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25 mai 2025
ALI ET LE « BAISER FORCÉ »
Ali et ses 40 voleurs de résultats croyaient donc pouvoir récidiver. Aller encore plus haut que le Haut-Ogoué. Il ferme tout, déconnecte tout. Après ce couvre-feu, c’est libre ville pour les Gabonais.
Ali et ses 40 voleurs de résultats croyaient donc pouvoir récidiver. Aller encore plus haut que le Haut-Ogoué. Il ferme tout, déconnecte tout. Après ce couvre-feu, c’est libre ville pour les Gabonais. Ali n’est pas un gars bon. Ce baiser forcé -pas celui de Rubiales- mais de la Constitution lui a été fatal. Des résultats proclamés à des heures de crime… Mais un crime n’est jamais parfait. Et après, Ali appelle à faire du bruit. Le Sénégal pourrait faire une intervention, pas militaire, mais de « soldats » des casseroles pour rétablir le président déchu, déçu. Un message en anglais et on ne sait même pas si l’accent est nigérian ou gabonais. Pierre Péan pourra trancher.
COUP DE TAILLE
Il y a des coups d’Etat. Comme celui du Niger. Et des coups de taille. Comme celui du Gabon. Remarquez que les mots de l’Ua, de l’Onu et autres sont moins forts sur le Général Nguéma que sur le Général Tiani.
Il y a des coups d’Etat. Comme celui du Niger. Et des coups de taille. Comme celui du Gabon. Remarquez que les mots de l’Ua, de l’Onu et autres sont moins forts sur le Général Nguéma que sur le Général Tiani. Bon, à demi-mot, Ali Bongo s’est fait hara-kiri et sa retraite n’indisposait personne. C’est autrement la sempiternelle question des coups d’Etat « légitimes ». Le Conseil de paix et de sécurité de l’Ua se réunit mais ne cautionnera point une intervention militaire. Une brise pour Brice.
par Assane GUÈYE
COUP D’ÉTAT MÉDICO-LÉGAL
Les résultats des élections générales gabonaises ont été proclamés à une heure de crime. Trois heures du matin. Ali Bongo gagne sans coup férir.
Les résultats des élections générales gabonaises ont été proclamés à une heure de crime. Trois heures du matin. Ali Bongo gagne sans coup férir. Le Centre gabonais des élections, présidé par un certain Michel Stéphane Bonda, ancien conseiller spécial du père, puis du fils, a décerné à ce dernier plus de 64% des suffrages. Ce qui veut dire une popularité décuplée. Alors même qu’en 2016, il est passé ric-rac avec quelque 5000 voix de plus à l’issue d’une parodie électorale. Pour cette fois, le crime n’était pas parfait. À la minute qui a suivi les micmacs, un comité de transition et de restauration des institutions a coupé court en annulant tout.
L’élection et le régime sont mis à la poubelle. Ali Bongo l’aura bien cherché. Il faisait peine à voir depuis son AVC en 2018. La maladie parle en silence et lui a conseillé d’appuyer sur le frein. Tout homme est un malade qui s’ignore. On peut tous attraper un microbe. Mais éclopé à ce point, il est difficile de tenir le rôle surhumain de chef d’Etat. Ceux qui aiment le président déchu ne doivent pas être nombreux au point de le regarder « mourir » presque sur scène. Les militaires qui l’ont déposé l’ont aidé et sauvé. Ce coup d’Etat n’est pas une ignominie. Il est sanitaire et salutaire. Il rappelle quelque part la révolution de palais que la Tunisie a connue en 1987. Bourguiba, « le combattant suprême » a été défénestré pour cause de sénescence et de sénilité.
Les dirigeants ne sont pas transparents sur leur état de santé
En règle générale, les dirigeants ne sont pas transparents sur leur état de santé. Ils oublient qu’il existe aussi le salut. La France, un autre cas d’école, a eu de l’aversion pour l’oubli conscient de Mitterrand. « La force tranquille » se savait atteint d’un cancer de la prostate dès 1981. Ça ne l’a pas empêché de briguer et d’obtenir par deux fois la fonction suprême. Sa pathologie a été estampillée secret d’Etat pendant longtemps. Aujourd’hui encore, les Français ne digèrent pas qu’on leur ait menti à ce sujet, même si Mitterrand est à ce jour le dernier grand président de France. Le porte-parole actuel du gouvernement français Olivier Véran a lui trébuché sur le plan communicationnel en demandant à chaud le respect du résultat des élections avant d’admettre qu’il n’était pas certifié. La faute de communication relève plutôt d’une faute de goût pour l’ancien colonisateur. Son extrême dépendance aux ressources du sous-sol africain explique les louvoiements. Autres temps, autres mœurs.
