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25 mai 2025
POUR LE PASTEF, C'EST SONKO OU RIEN
Dans l'entourage de l'opposant, la volonté de se battre demeure. Selon ses proches, le maire de Ziguinchor pourrait toujours être candidat à la présidentielle de 2024, même depuis sa détention, bien qu'il ne puisse pas mener une campagne active
Selon un article publié par RFI le 28 août 2023, la situation politique dans le pays met en lumière l'incertitude entourant la candidature d'Ousmane Sonko, un opposant majeur, pour l'élection présidentielle de 2024. Alors qu'il a été condamné à deux reprises, emprisonné pour de nouveaux motifs et en grève de la faim depuis un mois, sa position semble affaiblie. Cependant, malgré ces défis, son parti, le Pastef, maintient son optimisme et ne discute pas encore d'un plan de remplacement pour la course présidentielle de février prochain.
El Malick Ndiaye, le responsable de la communication du Pastef, dissous en juillet dernier, affirme que le parti a encore des stratégies à mettre en œuvre. Les partisans d'Ousmane Sonko restent loyaux envers leur leader et ont l'intention de former une "coalition Sonko" après la célébration de la fête du Magal de Touba, le 4 septembre.
Dans l'entourage d'Ousmane Sonko, la volonté de se battre demeure. Bien que la radiation de leur candidat des listes électorales ait été confirmée par une source préfectorale, les partisans contestent cette décision, affirmant n'avoir reçu aucun document à ce sujet. Selon eux, Ousmane Sonko pourrait toujours être candidat, même depuis sa détention, bien qu'il ne puisse pas mener une campagne active. Ils ont l'intention d'utiliser tous les moyens légaux pour maintenir sa candidature sur les listes et pour contester la dissolution du parti Pastef. Des démarches ont déjà été entreprises auprès de la Cour suprême sénégalaise et de la Cédéao, entre autres instances.
Même si le Pastef n'annonce pas officiellement de plan de remplacement, une source au sein du parti suggère que d'autres candidats pourraient être envisagés. Cependant, la situation actuelle ne requiert pas cette mesure, car Ousmane Sonko est considéré comme "robuste". Selon cette même source, le Pastef restera engagé dans la course présidentielle, de manière ou d'autre, soulignant ainsi la détermination du parti malgré les obstacles.
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POURQUOI L'ARABIE SAOUDITE RECRUTE-T-ELLE DES DIZAINES DE STARS DU FOOT ?
Le monde du foot a vu nombre de stars, dont certaines en préretraite, finir leur carrière dans des destinations exotiques : Russie, Chine, Inde… Mais les investissements saoudiens s’inscrivent dans une politique qui dépasse très largement le sport
Arthur Eryeh-Fort et Mélody Da Fonseca |
Publication 29/08/2023
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Avec son transfert à Al-Hilal le 15 août valorisé à 90 millions d’euros, Neymar rejoint la désormais longue liste de stars du football jouant dans le championnat saoudien. Et si les clubs d’Arabie saoudite sont en mesure de dépenser autant d’argent, c’est parce que les quatre principaux ont été rachetés en juin par le fonds souverain saoudien (Public Investment Fund, PIF), financé par l’exploitation pétrolière dans le pays. Ce rachat et ces investissements répondent au plan Vision 2030, une politique décidée par Mohammed Ben Salman, premier ministre et dirigeant de facto du royaume.
Dans cette vidéo, nous expliquons que si l’un des objectifs est de faire de l’Arabie saoudite une place forte et influente du sport, il répond aussi à plusieurs enjeux politiques : l’économie et la modernisation de la société. Après l’important coup de projecteur sur son voisin qatari, organisateur de la Coupe du monde 2022, l’Arabie saoudite veut aussi le sien.
Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, nous vous renvoyons à l’enquête ci-dessus.
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NIGER : "CE RESSENTIMENT COLONIAL, IL NE FAUT PAS LE SOUS-ESTIMER"
El Hadj Souleymane Gassama « Elgas », journaliste, écrivain, chercheur associé à l’IRIS et auteur de "Les Bons ressentiments", répond aux questions de Dimitri Pavlenko
El Hadj Souleymane Gassama « Elgas », journaliste, écrivain, chercheur associé à l’IRIS et auteur de "Les Bons ressentiments", répond aux questions de Dimitri Pavlenko.
KAYAR : CHEZ LES GARDIENS DE LA MER
Cette localité reste l’un des sites où l’on prône une pêche responsable, avec l’interdiction des monofilaments et de la surpêche. Aujourd’hui, tous les travailleurs sont astreints à respecter cette règle, faisant des Kayarois des gardiens de l’océan
Maguette Ndong, Arame Ndiaye et Assane Sow |
Publication 29/08/2023
La plupart des pêcheurs ont mis pied à terre ces derniers jours. À cause de la clôture de la saison de pêche, ils sont tous là sur le rivage à se raconter leurs péripéties et autres mésaventures au cours de leurs activités. D’autres se livrent à des réparations de moteurs ou encore des pirogues endommagées. Dans le village traditionnel de Kayar, peuplé principalement de gens de mer, les choses marchent au ralenti. Cette localité de la région de Thiès reste l’un des sites les plus importants du Sénégal en matière de pêche artisanale. « Pendant la saison, les gens viennent de partout du Sénégal et de la sous-région pour travailler à Kayar. D’ailleurs, c’est le seul site où il existe encore la pêche du jour », explique Baye Ndongo Niang, l’un des responsables du village. Ses propos sont d’ailleurs confirmés par son vis-à-vis, Pathé Dieng, avec qui il est assis sur le quai de pêche. « Ici, vous pouvez aller en mer tôt le matin et revenir le soir avec une valeur de 1 à 2 millions de FCfa de poisson », ajoute Pathé qui est aussi conseiller spécial du maire de la commune.
En effet, la mer de Kayar est connue pour être très poissonneuse. Ce qui n’empêche pas les pêcheurs de la localité de veiller sur la pérennité de la ressource. Kayar et Yoff restent les deux localités où la pêche avec le monofilament est strictement interdite. « Souvent, ce qui nous oppose avec les autres pêcheurs, c’est l’utilisation du monofilament. C’est illégal du point de vue de la loi, mais l’État ferme les yeux en laissant les autres faire des commandes à l’extérieur et l’utiliser sur la mer. Je ne peux pas comprendre cela », estime Baye Ndongo Niang, ancien navigateur à la retraite. La nécessité de la préservation de la ressource est connue de tous. Surtout par les 2000 pirogues recensées, dont 1.302 immatriculées. « Nous avons trouvé que nos grands-parents accordaient une grande importance à la préservation de la ressource et nous faisons tout pour suivre leurs pas », assure Mor Mbengue, responsable du Comité local de la pêche artisanale (Clpa) de Kayar.
Contrairement à leurs autres collègues pêcheurs qui mettent tous leurs ennuis sur le dos de la pêche industrielle, les Kayarois font la promotion d’une « pêche responsable ».
