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24 juin 2025
LA SANTE, UN GRAND CORPS MALADE
Le diagnostic fait par le directeur des Etablissements publics de Santé sur la situation des hôpitaux et autres structures est sans complaisance : mauvaise qualité de l’accueil, problèmes de comportement, performance et double emploi…
Le diagnostic fait par le directeur des Etablissements publics de Santé sur la situation des hôpitaux et autres structures est sans complaisance : mauvaise qualité de l’accueil, problèmes de comportement, performance et double emploi…
Les structures sanitaires au Sénégal souffrent des mêmes maux. Elles sont affectées par des problèmes liés à l’accueil et à l’orientation. Partout dans les centres hospitaliers ou les centres de santé, la rengaine est la même chez les patients. La majeure partie des agents publics qui s’activent dans le privé, sont tenus pour responsables de ce mauvais accueil tant décrié dans les structures sanitaires publiques. Pourquoi ? «Le constat est alarmant : 60 à 65 % des travailleurs dans les hôpitaux sont tous dans des structures privées ou détiennent d’une manière illégale, une structure privée, des cabinets paramédicaux ou d’autres sont associés à des structures privées en continuant à servir dans ces structures privées. Pire aujourd’hui, on fait même du commerce à travers la santé. C’est-à-dire on voit des professionnels de santé qui appellent leurs patients à les rejoindre dans ces structures privées», a diagnostiqué Dr Ousmane Dia, directeur des Etablissements publics de santé au ministère de la Santé et de l’action sociale. Il faisait une présentation sur «la problématique de l’accueil dans les structures de santé» à l’occasion de l’Université de l’hivernage du Sutsas.
D’après lui, ce sont des attitudes qui mettent les patients dans des conditions très difficiles. Il donne un exemple qui fait froid dans le dos : «Durant le comité de direction de l’Hôpital général Idrissa Pouye, une femme, qui a souffert du cancer pendant 4 à 6 ans, s’est retrouvée seule avec son petit frère de moins de 30 ans qui souffre aussi d’un cancer. Ils ont dépensé dans des structures privées 3 millions de francs. Aujourd’hui, ils n’ont plus les moyens de se prendre en charge par ces structures. Les soignants ont tout fait avec les moyens en leur possession, mais la maladie ne fait qu’empirer. On a fait tout ce qu’on pouvait, mais la maladie s’est aggravée.» Il ajoute : «Le jeune est maintenant chez lui, il ne peut rien faire, il ne peut pas bouger. Aujourd’hui, il vient chez nous pour qu’on puisse l’aider. Une secrétaire lui dit : «Je dois établir votre dossier, mais je n’ai pas de temps, donnez-moi votre numéro.» Je lui ai dit : «Vous laissez là votre numéro, dans 10 ans, on ne vous appelle pas.».»
La mauvaise qualité du service dans les structures de santé publique s’accompagne parfois dans certaines structures de la mauvaise qualité d’hygiène. «Je suis entré dans un hôpital ce matin (mercredi), mais on m’aurait donné un petit déjeuner, j’aurais refusé de le prendre parce que je sentais une odeur pestilentielle sortir des toilettes», dénonce le directeur des Etablissements publics de santé. «C’est une situation extrêmement pénible que nous vivons aujourd’hui dans nos hôpitaux», dit-il.
Aujourd’hui, le secteur ressemblerait à un grand corps malade. «Notre pays est confronté au double fardeau des maladies transmissibles et des maladies chroniques», souligne-t-il. Sans oublier de relever les difficultés qu’ils éprouvent pour faire face à la riposte. A l’en croire, «ces difficultés sont accentuées par les carences qui sont notées dans les structures publiques de santé» et les mauvais comportements qui affectent l’accueil dans les centres hospitaliers et les centres de santé du pays. «Lorsqu’on vous laisse seul, les mauvais comportements vont à l’encontre du service. L’utilisation abusive du téléphone par les praticiens. Parfois le peu de communication entre le praticien et le malade. Et les abus de toutes sortes auxquels nous sommes confrontés ne sont pas arrêtés. On a tendance à reléguer la qualité des services au second plan. Cela ne fait que causer la colère des agents médicaux. Personne n’est satisfait. Nous sommes confrontés à des comportements qui déteignent sur nous», dit le directeur des Etablissements de santé.
