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25 juillet 2025
UNE SAISIE RECORD DE 146 000 LITRES PAR LA DOUANE
La Subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur a mis la main sur un autre liquide précieux. Après avoir pris en filature plusieurs camions-citernes, elle a pu saisir 40 000 litres de carburant qui étaient en cours de transvasement à Diass
La Subdivision des Douanes de Dakar-Extérieur a mis la main sur un autre liquide précieux. Après avoir pris en filature plusieurs camions-citernes, elle a pu saisir « 40 000 litres de carburant qui étaient en cours de transvasement dans des bidons de 20 litres saisis à Diass ; un déversement frauduleux de 40 000 litres de gasoil déjoué à Potou, dans la zone portuaire et 30 000 litres de fuel en provenance de Sangalkam, sans aucun papier de transport intercepté à Nguekhokh ».
Le communiqué de la Douane indique que quelques semaines auparavant 36 000 litres de fuel achetés sur le marché noir à Sandiara ont été saisis. Ce qui fait un total de 146 000 litres la quantité totale des saisies opérées. Plusieurs individus ont été arrêtés au cours de ces différentes opérations.
TOURNÉE COMIQUE
On est où là ! Cette interjection ivoirienne qui a fait l’objet d’une série colle bien à ce qui se passe dans ce pays. Un Pm en « tournée économique » qui, debout sur sa décapotable, galvanise ses troupes et appelle à une élection au premier tour…
On est où là ! Cette interjection ivoirienne qui a fait l’objet d’une série colle bien à ce qui se passe dans ce pays. Un Pm en « tournée économique » qui, debout sur sa décapotable, galvanise ses troupes et appelle à une élection au premier tour… C’est économique oui ! Mais surtout une tournée comique. Et après, ceux qui ont retiré leurs fiches de parrainage et qui sont en campagne ne peuvent pas aller à la rencontre des Sénégalais ! Jaay doole baakhoul. Il faut remettre le tube, You ! Lui aussi a retiré ses fiches non ? L’autre moom va attendre la décision suprême.
LA RÉOUVERTURE DE L'UCAD N'EST PAS À L'ORDRE DU JOUR
Si les autorités académiques expliquent la non-effectivité de la réouverture du campus par les saccages de certaines infrastructures de l’université, cet argument ne semble pas convaincre le Saes
Préalablement à toute réouverture, le Coud doit «prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants». Telles sont, entre autres, les conditions fixées par le Conseil d’administration du Coud pour la réouverture de l’Ucad.
La reprise des cours en présentiel à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) risque d’être compliquée. Alors que les autorités académiques avaient annoncé la réouverture du campus pédagogique pour le mois de novembre, le Conseil d’administration du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), qui s’est réuni vendredi dernier, a dans sa majorité «demandé à la Direction du Coud, préalablement à toute réouverture, de prendre dans les meilleurs délais, les mesures nécessaires pour mettre en place un dispositif capable d’assurer la sécurité des personnes, des biens et des infrastructures, assainir sérieusement les conditions d’accès et d’hébergement des étudiants, mettre en œuvre toute action nécessaire pour assurer la paix sociale au sein des campus sociaux de l’Ucad». Dans le même document, la Direction du «Coud est appelé à donner suite à cette délibération de son Conseil d’administration». Il s’agirait même d’une attente qui devrait durer 60 jours.
Il faut rappeler que l’Ucad, qui a subi la furie des manifestants suite à la condamnation du leader du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko, dans l’affaire Sweet Beauté, est fermée depuis le mois de juin. Pour les étudiants, il est impensable de rouvrir le campus pédagogique sans le campus social. Le Collectif des amicales de l’université réclame ainsi la réouverture des campus social et pédagogique pour que les étudiants puissent travailler dans de bonnes conditions.
Si les autorités académiques expliquent la non-effectivité de la réouverture du campus par les saccages de certaines infrastructures de l’université, cet argument ne semble pas convaincre le Saes. Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes), lors de sa conférence de presse tenue le 12 octobre dernier, avait déploré le fait que «tous les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour un retour à un calendrier académique normal ont été anéantis par les fermetures intempestives et continues des universités publiques au gré du calendrier électoral». Dans la même veine, le Secrétaire général dudit syndicat avait réclamé la réouverture immédiate de toutes les universités, tout en soutenant qu’à l’Ucad, «les enseignants sont prêts pour la reprise et l’essentiel des facultés sont à même de reprendre». Le campus social sera-t-il aux normes dans quelques jours pour accompagner le démarrage des cours en présentiel ? C’est la grande question.
MULTIPLE PHOTOS
ARTISTE CREE DES ŒUVRES DONT LE SOUBASSEMENT EST DIVIN
C’est un géant aux mains géniales, aux pieds solides et à l’esprit magistral qui nous accueille dans son atelier au Village des arts de Dakar. Cet homme au regard vif, coiffé de son bonnet et de canne naine fétiche, s’impose sans trop en décider
C’est un géant aux mains géniales, aux pieds solides et à l’esprit magistral qui nous accueille dans son atelier au Village des arts de Dakar. Cet homme au regard vif, coiffé de son bonnet et de canne naine fétiche, s’impose sans trop en décider tel un gourou des univers plastiques. Du haut de ses 50 ans de carrière, qu’il fête (ou qu’on lui fête plutôt) en grande pompe cette année, Zulu Mbaye se dit tout de même encore dans sa quête artistique. « Poète des formes et des couleurs » selon Moussa Sène Absa, « magnifique artiste au bleu inimitable » d’après Abdoulaye Diallo Le berger de l’île de Ngor, préfère encore son « jeu » au « je ». Toutefois, les deux s’entêtent à se confondre. Le maître plasticien nous entretient des pulsations de ses 69 ans d’art, pardon, de ses 50 ans d’art.
Quand Mouhamadou Mbaye a-t-il senti devenir Zulu Mbaye ?