C’est d’ailleurs en vertu des recommandations faites par le fondateur du village, Jaraaf Mbor Ndoye, que tout ce qui se fait sur l’eau de mer est surveillé comme du lait sur le feu. Ce dernier, originaire de Kaay Findiw, un quartier lébou de Dakar, était une fois venu à Mbidieum, un village situé à quelques kilomètres de Kayar. C’est de là qu’il entendit un bruit qu’il voulut coute que coute découvrir. Ses pérégrinations le mènent alors à Kayar. « Une fois arrivé ici, il a vu la mer et a commencé à pêcher. Il en sortit du poisson qu’il va mettre sur le feu avant de le manger », explique le vieux Pathé Dieng. Selon ce dernier, c’est après s’être bien rassasié que le vieil homme se dit « Kar Yar » ; d’où le nom de Kayar. Une création qui remonterait vers 1874.
« Qui ne risque rien n’a rien »
Aujourd’hui, même si le secteur de la pêche demeure important, les Kayarois sont aussi de grands agriculteurs. Dans la zone des Niayes, Kayar reste l’un des principaux sites de production de pommes de terre. « On cultive de la pomme de terre certes, mais aussi de la carotte et toutes sortes de légumes comme le chou, le navet, l’aubergine ou encore le concombre », renseigne Cheikh Dione, agriculteur et vendeur de fertilisants. Selon lui, chaque année, il sort des champs de Kayar plus de 35.000 tonnes de pomme de terre. « Avec notre production, on peut approvisionner le marché sénégalais trois mois durant », ajoute M. Dione. Seulement, dans cette zone, l’agriculture est confrontée à de nombreuses difficultés. Parmi elles, il y a la commercialisation et l’absence d’unités de stockage. « À cause de l’autoroute qui doit passer par Tivaouane, une bonne partie de nos terres ont été saisies. Seules les impenses nous seront payées et non la terre que nous avons héritée de nos grands-parents », regrette Cheikh Dione.
En dépit de l’importance de ces deux secteurs (la pêche et l’agriculture), Kayar est aussi confronté au phénomène de l’émigration clandestine. Ils sont plusieurs milliers de jeunes à avoir embarqué ici pour essayer de rallier les côtes espagnoles. « On ne peut retenir personne, puisque la terre qu’on avait pour cultiver nous est retirée petit à petit », explique Cheikh Dione. Le responsable du Clpa, Mor Mbengue, a une fois tenté l’aventure. C’était en 2006, mais il avait été rapatrié avec une bonne partie de Sénégalais avec qui il était. Aujourd’hui, il dit vouloir y retourner. « C’est la seule issue pour s’en sortir. Imaginez, tous mes frères sont là-bas ainsi que mes amis d’enfance. La plupart ont construit de belles villas ici. Pendant ce temps, je n’arrive même pas à avoir une parcelle », dit le jeune homme. Les deux vieux, Baye Ndongo Niang et Pathé Dieng, semblent partager son point de vue. « Qui ne risque rien n’a rien », finit par dire l’un d’eux. Une manière d’encourager ce phénomène à cause duquel beaucoup de jeunes Sénégalais, en quête d’un meilleur avenir, ont péri en mer.
LES MOURIDES ET LE POUVOIR POLITIQUE
«Le pouvoir corrompt mais le pouvoir absolu corrompt absolument ». Cette assertion de Jhon Lock date du XVIIème siècle. Mais elle a posé de manière philosophique la nature de la politique et son influence sur la conduite de l’homme.
«Le pouvoir corrompt mais le pouvoir absolu corrompt absolument ». Cette assertion de Jhon Lock date du XVIIème siècle. Mais elle a posé de manière philosophique la nature de la politique et son influence sur la conduite de l’homme. La révocation de l’édit de Nantes ou la séparation de l’église et de l’état en constituent des péripéties qui montrent la difficulté des rapports entre le spirituel et le temporel.
Mais bien avant des penseurs musulmans ont posé le problème. Déjà en 1085 l’Imam Ghazali après avoir lu Aristote, Platon et Plotin, Ibn Sina et Al Farabi analysa les rapports de la politique et du pouvoir. Dans l’affrontement militaire et intellectuel, entre le sunnisme et le chisme, entre le califat Abasside d’une part et l’Etat Fatimide d’autre part, AL Ghazali est mobilisé. C’est ainsi que dans son ouvrage « les vices de l’ésotérisme », il pose le problème de la légitimation des pouvoirs politiques par le spirituel.
Ce débat posé à cette époque résume les rapports entre la mouriddiya et le pouvoir politique aujourd’hui au Sénégal. Mais Cheikh Ahmadou Bamba est le premier à le comprendre. Face à un pouvoir colonial qui combattait par une kyrielle d’actions négatives la bataille de revivification de l’islam que menait le Cheikh, les rapports furent conflictuels et le chisme absolu de mise.
Plus tard, l’engagement dans la politique des autochtones a entraîné une nouvelle configuration. En effet de Blaise Diagne à Macky SALL, en passant par Senghor, Abdou Diouf, et Abdoulaye WADE le temporel a eu toujours besoin de l’onction du spirituel. Mais ce besoin a toujours été sous tendu par un dipt y q u e attirance-répulsion. Heureusement pour la mouriddiya, la résistance héroïque, pacifique mais à la fin victorieuse de notre guide Cheikhoul Khadim, fondateur de la mouriddiya a permis jusqu'à une période récente de la décomplexer du pouvoir politique. Le refus du Cheikh d’occuper toute fonction fût-elle celle de Cadi montre combien la mouriddiya a constitué un pôle de résistance face à la force politique coloniale
Les indépendances ont changé la nature de ce rapport devenu plus cordial. Il en fut et il en est toujours ainsi entre les califes et les présidents de la république en exercice
Dans les relations particulières : Serigne Fallou/Senghor, Serigne Abdou Lahat/Abdou Diouf/ ; Serigne Saliou /Abdoulaye Wade, Macky SALL/Serigne Mountakha le temporel a toujours pensé avoir gardé la main en sa faveur. Mais en excluant de la gestion de l’état l’intelligentsia mouride par peur de sa force et de sa liberté ; ils leur ont conféré une virginité politique qui sera le germe de leur éclosion future.
Il faut savoir que le débat ne se pose pas en termes de rapports personnels ; mais entre la mouriddiya chevillée à la vérité islamique qui est du domaine de l’absolu et le pouvoir politique pourvoyeur de vérités multiples et relatives. Dans ce sens la disparition successive des gardiens du temple de la mouriddiya et l’avènement des califats des petits fils constituent une nouvelle donne. Il en est de même de l’existence d’un état nation qui se veut républicain mais qui respecte peu ou prou les règles démocratiques. En effet en voulant manipuler une communauté par le biais d’une poignée d’individus momentanément détentrice d’un pouvoir spirituel qui va changer de main, l’état se préoccupe peu de l’intérêt général de la mouriddiya. Se coupant ainsi sans le savoir d’une base électorale de plus en plus éveillée à la chose politique.
