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24 juin 2025
JE NE SUIS PAS UN FRUSTRÉ
Mouhammad Boun Abdallah Dionne évoque sur sa décision de passer outre le choix de BBY pour la présidentielle. À l'en croire, l'élection présidentielle est une affaire personnelle. Il relève par ailleurs les insuffisances du PSE
Amadou Ba & Mamadou Mbakhé Ndiaye |
Publication 23/10/2023
L’annonce de sa candidature a surpris plus d’un tant l’ancien Premier ministre Mouhammad Boun Abdallah Dionne qui a dirigé le gouvernement du Sénégal de 2014 à 2019 était l’homme de
confiance du président Macky Sall. Mais dans cet entretien spécial accordé au groupe L’AS, l’ingénieur informatique est revenu sur sa décision de se présenter en passant outre le choix de BBY. Pour lui, une élection présidentielle est une affaire personnelle. Sans langue de bois, l’ex-chef du gouvernement se permet même de relever les insuffisances du PSE. De l’avis de celui qui refuse d’être taxé de «frustré», il faut passer d’un Sénégal des projets à un Sénégal des réformes.
Depuis quand l’idée de devenir président de la République a commencé à vous tarauder l’esprit ?
Je vais être très modeste par rapport à cette question. Notre ambition a été de servir notre pays et j’ai toujours servi mon pays depuis que j’ai terminé mes études à 23 ans comme ingénieur. J’ai eu à occuper différentes fonctions dans le secteur privé, dans le secteur public, dans la fonction publique internationale, à la BCEAO, à l’ONUDI et dans le gouvernement du Sénégal. C’est la réalité qui gouverne les comportements et c’est en forgeant qu’on devient forgeron. J’ai été Premier ministre du Sénégal pendant 5 ans et je pense avoir donné le maximum que je pouvais sous l’autorité du président de la République Macky Sall. Aujourd’hui, le contexte m’a amené à engager une réflexion de fond et c’est cette réflexion de fond qui, à la fin, m’a amené à présenter ma candidature à ce grand rendez-vous avec le peuple sénégalais le 25 février 2024.
D’aucuns disent que vous n’aviez pas d’ambition présidentielle et que c’est le Président Macky Sall qui vous a demandé et ajouté votre nom sur la liste des candidats de BBY. est-ce que c’est vrai ?
Le président de la République, une fois qu’il avait exprimé au peuple sénégalais son souhait de ne pas se présenter, il a au niveau de la coalition présidentielle identifié quelques personnalités et j’en faisais partie. Ces personnalités devaient participer à des entretiens et c’est à la suite de ces entretiens qu’on devait effectivement sélectionner le candidat de la majorité présidentielle. Mais on n’a pas besoin de permission pour être candidat à la présidence de la République. C’est une affaire personnelle entre quelqu’un et son peuple. Et c’est au nom de cette responsabilité individuelle que j’ai finalement pris la décision de me présenter. Et ce n’est pas la première fois que j’ai eu à conduire des listes nationales et j’ai conduit le gouvernement pendant plusieurs années. C’est au nom de cette expérience et au nom également de l’ambition et de la grande considération que nous avons pour le Sénégal que finalement je me présente. J’aurais pu prendre de nouvelles fonctions comme d’autres en ont décidé, je les respecte. Mais j’ai préféré l’intérêt général, j’ai préféré faire le choix du peuple.
Ce n’est pas parce que vous n’avez pas été choisi…
Ça ne me ressemble même pas. Vous savez, l’ambition c’est une bonne chose mais ce qui est important, ce n’est pas l’ambition. Ce qui est important, c’est la volonté qu’on a de servir. J’ai cette volonté, j’ai également tenu compte du contexte très criso-gène dans la sous-région, qui est aussi un contexte très menaçant au plan international, de l’expérience pour pouvoir conduire les destinées de notre peuple. Il y a eu beaucoup de défections après l’annonce du choix de Macky Sall. Mais là, votre candidature a surpris plus compte tenu de votre proximité avec le chef de l’État….
Mais pourquoi surprendre ?
Le Président, c’est le Président. Moi je m’appelle Mouhammad Boun Abdallah Dionne. Le président a décidé de ne pas être candidat. On lui a donné un mandat pour faire un choix, il a fait son choix.
Est-ce que tout le monde doit être d’accord avec ce choix ?
Moi je ne suis pas d’accord avec ce choix et je l’ai exprimé. Il parait qu’à quelques heures du choix, le Président vous avait donné des assurances par rapport à votre désignation.
Qu’en est-il ?
Jamais ! Le peuple sénégalais est souverain, c’est lui qui choisit le président de la République lors d’une élection. Je ne pense pas qu’une personnalité de ce niveau-là va engager des discussions de cette nature. Moi non plus je ne me vois pas en train de faire des deals. On ne m’a pas dit que j’allais être le futur candidat. Et comme le disait Abdoulaye Wade, le destin d’un dauphin, c’est d’échouer à la plage. Je m’en tiens là.
Vous auriez voulu être ce dauphin-là ?
Non, pas forcément. Qui vous le dit ? On m’a sélectionné. Si j’avais fini ma réflexion en ce temps-là, je me serais adressé au peuple sénégalais. C’est une affaire personnelle la présidence de la République. Ce n’est pas quelque chose qu’on négocie. C’est le seul poste auquel on n’accède pas par décret.
Êtes-vous en pourparlers avec d’autres «frustrés» de la mouvance présidentielle ?
Il faut qu’on se mette d’accord. Il n’y a pas de frustrés. Je ne suis pas un frustré, Aly Ngouille Ndiaye non plus, Mame Boye Diao n’est pas un frustré encore moins Abdoulaye Daouda Diallo. Nous sommes tous des amis y compris avec le Premier ministre actuel. On a partage les mêmes gouvernements. On a juste des problèmes de fond sur la conduite des affaires publiques. Moi en ce qui me concerne j’ai pris la décision d’y aller, d’autres aussi ont décidé d’y aller. Maintenant à la fin de la journée, comment les choses vont se déterminer ? tout dépendra de la réalité. Pour l’instant, nous sommes tous engages autour du parrainage. Ce que je leur souhaite, c’est qu’ils passent l’étape du parrainage. Là aussi, j’ai été clair pour dire que nous n’accepterons pas «Coumba Am Ndèye ak Coumba amoul Ndèye». Nous exigeons la transparence dans ce processus des parrainages. Et à la fin de la journée, si nous sommes tous candidats, nous pouvons bien entamer des négociations. Il y a des partis qui présentent cinq candidats à la candidature.
Au Sénégal pour gagner, il faut un appareil. est-ce que vous en avez un ?
Un appareil, oui. Mais la santé de l’appareil compte. Si vous avez un appareil qui est malade, vous ne pouvez pas gagner. Et bien sûr j’ai un appareil. Il y a quelques jours un chef de parti qui est dans la coalition « Dekal Diam » pour un Sénégal juste a été démis pour des raisons politiques. Il y a des sous coalitions y compris de BBY qui sont avec moi, il y a des partis politiques qui sont avec moi, il y a des mouvements nationaux qui sont avec moi. Il y a aussi des anciens ministres, des maires, des députés qui sont avec moi et c’est tout cet ensemble qui forme cette coalition.
