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25 mai 2025
VERS UNE FLAMBEE DES PRIX DU RIZ INDIEN
Après la pénurie de l’oignon, c’est le riz indien non parfumé 100% brisé, le mieux prisé des ménages sénégalais qui risque de se raréfier entrainant une flammée des prix.
Après la pénurie de l’oignon, c’est le riz indien non parfumé 100% brisé, le mieux prisé des ménages sénégalais qui risque de se raréfier entrainant une flammée des prix. Et ce, suite à la décision des autorités indiennes de ne plus exporter cette denrée pour des raisons de sécurité alimentaire intérieure.
Dans les jours les jours à venir, le riz préféré des Sénégalais s’achètera au prix fort de sa valeur sur le marché. Et ce, à cause de la décision prise par New Delhi (capitale de l’Inde) pour «s’assurer de sa propre sécurité alimentaire». Cette décision prise depuis le 20 juillet dernier ne sera pas sans conséquences dans les prochains jours sur l’un de ses principaux clients qu’est le Sénégal. En effet, il s’agit du riz blanc non basmati, autrement appelé riz indien non parfumé 100% brisé, très prisé par les Sénégalais qui sera disponible sur le marché mais au plus fort de son prix. Interrogé sur cette situation qui n’en est pas une après la spéculation oignon qui continue de grever le budget des ménagères, le Directeur du Commerce intérieur, Ahmadou Bamba Ndao admet non sans rassurer que la denrée sera trouvable sur le marché national mais à un prix plus élevé que d’habitude. «C’est l’Inde, l’un des plus grands fournisseurs qui a pris la décision de ne plus exporter son riz blanc non basmati communément appelé riz indien non parfumé 100% brisé pour des raisons de sécurité alimentaire intérieur». Toutefois précise-t-il, pour rassurer les consommateurs. «La décision n’est pas définitive, mais temporaire. Cet arrêté des autorités indiennes impacte tous les pays du monde. Mais,des discussions se poursuivent pour ouvrir des couloirs à certains pays dont le Sénégal».
Pour le moment rassure le directeur du commerce intérieur, «le Sénégal dispose d’un stock soutenu pour couvrir la demande actuelle». Pour ce qu’il en sera des nouveaux prix de cette spéculation, il donne sa langue au chat, non sans laisser entendre que le gouvernement fera des efforts supplémentaires pour cette denrée, en la subventionnant, non sans ignorer comment et à quel prix.
Pour rappel, l’Inde, le premier exportateur mondial de riz au 1,4 milliard d’habitants fait face à des aléas climatiques qui ont beaucoup impacté sur sa production ces dernières années tout comme le reste de la planète. Ces derniers mois, le prix du riz a augmenté de 11,5 % en Inde. Le gouvernement Modi veut donc assurer les sources d’approvisionnement pour sa propre population, en relâchant la tension sur les prix. Par truchement, ses principaux clients tels que la Turquie et le Sénégal vont incontestablement se retrouver en difficulté dans les semaines à venir.
APRES LA PLUIE, LA GALERE !
Dans certains quartiers de Rufisque, la saison des pluies suscite angoisse et peine pour les populations. Entre inaccessibilité et inondations, les habitants de certains quartiers, surtout dans la zone d’extension dite Rufisque 2, vivent un calvaire
Dans certains quartiers de Rufisque, la saison des pluies suscite angoisse et peine pour les populations. Entre inaccessibilité et inondations, les habitants de certains quartiers, surtout dans la zone d’extension dite Rufisque 2, vivent un calvaire quotidien.
L es quelques millimètres de pluie tombés depuis le début de l’hivernage ont réveillé la douleur des Rufisquois, en particulier ceux qui habitent les nouveaux quartiers dans les zones d’extension de Rufisque 2, (Cité Tacko, Cité Serigne Mansour, Cité enseignant.) dans la commune de Rufisque Ouest et dans les anciens quartiers d’habitats spontanés de Rufisque Nord comme Diorga Cherif, Darou Rahmane. Dans ces quartiers et dans d’autres comme à Arafat, les populations vivent le calvaire avec des difficultés énormes de mobilité.
En l’absence de routes goudronnées et de système d’assainissement, ces quartiers deviennent, le temps de l’hivernage, inaccessibles. Dans la plupart des cas, les véhicules de transport communément appelés « clando » refusent systématiquement de s’y rendre ou alors il faut payer trois fois le prix pour trouver un taximan qui accepte de s’aventurer dans ces quartiers où les routes sont transformées en lacs ou en gadoue et où les voitures qui s’y aventurent risquent l’embourbement ou encore de voir le moteur et organes noyés par les eaux. « Moi j’habite cité Tacko, j’ai un jeune taximan que j’avais pris en abonnement mais depuis les premières gouttes d’eau de pluie tombées, il a carrément rompu le pacte. Mais je le comprends, c’est son outil de travail et de surcroît il est juste employé. En venant ici pour 2000 francs, il risque gros. En cette période hivernale, les petites pannes sont nombreuses et avec les routes boueuses et les immenses étendues d’eau qu’on retrouve sur certains axes, le risque et encore plus grand. Aujourd’hui seul le bus de la ligne 77 et les minicars appelés « GUEULEU GUEULEU entrent dans la zone. Et au-delà de 22 heures, ils arrêtent. Si tu veux rentrer, il faut se rabattre sur les Jakartaman encore que ces derniers quand il y a de l’eau, rechignent et haussent les prix », explique M. Mbengue, professeur de son état et habitant à la cité Tacko. Plus loin, dans les cités enseignants et Serigne Mansour, c’est le même calvaire. Ici, les populations ne doivent leur salut qu’à la ligne 48 qui dessert la zone. Les habitants souffrent doublement, en plus des eaux de pluies qui occupent les voies et rendent inaccessibles leurs domiciles, elles sont aussi confrontées à la remontée de la nappe qui arrive jusque dans leurs chambres et parfois même décape les carreaux dans certaines maisons. « C’est la période où on ne dort pas, nous souffrons des effets des eaux de pluies qui stagnent sur les routes sablonneuses de nos quartiers, forment des lacs et rendent impraticables ces voies. On éprouve trop de difficultés pour aller et venir, surtout pour aller en ville où se trouve le grand marché. Tous les jours, le trajet aller-retour Cité enseignant, Cité Serigne Mansour et le centre est un chemin de croix pour nous. Une situation aggravée par les tra vaux inachevés de la route qui devait traverser les quartiers de SOCABEG à l’autoroute à péage, en passant par Enseignant, Serigne Mansour et une partie de Tacko, qui durent depuis des années », explique la dame Penda Faye qui habite la zone depuis une quinzaine d’années. Selon certains Rufisquois, c’était une situation prévisible, car ces nouveaux quartiers étaient des anciens champs des familles léboues de Rufisque qui y cultivaient le gombo, l’oseille et le mil.