Une enquête faite avant les concertations et qui avait montré le déficit de communication dans certains centres hospitaliers atteste ce problème de la qualité de l’accueil.
«Avec 60% des enquêtés, on parle de la qualité. On dit que ce sont 55% qui sont satisfaits. Sur la question de la possibilité de revenir, ce sont 80% qui disent non et qu’ils préfèrent même aller dans une structure privée», révèle-t-il.
Questions sans réponses
Pour apporter des réponses à cette problématique, Dr Ousmane Dia se pose des questions : «Est-ce que l’accueil et la disponibilité des services sont assurés au niveau du service public ? Les horaires ne sont pas respectés. Le traitement des patients est-il satisfaisant ? La communication entre patient et médecin, entre supérieur et collaborateur est-elle bonne ? Les patients sont-ils satisfaits du service rendu par le personnel ? Quelle initiative pour changer la situation ? Toutes les initiatives mises en œuvre pour améliorer la qualité du service. Est-ce qu’elles ont fourni les résultats escomptés ? Est-ce que l’autorité est satisfaite du travail des employés ? Est-ce que la question de la qualité du service est une priorité au niveau du système de santé ? Plusieurs situations comme ça existent dans nos hôpitaux aujourd’hui.» En tout cas, la situation semble figée. «La plupart du temps, des études ont montré que les problèmes des malades, ce sont d’abord l’accueil et l’orientation. Les erreurs de diagnostic et de médicamentation, les problèmes de communication et surtout l’environnement du travail désorganisé où on ne peut rien escompter de bon de la part de nos prestataires au niveau des structures de santé. Cela induit un double problème de satisfaction des usagers», assure-t-il.
Pour le directeur des Etablissements publics de santé, «la solution c’est la qualité de l’accueil». Et c’est dans ce sens, informe-t-il, «que le ministère de la Santé a mis 14 directives qui devraient normalement permettre d’améliorer sensiblement la qualité du service».
En écho, Mme Bigué Ba Mbodji ne partage pas l’avis que les sages-femmes soient indexées. La présidente de l’Association des sages-femmes demande à ses collègues «de ne pas écouter ce que racontent les gens sur elles». «Mais, il faut faire focus sur votre travail et faire en sorte que chaque femme qui entre dans la maternité avec un enfant vivant dans son ventre puisse en ressortir avec un enfant vivant dans ses bras», conseille-t-elle.
Mballo Dia Thiam, Secrétaire général du Sutsas, a magnifié cette initiative de l’Université de l’hivernage. En dehors des batailles des défenses des intérêts matériels et moraux, ils ont le devoir, dit-il, «de contribuer, par des propositions pertinentes, au développement socio-sanitaire du pays». Cette Université de l’hivernage a été organisée par le Sutsas pour combler le gap de formation pour les agents qui n’ont pas bénéficié de recyclage après leurs études. Ce qui va leur permettre d’explorer d’autres horizons comme les zoonoses, l’accueil hospitalier…
LE DERBY GF- TFC, POUR LANCER LA SAISON
Trophée des champions ce samedi au stade Lat Dior (18h), Après cinq ans d’absence, le trophée des champions fait son retour ce samedi 21 octobre au stade Lat Dior de Thiés
En attendant le top départ du championnat de Ligue 1 qui sera donné le 28 octobre prochain, la saison 2023-2024 sera ouverte ce samedi 21 octobre avec le Trophée des Champions qui mettra aux prises au stade Lat Dior de Thiès, Génération Foot, l’équipe championne du Sénégal et Teungueth FC, vainqueur de la Coupe de la Ligue. Ce trophée qui lance le marathon fait son retour après une absence de cinq ans.