Pourquoi concrètement vous n’avez pas soutenu le choix de BBY ?
Nous ne sommes pas de la même école de pensée. Il y a aussi une différence de comportements par rapport à la chose publique. Si j’accède à la magistrature suprême, je mettrai en urgence un gouvernement d’urgences nationales. Ces urgences, c’est d’abord l’emploi des jeunes. L’emploi des jeunes importe et urge. On doit pouvoir naître au Sénégal, grandir au Sénégal et avoir un métier et ne pas avoir comme unique porte de sortie les bateaux de la mort.
Pourtant, c’était au cœur de votre Plan Sénégal Emergent (PSE). Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Je vais revenir sur ça. Mais je disais que la première urgence, c’est l’emploi des jeunes. Et cet emploi des jeunes on l’aura lorsque les jeunes auront du métier. Qu’est-ce qui fait l’emploi dans ce pays, l’agriculture, la pêche, l’élevage, le commerce et l’artisanat. C’est pourquoi je dis que notre pays doit passer d’un Sénégal des projets à un Sénégal des réformes. Jusqu’à présent et c’est l’autre école, c’est la coopération internationale, c’est les projets. Chaque premier ministre qui passe va à Saint-Louis ou à Dagana pour en parler. C’est de petits projets. Certes les petits matins font les grands soirs comme disait Mao mais on doit dépasser ce Sénégal des projets et de la coopération internationale. Le PSE originel, c’était des projets phares et des réformes phares.
En tout cas, la phase de démarrage que j’ai eu à piloter de 2014 à 2019, l’accent était mis sur le rattrapage infrastructurel, c’est-à-dire les projets et ces projets ont été effectués avec grande satisfaction. Le gouvernement que je pilotais a mis en place le TER, le BRT. L’enjeu de la phase 2, c’était l’homme et tout l’homme et ça, c’étaient les centres de formation professionnelle qu’on devait construire. Ce programme, je l’ai écrit : il s’appelle « Ligueeyal Euleuk». Si on l’avait mis en application on ne parlerait plus de métier.
Vous avez été au cœur de la République en tant que Premier ministre. Pourquoi vous n’aviez pas appliqué tout ce que vous êtes en train de dire ?
Moi je l’ai mis en application. Moi j’ai fait le Job que je devais faire. Ça va être très difficile pour vous de vous départir du passif du PSe… Le PSE, c’est une philosophie, c’est une vision. C’est des principes de base et ces principes ont été déclinés, c’est la transformation structurelle de l’économie et on a dit qu’on veut cette fois-ci une croissance inclusive et solidaire. Et troisièmement, on a dit : dans un Etat de droit ; donc ce trépied, c’est le trépied de base pour développer le pays et on le croit. Mais est-ce que ça été fait dans la réalité. Pour la transformation structurelle, j’y ai mis l’accent pendant mes 5 ans en tant que Premier ministre. Mais l’impact social, ça reste. L’impact socioéconomique des politiques publiques sur le secteur privé national est à améliorer. Moi depuis trois ans je suis au balcon, je ne suis pas dans le gouvernement. C’est pourquoi j’ai dit : pas de continuité qui amène à figer les choses, qui amène à l’immobilisme. J’ai dit : il faut une progression qualitative et quantitative sur les politiques publiques.
Et pourtant vous incarnez plus la continuité que même l’actuel Premier ministre…
Moi je ne suis pas pour la continuité. Je veux des réformes. Moi je dis qu’il faut qu’on passe d’un Sénégal des projets à un Sénégal des réformes. Les réformes c’est du qualitatif, les projets c’est du quantitatif. Faire de l’assainissement, donner des bourses sociales, c’est bien. Donner du travail, c’est mieux.
Cette élection va se tenir dans un contexte de production des premiers barils du pétrole et du gaz. Avez-vous une vision claire par rapport à tous ces changements de paradigmes ?
Le Sénégal du pétrole et du gaz oui, mais combien on gagne dedans ? C’est à la hauteur de notre participation. C’est pourquoi j’ai toujours dit qu’il y a une mauvaise dette, c’est celle que l’on consomme. A côté de cette mauvaise dette, il existe de la bonne dette, c’est celle que l’on investit. Pas de manière brusque et désordonnée mais si je suis élu Président, je négocierai avec les entreprises d’exploitation qui existent dans la gestion des ressources naturelles. Nous devons discuter avec ces entreprises d’exploitation pour aller lever des ressources massivement et positionner le Sénégal comme des partenaires financiers. C’est comme ça que nous allons devenir un pays comme la Norvège qui est propriétaire de 60% de son gaz et de son pétrole. Et c’est au nom de cela qu’ils ont pu définir une répartition des revenus qui a réglé le problème de la fracture sociale. Par ailleurs, les jeunes sont majoritaires dans le pays.
Comment vous allez faire pour résoudre le chômage ?
Aujourd’hui, le monde est devenu global. Tout le monde connaît l’exigence que nous avons pour nous nourrir nous-mêmes. La covid-19 et la crise ukrainienne ont remis au goût du jour l’exigence de la souveraineté alimentaire. Mais cette souveraineté alimentaire, on ne va pas l’avoir avec 100 milliards sur un budget de 7000 milliards. Donc mettons les priorités là où elles doivent être. Diminuons le train de vie de l’Etat, c’est comme ça qu’on aura le Sénégal inclusif et solidaire. Le Sénégal des réformes à la place du Sénégal des projets.
Pourquoi vous voulez remettre en question les modes de coopération du Sénégal avec les institutions internationales et les autres partenaires ?
Je ne remets pas en cause la coopération, je veux qu’on aille en coopération avec les intérêts du Sénégal en bandoulière mais pas avec les intérêts de ceux qui en profitent. Il faut qu’on ait une coopération mais qui s’insère dans un Sénégal des réformes et non l’inverse.
Vous allez parler aussi avec une jeunesse sénégalaise qui a montré toute son aversion vis-à-vis des pays occidentaux et qui exige beaucoup plus de souveraineté. est-ce que vous avez pris cela en compte ?
Cette génération parle au Sénégal, elle ne parle pas à l’étranger. Il faut réconcilier la République avec sa jeunesse. Quand je dis «Daal Diam», c’est la paix mais pour avoir la paix, il faut un Sénégal juste. Je vais faire des réformes qui vont permettre à cette jeunesse d’être partie prenante du développement qui est en train d’être mis en place et qui va en bénéficier esse. Il faut un Sénégal juste où la fracture sociétale diminue, pas un Sénégal dont la richesse est captée par quelques milliardaires privés et publics.
Comment avez-vous vécu les dernières émeutes ?
Difficilement. Et moi je travaillerai pour que ces genres de situation ne puissent même pas arriver. Mais ça demande des efforts de la part de tout le monde. La justice aussi a été décriée ces dernières années.
Êtes-vous d’accord avec ces critiques et quelles sont les réformes que vous allez apporter ?