Sur le plan économique, l’état contrairement à ce qu’il fait croire aux mourides par le biais des «portes paroles» fait peu pour la communauté ; alors que 70% du PIB, plus de 60% des prélèvements fiscaux viennent d’une communauté productrice à souhait.
Pour preuve le grand magal de Touba regroupant plus de 4 millions de personnes (selon les chiffres officiels du ministère de l’intérieur) est un moment économique majeur pour le Sénégal. Tant du point de vue de la relance de la consommation, de l’augmentation des revenus ruraux, que des explosions des chiffres d’affaires (carburant, électricité, téléphone, transport, alimentation etc…). Permettant ainsi à l’état par le gain sur la Tva et autres taxes de s’enrichir à milliards.
Alors, il faut savoir raison garder, il ne peut y avoir d’accord tacite entre le pouvoir politique et la mouriddiya : à savoir la perpétuation du pouvoir politique entre les mêmes mains contre un droit de regard sur la discipline morale des masses
Cheikh Ahmadou Bamba s’est battu contre la colonisation. Il a payé au prix fort sa résistance pour vivifier l’islam et défendre sa communauté. Foi-Travail disait-il, oui mais pour nous donner l’indépendance de choisir nous même sans contrainte ni obligation. La mouriddiya pour rester fidèle aux enseignements du maître doit savoir que le moment est venu d’être l’acteur de la vie politique nationale mais non l’objet d’une utilisation temporaire par les hommes politiques. En effet personne ne défendra nos valeurs à notre place et ceci quel que soit sa bonne volonté. Mais les frontières devenues poreuses entre la politique et la religion nous obligent à prendre notre destin en main. La nature confuse des relations entre la mouriddiya et le pouvoir temporel ne permet pas une lecture claire de la situation par le citoyen lambda. Les comportements souvent aux antipodes de nos valeurs des hommes politiques, poussent à comprendre et à accepter la sanctuarisation de la ville Touba, Darou Mouhty et Darou Salam par rapport aux activités politiques. Ce cantonnement géopolitique ne peut nullement signifier une rupture définitive d’avec la chose républicaine. Car de par leur nombre, leur organisation, leur poids économique et leur patriotisme, la communauté doit jouer en externalité sa partition. Elle en avait les moyens, elle en a maintenant la capacité intellectuelle. Sinon elle risque de se faire marginaliser et distancer
Les défis du XXIème siècle sont d’ordre économique, pour les relever, la mouriddiya doit radicalement changer ses rapports avec l’état devenus confus car individualisés. Les hommes politiques doivent savoir pour l’intérêt de notre pays que l’apport de la pensée de Cheikh Ahmadou Bamba peut et doit servir à nos gouvernants afin d’ouvrir le chemin à une troisième voie vers le développement.
Quel paradoxe que les défenseurs de la laïcité trouvent normal ou comprennent que le Président américain prête serment sur la bible ; mais accepteraient-ils qu’un chef d’Etat sénégalais musulman le fasse sur le coran ou sur la Bible. Accepterons-nous que nos politiques publiques s’inspirent de la doctrine de la Mouriddiya comme les sociaux-démocrates en Europe? Voilà le dilemme Cornélien de nos penseurs et hommes politiques attitrés.
La mouriddiya grâce à l’héritage de son fondateur, sa vitalité économique et sa cohésion dans ses rapports avec l’état doit donner le la. C’est la seule manière pour elle de jouer son rôle protecteur de l’islam et celui de moteur de développement économique pour l’intérêt du peuple sénégalais. Afin que les acquis que nous ont légués les pères fondateurs de notre nation ainsi que Cheikhoul Khadim, soient préservés.
A l’heure de l’intelligence artificielle, la richesse des nations ne se détermine plus à l’aune de leur richesse en matière premières : le gaz, le pétrole, le lithium, le zircon etc…. ne suffisent pas pour mener un pays à l’émergence et au développement.
La pauvreté extrême des pays qui sont pourvus de ces matières premières en constituent la preuve irréfutable. Dans notre pays la déliquescence de nos valeurs exacerbée par l’utilisation inappropriée des réseaux sociaux, l’ignorance de nos valeurs cardinales, le manque de patriotisme empêchent et empêcheront notre décollage. Dans cette optique se ressourcer dans les écrits de nos ancêtres chevillés autour de la foi, du travail de l’action et de la discipline constitue notre seule voie de salut.
L’apparition de l’intelligence artificielle et son développement fulgurant dans les pays développés creusera davantage le retard de nos nations.
L’absence de réforme de la gouvernance économique mondiale nous plombera définitivement. Mais ces énormes batailles futures à mener ne peuvent être réussies sans une remise en cause de «l’homo Senegalensus» tel qu’il est aujourd’hui.
Ibrahima SALL
Economiste - Consultant Président du Model
«LE PROJET D'AUTOSUFFISANCE EN BANANE RISQUE DE TOMBER A L'EAU»
Le président de Djolof Waar bi de la filière bananière, Mouhamed Mangane et Cie demandent à l’Etat de leur aménager les 500 ha qu’il leur avait promis et de leur octroyer le financement devant leur permettre de démarrer convenablement le projet
L’avenir de la production de banane au Sénégal préoccupe les producteurs de la filière bananière. En effet, dans un communiqué parvenu hier à «L’As», le président de Djolof Waar bi de la filière bananière, Mouhamed Mangane et Cie demandent à l’Etat de leur aménager les 500 ha qu’il leur avait promis et de leur octroyer le financement devant leur permettre de démarrer convenablement le projet conçu pour atteindre l'autosuffisance en banane
Le projet d'autosuffisance en banane au Sénégal risque de tomber à l'eau. Cette alerte vient du Président de Djolof Waar bi de la filière bananière, Mouhamed Mangane. Pour cause, poursuit-il, l’État qui avait promis l’aménagement de 500 ha et de l’équipement n’est toujours pas allé au bout de ses efforts. «Le projet a été lancé en 2013 et ce n'est qu’en 2019 que la société Somafi, qui a gagné le marché à la suite d'un appel d'offres, a reçu le permis d'exploitation de la part de l'ARMP.
N'ayant pas reçu la somme due pour démarrer l'activité, Moustapha Diagne (de la Somafi) qui pilote ce projet a fait des efforts pour mettre à la disposition des travailleurs du matériel. Mais il en reste 15%», déplore Mouhamed Mangane. Pire, il souligne que les producteurs n'ont même pas reçu, de la part du gouvernement, la moitié de l'avance qui était prévue pour le démarrage du projet qui a été réévalué à 3,5 milliards Fcfa. «Macky Sall a fait des promesses et donné des instructions depuis 2013 mais jusqu'à présent, rien n’a été fait pour l'aboutissement du projet. Un pays qui veut se développer doit éviter ces lenteurs. Nous ignorons à quel niveau se situe le blocage entre le ministère des Finances et celui de l'Agriculture, mais c’est pourquoi nous les invitons à exécuter la demande du président de la République», peste l’opérateur économique par ailleurs membre du Collectif régional des producteurs de banane de Tambacounda (Corprobat).