L’extraterrestre parle un espéranto incompréhensible
Les potentats locaux et les marionnettes sont en voie d’extinction. Les générations nouvelles rejettent vigoureusement toute vie maritale. Qui pouvait penser que les jeunes Gabonais céderaient en 2023 aux sirènes du dégagisme après les errances de Léon M’Ba et Omar Bongo ? Le premier président s’est presque agenouillé pour demander à faire de son pays un département français. Le suivant et le plus connu a cru bon, pour sa part, de filer la métaphore automobile. Le président Africain préféré de la France Omar Bongo est l’auteur de cette phrase surréaliste : « Le Gabon sans la France, c’est une voiture sans chauffeur. La France sans le Gabon, c’est une voiture sans car- burant ». Ces mots ont été véhiculés par un monde aujourd’hui disparu. Les poubelles de l’histoire sont remplies de gens qui ont tout fait pour durer mais peu de choses pour agir en direction de la population. Peu de monde les regrette aujourd’hui. N’eût été la maladie qui le ronge à bas bruit, Ali Bongo n’aurait même pas d’âme compatis- sante. Le bruit assourdissant auquel il a appelé tombe dans l’oreille d’un sourd. C’est un extraterrestre qui venait de s’exprimer dans un espéranto que son peuple ne comprend pas.
MULTIPLE PHOTOS
MASHKANOUL CHEIKHIL KHADIM, LA RÉSIDENCE DES HÔTES DE MARQUE
La résidence Cheikhoul Khadim (Mashkanoul Cheikhil Khadim, en arabe), située en face de la grande mosquée de Touba (centre), dispose de toutes les commodités pour accueillir les personnalités et hôtes de marque, à l’occasion du grand Magal
Touba, 1 er sept (APS) – La résidence Cheikhoul Khadim (Mashkanoul Cheikhil Khadim, en arabe), située en face de la grande mosquée de Touba (centre), dispose de toutes les commodités pour accueillir les personnalités et hôtes de marque, à l’occasion du grand Magal, la manifestation religieuse qui commémore le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, en présence chaque année de millions de fidèles.
Dans la cité religieuse, au moins trois résidences dont celle située à Darou Marnane, sont dédiées à l’initiateur de cette confrérie (1853-1927), l’une des plus importantes au Sénégal.
La résidence située en face de la grande mosquée, appelée ‘’Kër Magg moom’’, celle de l’actuel khalife, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, est aujourd’hui la plus en vue, voire la plus connue. Elle doit sa notoriété à son histoire, à sa dimension mais également à sa position géographique.
Serigne Abdoul Ahad Mbacké, le troisième Khalife général des mourides (1968 à 1989), communément appelé le ‘’grand bâtisseur’’, a joué un rôle déterminant pour que son vénéré père puisse disposer d’une résidence à la mesure de sa dimension.
‘’Serigne Bassirou Mbacké, père de l’actuel Khalife Serigne Mountakha Mbacké, était le propriétaire de cette maison. Quand Serigne Abdoul Ahad Mbacké a été intronisé au califat, il a jugé nécessaire que Serigne Touba dispose de résidences dans cette ville’’, a expliqué Bassirou Niane, conservateur de la résidence Cheikhoul Khadim.
A ce moment-là, ‘’Serigne Moustapha Bassirou Mbacké était le khalife de la famille de Serigne Bassirou. Quand Serigne Abdoul Ahad lui a fait savoir qu’il veut dédier cette maison au Cheikh, Serigne Moustapha Bassirou a donné son aval’’, a précisé le conservateur, surnommé Bassirou Niane ‘’Wilaya’’.
Les clés de la résidence Cheikhoul Khadim se trouvent aujourd’hui entre les mains de cet homme depuis au moins un an, sur recommandation du patriarche de Darou Minane. Et il travaille en parfaite collaboration avec une équipe d’au moins 17 personnes.
Serigne Abdoul Ahad Mbacké, initiateur du projet de reconstruction de la résidence
Peu après avoir convaincu la famille de Serigne Bassirou Mbacké, Serigne Abdoul Ahad Mbacké, le troisième Khalife général des mourides, avait lancé un vaste chantier de reconstruction de la résidence Cheikhoul Khadim.
‘’C’est dans les années 1980 que Serigne Abdoul Ahad Mbacké a eu le projet de réhabiliter entièrement cette maison. Il avait confié le chantier à plusieurs dignitaires religieux, dont le khalife de Serigne Massamba Mbacké et la famille de Darou Salam’’, explique Bassirou Niane, très à l’aise dans sa tunique traditionnelle.
Le Khalife général des mourides d’alors, surnommé ‘’Baye Lahad’, avait montré la voie, en procédant à la construction d’un étage et d’une case dans cette résidence.