A la faveur de la sécheresse des années passées, ces champs ont été morcelés et vendus par les descendants de ces familles, sans aucun aménagement préalable. Aujourd’hui, les habitants de ces quartiers en appellent au secours à l’ONAS pour la mise en place d’un réseau de drainage des eaux. Certains ont même pis des initiatives pour inviter les habitants à cotiser pour au moins lancer les travaux d’assainissement, en attendant que les services de l’assainissement réagissent. Le vieux Rufisque est aujourd’hui menacé par le phénomène à cause de la vétusté des installations de canalisation dont la plupart remonte à la période coloniale, ou au début des indépendances.
L’ÉTERNEL RECOMMENCEMENT
Avec un Plan décennal (2012-2022) financé à coup de centaines de milliards de FCFA, le Sénégal n’arrive toujours pas à se départir des inondations.
Avec un Plan décennal (2012-2022) financé à coup de centaines de milliards de FCFA, le Sénégal n’arrive toujours pas à se départir des inondations. A chaque saison des pluies, les populations trinquent, obligeant les autorités étatiques à recourir au Plan d’organisation de secours (Orsec), déclenché chaque fois que de besoin. Là aussi, c’est une réponse d’urgence à coût de milliards.
Les quelques millimètres de pluies enregistrés à Dakar et dans les régions ces derniers jours ont occasionné d’énormes dégâts, avec des routes coupées, des villes complètement sous l’emprise des eaux. Malgré les Plans d’organisations des secours (Orsec) qui se sont succédé et les centaines de milliards investis, le Sénégal subit chaque année le diktat des eaux de pluies, occasionnant des inondations qui nuisent aux populations.
Pourtant, le 25 juillet dernier, le gouvernement, par la voix des ministres de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et son second chargé de la Prévention et de la Gestion des Inondations, Issakha Diop, avaient présenté un dispositif de lutte qui épargnerait les populations des désagréments causés par la pluie. Des visites de terrain ont été effectuées à Dakar, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Saint-Louis, Sédhiou, pour des mesures d’urgence. Mieux, les autorités avaient fait état de l’existence d’un dispositif capable de faire face aux fortes pluies dans plusieurs localités. Un moins après, certaines de ces villes sont actuellement impactées. Alors que la commune de Diourbel réclamait déjà un Plan orsec depuis la semaine dernière, à Saint-Louis et Kaolack, nombreux sont les quartiers qui pataugent. Dans des quartiers de la banlieue de Dakar (Keur Massar, Rufisque 2, etc.) qui n’a pas encore enregistré de fortes pluies, le mal est profond, avec des routes impraticables, des populations obligées d’évacuer des eaux des maisons à l’aide de seaux et autres récipients, après chaque précipitation.
APRES LA BANLIEUE, SAINTLOUIS, KAOLACK, TOUBA, KAFFRINE PATAUGE
Touba, la cité religieuse qui prépare le grand Magal, a bénéficié d’un plan spécial évalué à 23 milliards de FCFA. Malgré les moyens déployés par les autorités, Touba vit sous la hantise des inondations, à quelques jours d’un du plus grand rassemblement religieux de la Communauté mouride. Au moment où SaintLouis et Kaolack croulent sous les eaux qui ont désormais élu domicile dans plusieurs sites, à Kaffrine des ménages ont été délogés par les fortes pluies. Le maire de cette ville, Abdoulaye Saydou Sow, par ailleurs ministre en charge de l’Urbanisme et du Logement, accompagné des autorités administratives (Gouverneur et Prefet) était hier, mercredi 30 août 2023, au chevet de ces populations éprouvées pour apprécier les dégâts en vue de trouver des «solutions»
Alors que des canaux et autres réseaux de drainage sont érigés çà et là, de nouveaux quartiers «poussent» à Dakar, sans être accompagné du système d’assainissement nécessaire ; d’où la multiplication des points critiques dans la capitale. Pis, certaines habitations obstruent carrément les voies d’évacuation d’eau. Dans les zones avec des ouvrages d’assainissement, c’est l’entretien de ces infrastructures qui fait défaut. Les canaux d’évacuation des eaux sont bouchés par les ordures, l’ensablement des routes… et le travail d’entretien nécessaire ne suit pas.