J’ai signé Mouhamadou Mbaye durant les dix premières années de ma carrière, autant sur mes tableaux que les tapisseries. Il faut savoir que j’ai fait une cinquantaine de tapisseries avec les Msad (Manufactures sénégalaises des arts décoratifs) de Thiès. À un moment, je revendiquais sans fard ma négro-africanité et je cherchais un nom qui collait mieux à mon identité plastique. Ensuite, je me suis dit que je suis musulman et non arabe, et que mon exercice était loin de la religion. C’était d’abord Mouham-ou Mbaye Zulu, ensuite Mouham Zulu que je trouvais encore long, avant de choisir définitivement Zulu Mbaye, en 1981. Le nom s’est aussitôt révélé plus marketing, plus marquant, plus incisif et plus original.
42 ans après, vous continuez de penser que votre identité plastique se distingue de celle musulmane ?
Oui. Je conçois que ce sont deux religions différentes. On a tendance à penser religions révélées, mais notre animisme est bien une religion. Je ne colle pas cette identité animiste à ma peinture, elle est totalement ma peinture. Elle est d’aspect, de philosophie et de pensée animistes. Mon art renvoie toujours à tous ces symboles.
Il s’agit là de l’animisme non dans son sens païen, mais plutôt de celui qui définit l’âme spirituelle de l’Africain…
Tout simplement ! Le paganisme est un culte, mais l’animisme est une spiritualité. Voyez nos célébrations cultuelles, nos rapports à la nature, etc. Nous confondons même instinctivement nos confessions religieuses et cette spiritualité animiste au quotidien. Moi, je choisis de ne pas m’en cacher. Mon histoire, ma culture, ma géographie, tout est animiste. Nous avons été autre chose avant l’avènement de l’islam, que je revendique également.
Dix ans avant d’avoir une signature définitive, vous cherchiez une identité artistique ou vous confirmiez votre affirmation ?
Le changement n’a pas concerné ma peinture. Je continuais et continue aujourd’hui de faire ce que signait Mouhamadou Mbaye.
Qu’entendez-vous nous dire quand vous affirmez que vous peignez « sur le modèle de Dieu » ?
L’artiste crée des œuvres dont le soubassement est divin. Je ne suis pas un plasticien abstrait, mais ma peinture puise dans mon imaginaire coloré et la nature. Ce sont les créations de Dieu qui sont nos modèles. Quelque artiste qu’on puisse être, on ne peut jamais créer ce que Dieu n’ait déjà créé. On « crée » à l’image de Dieu.
Quel environnement de votre enfance a vraiment modelé ou impacté votre âme d’artiste ?
Beaucoup pensent que je suis né à Thiès. Mais je suis né dans le village de Ndiakhaté, en 1954. Mon père était un tidiane, homonyme de Seydi El Hadj Malick Sy. C’est le khalife Serigne Babacar Sy qui l’a élevé au rang de moukhaddam et on me raconte qu’il appelait mon père « goorgi ». Quand les villages environnants ont voulu un exégète du Coran, Khalifa Babacar Sy y a envoyé mon père et c’est ainsi qu’il s’est installé à Ndiakhaté. La confusion est intervenue parce que j’ai habité Thiès après l’école élémentaire de Lam-Lam. Mon père était déjà mort et j’ai rejoint ma mère à Thiès. C’est intéressant parce que je me rends compte que ma première relation avec la nature, c’est véritablement à Ndiakhaté. Je reviens en images sur ces premiers épisodes de ma vie dans « Zulu l’Africain ». Dans ce film, je vais me ressourcer et interroger les baobabs qui m’ont vu naître. C’est là-bas que tout a commencé. C’est là que j’ai gardé des moutons, habité la nature, eu ma première enfance, où j’ai eu mon premier cheval hérité de mon homonyme et oncle qui m’a élevé à la suite de mon père décédé quand j’avais 4 ans. Tout est assurément parti de Ndiakhaté. J’y étais jusqu’à mes 12 ans. Cet environnement a forgé mes premiers pas, mes premiers regards et mes premiers sentiments d’homme.
Vous célébrez l’Afrique par votre art, votre style et votre nom d’artiste. Aujourd’hui, que « L’Afrique célèbre Zulu », n’est-ce pas un sacre ?
Être célébré par ses pairs africains est génial. Il y aurait pu y avoir des Occidentaux et des Asiatiques, parce que je suis un artiste international. Mais je reste cramponné à ce caractère africain. Il faut aussi savoir que le Maroc a besoin d’affirmer son soft power culturel. Que ça se passe au Sénégal est une heureuse situation parce que, jusqu’au début des années 2000, notre pays était le fer de lance du mouvement artistique africain. Ce n’est pas pour rien que nous accueillons la Biennale de l’art africain contemporain à Dakar et qu’on a le Village des arts. C’est une belle rencontre de symboliques dont je suis le simple prétexte. « L’Afrique célèbre Zulu », c’est très beau, mais je précise que le monde est invité.
Dans votre vocabulaire pictural, vous explorez beaucoup l’imaginaire africain, tout en provoquant un renouveau permanent. Comment vous réussissez cette alchimie ?
L’art est telle une université où on va découvrir des choses. Il faut d’abord dire que je suis très Égyptien. Nous avons une civilisation de 5 000 ans née en Égypte que nous avons peuplée à cette période. Cette âme égyptienne nous est restée et ma peinture prend ses racines et ses formes dans cette civilisation négro-pharaonique. Il suffit de voir mes œuvres pour constater ces influences. Je crois à la réincarnation. Je me dis quelquefois que j’ai dû vivre auparavant en Égypte et que ma mémoire a enregistré des souvenirs qu’elle restitue dans mon art. J’ai rencontré l’écrivaine et égyptologue Gallinca, en 1985, qui m’a dit que je verrais l’épine dorsale des hiéroglyphes égyptiens si j’élaguais les motifs décoratifs de mes œuvres. Elle comparait mes œuvres avec des images de l’Égypte ancienne qu’elle m’a montrées. J’ai remarqué que mes peintures y ressemblaient au ¾. J’en ai eu une conscience éclairée qui n’est pas vaine et qu’une vie antérieure expliquerait. Ce sont mes réminiscences.
50 ans d’activités plastiques, avec des messages à travers vos œuvres. Ne pensez-vous pas avoir quelque part influencé la génération qui a aujourd’hui un discours marqué panafricanisme et kémitisme ?