Après cinq ans d’absence, le trophée des champions fait son retour ce samedi 21 octobre au stade Lat Dior de Thiés. Il opposera l’équipe de Génération Foot, sacrée championne du Sénégal à Teungueth FC, vainqueur de la Coupe de Ligue. Ce duel permet non seulement aux deux formations d’étoffer leurs armoires à trophées, mais aussi de répéter les gammes en direction du championnat de Ligue 1 dont le coup d’envoi est prévu une semaine plus tard. Quelques mois après la clôture de la saison, il serait difficile de se lancer dans un pronostic. Après avoir terminé en trombe la saison écoulée, avec une succession de 10 victoires consécutives, les Grenats de Génération foot ont, en effet, connu beaucoup de changements. On le constate notamment sur leur effectif qui a connu beaucoup de départs. Mais aussi après l’amère défaite subie devant les Guinéens de Hafia et leur élimination précoce dès la phase des préliminaires de la Ligue Africaine.
Ce jeudi en Conférence de presse d’avant -match, Balla Djiba, entraîneur de Génération Foot a estimé que son équipe avait eu le temps de jouer plusieurs matchs amicaux qui lui ont permis d’évaluer le travail. «C’est vrai que c’est un derby que toutes les deux équipes veulent remporter, mais ça reste tout de même un match de préparation. Nous allons donc nous faire plaisir et faire plaisir aux supporters qui viendront au stade», avait-il promis. Après avoir donné des couleurs à sa saison avec son premier trophée de la Coupe de la Ligue décrochée aux dépens du Stade de Mbour, Teungueth FC compte enchaîner avec une nouvelle récompense. Ce qui serait un bon moyen d’engranger de la confiance et de lancer idéalement le prochain marathon du championnat. «L’équipe a l’état d’esprit d’une finaliste. Nous sommes à la fois euphoriques, concentrés et motivés à très bien jouer samedi. Le staff, la direction du club, les joueurs et les supporters sont tous conscients de l’importance de jouer une finale. Cette conscience collective qui nous anime, fait que le groupe est très motivé pour aller chercher ce trophée», a rassuré son entraîneur, Cheikh Guèye. Il faut rappeler que la dernière édition de la Coupe de la Ligue organisée en 2019 a été remportée par Diambars FC.
« JE ME SENS TRES A L'AISE DANS CETTE PHILOSOPHIE DE JEU »
Jacobs arrière gauche de l’As Monaco, Buteur puis passeur décisif avant la trêve internationale lors de la victoire contre Reims (1-3), le piston gauche sénégalais s’est présenté devant les médias pour évoquer sur le site de l’As Monaco, son actualité
Buteur puis passeur décisif avant la trêve internationale lors de la victoire contre Reims (1-3), le piston gauche sénégalais s’est présenté devant les médias pour évoquer sur le site de l’As Monaco, son actualité ainsi que la réception de Metz, à 48 heures de la rencontre.
Il avait logiquement été élu MVP du succès à Reims (1-3), avant de s’envoler pour rejoindre les Lions de la Teranga. Auteur de l’ouverture du score – pour son premier but sous les couleurs de l’AS Monaco -, et passeur décisif par la suite pour Wissam Ben Yedder, Ismail Jakobs avait ainsi brillé dans le couloir gauche des Rouge et Blanc à Auguste-Delaune. C’est donc pour évoquer sa forme du moment et le prochain rendez-vous contre Metz au Stade Louis-II (dimanche, 17h05), que le numéro 14 monégasque s’est présenté devant les médias. Extraits
SUR SON NOUVEAU STATUT
Tout d’abord je voudrais avoir une pensée pour Caio Henrique, qui vit forcément une situation très difficile. J’ai été très triste pour lui quand nous avons appris pour sa blessure. En ce qui me concerne, j’essaye de prendre ma chance et de répondre aux attentes sur le terrain. Je veux montrer ce que je suis capable de faire et je suis content de pouvoir jouer. J’ai vraiment à cœur de prouver qu’on peut me faire confiance. Ce genre de matchs vous donne beaucoup de confiance, que ce soit avant de partir en sélection ou pas d’ailleurs. Je suis très content de la prestation que j’ai pu livrée, mais pour être honnête je suis déjà tourné vers le rendez-vous de dimanche contre Metz. Ismail Jakobs A propos de son match à Reims
METZ, UN MATCH PIEGE ?
