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26 mai 2025
SONKO SUSPEND SA GRÈVE DE LA FAIM
L'opposant placé sous mandat de dépôt depuis le 31 juillet, avait arrêté de s’alimenter pour dénoncer son emprisonnement. "Son état de santé a atteint un seuil alarmant", alertait l'un de ses avocats, Ciré Clédor Ly, le 30 août 2023
L’opposant Ousmane Sonko a suspendu la grève de la faim qu’il observait depuis près d’un mois, a déclaré, samedi, El Hadji Malick Ndiaye, le secrétaire à la communication de Pastef-Les patriotes, son parti politique dissous par les autorités sénégalaises.
‘’Ousmane Sonko vient de suspendre sa grève de la faim’’, a écrit M. Ndiaye sur sa page Facebook.
Placé sous mandat de dépôt depuis le 31 juillet, l’opposant avait arrêté de s’alimenter pour dénoncer son emprisonnement.
Ses partisans, les responsables de la coalition Yewwi Askan Wi (opposition) et ses avocats ne cessaient d’alerter les autorités judiciaires sur son état de santé qu’ils jugeaient préoccupant, une conséquence, selon eux, de sa grève de la faim.
‘’L’état de santé de monsieur Ousmane Sonko a atteint, ce jour du 30 août 2023, un seuil alarmant, au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux’’, a averti l’un de ses avocats, Ciré Clédor Ly, mercredi 30 août.
M. Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a été évacué de la prison de Sébikhotane (région de Dakar) à l’hôpital Principal de Dakar, dimanche 6 août.
À la suite d’un malaise survenu dans la nuit du 16 au 17 août, il a été transféré au service de réanimation du même hôpital, a déclaré récemment le service de communication de la direction de l’administration pénitentiaire.
Ousmane Sonko, ancien député, a été arrêté le 28 juillet.
Trois jours plus tard, il a été inculpé d’appel à l’insurrection, d’association de malfaiteurs, d’atteinte à la sûreté de l’État, de complot contre l’autorité de l’État.
L’opposant est également accusé par le parquet de Dakar d’actes et manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et de vol.
Le jour de son inculpation, le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de son parti, Pastef-Les patriotes.
‘’Pastef, à travers ses dirigeants et ses instances, a fréquemment appelé ses partisans à des mouvements insurrectionnels’’, a argué M. Diome, ce que les responsables de ladite formation politique et ses militants ne cessent de nier.
M. Sonko est arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, derrière l’ancien Premier ministre Idrissa Seck et Macky Sall, qui s’est fait réélire à l’issue de ce scrutin.
Pastef-Les patriotes et ses alliés constituent l’un des principaux groupes parlementaires de la législature élue le 31 juillet 2022.
DES ORGANISATIONS DE LA SOCIETE CIVILE ENTAMENT UNE MEDIATION POURLA LIBERATION DES DETENUS
La récurrence des problèmes liés à la gestion du processus électoral, commande que la vigilance soit toujours de rigueur et que la société civile continue de jouer son rôle de prévention, d’alerte et de garant d’une démarche consensuelle
La plateforme SOS/PAIX, regroupant une vingtaine d’organisations et réseaux de la société civile, a fait face, hier, à la presse sur la situation politique et sociale du pays. Les membres de la synergie des organisations de la société civile pour la paix demandent à l’Etat d’accorder des grâces exceptionnelles à l’endroit de tous les citoyens détenus pour des délits mineurs ayant déjà fait objet d’un jugement et d’accorder la liberté provisoire aux citoyens en détention préventive pour des délits mineurs liés aux manifestations et à l’expression de leur opinion.
« La récurrence des problèmes liés à la gestion du processus électoral, commande que la vigilance soit toujours de rigueur et que la société civile continue de jouer son rôle de prévention, d’alerte et de garant d’une démarche consensuelle qui permet de maintenir le Sénégal dans sa trajectoire démocratique et sa stabilité politique, économique et sociale », a soutenu d’emblée Malick Diop, Directeur Exécutif de la plateforme du Collectif de la Société Civile pour les Elections (COSCE).
Ajoutant que la démocratie, contrairement aux autres philosophies politiques, est fondée sur la recherche de compromis permettant de rapprocher les points de vue divergents en privilégiant le dialogue. « Le scrutin présidentiel du 25 février 2024 risque d’avoir lieu dans un contexte politique particulièrement tendu et marqué par un risque de rupture du dialogue entre acteurs politiques et méfiance voire la défiance à l’égard des institutions impliquées dans la conduite du processus électoral.
