Les Vice-champions du monde de jeux de Dames de 2022 sont désemparés. Ils ne savent plus quoi faire après avoir réclamé en vain leurs primes qui s’élèvent à un million de francs pour chaque athlète. Ils semblent abandonnés par la fédération des jeux de Dames. Pourtant, selon le Président de cette structure, Adama Gueye, tout ce qui devait être fait l’a été. Seulement, le ministère des Sports est confronté à un problème de budget mais ils rentreront tôt ou tard dans leurs fonds.
Ils sont au nombre de cinq qui ont disputé le dernier championnat du monde qui s’est déroulé en 2022 en Turquie. Il s’agit de Modou Seck, Bassirou Bâ, Ndiaga Samb, Boubacar Diallo et Maguette Niang. A l’issue de ces compétitions, l’équipe du Sénégal est sortie auréolée de deux titres de vice-champions sur la catégorie rapide et celle en Blitz.
Selon les joueurs, chaque médaillé devait empocher 1 million FCFA. Mais depuis leur retour, le ministre des Sports a refusé de leur payer leur dû. « Nous avons dignement représenté notre pays lors de ce championnat du monde. Nous étions jusqu’en finale et nous avions été battus par une redoutable équipe Hollandaise. Depuis notre retour, nous réclamons nos primes mais nos revendications semblent tombées dans l’oreille d’un sourd. Pourtant, parmi ce quinté vice(champion du monde, il y a quelqu’un qui vient de sortir de l’hôpital où il a été hospitalisé plus de deux mois. Pour payer les frais d’hospitalisation, c’était la croix et la bannière, or l’Etat lui doit de l’argent qui devait le mettre à l’abri au lieu de quémander » soutient un des contestataires sous le sceau de l’anonymat.
A en croire notre interlocuteur, la fédération a certes fait des efforts, mais cela est insuffisant. « La fédération a écrit au Ministère mais n’a pas fait les efforts qu’il faut. D’autres fédérations dont les présidents sont plus dégourdis ont reçu leurs primes. Par contre le président de la fédération des Jeux de Dames est un peu frileux, c’est pourquoi il ne veut pas porter davantage notre combat. Il devrait organiser des points de presse, partir au niveau des plateaux de télévision pour plaider notre cause. Nous pensons que le Premier ministre, ministre des Sports, Amadou Bâ, n’est pas au courant de nos difficultés sinon il aurait pu trouver remède. Le président de la République avait déclaré qu’il allait régler les problèmes des sportifs, mais jusqu’à présent, nous sommes dans l’attente », a pesté notre source.
Dans l’attente d’une suite au règlement de leurs difficultés, certains grands maîtres participent à un tournoi international des jeux de Dames organisés par l’association Dames-Innovations pour se remplir les poches. Beaucoup de grands maîtres internationaux sur le plan africain tels que l’Ivoirien champion d’Afrique, Joël Atsé, le Malien Moussa Coulibaly y assistent.
Par Bathie Ngoye THIAM
BUS INCENDIE A YARAKH : DE FAUX TEMOIGNAGES RELAYES PAR LE MINISTRE DE L’INTERIEUR
Antoine Félix Abdoulaye Diome est en train de perdre sa crédibilité et cela ne doit pas l’étonner. Combien de Sénégalais ont été abattus par des hommes sous son autorité ?
Antoine Félix Abdoulaye Diome est en train de perdre sa crédibilité et cela ne doit pas l’étonner. Combien de Sénégalais ont été abattus par des hommes sous son autorité ? On nous parle d’hélice de bateau, d’objet contondant ou que sais-je encore alors que les autopsies révèlent des impacts de balles. On nous a aussi montré des images de terroristes tirant sur des manifestants et il s’est avéré que ces tueurs étaient avec les forces dites de l’ordre..
Mardi 1er août 2023, trois morts atroces à Yarakh, sur la même route. Deux personnes calcinées dans un bus, une autre tuée lors d’un « guet-apens » de la gendarmerie passé sous silence. Paix à leurs âmes ! Nos condoléances à leurs proches.
Devant la carcasse encore fumante du bus, le ministre de l’Intérieur s’exprime : « Je voudrais d’abord commencer par présenter mes condoléances les plus émues au nom de son Excellence Monsieur le Président de la République, Macky Sall, suite à cet attentat, à cet acte terroriste que nous venons d’enregistrer… » Allant trop vite en besogne, il développe sa dissertation politique, oubliant de dire à qui il destine ces condoléances. Il termine par « marquer sa compassion et toute sa solidarité, au nom de son Excellence Monsieur le Président de la République, Macky Sall, à l’égard du chauffeur Abdoulaye Diop, de son receveur, mais aussi à l’ensemble de toute la grande famille Aftu. » Pas un mot aux victimes (cinq blessées et deux décédées) ou à leurs proches. Et c’est lui qui proclame qu’il est particulièrement inhumain d’instrumentaliser la souffrance de familles pour servir une cause politique. Quel toupet ! Ensuite, conscient de sa bourde, il a tenté de se reprendre dans ses déclarations postérieures.
Rumeurs et controverses sur la réalité de « l’attentat terroriste »
Ce 1er août, nous n’avions entendu que le chauffeur du bus et Monsieur le Ministre. L’improbabilité de certains détails sautait aux yeux. De plus, les premiers journalistes arrivés sur place avaient signalé n’avoir vu ni cadavre ni blessé. Cela avait engendré d’inévitables interrogations et rumeurs. Il avait été dit que c’est un individu à bord d’un scooter qui avait lancé un cocktail Molotov dans le bus, que les blessés étaient évacués à l’hôpital Dalal Jamm… Le chauffeur avait même été confondu avec un policier. Toutes ces fausses informations ont vite été balayées, mais quelques questions restent sans réponses.
Les sept gros bras
Le 4 août, sur un plateau de télé, le ministre révèle : « Tel que nous l’ont relaté le chauffeur et les autres victimes blessées, les assaillants étaient au nombre de sept, mais pour l’instant nous en avons arrêté deux. » De quelles autres victimes parle-t-il ? Le receveur blessé au genou, une passagère qui était debout derrière le chauffeur et une grand-mère qui était dans le bus avec sa petite-fille, toutes des victimes blessées, déclarent n’avoir vu que deux agresseurs. Un des riverains les ayant secourues raconte : « Nous avons vu les boys descendre de la passerelle. Ils étaient deux. Ils ont jeté des pierres puis le cocktail. »
Le chauffeur, plus enclin à commenter les faits qu’à les relater fidèlement, parle dans ses différentes versions de « quelque chose comme sept personnes », « six ou sept personnes », « cinq, six ou sept personnes » qu’il décrit inlassablement comme des géants tels qu’on en voit dans les films : « Ces gars sont plus costauds et de loin plus grands que Balla Gaye. » Espérons que le ministre qui en a déjà capturé deux ne nous sortira pas des gringalets.
Etaient-ils encagoulés ?