C’est une rencontre très compliquée qui nous attend dimanche, un vrai combat face à un promu, d’autant plus après cette trêve internationale où nous étions beaucoup à partir en sélection. Il faudra évidemment respecter les Messins, d’autant que nous avions eu du mal à enchaîner après les trêves l’an dernier. Nous devrons être concentrés et focus à 100% pour l’emporter.
SA PRESTATION A REIMS
Ce genre de matchs vous donne beaucoup de confiance, que ce soit avant de partir en sélection ou pas d’ailleurs. Je suis très content de la prestation que j’ai pu livrée, mais pour être honnête je suis déjà tourné vers le rendez-vous de dimanche contre Metz. Reims est déjà derrière moi. Je pense en tout cas que cela aide à bien jouer quand on a du rythme. Il est évident que c’est plus facile de jouer d’entrée, plutôt que d’être d’attaque directement quand on rentre pour les 20 dernières minutes d’un match. C’est vrai que je me sens bien dans ce rôle de piston sur l’aile, qui fait que je joue de manière plus offensive. C’est aussi le système de jeu qui veut ça, et je me sens à l’aise là-dedans. Le coach a une philosophie et une façon de jouer différentes de la saison dernière.
SON PREMIER BUT AVEC L’AS MONACO
Comme je l’ai dit, un but donne toujours beaucoup de confiance, et c’était important pour moi de débloquer mon compteur. Mais encore une fois dimanche personne ne pensera plus à ce but quand nous jouerons contre Metz. En revanche je donnerai tout pour refaire un très bon match. Il faut continuer à travailler ainsi.
SON PROFIL OFFENSIF
La position d’arrière gauche implique de savoir faire les deux, défendre et attaquer. Et c’est vrai que je me sens bien dans ce rôle de piston sur l’aile, qui fait que je joue de manière plus offensive. C’est aussi le système de jeu qui veut ça, et je me sens à l’aise là-dedans. Le coach a une philosophie et une façon de jouer différentes de la saison dernière. Cela me permet donc d’être décisif pour l’équipe, que ce soit en délivrant des passes décisives ou en marquant comme à Reims. C’est une grande fierté pour moi de représenter le Sénégal, et ce serait évidemment un rêve de disputer une compétition comme la Coupe d’Afrique des Nations. Je pense que nous avons une très bonne équipe, un très bon groupe cette année.
LE SENEGAL ET LA CAN
C’est une grande fierté pour moi de représenter le Sénégal, et ce serait évidemment un rêve de disputer une compétition comme la Coupe d’Afrique des Nations. Je pense que nous avons une très bonne équipe, un très bon groupe cette année. Donc j’espère vraiment que nous pourrons gagner à nouveau ce trophée, après la victoire en 2022.
DAKAR « ETOUFFE »
A l’image de plusieurs régions du monde, le Sénégal croule sous le poids de la canicule. Et en cette fin d’hivernage, Dakar étouffe, sous l’effet de la chaleur.
A l’image de plusieurs régions du monde, le Sénégal croule sous le poids de la canicule. Et en cette fin d’hivernage, Dakar étouffe, sous l’effet de la chaleur. Contrairement aux prévisions météorologiques, par exemple il faisait 33°C hier, jeudi 19 octobre 2023, à 15h00, dans la capitale, la température ressentie inquiète plus d’un. Un micro-trottoir.