MOUHAMED MANGANE : «NOTRE OBJECTIF EST DE CREER 1 000 A 1 500 EMPLOIS DANS LA FILIERE BANANIERE»
A l’en croire, l'année dernière, à cause du manque de matériel, les efforts qui ont été déployés à travers des plantations sont restés vains. «Les jeunes qui ont été recrutés ont dû aller chercher autre chose à faire. La même chose risque de se reproduire cette année», craint le producteur de banane. Or, souligne-t-il, notre objectif est de créer 1 000 à 1 500 emplois. En plus du manque de matériel, Mouhamed Mangane pointe du doigt la problématique liée à l’accès à la terre. «Le sol idéal doit avoir une forte capacité de rétention d'eau tout en étant bien drainée. Des protocoles d'accord ont été signés avec le ministère de l'Environnement depuis les années 1980 pour permettre aux producteurs de banane d'exploiter les terres fertiles», souligne le producteur. Malheureusement, regrette-t-il, depuis quatre ans, le protocole d'accord n'est pas respecté. A cet effet, il demande au Ministre Alioune Ndoye de mettre à leur disposition des terres cultivables. «A Tamba, à Kolda et à Vélingara, il n'y a aucune activité aussi importante que la culture de banane. Il faut régler ce problème d'espace», insiste l’opérateur. Cependant, malgré l'insuffisance de matériel et de terre fertile, monsieur Mangane renseigne que le gap en banane a été considérablement réduit ces derniers années, grâce aux efforts des acteurs. Il souligne aussi que le gouvernement, de son coté, a misé sur la filière banane pour booster les exportations sénégalaises en fruits et légumes en mettant en œuvre le projet d'agrégation de la chaîne de valeur d'un coût de 6,7 milliards F CFA étalés sur 5 années. «A présent, la production a atteint les 95%. D'ici un an environ, le Sénégal devait atteindre l'autosuffisance en banane. Mais ce n'est plus possible à cause des lenteurs. Il faudra peut-être attendre 2025», affirme Mouhamed Mangane.
LES REQUISITIONS DU PROCUREUR DIOR FALL SOW
L’ancienne conseillère juridique auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda commente l’actualité politico-judiciaire de notre pays en mettant l’accent sur les règles éthiques et déontologiques qui régissent la profession de magistrat
Entretien réalisé par Aïssatou DIOP |
Publication 29/08/2023
Ancienne procureure de la République du Sénégal en 1976, Dior Fall Sow reste magistrat même si sa carrière riche et variée l’a mené partout. Invitée de l’émission «Pencum l’As» sur l'AsTv, l’ancienne conseillère juridique auprès du Tribunal Pénal International pour le Rwanda commente l’actualité politico-judiciaire de notre pays en mettant l’accent sur les règles éthiques et déontologiques qui régissent la profession de magistrat.
Les Sénégalais ont-ils raison de jeter de la sorte le discrédit sur la justice ?
Raison, je ne pense pas. Et quand on dit discrédit sur la justice, je pense que lorsqu’on est conscient du rôle de la justice qui est quand même une institution qui, au niveau du Sénégal est un pouvoir comme l'exécutif etle législatif ; si on est aussi conscient du rôle que la justice joue dans un pays parce que je dis souvent qu'elle représente la colonne vertébrale d'un pays et que si elle s'effondre, c'est le pays qui s'effondre aussi et dans ce cas, c’est l'anarchie qui s'installe ; donc je pense que connaissant la justice, on ne peut pas la discréditer. Par contre, il est possible effectivement qu'on ne joue pas, en tout cas pour certains chargés de rendre la justice, leur rôle comme il faudrait ; à ce moment-là, il y a un problème. Et c'est à ce moment-là qu'on peut dire que les gens décrédibilisent la justice
Y a-t-il une responsabilité des acteurs ?
Quand vous parlez d'acteurs, vous parlez sûrement des magistrats. Tout à fait parce que quand je dis que certains ne jouent pas leur rôle, je ne fais pas la politique de l'autruche, je ne dis pas que tout est bon dans le meilleur des mondes. Il faut reconnaître comme partout ailleurs que nous avons des magistrats au sein de notre corps qui sont conscients du rôle important qu'ils ont à jouer, qui sont conscients de leurs responsabilités et qui font leur travail avec beaucoup de conscience en suivant nos règles de déontologie et en suivant aussi leur serment. Et c'est ce serment-là qui doit être en bandoulière chez nous et pendant tout l'exercice de notre fonction. Il y a par contre, comme partout ailleurs, des brebis égarées qui ne font pas toujours le travail comme il se devrait et qu'on doit faire revenir. A ce moment-là, c'est vrai qu’il y a une responsabilité qui incombe à certains jeunes, à certains magistrats qui ne font pas le travail selon les règles que leur dicte leur déontologie. Pour ce faire, il faut une prise de conscience et laver le linge sale en famille. Ce faisant, nous pouvons amener certaines personnes et leur montrer que le travail que nous faisons est tellement important qu'on ne peut pas se permettre de commettre des erreurs.
Est-ce que dans cette affaire Juan Branco, le droit a été dit ?
On a un Etat qui se dit être un Etat de droit. Et si l'Etat estime qu'il a été outragé par un avocat, c'est à lui de prendre ses responsabilités. Maintenant il y a eu tout un ramdam dans cette affaire. Il lui a d'abord été interdit de venir défendre son client, ce qui est quand même un problème. Maintenant ils ont donné des raisons : qu'il avait outragé le président de la République, ce qui est leur droit. À sa dernière venue, il y a eu l'ouverture d’une enquête judiciaire. Maintenant je me demande comment il a pu passer, avec toutes les conventions entre les États, par la Gambie. La décision a été prise mais je me pose des questions. Malgré cette levée de boucliers, les recherches qui ont été faites, on a pu l'envoyer devant le juge d'instruction, l'inculper et le mettre sous contrôle judiciaire pour enfin l'exiler. C'est une situation un peu surprenante parce que quand on est sous contrôle judiciaire, on reste dans le pays, le passeport confisqué. Alors que dans son cas, Juan Branco circule en toute liberté parce qu'il n’y a pas longtemps, il était au niveau de Genève. C'est un problème parce que les chefs d’inculpation sont importants, ce sont des crimes pratiquement commis. Je me pose la question : pourquoi ce ressortissant français alors que de nombreux détenus qui ont les mêmes inculpations que lui et qui sont donc passibles de passer devant la chambre criminelle, ne bénéficient pas de ce même contrôle judiciaire ?
Pensez-vous que notre pays a cédé à la pression étrangère ?