La première réforme, ce sont les procédures. Comment quelqu’un peut être en prison plusieurs années sans être jugé ? Les mandats de dépôt doivent être une exception. L’homme, sa place n’est pas en prison. Il faut une justice juste ; en toute chose, il faut de l’équilibre. et la politisation de la justice… Moi je n’irais pas jusque-là. Je respecte l’Etat. Je respecte la fonction publique de mon pays. Je respecte les institutions. La justice sénégalaise, je pense, travaille bien avec des moyens qu’il faut renforcer, avec des mécanismes de dialogue qu’il faut mettre davantage en place.
Faites-vous un clin d’œil à l’opposition ?
Moi je parle au peuple sénégalais. Je parle au peuple sénégalais qui comprend qu’il nous faut régler quelques grandes urgences nationales.
Est-ce que le peuple est content quand on se réveille le matin et qu’en écoutant les informations, on voit une dame qui accouche en mer ?
Est-ce que nous sommes fiers de ça. Moi je ne suis pas fier de ça. Il est temps de prendre en charge les urgences nationales.
UNE SAISIE RECORD DE 146 000 LITRES PAR LA DOUANE
La Subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur a mis la main sur un autre liquide précieux. Après avoir pris en filature plusieurs camions-citernes, elle a pu saisir 40 000 litres de carburant qui étaient en cours de transvasement à Diass
La Subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur a mis la main sur un autre liquide précieux. Après avoir pris en filature plusieurs camions-citernes, elle a pu saisir « 40 000 litres de carburant qui étaient en cours de transvasement dans des bidons de 20 litres saisis à Diass ; un déversement frauduleux de 40 000 litres de gasoil déjoué à Potou, dans la zone portuaire et 30 000 litres de fuel en provenance de Sangalkam, sans aucun papier de transport intercepté à Nguekhokh ».
Le communiqué de la Douane indique que quelques semaines auparavant 36 000 litres de fuel achetés sur le marché noir à Sandiara ont été saisis. Ce qui fait un total de 146 000 litres la quantité totale des saisies opérées. Plusieurs individus ont été arrêtés au cours de ces différentes opérations.
TOURNÉE COMIQUE
On est où là ! Cette interjection ivoirienne qui a fait l’objet d’une série colle bien à ce qui se passe dans ce pays. Un Pm en « tournée économique » qui, debout sur sa décapotable, galvanise ses troupes et appelle à une élection au premier tour…
On est où là ! Cette interjection ivoirienne qui a fait l’objet d’une série colle bien à ce qui se passe dans ce pays. Un Pm en « tournée économique » qui, debout sur sa décapotable, galvanise ses troupes et appelle à une élection au premier tour… C’est économique oui ! Mais surtout une tournée comique. Et après, ceux qui ont retiré leurs fiches de parrainage et qui sont en campagne ne peuvent pas aller à la rencontre des Sénégalais ! Jaay doole baakhoul. Il faut remettre le tube, You ! Lui aussi a retiré ses fiches non ? L’autre moom va attendre la décision suprême.
LA RÉOUVERTURE DE L'UCAD N'EST PAS À L'ORDRE DU JOUR
Si les autorités académiques expliquent la non-effectivité de la réouverture du campus par les saccages de certaines infrastructures de l’université, cet argument ne semble pas convaincre le Saes
Préalablement à toute réouverture, le Coud doit «prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants». Telles sont, entre autres, les conditions fixées par le Conseil d’administration du Coud pour la réouverture de l’Ucad.
La reprise des cours en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) risque d’être compliquée. Alors que les autorités académiques avaient annoncé la réouverture du campus pédagogique pour le mois de novembre, le Conseil d’administration du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), qui s’est réuni vendredi dernier, a dans sa majorité «demandé à la Direction du Coud, préalablement à toute réouverture, de prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants, mettre en œuvre toute action nécessaire pour assurer la paix sociale au sein des campus sociaux de l’Ucad». Dans le même document, la Direction du «Coud est appelé à donner suite à cette délibération de son Conseil d’administration». Il s’agirait même d’une attente qui devrait durer 60 jours.
Il faut rappeler que l’Ucad, qui a subi la furie des manifestants suite à la condamnation du leader du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire Sweet Beauté, est fermée depuis le mois de juin. Pour les étudiants, il est impensable de rouvrir le campus pédagogique sans le campus social. Le Collectif des amicales de l’université réclame ainsi la réouverture des campus social et pédagogique pour que les étudiants puissent travailler dans de bonnes conditions.
Si les autorités académiques expliquent la non-effectivité de la réouverture du campus par les saccages de certaines infrastructures de l’université, cet argument ne semble pas convaincre le Saes. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), lors de sa conférence de presse tenue le 12 octobre dernier, avait déploré le fait que «tous les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour un retour à un calendrier académique normal ont été anéantis par les fermetures intempestives et continues des universités publiques au gré du calendrier électoral». Dans la même veine, le Secrétaire général dudit syndicat avait réclamé la réouverture immédiate de toutes les universités, tout en soutenant qu’à l’Ucad, «les enseignants sont prêts pour la reprise et l’essentiel des facultés sont à même de reprendre». Le campus social sera-t-il aux normes dans quelques jours pour accompagner le démarrage des cours en présentiel ? C’est la grande question.
MULTIPLE PHOTOS
ARTISTE CREE DES ŒUVRES DONT LE SOUBASSEMENT EST DIVIN
C’est un géant aux mains géniales, aux pieds solides et à l’esprit magistral qui nous accueille dans son atelier au Village des arts de Dakar. Cet homme au regard vif, coiffé de son bonnet et de canne naine fétiche, s’impose sans trop en décider
C’est un géant aux mains géniales, aux pieds solides et à l’esprit magistral qui nous accueille dans son atelier au Village des arts de Dakar. Cet homme au regard vif, coiffé de son bonnet et de canne naine fétiche, s’impose sans trop en décider tel un gourou des univers plastiques. Du haut de ses 50 ans de carrière, qu’il fête (ou qu’on lui fête plutôt) en grande pompe cette année, Zulu Mbaye se dit tout de même encore dans sa quête artistique. « Poète des formes et des couleurs » selon Moussa Sène Absa, « magnifique artiste au bleu inimitable » d’après Abdoulaye Diallo Le berger de l’île de Ngor, préfère encore son « jeu » au « je ». Toutefois, les deux s’entêtent à se confondre. Le maître plasticien nous entretient des pulsations de ses 69 ans d’art, pardon, de ses 50 ans d’art.
Quand Mouhamadou Mbaye a-t-il senti devenir Zulu Mbaye ?
J’ai signé Mouhamadou Mbaye durant les dix premières années de ma carrière, autant sur mes tableaux que les tapisseries. Il faut savoir que j’ai fait une cinquantaine de tapisseries avec les Msad (Manufactures sénégalaises des arts décoratifs) de Thiès. À un moment, je revendiquais sans fard ma négro-africanité et je cherchais un nom qui collait mieux à mon identité plastique. Ensuite, je me suis dit que je suis musulman et non arabe, et que mon exercice était loin de la religion. C’était d’abord Mouham-ou Mbaye Zulu, ensuite Mouham Zulu que je trouvais encore long, avant de choisir définitivement Zulu Mbaye, en 1981. Le nom s’est aussitôt révélé plus marketing, plus marquant, plus incisif et plus original.