15h sur l’avenue Bourguiba ! Rien ne bouge ou presque, les voitures semblent toutes fixées sur place, à cause d’un bouchon énorme. L’alerte météo reçue affichait «33° C, temps Ensoleillé» hier, jeudi 19 octobre 2023. Mais au fond de plus d’un Dakarois, la température ressentie est bien supérieure à cette prévision. Bref, il fait chaud, très chaud d’ailleurs à Dakar, la capitale sénégalaise. En ce mois d’octobre, un des plus chauds de l’année, des habitants soutiennent vivre des pics de chaleur jamais égalée, comparativement aux précédents.
Les effets du changement climatique, avec son cortège de dérèglement des températures entre autres, sont passé par là : chaque saison estivale (y compris chaque mois d’octobre), est réputée plus chaude que celle d’avant. Une canicule «exceptionnelle» qui inquiète la population de la ville. Surtout quand les embouteillages à Dakar viennent intensifier ce pic de chaleur ressenti de part et d’autre dans la ville.
Face à une telle situation inquiétante, chacun y va de ses astuces et stratégie pour atténuer ou affronter la canicule. Alors que certains préfèrent se rafraîchir à la plage qui refuse du monde, d’autres, déjà en déplacement ou bloqués dans la circulation ont dû recourir à des sachets d’eau, des crèmes glacées, dont les vendeurs se frottent les mains en cette période, pour se rafraîchir.
Tandis que d’autres choisissent tout bonnement de rester chez eux, sous l’air conditionné du climatiseur ou devant un ventilateur, pour éviter des bouffées de chaleur. C’est le cas d’Aissatou Diallo, retrouvée au seuil de sa maison, pressée d’y entrer. «Moi, je ne veux pas que la chaleur brûle mon teint. Je préfère rester à la maison, sous le climatiseur. Mais je ne sors pas, en général, à partir de 14h à 17h ; il fait extrêmement chaud ces temps-ci, je ne veux pas tomber malade», déclare-t-elle. La chaleur de cette année est particulière. Les rayons du soleil chauffent abondamment la terre et cela est ressenti par les jumeaux Traoré, croisés à la sortie de l’école Rahma, en compagnie de leur Mère transpirante, attendant une voiture. «Nous buvons beaucoup d’eau pour nous hydrater ; il fait chaud», nous raconte les petits jumeaux. La vague de chaleur a engendré une forte consommation d’électricité dans plusieurs secteurs. Alors que certains usent de trucs et astuces pour s’adapter à cette chaleur intense, d’autres en souffrent énormément, espérant une fin imminente avec l’hiver qui devrait s’annoncer dans quelques semaines, à Dakar.
UN MAL PRESQUE INSOLUBLE
L’immigration a toujours existé. Elle est aussi vieille que le monde. Toutefois, l’immigration dite irrégulière constatée ces dernières années semble prendre une ampleur de plus en plus inquiétante
L’immigration a toujours existé. Elle est aussi vieille que le monde. Toutefois, l’immigration dite irrégulière constatée ces dernières années semble prendre une ampleur de plus en plus inquiétante. Les diverses politiques mises en œuvre en plus de la réponse sécuritaire n’arrivent toujours pas à freiner l’hémorragie. Au contraire ! Ce, à cause des conditions de vie et/ou de survie qui ne concourent pas à retenir les jeunes africains. Entre modicité des salaires et cherté de la vie, ils peinent à tirer leur épingle du jeu. La seule solution qui s’offre à leurs yeux c’est d’affronter l’océan au péril de leur vie.
Une femme enceinte qui accouche en plein voyage à bord d’une embarcation de fortune en partance pour l’Espagne et les milliers de jeunes sénégalais arrivés en Europe cette année. Des images qui font froid dans au dos. Pourtant elles ne déchantent les candidats à l’immigration irrégulière, encore moins leurs parents qui mettent la main à poche pour envoyer leur progéniture vers des cieux supposés plus cléments. Au contraire ! Ils sont en permanence à la recherche des voies et moyens devant les permettre de quitter le Sénégal, la Gambie, la Guinée, le Nigeria, le Mali etc. Bref, le continent africain qui est pourtant considéré à tort ou à raison comme celui du 21ème siècle. D’ailleurs, en plus de l’Europe, de jeunes sénégalais ont aussi pris le chemin de l’immigration irrégulière aux Etats-Unis en passant par le Nicaragua. L’immigration irrégulière telle qu’elle se présente actuellement, est la preuve du désespoir qui ronge les jeunes.