Sept malabars encagoulés ne passent pas inaperçus en plein jour. Pourtant seul le chauffeur a dit les avoir vus. « On ne voyait que leurs yeux », répète-t-il. Le ministre a acquiescé et confirmé : « Nous avons été informé par la gendarmerie et par les éléments des sapeurs-pompiers que sept individus encagoulés ont pris en étau un car de transport en commun... » La gendarmerie et les sapeurs-pompiers n’étaient pas sur les lieux au moment des faits.
La grand-mère a un récit plus plausible : « J’ai vu arriver un jeune homme de grande taille et de teint clair habillé de noir, avec des lunettes noires, une écharpe au cou et une casquette sur la tête laissant paraitre ses rastas à l’arrière. Il a fait un geste pour arrêter le bus. Je croyais que c’était un client. C’est après qu’il a remonté son écharpe pour couvrir sa bouche. Il a injurié et a lancé une pierre contre une vitre... Le chauffeur s’est sauvé en oubliant d’ouvrir la porte, le receveur et les hommes ont sauté par les fenêtres... A la fin, il ne restait qu’une autre femme, un vieil homme, ma petite-fille et moi… » Peu après, le chauffeur modifie sa version : « Ils portaient des cagoules noires, des masques noirs (geste couvrant les yeux), des gilets noirs, des pantalons treillis et des casquettes. » Quel déguisement ! Comment donc a-t-il pu voir leurs yeux ?
Terroristes « addu kalpe »
Le chauffeur a raconté qu’après avoir mis le feu au bus, deux des assaillants ont « pincé » la porte arrière et sont entrés dans le véhicule pour s’emparer des sacs et téléphones des passagers. Le ministre : « Selon les premiers renseignements recueillis sur place, ces sept personnes encagoulées qui ont entouré le véhicule ont aussi dépossédé de leurs biens les passagers qui se trouvaient à bord. Téléphones portables, argent et autres effets personnels. » C’est vraiment tiré par les cheveux. C’était le sauve-qui-peut dans le bus en flammes. Comment imaginer deux individus y entrer, racketter les passagers et ressortir ?
Le chauffeur explique alors qu’ils ont fait tout cela avant que les flammes prennent de l’ampleur. Hum… Le ministre rajoute que certains passagers ont été dépouillés de leurs biens en sortant du bus. Il ne manquait plus que ça. Les rescapés démentent catégoriquement ces versions: « Ils n’ont « pincé » aucune porte, ils ne sont pas entrés dans le bus et n’ont rien volé… Nous étions prisonniers des flammes et de la fumée. Ce sont des riverains qui nous ont aidé à ouvrir la porte. Nous poussions et ils tiraient. Cela a duré longtemps. »
Qu’est-il advenu de la recette du bus ?
Dans une de ses innombrables interviews, le chauffeur déclare : « Ils ont pris des sacs et des téléphones. Ils ont même emmené la recette de mon receveur. » Le receveur, nettement moins bavard, le contredit : « Tout l’argent était dans un sac à mes pieds. Après, quand on se sauvait, le boy (le chauffeur ?) et moi, je ne me préoccupais pas de sac ou autre. Tout a brûlé. D’ailleurs, ceci en provient. » Et il montre quelques restes de billets de banque brûlés. Le chauffeur modifie encore sa version : « Toute la recette est partie en fumée. » Dans une autre interview : « Je ne sais pas si l’argent a été brûlé ou volé. »
Cinq blessés gravement brûlés.
Cette information émanait du ministre et du chauffeur. Mais le centre hospitalier qui a reçu ces blessés que l’on croyait entre la vie et la mort a révélé qu’ils ont été pris en charge et après une courte période d’observation, ils sont rentrés chez eux. Le plus sévèrement brûlé n’y est resté qu’environ quatre heures de temps.
Comment le chauffeur est-il sorti du bus ?
Il prétend qu’il a traversé les flammes, marchant donc sur une flaque d’essence en feu, et est sorti parla porte avant. Dans ce cas, il s’est forcément retrouvé nez à nez avec les terroristes qui « entouraient le bus » et venaient d’y jeter l’engin incendiaire. Comment leur a-t-il échappé ? Le plus incroyable est qu’il raconte que le cocktail Molotov a éclaté contre son pied et il n’a qu’une petite enflure au niveau du péroné. Cela est absolument impossible. Dès que cet engin éclate tout ce qui est à proximité s’embrase. Lors des manifestations en France et dans d’autres pays, quand un policier est touché par un cocktail Molotov, il s’enflamme immédiatement malgré tout son équipement et ne s’en sort que grâce à la prompte intervention de ses collègues. Le chauffeur doit avoir un grigri qui le rend ininflammable. Même ses vêtements et ses chaussures ne brûlent pas.
Où sont passés les autres passagers ?
Le ministre a dit que le bus était plein. Les seuls passagers retrouvés sont les sept victimes dont deux décédées. Les autres se sont évaporés. Le receveur livre une surprenante explication : « Ils ont pris la fuite quand la police est arrivée de peur, je suppose, d’être pris pour des manifestants à qui on jette des grenades lacrymogènes. » Si les forces de l’ordre sont si redoutées, on n’est pas loin de la gestapo et manifester est devenu un crime. Non seulement ces passagers sont restés introuvables mais, à notre connaissance, aucun de leurs proches ne s’est signalé. Du jamais vu au Sénégal. Est-ce l’inhabituel appel à témoins du procureur qui les effraie ?
D’après le chauffeur, c’est quand il s’est arrêté pour laisser descendre un client que les malfaiteurs en ont profité et ont jeté la « flamme » par la porte. Où est ce mystérieux client ? Était-il de connivence avec les terroristes ? Rappelons que très peu de bus circulaient ce jour-là. Difficile de prévoir les arrivées et les départs. Toutefois, le chauffeur avait le pressentiment que quelque chose de terrible allait se produire. C’est pourquoi il dit que « l’affaire » l’a surpris et ne l’a pas surpris. La grand-mère : « Pendant le trajet, le chauffeur demandait à ses collègues qu’il croisait ou trouvait dans les garages si la route était sure. Ils répondaient affirmativement. Il communiquait aussi avec d’autres gens que je ne voyais pas. »
Les personnes arrêtées
Le 5 août, un journal de la place nous informe qu’un des terroristes arrêtés a avoué avoir reçu la somme de 150 000 francs Cfa, pour incendier le bus. Son nom est donné et il lui est prêté une proximité avec Pastef. Deux jours plus tard, le ministre de la Justice nous dit que les auteurs de cette attaque ne sont pas encore identifiés. Allez donc y comprendre quelque chose. Quoi qu’il en soit, l’Intérieur et la Justice ont tenu à marteler que les dispositions du Code pénal punissent les auteurs des actes terroristes et leurs complices à une réclusion criminelle à perpétuité. Et nos vaillants enquêteurs trouvent facilement des liens avec un certain parti politique. Nos forces de l’ordre devenues forces de défense et de sécurité sont déjà à pied d’œuvre. Par des opérations dites de sécurisation nationale, les « hors-la-loi » sont raflés par centaines. Il faudra sans doute ouvrir des camps à Kédougou, Sébikotane et ailleurs pour les y concentrer. Là-bas, ils pourront manifester sans autorisation et recourir aux concerts de casseroles sans nous casser les oreilles.