Moi je pense qu’il y a eu une levée de boucliers de la part du bâtonnat français, de la part de certaines associations françaises aussi. Maintenant je ne peux pas affirmer que cela a conduit à sa libération. Par contre, je sais que la France ne protège pas mal ses ressortissants. Toutefois lorsqu'on est convaincu qu'une personne se comporte de façon à mettre en cause la sécurité d'un pays, est ce que ces pressions justifieraient certaines mesures ?
La France a-t-elle ce droit d’ingérence dans notre pays ?
Aucun pays n'a le droit d'ingérence sur la souveraineté d'un autre pays.Je pars du principe que si la personne accepte une ingérence quelconque, l'ingérence, il ne faut pas l'accepter et il y a des moyens de mettre les gens à leur place en leur disant ; cela ne vous garde pas. Maintenant si on considère qu'il y a une ingérence et qu'il n’y a pas eu de réactions, moi je poserai la question : à qui la faute?
L’autre constat, ce sont les sorties notées dernièrement des magistrats.Pourquoile parquet est-il devenu aussi bavard ?
Nous avons l'article 9 de notre statut qui rappelle les qualités d'un digne et loyal magistrat et qui nous dit comment prendre conscience du rôle qui nous est dévolu, qui nous parle du devoir de réserve à savoir : ne pas commenter publiquement certaines décisions de justice ou certaines affaires lorsqu'elles sont en instruction, parce que le secret de l'instruction est un principe judiciaire et il est important de s'y conformer. Personnellement je ne comprends pas. Parce que le fait de se présenter tout le temps pour discuter, c'est un problème pour un magistrat. Moi j'ai été Procureure de la République pendant 8 ans et lorsque je prends une décision en mon âme et conscience, personne ne peut faire de sorte que je vienne me justifier. Parce qu’ on n’a pas à se justifier, etje ne peux en rendre compte qu'à mon supérieur hiérarchique qui se trouve être le procureur général ; et même lui, s'il ne me demande pas, je ne lui dis pas. Parce qu’il délègue un pouvoir que nous exerçons et vraiment lorsque je prends une décision, je le fais en mon âme et conscience et je n'ai pas de compte à rendre. Le problème fondamental de notre justice, c'est que le Procureur peut informer mais il faut savoir sur quoi informer, quand informer, pourquoi le faire. Mais quand on donne des informations sur certaines décisions, même la fonction est affaiblie. Parce qu’il y avait des périodes où le Magistrat était quelqu'un "d’inaccessible", les gens n'avaient pas besoin de les l'interpeller à tort ou à raison. Parce que quand même nous, à notre époque, on avait tellement le sens de la profession sans pour autant nous prendre pour des demi-dieux. Il y avait par rapport à la population un certain respect qui était réciproque. Et c'était rare de voir les gens interpeller un magistrat. Il est arrivé quelquefois que le procureur se prononce sur certains dossiers, mais ce n'était pas de la même façon, c'était vraiment pour préciser certains points qui étaient nécessaires mais pas des justifications. Un magistrat, il doit savoir ce qu'il fait parce que les conséquences sont tellement graves que lorsque vous prenez une décision qui ne suit pas les normes de la procédure, cela pose problème.
Justement dans cette affaire, on parle de politisation du dossier. Pour avoir occupé cette fonction, pensez-vous que notre justice est indépendante ?
Si elle ne l'est pas, elle devrait l'être. La justice est indépendante parce que cette indépendance est d'abord constitutionnelle. L'article 88 de la constitution parle déjà de séparation des pouvoirs. Et dans cet article, il est clairement dit que la justice est indépendante du législatif et de l'exécutif. Cela veut dire que cette indépendance est constitutionnelle mais ce n'est pas parce qu'elle est constitutionnelle qu'elle va de soi. Il faut que les acteurs aient cet esprit d'indépendance. La justice ne sera indépendante que si cet esprit est dans tous les magistrats. Chacun des magistrats doit être imbu de cette indépendance mais quelqu'un qui ne veut pas être indépendant, vous ne pouvez pas le forcer, mais je crois que c'est une nécessité. Parce que l'État n'est pas garant de l'indépendance de la justice, c'est la constitution qui dit que la justice est indépendante. Maintenant, l'État doit mettre en place un environnement favorable à la mise en œuvre de cette indépendance. On se rend compte qu’il y a beaucoup de choses qui se passent et qui font que c'est difficile de pouvoir évaluer dans un environnement qui n'est pas favorable.
Cela est-il facile avec le président de la République qui préside le conseil supérieur de la magistrature ?
Depuis que je suis dans la magistrature en 1971, je me bats contre ça. Je me dis que le président de la République ne doit pas être au niveau du conseil supérieur de la magistrature et le ministre de la justice. Je le dis, je le répète ; j’ai même écrit un livre sur ça. Nous sommes un pouvoir et pour cela, il faut nous laisser exercer notre pouvoir. Nous, on ne s'immisce pas dans les affaires de l'Exécutif ni dans les affaires de l'Assemblée. Pour être taquine un peu, est-ce qu'on peut permettre au premier magistrat d'assister au conseil des ministres et de donner son avis ? Je pense que la séparation des pouvoirs est quelque chose d’extrêmement importante et si on ne la respecte pas, on a de sérieux problèmes. Vous savez, nous sommes un pouvoir et nous devons avoir la possibilité de l'exercer entièrement. Et quand on parle d'indépendance, j'aime bien relever qu'elle s'applique à tout le monde aussi bien au magistrat du siège qu'aux magistrats du parquet. Moi quand j'étais Procureure de la République, je n'avais qu'un chef hiérarchique, c'était le Procureur Général. Et je me référais à l'article 7 de notre statut qui dit que les Magistrats dépendent de la direction et du contrôle de leur supérieur hiérarchique et du contrôle du ministère de la Justice. Moi j'avais interprété cet article 7 en disant que ça s'arrêtait sous la direction et le contrôle de son supérieur hiérarchique, le reste, ce n'était pas mon problème ; ça regardait peut-être mon supérieur hiérarchique qui était sous l'autorité du ministère. Et il y a plusieurs cas où on m'a saisie mais j'ai dit non.
Donc un procureur peut dire non quand il le faut ?
Eh bien ! Oui. L'article 91 dit que la justice est gardienne des droits et libertés qui sont garanties par la constitution et nous devons l'assumer. Et en l’assumant, nous devons être indépendant et quelles que soient les pressions, de quelque nature qu'elles soient, qu'elles soient de l'exécutif, du législatif, familial, religieux, nous ne devons pas fléchir. La seule chose qui peut faire pression sur nous, c'est la loi.
Que pensez-vous de la démocratie sénégalaise ?