EMPLOIS PRECAIRES ET SALAIRES DE MISERE
On parle souvent d’emplois créés pour empêcher les départs massifs, exemple du programme «Xeyu Ndawi Ni» au Sénégal. Mais, il faut reconnaitre que la plupart des postes à pourvoir ne permettent pas aux Sénégalais de s’en sortir financièrement. Ce, à cause des salaires de misères ne dépassant pas souvent 150.000 F CFA dans une ville (Dakar) réputée la plus chère d’Afrique voire du monde. Rares sont actuellement les Sénégalais qui parviennent à assurer convenablement leurs charges familiales. A la modicité des rémunérations, il faut ajouter l’inflation galopante. Les denrées de première consommation prennent l’ascenseur. Une hausse des prix que les nombreuses tentatives de l’Etat se sont pas parvenues à réguler. A cela s’ajoute la cherté de l’habitat, de l’explosion du prix de la location dans la capitale qui est hors de portée. La situation n’est guère plus reluisante dans les régions. Les zones côtières restent confrontées à la pêche illicite sans occulter la «sénégalisation» des bateaux étrangers qui empêche les pécheurs à faibles revenus de vivre de leur métier. La pêche est aussi touchée par l’installation des usines de farine de poissons et les découvertes pétrolières et gazières qui ont restreint l’accès à plusieurs zones de pêche. Cette ruée vers les pays occidentaux s’explique aussi par une perte de repères. L’élite politique ne donne plus espoir aux jeunes qui bravent tous les dangers à la recherche d’une vie meilleure en Occident.
FEMINISATION DE L’IMMIGRATION
Par ailleurs, on peut noter que ces dernières années, l’immigration irrégulière est marquée par une présence des femmes. La féminisation de la migration se confirme de plus en plus avec de nombreuses candidates au départ. Il y a aussi la forte présence des adolescents. Les récents chiffres de la migration montrent une présence des jeunes qui n’ont pas atteint l’âge de la majorité. Les pirogues qui arrivent en Espagne sont bondées le plus souvent des mineurs qui rêvent d’une vie meilleure. Un désarroi indescriptible qui confirme un mal presque insoluble.
« C’EST UNE VIOLATION DE L’ORDONNANCE PRISE PAR LE PRESIDENT DU TRIBUNAL DE ZIGUINCHOR»
Djibril Gningue, expert électoral, membre du Gradec et directeur de la plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections
« La Direction générale des élections (Dge) ne devrait plus avoir d’autres préoccupations que de procéder à la réinscription de Ousmane Sonko et de remettre à son mandataire les fiches de parrainage. Car, même en cas de recours de la partie adverse, il faut savoir qu’il n’est pas suspensif et que la décision du juge est donc exécutoire. Je rappelle que c’est sur la base de la saisine des avocats de Monsieur Ousmane Sonko que le tribunal d’instance de Ziguinchor « statuant publiquement, contradictoirement à l’égard des parties en matière électorale et en dernier ressort » a annulé la radiation du nom de Ousmane Sonko des listes électorales. Par ordonnance en date du 12 octobre 2023, ce même tribunal d’instance de Ziguinchor a ordonné sa réinscription par les services centraux du Ministère de l’intérieur sur la liste électorale de la commune de Ziguinchor ainsi que sur le fichier général des électeurs ». Cette décision a été notifiée à l’intéressé et au préfet de Ziguinchor « chargé de transmettre les décisions du président du tribunal d’instance à la commission administrative ou aux services centraux chargés du fichier général» conformément aux dispositions des articles R.41 et R.42 du code électoral. Donc, je trouve que l’interdiction d’accès du mandataire de Ousmane Sonko à la Dge est une violation pure et simple de l’ordonnance prise par le président du tribunal de Ziguinchor et donc elle constitue un acte inélégant et illégal attaquable devant les tribunaux ».