Pastef et café-Touba
A l’Assemblée nationale, dans un sermon pouvant dresser des Sénégalais contre d’autres, l’imam Tony Félix touche une corde sensible : l’appartenance confrérique. Il annonce que « Lors des manifestations, les enfants qui « incendient » ont donné au cocktail Molotov le nom « Café-Touba ». Il entend des choses que nous n’entendons pas car c’est de sa bouche que cette appellation nous est parvenue. Après un exposé sur la sacralité du café-Touba, il avance que « celui qui donne ce nom à un engin explosif arracheur de vie, s’il dévoie un autre mot… » Il ne finit pas sa phare et assène que ceux qui ont nommé leur parti politique Pastef ont détourné ce mot du sens que lui donnait Serigne Saliou. Il y a de quoi mettre un mouride impulsif hors de lui. Prions pour qu’il n’y ait pas au prochain Magal de Touba et au Gamou de Tivaouane des « attentats terroristes » ou des « tentatives d’attentat » dont on peut déjà deviner les auteurs, les complices et les commanditaires.
Bathie Ngoye THIAM
LES DIFFICULTES DE LA LOCATION IMMOBILIERE PERSISTENT ET PERTURBENT LA QUIETUDE DES LOCATAIRES
Un décret portant baisse du coût du loyer aux multiples échecs ! Le Sénégal traverse une phase critique dans la gestion des affaires de location immobilière.
Le problème des loyers demeure toujours persistant. Les locataires vivent le même calvaire malgré les efforts du gouvernement sénégalais à travers la mise en place du Programme d’actions prioritaires (PAP), visant à améliorer les conditions de vie des populations. Après s’être engagé à construire des logements sociaux à des prix abordables destinés aux personnes à faibles revenus, le gouvernement a presque échoué dans cette politique sociale.
Le Sénégal traverse une phase critique dans la gestion des affaires de location immobilière. Et surtout sur le coût du loyer ! Car malgré une volonté drastique de l’Etat d’assouplir sa cherté, le problème demeure. Bailleurs et locataires se livrent à un tiraillement sur fond d’éternels contentieux. Si certains bailleurs se rangent devant la décision de l’autorité, d’autres refusent catégoriquement d’appliquer ces décisions et continuent de faire subir leur loi aux pauvres « goorgorlou » qui peinent à joindre les deux bouts. Et pourtant, l’initiative de l’Etat est salutaire puisqu’elle devait permettre aux locataires de bénéficier de loyers réduits et de conditions de vie décentes face à l’abus injustifié de certains bailleurs
Réduction de la pression des loyers
L’Etat du Sénégal a mis en place le Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) pour faciliter l’accès des populations défavorisées aux logements sociaux. Ce fonds offre des garanties de crédits aux promoteurs immobiliers afin de les encourager à construire des logements sociaux. Cette même mesure devrait permettre aussi de réduire les coûts de construction. Et par ricochet, proposer des loyers plus abordables. De plus, le Fongip, dit-on, offre également des prêts aux ménages à faibles revenus pour faciliter l’acquisition de logements.
Quant au programme de développement urbain (PDU), il vise à améliorer les infrastructures et les services dans les zones urbaines. Le gouvernement sénégalais dans ce contexte favorise l’émergence de nouvelles zones d’habitation afin de décongestionner les centres urbains et de réduire la pression sur les loyers. La construction de nouvelles cités est prévue dans ceszones, permettant ainsi d’offrir des logements abordables à un plus grand nombre de personnes. Malgré le récent décret présidentiel sur la baisse des prix du loyer, suivi d’une Commission, les problèmes persistent toujours et s’empirent même au vu des résultats de l’enquête menée sur 16 localités de Dakar et sa banlieue.
L’augmentation des loyers est l’une des principales difficultés auxquelles sont confrontés les locataires au Sénégal. « Les prix des logements ont considérablement augmenté ces dernières années en raison de la forte demande et du manque d’offres de logements abordables. Cette augmentation des loyers peut rendre le logement inabordable pour de nombreux ménages à faibles revenus », constate-t-on.
Spéculation immobilière
Certains Sénégalais sont d’avis que les problèmes sont dus à la spéculation immobilière qui contribue à l’augmentation des loyers. Des propriétaires ou promoteurs immobiliers profitent de la demande croissante en logements pour augmenter les prix de manière excessive. Cela crée une situation où les locataires ont du mal à trouver des logements à des prix raisonnables. Ainsi, la qualité des logements aussi devient un autre problème régulièrement rencontré par les locataires à Dakar. De nombreux logements ne répondent pas aux normes minimales de sécurité et de confort.
En faisant du porte-à-porte, « Le Témoin » constate que les locataires sont souvent confrontés dans leurs appartements à de fréquentes fuites d’eau, des problèmes d’électricité, des bâtisses dégradées, peinture détériorée etc. Malheureusement, l’alternative de logements décents à prix abordable est limitée. Les populations désœuvrées indiquent que malgré la mise en place de multiples programmes de logements sociaux, l’accès à ces logements reste un défi majeur. Alors, elles trouvent d’ailleurs, que les critères d’éligibilité comme les apports financiers, les garanties etc sont stricts et très corsés. Ce qui limite le nombre de personnes qui peuvent en bénéficier. Mais, la demande dépasse de loin l’offre disponible, rendant même la concurrence à ces logements féroces.
GABON : ALI BONGO EN RÉSIDENCE SURVEILLÉE, SELON MILITAIRES PUTCHISTES
Le président gabonais est "en résidence surveillée" entouré de sa famille et de ses médecins et l'un de ses fils a été arrêté, notamment pour "haute trahison", ont annoncé mercredi les militaires auteurs d'un coup d'Etat dans la matinée
"Le président Ali Bongo est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins", selon un communiqué lu à la télévision d'Etat par les militaires du Comité de Transition et de Restauration des Institutions (CTRI). Noureddin Bongo Valentin, fils et proche conseiller du chef de l'Etat, Ian Ghislain Ngoulou, directeur de cabinet de M. Bongo, Mohamed Ali Saliou, son directeur de cabinet adjoint, Abdul Hosseini, un autre conseiller de la présidence, Jessye Ella Ekogha, conseiller spécial et porte-parole de la présidence ainsi que les numéros un et deux du tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG) de M. Bongo "sont arrêtés", a poursuivi le colonel de l'armée qui avait lu dans la nuit le communiqué annonçant que des militaires mettaient "fin au régime".
Ils sont arrêtés notamment pour "haute trahison contre les institutions de l'Etat, détournements massifs des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisée, faux et usage de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active, trafic de stupéfiants", a-t-il précisé.