Le guide religieux avait également instruit l’homme d’affaires Djily Mbaye de lui faire le plan d’un palais qui pourrait accueillir les plus hautes personnalités, notamment le président de la République, a expliqué le conservateur. Selon lui, après avoir conçu le plan, Djily Mbaye a eu la bénédiction du Khalife pour construire ce palais.
Darou Salam, la résidence du Khalife général des mourides
La résidence Cheikhoul Khadim est dotée d’un espace disposant de toutes les commodités. Elle est réservée au Khalife général des mourides, pour lui permettre d’être dans d’excellentes conditions durant le Magal. Le site est entièrement construit par la famille de Darou Salam dont la plus haute personnalité a été toujours incarnée par Mame Cheikh Anta Mbacké dit ‘’Borom Gawane’’, fidèle compagnon du Cheikh.
‘’L’espace réservé au Khalife est aussi appelé Darou Salam. Il dispose de grandes salles où il peut recevoir certaines délégations, de salles pour recevoir de grandes personnalités et une grande salle pour recevoir les associations dites dahiras’’, précise le conservateur.
La résidence comprend d’autres espaces avec toutes les commodités, de manière à pouvoir accueillir les plus hautes personnalités, notamment le président de la République.
‘’Plusieurs personnalités ont séjourné ici. On ne peut même pas les dénombrer, notamment l’actuel président de la République Macky Sall’’, se plait à rappeler Bassirou Niane.
La résidence Cheikhoul Khadim dispose de nombreuses commodités et est d’un luxe qui n’a rien à envier aux grands hôtels.
‘’Chaque chambre dispose d’un lit, d’une armoire, d’un frigo bar, d’une salle de bain, d’une climatisation, entre autres. En termes de commodités, tout est pris en compte et la restauration aussi’’, a expliqué le conservateur de la résidence, soulignant qu’elle est aussi dotée d’un restaurant.
Le Khalife général des mourides en a confié les travaux d’entretien à Serigne Mame Thierno ibn Serigne Moustapha Bassirou Mbacké, informe le conservateur.
À l’approche de chaque Magal, des travaux de réfection sont menés dans cette résidence. Ils portent notamment sur la plomberie, l’éclairage, la menuiserie, le carrelage, entre autres, pour permettre aux hôtes de séjourner à Touba dans de bonnes conditions.
Souvent en période du grand Magal, ajoute-t-il, les personnalités religieuses sont logées ici comme il est de tradition depuis Serigne Abdoul Ahad Mbacké, troisième Khalife général des mourides.
Aujourd’hui, plusieurs activités se déroulent à la résidence Cheikhoul Khadim, notamment la vivification du mois béni du ramadan, organisée par l’association Dahira Hizbut-Tarqqiyah. Elle abrite également la cérémonie officielle du Magal de Touba.
LAMINE CAMARA ET ABDOULAYE NIAKHATE, UNE SÉLECTION MÉRITÉE
Les joueurs Lamine Camara du FC Metz (élite française) et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye de l’ESTAC Troyes en ligue 2 française ‘’ont le potentiel d’évoluer’’ en équipe nationale A et méritent leur première convocation
Dakar, 1er sept (APS) – Les joueurs Lamine Camara du FC Metz (élite française) et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye de l’ESTAC Troyes en ligue 2 française ‘’ont le potentiel d’évoluer’’ en équipe nationale A et méritent leur première convocation, a affirmé, vendredi, l’entraîneur du Sénégal, Aliou Cissé.
‘’Les garçons sur cette liste le méritent. Ils ont travaillé et sont compétitifs. Lamine Camara a montré ce dont il est capable avec l’équipe locale et des moins de 20 ans. Quand il a rejoint la Ligue 2 avec Metz, j’ai tout de suite était impressionné par son intégration’’, a-t-il dit.
Cissé s’exprimait lors d’un point de presse tenu à l’occasion de la publication de la liste des 25 joueurs convoqués pour prendre part au match amical contre l’Algérie, le 12 septembre prochain.
‘’En cette début de saison, c’est compliqué. C’est la Ligue 1, mais cela n’empêche qu’il faut l’appeler dans cette équipe. Il a le potentiel d’évoluer dans cette équipe’’, a-t-il estimé.
‘’C’est pareil pour Abdoulaye Niakhaté Ndiaye qui fait partie de l’équipe olympique. C’est un garçon que j’ai beaucoup apprécié à Bastia (Ligue 2 française), aujourd’hui, il est à Troyes. Il mérite d’intégrer le groupe. Ce sont des garçons qui doivent être suivis’’, a insisté Aliou Cissé.