Je ne saurai dire si j’ai eu une influence, mais je suis sûr que ces gens parlent de moi. C’est un propos que j’ai toujours porté et dit. C’est un mouvement que je suis depuis mes débuts, sur le plan physique et intellectuel. C’est beaucoup plus profond pour moi. C’est toute une existence que je résume dans la peinture. Je fais partie aussi de l’École de Dakar qui continue d’influencer l’art. Beaucoup ont écrit dans des catalogues que ce qui s’est fait entre 1960 et 1980 est une illustration de la poésie de la négritude de Senghor. C’est faux ! Quand deux artistes vivent dans le même espace avec la même histoire et la même culture, si on ne voit pas d’affinités dans leurs œuvres, l’un d’eux a forcément dévié du bon chemin. Senghor était inspiré de la cosmogonie négro-africaine, et nous de l’École de Dakar avions les mêmes influences. Mais j’ai eu un supplément après ma rencontre avec Gallinca.
La peinture, comme tout art, est comme une promenade sur un chemin sans fin. Tu marches étape par étape, sans rupture, voire sans altération. On voit encore dans mes œuvres des couleurs et des formes bien connues de l’École de Dakar, mais que j’utilise de moins en moins parce que j’ai dépassé ce problème de négritude. Aujourd’hui, c’est l’Homme qui m’intéresse. L’Homme qui n’a ni couleur ni culture ni d’histoire. Qu’allait peindre Adam, le tout premier homme, si on lui avait donné des pinceaux et des couleurs juste après sa création ? Quand je peins aujourd’hui, j’essaie de pénétrer l’esprit de cet homme originel et dépouillé d’appartenances. J’avoue, c’est impossible de s’en détacher totalement. Mais je rends son pourcentage le plus infime possible. C’est là que je sens une forme d’universalité dans ma quête picturale. Quand j’ai commencé avec ce que j’appelais « signes » à l’époque, que l’Égyptienne Gallinca a apparenté aux hiéroglyphes, ça a fait tache d’huile au Sénégal. J’avais beaucoup influencé la peinture de cette période. C’est ma fierté. Il y a bien des raisons pour que je sois sorti du lot. L’une d’entre elles est que j’ai influencé beaucoup de peintres de ma génération.
Quel impact a eu sur vous Pierre André Lods quand vous le rencontriez en 1970 dans son atelier de Médina ?
Je suis ensuite venu à Dakar pour faire de la comptabilité après avoir arrêté mes études en classe de 4e au collège. Mon tuteur m’a proposé d’intégrer les armées ou d’étudier la comptabilité, car il était hors de question que je reste désœuvré. Au Lycée Malick Sy de Thiès, j’avais un professeur de latin qui remarquait mes dessins copiés des Aventures de Zembla notamment. Je croise ce professeur un jour dans les rues de Dakar-Plateau et il me les rappelle. Il m’a demandé de le rejoindre à une invitation dans un atelier, le jeudi suivant. C’était l’atelier de Pierre Lods, à la Médina. C’était le déclic. Et le conseil qu’il m’a donné après avoir vu mes dessins, qui est le conseil le plus précieux qui m’ait été donné, c’est de ne pas entrer à l’École des Beaux-arts. Je crois fermement que je n’aurais jamais été Zulu Mbaye si j’avais suivi la formation académique. On n’apprend pas à quelqu’un d’être artiste, on le conseille. C’est ce conseil qui a explosé ma liberté et m’a mené à ma signature.
Lods a révélé aux Africains leur véritable identité picturale. Il a été d’abord professeur à Poto-Poto au Congo, où il était venu en missionnaire en 1945. Le peintre fabuleux qu’il était y a construit une grande maison qui était un lieu de rencontres d’artistes. C’est ainsi qu’il a créé l’École des peintres de Poto-Poto, en 1951. Ensuite, en 1958, Senghor, qui a senti les indépendances, a fait un périple et a visité cette école. Comme il avait le projet du Festival mondial des arts nègres, il a créé l’École des Beaux-arts. Il a ainsi invité Lods au Sénégal, qui n’était donc pas un coopérant. À deux, ils ont encouragé, encadré et accompagné les artistes. Lods, à l’École des arts, sélectionnait les artistes qui avaient plus de talent. Parallèlement à son enseignement à l’École des arts, il avait ouvert ce fameux lieu appelé les Ateliers libres de Pierre Lods.
Quelle signification donnez-vous à l’École de Dakar, et quelle est son influence sur la dynamique picturale du moment ?
Elle est la base de ce qui se fait aujourd’hui. Jusqu’aujourd’hui, quand il y a une sélection nationale, 75% des œuvres choisies sont signées des artistes de cette école. Une école ne meurt jamais. Le problème, ce sont les gens et leur complexe qui ne veulent pas parler d’art africain. Moi, je revendique l’art africain. On parle d’art d’autres pays ou régions du monde, pourquoi ne pas parler du nôtre ? Les artistes africains, et pas que sénégalais, ont comme une haine d’eux-mêmes et de leur héritage. Ils foulent au pied leurs identités fondamentales pour paraître au goût du jour et à l’air du temps. C’est d’ailleurs dommage qu’on crée des modes artistiques. L’art est une permanence qui évolue en s’affinant et en se prolongeant, mais aucun complexe ne doit ruiner notre progrès artistique et culturel. Je me demande si nous n’avons pas peur de nous-mêmes, de ce que nous sommes essentiellement. J’aime citer Tahar Ben Jalloun qui dit dans « Moha le fou, Moha le sage » ceci : « Autrefois, c’étaient les Occidentaux qui nous déshabillaient. Maintenant, c’est nous qui ôtons nos haillons et les jetons dans les fosses de la honte ». Nous avons honte de nous. Nous refoulons cette « négrité » en nous par complexe, et certains dits artistes n’y échappent. Il faut sublimer nos legs. Il ne faut pas altérer l’École de Dakar, mais le garder et dépasser. Comment ? En digérant son propos et lui apporter une touche nouvelle, en l’ouvrant à ce monde qui se rétrécit et a beaucoup à donner. Si on écrase ce qu’on est, on ne contribue pas à façonner un nouveau monde.
Est-ce parce que vous avez réussi la digestion des messages de vos identités et les alertes du temps que vous vous distinguez en maître aujourd’hui ?