On ne peut pas parler de démocratie s'il n’y a pas d'égalité de tous les citoyens. Vous ne pouvez pas vous dire démocrate si tous les gens ne sont pas à un certain niveau d'égalité, si les gens ne participent pas de la même façon à la gestion de leur cité. La démocratie se perfectionne, elle s'entretient et elle se nourrit. Ce qui me choque en ce moment-là, c'est que le Sénégal a été un pays phare au niveau de la sous-région. Du point de vue de la démocratie, on n’a eu aucun problème. Il y avait cette liberté d'expression, d'aller et de venir, c'était un exemple. Mais aujourd'hui, on est en train de rentrer dans un certain lot. Cependant, je pense qu’on n’est pas encore dans le mur mais on s'en approche de plus en plus, etil est temps de nous ressaisir sinon, je crois c'est dommage et le Sénégal ne le mérite pas.
Et qu'est-ce qui explique ce recul démocratique?
Nous avons laissé faire beaucoup de choses. Il y a eu beaucoup de mutations dans la société et beaucoup de valeurs ont disparu. Parce qu'un pays aussi, c'est des valeurs. Je prends l'exemple des notions de « jom», de la parole donnée, du «kersà» de «suturà», de l’entraide. Mais j'ai l'impression que de plus en plus, on est en train de les perdre. Quand je vois des personnes insulter à la télé ou dans les réseaux sociaux, des adultes se dédire, je me dis : mais quel exemple pour notre jeunesse ? Ce n'est pas comme cela qu'on bâtit une société. Il faut qu'on ait le courage de nous arrêter et de voir ce que nous devons faire. Il faut souvent regarder dans le rétroviseur et revoir l'éducation de nos jeunes. Parce que quand on perd nos valeurs, c'est comme si on a tout perdu. Et quand on vous inculque certaines valeurs, c'est comme si on vous trace une certaine limite que vous ne franchirez jamais. Mais maintenant regardez ce qui se passe dans l'éducation ! Les jeunes ne respectent plus leurs enseignants, ils dégradent leurs temples du savoir. Pour certaines choses, il faut faire table rase et repartir à zéro car on ne fait pas du neuf avec des choses usées.
Quelle est selon vous la pertinence de ce bracelet électronique ?
Vous soulevez une question importante. Il s’agit de mesure salutaire qui participe à désengorger les prisons. Mon travail de procureure m'amenait à visiter régulièrement les prisons et je vous assure que ce sont des lieux qui ne sont pas du tout agréables. Il y a une surpopulation et une promiscuité très graves. Il faut vivre dans ce lieu-là pour le connaître, pour le connaître parce qu'on ne montre pas tout. Mais ici le problème, c'est que c'est juste un petit nombre qui en bénéficie et de l'autre côté, on remplit les prisons. Il y a une surpopulation carcérale incroyable.
Médiation pénale avortée pour Marie Lo
Ce n’est pas encore le bout du tunnel pour Marie Lo, la fille du célèbre chanteur Ismaël Lô, qui contrairement à son père qui a séduit les mélomanes sénégalais avec son tube « Tajabone », n’a pas pu convaincre hier ses « victimes » qui l’ont traînée en justice pour escroquerie et abus de confiance portant sur plus de 500 millions francs CFA. En effet, la médiation pénale souhaitée par cette dernière n’a pas eu l’effet escompté. La partie plaignante a tout bonnement refusé la proposition de l’exépouse du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow. En effet, Marie Lo a proposé séance tenante la somme de 50 millions CFA et a promis de verser 100 millions à ses « victimes » la semaine prochaine, indiquant à la partie plaignante, qu’après sa sortie de prison, elle va régler le reste de l’addition. Mais elle s’est vue cracher à la figure sa demande. La partie plaignante a dit niet et exige de rentrer dans ses fonds, surtout qu’il y a eu une rupture de confiance totale avec la fille d’Ismaël Lo.
Le maire de la Patte d’Oie obtient la liberté provisoire…
Dans un état de santé critique depuis sa détention, la justice a montré de la clémence envers l’édile de Patte d’oie. Maïmouna Dièye a obtenu hier une liberté provisoire assortie d’un contrôle judiciaire, selon son avocat Me Moussa Sarr. Elle était poursuivie pour appel à l’insurrection, actes de nature à compromettre la sécurité publique.
... Son état de Santé se serait détérioré
Restons avec le Maire de Patte d’Oie pour souligner qu’avant sa libération, les membres du mouvement des femmes patriotes (Mojip) avaient sorti un communiqué pour attirer l’attention des autorités sur l’état de santé de leur coordinatrice nationale, Maïmouna Dièye qui, signalent-elles, est en danger. A les en croire, son état de santé s'est considérablement détérioré en raison de son incarcération. Elles informent que cette semaine, l’édile de la Patte d’Oie a été conduit d'urgence à l'hôpital pour y subir une opération dont le succès n'est pas garanti par les médecins. Les membres du mouvement des femmes renseignent qu'elle souffre de diverses maladies chroniques graves incompatibles avec les conditions du milieu carcéral. En plus, indiquent-elles, depuis une semaine, une nouvelle maladie méconnue de son bulletin de santé est apparue brusquement. C'est la raison pour laquelle elle ne ressent plus sa jambe gauche.
Des quartiers de Kaffrine sous les eaux de pluies
Les fortes pluies qui sont tombées ces jours-ci dans la capitale du Ndoukoumane ont fini par plonger des quartiers dans les eaux. Plusieurs maisons dans la commune de Kaffrine sont envahies par les eaux de pluies. Le ministre et maire Abdoulaye Sow a visité les quartiers les plus affectés comme Kaffrine 2 Sud, Diamaguène centre, Guinaw Rails, etc...Les populations lancent un appel aux autorités pour un plan orsec.
Mballo en visite au Sénégal
Le président de la Guinée Bissau, Oumaro Sissoko Emballo, en visite privée àDakar a été reçu hier par le Président Macky Sall. Le Président bissau-guinéen est venu rendre une visite de courtoisie à son homologue sénégalais. Après l’accueil chaleureux, les deux chefs d’Etat ont eu un entretien.
Le collectif de Dialaw tire sur le Dg du Port
Le collectif de Dialaw est très remonté contre le Directeur général du Port autonome de Dakar, Mountaga Sy qu’il accuse de vouloir minimiser l'impact du projet du port de Ndayane sur des milliers de personnes, ainsi que sur l'économie et l'environnement.Il dénonce, en outre, la médiatisation excessive de la destruction de quelques maisons. D’autant, regrettent les membres du collectif, que les indemnisations annoncées ne représentent pas 1% du nombre de personnes en attente, et les conciliations entamées par les représentants de l'État, sous la direction du préfet Serigne Babacar Kane, dans le département de Rufisque (où se trouve entièrement la première phase du projet), ne sont pas encore bouclées. En effet, indique t-on dans un communiqué, lors de la dernière rencontre datée du 07 avril 2023, les membres du collectif de Dialaw avaient soumis un mémorandum et un document détaillant leurs conditions d'adhésion au projet. Cependant, regrette le collectif, les actions de Mountaga Sy sont en contradiction avec l'esprit des discussions entamées avec les populations et les impactés. Les membres du collectif rappellent, par ailleurs, que leurs procédures judiciaires sont actuellement en veille, en attente d'une réponse appropriée à leur mémorandum. Le collectif a toujours dénoncé les légèretés et incohérences juridiques et administratives qui vident la procédure d’expropriation de toute sa substance. Il appelle le gouvernement du Sénégal à respecter leur droit à la consultation et à la participation dans les décisions qui les affectent directement.