Selon le technicien sénégalais, il était ‘’important de les faire venir pour des matchs amicaux sans enjeu. Ils vont retrouver des champions d’Afrique, des joueurs qui comptent une centaine de sélections. Mais c’est l’équipe de demain plutôt qu’ils vont intégrer, mieux ils gagneront en expérience’’.
Nampalys et Gomis sans club et absents
‘’Nampalys Mendy est un garçon très important dans notre effectif. Sa situation de joueur sans club, lui porte préjudice et nous porte préjudice aussi. J’ai préféré le laisser avec son club, parce que j’ai besoin de joueurs compétitifs’’, a encore expliqué Aliou Cissé. Il a rappelé qu' »Alfred Gomis est dans la même situation difficile avec Rennes (France)’’.
Andy Diouf et Habib Diarra, le choix de la France
Les joueurs français d’origine sénégalaise Andy Diouf de Lens (Ligue 1 française) et Habib Diarra de Strasbourg (Ligue 1 française) ont été convoqués, jeudi, par Thierry Henry en équipe de France Espoirs.
‘’Nous ne courrons derrière aucun joueur, mais nous irons chercher un joueur du Sénégal n’importe où il se trouve. Nous nous sommes rapprochés de Diarra et d’Andy. La vie est faite de choix. Ils ont fait le choix de rester avec l’équipe Espoirs. J’espère que ça ira pour eux’’’, a soutenu Aliou Cissé.
Selon lui, le staff de l’équipe du Sénégal a fait son devoir en allant vers eux pour leur vendre le projet Sénégal et leur monter l’intérêt qu’il avait pour eux. « J’ai discuté avec eux et avec leurs parents. Ils m’avaient dit de leur laisser le temps, ils ont fait leur choix’’, a-t-il reconnu.
GRANDE AFFLUENCE A LA GRANDE MOSQUEE DE TOUBA POUR LA PRIÈRE DU VENDREDI
De nombreux fidèles ont pris part à la prière de vendredi à la grande mosquée de Touba et ont profité de l’occasion pour effectuer leur ziarra (visites pieuses) dans les différents mausolées, dont celui du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba
Touba, 1 er sept (APS) – De nombreux fidèles ont pris part à la prière de vendredi à la grande mosquée de Touba et ont profité de l’occasion pour effectuer leur ziarra (visites pieuses) dans les différents mausolées, dont celui du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba, en prélude du grand Magal prévu ce lundi, a constaté l’APS.
La prière, qui s’est tenue peu après 14 heures, a été dirigée par l’imam Serigne Modou Mamoune Bouss.
Déjà vers 12 heures, une foule de pèlerins venus célébrer la 129e édition de ce grand événement religieux annuel, avait fini de prendre place dans l’édifice religieux situé autour des résidences des différents khalifes.
Des membres de l’association ‘’Dahira’’ Mouhadimatul Khidma en charge de la gestion de la grande mosquée régulent l’accès, en collaboration avec des agents du Groupement mobile d’intervention (GMI) de la Police nationale.
Aux environs de 13h30, une demi-heure avant la prière, la mosquée était déjà pleine à craquer. Seuls les détenteurs de cartes professionnelles ou d’autorisations peuvent accéder à l’intérieur du lieu de culte.
Juste après la prière, des pèlerins en ont profité pour effectuer leur ziarra (visite pieuse) dans les différents mausolées, notamment celui de Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927), le fondateur du mouridisme.
Édifice majestueux, la grande mosquée de Touba a été inaugurée le 7 juin 1963 par le deuxième Khalife général des mourides Serigne Fallou Mbacké (1945-1968), en présence du président Léopold Sédar Senghor.
Elle abrite aujourd’hui le mausolée du fondateur de la confrérie mouride Cheikh Ahmadou Bamba mais également ceux de plusieurs de ses fils, dont son premier, Khalife Serigne Modou Moustapha Mbacké (1927-1945).
Grand événement religieux commémorant le départ en exil au Gabon du fondateur du mouridisme, le Magal de Touba sera célébré lundi 4 septembre prochain correspondant au 18e jour du mois lunaire Safar 1445h.
CONTRE L’ALGERIE, LE SENEGAL DOIT ENCORE PROUVER SA CAPACITÉ DE BATTRE DE GRANDES EQUIPES
Le Sénégal doit, face à l’Algérie et avec un effectif comprenant des joueurs évoluant dans le championnat saoudien, prouver encore sa capacité de battre de grandes équipes, a dit son sélectionneur national, Aliou Cissé, vendredi, à Dakar.
Dakar, 1er sept (APS) – Le Sénégal doit, face à l’Algérie et avec un effectif comprenant des joueurs évoluant dans le championnat saoudien, prouver encore sa capacité de battre de grandes équipes, a dit son sélectionneur national, Aliou Cissé, vendredi, à Dakar.