42 ans après, vous continuez de penser que votre identité plastique se distingue de celle musulmane ?
Oui. Je conçois que ce sont deux religions différentes. On a tendance à penser religions révélées, mais notre animisme est bien une religion. Je ne colle pas cette identité animiste à ma peinture, elle est totalement ma peinture. Elle est d’aspect, de philosophie et de pensée animistes. Mon art renvoie toujours à tous ces symboles.
Il s’agit là de l’animisme non dans son sens païen, mais plutôt de celui qui définit l’âme spirituelle de l’Africain…
Tout simplement ! Le paganisme est un culte, mais l’animisme est une spiritualité. Voyez nos célébrations cultuelles, nos rapports à la nature, etc. Nous confondons même instinctivement nos confessions religieuses et cette spiritualité animiste au quotidien. Moi, je choisis de ne pas m’en cacher. Mon histoire, ma culture, ma géographie, tout est animiste. Nous avons été autre chose avant l’avènement de l’islam, que je revendique également.
Dix ans avant d’avoir une signature définitive, vous cherchiez une identité artistique ou vous confirmiez votre affirmation ?
Le changement n’a pas concerné ma peinture. Je continuais et continue aujourd’hui de faire ce que signait Mouhamadou Mbaye.
Qu’entendez-vous nous dire quand vous affirmez que vous peignez « sur le modèle de Dieu » ?
L’artiste crée des œuvres dont le soubassement est divin. Je ne suis pas un plasticien abstrait, mais ma peinture puise dans mon imaginaire coloré et la nature. Ce sont les créations de Dieu qui sont nos modèles. Quelque artiste qu’on puisse être, on ne peut jamais créer ce que Dieu n’ait déjà créé. On « crée » à l’image de Dieu.
Quel environnement de votre enfance a vraiment modelé ou impacté votre âme d’artiste ?
Beaucoup pensent que je suis né à Thiès. Mais je suis né dans le village de Ndiakhaté, en 1954. Mon père était un tidiane, homonyme de Seydi El Hadj Malick Sy. C’est le khalife Serigne Babacar Sy qui l’a élevé au rang de moukhaddam et on me raconte qu’il appelait mon père « goorgi ». Quand les villages environnants ont voulu un exégète du Coran, Khalifa Babacar Sy y a envoyé mon père et c’est ainsi qu’il s’est installé à Ndiakhaté. La confusion est intervenue parce que j’ai habité Thiès après l’école élémentaire de Lam-Lam. Mon père était déjà mort et j’ai rejoint ma mère à Thiès. C’est intéressant parce que je me rends compte que ma première relation avec la nature, c’est véritablement à Ndiakhaté. Je reviens en images sur ces premiers épisodes de ma vie dans « Zulu l’Africain ». Dans ce film, je vais me ressourcer et interroger les baobabs qui m’ont vu naître. C’est là-bas que tout a commencé. C’est là que j’ai gardé des moutons, habité la nature, eu ma première enfance, où j’ai eu mon premier cheval hérité de mon homonyme et oncle qui m’a élevé à la suite de mon père décédé quand j’avais 4 ans. Tout est assurément parti de Ndiakhaté. J’y étais jusqu’à mes 12 ans. Cet environnement a forgé mes premiers pas, mes premiers regards et mes premiers sentiments d’homme.
Vous célébrez l’Afrique par votre art, votre style et votre nom d’artiste. Aujourd’hui, que « L’Afrique célèbre Zulu », n’est-ce pas un sacre ?
Être célébré par ses pairs africains est génial. Il y aurait pu y avoir des Occidentaux et des Asiatiques, parce que je suis un artiste international. Mais je reste cramponné à ce caractère africain. Il faut aussi savoir que le Maroc a besoin d’affirmer son soft power culturel. Que ça se passe au Sénégal est une heureuse situation parce que, jusqu’au début des années 2000, notre pays était le fer de lance du mouvement artistique africain. Ce n’est pas pour rien que nous accueillons la Biennale de l’art africain contemporain à Dakar et qu’on a le Village des arts. C’est une belle rencontre de symboliques dont je suis le simple prétexte. « L’Afrique célèbre Zulu », c’est très beau, mais je précise que le monde est invité.
Dans votre vocabulaire pictural, vous explorez beaucoup l’imaginaire africain, tout en provoquant un renouveau permanent. Comment vous réussissez cette alchimie ?
L’art est telle une université où on va découvrir des choses. Il faut d’abord dire que je suis très Égyptien. Nous avons une civilisation de 5 000 ans née en Égypte que nous avons peuplée à cette période. Cette âme égyptienne nous est restée et ma peinture prend ses racines et ses formes dans cette civilisation négro-pharaonique. Il suffit de voir mes œuvres pour constater ces influences. Je crois à la réincarnation. Je me dis quelquefois que j’ai dû vivre auparavant en Égypte et que ma mémoire a enregistré des souvenirs qu’elle restitue dans mon art. J’ai rencontré l’écrivaine et égyptologue Gallinca, en 1985, qui m’a dit que je verrais l’épine dorsale des hiéroglyphes égyptiens si j’élaguais les motifs décoratifs de mes œuvres. Elle comparait mes œuvres avec des images de l’Égypte ancienne qu’elle m’a montrées. J’ai remarqué que mes peintures y ressemblaient au ¾. J’en ai eu une conscience éclairée qui n’est pas vaine et qu’une vie antérieure expliquerait. Ce sont mes réminiscences.
50 ans d’activités plastiques, avec des messages à travers vos œuvres. Ne pensez-vous pas avoir quelque part influencé la génération qui a aujourd’hui un discours marqué panafricanisme et kémitisme ?
Je ne saurai dire si j’ai eu une influence, mais je suis sûr que ces gens parlent de moi. C’est un propos que j’ai toujours porté et dit. C’est un mouvement que je suis depuis mes débuts, sur le plan physique et intellectuel. C’est beaucoup plus profond pour moi. C’est toute une existence que je résume dans la peinture. Je fais partie aussi de l’École de Dakar qui continue d’influencer l’art. Beaucoup ont écrit dans des catalogues que ce qui s’est fait entre 1960 et 1980 est une illustration de la poésie de la négritude de Senghor. C’est faux ! Quand deux artistes vivent dans le même espace avec la même histoire et la même culture, si on ne voit pas d’affinités dans leurs œuvres, l’un d’eux a forcément dévié du bon chemin. Senghor était inspiré de la cosmogonie négro-africaine, et nous de l’École de Dakar avions les mêmes influences. Mais j’ai eu un supplément après ma rencontre avec Gallinca.
