atout et non un boulet pour notre pays et notre coalition si un atout se mesure en termes de crédibilisation de notre régime. Pour preuve, en mars 2021, je n’étais pas dans un trou mais bien visible au front défendant d’abord la République sans verser dans l’extrémisme exagéré et inutile d’un batchning de fanfaron contre l’opposition. Je pense que beaucoup de Sénégalais m’aiment bien comme tel, c’est-à-dire un homme agissant avec mesure et engagement et je ne changerai pas.
Certaines langues disent que Farba Ngom aurait joué un rôle dans votre départ du COSEC. Qu’en est-il ?
Je ne sais pas trop le détail du rôle de Farba. Il gère une commune qui est à plus de 500 km de Diass. Je n’ai pas gardé les vaches avec lui. En dehors de l’Apr, nos deux trajectoires n’avaient quasiment aucune chance de se croiser. Sans jugement de valeur, je crois être à des années-lumière de son monde. Je préfère ne pas trop parler de lui parce que nous n’avons ni les mêmes fréquentations et motivations encore moins le même style en politique. S’il a joué un rôle pour mon départ du COSEC, il doit sans doute attendre de Dieu une rétribution au quintuple. Je n’en dirai pas plus sur cette question.
Qu’est-ce qui explique l’accentuation de ce combat sournois contre Mamadou Ndione ?
A vrai dire, c’est mon accession à la tête de la mairie de Diass qui a été perçue comme une menace par beaucoup d’hommes politiques, d’opérateurs fonciers non vertueux et même d’entités économiques ayant des intérêts vitaux à Diass. Mes adversaires ont souvent, en meute synchronisée, à coups de contrevérités à dormir debout et d’intrigues bassement puériles, tout fait pour me combattre. Je prends le destin avec plaisir parce qu’à l’épreuve de ma table de valeurs, je reste serein en vérité. Le plus important est de se battre pour l’intérêt général et je pense devant le miroir de ma conscience être sur cette voie. J’étais dans ce champ des justes avant BBY et j’y resterai jusqu’à mon dernier souffle.
Malgré votre mise à l’écart, le 16 septembre 2023, en intelligence avec votre section communale, vous validiez encore le choix porté sur Amadou Ba pour représenter la mouvance présidentielle au scrutin du 25 février 2024. Cet engagement est-il toujours d’actualité quand on sait que vos administrés avaient clairement dénoncé votre situation au sein du dispositif étatique ?
Mes rapports avec mes camarades de Diass sont basés sur le respect et l’humilité. Nous avons collectivement analysé la candidature du Premier ministre Amadou Ba. Dieu sait qu’il y avait lors de notre première rencontre d’avant cette AG des frustrés qui prônaient la rupture avec le parti pour des raisons connues de tous. Beaucoup de camarades ne comprennent pas que le maire de la commune qui accueille l’AIBD, le port de Ndayane, la plus grande zone économique et le plus grand projet d’habitat social et qui plus est membre de l’APR et s’est battu seul soit ignoré dans le dispositif institutionnel national. Un camarade a même utilisé, pour parler de moi, l’image d’un soldat à qui on demande d’aller au front en lui arrachant fusil et munitions. Nous avons pu convaincre ces camarades légitimement frustrés. Ils ont finalement souscrit au bien-fondé du choix porté sur Amadou Ba. Actuellement, nous sommes à l’heure des parrainages dans notre commune qui compte près de vingt et un mille (21 000) électeurs. C’est déjà une étape importante que nous porterons jusqu’au bout par honneur, dignité et responsabilité. Quelle sera votre posture pour le parrainage et après ? Pour l’instant, on parraine. A l’heure du bilan on évaluera. Nous ferons un point de presse pour édifier l’opinion au finish. Diass est pour moi une expérience assez intéressante au triple plan personnel, intellectuel et humain avec une mise en œuvre de la conduite du changement que j’ai eu à apprendre et à expérimenter durant toute ma trajectoire de vingt-cinq ans de secteur privé et de cinq ans de secteur public. Diass est et sera ma priorité pour les années à venir. Toutes mes décisions futures seront guidées par un seul aiguillon : les intérêts de Diass d’abord. Après le parrainage et suivant l’évolution de la situation, nous aviserons.
Bientôt deux ans à la tête de la commune phare de Diass. Quel bilan d’étape faites-vous de votre magistère ?
Le premier bilan que nous avons à Diass est avant tout immatériel parce qu’ayant trait à la gouvernance. Nous avons inscrit dans la pratique à Diass les règles de bonne gouvernance à travers les passations des marchés, le paiement de nos recettes au Trésor de Mbour et la mise en place d’une bonne organisation à la suite d’un audit que nous avons nous-mêmes demandé et obtenu du Bureau Organisation et Méthodes (BOM) en 2022. Cela nous a permis d’atteindre des objectifs qui nous placent sur le train du développement dans tous les secteurs. La révolution a été aussi la résorption sur budget propre de l’équation de la mobilité dans certaines zones avec la réalisation des pistes nouvelles des axes Diass-Thicky et PackyToglou. Nous avons commencé la réfection de certains axes avec la longue piste Kandam-Toglou-Gandoul. Le désenclavement sera poursuivi sur fonds propres en attendant le déploiement par l’Ageroute du programme spécial. Autre révolution, dans le volet jeunesse, sports et loisirs, nous avons entamé la construction sur fonds propres du stade municipal de Diass qui aura des gradins de 1 000 places, un gazon synthétique et un éclairage. Parallèlement, nous avons renforcé les subventions aux ASC et l’accompagnement du monde sportif. Nous avons pu toujours sur fonds propres résoudre l’équation de l’extension du réseau hydraulique et électrique dans plusieurs zones même s’il faut reconnaître qu’il reste beaucoup à faire. Dans certaines zones difficiles, nous avons avec des partenaires construit deux mini forages. Nous avons construit sur budget propre de la mairie douze (12) salles de classe et deux murs de clôture d’écoles sans compter l’injection de mille (1 000) table-bancs et les subventions aux étudiants et aux écoles ainsi que la dotation en fournitures. Nous avons mis en place un pôle emploi qui a commencé à placer des jeunes dans certaines entreprises. Nous accompagnons les lieux de culte tout en orientant des partenaires stratégiques dans la construction d’édifices cultuels. Dans le volet santé, nous sommes en train de construire sur budget propre un centre secondaire sans compter la remise de trois milles cartes CMU et l’achat de médicaments pour les postes et cases de santé. Dans le volet environnement, sur fonds propres, nous avons pratiquement terminé la construction de trente points de regroupement normalisés que la SONAGED va équiper en bacs. Déjà, le ramassage des ordures avec une benne tasseuse est fonctionnel à Diass. Nous avons déjà organisé deux campagnes de reboisement au niveau de tous les villages et nous comptons mettre en place des pépinières communales autour des cinq (5) forages. Dans le secteur de la culture et de l’artisanat, nous aidons les acteurs communaux comme cela a été le cas lors de la Biennale des arts. Nous avons aidé à la mise en place de la fédération des artisans avec la remise de plus de cinq cents cartes professionnelles et d’une subvention. Au titre de la promotion féminine, nous avons remis une forte subvention à la fédération des 150 GIE de femmes que nous accompagnons dans la formation, la production, la commercialisation et le link avec des partenaires stratégiques. Dans un autre registre, nous avons informatisé l’état civil et organisé des audiences foraines. Pour dire simplement qu’après 20 mois à la tête de la mairie, nous avons plus que doublé le budget et mis Diass sur la bonne voie en dépit du lourd héritage.