« LE MOTIF D’ABSENCE D’UNE DECISION DEFINITIVE DANS CETTE AFFAIRE INVOQUE PAR LA DGE NE TIENT PAS LA ROUTE»
« S’agissant du motif d’absence «d’une décision définitive dans cette affaire» invoqué par la Dge dans son communiqué rendu public hier, vendredi 20 octobre, à mon avis, il ne tient pas la route puisque le Code électoral dispose en son article L.47/4 que «les décisions de justice rendues et transmises à l’autorité compétente ou au service de gestion du fichier électoral seront immédiatement prises en compte et traitées dans le sens prescrit nonobstant la clôture de la période de révision». Il faudrait dire que ce refus de l’application de la décision du juge de Ziguinchor pourrait avoir un impact sur le processus électoral. Car, pour qu’il y ait un processus électoral intègre et crédible, il faudrait qu’il soit strictement conduit sur la base du respect de la loi électorale et des décisions de justice y afférentes. Sinon, il ne serait pas fiable et pourrait même à partir de ce moment être corrompu ce qui remettrait totalement en en cause la crédibilité du processus électoral et des élections elles-mêmes »
TIRS GROUPÉS SUR TANOR THIENDELLA SIDY FALL
Des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile élèvent la voix pour réclamer le départ de l’actuel Directeur général des élections, accusé d'entrave à l'exécution de la décision judiciaire ayant réintégré Sonko sur les listes électorales
Des acteurs politiques de l’opposition et de la société civile élèvent de plus en plus la voix pour réclamer le départ de l’actuel Directeur général des élections (Dge), Tanor Thiendella Sidy Fall. Cette demande fait suite au refus de ce dernier de recevoir le mandataire du candidat déclaré à la présidentiel du 25 février 2024 prochain, Ousmane Sonko en vue de l’exécution de la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor qui a ordonné sa réintégration dans le fichier électoral.
Le contrôleur général de police, Tanor Thiendella Sidy Fall, est-il en train de créer les conditions de sa mise à l’écart de l’organisation des élections à moins de 5 mois de cette échéance avec son refus d’appliquer la décision du président du tribunal d’instance de Ziguinchor concernant Ousmane Sonko ? Tout porte à le croire. En effet, depuis mercredi 18 octobre dernier, des acteurs politiques de l’opposition, de la société civile et aussi des observateurs de la scène politique élèvent de plus en plus la voix pour réclamer son départ de la Direction générale des élections (Dge). C’est le cas de la Conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) dont Ousmane Sonko est membre et qui constitue la deuxième force politique à l’Assemblée nationale avec 39 députés derrière la coalition au pouvoir (82 sièges). Dans un communiqué rendu public hier, vendredi 20 octobre, les leaders de Yaw ont dénoncé vigoureusement ce refus du Directeur général des élections de recevoir le mandataire de Sonko qui selon eux, montre « l’incapacité notoire du Ministre de l’Intérieur à organiser des élections justes, transparentes et inclusives ».
Sous ce rapport, ils ont ainsi appelé « tous les démocrates et les candidats à la candidature de l’opposition à faire bloc pour récuser Tanor Thiendella Sidy Fall » qui selon eux, «est manifestement partisan» et « à exiger, comme par le passé, l’organisation des prochaines élections par une personnalité neutre consensuelle». Abondant dans le même sens, l’ancien président de la Rencontre africaine des droits de l’homme, Alioune Tine par ailleurs, président fondateur d’Afrikajom center souligne qu’en «refusant d’appliquer une décision de justice», Tanor Thiendella Sidy Fall en tant directeur générale des élections, «s’est discrédité et devrait être limogé».