Serigne Gaydel convoie un troupeau de bœufs à Touba
Comme il le fait chaque année, Serigne Khadim Lô Gaydel va convoyer un troupeau de bœufs vers Touba, pour les besoins de la célébration du prochain grand Magal de Touba prévu dans une semaine. Il s’agit de son « hadiya », comme à l’accoutumée auKhalife général Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Ce geste traduit l’engagement de Boroom Ndaam auprès du Khalife et chaque année, c’est Serigne Mountakha en personne qui se déplace dès l’arrivée du troupeau pour procéder à la réception. L’année dernière, Serigne Khadim Lô Gaydel avait promis de doubler le nombre de têtes et c’est fait. C’est un grand troupeau qui sera reçu par le guide religieux, qui voue d’ailleurs estime et considération à Boroom Ndaam.
150 influenceurs sélectionnés
En prélude à la troisième édition des Pulse Influencer Awards prévue le 7 octobre prochain, Cent cinquante candidats ont été sélectionnés au Sénégal pour la compétition qui récompense les influenceurs les plus pertinents en termes de créativité sur les réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram, Tik-Tok ou Twitter. Face à la presse, les organisateurs informent que le vote va démarrer le 5 septembre prochain, et les lauréats recevront leur prix lors d’une cérémonie à Dakar. Le chef éditorial de Pulse Sénégal, Paul Amadou Lamine Diack, renseigne qu’ils ont 58 000 candidats sélectionnés dans l’ensemble des pays concernés, dont 150 au Sénégal. Il signale que les listes des candidats ont été remises aux membres du jury, lesquels sont en train de procéder à l’évaluation des concurrents. A l’en croire, les candidats sont répartis entre une vingtaine de catégories, dont le sport, la web-comédie, l’art, la photographie et la mode. Pour chaque catégorie, indique le chef d’édition, il y a 10 candidats au maximum. Dans certaines catégories, le nombre de candidats est réduit à cinq. Il note que l’objectif des organisateurs du concours est de célébrer et de mettre en lumière les influenceurs qui utilisent les réseaux sociaux comme outil de travail. Selon lui ; Il s’agit en même temps de récompenser les contenus qui auront un impact social et culturel positif sur les citoyens. Par conséquent, il faut également être suivi par des milliers ou des millions de personnes et aborder des sujets pertinents
Circoncisions gratuites à Thiès
Ce week-end, c’était la grande ruée vers le poste de santé de Keur Issa à Thiès. Et pour cause, c’est Boubacar Diarra, habitant du quartier et proche collaborateur de Pape Amadou Ndiaye, ministre de l’Artisanat et de la Transformation du Secteur Informel, qui y offrait une journée de circoncisions gratuites. Il a ainsi soulagé beaucoup de pères et mères de famille, qui ont ainsi pu faire circoncire leurs enfants, devant le Ministre Pape Amadou Ndiaye, qui a d’ailleurs loué la démarche salvatrice de son collaborateur. Le poste de santé de Keur Issa était en réalité une case de santé, d’où l’équation de locaux non adaptés. Dans ce cadre d’ailleurs, l’Infirmière Chef de Poste (ICP a lancé un cri du cœur. Et l’ancien maire Lamine Diallo en a profité pour lancer une pierre dans le jardin de l’actuelle équipe municipale. Selon lui, il avait laissé un projet de construction de 2 cabines d’hospitalisation pour une enveloppe de 15 millions de Fcfa, mais depuis lors, rien n’a été fait, alors que l’espace pouvant les abriter existe. Pour lui, si l’enveloppe est orientée ailleurs, ce serait une véritable injustice causée aux populations de Keur Issa.
10 821 ménages ciblés
Bonne nouvelle pour 10 821 ménages, soit environ 86 568 personnes du département de Diourbel ciblés dans le projet de réponse à la sécurité alimentaire. Elles vont recevoir en effet des transferts d’un montant de 120 000 FCFA chacune. D’après l’Aps, la cérémonie a été officiellement lancée hier par le directeur général du Fonds de solidarité nationale (FSN), Kalidou Bâ. Il souligne, en effet, que l’objectif de ce projet initié par le FSN, dans le cadre de sa mission d’assistance aux victimes de chocs, est d’apporter une réponse à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les trois départements ciblés, à savoir Ranérou, Louga, Goudiry et Diourbel, afin d’y éviter une possible aggravation de la situation alimentaire et nutritionnelle pendant la période de soudure. Le directeur du FSN précise aussi que tous les bénéficiaires de ce projet vont percevoir leurs montants via une plateforme de transfert d’argent électronique. Il rappelle qu’au total, 27 537 ménages, soit 220 296 individus, seront soutenus pour une enveloppe globale de 3 milliards de francs CFA.
Ousseynou Diallo, le plus jeune candidat à la Présidentielle
Juriste et président du mouvement «Jëf-Citoyens d’Action», Ousseynou Diallo se lance dans la course à la Présidentielle de 2024. Invité de l’émission «L’As Matinale », le plus jeune candidat jusque-là déclaré s’est prononcé sur les questions politiques de l’heure et de ses ambitions pour le Sénégal. M. Diallo promet une meilleure justice socio-économique pour les jeunes et la promotion de l’entrepreneuriat. Au-delà des actions sociales effectuées dans son fief à Hann Bel Air, le mouvement s’inscrit dans une logique entrepreneuriale et d’assistance aux jeunes et aux femmes. Évoquant les dossiers des détenus politiques, Ousseynou Diallo demande aux autorités judiciaires, pour des raisons d’humanité, de libérer ces jeunes qui sont tout sauf des criminels. «Dites-leur que le droit de manifestation, même s’il est fondamental, n’est pas absolu et illimité, si bien que l’article 8 de notre Constitution l’indique clairement en disposant que la liberté de manifestation doit s'exercer dans le respect des limites imposées par le droit », lance-t-il à la justice sénégalaise. Sauf qu’il ne dit pas d’où iltire ses revenus ou s’il dispose d’un appareil pour mailler le pays. Beaucoup il s’agit simplement d’une candidature publicitaire. Mais bon on verra jusqu’où tiendront toutes ces candidatures d’anonymes
L’opposition gabonaise crie victoire
À l'issue d'une journée où l'activité a tourné au ralenti malgré la réouverture des administrations, les Librevillois, toujours privés d'internet et d'accès à certains médias internationaux, dont RFI, se sont dépêchés de rentrer chez eux à l'heure du couvre-feu. Les retardataires roulaient parfois avec leurs feux de détresse allumés et certains, bloqués dans des quartiers éloignés du leur, ont dû chercher un abri pour la nuit. Le dispositif sécuritaire restait en place, ce qui n'a pas empêché un certain nombre de boutiques de vider leurs rayons par crainte des pillages. Alors que la fumée blanche est attendue du côté du Centre gabonais des élections (CGE), le journal du soir de la télévision publique Gabon Première a affirmé que des «membres d'une bande ayant pour objectif de semer le chaos dès la proclamation des résultats» avaient été arrêtés, montrant parmi eux un activiste bien connu, qui a au micro appelé les jeunes «à ne pas sortir dans la rue». Plus tôt dans l'après-midi, la plateforme de l'opposition Alternance 2023 a assuré devant la presse que les tendances lui étaient «très favorables». Selon Rfi, son directeur de campagne Mike Joktane a listé les dysfonctionnements observés lors des scrutins de samedi, et appelé le président Ali Bongo à accepter «le choix souverain du peuple gabonais », et à organiser «une passation pacifique du pouvoir» en faveur d'Albert Ondo Ossa
LE SENEGAL N’AURA PAS DE REPRESENTANTS EN COMPETITION AFRICAINE
Eliminations précoces de Génération Foot et du Casa Sport - Les clubs qui représentaient le Sénégal dans les compétitions africaines n’ont pas pu passer le cap des préliminaires. Ils ont été tous recalés.