UN PLAN DÉCENNAL EN GESTATION EN CACHE UN AUTRE
La question devient lancinante. Alors qu’une évaluation effective du premier programme concocté en 2012, pour une période de 10 ans, pour lutter contre ce fléau reste toujours d’actualité, un nouveau Plan décennal a été sollicité par le président de la République, Macky Sall, depuis 2021. En conseil des ministres, il avait souligné, «la nécessité, pour le gouvernement, de préparer la formulation d’un nouveau programme décennal de gestion des inondations (2023-2033), en cohérence avec le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (PNADT) et dans une dynamique de développement de la politique d’assainissement». En attendant, s’exprimant lors d’un atelier de lancement d’«une étude de définition des mesures liées à l’alerte précoce et à la gestion efficace des infrastructures d’assainissement contre les inondations», le coordonnateur du Projet de gestion intégrée des inondations au Sénégal (PGIIS), Madické Cissé, a déclaré que l’État a investi 717 milliards 795 millions 562 mille 832 francs CFA dans la construction d’ouvrages de drainage et de stockage des eaux pluviales, la restructuration des zones inondables et le relogement des sinistrés, entre 2012 et 2022.
Précisant que ces investissements ont été faits dans le cadre du Plan décennal de gestion des inondations, M. Cissé a indiqué que «de grandes performances sont réalisées depuis 2012 dans le cadre du Plan décennal de gestion des inondations 2012-2022». Ce plan a été «exécuté à hauteur de 717 milliards 795 millions 562 mille 832 francs CFA, avec la construction d’ouvrages de drainage et de stockage des eaux pluviales, pour plus de 200 % du budget initial, la restructuration des zones inondables et le relogement des sinistrés», a révélé Madické Cissé. Bref, la lutte contre les inondations, c’est plusieurs centaines de milliards dans les eaux, pour un éternel recommencement !
DES BUSINESSMEN AMÉRICAINS CHEZ ABDOULAYE BALDÉ
Le directeur général de l’APIX, Abdoulaye Baldé, a pris part à la 123e conférence de l’Alliance des hommes d’affaires afro-descendants des États-Unis d’Amérique et de la diaspora, a appris l’APS de l’APIX
Dakar, 31 août (APS) – Le directeur général de l’APIX, Abdoulaye Baldé, a pris part à la 123e conférence de l’Alliance des hommes d’affaires afro-descendants des États-Unis d’Amérique et de la diaspora, a appris l’APS de l’agence sénégalaise chargée des investissements et des grands travaux de l’État.
Cette alliance constituée de la ‘’National Black Chamber of Commerce’’ et de la ‘’National Business Association’’ a tenu à faire de l’APIX l’‘’hôte de marque’’ de cette conférence, selon un communiqué de l’agence gouvernementale que dirige M. Baldé.
‘’En plus d’un grand panel sur le développement des affaires en Afrique, auquel a participé l’APIX, un ‘VIP Board Room’ s’est tenu. Entre projection de films sur les opportunités d’investissement au Sénégal et un exposé sur les avantages de l’environnement des affaires, marqué par un code des investissements favorable et une bonne législation sur les zones économiques spéciales, l’APIX a démontré que le Sénégal est devenu pour les investisseurs une destination incontournable’’, ajoute la même source.
‘’En même temps, à travers des rencontres B to B’’, Abdoulaye Baldé, ‘’par un plaidoyer fort, a pu convaincre de hautes personnalités, dont la vice-secrétaire d’État pour les Affaires en Afrique, madame Joy Basu, et la directrice du commerce, madame Terri Bach, que les États-Unis, dans leur politique de délocalisation des activités industrielles, devraient mettre l’accent sur la destination africaine en général, et sénégalaise en particulier’’.
Le communiqué signale que M. Baldé ‘’a mis l’accent sur l’opportunité que constitue la ZLECAF (la zone de libre-échange continentale africaine), eu égard au boom démographique que connaît le continent’’.
Selon le texte, il a ‘’également fait remarquer que le Sénégal, en termes d’avantages comparatifs, n’a rien à envier aux autres pays qui font un clin d’œil à l’investissement américain’’.
‘’C’est d’ailleurs pour tout cela qu’à l’issue du ‘VIP Board Room’, la [National Black Chamber of Commerce] et la [National Black Business Association], regroupées autour de la [Black National Alliance], ont pris date avec le Sénégal pour un roadshow qu’ils organisent dans la période du 3 au 12 novembre 2023 à Dakar’’, annonce le communiqué.
‘’Une visite d’immersion’’
Le texte ajoute que le directeur général de l’APIX a effectué ‘’une visite d’immersion’’ en Alabama aussi, pour comprendre les origines de ce particularisme autour du renforcement du pouvoir des Afro-Américains des États-Unis dans le monde des affaires.
À cette occasion, il a ‘’fait comprendre toute l’opportunité que constitue le marché africain pour les investisseurs en général, et particulièrement les investisseurs afro-américains’’.
‘’Les liens historiques entre cette communauté et l’Afrique est un gage de solidarité économique’’, souligne le communiqué.
Selon l’APIX, Abdoulaye Baldé a rencontré Derrick Brent, le sous-secrétaire d’État au Commerce, chargé de la propriété intellectuelle, et Joan Hill, le chef du bureau fédéral pour le Développement des affaires.
‘’Cette rencontre a permis’’ à la partie américaine de ‘’rappeler les efforts que le gouvernement Biden a entrepris pour raffermir les relations d’affaires entre les États-Unis et le Sénégal, par la mise place de fonds d’appui aux PME, ainsi que d’un fonds destiné aux projets ayant un caractère marqué pour la protection de l’environnement’’.