Mieux, c’est cela qui m’a formé alors que j’aurais pu être déraciné après avoir vécu vingt ans en Europe. C’est pourquoi cette vie ailleurs n’a jamais pu m’influencer. J’ai toujours refusé d’être autre chose que ce que je suis. Partout, je revendique mon identité, car j’ai compris sa valeur et sa charge au point d’y puiser l’énergie pour vivre. Le choix de mon nom Zulu le dit. Ce n’est pas en référence à Chaka Zulu, mais en hommage à tout le peuple zulu et leur histoire. Ce séjour en Europe n’a pas pu pervertir mon art, car ce qui peint en moi est en moi. Il m’habite. C’est le levier et l’énergie qui me poussent à porter mon art et à me porter moi-même.
Vous êtes parmi les artistes visuels qui travaillent le mieux les deux extrêmes : l’aisance matérielle comme mentale, et le dénuement total…
Car je suis un Baye Fall de confession, avec toute sa philosophie. Cette doctrine colle mieux à ma personnalité humaine et artistique. Je trouve aussi que les Baye Fall sont les premiers musulmans. Dieu aime les gens qui se rapprochent de Lui. C’est aussi une forme. On dit qu’il y a moins de grains de sable sur terre que de voies que Dieu peut tracer comme religions. L’ordre Baye Fall est un comportement. Il me suffit, il me donne une aisance spirituelle et morale qui se prolonge dans ce que vous décrivez.
Cette voie propice à la méditation ne fait-elle pas que vous soyez un féru de la recherche plastique ?
J’ai fait de l’art ma vie. J’estime n’avoir rien fait d’autre de mes 69 ans. Je ne sais faire rien d’autre que peindre. Je ne sais même pas quoi faire d’un marteau et d’un clou. Alors oui. Je pense d’ailleurs qu’une seule vie ne suffit pas pour effectuer tout ce que je veux faire avec mon art. Au-delà des recherches, j’ai consacré toute ma vie et mon identité à l’art.
Comment encadrez-vous votre inspiration dans la petite surface d’une toile ?
Il faut d’abord trouver ce qu’est une inspiration, je crois. On confond souvent inspiration et imagination. L’imagination est quand vous vous dites que vous voulez peindre un arbre ou un chat qui dort. L’inspiration est l’acte, et elle est de source divine. Ce n’est pas une simple cuisine de l’esprit. Quand l’inspiration se révèle à vous, vous n’êtes pas conscient pour décrypter la situation. Vous ne sentez plus que vous êtes Zulu Mbaye avec un pinceau sur la main. Où est-ce que vous étiez en ce moment ? Je ne le sais pas, mais je sais que les chefs-d’œuvre sortent souvent de ce voyage. Je sens juste une force supérieure qui m’habite et impose ses formes et ses couleurs. C’est cette force qui délimite les œuvres.
Votre plus grande satisfaction durant ces 50 ans ?
Être peintre. Je ne pense pas que j’aurais connu la même béatitude avec un autre métier.
Votre plus grande épreuve ?
Essayer quelque chose que je ne réussis pas. Ça fait mal, ça prouve heureusement que l’homme n’est que peu de chose. Ça te ramène à ton état véritable de simple créature, et que le seul créateur demeure Dieu.
Quid de Nietti Gouy ?
Je suis rentré de mon premier séjour en France pour participer à la Biennale de Dakar de 1992. Un jour, je rencontre un Français fabuleux qui m’achète un tableau et me demande où se trouve mon atelier. Je lui dis que je ne suis pas encore installé parce que je reviens d’un long périple. Il m’a proposé de m’acheter un tableau par mois, pour avoir un fonds. Je vendais à l’époque mes tableaux à pas moins de 750.000 FCfa. J’ai trouvé une maison au Almadies à côté de chez Youssou Ndour. À l’époque, c’était encore en friche. La maison a vite pris une allure internationale, avec la visite et le séjour de plusieurs artistes internationaux. Des artistes sénégalais venaient aussi habiter et peindre avec moi. C’est ainsi que j’ai mis en place Nietti Gouy (les Trois baobabs). Le nom vient des trois baobabs au seuil de la maison. Cette maison a accueilli le tout premier Off du Dak’art. Ça m’avait valu le surnom de « Père du Off » par la presse culturelle. Ce n’était pas en vrai un Off, mais plutôt un boycott de la Biennale. L’État du Sénégal avait voulu ghettoïser l’art sénégalais à travers la Biennale et il l’a réussi aujourd’hui. J’avais dit mon refus et ça s’est manifesté avec ce premier Off. J’avais intitulé cette exposition « Amour interdit », considérant qu’on nous interdisait de faire notre amour entre artistes. L’art est ouvert. Nous étions invités partout et ne pouvions accepter qu’on exclut des confrères d’autres continents. S’enfermer entre artistes africains ghettoïse l’art africain.
CINQUANTENAIRE DE LA CARRIÈRE DE L’ARTISTE ZULU MBAYE
Des noces d’or tout en majesté
« L’Afrique célèbre Zulu Mbaye ». Un vaste programme à l’honneur d’un géant aux cinquante années de pratique majuscule des arts plastiques. Il s’agira de célébrer ce mohican de l’École de Dakar, de mettre en lumière son œuvre singulière pour la jeunesse en quête de modèle et de diffuser sa lecture des arts contemporains, entre autres.
Un splendide tableau pour un maître incontesté de l’art. Pour le cinquantenaire de la carrière de plasticien de Zulu Mbaye, une exposition-hommage sera organisée du 27 octobre au 10 novembre 2023 au Musée Théodore Monod, par le Sénégal et le Maroc (à travers l’Agence marocaine de coopération internationale). Vingt-et-un artistes de 11 pays d’Afrique vont exposer 60 œuvres au total, sous le commissariat de Omar Diack et de Zulu Mbaye lui-même. Ce dernier, « poète et magicien des formes et des couleurs », montrera 20 de ses œuvres à l’occasion. Le vernissage est prévu le 27 octobre, avec 45 artistes invités. Un panel sur le thème « L’art comme levier de rapprochement des peuples » sera aussi reçu au Musée Théodore Monod, le lendemain, dans l’après-midi. Ce même 28 octobre au soir, aura lieu le second vernissage, à l’Espace Vema. Le 29 octobre, il y aura la projection du film « Zulu l’Africain ».