La peinture, comme tout art, est comme une promenade sur un chemin sans fin. Tu marches étape par étape, sans rupture, voire sans altération. On voit encore dans mes œuvres des couleurs et des formes bien connues de l’École de Dakar, mais que j’utilise de moins en moins parce que j’ai dépassé ce problème de négritude. Aujourd’hui, c’est l’Homme qui m’intéresse. L’Homme qui n’a ni couleur ni culture ni d’histoire. Qu’allait peindre Adam, le tout premier homme, si on lui avait donné des pinceaux et des couleurs juste après sa création ? Quand je peins aujourd’hui, j’essaie de pénétrer l’esprit de cet homme originel et dépouillé d’appartenances. J’avoue, c’est impossible de s’en détacher totalement. Mais je rends son pourcentage le plus infime possible. C’est là que je sens une forme d’universalité dans ma quête picturale. Quand j’ai commencé avec ce que j’appelais « signes » à l’époque, que l’Égyptienne Gallinca a apparenté aux hiéroglyphes, ça a fait tache d’huile au Sénégal. J’avais beaucoup influencé la peinture de cette période. C’est ma fierté. Il y a bien des raisons pour que je sois sorti du lot. L’une d’entre elles est que j’ai influencé beaucoup de peintres de ma génération.
Quel impact a eu sur vous Pierre André Lods quand vous le rencontriez en 1970 dans son atelier de Médina ?
Je suis ensuite venu à Dakar pour faire de la comptabilité après avoir arrêté mes études en classe de 4e au collège. Mon tuteur m’a proposé d’intégrer les armées ou d’étudier la comptabilité, car il était hors de question que je reste désœuvré. Au Lycée Malick Sy de Thiès, j’avais un professeur de latin qui remarquait mes dessins copiés des Aventures de Zembla notamment. Je croise ce professeur un jour dans les rues de Dakar-Plateau et il me les rappelle. Il m’a demandé de le rejoindre à une invitation dans un atelier, le jeudi suivant. C’était l’atelier de Pierre Lods, à la Médina. C’était le déclic. Et le conseil qu’il m’a donné après avoir vu mes dessins, qui est le conseil le plus précieux qui m’ait été donné, c’est de ne pas entrer à l’École des Beaux-arts. Je crois fermement que je n’aurais jamais été Zulu Mbaye si j’avais suivi la formation académique. On n’apprend pas à quelqu’un d’être artiste, on le conseille. C’est ce conseil qui a explosé ma liberté et m’a mené à ma signature.
Lods a révélé aux Africains leur véritable identité picturale. Il a été d’abord professeur à Poto-Poto au Congo, où il était venu en missionnaire en 1945. Le peintre fabuleux qu’il était y a construit une grande maison qui était un lieu de rencontres d’artistes. C’est ainsi qu’il a créé l’École des peintres de Poto-Poto, en 1951. Ensuite, en 1958, Senghor, qui a senti les indépendances, a fait un périple et a visité cette école. Comme il avait le projet du Festival mondial des arts nègres, il a créé l’École des Beaux-arts. Il a ainsi invité Lods au Sénégal, qui n’était donc pas un coopérant. À deux, ils ont encouragé, encadré et accompagné les artistes. Lods, à l’École des arts, sélectionnait les artistes qui avaient plus de talent. Parallèlement à son enseignement à l’École des arts, il avait ouvert ce fameux lieu appelé les Ateliers libres de Pierre Lods.
Quelle signification donnez-vous à l’École de Dakar, et quelle est son influence sur la dynamique picturale du moment ?
Elle est la base de ce qui se fait aujourd’hui. Jusqu’aujourd’hui, quand il y a une sélection nationale, 75% des œuvres choisies sont signées des artistes de cette école. Une école ne meurt jamais. Le problème, ce sont les gens et leur complexe qui ne veulent pas parler d’art africain. Moi, je revendique l’art africain. On parle d’art d’autres pays ou régions du monde, pourquoi ne pas parler du nôtre ? Les artistes africains, et pas que sénégalais, ont comme une haine d’eux-mêmes et de leur héritage. Ils foulent au pied leurs identités fondamentales pour paraître au goût du jour et à l’air du temps. C’est d’ailleurs dommage qu’on crée des modes artistiques. L’art est une permanence qui évolue en s’affinant et en se prolongeant, mais aucun complexe ne doit ruiner notre progrès artistique et culturel. Je me demande si nous n’avons pas peur de nous-mêmes, de ce que nous sommes essentiellement. J’aime citer Tahar Ben Jalloun qui dit dans « Moha le fou, Moha le sage » ceci : « Autrefois, c’étaient les Occidentaux qui nous déshabillaient. Maintenant, c’est nous qui ôtons nos haillons et les jetons dans les fosses de la honte ». Nous avons honte de nous. Nous refoulons cette « négrité » en nous par complexe, et certains dits artistes n’y échappent. Il faut sublimer nos legs. Il ne faut pas altérer l’École de Dakar, mais le garder et dépasser. Comment ? En digérant son propos et lui apporter une touche nouvelle, en l’ouvrant à ce monde qui se rétrécit et a beaucoup à donner. Si on écrase ce qu’on est, on ne contribue pas à façonner un nouveau monde.
Est-ce parce que vous avez réussi la digestion des messages de vos identités et les alertes du temps que vous vous distinguez en maître aujourd’hui ?
Mieux, c’est cela qui m’a formé alors que j’aurais pu être déraciné après avoir vécu vingt ans en Europe. C’est pourquoi cette vie ailleurs n’a jamais pu m’influencer. J’ai toujours refusé d’être autre chose que ce que je suis. Partout, je revendique mon identité, car j’ai compris sa valeur et sa charge au point d’y puiser l’énergie pour vivre. Le choix de mon nom Zulu le dit. Ce n’est pas en référence à Chaka Zulu, mais en hommage à tout le peuple zulu et leur histoire. Ce séjour en Europe n’a pas pu pervertir mon art, car ce qui peint en moi est en moi. Il m’habite. C’est le levier et l’énergie qui me poussent à porter mon art et à me porter moi-même.
Vous êtes parmi les artistes visuels qui travaillent le mieux les deux extrêmes : l’aisance matérielle comme mentale, et le dénuement total…
Car je suis un Baye Fall de confession, avec toute sa philosophie. Cette doctrine colle mieux à ma personnalité humaine et artistique. Je trouve aussi que les Baye Fall sont les premiers musulmans. Dieu aime les gens qui se rapprochent de Lui. C’est aussi une forme. On dit qu’il y a moins de grains de sable sur terre que de voies que Dieu peut tracer comme religions. L’ordre Baye Fall est un comportement. Il me suffit, il me donne une aisance spirituelle et morale qui se prolonge dans ce que vous décrivez.
Cette voie propice à la méditation ne fait-elle pas que vous soyez un féru de la recherche plastique ?
J’ai fait de l’art ma vie. J’estime n’avoir rien fait d’autre de mes 69 ans. Je ne sais faire rien d’autre que peindre. Je ne sais même pas quoi faire d’un marteau et d’un clou. Alors oui. Je pense d’ailleurs qu’une seule vie ne suffit pas pour effectuer tout ce que je veux faire avec mon art. Au-delà des recherches, j’ai consacré toute ma vie et mon identité à l’art.
Comment encadrez-vous votre inspiration dans la petite surface d’une toile ?