Les autorités américaines rencontrées ont ‘’insisté sur le fait que les États-Unis s’orientent de plus en plus vers un encouragement des investissements en direction de l’Afrique’’.
De même ont-elles fait part de leur disponibilité à ‘’soutenir les actions de notre pays tendant à permettre d’attirer ces investissements’’, écrit l’APIX.
Une usine d’engrais de Petrosen
Son directeur général ‘’a rappelé que le gouvernement’’ sénégalais ‘’ne ménage aucun effort pour attirer les investissements directs américains’’.
‘’Il a insisté sur le fait que les initiatives de l’APIX dans le développement des zones économiques spéciales vont aussi dans le sens de faciliter l’installation des entreprises américaines au Sénégal’’, poursuit le communiqué.
‘’Auparavant, rapporte-t-il, un panel modéré par notre compatriote Mama Faye, du groupe Taaru Majeur, a permis de débattre des opportunités en Afrique.’’
Lors de leur visite, le directeur général de l’APIX et ses collègues qui l’accompagnaient ont ‘’joué pleinement [leur] partition avec l’exposition des différents projets sélectionnés dans le cadre de l’appel à projets effectué à l’occasion du forum ‘Invest in Senegal’’’, qui a eu lieu en juillet dernier à Diamniadio (ouest).
C’est ainsi que des organismes publics du gouvernement américain, dont Prosper Africa, ont fait part de leur intention de participer à de gros projets comme celui d’une usine d’engrais de Petrosen’’, la Société des pétroles du Sénégal, a-t-on appris de l’agence sénégalaise.
‘’Exim Bank America aussi a dit sa disponibilité à accompagner les investisseurs américains dans leurs activités en Afrique, notamment au Sénégal’’, lit-on dans le communiqué
Par Professeur Abdel Kader BOYE
LE CRÉPUSCULE DES TRADITIONS DÉMOCRATIQUES, DES LIBERTÉS POLITIQUES ET CIVILES ET DE L’ETAT DE DROIT AU SÉNÉGAL
Macky Sall, en rupture avec ses prédécesseurs, a mis en œuvre une politique qui s’inspire de l’autoritarisme. Le président a montré qu’il n’aimait pas les contre-pouvoirs. C’est toute notre tradition démocratique qui s’effondre
Ce qui passe actuellement au Sénégal, sous la gouvernance de Macky Sall est tout à fait inédit, si l’on se rapporte à l’histoire politique du Sénégal depuis l’indépendance. Encore plus inédit, si l’on se rapporte à l’histoire politique ante indépendance de notre pays avec l’épanouissement d’une vraie démocratie communale dans les villes comme Saint-Louis, Dakar, Gorée et Rufisque.
Au cours de ces périodes, le Sénégal a su forger un socle de traditions de démocratie politique et syndicale, créer un cadre d’épanouissement de libertés politiques et civiques, de savoir-vivre en communauté sans rien gommer de nos divergences, de nos conflits, de nos traditions culturelles.
Depuis qu’il a accédé au pouvoir, le président Macky Sall, en rupture avec ses prédécesseurs, a mis en œuvre une politique qui s’inspire de l’autoritarisme, voire plus, qui a pour finalité, comme il a eu à le dire lui-même, « de réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Celle-ci a pour corollaire de réduire le périmètre de l’état de droit en remettant systématiquement en cause un ensemble de droits et libertés garantis aussi bien par des instruments juridiques internationaux signés et ratifiés par le Sénégal comme le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (signé le 6 juillet 1976 et ratifié le 13 février 1978), que par nos différentes constitutions, dont la dernière en date de 2001.
Le Pacte reconnait et garantit à tous les citoyens des EtatsParties : - le droit à la liberté et à la sécurité, - le droit à la protection de la vie privée, - le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, la liberté d’expression, - la liberté de réunion pacifique, - le droit d’association, - le droit de voter et d’être élu au suffrage universel et égal, - l’égalité devant les tribunaux et cours de justice - l’égalité devant la Loi, la présomption d’innocence.
Les dispositions du Pacte sont de droit positif dans l’ordre juridique sénégalais et elles font l’objet de procédure de sanction internationale en cas de violation.
La constitution sénégalaise de 2001, bien que trop mal écrite, contient des proclamations comme : le respect des libertés fondamentales et des droits du citoyen comme base de la société sénégalaise, le respect et la consolidation d’un Etat de droit dans lequel, l’Etat et les citoyens, sont soumis aux mêmes normes juridiques sous le contrôle d’une justice indépendante et impartiale, la volonté du Sénégal d’être un Etat moderne qui fonctionne selon le jeu loyal et équitable entre une majorité qui gouverne et une opposition démocratique, et un Etat qui reconnait cette opposition démocratique, et un Etat qui reconnait cette opposition comme un pilier fondamental de la démocratie et un rouage indispensable au bon fonctionnement du mécanisme démocratique (préambule de la Constitution) ; contient des affirmations selon lesquelles : les partis politiques et les coalitions de partis politiques concourent à l’expression du suffrage, dans les conditions fixées par la Constitution et par la Loi (article 4).
Les partis politiques sont également tenus de respecter les règles de bonne gouvernance associative sous peine de sanctions susceptibles de conduire à la suspension et à la dissolution (article 4, alinéa 4).