‘’C’est à nous de prouver que nous pouvons battre l’Algérie en ayant des joueurs qui évoluent dans le championnat saoudien. Je n’ai pas de doute sur la manière dont les garçons sont en train de jouer’’, a-t-il assuré.
Cissé donnait des assurances sur la liste de 25 joueurs qu’il a sélectionnés pour un match amical à jouer contre l’Algérie, le 12 septembre.
‘’Le championnat d’Arabie Saoudite ne concerne pas uniquement le Sénégal, mais le monde entier. Le championnat saoudien n’est plus ce qu’il était il y a cinq ou six ans. Il est en train de se développer’’, a-t-il souligné.
‘’Certains joueurs m’ont fait part du souhait qu’ils avaient de rallier ce championnat depuis le mois de juin. Je ne pouvais pas les empêcher de faire ce choix-là. La seule chose que je leur souhaite est de continuer à briller et de jouer tous les samedis pour rester compétitifs en équipe nationale’’, a ajouté le sélectionneur national du Sénégal.
Aliou Cissé parlait de Kalidou Koulibaly (Al-Hilal Saudi FC), d’Édouard Mendy (Al-Ahli FC), de Habib Diallo (Al-Shabab FC) et de Sadio Mané (Al-Nassr FC), quatre joueurs évoluant dans le championnat saoudien et faisant partie de sa liste pour le match contre l’Algérie.
‘’On m’a reproché d’avoir dit, il y a quelque temps, que ceux qui jouaient en Arabie Saoudite ne seront pas appelés en sélection nationale. C’est une autre époque […] Je ne regrette pas’’ d’avoir dit cela, a commenté Aliou Cissé.
‘’C’était une politique sportive que nous avions décidé de faire’’, a-t-il ajouté en parlant de la décision prise il y a quelques années de ne pas miser sur des joueurs exerçant leur carrière en Arabie Saoudite.
Le sélectionneur national du Sénégal estime que ‘’les choses ont changé’’ entretemps.
par Ibou Fall
ÊTRE OU NE PAS ÊTRE GABONAIS, MON BONHEUR D'ÊTRE SÉNÉGALAIS
On ne s’ennuie certes pas au Gabon, mais le bonheur d’être Sénégalais est ineffable. Je ne remercierai jamais assez Senghor…
Une vidéo du Président sortant gabonais Ali Bongo circule, dans laquelle, apparemment, il demande qu’on fasse beaucoup de bruit pour restaurer l’ordre républicain au Gabon qui serait en proie à un coup d’Etat. Il devrait demander à la cellule de com’ de Pastef, la recette du concert de casseroles…
Commençons par le commencement du vaudeville gabonais dont les soubresauts actuels ne sont que les épisodes hauts en couleurs d’un interminable feuilleton. Au début, c’est Léon Mba qui obtient l’indépendance malgré lui le 17 août 1960, parce qu’il préfère que son lopin de terre de 267 668 kilomètres carrés, le Gabon, reste département français. De Gaulle refuse l’offre poliment, mais fermement.
Bref, Léon Mba, à son corps défendant, doit se coltiner la présidence de la République gabonaise. Chienne de vie ! Ce séminariste qui obtient son brevet élémentaire, puis entre dans l’administration coloniale comme commis des douanes, en a fait du chemin pour en arriver là, après moult péripéties dont une condamnation en 1931, à trois ans de réclusion, pour des malversations sur le dos du contribuable, en sa qualité de chef de canton.
Mais il sait y faire, manifestement épaulé par les puissants forestiers européens qui s’y établissent. Bref, il se fait élire face à son concurrent Jean Hilaire Aubame, l’ancien collaborateur du gouverneur Félix Eboué, devenu député, proche de son honorable collègue… Léopold Sédar Senghor.
C’est pourtant Aubame qui remporte le scrutin de 1957, pour le premier Conseil de gouvernement issu de la loi Cadre. Seulement, Léon Mba réussit à débaucher des députés (ben oui, la transhumance n’est pas un monopole sénégalais !) et le tour est joué : il y devient miraculeusement majoritaire et l’auguste Parlement le porte au pinacle…
Traficoter des résultats, au Gabon, ça remonte à loin, n’est-ce pas ? Bref, voilà Léon Mba Président du Gabon et ça roule tout seul, jusqu’au 18 février 1964 : patatras, c’est le coup d’Etat. Cent cinquante soldats le renversent et le déportent à Lambaréné : Jean Hilaire Aubame devient le chef du gouvernement. Un cirque qui dure vingt-quatre interminables heures !
L’armée française dont des bataillons bivouaquent dans les parages dont certains qui débarquent depuis Dakar, ramène Mba par la peau du cou au Palais et l’y réinstalle solidement, d’autorité. Bien entendu, c’est Aubame qui va prendre sa place à Lambaréné. Non, mais ! Franchement, y a des taloches qui se perdent ?