Diass est connue pour ses innombrables problèmes fonciers. Quelle nouvelle approche avez-vous instaurée pour changer la donne ?
Nous avons fini de faire l’état des lieux sur le foncier. Nous avons entamé depuis fort longtemps la procédure de régularisation des anciens actes administratifs qui, à 99,99%, n’étaient pas approuvés par les sous-préfets. Cette phase de régularisation permet, sur la base d’un logiciel que nous avons mis en place, de détecter les cas de doublons, les faux actes et les actes non enregistrés. Elle permet aussi de donner plus de droits aux vrais ayants-droits par l’édition d’un nouvel acte foncier sécurisé et signé par le sous-préfet que nous remercions pour son accompagnement. Parallèlement à cette phase de régularisation, nous avons envoyé pour validation des plans conformes au Plan d’urbanisme de détail ou PUD de Diass. La validation de ces plans donnera plus de cohérence et de valeur au foncier pour les populations. Notre démarche prend en compte une restructuration concertée des villages pour les rendre plus accessibles et plus rationnels afin de faciliter l’accès au foncier par les jeunes. Aujourd’hui, on peut dire qu’il n’y a plus d’anarchie foncière à Diass. Il reste à résoudre certaines équations et préoccupations en rapport avec les grands projets de l’État.
Lors de la réception de la gare du TER, vous avez interpellé le Président Macky Sall sur les problèmes fonciers à Diass. Concrètement, qu’attendez-vous de lui ?
Avec le Président, nous avons espoir de résoudre des situations foncières lourdes d’incertitudes en rapport par exemple avec le TF 1315 de l’AIBD, la zone économique spéciale, le pôle urbain Dagga-Kholpa, le port de Ndayane et l’ex-gare des gros porteurs. Nous espérons également des directives fortes de l’Autorité pour obtenir des facilitations administratives dans le cadre de la validation des éléments du PUD de Diass. Sur toutes ces questions, la validation des propositions de la commune de Diass permettra de corriger les erreurs du passé afin de mieux allier développement et inclusion. Il faut reconnaître qu’il y a eu beaucoup d’erreurs — dont certaines datent d’avant 2012 — qui doivent être clairement expliquées à l’Autorité. Sur chaque question, nous avons fait des propositions de correction qui nous semblent meilleures. Le dossier concernant tous ces sujets est sur la table du chef de l’État qui, après analyse de nos propositions par ses services, nous recevra bientôt pour donner ses orientations. Le dossier compte également des questions liées au gap infrastructurel notamment dans les volets eau, assainissement, énergie, routes et pistes.
Vous êtes un maire débordant d’énergie et un peu en avance sur vos pairs si on s’en réfère aux témoignages des collaborateurs des services étatiques comme le trésor, les Eaux et forêts entre autres. Quel est le secret de votre dynamisme ?
Je suis la somme et la synthèse de plusieurs parcours. Au lycée, j’étais parmi les engagés syndicaux et culturels. Dans le mouvement associatif navétanes, j’ai impulsé des changements. Je crois être l’un des premiers dirigeants à y avoir introduit le sponsoring en 1993 à la Zone 1 de l’ODCAV de Dakar. Dans le secteur privé, Dieu sait que beaucoup de procédures en place dans les activités portuaires et logistique portent notre empreinte sans compter que j’ai donné parallèlement à mon parcours dans le privé des cours à l’école de Douanes durant dix (10) ans de 2006 à 2016. Au COSEC aussi je pense avoir été un DG innovateur. Pour dire simplement que ce que je suis en train de faire à Diass est la répétition d’un parcours basé sur un seul principe, à savoir la quête de l’amélioration continue. Mon défaut est que je suis en perpétuelle quête d’amélioration.
Et quels sont vos projets pour Diass ?
Je veux faire de Diass la plus belle et la plus dynamique des communes d’Afrique de l’Ouest. Je veux placer Diass dans une logique de développement endogène avec, pour les cinquante prochaines années, des maires qui auront une autonomie budgétaire pour agir avec efficience à côté de l’Etat. Pour ce faire, il faut des espaces d’activités économiques capables de générer des revenus pérennes pour la mairie et les populations. Ma conviction traduite en projets est que la mairie de Diass doit être porteuse de la promotion de zones à caractère industriel, artisanal, agricole, pastoral, commercial, de services, touristique, hôtelier, logistique et de transport etc. Porter la promotion ne signifie pas faire le business. Il s’agira d’être à la manœuvre pour s’assurer de la prise en compte des préoccupations collectives. Il reste évident qu’à côté des activités économiques, le projet majeur reste l’accompagnement de l’aménagement de l’espace communal en prenant en compte les jeunes et les femmes comme super priorité pour l’accès au foncier et à l’habitat.
L’actualité nationale est marquée par le débat sur la participation du chef de file de l’opposition à la présidentielle de février prochain. Quelle est votre lecture de la question ?
Ma réponse ne sera pas axée sur une personne, mais sur les principes. Il appartient à toutes les étapes d’une procédure aux juridictions de décider de la participation des uns et des autres. Au bout du compte, c’est le Conseil constitutionnel qui établira la liste des candidats. Je me garde de fragiliser la Justice par des commentaires et j’invite la classe politique de tous bords à éviter de donner à l’opinion publique l’impression que notre Justice n’est pas bonne. Le débat du prétoire ne doit pas trop descendre dans la rue qui est lieu d’expression des préférences. Il est arrivé qu’une partie de la rue se saisisse de débats avec maladresse pour, pensant avoir raison, vouloir régler les problèmes par des méthodes non démocratiques. Laissons la Justice aller jusqu’au bout de sa logique et au finish acceptons ses décisions ultimes sur les candidatures.
Quelle chance donnez-vous au candidat de la mouvance présidentielle Amadou Ba aux échéances électorales de 2024 ?