Le peuple sénégalais reconnaît l’existence des droits de l’homme inviolables et inaliénables comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde (article 7) ; reconnaît le droit à l’information plurielle (article 8) que « chacun a le droit d’exprimer et de diffuser librement ses opinions par la parole, la plume, l’image, la marche pacifique, pourvu que l’exercice de ces droits ne porte atteinte ni à l’honneur, ni à la considération d’autrui, ni à l’ordre public » ; que « le pouvoir judiciaire est gardien des droits définis par la Constitution et la loi » ; qu’elle « est inviolable » ; que « l’Etat a l’obligation de la respecter et de la protéger » ; que « tout individu a le droit à la vie, à la liberté, à la sécurité, au libre développement de sa personnalité, à l’intégrité corporelle, notamment à la protection contre toutes mutilations corporelles ».
Le Conseil constitutionnel n’a plus aucun échappatoire pour donner effets à toutes ces règles, à tous ces principes contenus dans notre constitution et le Pacte international depuis que, en 2016 (décision du 12 février 2016), il a décidé, en violation délibérée de ses règles de compétences (pour simplement dire que le président Sall ne pouvait pas réduire son mandat de 7 ans à 5 ans) ou comme l’écrivait feu Youssoupha Ndiaye, dans sa préface au recueil des décisions du Conseil de janvier 1993 à mars 2019 « a, par une interprétation hardie de la Constitution, élargi considérablement le bloc de constitutionnalité en acceptant de contrôler la conformité des lois soumises à son appréciation à des textes et des principes, qui, à son avis, font corps avec la Constitution tout comme il a découvert, à partir des dispositions de la Constitution des objectifs à valeur constitutionnelle qui sont désormais pris en compte dans le contrôle de la constitutionnalité » (aux avocats d’exploiter cette brèche destinée à rendre service à l’époque au Président Sall qui ne voulait pas que son mandat de 7 ans soit réduit à 5 ans, contrairement à son engagement politique d’avant-élection de 2012).
Il n’est pas avéré que tous les présidents qui ont précédé M. Sall ont respecté scrupuleusement tous ces principes et ces règles. Mais ils ont sauvegardé l’essentiel qui nous avait valu l’appréciation un peu surfaite à l’étranger de « modèle démocratique en Afrique »
Macky Sall, depuis 2012, a montré qu’il n’aimait pas du tout les contre-pouvoirs et les oppositions trop affirmées. Son objectif a été de « conserver le pouvoir à tout prix avec un système électoral adéquat ». Il use pour atteindre ses fins, de deux méthodes : ravaler toute opposition significative à sa plus simple expression grâce à la manipulation constante du Code électoral et à l’appoint d’un système judiciaire qui est devenu, au gré du temps et des changements de la composition sociologique de ses acteurs, une pâle copie de ce qu’il était dans les années 60-80, tant du point de vue de ses compétences techniques que de celui de l’attachement aux valeurs éthiques et sacerdotales de la fonction de dire le droit ; grâce aussi à un système de diabolisation et de liquidation politique de l’adversaire élaboré pas Team Jorge, dont le journal Le Monde dit « qu’elle pourrait aussi bien ne pas exister. »
Cette société fantôme n’a pas de site Internat, n’a pas de standard téléphonique ni de formulaire contact. Pour s’offrir ses services, il faut soit approcher une de ses entreprises-vitrines qui gravitent autour d’elle, soit être mis en rapport avec un mercenaire en chef qui se présente sous pseudonyme. Un secret qui s’explique par la nature des prestations fournies par Team Jorge : des campagnes de dénigrement et de désinformation à la carte, allant du piratage des boîtes email à la diffusion de rumeurs grâce à de faux sites d’information et à des armées de profils factices sur les réseaux sociaux. Team Jorge est né en Israël et reconnait dans l’enquête du Monde sur la désinformation, n’avoir eu comme client en Afrique que le président Macky Sall en 2019 - information jamais démentie par l’intéressé- et grâce enfin à un usage dévoyé de la notion de dialogue national, forum où toutes les questions intéressant la nation sont supposées être discutées.
L’usage de ces méthodes ou de quelques-unes a été de règle pour la première fois avec Karim Wade, avec comme support de campagne : la reddition des comptes censée rencontrer l’accord de la majorité des Sénégalais. A cet effet, la Cour de Répression de l’Enrichissement Illicite, tombée dans l’oubli dans les années 80, fut réactivée (récemment abolie pour se prémunir de son utilisation aux mêmes fins) pour traquer Karim Wade et quelques autres proches du pouvoir ensuite pour intimider les autres membres du PDS, parti dont presque tout le Comité directeur fut décapité comme l’avait relevé le journal Jeune Afrique, pourtant réputé proche du pouvoir (JA du 26 janvier 2016) qui notait : « si l’expression est probablement excessive, elle témoigne malgré tout d’une réalité inédite : des militants de base aux plus hauts responsables, 42 membres ou sympathisants du parti libéral, sont passés, depuis 2012, par la case prison ». Le journal note que « les infractions invoquées pour les placer en détention relèvent d’un inventaire à la Prévert : détournement de fonds publics, enrichissement illicite, offense au chef de l’Etat, atteinte à la sûreté de l’Etat, trouble à l’ordre public, rassemblement interdit, diffusion de fausses nouvelles, dégradation, vol, coups et blessures. L’idée de fond était de priver Karim Wade de ses droits civiques et politiques, ce qui fut fait par condamnation et suivi de son exil forcé à Dubaï.