Dans un contexte d’instabilité politique en Afrique de l’Ouest, l’équilibre démocratique et la stabilité du pays deviennent les préoccupations majeures pour le peuple sénégalais et l’opinion internationale », ont alerté les membres de la société civile. « Notre démarche veut rester républicaine pour le respect des règles et principes de l’Etat de droit. On a commencé nos démarches et nous comptons avoir gain de cause. Nous ne sommes pas dans une confrontation avec l’Etat. Nous sommes dans une logique de médiation pour la libération des détenus. Nous comptons rencontrer le ministre de la Justice et le ministre de l’Intérieur pour déposer la liste des détenus », a précisé le directeur Exécutif de l’ONG 3 D, Moundiaye Cissé.
Tout en rappelant la nécessité d’établir le distinguo entre les détenus politiques et les acteurs impliqués dans des actes de violence et de vandalisme liés aux manifestations du mois de juin 2023. SOS/Paix est dans l’impératif de préserver la dignité humaine en toutes circonstances et les droits individuels de tout un chacun. Les membres de la SOS/PAIX demande à l’Etat d’accorder des grâces exceptionnelles à l’endroit de tous les citoyens détenus pour des délits mineurs et ayant déjà fait objet d’un jugement, accorder la liberté provisoire aux citoyens en détention préventive pour des délits mineurs liés aux manifestations et à l’expression de leur opinion.
Les membres de la synergie des organisations de la société civile pour la paix appellent les jeunes au calme et au respect de l’Etat de droit en invitant les citoyens sénégalais à un retrait massif de leurs cartes d’électeurs comme un moyen efficace d’expression de la souveraineté populaire. Aux citoyens en détention, la plateforme SOS/PAIX demande de cesser la grève de la faim afin de permettre à la société civile de continuer ses actions de médiations pour leur libération.
La société civile invite les acteurs politiques d’appeler leurs militants à adopter un comportement responsable et cesser la diffusion de messages de nature à compromettre la stabilité sociale et de poursuivre les initiatives de dialogue pour l’adoption de réformes issues du dialogue entamé par le Président de la République.
Poursuivant, Safiétou Diop du Réseau Sggil Jiggen, a plaidé pour une discrimination positive pour la libération des détenus femmes et actrices sociales. La plateforme SOS/Paix entend continuer ses initiatives de médiation dans un apport inclusive à travers des rencontres avec les acteurs du processus électoral et leaders d’opinion afin de préserver la paix et la cohésion social qui font de notre Sénégal un modèle démocratique.
MOI HABIB MBAYE, CANDIDAT A LA PRESIDENTIELLE 2024
Habib MBAYE, ancien Ministre, conseiller Financier de Me Wade, ne cherche pas à se soustraire d’un destin imposé par un environnement politique familial
Propos recueillis par Moustapha BOYE |
Publication 02/09/2023
Habib MBAYE ne cherche pas à se soustraire d’un destin imposé par un environnement politique familial. Il est le neveu de feu Joseph Mbaye, ministre dans le 1er gouvernement du duo Senghor-Mamadou Dia. Habib MBAYE qui habitait chez Joseph Mbaye qui fut l’époux de la sœur à son père (badjéne), a eu des atomes crochus avec le compagnon du président Mamadou Dia. Ce banquier né à Dakar, à Fann Hock précisément, dans la commune de Fann- Point E - Amitié, produit de l’école sénégalaise et des universités françaises a été formaté par l’ancien président du Conseil qui fut d’ailleurs son parrain lors de son premier mariage. Il ne pouvait pas non plus échapper à son destin puisqu’il a eu à côtoyer Me Abdoulaye Wade dont il fut son conseiller financier pendant près de10 ans. Il a élaboré le schéma d’urbanisme de Diamniadio, validé en conseil interministériel par l’ancien Premier ministre et actuel Président de la République Macky SALL. L’homme, un banquier et financier connait alors l’Etat, mais il ne pouvait rester les bras croisés dans un douillet fauteuil de conseiller financier. Il veut servir son peuple, aider les populations. Seulement une telle possibilité ne peut s’offrir que dans un cadre légalisé. Il mettra alors sur pied un parti politique Alliance pour la démocratie et le social libéralisme (ADSL Yakhine) en 2013. De cette date, Habib Mbaye a pu s’imprégner des difficultés des sénégalais, mais surtout de l’urgence à apporter sa touche de financier à la résolution des problèmes cruciaux de ses compatriotes. Alors, la Présidentielle de 2024 s’annonce comme une opportunité que l’homme ne veut pas rater pour se lancer à la course du Palais Léopold Sédar Senghor. En bandoulière, un slogan le Programme de sécurisation des urgences (Le PSU) qui sera son thème de campagne
Pour nos lecteurs, la question qui taraude l’esprit est de se demander qui est Habib Mbaye ?