Le candidat Amadou Ba peut gagner si l’entourage est bien choisi. Il doit capitaliser les éléments positifs du bilan tout en évitant de donner l’image — par lui ou par l’entourage — de ce que certains compatriotes non parti sans reprochent à tort ou à raison à la majorité présidentielle. Pour gagner, il faudra beaucoup d’humilité et éviter le triomphalisme prématuré. Cette élection présidentielle ne sera pas facile, mais elle est jouable à condition de la prendre au sérieux. Tout se déterminera dans le choix des hommes et femmes d’orchestre de la machine BBY. L’entourage doit respirer la crédibilité aux yeux de l’opinion. Comme je l’ai écrit dans un article récent, il s’agira d’aller pour BBY à la conquête de celui que j’appelle l’électeur silencieux qui a une table de valeurs aux antipodes des considérations uniquement partisanes. Je ne pourrai pas étaler ici des éléments détaillés de stratégie que je réserve au candidat et au Président de la coalition si tant est que l’avis du simple militant que je suis est important. En attendant, le bon sens comprendra ma posture de réserve qui tranche avec les vieilles pratiques des trafiquants d’influence qui, hélas, risquent aux yeux de l’opinion de faire prendre les vessies pour les lanternes. L’heure est assez grave pour continuer de donner le pouvoir d’influence en tout aux trafiquants d’influence qui agacent sans le savoir le commun des électeurs. Si, dans l’euphorie des bousculades de positionnement, nous ratons une bonne mise en boîte des idées, tout le reste sera extrêmement difficile.
LE JUGE SABASSY FAYE A NOTIFIE SA DECISION ORDONNANT LA REINTEGRATION DE SONKO SUR LES LISTES ELECTORALES
Dans une lettre adressée au préfet de Ziguinchor, le juge Sabassy Faye dit recevoir dans la forme l’exception d’incompétence soulevée par l’Etat du Sénégal. Mais, il la rejette comme mal fondée
Ousmane Sonko, le leader de Pastef, est réintégré dans le fichier électoral à compter de ce mercredi. Désormais, son mandataire peut aller récupérer sa fiche de parrainage. Cette décision de justice, dit-on, est exécutoire après que le tribunal de grande instance de Ziguinchor a rendu publique sa décision sur le recours du leader de l’opposition. Par courrier en date de ce 17 octobre, le président Sabassy Faye a notifié au préfet de Ziguinchor l’ordonnance qu’il a rendue.
Le juge Sabassy Faye dit recevoir dans la forme l’exception d’incompétence soulevée par l’Etat du Sénégal. Mais, il la rejette comme mal fondée. Dans le fond, le Tribunal de grande instance de Ziguinchor annule la radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales, tout en ordonnant sa réintégration par les services centraux du ministère de l’Intérieur sur la liste de la commune de Ziguinchor, ainsi que sur le fichier général des électeurs. Ce dispositif de jugement est exécutoire dès qu’il est rendu public. Ce qui signifie qu’Ousmane Sonko peut récupérer, par le biais de son mandataire, sa fiche de parrainage à partir de ce mercredi, date de la publication du jugement.
Dans ses attendus, le juge Sabassy Faye explique que par requête écrite en date du 02 octobre 2023, enregistrée au greffe-secrétariat le 04 octobre 2023, le sieur Ousmane Sonko, par le biais de ses avocats, a saisi la juridiction de céans aux fins de déclarer nulle et de nul effet toute mesure de radiation ou de retrait de son nom des listes électorales d’une part. Rendant sa décision, le juge Sabassy a ordonné aux services centraux du Ministère de l’Intérieur la réintégration d’Ousmane Sonko sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, ainsi que sur le fichier général des électeurs pour toute autre élection à laquelle le droit national et celui international lui permettent de participer ou de concourir.
Aucune preuve de la déchéance de Sonko établie, selon le juge
Mais lisons donc les motivations du juge Sabassy Faye qui a convoqué les articles 312 du Code de Procédure pénale pour dire que « à partir de l’accomplissement des mesures de publicité prescrites par l’article précédent (311), le condamné est frappé de toutes les déchéances prévues par la loi ». Qu’en effet, l’art 311 susvisé prévoit que « Extrait de la décision de condamnation est, dans le plus bref délai à la diligence du Ministère public, inséré dans l’un des journaux de la République ; Il est affiché en outre à la porte du dernier domicile du condamné, à la porte de la mairie de sa commune ou à la porte des bureaux de son arrondissement ou de l’arrondissement où le crime a été commis et au tableau d’affichage du tribunal de grande instance. Pareil extrait est adressé au représentant du service des domaines du domicile du contumax ». Le magistrat d’ajouter dans son jugement qu’ « Attendu qu’en l’espèce aucune preuve de ces formalités qui permettent d’appliquer la déchéance n’a été versée à la procédure. Que c’est plutôt le fait négatif que Ousmane Sonko, par l’organe de conseils, a voulu prouver en produisant le procès-verbal de constat de Maître Weynde Dieng, Huissier de justice. Que dès lors en l’absence de ces formalités, aucune déchéance ne peut frapper le requérant. Qu’ainsi la mesure de radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales est irrégulière. Que la demande du requérant est juste et fondée. Qu’il échet d’y fait droit en annulant la mesure de radiation de son nom des listes électorales ». Puis tombe la décision souhaitée par Ousmane Sonko et ses conseils: « annulons la mesure de radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales. Ordonnons sa réintégration par les services centraux du ministère de l’Intérieur sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor ainsi que sur le fichier général des électeurs »
L’Agent judiciaire de l’Etat, ayant demandé la récusation du juge Sabassy Faye, n’a finalement pas eu gain de cause, malgré les multiples arguments fournis. Ainsi, il avait projeté d’interjeter appel auprès de la Cour d’Appel de Ziguinchor avant de se désister au dernier moment. Une chose est sûre : le juge Faye, qui semble être dans une logique de dire que le droit et rien que le droit, a géré le dossier avec sérénité et témérité. Malgré, la forte « pression » de l’Agent judiciaire de l’Etat et du pool des avocats de l’Etat, il s’est basé sur le droit pour juger le dossier concernant la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales.
Après le rétablissement du leader de Pastef dans ses droits, beaucoup de Sénégalais, qui ont toujours eu une perception négative sur la justice, commencent à croire qu’il reste toujours des juges libres et indépendants dans le système judiciaire national. Ce même s’ils sont des oiseaux rares. En tout cas, ces juges libres et indépendants refusent d’être sous le joug du pouvoir en place pour rendre des décisions de justice injustes, loin de ce que le droit commande de faire. En tout cas le juge Sabassy, dépositaire de valeurs morales solides, est une fierté dans le flot des magistrats sénégalais. Le constat en est que le jugement de beaucoup de dossiers du leader de Pastef ont été accélérés. Et, l’aboutissement converge vers des jugements sanctions, loin de règles du droit. Mais, le nom de ce magistrat est désormais entré dans l’histoire de la justice sénégalaise. Il est devenu un héros aux yeux que des millions de partisans de Pastef qui le plébiscitent puisqu’il a pris son courage à deux mains pour dire le droit. La plupart estiment que s’il était de la catégorie des juges versatiles, profitant des privilèges, il aurait pu refuser de dire le droit. Mais Sabassy Faye a rendu un jugement attendu par beaucoup de Sénégalais qui percevaient de façon négative la justice.
UN MAL ENDEMIQUE
En attendant le développement des transports de masse, la mobilité urbaine reste toujours un casse-tête à Dakar et sa région.