Après Karim Wade, l’élection présidentielle en perspective de 2019 mettait en lumière Khalifa Sall, Maire de Dakar, comme candidat sérieux. Il n’échappa pas aux mêmes méthodes de mise à l’écart, sans cette fois-ci l’utilisation de la CREI, mais de l’Inspection générale d’Etat. Son inculpation suivie de son arrestation avec cinq de ses collaborateurs à la mairie pour « malversations » soit-disant portant sur la caisse d’avance de la mairie, déboucha sur sa condamnation à cinq ans de prison, confirmée par la Cour Suprême, malgré l’arrêt de la Cour de la CEDEAO estimant que Khalifa Sall n’avait pas eu droit à un procès équitable.
L’objectif ici encore, était de priver un adversaire politique de la possibilité de sa présence à l’élection présidentielle. Beaucoup de ses compagnons et militants connurent la prison.
En 2019, alors qu’il abordait son dernier mandat, Macky, qui entendait faire un 3ème mandat, va engager un combat « sanglant » contre Ousmane Sonko, Président du parti Pastef (les Patriotes), dont la résistance explique l’ampleur de la répression tout à fait inédite dans l’histoire politique du Sénégal, contre un leader politique, des militants politiques et un parti politique légalement constitué, finalement dissous. Répression qui s’est étendue à des journalistes, des médecins, des ingénieurs, des jeunes tués par balles, des partis politiques interdits de se réunir, etc.
C’est toute notre tradition démocratique qui s’effondre sous nos yeux, tous les fondamentaux acquis grâce à des luttes démocratiques remontant loin dans l’histoire politique du Sénégal qui sont niés.
Pour arriver à ses fins, Macky va réaménager la composition du Parquet et placer dans les cabinets d’instruction, des magistrats « sûrs ». Les procureurs jouent sur une disposition décriée depuis longtemps du Code de procédure pénale qui dit que « sur les réquisitions dûment motivées du ministère public, le juge d’instruction est tenu de décerner un mandat de dépôt contre toute personne inculpée dans l’un des crimes ou délits prévus par les articles 56 à 100 et 235 du Code pénal. »
La demande de mise en liberté provisoire d’une personne détenue provisoirement pour l’un de ces crimes ou délits spécifiques à l’alinéa précédent sera déclarée irrecevable si le ministère public s’y oppose par réquisition dûment motivée (Loi du 29 juin 1999). Le jeu pour un procureur consiste à viser dans ses réquisitoires, contre les personnes arrêtées souvent arbitrairement, un ou plusieurs articles choisis d’entre ces articles 56 à 100 et 235. Et certains procureurs ne s’en privent pas. Ce qui explique que sur les 37 prisons du Sénégal, les 34 sont archi pleins. Et que comptabiliser le nombre de détenus politiques ou pour raison politique ou à l’occasion de manifestations politiques relève d’un jeu de hasard.
Pire ou aussi injuste, les droits de réunions politiques, les droits d’expression d’opinions politiques critiques, le droit d’association, la liberté d’aller et de venir où l’on veut (cas des restrictions de la circulation en Casamance), cas de Ousmane Sonko placé de fait sous résidence surveillée pendant 55 jours), le droit de manifester sur la voie publique de manière statique ou en marchant, le droit de communiquer par internet librement, sont suspendus sinon niés pendant que les arrestations, certains disent les rafles, principalement dans les rangs de Pastef, continuent. Des maires élus au suffrage universel sont arrêtés et mis sous mandat de dépôt.
L’autre méthode dont use Macky Sall pour pouvoir mieux affaiblir un opposant redouté est d’inviter à un « dialogue national » fourre-tout où une multitude de commissions créées pour les besoins de la cause, s’occupent des questions les plus disparates alors qu’un seul ou deux objectifs sont recherchés : changer le code électoral, intégrer des opposants dont l’accord a été obtenu au préalable et isoler et réduire à néant l’opposition récalcitrante.
Ce schéma a beaucoup fonctionné dont les versions les plus récentes sont celles de 2019 (dont on attend encore les conclusions) et celle de 2023 dont l’objectif était d’isoler l’opposition significative et d’éliminer de la future compétition, Ousmane Sonko
Les démocrates, les militants des droits de l’homme ou des droits humains, les citoyens épris de justice et de paix sociale se doivent de faire échec à ces méthodes de négation des libertés publiques, des droits civils et politiques, de droit à participer, comme électeur ou candidat, sans entraves artificielles judiciaires ou légales, à l’élection présidentielle.
Il importe que les Sénégalais renouent avec leurs traditions démocratiques, leur modèle de tolérance et de reconnaissance de la jouissance et de l’exercice des libertés civiles et politiques.
Professeur Abdel Kader Boye est ancien Recteur de l'Ucad, président de la plateforme « le Sursaut citoyen » Groupe de réflexion et d’action.
KEEMTAAN GI - AH, CETTE A-FRIC !