En 2019, Zulu Mbaye était invité par l’Université internationale de Rabat pour une conférence entre quelques des 9 000 artistes étrangers qui vivent au Maroc et les étudiants. « Avant de partir, j’avais échangé avec le journaliste et le curateur Massamba Mbaye qui m’avait proposé de faire une exposition. Je lui avais répondu que je n’avais pas les moyens pour cela, et que je ne pouvais pas me permettre de l’amateurisme après 49 ans de carrière. J’ai toujours voulu faire les choses avec rigueur et professionnalisme. Donc, quand j’étais au Maroc, je me suis souvenu du projet et j’en ai parlé avec le Directeur de la Coopération internationale du Maroc. Je lui expose mon idée d’inviter deux artistes de la sous-région. Il me répond qu’il me propose mieux : inviter dix pays africains à Dakar, en plus du Maroc. L’histoire est née ainsi », révèle Zulu Mbaye.
LA RENCONTRE BIENHEUREUSE AVEC LE MAROC ET SON ROI
Il rentre à Dakar avec cette proposition et un jour, Racine Talla, Directeur de la Rts, sera l’artisan de la participation sénégalaise après un appel téléphonique fortuit. « Il m’a fait recevoir par le Chef de l’État, Macky Sall, qui m’a gracieusement soutenu pour l’événement et avec beaucoup d’enthousiasme. Il a été retenu que le Maroc se charge du voyage des artistes invités et de leurs œuvres, et le Sénégal prendrait ensuite le relai », explique le plasticien de 69 ans. C’est au Village des arts, où nous avons rencontré Zulu Mbaye, mercredi dernier, que commence l’histoire de ces noces d’or. Il était assis tranquillement dans son atelier, quand sa quiétude était subitement perturbée par un convoi de huit grosses voitures luxueuses. « En tant que président du Village, je suis allé à leur rencontre. Quand je me suis approché, toute la délégation convergeait vers un homme en jean, chapeau, chemise à fleurs et des bottes dentelées. Je lui ai dit « Bonjour monsieur », il a souri et je me suis présenté. Je lui ai proposé de visiter le Village et au premier atelier, je me suis effacé pour le laisser discuter avec l’artiste résident. Là, j’ai demandé au garde du corps et, tout étonné, il me répond « C’est le roi du Maroc ». Je disais ensuite passablement « mon altesse », « mon roi » et il en souriait », se remémore Zulu Mbaye en se marrant. C’était un jeudi de novembre 2016.
Le roi avait visité ce jour la moitié du Village, avant de demander à rentrer, car il était fatigué. Mais il avait promis de revenir le lendemain après la prière du Jummah (14h). « J’étais stressé parce que le bruit avait couru que le roi a acheté des œuvres dans tous les ateliers qu’il a visités. Ceux qui ne l’ont pas reçu m’en avaient voulu. Mais il est effectivement revenu le lendemain et a acheté 144 œuvres en ces deux jours, dans tous les ateliers, en billets d’euros neufs. Il faut dire que tous les artistes étaient millionnaires », se rappelle Zulu. Ce contact lui vaudra plus les faveurs et la sympathie du roi. Il vit aujourd’hui entre les deux pays.
LE SÉNÉGAL TIENDRA UNE EXPLOSION SUR LES PRÉSIDENTS SENGHOR ET SALL
Le Sénégal va abriter, en janvier, les expositions ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’ et »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir », après le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris (en France)
Le Sénégal va abriter, en janvier, les expositions ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’ et »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir », après le musée du Quai Branly Jacques Chirac à Paris (en France), a annoncé, dimanche, le ministre de la Culture et du Patrimoine Historique Aliou Sow.
»Le Sénégal se propose-t-il d’abriter ces deux expositions à partir du mois de janvier 2024 », a fait savoir le ministre de la Culture qui séjourne dans la capitale française .
Dans un communiqué de presse transmis à l’APS, il a indiqué qu’après Paris, »ces expositions à Dakar, seront un prolongement du voyage immersif à travers le temps et l’espace, découvrant l’histoire et la trajectoire, s’inspirant des valeurs et des idéaux portés par les présidents Senghor et Sall’’.
Aliou Sow a annoncé que la procédure relative à la venue à Dakar de ces expositions sera engagée dès la semaine prochaine.
‘’Les dates et le lieu retenus seront communiqués’’, précise-t-il avant d’ajouter : ‘’ces expositions offriront aux jeunes générations l’opportunité d’apprendre sur les deux présidents ayant façonné le Sénégal, les incitant à la réflexion sur leur propre rôle dans l’avenir du pays’’.
L’exposition ‘’Senghor et les arts : réinventer l’universel’’, présentée depuis le 7 février dernier au musée du Quai Branly Jacques Chirac, prend fin le 19 novembre.
L’exposition »président Macky Sall et autres : dédales du pouvoir’’ , une œuvre du peintre américain Kehinde Wiley, présentée depuis le 26 septembre, va se poursuivre jusqu’au 14 janvier 2024.
Ces expositions, souligne-t-on dans le document de presse, sont ‘’une ode à la diversité culturelle qui fait la richesse de notre monde’’. Elles célèbrent »l’histoire du Sénégal et rendent hommage à deux présidents emblématiques et leur contribution à la vie politique, économique, sociale et culturelle du pays ».
‘’Elles célèbrent l’héritage et le leadership exceptionnels de deux figures marquantes de la République du Sénégal et mettent en lumière l’empreinte profonde de deux présidents dans l’histoire du pays’’, dit la même source.
UNE VENTE DE PATRIMOINE POUR RENFLOUER LES CAISSES DE WALFADJIRI
Le groupe de presse envisage d'organiser une vente aux enchères de biens personnels de son fondateur historique, Sidy Lamine Niass. Cette décision drastique fait suite à la baisse de l'aide à la presse allouée par l'Etat à l'empire médiatique
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 23/10/2023
Le groupe de presse Walfadjri a annoncé son intention d'organiser une vente aux enchères de biens personnels de son fondateur historique, Sidy Lamine Niass.
Cette décision drastique fait suite à la baisse considérable de l'aide à la presse allouée par l'Etat du Sénégal à l'empire médiatique.