Je m’appelle Habib Mbaye, je suis né à Dakar où j’ai fait mes études primaires, secondaires au Collège de la Cathédrale. Après le BFEM un bref passage au lycée Lamine Guèye pendant la période de l’année blanche, et le Bac au Collège St-Michel, je me suis envolé en France. Je suis titulaire d’un Diplôme d’études approfondis DEA de l’université de Reims Champagne Ardennes. Je me suis rendu ensuite à Paris, où j’ai eu la chance de fréquenter le prestigieux Groupe HEC-Paris fréquenté par François Hollande ou Dominique Strauss-Kahn Kha au sein duquel je suis diplômé MBA spécialisé en finance Internationale. Je suis économiste, financier, banquier de formation. Je suis le leader du Parti Alliance pour la démocratie et le social libéralisme (ADSL Yakhine). J’ai eu des expériences professionnelles dans la banque, j’’ai été recruté comme conseiller financier du président de la République Me Abdoulaye Wade, directeur général de la Plateforme du millénaire de Diamnadio, j’en ai fait le schéma d’urbanisme validé en conseil interministériel par l’actuel président de la République Macky Sall. J’ai été ensuite inspecteur général des grands projets du Président Wade, ministre, conseiller financier du président. Membre du conseil des ministres, j’ai occupé les fonctions de ministre chargé du suivi des engagements du président Abdoulaye Wade. Vous avez décidé de participer à la présidentielle de 2024. Qu’est-ce qui motive votre candidature ? J’ai un profil, une expérience professionnelle, des compétences. J’ai envie de servir mon pays. Il y a une exigence pour ceux qui ont acquis une expérience, qui ont une compétence, qui savent comment sortir les Sénégalais des problèmes comme moi, de s’investir dans le champ politique qui donne la possibilité de s’engager pour son peuple. Nos expériences, nos connaissances des niches dans la finance, non encore exploitées, nous qui avons maitrisé le courrier administratif parce que quand on a séjourné pendant un certain nombre d’années dans le gouvernement nous apprenons de nouvelles techniques très particulières, nous qui sommes reconnus par les sénégalais pour des réalisations concrètes, nous devons désormais mouiller le maillot au service uniquement de nos compatriotes qui ont des problèmes dont je peux apporter modestement des solutions. Je vous précise que je ne suis pas venu en politique pour régler des problèmes personnels.
Etes-vous en mesure de conduire les destinées de ce pays ?
Evidemment oui aisément. J’ai été ministre, conseiller auprès du Président Wade. Sa vision politique continue d’ailleurs de nous inspirer. Retenez tout simplement que je suis un social libéral par conséquent j’ai des alliés de tous bords, dans tous les partis libéraux. La chance que j’ai en plus c’est que je peux être très rapidement opérationnel parce que j’ai appris aux côtés du président Me Abdoulaye Wade. J’ai été son conseiller financier au cabinet du président de la République pendant près de 10 ans. A force de conduire et de tourner de dossiers en dossiers, j’ai appris les virages qui sont dangereux, les moins dangereux, les lignes droites et comment mettre en œuvre tout cela pour conduire la destinée d’un pays. Au regard de mon parcours professionnel et personnel, je pense avoir idéalement le profil de l’emploi. Je pense pouvoir diriger ce pays ayant compris très tôt les enjeux géopolitiques de notre écosystème. Avec la découverte du pétrole et du gaz, le Sénégal a besoin de talents en ingénierie financière pour réorganiser en cas de nécessité les contrats pétroliers et gaziers dans l’intérêt de nos populations. Souvent on parle de la « malédiction du pétrole », je souhaite être le garant de l’exception sénégalaise en transformant nos contraintes en opportunités
Est-ce que vous disposez d’un électorat qui peut vous accompagner ?