LE GABON DEPUIS L'INDÉPENDANCE EN DIX DATES
De son indépendance en 1960 au coup d'Etat visant mercredi le président sortant Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans, voici dix dates-clés du Gabon
Ancienne colonie française, le Gabon proclame son indépendance le 17 août 1960.En février 1961, Léon Mba devient président.
Déposé par un coup d'Etat trois ans plus tard, il est ramené au pouvoir par une intervention militaire française.
- 1967: Omar Bongo au pouvoir pour 41 ans -
En décembre 1967, à la mort de Léon Mba, Albert-Bernard Bongo accède au pouvoir.Il impose le Parti démocratique gabonais (PDG) comme parti unique et dirige le pays d'une main de fer, profitant notamment de la manne pétrolière. En 1973, converti à l'islam, il devient El Hadj Omar Bongo, auquel il ajoutera Ondimba, le nom de son père, en 2003.
Seul candidat, il est élu président en 1973, 1979 et 1986.De janvier à avril 1990, de graves troubles sociaux tournent à l'émeute.En mai, le multipartisme est adopté, mais Omar Bongo remporte toutes les élections présidentielles (1993, 1998 et 2005) face à une opposition qu'il divise ou rallie à sa cause.
- 2009: Ali Bongo, l'héritier -
Le 16 octobre 2009, Ali Bongo Ondimba, fils d'Omar Bongo décédé en juin, est investi président.Il a été élu en août lors d'un scrutin contesté.
Des violences post-électorales et pillages ont secoué Port-Gentil (ouest), faisant plusieurs morts.
L'opposition dénonce une "dérive autoritaire".
En 2010, la justice française ouvre une enquête sur le patrimoine considérable amassé en France par Omar Bongo et certains de ses proches (affaire des "biens mal acquis").
- 2014: tensions sociales -
En décembre 2014, de violents heurts opposent manifestants et forces de l'ordre, lors d'un rassemblement interdit réclamant le départ d'Ali Bongo.
Confronté à une crise économique en raison de l'effondrement des cours du pétrole à partir de 2014-2015, le régime affronte des tensions sociales croissantes.
- 2016: violences post-électorales -
L'annonce de la réélection d'Ali Bongo Ondimba à la présidentielle d'août 2016 provoque des violences inédites au Gabon: manifestations contre le pouvoir, interpellations par centaines, Assemblée nationale incendiée, assaut des forces de sécurité contre le QG du rival du président sortant, Jean Ping.Ces troubles font trois morts selon les autorités, une trentaine selon l'opposition.
- 2018 : Ali Bongo victime d'un AVC -
Le 24 octobre 2018, Ali Bongo est victime d'un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite, qui le laisse absent de long mois, en convalescence à l'étranger puis au Gabon.
- 2019: échec d'un coup d'Etat -
Le 7 janvier 2019, une tentative de coup d'Etat militaire échoue.
En novembre, le pays est secoué par une vague d'interpellations sur fond de soupçons de corruption.Le 5 décembre le fils aîné d'Ali Bongo, Noureddin Bongo Valentin, est nommé "coordinateur des affaires présidentielles".
- 2022: neuf enfants Bongo mis en examen en France -
De mars à juillet 2022, neuf enfants d'Omar Bongo sont mis en examen en France, notamment pour recel de détournement de fonds publics dans le cadre de l'enquête sur les "biens mal acquis".
Ce patrimoine immobilier constitué en France avec de l'argent public détourné du Gabon est évalué par la justice "à 85 millions d'euros".
- Avril 2023 : révision de la Constitution -
En avril 2023, le Parlement vote une révision de la Constitution, réduisant le mandat présidentiel de sept à cinq ans et faisant repasser le scrutin à un tour unique.
Une partie de l'opposition dénonce une manœuvre destinée à faciliter la réélection d'Ali Bongo à une majorité relative.
- Août : coup d'Etat post-électoral -
Le 30 août, des militaires annoncent avoir "mis fin au régime en place", peu après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo (avec 64,27% des voix).
MAMOUR CISSE REFUSE D'ETRE L'AVOCAT DU DIABLE
Situation Sonko, candidature de Benno, pacification de l'espace politique... Le président de PSD Jantbi se prononce sur les questions d’actualité
Le président de PSD Jantbi, Mamour Cissé, s’est prononcé sur les questions d’actualité. Interpellé par Le « Témoin », il n’y va pas par quatre chemins. L’ancien libéral ne mâche pas ses mots par rapport à la situation du leader de Pastef. Au regard de l’état actuel des choses, il estime que le maire de Ziguinchor est en train de subir les conséquences de son bras de fer qui l’a opposé à l’Etat en le défiant. Mamour Cissé multiplie par zéro la pétition des universitaires demandant la libération d’Ousmane Sonko.
La phase judiciaire que traverse le leader de Pastef n’est pas une surprise pour le président de Psd/Jant Bi. M. Mamour Cissé explique que c’est le maire de Ziguinchor qui s’est aventuré dans une bataille inconnue, la menant à une situation dans laquelle, il ne sort pas victorieux. Ceci, d’après lui, en voulant observer un rapport de force avec l’État. « Si tu ne respectes pas l’Etat de droit, il y a un réel problème. Si Ousmane Sonko faisait focus sur une base programmatique, il aurait été, peut- être, épargné par cette situation. Mais il a préféré s’aventurer dans une entreprise de violences. Si on défie l’Etat et les institutions, on n’aura que des conséquences fâcheuses », a souligné l’ancien ministre sous le régime du président Abdoulaye Wade. Le leader de Pastef est à l’hôpital principal de Dakar suite à une grève de la faim d’une vingtaine de jours. Aux dernières nouvelles, le Khalifa général des Mourides Serigne Mountaga Mbacké lui a demandé d’interrompre sa grève de la faim après avoir reçu la visite d’une délégation des membres de la coalition Yewwi Askan. Le Saint homme promet de jouer la médiation pour faire sortir l’ancien Inspecteur des Impôts et Domaines des barreaux.
Le leader du PSD/Jantbi s’est indigné de ce qu’il qualifie de scandale par rapport à la pétition des universitaires pour demander la libération de leader de Pastef, Ousmane Sonko. Mamour Cissé estime que ces pétitionnaires ne se sont pas contentés de tordre le cou à la vérité des faits, mais ont consciemment évité d’assumer leurs responsabilités face au peuple sénégalais. Il se demande comment ont-ils pu garder le silence quand le maire de Ziguinchor a fait irruption dans l’espace publique. « Il a osé dire que le président Macky Sall méritait d’être traité comme Samuel Doe. C’est à dire qu’il devrait être découpé vivant et trainé à travers les rues de Dakar comme le fut l’ancien président du Libéria. Pendant ce temps, où était cette société civile. Qui a levé le plus petit doigt pour dire à Ousmane Sonko, on n’a jamais eu cela dans l’histoire politique du Sénégal ? Pire, ils prennent (Ndlr: les pétitionnaires) le temps d’écrire une pétition pour demander la libération d’un homme qui a osé tenir de tels propos. Il faut arrêter quand même ! On ne tire pas sur une ambulance, mais il faut reconnaître qu’il n’a eu que ce qu’il a mérité. Je crois que depuis très longtemps, son parti Pastef aurait été dissous. Un tel langage n’a jamais été proféré dans ce pays. Heureusement que la justice sénégalaise debout à su assumer ses responsabilités », a souligné le leader PSD/Jantbi.