En attendant le développement des transports de masse, la mobilité urbaine reste toujours un casse-tête à Dakar et sa région. Malgré la mise en service du Train express régional (TER), les travaux d’amélioration de la mobilité, avec plusieurs autoponts réceptionnés et ouverts à la circulation et dans l’attente du Bus rapid transit (BRT) programmé officiellement sur les voies dédiées vers la fin de l’année, le mal persiste. Difficile d’arriver à l’heure au travail, à un rendez-médical… ou simplement de se déplacer dans la capitale sénégalaise, Dakar et sa banlieue, surtout aux heures de pointe, à cause des embouteillages monstres vécus partout et sur tous les axes routiers les plus fréquentés ou presque.
De longues colonnes interminables ou à perte de vue de voitures à l’arrêt, qui bougent à peine, entre le pont de Hann et la Cité des Eaux et s’étendant jusqu’aux deux stations de Castor. Véhicules particuliers, de services, cars de transport en commun, de transport de marchandises, camions, tricycles, motos, tous se retrouvent coincés dans des embouteillages tous les jours et à tout moment de la journée, en empruntant ce tronçon, à cause des travaux en cours de l’autopont sur les deux voies de Front de Terre. A l’image de cet axe, pareille situation est déplorée actuellement sur l’essentielles des routes les plus fréquentées, surtout aux heures de pointe, tous les jours ouvrables et même les week-ends. Causant d’énormes ennuies et désagréments aux usagers. De Keur Massar (entre la forêt classée de Mbao et le nouvel autopont), la route nationale (RN1 - entre le rond-point Séven-up et Bountou Pikine, entre le Technopole et Patte d’Oie, malgré l’ouverture à la circulation des autoponts de Lobat Fall et croisement Cambérène), à la Corniche Ouest, en passant par l’autoroute entre Colobane et Dakar, les avenues Lamine Guèye, Blaise Diagne, Malick Sy (impactée par les travaux du BRT), Bourguiba (surtout la zone de Castor), la VDN, Liberté VI etc. et même les rues de quartiers qui servent de raccourcis, la réalité est partout la même. Les embouteillages sont constatés désormais partout dans Dakar et sa banlieue. Et sur certains axes, ce ne sont pas qu’aux heures de pointe que la mobilité est pénible. Alors que nombreux s’accordent sur l’apport considérable de la mise en service du Train express régional (TER), en attendant le Bus rapid transit (BRT), l’autre projet de transport de masse qui sera officiellement sur les voies dédiées vers la fin de l’année, des travaux d’amélioration de la mobilité, avec plusieurs autoponts réceptionnés et ouverts à la circulation, les choses semblent toujours aller «de mal en pis». Car, maintenant, partout à Dakar, c’est le même scénario : des files de véhicules immobiles à perte de vue, se déplaçant à peine.
LES USAGERS DES TRANSPORTS EN COMMUN «ETOUFFENT»
Une situation qui, de par sa nature désagréable, semble convaincre plus d’un que le mal reste entier. Surtout en cette période de forte chaleur où les nombreux passagers «étouffent» dans les transports en commun (bus, minibus, Ndiaga Ndiaye, cars rapides, taxis, clandos) et mêmes dans des véhicules particuliers et autres. Pis, si le phénomène a pendant longtemps été déplorable, les nombreux chantiers en cours, la dégradation avancée de plusieurs routes et rues notamment à cause des inondations, la forte demande depuis l’effectivité de la rentrée académique 2023-2024, avec le retour des élèves et personnels enseignants et administratifs dans les classes, donc à nouveau dans la circulation, entre autres, semblent aggraver le calvaire des usagers en ce mois d’octobre considéré encore comme le plus chauds. Dans une contribution intitulé «Dakar : la mobilité urbaine à l’épreuve des embouteillages», parue dans Sud Quotidien du 23 janvier 2023, Pathé Ndoye, Expert en infrastructure de transport, écrivait que «cette situation s’explique par : une explosion démographique marquée par l’étalement du tissu urbain vers les communes périphériques (croissance de 3,5% de la population entre 2021 et 2022, prévision de 11% à l’horizon 2025) ; une mauvaise répartition spatiale des activités économiques créant ainsi des flux de migration pendulaires entre le centre-ville et la banlieue ; une forte croissance des véhicules particuliers individuels (entre 8 et 9% par an) due à la mesure de 2012 faisant passer l’âge des voitures admises au Sénégal, en provenance de l’étranger de 5 à 8 ans ; le déficit de capacité des infrastructures de transport et une offre de transport de masse largement insuffisante». Dès lors, les usagers dakarois et autres n’ont qu’à prendre leur mal en patience et espérer une réelle amélioration de la situation, notamment à la fin des grands projets en cours et d’autres à venir. Le phénomène semblant connaître un réel bond en avant en ce moment.
L’ETERNEL CALVAIRE DES USAGERS DES TRANSPORTS EN BANLIEUE
Le calvaire est quotidien et s’accentue pour les usagers des transports en commun de la banlieue dakaroise. Le Train express régional (TER), malgré son fonctionnement depuis bientôt deux ans, le problème reste entier
Le calvaire est quotidien et s’accentue pour les usagers des transports en commun de la banlieue dakaroise. Le Train express régional (TER), malgré son fonctionnement depuis bientôt deux ans, le problème reste entier. Les difficultés liées à la mobilité urbaine se posent avec acuité dans nombre de quartiers et zones de la périphérie de Dakar.
Il est 7h du matin à Keur Mbaye Fall, situé sur la route de Rufisque. C’est le remue-ménage dans ce quartier périphérique de la région de Dakar. Le Train express régional (TER) est très prisé par ces banlieusards, notamment des travailleurs. Surtout en cette période d’effectivité de la rentrée scolaire 2023-2024. Le flux d’usagers a augmenté. Les lundi, mardi et mercredi, c’est une situation inédite, contrairement aux deux mois précédents où les élèves et plusieurs personnels enseignants étaient en vacances (scolaires). Une période pendant laquelle la clientèle était moins importante. «Ce sont de longues files d’attente à cette gare. Les personnes qui sont restés à quai attendent impatiemment d’embarquer», constate-t-on. Même si toutes les 10 minutes un train entre en gare, à destination ou en provenance de Dakar. Ces voyageurs résident à Rufisque, Bambilor, Mbao, Niacoulrab, Keur Massar, entre autres zones et localités n’étant pas desservis par le TER. Ils se dérobent des embouteillages monstres sur les axes routiers. Mais aussi le confort fait partie de ce qui attire les clients vers le TER. Il y a également la sécurité dans ces gares qui est assurée par des gendarmes. Ainsi qu’à l’intérieur des trains. Elles sont équipées de caméras de surveillance. L’incivisme est sévèrement puni par la réglementation. Tout acte de resquillage doit être réglé dans l’immédiat c’est-à-dire par le versement d’une amende. A défaut, le contrevenant est mis à la disposition des gendarmes.