Deux précautions en valent mieux qu’une, le pape de la Françafrique Jacques Foccart, qui a du nez, lui colle comme directeur de Cabinet un ancien agent des Ptt, agent de renseignements au service de la France à ses heures perdues, haut comme trois pommes, Albert Bernard Bongo.
La santé de Léon Mba est plus que chancelante. Il est moribond. N’empêche, on le garde quand même au frais dans son Palais… De toutes manières, c’est la France qui gouverne et le p’tit Bongo, le directeur de Cabinet devenu vice-président, demande sagement la permission, même pour aller au petit coin.
En 1967, Mba est réélu les doigts dans le nez et les perfusions dans les veines, sur son lit de mort. Il décède le 27 novembre de la même année. Le vice-président Albert Bernard Bongo lui succède du haut de ses talonnettes et de son mètre cinquante-et-un. Là, attachez vos ceintures, c’est du… grand art qui s’annonce !
L’ancien agent de renseignements français devenu président de la République du Gabon règnera d’un pouvoir absolu, avec droit de vie et de mort, et sans discontinuer durant quarante-deux interminables années sur le Gabon qu’il transforme en émirat tropical.
Il commet l’exploit sublime de faire de Libreville, la capitale des intrigues politiques françaises à grand renfort de distributions de mallettes à ses politiciens, de l’Extrême-droite à la Gauche bobo, en passant par les centristes…
Albert Bernard Bongo est celui qui se fait baptiser catholique en 1968, juste avant de rencontrer le Pape Paul VI. Et puis, quelques années après, il se prénomme Omar, suite au choc pétrolier et à sa conversion à l’islam en 1973, histoire de faire bonne figure au sein de l’Opep, l’Organisation des pays producteurs et exportateurs de pétrole.
On ne le dira jamais assez : ce ne sont pas les girouettes qui tournent, c’est le sens du vent qui change !
Omar Bongo Ondimba meurt à Barcelone le 6 mai 2009, quasiment interdit de séjour en Hexagone où ses comptes sont saisis et ses biens qualifiés de «mal acquis». Rien qu’en France, on lui dénombre trente-trois appartements et hôtels particuliers d’une valeur de 98, 400 milliards de francs Cfa. Bongo lègue surtout à la postérité cinquante-quatre enfants reconnus de trente-trois mères dont deux seules épousées civilement. Excusez du peu…
Question impie : avec un harem pareil, comment on trouve un moment à consacrer aux affaires d’Etat ? C’est son fils Ali, né Alain-Bernard, son dernier ministre de la Défense, qui lui succède. Il est le rejeton de Patience Dabany, une musicienne qui divorcera pour s’installer aux Usa et relancer sa carrière.
Pour la petite histoire, Ali Bongo est le mari de la fille de son beau-frère. Explication : le père de sa femme, Edouard Valentin, assureur prospère, aujourd’hui décédé, épousera en secondes noces sa demi-sœur Flore Bongo… Son beau-père et son beau-frère ne font qu’un, en résumé.
Lorsque le 4 septembre 2009, Libé, le quotidien français, titre «Ali Bongo et les 40%» au sortir des élections, faut plus douter, c’est mal barré pour la suite. Y’a des observateurs qui éternuent, juste après un coup d’œil sur les chiffres : sur une population d’un million trois cent mille habitants, il faut compter huit cent mille électeurs inscrits sur les listes…
Depuis, que d’émotions dont un état de santé chancelant, après un accident vasculaire cérébral et une citation parmi les personnalités soupçonnées d’évasion fiscale dans le scandale des Pandora Papers.
Moi dans tout ça, je ne retiens qu’une certitude : on ne s’ennuie certes pas au Gabon, mais le bonheur d’être Sénégalais est ineffable.
Je ne remercierai jamais assez Senghor…
VIDEO
LE PUTSCH GABONAIS ENFLAMME LES DÉBATS AU CAMEROUN
La fin du règne des Bongo après plus d'un demi-siècle soulève des interrogations quant à la stabilité des régimes présidentiels de longue durée en Afrique centrale. Biya, auteur de sept mandats consécutifs, se retrouve ainsi au centre des préoccupations
Le récent coup d'État survenu au Gabon a suscité des inquiétudes au Cameroun, où le président Paul Biya est au pouvoir depuis 1982. Alors que le pays voisin fait face à une situation de transition politique incertaine, de nombreux Camerounais se questionnent sur l'avenir de leur propre pays et sur la nécessité d'une transition démocratique.
Le coup de force au Gabon, qui a entraîné la fin du règne des Bongo après plus d'un demi-siècle, a soulevé des interrogations quant à la stabilité des régimes présidentiels de longue durée en Afrique centrale. Paul Biya, qui a réalisé sept mandats consécutifs, se retrouve ainsi au centre des préoccupations.