La séparation des pouvoirs est un fait au Sénégal, selon Mamour Cissé !
Mamour Cissé et son parti saluent la sortie du Khalife général des Mourides, Serigne Mountaga Mbacké, pour faire la médiation. Il rappelle que la doctrine que prônait le leader de Pastef ne peut plus prospérer dans l’espace publique. « S’agissant du Khalife général des Mourides, Serigne Mountaga Mbacké, je crois qu’il est dans son rôle de médiateur, de régulateur social. Et c’est normal. Il a raison de vouloir la paix. Il a toujours voulu la paix pour notre pays. Mais il faut qu’à l’avenir que les gens puissent savoir que la philosophie ou la doctrine que portait Ousmane Sonko ne peut plus prospérer dans le pays. Et que la loi et l’ordre y seront tout le temps imposés à ceux qui seraient tentés de les violer. La séparation des pouvoirs au Sénégal est un fait constant. Il faut peut-être souhaiter, qu’après la condamnation définitive, que le président de la République puisse prendre une décision de pacification, d’apaisement, des mesures de clémence. Mais je crois qu’à l’état actuel des choses, pour qui connait le président de la République et son attachement aux valeurs de la République à la séparation des pouvoirs, je crois que ça sera peut-être à un autre moment. Il est important de dire que l’ordre est une priorité absolue. Le PSD Jant bi l’a toujours dit, c’est son crédo et son slogan permanent dans ce contexte actuel. Tout le monde doit se fédérer autour d’un seul mot d’ordre pour empêcher le chaos. L’État du Sénégal debout semble avoir porté ce combat là» a-t-il ajouté.
«Le critère essentiel pour le futur successeur de Macky Sall …»
A quelques jours du début des parrainages, l’incertitude plane autour du candidat de la coalition Benno Bokk Yakkar (Bby) pour la prochaine présidentielle. Le chef n’a pas encore désigné le candidat consensuel. Ceci en dépit des chocs des ambitions qui se manifestent de jour en jour dans les rangs de la mouvance présidentielle. Selon l’ex allié du Président Macky Sall, le principal critère pour le choix du successeur du leader de Benno Bokk Yakaar (Bby) doit être son engagement envers le plan Sénégal émergent. En réalité, dit-il, il devrait fonder sa politique sur ce référentiel qui a été promu pendant de nombreuses années par le chef de l’État. «Un autre critère essentiel pour le futur successeur de Macky Sall est sa capacité à unifier et à démontrer une éthique et une moralité irréprochables. L’importance d’avoir un technocrate capable de rassembler les gens sans être entaché par des scandales ou des affaires douteuses. Les Sénégalais sont actuellement de plus en plus exigeants. Il est nécessaire de préserver la République à tout prix» recommande le président du PSD Jantbi, Mamour Cissé.
LA FSF ETEINT LE FEU
Le Sénégal a finalement décidé de faire le déplacement au Rwanda pour le dernier match des qualifications de la CAN prévue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire.
Le Sénégal a finalement décidé de faire le déplacement au Rwanda pour le dernier match des qualifications de la CAN prévue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. Ce sera le 9 septembre 2023 au stade Huye. L’information relayée par sudquotidien.sn a été confirmée hier, mardi 29 août, à travers un communiqué de la Fédération sénégalaise de football (FSF). Ce sera, informe la même source, avec l’Equipe nationale espoir dirigée par les sélectionneurs Malick Daf et Pape Thiaw.
Après avoir contesté la décision du Rwanda de jouer à Kigali le match retour dans des qualifications de la coupe d’Afrique des nations 2024 en Côte d’Ivoire, la Fédération sénégalaise de football a finalement infléchi sa position en décidant de mettre fin à la polémique qui s’est installée depuis quelques jours autour de la rencontre Sénégal-Rwanda, comptant pour la sixième et dernière journée dans le but de consolider davantage les relations entre Dakar et Kigali et surtout entre les deux présidents Paul Kagame et Sall. Le Rwanda avait accepté de recevoir le Sénégal au stade du Président Abdoulaye Wade. «La Fédération Sénégalaise de Football informe le public qu'après échanges avec les autorités de la CAF et dans un souci de dépassement, son équipe nationale se déplacera finalement au Stade de Huye au Rwanda pour jouer la sixième journée des éliminatoires de la CAN Côte d'Ivoire 2023», indique le communiqué rendu public hier, mardi 29 août.
… AVEC SON EQUIPE B
Pour ce déplacement, le Sénégal a également décidé de se déplacer sans ses cadres de la sélection A. Mais avec son équipe espoir qui sera conduite par les sélectionneurs Malick Daf et Pape Thiaw. «L’équipe nationale qui sera dirigée par les coaches Malick Daf et Pape Bouna Thiaw quittera Dakar le 06 septembre 2023 pour affronter l'équipe du Rwanda le 09 septembre 2023», informe la même source.
La Fédération rwandaise, on le rappelle, avait obtenu un accord de principe pour que le match (SénégalRwanda) retour se joue à Kigali. La FSF dans une lettre adressée à la CAF a expliqué que l'accord de principe ne signifiait pas accord définitif et avait demandé à accueillir également le match retour le 9 septembre. Un élément nouveau s'est entre temps introduit dans cette dernière fenêtre avec le match amical contre l'Algérie le 12 septembre à Dakar. Aux yeux de la FSF, il est plus important que le match Sénégal-Rwanda qui a perdu son enjeu avec l'élimination du Rwanda, la qualification du Sénégal assuré de terminer premier du groupe quel que soit le résultat entre le Mozambique et le Bénin à Maputo.
Pour se justifier, le président Augustin Senghor, a soutenu que des contraintes liées au calendrier et un engagement préalable avec l'Algérie. L’instance rwandaise CAF avait aussi répondu en parlant de «volte-face spectaculaire» de la FSF. Tout en se plaignant auprès de la CAF.
UNE ACCALMIE VERS UNE CONSOLIDATION DE LA PAIX EN CASAMANCE
La Casamance est-elle en train de tourner définitivement les pages sombres de son histoire ? Cette question trouve toute sa pertinence dans la situation actuelle d’une accalmie que vit cette partie sud.