LE TER : DE LA POLEMIQUE SUR LA VIABILITE ET LE COUT A SON «APPROPRIATION» PAR LES USAGERS
Les deux guichets de vente des tickets, ouverts depuis 6h00, fonctionnent sans répit. Les clients en file indienne passent à tour de rôle acheter des tickets. Seuls les abonnés dérogent à la règle. Les prix varient entre 500 FCFA pour les destinations de Yeumbeul/Thiaroye et 1000 FCFA pour toutes autres zones confondues, y compris Dakar, le terminus. En ce qui concerne les sièges de 1ère classe, il faut débourser 2500 FCFA. Au total, on dénombre trois zones, de Dakar à Diamniadio, avec des tarifs variant respectivement, (pour la 1ère, 2ème et 3ème zone) de 500 à 1500 FCFA, et 13 gares. Pourtant le TER avait suscité une vive polémique. Quant à sa viabilité et surtout son coût jugé exorbitant. Mais, aujourd’hui, les populations s’en sont appropriées. «Il y a des propos qu’il faut mettre sous le compte de la politique. En vérité, le train a apporté beaucoup de changements dans le transport urbain. Les pertes de temps pour les usagers ont considérablement diminuées», confie un usager. Une jeune fille cheminote aide les passagers en partance pour Dakar ou Diamniadio. L’hôtesse de TER, puisque c’est sa fonction, les oriente et intervient en cas de défaillances techniques des validateurs de tickets. «Depuis le lundi dernier, c’est le grand rush au niveau cette gare. Ce spectacle est très fréquent au niveau de cette gare. Nous laissons les gens passer par vague de 70 personnes, pour éviter des débordements. De 6h à 9h, nous étions obligés d’ériger des barrières. Pour une meilleure organisation du service», a indiqué une employée des chemins de fer. Le TER refuse du monde, les passagers passent par vagues. Certains passagers sont restés à quai, ils attendent l’arrivée d’un autre train, déplore un client.
DES PARTICULIERS «TROQUENT» LEURS VEHICULES CONTRE LE TER, POUR FAIRE DES ECONOMIES
Interpellé sur le tarif du transport, Ousmane Mané répond : «quel que soit le prix, moi je préfère le TER aux bus Tata ou Dakar Dem Dikk. Au moins, on est sûr d’arriver à l’heure au boulot. Je quitte Niacoulrab pour venir jusqu’à Keur Mbaye Fall prendre le TER. Je dépense 2500 FCFA par jour, pour mon transport. Dans la semaine, je travaille trois jours. Je gagne du temps. Sans compter le confort dont on bénéficie. Avec les Tata, c’est le calvaire. Nous étouffons. Les gens s’entassent comme dans des boites à sardines. La capacité du véhicule, le chauffeur et le receveur s’en foutent. C’est pourquoi, les cas de malaise sont fréquents». Autre gare, autre réalité. Au passage à niveau de Rufisque (PNR), le décor est différent de celui de Keur Mbaye Fall. Plusieurs véhicules sont stationnés au parking de la gare du TER. Il est situé à quelques mètres de la Caserne des Sapeurs-pompiers et de la gare routière de la ville. Selon l’agent de sécurité, «les propriétaires de ces véhicules qui sont stationnés sur le parking ont pris le train pour se rendre à leur lieu de travail. Ça leur permet de faire des économies».
«PLUS DE BUS POUR LE TRANSPORT ELEVES ET ETUDIANTS» QUI, AVANT D’ARRIVER EN CLASSE OU DANS L’AMPHITHEATRE, SONT COMPLETEMENT ABATTUS
Toutes les 10 minutes un train arrive à l’arrêt. Contrairement aux autres véhicules de transport, les clients peuvent passer des heures à attendre. Sans trouver de moyen de locomotion. En fait, les habitants de la périphérie endurent le martyre. En atteste, à l’arrêt «garage» de Niacoulrab, l’affluence est grande. Il est le point de ralliement des populations de la localité. Ainsi que des visiteurs qui se déplacent pour la première fois dans ce faubourg. Les lignes 220 et 311 de Dakar Dem Dikk qui rellient respectivement le Lac Rose à Keur Massar et le Lac Rose à Gaday, dans le Guédiawaye, «n’assurent pas plus de deux rotations dans la journée. Pis, il arrive que l’on reste des jours sans qu’on aperçoive un bus dans la circulation. Nous ne nous attardons pas à attendre l’arrivée hypothétique des bus Dem Dikk. On prend les Tata ou les cars», a révélé un enseignant. «Il n’existe plus de bus pour le transport élèves et étudiants. Comment peut-on travailler dans ces conditions ? L’élève ou l’étudiant, avant d’arriver en classe ou dans l’amphithéâtre, il est complétement abattu», a-t-il poursuivi. C’est pourquoi, selon lui, «quand on parle de baisse du niveau des élèves, les raisons, il faut les rechercher ailleurs et non sur la qualité des hommes et femmes qui officient dans l’éducation».
Par ailleurs, rappelant tous les avantages que la défunte société de transport public SOTRAC offrait à ses clients, il estime que Dakar Dem Dik devait faire la même chose, voire plus. Les taxis «verts-blancs», mis en circulation dans le cadre du projet de régularisation des taxis-banlieues communément appelés «clandos», en partance pour Jaxaay, Sedima et la gare du PNR précisément au quartier Diouty, sont un embarras. Les rues de ce quartier spontané sont des labyrinthes. Les conducteurs se perdent en s’y aventurant, surtout en cette période d’hivernage où toutes les routes et rues sont soit inondées ou très dégradées. Ils se retrouvent dans des impasses. Leurs véhicules s’enlisent. Les cars «Ndiaga Ndiaye» à destination du centre-ville se font rares.
IMPRATICABILITE DE LA ROUTE DES NIAYES, DE KEUR MASSAR A BAMBILOR, ET SUPPLICE DES PATIENTS AYANT DES RV MEDICAUX
C’est le calvaire pour les patients qui ont rendez-vous avec leur médecin : à l’hôpital Principal, Abass Ndao, Fann, entre autres. Thierno Souaré, vendeur de café révèle qu’«à partir de 5 heures du matin, il n’y a plus de cars pour aller en ville. C’est une des conséquences de l’enclavement de la localité. Ceux qui ont rendez-vous avec leur médecin, il est difficile, à 6h00, même en taxi, de se rendre et d’arriver à l’heure à l’hôpital. Nos routes sont dans un état de délabrement tel qu’il va falloir trouver une solution à ce problème de la mobilité dans Dakar.» Le trafic routier relève d’un véritable parcours du combattant, la route des Niayes est impraticable. De Keur Massar jusqu’à Bambilor, les automobilistes sont obligés de dévier, procéder par des détours parfois, pour éviter que leurs voitures ne s’abiment. Pourtant, les travaux de réhabilitation notamment le pavage de la route principale, a suscité beaucoup d’espoir. Mais aujourd’hui, la circulation est rouverte, alors que les travaux de réhabilitation de l’infrastructure ne sont pas achevés. Les barrières érigées sur le trafic ont été levées. Les automobilistes renouent de nouveau avec les difficultés. Cela a contraint des usagers à marcher pour rejoindre la station ou le garage des cars Ndiaga Ndiaye. A cause de l’inaccessibilité de certains endroits de la commune, les arrêts intempestifs des chauffeurs exaspèrent les clients pressés de rejoindre leurs lieux de travail.