Les clubs qui représentaient le Sénégal dans les compétitions africaines n’ont pas pu passer le cap des préliminaires. Ils ont été tous recalés.
Une fois n’est pas coutume, le Sénégal n’aura pas cette année encore de représentant au niveau des phases de poule de la ligue africaine des champions et de la coupe de la CAF. Aussi bien Génération Foot de Deli Birame Ndam que le Casa Sports n’ont pu accéder au second tour préliminaire des compétitions africaines.
Au niveau financier, les équipes ont fait des efforts considérables, mais insuffisants pour s’imposer dans l’échiquier continental. Les férus du ballon rond sénégalais ne comprennent toujours pas pourquoi la mayonnaise ne fonctionne pas. Cela pourrait peut - être s’explique par une insuffisance du travail sur le plan local. Pourtant, les amateurs avaient cru aux chances de l’équipe de Génération Foot qui avait réussi le nul contre le Hafia en terre Guinéenne. Malheureusement, à la phase retour au stade Lat Dior de Thiès, les Guinéens réussissent à marquer en première mi-temps avant que les sénégalais n’égalisent en début de seconde période. Les férus du ballon rond sénégalais ont même, à un certain moment, cru à la victoire des académiciens pour avoir inscrit un second but. Ils seront néanmoins rejoints au score par les guinéens qui décrochent un match nul, synonyme d’une qualification.
Certes pour le président Mady Touré, ce nul constitue une véritable déception pour l’ensemble du football sénégalais. Pour ne pas trop pleurer sur son sort, il a tout mis sur le dos de l’inexpérience de ses joueurs. « L’équipe était nerveuse en première mi-temps, c’est pourquoi elle a encaissé ce but matinal. En seconde période, les coaches ont pu apporter des corrections. Ce qui a porté ses fruits (...) Toutefois, ils ont manqué ce truc pour tuer le match parce qu’il y a de la place et ils ont enchaîné les bonnes occasions. Cela peut se comprendre, ils sont jeunes, ils manquent d’expérience. C’est vraiment une très grande déception. Il faut maintenant qu’on continue le travail à ce sens pour nous améliorer. Les joueurs ont manqué de réalisme» avait-il révélé à nos confrères de wiwsport.
Quant à l’équipe du Casa-sport, elle n’a pas non plus réussi à marquer un but à Ouagadougou. Les joueurs de l’Etoile Filante ont réussi à garder leur camp inviolé lors de la rencontre retour. Ils passent en second tour des phases préliminaires pour avoir marqué un but à l’extérieur. Encore une fois cette année le Sénégal ne comptera pas de représentants au niveau africain. Quand va-ton résoudre cette équation?
Par T. Assane Bâ
LE PARADOXE DU FOOT SENEGALAIS
Au Sénégal, nous sommes désolés de le dire, les dirigeants veulent construire le football en commençant par le haut. Ce qui est important pour eux, c’est le résultat des équipes nationales et rien d’autres.
Au Sénégal, nous sommes désolés de le dire, les dirigeants veulent construire le football en commençant par le haut. Ce qui est important pour eux, c’est le résultat des équipes nationales et rien d’autres. A preuve, de 2021 à 2023, le foot sénégalais connaît des jours fastes au niveau des équipes nationales toutes catégories confondues.
Ces dernières ont raflé presque l’ensemble des coupes mises en compétition. Le Sénégal a été l’un des premiers pays africains à faire le plein de trophées en moins de deux ans. En effet, les Lions, après plusieurs années d’attente, ont vu leurs efforts couronnés de succès pour avoir remporté pour la première fois de son histoire la coupe d’Afrique des nations seniors au Cameroun. S’ensuivent par la suite d’autres trophées comme celui du Beach Soccer, du Championnat d’Afrique des nations (Chan), de la coupe d’Afrique des moins de 20 ans et des moins de 17 ans. A cela s’ajoute même celui dessourds muets. Tout cela pour montrer que le Sénégal s’est hissé sur le toit du football africain durant ces deux dernières années. Ému par tant de trophées, le président Macky Sall avait promis un plan Marchal du foot local. En attendant de définir les contours, le Sénégal reste un géant aux pieds d’argile. Le week-end dernier, les clubs, représentants du foot local ont tous été éliminés sur le plan africain. Aucun club n’a réussi à sortir la tête des préliminaires. Ce qui voudrait dire en d’autres termes que le Sénégal reste au niveau des clubs en deuxième division, mais en première au niveau des équipes nationales. Le football sénégalais a commencé, après plusieurs années de disette, à se faire respecter à partir de 2000.
La JA de feu le président Omar Seck avait commencé à jeter les bases en 1998 en réussissant à se hisser pour la première fois en finale d’une ligue des champions. Une finale perdue face au club Sfaxien. Cette génération de joueurs a été la base de l’équipe des Lions qui ont réussi à se qualifier à la Can au Nigeria avant d’être renforcé par les professionnels venus d’Europe. Avec un maigre budget, les clubssénégalais ne peuvent pas rivaliser avec leurs homologues africains. Ce n’est pas le talent qui manque, mais tout est lié à un problème d’organisation. Les dirigeants du foot restent attentifs au plan Marchal du football local prôné par le chef de l’État. Des mesures urgentes doivent être prises pour empêcher les meilleurs joueurs de migrer dans des clubs européens
Les solutions ne manquent pas car tout a été cogité, il reste seulement la volonté politique. Mais puisque Macky Sall veut prendre à bras le corps le problème, nul doute qu’il va tenter de poser les jalons avant son départ à la tête du pays. Cette élimination prématurée des clubs au tour préliminaire des différentes compétitions africaines prouve à suffisance le paradoxe du football sénégalais où les équipes nationales caracolent en tête, là où les clubs rasent les murs ou sont les premiers à la queue.