Selon le PDG Cheikh Niass, le montant reçu a été divisé par près de quatre, passant de 70 millions en 2022 à seulement 20 millions cette année.
Cette réduction de 80% plonge le groupe dans une situation financière précaire, malgré l'augmentation globale de l'enveloppe dédiée à l'aide à la presse.
Face à l'asphyxie financière qu'il subit, Walfadjri n'a d'autre choix que de mettre aux enchères des biens personnels de son fondateur telles que sa voiture, son téléphone ou ses distinctions.
Cette vente inédite vise à renflouer les caisses et faire face aux préjudices causés par d'autres sanctions arbitraires selon le groupe, comme les suspensions du signal de WalfTV.
Une conférence de presse et un sit-in seront également organisés pour dénoncer ce qu'il qualifie de "discrimination" et "acharnement" de longue date de la part des autorités étatiques à son encontre.
ENVIRON 160.000 PERSONNES SONT AFFECTÉES PAR LE TROUBLE DE LA COMMUNICATION AU SÉNÉGAL
Le monde célèbre la journée internationale du bégaiement ce dimanche 22 octobre. A l’occasion, El Bachir Dieng, l’ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal, est revenu sur le sens de cette célébration.
Le monde célèbre la journée internationale du bégaiement ce dimanche 22 octobre. Conférences, ateliers interactifs, expositions et témoignages vont rythmer l’évènement à la Maison de la culture Douta Seck. El Bachir Dieng, l’ambassadeur des handicapés vocaux du Sénégal, revient sur le sens de cette célébration. Selon lui, 160.000 personnes, souffrant de troubles de la communication au Sénégal, ne veulent qu’une chose : vivre dans une société inclusive et bienveillante. Entretien.
Que représente pour vous la célébration de la journée internationale du bégaiement ?
C’est un moment crucial pour sensibiliser le monde à la réalité des personnes qui bégaient. C’est l’occasion de briser les stigmates, de promouvoir la compréhension et l’empathie envers ceux qui vivent avec ce trouble de la communication. La journée vise à encourager l’éducation du public sur le bégaiement, à partager des expériences et des témoignages et à mettre en lumière les ressources disponibles pour aider ceux qui sont touchés. Elle permet également de mobiliser des ressources et des initiatives visant à améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec un handicap vocal, en favorisant l’accès à des traitements appropriés, à des programmes éducatifs et à des opportunités professionnelles équitables. En fin de compte, cette journée contribue à créer un environnement mondial plus compréhensif où chacun est respecté et valorisé, indépendamment de son mode de communication.
Quels seront les temps forts de cette célébration au Sénégal ?
Nous avons prévu de nous rencontrer à la Maison de la culture Douta Seck pour des séances de self help (auto-assistance), des conférences, des ateliers interactifs, des partages d’expériences, des témoignages, des séances éducatives, des campagnes de sensibilisation, des discussions publiques et des expositions. L’objectif principal de cet évènement est aussi d’informer, d’éduquer et de réduire la stigmatisation associée au bégaiement, en offrant également un espace où les personnes concernées peuvent partager leurs défis, leurs réussites et leurs stratégies pour faire face au bégaiement. Nous voulons ainsi encourager un soutien mutuel au sein de la communauté.
À combien s’élève le nombre de personnes touchées par le bégaiement au Sénégal ?
Les statistiques indiquent qu’environ 160.000 personnes, au Sénégal, sont affectées par le trouble de la communication.
Est-ce que ce handicap est perçu comme une maladie dans notre pays ?
Non. Et c’est là la source de tous nos problèmes. Il faut comprendre que le bégaiement n’est pas une maladie, mais plutôt un trouble de la communication qui affecte la fluidité et la régularité du discours. Au Sénégal, comme dans de nombreux autres pays, le bégaiement est généralement perçu comme un trouble de la parole et de la communication et non comme une maladie. Cependant, il est important de noter que les perceptions peuvent varier d’une personne à l’autre en fonction de leur niveau de compréhension du bégaiement et de l’éducation reçue sur ce sujet. Voilà pourquoi, l’éducation et la sensibilisation sont essentielles pour changer les attitudes et promouvoir une compréhension plus approfondie du bégaiement en tant que trouble de la communication. En réalité, il s’agit de mobiliser les autorités, ainsi que la population, pour améliorer la prise en charge, favorisant une société inclusive et bienveillante.
Pensez-vous justement que cette journée peut attirer l’attention des autorités dans la prise en charge de vos préoccupations ?
Effectivement. La journée a le potentiel d’attirer l’attention des autorités et de susciter une prise de conscience significative concernant les préoccupations liées au bégaiement. Cette journée offre une plateforme importante pour sensibiliser les décideurs, les professionnels de la santé, les éducateurs et le grand public aux défis auxquels font face les personnes qui bégaient. En mettant en lumière les réalités du bégaiement, les expériences des individus et les obstacles auxquels ils sont confrontés, cette journée peut encourager les autorités à développer des politiques et des programmes spécifiques visant à améliorer la prise en charge, l’éducation et l’inclusion des personnes qui bégaient. La sensibilisation générée par la journée du bégaiement est essentielle pour instaurer un changement positif, promouvoir l’égalité des chances et améliorer la qualité de vie des personnes touchées par le bégaiement.
Existe-t-il des structures dédiées à la prise en charge des personnes souffrant de troubles de la communication ?
Oui. Il existe bel et bien, au Sénégal, des structures dédiées à la prise en charge des personnes souffrant de troubles de la communication. Elles comprennent les centres de rééducation, les cliniques spécialisées en orthophonie, ainsi que des associations. Ce sont des établissements et organisations qui offrent des services de diagnostic, de traitement, de rééducation visant à améliorer leur communication et à mieux gérer les troubles de la communication. Ils ont l’avantage de proposer des séances de thérapie individuelle, des groupes de soutien, des ateliers de gestion du stress liés au bégaiement et d’autres interventions visant à améliorer la qualité de vie des personnes touchées. Il est recommandé aux personnes concernées de se rapprocher de ces structures pour obtenir de l’aide et des conseils adaptés à leur situation.
Quels sont les autres défis de votre association ?