Il faut d’abord trouver ce qu’est une inspiration, je crois. On confond souvent inspiration et imagination. L’imagination est quand vous vous dites que vous voulez peindre un arbre ou un chat qui dort. L’inspiration est l’acte, et elle est de source divine. Ce n’est pas une simple cuisine de l’esprit. Quand l’inspiration se révèle à vous, vous n’êtes pas conscient pour décrypter la situation. Vous ne sentez plus que vous êtes Zulu Mbaye avec un pinceau sur la main. Où est-ce que vous étiez en ce moment ? Je ne le sais pas, mais je sais que les chefs-d’œuvre sortent souvent de ce voyage. Je sens juste une force supérieure qui m’habite et impose ses formes et ses couleurs. C’est cette force qui délimite les œuvres.
Votre plus grande satisfaction durant ces 50 ans ?
Être peintre. Je ne pense pas que j’aurais connu la même béatitude avec un autre métier.
Votre plus grande épreuve ?
Essayer quelque chose que je ne réussis pas. Ça fait mal, ça prouve heureusement que l’homme n’est que peu de chose. Ça te ramène à ton état véritable de simple créature, et que le seul créateur demeure Dieu.
Quid de Nietti Gouy ?
Je suis rentré de mon premier séjour en France pour participer à la Biennale de Dakar de 1992. Un jour, je rencontre un Français fabuleux qui m’achète un tableau et me demande où se trouve mon atelier. Je lui dis que je ne suis pas encore installé parce que je reviens d’un long périple. Il m’a proposé de m’acheter un tableau par mois, pour avoir un fonds. Je vendais à l’époque mes tableaux à pas moins de 750.000 FCfa. J’ai trouvé une maison au Almadies à côté de chez Youssou Ndour. À l’époque, c’était encore en friche. La maison a vite pris une allure internationale, avec la visite et le séjour de plusieurs artistes internationaux. Des artistes sénégalais venaient aussi habiter et peindre avec moi. C’est ainsi que j’ai mis en place Nietti Gouy (les Trois baobabs). Le nom vient des trois baobabs au seuil de la maison. Cette maison a accueilli le tout premier Off du Dak’art. Ça m’avait valu le surnom de « Père du Off » par la presse culturelle. Ce n’était pas en vrai un Off, mais plutôt un boycott de la Biennale. L’État du Sénégal avait voulu ghettoïser l’art sénégalais à travers la Biennale et il l’a réussi aujourd’hui. J’avais dit mon refus et ça s’est manifesté avec ce premier Off. J’avais intitulé cette exposition « Amour interdit », considérant qu’on nous interdisait de faire notre amour entre artistes. L’art est ouvert. Nous étions invités partout et ne pouvions accepter qu’on exclut des confrères d’autres continents. S’enfermer entre artistes africains ghettoïse l’art africain.
CINQUANTENAIRE DE LA CARRIÈRE DE L’ARTISTE ZULU MBAYE
Des noces d’or tout en majesté
« L’Afrique célèbre Zulu Mbaye ». Un vaste programme à l’honneur d’un géant aux cinquante années de pratique majuscule des arts plastiques. Il s’agira de célébrer ce mohican de l’École de Dakar, de mettre en lumière son œuvre singulière pour la jeunesse en quête de modèle et de diffuser sa lecture des arts contemporains, entre autres.
Un splendide tableau pour un maître incontesté de l’art. Pour le cinquantenaire de la carrière de plasticien de Zulu Mbaye, une exposition-hommage sera organisée du 27 octobre au 10 novembre 2023 au Musée Théodore Monod, par le Sénégal et le Maroc (à travers l’Agence marocaine de coopération internationale). Vingt-et-un artistes de 11 pays d’Afrique vont exposer 60 œuvres au total, sous le commissariat de Omar Diack et de Zulu Mbaye lui-même. Ce dernier, « poète et magicien des formes et des couleurs », montrera 20 de ses œuvres à l’occasion. Le vernissage est prévu le 27 octobre, avec 45 artistes invités. Un panel sur le thème « L’art comme levier de rapprochement des peuples » sera aussi reçu au Musée Théodore Monod, le lendemain, dans l’après-midi. Ce même 28 octobre au soir, aura lieu le second vernissage, à l’Espace Vema. Le 29 octobre, il y aura la projection du film « Zulu l’Africain ».
En 2019, Zulu Mbaye était invité par l’Université internationale de Rabat pour une conférence entre quelques des 9 000 artistes étrangers qui vivent au Maroc et les étudiants. « Avant de partir, j’avais échangé avec le journaliste et le curateur Massamba Mbaye qui m’avait proposé de faire une exposition. Je lui avais répondu que je n’avais pas les moyens pour cela, et que je ne pouvais pas me permettre de l’amateurisme après 49 ans de carrière. J’ai toujours voulu faire les choses avec rigueur et professionnalisme. Donc, quand j’étais au Maroc, je me suis souvenu du projet et j’en ai parlé avec le Directeur de la Coopération internationale du Maroc. Je lui expose mon idée d’inviter deux artistes de la sous-région. Il me répond qu’il me propose mieux : inviter dix pays africains à Dakar, en plus du Maroc. L’histoire est née ainsi », révèle Zulu Mbaye.
LA RENCONTRE BIENHEUREUSE AVEC LE MAROC ET SON ROI
Il rentre à Dakar avec cette proposition et un jour, Racine Talla, Directeur de la Rts, sera l’artisan de la participation sénégalaise après un appel téléphonique fortuit. « Il m’a fait recevoir par le Chef de l’État, Macky Sall, qui m’a gracieusement soutenu pour l’événement et avec beaucoup d’enthousiasme. Il a été retenu que le Maroc se charge du voyage des artistes invités et de leurs œuvres, et le Sénégal prendrait ensuite le relai », explique le plasticien de 69 ans. C’est au Village des arts, où nous avons rencontré Zulu Mbaye, mercredi dernier, que commence l’histoire de ces noces d’or. Il était assis tranquillement dans son atelier, quand sa quiétude était subitement perturbée par un convoi de huit grosses voitures luxueuses. « En tant que président du Village, je suis allé à leur rencontre. Quand je me suis approché, toute la délégation convergeait vers un homme en jean, chapeau, chemise à fleurs et des bottes dentelées. Je lui ai dit « Bonjour monsieur », il a souri et je me suis présenté. Je lui ai proposé de visiter le Village et au premier atelier, je me suis effacé pour le laisser discuter avec l’artiste résident. Là, j’ai demandé au garde du corps et, tout étonné, il me répond « C’est le roi du Maroc ». Je disais ensuite passablement « mon altesse », « mon roi » et il en souriait », se remémore Zulu Mbaye en se marrant. C’était un jeudi de novembre 2016.
Le roi avait visité ce jour la moitié du Village, avant de demander à rentrer, car il était fatigué. Mais il avait promis de revenir le lendemain après la prière du Jummah (14h). « J’étais stressé parce que le bruit avait couru que le roi a acheté des œuvres dans tous les ateliers qu’il a visités. Ceux qui ne l’ont pas reçu m’en avaient voulu. Mais il est effectivement revenu le lendemain et a acheté 144 œuvres en ces deux jours, dans tous les ateliers, en billets d’euros neufs. Il faut dire que tous les artistes étaient millionnaires », se rappelle Zulu. Ce contact lui vaudra plus les faveurs et la sympathie du roi. Il vit aujourd’hui entre les deux pays.