La Casamance est-elle en train de tourner définitivement les pages sombres de son histoire ? Cette question trouve toute sa pertinence dans la situation actuelle d’une accalmie que vit cette partie sud. Désaffection des communautés, lassitude des populations qui expriment une forte aspiration à la paix, rébellion essoufflée, stratégie d’un Etat qui a réussi à affaiblir le MFDC et signature d’accords de paix sont autant de lignes de lecture qui ont favorisé cette situation actuelle d’accalmie qui suscite beaucoup d’espoir pour une paix définitive.
En dépit d’une situation régionale et sous régionale compliquée, le Sénégal a réussi véritablement à restaurer, dans le Sud du pays, l’accalmie vers une paix qui se consolide en Casamance. Aujourd’hui, dans cette partie sud du pays, c’est une situation d’accalmie qui suscite beaucoup d’espoir chez les populations. Dans sa gestion de longue durée, il y a des lignes de lecture qui jaillissent sur cette situation d’accalmie d’un conflit qui se projette inéluctablement vers sa fin.
Si l’enthousiasme a été de mise, dès les premières années de l’éclatement du conflit, la brutalité des affrontements, les conséquences multiples qui en ont découlé surtout dans la régression de la région, force est de constater et de noter, aujourd’hui, la désaffection des communautés qui soutenaient le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC) et qui avaient espoir à des lendemains «d’indépendance acquise». Petit à petit, les gens se sont désengagés et en plus, «l’extérieur» qui soutenait et appuyait la rébellion s’est essoufflé, n’ayant plus de dividendes lui permettant de poursuivre son soutien. La lutte n’a pas donné de résultats escomptés.
CES LEVIERS ET STRATEGIES... ACTIVES PAR L’ETAT
La deuxième ligne de lecture importante réside dans la stratégie mise en branle par l’Etat du Sénégal qui a compris qu’à défaut de vaincre militairement cette rébellion, il peut au moins affaiblir celle-ci. D’ailleurs, l’Etat du Sénégal a toujours utilisé des opportunités. Il ne l’a pas fait sous forme militaire massive, mais il l’a choisi occasionnellement. Et à chaque fois qu’il a frappé, ça a porté ; les opérations de sécurisation dans le Nord Sindian, dans l’extrême sud de la région, dans la zone du Balantacounda et dans l’arrondissement de Niassya sont assez révélatrices des impacts sur le terrain. La plupart des bases rebelles démantelées, les combattants du MFDC délogés ont accusé de lourdes pertes. Des opérations qui ont consisté à affaiblir le mouvement, une façon pour l’Etat de mettre les rapports de force en sa faveur et contraindre aux négociations.
L’État a ainsi travaillé à de petites opérations chirurgicales qui permettaient véritablement de faire comprendre aussi bien aux civils qu’aux politiques qu’il n’y avait pas de place à une victoire militaire de la rébellion. Mais globalement, les populations du Sud ont montré leur lassitude par rapport à ce conflit. Et même si c’est en des termes appropriés, elles n’ont pas hésité a martelé leur aspiration vers la paix définitive. Et le résultat de tout cela donne aujourd’hui cette accalmie qui a de fortes chances de conduire, petit à petit, à une paix définitive. Enfin, il y a une neutralisation de toutes les forces susceptibles de bouger. Et celle-ci (cette neutralisation) est à mettre au profit d’un contexte sous régional qui a complètement changé en Gambie et en Guinée-Bissau. Le Sénégal n’a plus à ses frontières des régimes «complices» de la rébellion. Ce contexte sous régional a milité pour l’accalmie. Le président Macky Sall est allé avec forts biceps pour «aider» à neutraliser l’ancien président gambien Yahya Jameh qu’on a aidé à partir. Grâce à l’intervention de la CEDEAO, pour faire respecter la volonté populaire issue des urnes, lors du scrutin du 1er décembre 2016. En même temps, au Sud, il a joué sur l’affection d’une certaine classe politique qu’il a soutenue à bras-le-corps.
LES CHANGEMENTS DE REGIME EN GAMBIE ET GUINEE-BISSAU ET LE ROLE DE LA SOCIETE CIVILE
Ces Etats (la Gambie et la Guinée-Bissau) ne sont plus ces pays de fréquentations intempestives de combattants qui les avaient transformés en lieu de villégiature, en base arrière où ils (les combattants du MFDC) partaient se reposer ; ils se mariaient là-bas. Aujourd’hui, le seul chancre qu’il y a, c’est la coupe de bois. Mais, là aussi, il faut dire que le président gambien, Adama Barrow, ne peut pas faire autre chose ; il ne peut pas scier la branche sur laquelle il est assis. C’est une économie généralement prise en charge par les opérateurs économiques gambiens.
A cette situation d’accalmie, il faut adjoindre le rôle très efficace des organisations de la société civile qui ont accompagné le processus. Elles ne se sont pas impliquées en prenant part au jeu politique. On aurait pu avoir cette crainte qu’il y ait des incidences du jeu politique sénégalais sur une résurgence du conflit. Mais, aussi bien les personnalités de la société civile que les associations de la société civiles, ils ont pris leurs distances du jeu politique. Sinon, ils se seraient impliqués d’une manière ou d’une autre que cela aurait eu le risque de raviver le conflit. Mais heureusement, elles sont restées à équidistance.
LA FIN TRAGIQUE DE L’ASP BARTHELEMY DIATTA, UN DES SOUBRESAUTS DU CONFLIT
Toutefois, la fin tragique de l’Agent de sécurité de proximité (ASP) Barthelemy Diatta, tué par ses ravisseurs supposés appartenir au MFDC, reste un des soubresauts du conflit. Un épisode certes très douloureux, mais qui fait partie des coups d’éclats des membres de ce mouvement irrédentiste, pour rappeler au souvenir leur existence. N’empêche, la Casamance chemine lentement mais surement vers une paix définitive. Et comme si ça venait récompenser tous les efforts consentis dans la recherche de la paix, la nature est devenue généreuse dans une Casamance très pluvieuse, cette année, qui semble bien avoir cette «baraka».
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TENTATIVE DE COUP D'ÉTAT : SCÈNES DE LIESSE DANS PLUSIEURS QUARTIERS DE LIBREVILLE
La situation est sous contrôle militaire et les coups de feu ont été entendus. Des militaires sont déployés dans divers secteurs de la ville, y compris devant la présidence et les institutions nationales
Des militaires ont tenté un coup d'État au Gabon, suscitant des scènes de liesse dans plusieurs quartiers de Libreville. La situation est sous contrôle militaire et les coups de feu ont été entendus. Des militaires sont déployés dans divers secteurs de la ville, y compris devant la présidence et les institutions nationales.