Depuis quelques années, nous faisons des orientations professionnelles pour les nouveaux bacheliers, afin qu’ils puissent s’insérer rapidement dans le monde professionnel, vu qu’on tend vers la digitalisation des métiers et l’automatisation des tâches. Il est nécessaire d’anticiper vers les métiers techniques et numériques. C’est très difficile pour les personnes vivant avec un handicap d’avoir du travail au Sénégal. Nous sommes souvent recalés lors des entretiens d’embauche professionnels. Dans la loi d’orientation sociale, il est clairement mentionné que la situation de handicap ne peut être, en aucun cas, un motif de discrimination pour l’accès à l’emploi. La compétence n’a rien à voir avec le bégaiement. Nous travaillons pour que l’État et les entreprises privilégient l’approche par les compétences lors des entretiens d’embauche.
LA MINUSMA REMBALLE DE TESSALIT
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de l’ONU au Mali (MINUSMA) a annoncé avoir achevé, samedi, le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base de Tessalit.
Dakar, 23 oct (APS) – La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali de l’ONU au Mali (MINUSMA) a annoncé avoir achevé, samedi, le retrait accéléré de toutes ses troupes et de son personnel civil de sa base de Tessalit.
‘’La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a achevé son retrait accéléré de sa base de Tessalit dans la région de Kidal, au nord du Mali’’, indique un communiqué dont l’APS a eu connaissance.
Ce départ met ainsi fin à la présence de la mission à Tessalit, dont ‘’la fermeture du camp (…) marque le premier retrait de la MINUSMA de la région de Kidal et constitue la sixième base de la MINUSMA à fermer suite à la résolution 2690 du Conseil de sécurité, qui a mis fin au mandat de la MINUSMA le 30 juin 2023’’, précise la même source.
La fin du mandat de la MINUSMA au Mali, après 10 ans d’intervention, a été actée par l’adoption à l’unanimité d’une résolution présentée par la France, après une demande de Bamako appelant à un ‘’retrait sans délai’’.
Avant son départ de Tessalit, la MINUSMA ‘’a dû prendre la décision difficile de détruire, désactiver ou mettre hors service des équipements de valeur (…) parce qu’ils ne pouvaient pas être retournés aux pays contributeurs de troupes auxquels ils appartenaient, ou redéployés vers d’autres missions de maintien de la paix des Nations Unies’’, a-t-elle regretté.
Le processus de retrait de toutes les bases doit être achevé le 31 décembre 2023.
LES PREMICES D’UN CHANGEMENT DE CAP
Il y a d’abord cet ouvrage du Pr Sakho intitulé «Le droit au soutien de l’investissement dans le sport» qui nous sera présenté dès le week-end prochain. Une réflexion, des pistes et des réponses claires à la fonction économique du sport, sa place.
Bés Bi le Jour |
Abdoulaye DABO |
Publication 23/10/2023
Il y a d’abord cet ouvrage du Pr Sakho intitulé «Le droit au soutien de l’investissement dans le sport» qui nous sera présenté dès le week-end prochain. Une réflexion, des pistes et des réponses claires à la fonction économique du sport, sa place et son impact. Ensuite notre pays prépare «Sénégal Sport Summit». Si ce n’est pas suffisant pour entamer la réflexion sur l’économie du sport c’est au moins révélateur d’une tendance incontournable. Il est jeu au sens ludique, expression sur le terrain mais doit être un produit commercial de premier plan sans lui ôter son caractère passionné, unificateur et populaire qui constitue en même temps toute sa force. Ce «Dakar Sport Summit» tel que présenté par ses organisateurs veut trouver une parfaite symbiose entre le financement public et privé dans le sport. Un ouvrage et une rencontre qui nous renseignent à suffisance sur la nécessité de sortir du champ de jeu et de ses règles qui ne dépassent guère les dimensions des terrains. D’autres terrains s’offrent d’autres règles qui sont désormais nécessaires pour transformer le développement du secteur en réussite économique puisque le sport ne rame pas à contre-courant de la marche du monde. Tout au contraire Il en constitue aujourd’hui un élément clé, une réalité sociale et un projet économique viable. Au-delà de la passion de l’émotion il faut pousser la réflexion sur le terrain économique. Dans une Afrique ou tout est priorité, investir dedans peut paraître saugrenue.
Cependant son cadre institutionnel, son organisation, mieux maîtrisés par les Etats peut avoir un caractère incitatif à plusieurs investissements Privés. Notre continent reste encore majoritairement dans un schéma classique fait de subventions et d’aides qui ont leur effet éphémère mais qui ne s’inscrivent pas un développement durable. C’est un mécénat d’Etat limité dans le temps. Seuls le Maghreb et l’Afrique du Sud et récemment la Tanzanie tentent d’innover en versant dans l’entreprenariat autour du sport. Le Sénégal doit s’y préparer au moment où son économie va entrer dans une nouvelle ère en fixant dès à présent les rampes d’une nouvelle approche. Celle qui va stimuler et innover un secteur qui doit certes garder sa spécificité mais qui doit s’adapter aux réalités économiques. C’est heureux que notre pays se positionne dans cette voie. L’ouvrage du Pr Sakho et la rencontre du «Dakar Summit Sports» vont poser des actes forts pour convaincre ceux qui sont encore hésitants ou sceptiques. C’est la solution pour les pays voulant s’ériger en hub. L’aspect donnée sportive y a toujours contribué largement.
Par Ndao Badou
DU MAUVAIS USAGE DE LA DEMOCRATIE !