MOINS DE 100 BUS DAKAR DEM DIKK EN CIRCULATION DANS DAKAR, EN ATTENDANT L’ARRIVEE D’UNE COMMANDE DE 500 AUTRES
Par contre, un ancien journaliste du Desk Social de Sud Fm, la première radio privée du Sénégal, souligne qu’«avec les bus «Tata» et le Train Express Régional (TER), les problèmes du transport sont atténués dans Dakar et sa banlieue. Il y avait un moment, la situation du transport urbain était désastreuse. La défunte société SOTRAC, son dépôt à Thiaroye était rempli de bus défectueux. Les populations étaient confrontées à de sérieux problèmes. Les cars Niaga Ndiaye et les cars rapides qui devaient suppléer à ce déficit ont installé la pagaille : surcharge, flambée des tarifs du transport. En outre, les apprentis chauffeurs sont très désagréables avec des clients». Et d’ajouter : «Cependant, pour ce qui est de Dakar Dem Dikk, il y a moins de 100 bus en circulation dans la région de Dakar. Le parc automobile attend d’être renouvelé, avec ce partenariat entre la République Thèques et le Sénégal. D’ailleurs, une mission a été effectuée par la Commission sénégalaise dans ce pays partenaire, en septembre dernier. Lors de cette visite, un contrat de 500 bus a été signé. Cette commande, dont la livraison est imminente, va s’effectuer en lots. Pour cette année, les nombreux usagers doivent prendre leur mal en patience. Seuls les établissements qui ont des conventions de partenariat avec l’entreprise vont être servis ; il s’agit du lycée français Jean Mermoz, Mariama Niasse, Birago Diop, entre autres», explique-t-il, en réponse à nos questions.
«ARRETER DE FAIRE DES JEUNES VOS BOUCS EMISSAIRES»
A Dieupeul, nous avons assisté à une passe d’arme entre des clients et le chauffeur d’un bus de la ligne 10. Las d’attendre, ils ont protesté contre le retard du P10. La réplique du conducteur ne s’est pas fait attendre : «ces problèmes sont les conséquences des actes de vandalisme perpétrés par les jeunes, lors des manifestations de juin. Voilà maintenant la situations dans laquelle on se retrouve», a-t-il martelé. «C’est faux ! Arrêtez de faire des jeunes vos boucs émissaires. Avant les événements de juin, les rotations des bus se faisaient de façon irrégulière. Les gens perdaient beaucoup de temps au niveau des arrêts bus. Pis, dans les localités de la banlieue, les gens peuvent rester une journée entière sans voir un seul bus passer», a rétorqué un client amer.
«NOUS MERITONS D’ETRE TRAITES AVEC RESPECT ET CONSIDERATION»
Selon Mouhamadou Bachirou DIENG, il y a «7 orthophonistes pour la prise en charge de 160.000 bègues».
«7 orthophonistes pour la prise en charge de 160.000 bègues». C’est le tableau présenté par l’association pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal. En prélude à leur journée mondiale qui sera célébrée dimanche prochain, l’ambassadeur des personnes handicapées vocales du Sénégal, lance un appel à l’endroit du gouvernement pour une meilleure prise en charge du bégaiement. Pour Mouhamadou Bachirou Dieng, des solutions potentielles incluant la formation accrue d’orthophonistes, la création de centres de formation spécialisés, doivent être engagés.
Parlez-nous de votre association ?
L’association pour la prise en charge du bégaiement au Sénégal est créé être connue officiellement par le ministère de l’intérieur le 21 janvier 2015. Il a pour but de promouvoir, développer et soutenir des projets matériels, intellectuels ou scientifiques ayant pour objet l’aide au personnel bègue. De resserrer les liens de solidarité entre les membres et favoriser des échanges par le biais de témoignage et de partage d’expériences au sein du groupe d’entraide (self help), d’entreprendre des démarches visant une prise en charge précoce du bégaiement. De susciter une prise de conscience nationale sur ce handicap par la sensibilisation et l’information des pouvoirs publics et de la population, mais aussi de mener des actions de sensibilisation, de plaidoyer et de lobbying en faveur des personnes bègues, auprès des parents, des jeunes enfants auprès des professionnels de la santé et de l’éducation et surtout auprès des pouvoirs publics.
Quid du regard de la société ?
Le bégaiement, affectant 1% de la population être présente une facette de notre société qui nécessite une compréhension et une sensibilisation accrues. Le regard porté sur les personnes vivant avec un handicap vocal peut varier. Malheureusement au Sénégal, certains individus peuvent réagir avec moquerie par manque de compréhension ou manque de considération. Ces réactions découlent souvent d’un manque d’éducation et d’une méconnaissance du bégaiement. Il est essentiel de sensibiliser le public sur le bégaiement, de promouvoir l’empathie et de lutter contre les préjugés car, nous sommes des individus talentueux et compétents, capables de contribuer de manière significative à la société. Nous méritons d’être traités avec respect et considération, tout comme n’importe quelle personne, en favorisant une compréhension plus profonde et en encourageant l’inclusion. Nous pouvons progressivement changer ces perceptions erronées et promouvoir un environnement bienveillant et respectueux.
En tant que président, comment avez-vous surmonté votre handicap, vu que bon nombre de vos pairs s’isolent ?
En tant que président, j’ai choisi de transformer mon handicap en un moteur de détermination et de persévérance. Dès le début, j’ai travaillé activement avec le soutien précieux de mes parents et de mes enseignants pour déconstruire les stigmates liés au bégaiement, malgré les railleries subies au sein de notre établissement. J’ai décidé de braver les moqueries en me positionnant devant mes camarades. J’ai toujours été convaincu que le bégaiement ne devait pas définir ma réussite. Chaque jour, je ne cesse d’encourager les personnes vivant avec un handicap vocal de sortir de leur zone de confort et à croire à leur compétence, indépendamment des obstacles. Je m’efforce d’être un modèle positif et inspirant, montrant que la persévérance et la détermination peuvent conduire à des accompagnements significatifs, peu importe les défis que la vie nous présente.
Comment se passe l’insertion dans le monde de l’emploi ?