LE SÉNÉGAL TIENDRA UNE EXPLOSION SUR LES PRÉSIDENTS SENGHOR ET SALL
Le Sénégal va abriter, en janvier, les expositions ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’ et »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir », après le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris (en France)
Le Sénégal va abriter, en janvier, les expositions ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’ et »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir », après le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris (en France), a annoncé, dimanche, le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow.
»Le Sénégal se propose-t-il d’abriter ces deux expositions à partir du mois de janvier 2024 », a fait savoir le ministre de la Culture qui séjourne dans la capitale française .
Dans un communiqué de presse transmis à l’APS, il a indiqué qu’après Paris, »ces expositions à Dakar, seront un prolongement du voyage immersif à travers le temps et l’espace, découvrant l’histoire et la trajectoire, s’inspirant des valeurs et des idéaux portés par les présidents Senghor et Sall’’.
Aliou Sow a annoncé que la procédure relative à la venue à Dakar de ces expositions sera engagée dès la semaine prochaine.
‘’Les dates et le lieu retenus seront communiqués’’, précise-t-il avant d’ajouter : ‘’ces expositions offriront aux jeunes générations l’opportunité d’apprendre sur les deux présidents ayant façonné le Sénégal, les incitant à la réflexion sur leur propre rôle dans l’avenir du pays’’.
L’exposition ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’, présentée depuis le 7 février dernier au musée du Quai Branly Jacques Chirac, prend fin le 19 novembre.
L’exposition »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir’’ , une œuvre du peintre américain Kehinde Wiley, présentée depuis le 26 septembre, va se poursuivre jusqu’au 14 janvier 2024.
Ces expositions, souligne-t-on dans le document de presse, sont ‘’une ode à la diversité culturelle qui fait la richesse de notre monde’’. Elles célèbrent »l’histoire du Sénégal et rendent hommage à deux présidents emblématiques et leur contribution à la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays ».
‘’Elles célèbrent l’héritage et le leadership exceptionnels de deux figures marquantes de la République du Sénégal et mettent en lumière l’empreinte profonde de deux présidents dans l’histoire du pays’’, dit la même source.
UNE VENTE DE PATRIMOINE POUR RENFLOUER LES CAISSES DE WALFADJIRI
Le groupe de presse envisage d'organiser une vente aux enchères de biens personnels de son fondateur historique, Sidy Lamine Niass. Cette décision drastique fait suite à la baisse de l'aide à la presse allouée par l'Etat à l'empire médiatique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/10/2023
Le groupe de presse Walfadjri a annoncé son intention d'organiser une vente aux enchères de biens personnels de son fondateur historique, Sidy Lamine Niass.
Cette décision drastique fait suite à la baisse considérable de l'aide à la presse allouée par l'Etat du Sénégal à l'empire médiatique.
Selon le PDG Cheikh Niass, le montant reçu a été divisé par près de quatre, passant de 70 millions en 2022 à seulement 20 millions cette année.
Cette réduction de 80% plonge le groupe dans une situation financière précaire, malgré l'augmentation globale de l'enveloppe dédiée à l'aide à la presse.
Face à l'asphyxie financière qu'il subit, Walfadjri n'a d'autre choix que de mettre aux enchères des biens personnels de son fondateur telles que sa voiture, son téléphone ou ses distinctions.
Cette vente inédite vise à renflouer les caisses et faire face aux préjudices causés par d'autres sanctions arbitraires selon le groupe, comme les suspensions du signal de WalfTV.
Une conférence de presse et un sit-in seront également organisés pour dénoncer ce qu'il qualifie de "discrimination" et "acharnement" de longue date de la part des autorités étatiques à son encontre.
ENVIRON 160.000 PERSONNES SONT AFFECTÉES PAR LE TROUBLE DE LA COMMUNICATION AU SÉNÉGAL
Le monde célèbre la journée internationale du bégaiement ce dimanche 22 octobre. A l’occasion, El Bachir Dieng, l’ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal, est revenu sur le sens de cette célébration.
Le monde célèbre la journée internationale du bégaiement ce dimanche 22 octobre. Conférences, ateliers interactifs, expositions et témoignages vont rythmer l’évènement à la Maison de la culture Douta Seck. El Bachir Dieng, l’ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal, revient sur le sens de cette célébration. Selon lui, 160.000 personnes, souffrant de troubles de la communication au Sénégal, ne veulent qu’une chose : vivre dans une société inclusive et bienveillante. Entretien.
Que représente pour vous la célébration de la journée internationale du bégaiement ?
C’est un moment crucial pour sensibiliser le monde à la réalité des personnes qui bégaient. C’est l’occasion de briser les stigmates, de promouvoir la compréhension et l’empathie envers ceux qui vivent avec ce trouble de la communication. La journée vise à encourager l’éducation du public sur le bégaiement, à partager des expériences et des témoignages et à mettre en lumière les ressources disponibles pour aider ceux qui sont touchés. Elle permet également de mobiliser des ressources et des initiatives visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec un handicap vocal, en favorisant l’accès à des traitements appropriés, à des programmes éducatifs et à des opportunités professionnelles équitables. En fin de compte, cette journée contribue à créer un environnement mondial plus compréhensif où chacun est respecté et valorisé, indépendamment de son mode de communication.
Quels seront les temps forts de cette célébration au Sénégal ?
Nous avons prévu de nous rencontrer à la Maison de la culture Douta Seck pour des séances de self help (auto-assistance), des conférences, des ateliers interactifs, des partages d’expériences, des témoignages, des séances éducatives, des campagnes de sensibilisation, des discussions publiques et des expositions. L’objectif principal de cet évènement est aussi d’informer, d’éduquer et de réduire la stigmatisation associée au bégaiement, en offrant également un espace où les personnes concernées peuvent partager leurs défis, leurs réussites et leurs stratégies pour faire face au bégaiement. Nous voulons ainsi encourager un soutien mutuel au sein de la communauté.
À combien s’élève le nombre de personnes touchées par le bégaiement au Sénégal ?
Les statistiques indiquent qu’environ 160.000 personnes, au Sénégal, sont affectées par le trouble de la communication.
Est-ce que ce handicap est perçu comme une maladie dans notre pays ?
Non. Et c’est là la source de tous nos problèmes. Il faut comprendre que le bégaiement n’est pas une maladie, mais plutôt un trouble de la communication qui affecte la fluidité et la régularité du discours. Au Sénégal, comme dans de nombreux autres pays, le bégaiement est généralement perçu comme un trouble de la parole et de la communication et non comme une maladie. Cependant, il est important de noter que les perceptions peuvent varier d’une personne à l’autre en fonction de leur niveau de compréhension du bégaiement et de l’éducation reçue sur ce sujet. Voilà pourquoi, l’éducation et la sensibilisation sont essentielles pour changer les attitudes et promouvoir une compréhension plus approfondie du bégaiement en tant que trouble de la communication. En réalité, il s’agit de mobiliser les autorités, ainsi que la population, pour améliorer la prise en charge, favorisant une société inclusive et bienveillante.