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence... (principe d'égalité) nous dit – on
Bés Bi le Jour |
Ndao Badou |
Publication 23/10/2023
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu ou contrôlé par le peuple (principe de souveraineté), sans qu’il y ait de distinctions dues la naissance, la richesse, la compétence... (principe d'égalité) nous dit – on dans une de ses multiples définitions. Retenons celle – ci pour ne pas verser dans de la sémantique d’intellectuels prêts à étaler leur savoir inutile. Donc, pour être effective, progressive, la Démocratie doit reposer sur un pilier principal qu’est la Justice. La Justice, ce n’est pas ce format réducteur du Palais de Justice, où, en principe, le Droit est supposé être dit pour ceux qui sont sortis du système, en ont enfreint les règles. La Justice, c’est l’ensemble des règles mises en place pour rendre saine la compétition, qui est ou doit être la garante de l’égalité des chances pour tous les citoyens. Ce n’est que dans la saine compétition que les compétences peuvent s’exprimer, que le mieux peut émerger au - dessus du bon, et que les moins- disant iront se bonifier sous peine de stagner. Ce qui veut dire qu’il doit avoir que de la Justice dans tous les segments de la Société. Que le premier venu soit servi. Que les accès aux services soient équitables. Que tout le monde fasse la queue pour prendre le bus. Que les cars rapides aient des arrêts. Bref, que toutes libertés soient encadrées et qu’on les fasse respecter. Au Sénégal, la Démocratie a été réduite à sa plus simple expression, du fait de son captage et de son envahissement presque total par la politique. Alors que celle – ci devait être la finalité de tout cet ensemble de droits et devoirs encadrés, elle est au début et à la fin de toutes les luttes pour le renforcement de celle-ci. La Politique doit être en aval du processus démocratique, elle ne peut jouer la vedette que si toutes les conditions de Justice et de Droit sont réunies à la base. Elle doit être la résultante et la vitrine de l’état de Justice dans lequel, doit baigner le peuple. C’est le peuple qui doit enfanter ses besoins politiques, mais, non le contraire. Malheureusement, c’est ce qui se passe dans nos contrées.
La politique n’est plus une vision de perfectionnement de la société, mais, juste un moyen d’accès au Pouvoir. C’est ce qui fait que les revendications socio – politiques des populations ne sont plus prises en compte, mais, ce sont des propositions de sociétés que les politiques livrent clés en mains. Cela fait que les droits les plus basiques ne sont plus pris en compte. La marche de la société ne les intéresse que quand, ils ont un intérêt direct à cela, ou si une certaine médiatisation est de mise. La politique ne se soucie que de sa place dans l’actualité. Cela fait qu’au moment où le citoyen se débat dans une injustice notoire face à l’empiétement de ses droits minimum ou inaliénables dans la plus grande indifférence, dans une société où la faiblesse est imposée, les dés pipés au départ. La compétition dévoyée. L’accès des citoyens à leurs droits les plus élémentaires fourvoyés, au même moment, des privilégiés réclament plus et encore des droits. Des droits que ne sont en rien prioritaires à ceux des milliers d’étudiants et d’élèves dont l’avenir est obstrué par les mauvaises orientations pédagogiques, les droits des malades à se soigner, et autres passes - droits qui faussent l’égalité des chances qui est le fondement de la Démocratie. A côté, au lieu du peuple qui marche pour exiger plus de Justice dans tous les domaines, c’est une caste de citoyens à part, qui revendique le droit de marcher pour leur propre ligne et leur agenda. La plupart des revendications politiques ou politiciennes n’ont pas d’impacts bénéfiques sur les populations et leur vécu. C’est là, justement où se trouve l’escroquerie. Il y a un détournement de destination de la Démocratie par une minorité au détriment des Libertés et des revendications légitimes du peuple.
Ils vous diront que la Constitution leur donne le droit de manifester ou de faire la grève. Soit, mais, ils oublient que la Constitution est là pour tout le monde, et que cette Constitution devrait hiérarchiser ces différents droits. Le droit des passagers des véhicules qui font des surcharges et des milliers de morts serait – elle en dessous du droit de certains à marcher pour des contrats qu’on peut dénoncer devant les tribunaux ? Ou, devrait on marcher pour exiger du Gouvernement, la protection des usagers des transports en commun qui tuent plus que ces contrats ? C’est réellement ça le problème de l’usage de la Démocratie dans ce pays. Les atteintes au Droit les plus récurrentes et les plus dommageables, que l’on peut vivre au quotidien, sont reléguées aux oubliettes, ignorées, parce que leurs luttes ne semblent pas apporter plus qu’une manifestation filmée et médiatisée à outrance. Pourquoi ne font-ils pas des pétitions ? Ce qui préserverait le travail ou les activités des millions de compatriotes qui vivent au jour le jour ? La vérité est que la Démocratie que nous impose la classe politique, n’en est pas une. Au contraire, ce sont eux qui nous imposent une dictature féroce de leurs ambitions au détriment de la lutte du peuple pour une Justice en, et dans toutes choses. Et pour cela, il faudrait que ces messieurs portent les attentes de ce peuple, mais, pas, que le peuple se mette à la disposition de leurs carrières. Les revendications et les demandes sociales des enfants de ce pays ne sont pas dans les avancées pseudo politiques que ces politiciens nous font croire que ce sont des gains démocratiques. Les gains démocratiques, ce ne sont pas des élections libres et transparentes ou le droit de marcher et de faire des grèves. Ce sont les combats sociaux qui font avancer la Démocratie. Le combat contre les injustices, les inégalités qui se sont installées dans nos mœurs tellement, on les a banalisées, et qui sont ce que vivent les gens au quotidien, sans que personne n’en parle ou porte ces combats.
Ces situations dans lesquelles on a installées à dessein les populations, qui leur feront croire qu’il n’y a qu’une caste d’individus, c’est-à-dire, les politiciens qui vous en sortiront. Ce qui est totalement faux, archi –faux. C’est d’ailleurs le fait de nous installer dans ces croyances que ces messieurs existent. Que le peuple crédule attend des messies depuis des décennies. Un seul exemple. La plupart de nos politiciens ont séjourné en prison. Même, si c’est en classe A, loin des chambres surpeuplées, ils ont au moins vécu à proximité de cette promiscuité, et entendu au moins un détenu se plaindre d’une injustice qu’il est en train de vivre. Les avez-vous jamais entendu ou vu proposer une solution d’amélioration des conditions de vies inhumaines dans ces sinistres endroits de non- droits. Jamais ! Sitôt sortis de là- bas, en dépit des promesses qu’ils font ou qu’ils se font, dès qu’ils sont libérés, ils vont directement se placer dans les rangs des postulants. C’est vous dire. La Démocratie, c’est donc l’accès du plus grand nombre aux outils démocratiques que sont l’Education, la Sécurité, la Santé et une saine compétition sociale pour un meilleur devenir. La Démocratie, c’est le respect de toutes ces règles par tous.
La Démocratie dans ce pays, est un vaste complot contre le peuple et les libertés.