La récente nomination de nouveaux responsables de la défense au Cameroun, après le coup d'État au Gabon, a alimenté les spéculations sur une possible consolidation du pouvoir par le président Biya. Certains observateurs soulignent les similitudes entre les modèles politiques du Gabon et du Cameroun, où les présidents en place ont établi un contrôle sur les institutions pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Cependant, de nombreux Camerounais, politiciens et analystes insistent sur la nécessité d'une transition démocratique pacifique plutôt que d'un coup d'État militaire. Ils considèrent que la situation au Gabon devrait servir de leçon et inciter à un renouvellement démocratique au Cameroun.
Des voix s'élèvent pour appeler au respect du jeu politique et à l'acceptation du choix du peuple lors des élections. Certains politiciens estiment qu'en 2025, lorsque le mandat de Paul Biya prendra fin, il devrait céder la place à une nouvelle génération de dirigeants.
La question de la succession au sommet de l'État est de plus en plus évoquée au Cameroun, et certains espèrent que les démocrates camerounais de tous bords s'engageront pour éviter une ingérence militaire dans le pays.
La transition démocratique au Cameroun ne sera pas exempte de défis. Il sera crucial de renforcer les institutions démocratiques, de promouvoir la transparence électorale et de garantir la participation de tous les acteurs politiques. De plus, la société civile et les médias auront un rôle essentiel à jouer pour assurer une transition pacifique et démocratique.
Le coup d'État au Gabon a agi comme un signal d'alarme pour de nombreux Camerounais, les incitant à réfléchir à l'avenir politique du pays. La nécessité d'une transition démocratique, respectant la volonté du peuple, est devenue une préoccupation majeure. Le Cameroun est à un tournant décisif de son histoire, et la manière dont il gère cette transition déterminera son avenir politique et sa stabilité.
WILLIAM PONTY, SOUVENIRS D'UN PASSÉ GLORIEUX
Même si elle a été déplacée à Thiès en 1965, c’est à Sébikotane que « l’esprit de Ponty » continue de planer à travers certains lieux de mémoire qui résistent au temps. L'École est maintenue par les souvenirs vivaces d’anciens pontins
El Hadji Ibrahima Thiam, Fatou Diéry Diagne et Moussa Sow |
Publication 01/09/2023
Créée en 1903, ce qui fut d’abord l’École normale des instituteurs de Saint-Louis puis rebaptisée École normale William Ponty, après sa délocalisation à Gorée en 1913, gagnera ses lettres de noblesse lorsqu’elle a été transférée à Sébikotane en 1937. Même si elle a été encore déplacée à Thiès en 1965, c’est à Sébikotane que « l’esprit de Ponty » continue de planer à travers certains lieux de mémoire qui résistent encore au temps et est maintenu par les souvenirs vivaces d’anciens pontins et d’habitants du village que cette école a engendré, Sébi Ponty.
C’est donc ici. D’un côté, le grand amphithéâtre d’un jaune décrépi aux murs fissurés qui accueillait les salles pour les travaux pratiques de sciences naturelles, de réunion et la bibliothèque. De l’autre, éparpillées, des bâtisses en pierre surmontées d’un toit en tuile où logeait le personnel ; par-ci des bâtiments comme celui en forme de coupole appelé la rotonde ceinturé par les deux dortoirs ; par-là des salles de classe d’époque ; le château d’eau qui tient encore sur ses fondations ; ou encore les locaux de l’ancienne Direction générale… C’est donc ici le site (le chronotope, pour reprendre le Professeur Mamadou Kandji, natif de Sébikotane et ancien « pontin » comme on appelle les anciens pensionnaires de cet établissement), qui accueillait la mythique et légendaire École normale William Ponty entre 1937 et 1965. Mythique pour ce qu’elle fut à l’époque (former les premières élites africaines : instituteurs, agents d’administration et de commerce, médecins) ; légendaire pour l’héritage qu’elle a laissé au point qu’elle a été classée patrimoine historique national en 2007.
La restauration, une antienne
En visite sur le site au mois de juin dernier, le Ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, a annoncé que les lieux seront restaurés et transformés en complexe éducatif et sportif d’excellence, un cadre physique de retrouvailles des « pontins » et de tous les normaliens en général. Ce projet réalisé, ce serait une vieille doléance des anciens de cette école et des habitants de Sébi Ponty qui serait ainsi satisfaite. « L’initiative du ministère de la Culture est bonne parce que l’Amicale des Pontins a toujours plaidé pour que ce lieu de mémoire soit préservé. Sébikotane est en train de devenir un environnement carcéral. Et cela risque d’ensevelir et de polluer dangereusement l’esprit de Ponty. C’est tout un faisceau de souvenirs, d’histoire qui est en train de partir à vau-l’eau. L’avenir, c’est la réhabilitation, la rénovation et la préservation. Les options sont nombreuses, on peut en faire une université, un musée ou un lieu de tourisme », avance le Pr Kandji, ancien Doyen de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Ucad et qui fait partie de la dernière promotion (1963-1965) de l’École normale William Ponty, version Sébikotane.