Pensez-vous justement que cette journée peut attirer l’attention des autorités dans la prise en charge de vos préoccupations ?
Effectivement. La journée a le potentiel d’attirer l’attention des autorités et de susciter une prise de conscience significative concernant les préoccupations liées au bégaiement. Cette journée offre une plateforme importante pour sensibiliser les décideurs, les professionnels de la santé, les éducateurs et le grand public aux défis auxquels font face les personnes qui bégaient. En mettant en lumière les réalités du bégaiement, les expériences des individus et les obstacles auxquels ils sont confrontés, cette journée peut encourager les autorités à développer des politiques et des programmes spécifiques visant à améliorer la prise en charge, l’éducation et l’inclusion des personnes qui bégaient. La sensibilisation générée par la journée du bégaiement est essentielle pour instaurer un changement positif, promouvoir l’égalité des chances et améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le bégaiement.
Existe-t-il des structures dédiées à la prise en charge des personnes souffrant de troubles de la communication ?
Oui. Il existe bel et bien, au Sénégal, des structures dédiées à la prise en charge des personnes souffrant de troubles de la communication. Elles comprennent les centres de rééducation, les cliniques spécialisées en orthophonie, ainsi que des associations. Ce sont des établissements et organisations qui offrent des services de diagnostic, de traitement, de rééducation visant à améliorer leur communication et à mieux gérer les troubles de la communication. Ils ont l’avantage de proposer des séances de thérapie individuelle, des groupes de soutien, des ateliers de gestion du stress liés au bégaiement et d’autres interventions visant à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Il est recommandé aux personnes concernées de se rapprocher de ces structures pour obtenir de l’aide et des conseils adaptés à leur situation.
Quels sont les autres défis de votre association ?
Depuis quelques années, nous faisons des orientations professionnelles pour les nouveaux bacheliers, afin qu’ils puissent s’insérer rapidement dans le monde professionnel, vu qu’on tend vers la digitalisation des métiers et l’automatisation des tâches. Il est nécessaire d’anticiper vers les métiers techniques et numériques. C’est très difficile pour les personnes vivant avec un handicap d’avoir du travail au Sénégal. Nous sommes souvent recalés lors des entretiens d’embauche professionnels. Dans la loi d’orientation sociale, il est clairement mentionné que la situation de handicap ne peut être, en aucun cas, un motif de discrimination pour l’accès à l’emploi. La compétence n’a rien à voir avec le bégaiement. Nous travaillons pour que l’État et les entreprises privilégient l’approche par les compétences lors des entretiens d’embauche.
LA MINUSMA REMBALLE DE TESSALIT
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de l’ONU au Mali (MINUSMA) a annoncé avoir achevé, samedi, le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base de Tessalit.
Dakar, 23 oct (APS) – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de l’ONU au Mali (MINUSMA) a annoncé avoir achevé, samedi, le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base de Tessalit.
‘’La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a achevé son retrait accéléré de sa base de Tessalit dans la région de Kidal, au nord du Mali’’, indique un communiqué dont l’APS a eu connaissance.
Ce départ met ainsi fin à la présence de la mission à Tessalit, dont ‘’la fermeture du camp (…) marque le premier retrait de la MINUSMA de la région de Kidal et constitue la sixième base de la MINUSMA à fermer suite à la résolution 2690 du Conseil de sécurité, qui a mis fin au mandat de la MINUSMA le 30 juin 2023’’, précise la même source.
La fin du mandat de la MINUSMA au Mali, après 10 ans d’intervention, a été actée par l’adoption à l’unanimité d’une résolution présentée par la France, après une demande de Bamako appelant à un ‘’retrait sans délai’’.
Avant son départ de Tessalit, la MINUSMA ‘’a dû prendre la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur (…) parce qu’ils ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies’’, a-t-elle regretté.
Le processus de retrait de toutes les bases doit être achevé le 31 décembre 2023.
LES PREMICES D’UN CHANGEMENT DE CAP
Il y a d’abord cet ouvrage du Pr Sakho intitulé «Le droit au soutien de l’investissement dans le sport» qui nous sera présenté dès le week-end prochain. Une réflexion, des pistes et des réponses claires à la fonction économique du sport, sa place.
Bés Bi le Jour |
Abdoulaye DABO |
Publication 23/10/2023
Il y a d’abord cet ouvrage du Pr Sakho intitulé «Le droit au soutien de l’investissement dans le sport» qui nous sera présenté dès le week-end prochain. Une réflexion, des pistes et des réponses claires à la fonction économique du sport, sa place et son impact. Ensuite notre pays prépare «Sénégal Sport Summit». Si ce n’est pas suffisant pour entamer la réflexion sur l’économie du sport c’est au moins révélateur d’une tendance incontournable. Il est jeu au sens ludique, expression sur le terrain mais doit être un produit commercial de premier plan sans lui ôter son caractère passionné, unificateur et populaire qui constitue en même temps toute sa force. Ce «Dakar Sport Summit» tel que présenté par ses organisateurs veut trouver une parfaite symbiose entre le financement public et privé dans le sport. Un ouvrage et une rencontre qui nous renseignent à suffisance sur la nécessité de sortir du champ de jeu et de ses règles qui ne dépassent guère les dimensions des terrains. D’autres terrains s’offrent d’autres règles qui sont désormais nécessaires pour transformer le développement du secteur en réussite économique puisque le sport ne rame pas à contre-courant de la marche du monde. Tout au contraire Il en constitue aujourd’hui un élément clé, une réalité sociale et un projet économique viable. Au-delà de la passion de l’émotion il faut pousser la réflexion sur le terrain économique. Dans une Afrique ou tout est priorité, investir dedans peut paraître saugrenue.
Cependant son cadre institutionnel, son organisation, mieux maîtrisés par les Etats peut avoir un caractère incitatif à plusieurs investissements Privés. Notre continent reste encore majoritairement dans un schéma classique fait de subventions et d’aides qui ont leur effet éphémère mais qui ne s’inscrivent pas un développement durable. C’est un mécénat d’Etat limité dans le temps. Seuls le Maghreb et l’Afrique du Sud et récemment la Tanzanie tentent d’innover en versant dans l’entreprenariat autour du sport. Le Sénégal doit s’y préparer au moment où son économie va entrer dans une nouvelle ère en fixant dès à présent les rampes d’une nouvelle approche. Celle qui va stimuler et innover un secteur qui doit certes garder sa spécificité mais qui doit s’adapter aux réalités économiques. C’est heureux que notre pays se positionne dans cette voie. L’ouvrage du Pr Sakho et la rencontre du «Dakar Summit Sports» vont poser des actes forts pour convaincre ceux qui sont encore hésitants ou sceptiques. C’est la solution pour les pays voulant s’ériger en hub. L’aspect donnée sportive y a toujours contribué largement.