MENACE SUR LA SALUBRITE DANS DAKAR ET L’AVENIR DE MILLIERS DE RECUPERATEURS
Impact des pluies sur la plateforme de Mbeubeuss, baisse des rotations de camions de collecte d’ordures…Située entre les deux communes de Malika et Keur Massar, la décharge de Mbeubeuss sort progressivement de sa surface initiale et avance vers Tivaouane
Située entre les deux communes de Malika et Keur Massar, la décharge de Mbeubeuss sort progressivement de sa surface initiale et avance vers Tivaouane Peulh. A l’origine, la plateforme était trop petite pour contenir les quantités importantes d’ordures ménagères collectées dans la région de Dakar. Seulement, en cette période d’hivernage, à cause de la dégradation de la piste due aux pluies, des camions de collecte d’ordures rencontrent d’énormes difficultés à accéder à la plateforme. Immersion dans un milieu hostile, pas comme les autres, où pourtant des milliers de personnes, notamment les récupérateurs, s’activent autour de la récupération et du recyclage des déchets solides au quotidien, pour «gagner dignement» leur vie.
L a décharge de Mbeubeuss, estimée à 144 ha est l’unique site d’évacuation des ordures de Dakar. En attendant l’effectivité et les résultats des nombreux programmes, dont sa délocalisation qui semble avoir avorté et ceux de restructuration du site, le point de chute de milliers de tonnes de déchets solides collectés dans la capitale sénégalaises, situé entre les deux communes de Malika et Keur Massar, ne cesse de déborder, progressant vers Tivaouane Peulh. Sur place, l’odeur âcre et nauséabonde coupe le souffle aux visiteurs. Les détritus constitués de cadavres d’animaux, d’aliments pourris, mélangés à d’autres déchets et l’humidité ambiante polluent l’atmosphère. Des abris de fortune ont été érigés partout, par ceux qui s’activent sur le site, notamment les récupérateurs appelés «bujuman» et autres, pour se protéger des rayons ardents du soleil, surtout en cette période de canicule. Cependant, l’hivernage ne facilite pas leur travail. Pis, la saison des pluies cause des désagréments aux conducteurs de camions de collecte, qui éprouvent de la peine, dans l’évacuation des déchets, à accéder à cette principale de décharge de la capitale sénégalaise. En outre, les récupérateurs établis sur le lieu dénoncent le «laxisme des autorités». Ils estiment être lésés, avec la création de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (Sonaged) et le Projet de promotion de la gestion intégrée des déchets solides au Sénégal (Promoged). Car, ils ne bénéficient d’aucune assurance quant à la survie de leur métier, malgré les risques auxquels ils sont exposés.
ENTRE ACCIDENTS ET MORT PROGRAMMEE DE LA PROFESSION DE RECUPERATEURS
A cela s’ajoute «la mort programmée» de leur profession. En ce sens que les employés des structures qui gèrent la salubrité dans la capitale se sont substitués à eux, «bujuman», pour effectuer le travail de récupération, en amont, à leur détriment. Des milliers de personnes travaillent tous les jours, sans répit, jusqu’à des heures tardives de la soirée, à la décharge.
Ces travailleurs, habillés en loques, pour la plupart, côtoient le danger quotidiennement. Leur empressement et les bousculades, dès qu’un camion débarque pour déverser son contenu, sont à l’origine d’altercations entre récupérateurs. Mais aussi des accidents mortels. «Les bulldozers et les camions ne leur font plus peur. C’est pourquoi, des accidents sont fréquents sur ce site», a révélé Rone Niasse, président du Groupement d’intérêt économique (Gie) «Bokk Jom» de Malika. Selon lui, son Gie compte 2000 membres.
La pollution sonore est une constante. Des engins qui s’activent au terrassement de l’aire et les balais incessants des gros-porteurs sont à l’origine du bruit assourdissant. Toutefois, l’installation des lampadaires qui assurent l’éclairage du site ont contribué considérablement à réduire l’insécurité à Mbeubeuss. Un récupérateur témoigne : «nous travaillons ici de nuit comme de jour. Le manque d’éclairage public nous avait beaucoup porté préjudice. En dépit de la situation d’insécurité, c’est toute l’activité de récupération du matériel usé qui était compromise».
L’ACCES A MBEUBEUSS RELEVE DE LA CROIX ET LA BANNIERE, A CAUSE DE LA PISTE BOUEUSE ET IMPRATICABLE
L’accès à la plate-forme est un calvaire. A cause de la présence de boue partout sur la chaussée séparant le site de l’accès principal, sur la route des Niayes, à Malika Montagne, où ils passent par un pont bascule, un système de pesage pour déterminer le tonnage. Un chauffeur explique : «pendant l’hivernage, les camions accèdent difficilement à cette plateforme. Les enlisements des véhicules sont fréquents. A cela s’ajoutent l’inaccessibilité de certains quartiers de la ville. La saison des pluies est synonyme de descente aux enfers. Car, le travail devient très délicat»
Les trieurs travaillent sous la pluie. Les tentes de fortune sont balayées par le vent et les pluies de forte intensité. Ils sont contraints à l’arrêt de travail. «Vous savez, ce boulot, les ‘’boys Dakar’’ ne peuvent pas le faire. Beaucoup de personnes viennent de l’intérieur du pays ou de la sous-région. Nous exerçons ce métier, c’est parce qu’on n’a pas le choix. Nous sommes bien conscients de la gravité des maladies que nous pouvons contracter. Nous sommes en train de nous consumer, comme des bougies. Car, nous inhalons des particules de métaux dangereuses pour notre santé», a indiqué un employé de Baye Boury Ndiaye, président du Groupement d’intérêt économique (Gie) des ferrailleurs.
Entre autres gaz et métaux qui se dégagent de Mbeubeuss, il y a le méthane qui brûle tout le temps et en toute saison sur le site, qu’il pleuve ou pas. Dégageant une épaisse fumée noire et âcre qui pollue tout l’environnement, surtout à certaines heures de la nuit où ces désagréments sont vécus dans plusieurs quartiers pourtant lointains de Keur Massar et Malika. Et ce n’est pas pour rien que ces dernières années, les acteurs de la lutte contre la tuberculose ont déploré une prévalence importante de cette maladie pulmonaire dans la zone, liant cette recrudescence aux effets et activités de Mbeubeuss.
Pour une alternative au travail de récupérateur, leur recyclage et pour pallier au chômage des jeunes, des projets et été annoncés et certains en phase d’exécution. Seulement, l’agriculture, un des secteurs sur lequel l’Etat compte s’appuyer pour cela, tarde à être soutenue. En plus, elle se caractérise par la faiblesse des exploitations et son archaïsme, regrettent ces «ouvriers» de la décharge. Selon eux, ce qui attire dans ce métier de récupérateur, «c’est qu’on est payé cash. Alors que dans l’agriculture, le paysan doit attendre des mois pour espérer gagner de l’argent. En fait, l’activité n’est pas très rentable», ont-ils déploré.