Quand la Camerounaise Axelle Kabou avait publié son brûlot « Et si l'Afrique refusait le développement ? », les critiques les plus virulentes et acerbes qu’elle avait essuyées venaient des Africains eux-mêmes. Son afro-pessimisme était considéré comme une insulte, et l’auteure un suppôt de la France. On pourrait penser que l’histoire lui a donné raison. Ce livre, écrit il y a trente-deux ans, reste toujours d’une brûlante d’actualité. Violences, conflits, mauvaise gestion, corruption, trafics illicites et mafieux, mal gouvernance etc., Voilà les grands maux qui gangrènent toujours ce continent dont on dit qu’il a le sous-sol le plus riche mais dont les habitants sont les plus pauvres au monde. La faute à des dirigeants corrompus qui considèrent les pays qu’ils dirigent — entourés d’une cour de caudataires insatiables — et les richesses minières en particulier qu’ils recèlent comme leur patrimoine familial. De 1967 à 2023, la dynastie Bongo a régné en maitre absolu dans un pays gâté par la nature avec des ressources minières et pétrolières considérables, pendant que 40 % de sa population végète dans une extrême pauvreté. Cinquante-cinq ans durant lesquels une famille a été au cœur du pouvoir, pillant les richesses du pays à son profit et sans chercher à faire du Gabon, pourtant immensément riche, une terre de bonheur au profit de sa population. C’est en fait une loi immuable dans beaucoup de pays africains dont les dirigeants sont plus préoccupés à s’enrichir dès qu’ils accèdent au pouvoir plutôt que de se consacrer au développement de leurs pays. Sitôt dans leurs somptueux palais, ils se font entourer par une caste de prébendiers, courtisans, flagorneurs. Un peu à l’image de ce charmant pays qu’est le nôtre où l’on nous gargarise d’un passage imaginaire du statut d’indigence à un état d’émergence sans que le bon peuple s’aperçoive de ce bond qualificatif qui n’existe que dans l’imagination de ceux qui répètent ces slogans à la manière de perroquets. Malgré les ponts, autoponts, BRT, TER et autres infrastructures coûteuses dans une ville qui a plutôt besoin de s’oxygéner et qui asphyxie, nos compatriotes ne cessent de s’appauvrir. Une grande misère qui se voit à l’œil nu partout à l’intérieur du pays et dans les grandes villes avec une jeunesse désœuvrée qui fuit le pays pour un ailleurs meilleur. Une jeunesse qui s’est rendue compte à son corps défendant que l’émergence dont on lui parlait, c’est du vent ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
SANTE DE SONKO PASTEF PARLE D’UN SEUIL ALARMANT
Quelques jours après avoir alerté sur l’état de santé de son client, Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly revient avec une nouvelle alerte sur le même sujet. ‘’En ma qualité d’avocat membre du collectif de la défense du leader de l’opposition démocratique, j’avais lancé une alerte attirant l’attention sur l’état de santé de ce dernier, qui se détériorait de jour en jour’’, rappelle Me Ciré Clédor Ly dans un texte. Entre autres anomalies, il cite un début de déficit cardiaque ainsi qu’une paralysie complète de la partie gauche du corps de son client. Selon lui, l’état de santé d’Ousmane Sonko a atteint, ce jour du 30 août 2023, un seuil alarmant au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux. ‘’Les autorités politiques ainsi que l’administration pénitentiaire en sont informées, de même que le doyen des juges d’instruction qui a délivré le mandat de dépôt, à la suite d’un détournement de procédure du Procureur de la République, lequel est parti d’une arrestation pour un vol présumé d’un portable sans aucune valeur économique, suite à une provocation policière, pour requérir la détention fondée sur une kyrielle d’infractions sans unité de dessein, de connexité ou de concomitance’’, écrit Me Ly dans son message.
SANTE DE SONKO PASTEF PARLE D’UN SEUIL ALARMANT (BIS)
Selon lui, tous ceux qui ont le pouvoir de mettre fin à sa détention et qui n’avaient pas encore été informés de la situation sanitaire d’Ousmane Sonko peuvent aller vérifier ses déclarations à la réanimation de l’hôpital Principal où auprès du brave docteur traitant qui s’échine auprès de son patient, pour avoir la confirmation que ce dernier est épuisé et sur le point d’atteindre ses limites. Ce avant qu’il ne soit trop tard’’, ajouté l’avocat. D’après Me Ciré Clédor Ly, la philosophie, la morale et le juridisme n’ont plus droit de cité. « On ne peut rester sourd et de marbre face aux risques que le maintien en détention d’Ousmane Sonko pourrait engendrer alors qu’il existe des mécanismes juridiques internes conformes au Droit International, qui permettent de le libérer à l’instant même où j’écris ». Il a ainsi lancé un appel pressant au président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires pour qu’il renvoie sans retard le ministre de la Justice de son poste « pour incompétence » et qu’il le remplace par un homme sage qui maîtrise les arcanes de la justice et le droit international des droits de l’homme et qu’il s’implique pour la libération immédiate d’Ousmane Sonko pour ne pas avoir à traîner le fardeau de ce qui est désormais très prévisible.
INEGALITES SOCIALES L’EXTREME PAUVRETE DES ETUDIANTS GABONAIS A DAKAR
Aussi bien à Libreville qu’à Dakar, la destitution d’Aly Bongo, le « roi » du Gabon, a été accueillie avec beaucoup d’enthousiasme. Citoyens d’un pays parmi les plus riches en Afrique, les Gabonais, dans leur écrasante majorité, vivent sous le seuil d’extrême pauvreté. Encore une fois, le Gabon c’est un pays au sol et au soussol insolemment riches mais dont les populations, hélas, subissent de lourdes inégalités sociales. A preuve par ce jeune gabonais âgé de 20 et étudiant en journalisme qui se faisait fréquemment renvoyer de son école privée de formation pour non-paiement de frais de scolarité qui s’élèvent à 40.000 cfa seulement par mois. Durant toute l’année scolaire 2022/2023, c’est une bonne volonté qui venait régulièrement à son secours pour lui compléter lesdits frais. Et le loyer, n’en parlons pas ! Interpelé sur cette terrible situation sociale, le pauvre étudiant se confie : « J’ai perdu mon père à l’age de 6 ans. Ma mère est une pauvre institutrice d’une école maternelle au Gabon qui s’est débrouillée pour financer mes études à Dakar. Pire, je ne suis pas boursier du gouvernement gabonais. D’ailleurs au Gabon, il faut avoir un parent lié au clan Bongo pour pouvoir bénéficier d’une maigre bourse. Pour preuve, 98% des étudiants gabonais à Dakar n’ont pas de bourse d’études » se désole-t-il. Encore, encore, il arrive dés moment où notre stagiaire gabonais s’invite chez des amis pour y prendre des restes de repas afin de pouvoir tromper sa faim. Ndeyssan !