«Aujourd’hui, on a un régime qui ne fait aucune concession à l’opposition, on est dans un régime où l’administration fait plus allégeance au parti ou à la coalition au pouvoir qu’à la Constitution ou aux valeurs de la République et de la démocratie. C’est tout le sens des interdictions des manifestations de l’opposition et le refus du DGE de respecter la décision de justice », a-t-il dénoncé avant de lancer dans la foulée : . « Il faut nommer une personne indépendante chargée de l’organisation des élections. Car, en refusant d’appliquer une décision de justice, le DGE, s’est discrédité et devrait être limogé».
Prenant également position sur cette question, le directeur exécutif de la section sénégalaise d'Amnesty International, Seydi Gassama a déploré « l'instrumentalisation flagrante et sans limite de l'Etat et de ses institutions au profit du camp au pouvoir ». « Lorsque les décisions de justice sont défavorables aux opposants, surtout lorsqu'elles permettent de les écarter des compétitions électorales, elles sont appliquées avec célérité ; lorsqu'elles leur sont favorables, on a recours aux manœuvres dilatoires ou on ne les applique pas. L'instrumentalisation de l'Etat et de ses institutions au profit du camp au pouvoir est flagrante et ne connait plus de limite» a-t-il déploré avant de lancer : «L'Etat de droit est à genou. Il doit être relevé». Pour sa part, Abdoul Mbaye, président de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) souligne que « l’administration doit être républicaine et au service des usagers ». « Refuser de recevoir Ayib Daffé est l’aveu d’une injustice que l’on ne peut justifier. Ne pas respecter les décisions de justice, c’est faire de la politique politicienne et détruire l’image de l’Etat de droit », a-t-il martelé. Abondant dans le même sens, Thierno Bocoum, président du mouvement « Alliance générationnelle pour les intérêts de la République » (Agir) précise que la « Dge n’est pas une structure juridictionnelle, composée de juges de cassation ». « C’est une structure administrative qui doit se soumettre à la loi et notamment à l’application des décisions de justice. Que le candidat Ousmane Sonko soit rétabli dans ses droits au nom de la loi et de la séparation des pouvoirs », a-t-il dit.
Pour rappel, le Contrôleur général de police, Tanor Thiendella Sidy Fall était jusqu’ici décrit comme un « homme de sérail et de consensus, très à cheval sur les principes républicains ». Mais, depuis mercredi 18 octobre dernier, il est sous le feu de critiques aussi bien des acteurs politiques de l’opposition, de la société civile et aussi des observateurs de la scène politique à cause de ce bras de fer que livre sa direction avec le candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor autour des fiches de parrainage. Muni de la décision du juge de Ziguinchor qui a annulé la mesure de radiation de Sonko des listes électorales qui avait été prise par le ministère de l’intérieur, le député Ayib Daffé, mandataire du candidat Ousmane Sonko s’était rendu le mercredi 18 octobre à la Direction générale des élections accompagné d’un huissier pour récupérer les fiches de parrainage de son candidat.
Seulement, une fois sur les lieux, il a été éconduit. Retourné hier, vendredi 20 octobre encore à la Dge accompagné toujours d’un huissier de justice pour remettre la notification de la décision du tribunal d’instance de Ziguinchor ordonnant la réintégration du nom de son candidat et procéder à la récupération des fiches de parrainage, ils ont été encore une fois de plus bloqués à la porte de cette Direction comme lors de leur premier déplacement sans aucune explication. Face à cette situation, plusieurs personnalités politiques mais aussi de la société civile élèvent de plus en plus la voix pour critiquer l’attitude de l’actuel Directeur général des élections, le Contrôleur général de police Tanor Thiendella Sidy Fall. Promu à la tête de la Direction générale des élections en 2011 à la faveur de la création par le président Wade du ministère chargé des élections et de la nomination de son prédécesseur et ex patron Dr Cheikh Gueye à la tête dudit ministre, Tanor Thiendella Sidy Fall qui a occupé pendant 8 ans le poste de Directeur des opérations électorales (2003 à 2011) au sein de la Dge avait jusqu’ici la confiance des acteurs.