Agnès Gomis, épouse de l’actuel maire de Diamniadio et dont le père, Ambroise Gomis, fut parmi le personnel l’un des premiers à rejoindre l’École William Ponty après son transfert de Gorée à Sébikotane en 1937, embouche la même trompette. La restauration de ce patrimoine est une « urgence », selon celle qui a fait ses humanités à l’école annexe de William Ponty au début des années 1960. « Il faut faire vite et sauver ce qui peut l’être encore. On ne doit pas laisser William Ponty mourir définitivement. L’amphithéâtre peut devenir un site touristique. Les habitants de Sébi Ponty ont un fort attachement à cette école qui fait leur fierté », dit-elle.
Sentiments ineffables
Djiby Sangole, 53 ans, natif du village de Sébi Ponty, lui, n’a pas connu l’École William Ponty, transférée à Thiès cinq ans avant sa naissance. Mais le site originel, le chérubin qu’il était au milieu des années 1970, en compagnie de ses petits camarades, en avait fait son terrain de jeu. Voir le site se réduire comme peau de chagrin lui fend le cœur. « Cela nous brise le cœur de voir ce qu’est devenu ce site », marmonne-t-il. En effet, à part le grand amphithéâtre, tous les autres lieux de mémoire de l’ancienne École normale William Ponty, avec le temps, ont connu des requalifications. Le périmètre où se trouvent les dortoirs, la coupole et le château d’eau sont aujourd’hui transformés en Centre de formation pénitentiaire après qu’il a accueilli, pendant des années, un centre de redressement pour mineur ; un autre dortoir a été rasé pour faire place à un collège d’enseignement moyen (Cem) ; les anciens logements pour le personnel sont occupés par des familles sénégalaises ainsi que les bâtiments de l’ancienne Direction générale ; les anciens hangars, avec de profondes modifications, sont devenus la prison de Sébikotane. Seules les anciennes salles de cours ont gardé leur authenticité étant comprises dans ce qui est aujourd’hui l’école primaire de Sébi Ponty. « Heureusement », souffle Djiby Sangole.
Habitant dans l’une des trois maisons qui restent encore de ce qui constituait le logement du personnel enseignant que son père, Kalidou Diallo, ancien intendant de l’École normale William Ponty a racheté en 1987, Samba Diallo, 70 ans, estime que c’est le transfert de l’école à Thiès, en 1965, qui a sonné le glas de cet établissement de renommée. Pour lui, quelles qu’en soient les raisons, « William Ponty ne devait jamais être délocalisée ».
« Ce fut une grande erreur », martèle-t-il. Ayant habité dans l’école avec son père et fait l’école annexe, il assure que c’est une fois à Thiès que l’école a enregistré ses premiers cas de décès parmi les élèves, deux notamment ; ce qui n’était jamais arrivé lorsqu’elle était à Sébikotane. Et c’est à Thiès aussi, ajoute-t-il, que les résultats scolaires de l’école ont commencé à dégringoler. « Aux examens, on était toujours à 100 %, une seule année il y a 99 % à cause de l’échec d’un élève d’origine mauritanienne et c’était à Thiès », souligne Samba Diallo.
Celui que tout le monde appelle Baye Bathie a les yeux luisants de nostalgie lorsqu’il évoque ses souvenirs de Ponty, « un sentiment ineffable » qu’il a du mal à exprimer par les justes mots. « C’était une grande école, le milieu du savoir. On sentait qu’on était dans un milieu studieux. Tout l’environnement, l’atmosphère sentait la recherche du savoir. Cela avait fini par déteindre sur tout le monde, même sur ceux qui ne fréquentaient pas l’école. Il y avait une bonne discipline et une bonne organisation. D’un côté l’école, de l’autre le village où habitait le personnel », se rappelle-t-il. Sa mélancolie est d’autant plus grande qu’il la vit presque au quotidien, lui dont la maison familiale qu’il a héritée de son père est mitoyenne au grand amphithéâtre. « C’est la maison où habitait M. Deschamps, le père du sélectionneur français Didier Deschamps. À l’époque, il était le responsable du volet sportif de l’école », confie Samba Diallo qui, donc, à l’interne comme à l’externe, est en contact permanent avec le spectre de l’École normale William Ponty.