L’insertion dans le monde de l’emploi pour les personnes vivant avec un handicap vocal est souvent parsemée de défis. Malheureusement, nous faisons face à des obstacles et à des préjugés lors des entretiens d’embauche, malgré nos compétences et qualifications. Cette situation est inacceptable, car le bégaiement ne devrait en aucun cas être un critère de jugement sur la compétence. La loi d’orientation sociale est claire à cet égard, stipulant que «le handicap ne doit pas être une base de discrimination pour l’accès à l’emploi». Il est impératif que les employeurs comprennent et appliquent cette loi, en favorisant une culture d’inclusion et en évaluant les candidats en fonction de leurs compétences professionnelles, indépendamment de tout handicap. C’est un combat collectif pour éradiquer la discrimination et permettre aux personnes vivant avec un handicap vocal de contribuer pleinement et efficacement à la société.
Comment jugez-vous la politique de prise en charge sanitaire du bégaiement ?
La prise en charge sanitaire est clairement insuffisante. L’accessibilité à des services d’orthophonie doit être améliorée et démocratisée car, actuellement de nombreux parents ne peuvent pas offrir ces séances à leurs enfants en raison de contraintes financières. Il est impératif de développer des programmes accessibles et abordables pour garantir une meilleure qualité de vie et d’expression.
Des spécialistes manquent pour la prise en charge du bégaiement, quelles sont les solutions existantes ou proposées pour améliorer vos conditions ?
Au Sénégal, nous ne comptons que 7 orthophonistes, face au nombre important de personnes bègues dont 160.000 qui sont indéniables. Pour pallier cette lacune, des solutions potentielles incluent la formation accrue d’orthophonistes, la création de centre de formation spécialisée, le recours à des thérapies en ligne et la collaboration des professionnels internationaux. De plus, je propose une sensibilisation nationale pour éduquer sur le bégaiement, encourageant ainsi une compréhension et un soutien accrus de la part de la société, afin de garantir des conditions améliorées pour nos frères et sœurs affectés par ce défi. Chaque fin du mois, nous organisons des séances d’entraide avec un orthophoniste pour donner plus d’espoir, en privilégiant la prise de parole en public.
Quels sont les moyens pour stopper le bégaiement ou de l’amoindrir ?
Pour améliorer ou réduire le bégaiement, des approches telles que la thérapie d’orthophonie, la gestion du stress, la pratique de technique de parole contrôlée demeurent des solutions. Le soutien social et l’utilisation de technologies d’assistance sont essentiels. L’intervention précoce, l’engagement familial et l’accès à des groupes de soutien jouent également un rôle crucial dans l’amélioration de la fluidité verbale.
Quels sont les facteurs de risque de ce handicap ?
Les facteurs de risque du bégaiement incluent des influences génétiques, l’apparition à un jeune âge, le stress et l’anxiété. Les troubles de développement du langage, des pressions sociales élevées, des déséquilibres neuromusculaires, ces éléments peuvent contribuer à la manipulation du bégaiement mais chaque individu peut être affecté différemment. Une évaluation professionnelle est essentielle pour comprendre et gérer ce trouble de manière appropriée.
A quelques jours de la célébration de votre journée. Quel le message que vous souhaitez partager ?
En cette période importante où nous célébrons la journée internationale de sensibilisation au bégaiement sous le thème “Tous différents, chacun son chemin” rappelons-nous que la véritable richesse de notre société réside dans cette diversité. Les personnes bègues vous montrent la force de la persévérance et de la résilience, malgré les défis auxquels nous sommes confrontés. Chaque année, nous mobilisons nos modestes ressources par le biais des cotisations de nos membres pour soutenir notre cause. Cependant, nous appelons fermement notre gouvernement et notre ministre de tutelle à étendre leur main, accorder une plus grande considération aux handicapés vocaux. Pas seulement un acte de compassion, mais un investissement dans un avenir inclusif et égalitaire pour tous. Unissons nos voix et nos actions pour briser de l’incompréhension, de l’indifférence et de l’exclusion.
LE NOUVEAU BUREAU EN SURSIS
Près d’une semaine après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale, suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale, les députés sont à nouveau convoqués en session ce jeudi 19 octobre
Près d’une semaine après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale, suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale, les députés sont à nouveau convoqués en session ce jeudi 19 octobre pour ratifier les listes des membres des Commissions permanentes. Cependant, la tenue de cette session intervient dans un contexte d’interrogation sur la légalité du nouveau bureau de l’Assemblée nationale installé le 14 octobre dernier. Ce, à cause du non-respect de la grille de répartition des postes d’une part ; et d’autre part de la participation de Oumar Youm et de Daouda Dia, nommés ministres dans le nouveau gouvernement lors l’élection de ce bureau en lieu et place de leurs remplaçants.
Les députés sont à nouveau convoqués en séance plénière ce jeudi 19 octobre 2023 à 16 heures. Cette rencontre qui intervient près de six jours après l’ouverture de la session ordinaire unique de l’année 2023-2024 de l’Assemblée nationale suivie d’élection des membres bureau de cette institution monocamérale sera consacrée à la ratification des listes des membres des Commissions permanentes selon un communiqué de presse de la Direction de la Communication de l’Assemblée nationale transmis à notre rédaction hier, mercredi 18 octobre. Cependant, à peine installé, la question de la légalité de ce nouveau bureau contrôlé majoritairement par le groupe parlementaire de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (Bby) se pose.
En effet, le samedi 14 octobre dernier, les députés de la coalition au pouvoir ont profité de la scission du principal groupe parlementaire de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) avec la démission de ce groupe des 14 députés de la plateforme Taxawu Sénégal pour s’accaparer, dans des conditions qui restent encore à déterminées, de trois postes occupés dans le bureau précédant par des députés issus de cette coalition d’opposition. Il s’agit entre autres d’un poste de vice-président, de deux Secrétaires élus et de l’adjoint au questeur.
Interpellé par Sud quotidien le lundi 16 octobre dernier sur cette question, l’ancien parlementaire et spécialiste du droit parlementaire, Alioune Souaré avait indiqué que les groupes parlementaires de l’opposition : Yewwi askan wi et Wallu s’étaient faits rouler dans la farine par leurs collègues de la majorité présidentielle. En effet, citant les dispositions de l’article 14 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale alinéa 2, il avaitindiqué que rien ne justifie que Benno se retrouve avec 5 vice-présidents, 4 secrétaires élus et 2 questeurs alors que son effectif de 83 députés de l’année dernière, n’a pas augmenté. Selon lui, c’est le groupe parlementaire de Wallu dont le nombre est passé de 24 l’année dernière, à 27 cette année, qui devait bénéficier du poste de vice-président perdu par Yewwi Askan Wi, à cause de la démission des députés de Taxawu Sénégal et non celui de Benno qui devait conserver ces 4 vice-présidents de l’année dernière.
«Pour savoir le nombre exact de vice-présidents dévolus au groupe parlementaire de la majorité Benno Bokk Yakaar(Bby), on divise l’effectif des 82 députés de ce groupe par 21 ce qui donne un résultat de 3,904 qui est ensuite arrondi suivant la règle de la plus forte moyenne prévue par l’article 14 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, alinéa 2. Ce qui devait donner un résultat final de 3+1 (plus forte moyenne) = 4 vice-présidents pour Bby», avait-il expliqué. Poursuivant son argumentaire, il avait toutefois précisé que ce changement causé par la démission des députés de Taxawu Sénégal ne devait pas influencer les autres postes.