«NOUS NE SOMMES PAS DES MARGINAUX... ‘’BUJUMAN’’, EST UN MOT A CONNOTATION PEJORATIVE» A BANNIR DU LANGAGE DES POPULATIONS
En somme, environ 3000 tonnes d’ordures sont acheminées à Mbeubeuss, constituées de matières plastiques, de ferraille, des restes de repas, etc. Le site est assimilable à un pâturage. Les bergers de la localité y conduisent leur troupeau pour les nourrir. La cherté de l’aliment bétail oblige ces éleveurs à recourir à cette solution. Ce sont des centaines de vaches qu envahissent les lieux. Ce spectacle est quotidien. «Ces animaux ne sont pas en divagation. Il y a un berger. L’aliment de bétail coûte cher. Un univers interlope ? Non !», disent ces ouvriers de l’insalubrité. Avant de préciser : «Nous travaillons du matin au soir, sans répit. Nous trimons dur pour gagner notre vie. Seuls ceux qui travaillent la nuit bénéficient de la fraicheur. Nous ne sommes pas des marginaux. Les populations nous doivent un minimum de considération. «Bujuman», est un mot à connotation péjorative ; en langue locale, ce terme signifie fouineur de poubelles. Donc, un travail dévalorisant, ce terme doit être banni du lexique des Sénégalais», ont déclaré des jeunes assis sous une tente, autour d’une théière. Tous membres de l’association Bokk Jom, créée en 1994 par les jeunes de Malika. Très remontés contre les autorités, ils disent être victimes d’une marginalisation. Pour avoir été écartés du processus de modernisation de la décharge de Mbeubeuss, leurs préoccupations n’ont pas été prises en compte. Auparavant, «c’était une honte de déclarer aux gens qu’on travaille à Mbeubeuss ! Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Car les emplois dans le secteur de la propreté de nos villes sont très prisés, avec la création de nouvelles structures : la défunte Unité de coordination de la gestion des déchets (Ucg) et la Sonaged ainsi que le Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged)» ont-ils fait remarquer. Et de regretter : «Notre coopérative peine à trouver un financement de 250 millions FCFA. Ce montant, permettra d’améliorer considérablement les conditions de travail et la situation sociale de ces milliers de jeunes», ont ils poursuivi.
«CETTE PAGAILLE DEVAIT NOUS INCITER A NOUS ORGANISER AFIN DE DEFENDRE NOS INTERETS»
Les camions de collecte des ordures, à leur arrivée à la plateforme de Mbeubeuss, sont pris d’assaut par une foule compacte. Habillés en loques, le visiteur qui débarque pour la première fois ne peut qu’être gagné par la frayeur. Ils (les récupérateurs) portent sur leurs têtes des baluchons. «Ici, les gens se livrent à des duels pour être les premiers sur les amas d’ordures, afin d’amasser le maximum d’objets qui puissent être recyclés. Sinon, vous allez vous contenter de la pourriture. Personne ne vous aidera. Il faut se battre, sinon la journée sera infructueuse», a déclaré Amadou D. Les acquéreurs de ses objets récupérés ne sont pas épargnés par les difficultés. Les prix des matières ont subi une baisse, le kg de fer est vendu à 500 FCFA. Alors qu’en temps normal le kilo coûte 1000 FCFA. Ce commerce, pour un début, nécessite un investissement de 1 million FCFA à 1,4 million de FCFA. Uniquement pour l’achat des objets triés. Sans compter les charges auxquelles ils doivent faire face.
Par ailleurs, les acteurs de la filière se livrent à une concurrence déloyale. C’est le «dumping». «Cette pagaille devait nous inciter à nous organiser afin de défendre nos intérêts. Les usines de recyclage des matières se font des bénéfices dans notre dos. Les déchets transformés sont réinjectés sur le marché. Puis vendus à des prix exorbitants aux populations», a révélé l’un des membres fondateur de l’association «Faj Gacce».
Pour sa part, Sidy Dieng, commerçant-récupérateur dira, «Quand l’hivernage s’installe, nos activités tournent au ralenti, avec son corollaire : la flambée des prix du transport. Alors que ceux des matières baissent. Nous sommes obligés de stocker nos produits pour attendre le moment favorable pour les commercialiser. Sans cela, nous n’allons pas nous en sortir».
DIAMALAYE 2 ETOUFFE : RAPPORTS TENDUS ENTRE RIVERAINS ET RECUPERATEURS
Les rapports entre riverains et récupérateurs sont tendus. Leur installation à proximité des habitations et le long de l’axe routier qui mène à la décharge n’est pas bien appréciée par les habitants de la localité, Diamalaye 2. A en croire les populations, le quartier étouffe. Car l’odeur des déchets envahit les maisons riveraines. Bilal Sougou, un habitant de Diamalaye 2, est d’avis que, «normalement, il devait y avoir un mur pour séparer la décharge du quartier. Ces matériels usés qui jonchent l’axe risquent de créer un encombrement du quartier.»
De son côté, M. Dieng, acheteur-vendeur d’objets récupérés rétorque que «les populations n’ont pas de conditions à nous poser. Ici, c’est un dépôt d’ordures. Ils doivent tout supporter. Ou déguerpir. Toutes ces maisons sont des constructions illégales. D’ailleurs, il y a des maisons qui vont être démolies ; toutes les maisons qui ont été impactées par la plateforme. Les propriétaires ont été dédommagés. Actuellement, rien ne justifie leur refus de libérer les lieux. Cette décharge a existé bien avant la construction de ces habitats».
Les Groupements d’intérêt économique (Gie) opèrent dans l’achat des PVC (tuyaux pour les toilettes), des sachets en plastique, des casiers, de la ferraille... A côté, des entreprises fantômes font légion à Mbeubeuss. Leurs propriétaires, à part les déclarations, personne parmi elles, ne parvient à prouver formellement l’existence de son entreprise.
Alioune Bousso, membre fondateur de l’association «Faj Gacce» témoigne : «Les gens travaillent dans l’insécurité totale. Nous n’avons pas de tenues de travail, de chaussures de sécurité, de masques, entre autres. Nous sommes exposés à des maladies dangereuses : pulmonaires et cutanées. Le Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides au Sénégal (Promoged) a promis de nous doter en matériel de protection. Jusqu’à nos jours, la promesse faite par les autorités tarde à se réaliser». La plateforme de Mbeubeuss, avec ses 144 ha, est désormais très exiguë pour contenir tout ce que la région de Dakar produit comme déchet, par jour. L’espace est en proie aux eaux de ruissellement. Problème sérieux ! Les eaux pluviales déversées dans les deux cuvettes constituent un véritable danger pour les populations riveraines à ces lacs favorables à la prolifération des moustiques et des maladies cutanées. D’où l’urgence de créer de nouveaux sites, à défaut de l’accélération de la restructuration annoncée à travers plusieurs projets mais qui tarde encore à être effective. «La décharge de Malika ne peut pas continuer à recevoir toutes les ordures», a laissé entendre un chauffeur. Cet hivernage, certains quartiers de la ville de Dakar risquent de sombrer dans l’insalubrité, si la plateforme venait à céder, comme chaque hivernage, à cause des fortes pluies qui occasionnent la dégradation des axes routiers. Il s’agit des localités de Keur Massar, Pikine, Yeumbeul entre autres