RESEAU ROUTIER BRT UNE «2E VOIE» D’INDISCIPLINE POUR LES MOTOS !
A peine ouvert pour des essais mécaniques statiques, le réseau routier du Bus rapide de transit (Brt) sur l’axe Petersen- Sacré Cœur commence déjà à subir l’anarchie des conducteurs de motos et autres scooters. Depuis la fin partielle des travaux, constate « Le Témoin » quotidien, des « deux-roues » empruntent voire squattent ces voies dédiées aux véhicules du « Brt ». Des « micmac » pour ne pas dire zigzag pour contourner les embouteillages. En tout cas, ces motocyclistes sont en passe de transformer le réseau « Brt » en une deuxième voie d’indiscipline ou de pagaille. Une chose est certaine, si le gouverneur de Dakar n’inflige pas des sanctions sévères contre les indisciplinés « motosmen » ou Jakarta-men, ces voies dédiées au « Brt » seront vouées à l’anarchie. Déjà que les « Jakarta » ont fini de transformer Dakar en Ouagadougou-bis…
BATIMENTS MENAÇANT RUINE
Comme il le fait après chaque effondrement de bâtiments comme à Rufisque (5 morts), à la Médina (effondrement d’une dalle) et sur la VDN (effondrement des 7ème, 8ème et 9ème étages d’un immeuble en construction), le président de la République est monté encore hier au créneau pour réitérer les mêmes sempiternelles directives. Macky Sall a ordonné « le respect des règles et normes de construction et de la sécurité des bâtiments : en rappelant au Ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, au Ministre de l’Intérieur et au Ministre en charge de la Sécurité de proximité et de la Protection civile, l’urgence de proposer, avant la fin du mois de septembre, un Plan opérationnel de contrôle de la qualité des constructions et de prise en charge bâtiments menaçant ruine ». Espérons que cette fois-ci que le Gouvernement prendra les mesures idoines. Surtout dans une commune comme la Médina qui dénombre près de 112 bâtiments menaçant gravement ruine. L’édile Bamba Fall, qui a publiquement déclaré qu’il n’a pas les moyens pour régler ce problème, a sollicité le soutien de l’Etat. Espérons que le Gouvernement n’attendra pas d’autres catastrophes pour venir encore faire des déclarations de bonnes intentions. Pauvre Sénégal !
MESURES INDIVIDUELLES DU CONSEIL DES MINISTRES
Mme Mame Marième THIAM, Titulaire d’un Master 2 en Management et Gestion de Projets, est nommée Président du Conseil de Surveillance de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), en remplacement de Madame Fatoumata NIANG BA, appelée à d’autres fonctions ; • Mme Fatoumata NIANG, Titulaire d’un Master 2 en Management des Organisations, précédemment Président du Conseil d’Administration de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX), est nommé Directeur Général de la Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt National et de la Gare des Gros porteurs (SEMIG), en remplacement de Monsieur Mohamedou Abdoulaye MBAYE, appelé à d’autres fonctions.
ISMAÏLA MADIOR FALL, UN CAS FAUT-IL EN PLEURER OU EN RIRE ?
Le Garde des Sceaux est un cas. Une vraie pathologie parce que défendre que dans les prisons sénégalaises, il n’y a pas de détenus politiques, il faut être tout simplement Ismaïla Madior Fall pour oser tenir de tels propos. Non seulement il réduit de moitié le nombre des prisonniers politiques puisque là où l’opposition parle de 1062 prisonniers politiques, le ministre brandit un chiffre d’«environ 500» concernant le nombre de personnes détenues en lien avec les troubles survenus en 2023. Le chiffre de 1062 prisonniers politiques est exagéré, d’après le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall qui indique que « les individus condamnés à une peine de prison ferme ou détenus dans l’attente de leur jugement pour avoir joué un rôle dans les événements survenus en 2023 sont environ 500. Mais il n’y a plus, à ce jour, de personnes détenues en raison de leur implication dans les manifestations de mars 2023 ». « Ceux qui se trouvent derrière les barreaux ont détérioré des magasins ou des banques, attaqué des brigades de gendarmerie ou encore incendié des mairies », affirme-t-il. Il n’y a pas de prisonniers politiques au Sénégal». Il faut être Ismaïla Madior Fall pour oser tenir de tels propos.
LA PEUR DE PAUL BIYA
Au Cameroun, Paul Biya surveille très sérieusement ses arrières. L’effet domino risque en effet de le rattraper lui qui redoute, après 41 ans au pouvoir, de finir comme Ali Bongo déposé hier par les militaires. Après le Mali, la Guinée, le Burkina et le Niger où ont eu lieu des coups d’Etat, le Gabon est à son tour touché par l’épidémie de pouvoirs kaki. Voulant se prémunir de ces séries de coup d’Etat, Paul Biya a donc décidé de chambouler totalement son armée. Les états-majors centraux, l’état-major de l’armée de l’air, l’état-major général de la marine, l’inspection générale des armées, le contrôle général des armées, l’inspection générale de la gendarmerie ou encore la Direction des ressources humaines des armées ont tous été chamboulés. En témoignent les documents publiés sur les pages officielles de la présidence du pays.