Autrement dit, s’il n’y avait pas ce «coup de force» de la coalition au pouvoir, on devait avoir une Assemblée nationale dont la composition se présenterait comme suit : 4 vice-présidents, 3 Secrétaires élus, 1 questeur et 7 Commissions permanentes pour Benno ; le groupe parlementaire Yewwi allait se retrouver avec 2 vice-présidents, 2 Secrétaires élus, 1 adjoint questeur, 5 commissions ; et enfin, le groupe Wallu Sénégal allait s’adjuger 2 vice-présidents, 1 Secrétaire élu, 2 commissions.
Outre ce non-respect des grilles de répartition des postes, il y a également un autre vice constaté toujours lors de cette élection des membres du bureau de l’Assemblée nationale et qui pourrait causer de graves préjudices si toutefois, un groupe décide de l’attaquer auprès du Conseil constitutionnel. Il s’agit de la participation de l’ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakar, Oumar Youm et son collègue ancien questeur dans le bureau sortant, Daouda Dia à l’élection du nouveau bureau.
En effet, nommés respectivement ministre des Forces armées et ministre de l’Élevage et des productions animalières dans le nouveau gouvernement formé le 11 octobre dernier, les responsables du parti au pouvoir étaient sous le coup des dispositions de l’article 54 de la Constitution, des articles 109 à 118 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale et des articles LO 163 à LO 172 du Code électoral. Dans son premier alinéa, l’article 54 de la Constitution dispose que «la qualité de membre du gouvernement est incompatible avec un mandat parlementaire et toute activité professionnelle publique ou privée rémunérée». Pourtant, lors de cette ouverture de la session ordinaire unique de l’année2023-2024de l’Assemblée nationale suivie d’élection des membres bureau, Oumar Youm était non seulement présent dans l’hémicycle mais avait pris part à l’élection des membres du bureau.
Pire, absent sur les lieux, Daouda Dia qui avait officiellement pris fonctions la veille, le 13 octobre dernier, après une passation de service avec l’actuel Premier ministre qui assurait l’intérim, a, lui aussi, pris part au vote par procuration au grand dam de Ousmane Gueye et Bakary Camara leurs remplaçants respectifs.
Face à ces violations manifestes des dispositions de la Constitution, du règlement intérieur de l’Assemblée nationale et du Code, il faut dire que c’est le nouveau bureau de l’Assemblée nationale court un risque d’être dissolu.
LES INJONCTIONS DE MACKY SALL A SON GOUVERNEMENT
Le président de la République, Macky Sall, demande à son gouvernement de s’inscrire dans une logique de répondre aux préoccupations des populations
Le président de la République, Macky Sall, demande à son gouvernement de s’inscrire dans une logique de répondre aux préoccupations des populations. En Conseil des ministres hier, mercredi 18 octobre, le chef de l’Etat qui a rencontré, pour la première fois, le nouveau gouvernement Amadou Ba 2, formé la semaine dernière, a annoncé la reprise des Conseils des ministres délocalisés dès novembre.
Abordant la formation du nouveau gouvernement, en Conseil des ministres hier, mercredi 18 octobre, le chef de l’Etat a rappelé aux ministres l’esprit collectif qui doit les animer comme membres d’une institution au service de la République et de la politique de la nation, selon la feuille de route définie par l’Exécutif. Insistant sur le caractère collégial et solidaire du gouvernement, il a demandé aux ministres de travailler avec cohérence et méthode, de toujours rester une équipe solidaire, exemplaire et disponible autour du Premier ministre, afin de prendre en charge les aspirations, les besoins et préoccupations des populations.
A cet effet, signale le document, le chef de l’Etat, a rappelé que le gouvernement doit s’inscrire dans une dynamique d’anticipation, de continuité et d’efficacité, face aux exigences de notre société et aux défis d’un monde en perpétuelle mutation. Le président Macky Sall a aussi invité le Premier ministre et les ministres à cultiver la résilience, la proximité, l’humilité et l’écoute des populations, afin d’assurer l’exécution optimale des projets publics pour une société solidaire, bâtie sur le socle solide et les acquis durables du Plan sénégal émergent (Pse).
CONSEILS DES MINISTRES DÉLOCALISÉS DE KÉDOUGOU, KAOLACK, KAFFRINE ET FATICK, PRÉVUS EN NOVEMBRE 2023
Le président de la République a ainsi indique la nécessité de bien préparer la prochaine session budgétaire, mais également de renforcer la communication gouvernementale envers toutes les cibles. Le chef de l’Etat a, enfin, demande au Premier ministre d’assurer une maîtrise de l’agenda législatif et règlementaire ; de bien préparer les tournées économiques, les Conseils présidentiels et Conseils des ministres délocalisés dans les régions de Kédougou, Kaolack, Kaffrine et Fatick programmés au mois de novembre 2023. En Conseil des ministres, Macky Sall demande au gouvernement de poursuivre et d’intensifier l’exécution du Plan national de renforcement du dialogue social dans tous les secteurs d’activités, en intégrant particulièrement l’appui a la transformation du secteur informel. Le chef de l’Etat a, en outre, invite le gouvernement, en rapport avec le Haut Conseil du Dialogue Social, a accélérer, les mécanismes de revue périodique et de suivi permanent des accords et conventions collectives signés.
Il souhaite aussi l’actualisation de la Charte nationale du Dialogue Social, la mise en place des Comités dialogue social dans tous les secteurs, le processus de réforme consensuelle du Code du travail et du Code de sécurité sociale et la signature, dans les meilleurs délais, du deuxième Pacte de stabilité sociale et d’émergence économique. Le chef de l’Etat a, enfin, demande au Premier ministre d’examiner les voies et moyens du renforcement institutionnel du Haut Conseil du Dialogue Social.
POUR UNE ÉVALUATION OBJECTIVE DES COÛTS ET UNE TARIFICATION JUSTE ET ÉQUITABLE L’EAU, DE L’ÉLECTRICITÉ, DU TÉLÉPHONIE ET D’INTERNET
Sur un tout autre registre, le président Macky Sall demande au Premier ministre et au ministre de l’Eau et de l’Assainissement de veiller a l’accélération des différents projets d’accès a l’eau potable des populations et au suivi des performances des opérateurs privés dans le cadre de la réforme du service public de l’eau potable en milieu rural. Le Chef de l’Etat a, par ailleurs, indique au Premier ministre, la nécessité de veiller, avec les organes de régulation, a une évaluation objective des coûts et a une tarification juste et équitable des prestations liées aux services d’eau, d’électricité, de téléphonie et d’internet. S’agissant de la prise en charge des maladies chroniques et des réformes du système sanitaire, Macky Sall exige le bilan des réalisations en matière de sante, depuis 2012, et l’état des réformes indispensables, pour un système de sante résilient et performant.