Bien sûr. Bien sûr. J’ai un parti Alliance pour la démocratie et le social libéralisme (Yakim) qui est né en 2013, qui a un récépissé du ministère de l’Intérieur. Cela m’a permis depuis lors de participer à toutes les élections, de me frotter à l’électorat des Sénégalais. J’ai fait plusieurs fois le tour du Sénégal pour installer un peu partout des cellules. Oui on a un bon électorat d’autant plus qu’on est connu. Nous avons un projet de société alléchant qui a accroché beaucoup de notables et de personnalités qui m’ont vu, qui me l’ont dit, et qui m’ont appelé. Notre projet de société a été le fruit d’une contribution participative des populations qui sont à la base. Naturellement nous allons jouer aussi sur le registre des alliances. Je suis un social-libéral. Nous vendons le social-libéralisme et forcément du côté des Socialistes nous avons de bons amis, et du côté des libéraux, pareil. Il faut dire que nous sommes des socio-libéraux, des libéraux avec une bonne touche sociale. Je suis chef de parti politique légalement constitué, donc naturellement je dispose d’un appareil politique pour aller à la conquête des suffrages des Sénégalais. Je vous fais grâce de tous nos alliés, coalitions de partis, sympathisants, mouvements de soutien, associations et groupements qui ont manifesté leur disponibilité à collaborer avec nous. N’oubliez pas que le vote est silencieux. Personne ne peut gagner en solo aujourd’hui. Nous comptons nous coaliser avec d’autres partis politiques ou coalitions de partis ou d’autres personnes ressources partageant les mêmes valeurs d’éthique et de travail.
Vous avez été conseiller financier de Me Wade pendant près de 10 ans, donc une proximité réelle. N’était-il pas plus simple pour vous de retrouver vos frères libéraux du PDS ?
Nous sommes forcément et naturellement ensemble. Mais de toutes les façons, ce sont des retrouvailles qui se feront avec évidence parce que nous avons tous grandi sous l’aile protectrice et éducative du président Me Abdoulaye Wade. Sous cette aile, nous avons été des frères libéraux, quoi qu’il puisse arriver nous resterons des frères. Toutefois maintenant face à la situation assortie d’enjeux et de jeux politiques d’alliance, forcément nous avons des accointances positives avec des amis avec qui nous avons cheminé longtemps, avec qui on s’entend dans le même idéal et la même idéologie. Nous sommes en train de travailler ensemble.
Revenant sur la déclinaison de votre programme, que comptez-vous proposer aux Sénégalais ?
J’ai un Programme de sécurisation des urgences (Le PSU) « yonou wathé tiono ». Les Sénégalais ont beaucoup de difficultés. Si nous parvenons à atténuer les difficultés, les Sénégalais pourraient réaliser beaucoup de grandes choses, souffler et alléger du poids des difficultés. Je suis candidat à l’élection présidentielle du 24 février 2024 pour offrir la certitude, la conviction qu’un meilleur avenir est possible et réalisable pour mon peuple. Force est de reconnaître que notre pays traverse une crise multiforme, sociale, économique, politique sans précédent. Je suis candidat pour apporter des solutions concrètes permettant d’atténuer la souffrance des populations. Je suis candidat de la jeunesse sachant que j’ai pu décrypté clairement les nombreux signaux émis par eux lors des dernières manifestations. Je suis candidat des femmes qui avec moi retrouveront enfin leur autonomisation promise depuis belle lurette. Je suis le candidat du monde rural car étant le seul à proposer un cadastre rural pour contribuer allègrement à la résolution des problèmes fonciers. Je suis le candidat des villes et des villages pour avoir compris les souffrances endurées pendant et après la maladie Covid. Enfin, je suis le candidat du peuple parce que dès mon élection je ne sollicite point une période de grâce. Pour tout vous dire, mon programme de gouvernance est disponible, c’est la résultante d’une longue période de réflexion. Je suis le candidat du peuple parce je suis le seul qui parle et érige le social libéralisme comme mode de gouvernance. Je suis le candidat d’un dialogue social et politique inclusif et sincère. Je suis le candidat de la liberté, de la diaspora pour avoir voyagé à travers le monde à la rencontre de nos compatriotes. Nous n’allons pas importer un modèle de gouvernance qui souvent ne s’adapte pas à notre contexte. Notre crédo, c’est le social libéralisme, par conséquent notre programme aura un soubassement libéral avec une très forte orientation sociale pour un partage équitable des richesses générées.
Comment jugez-vous le bilan de Macky Sall que vous devriez bien connaître ?
Je pense que pour tout bilan, il y a des points positifs. Dans son cas, ce sont les infrastructures et il y a des points qui sont moins positifs naturellement dans le cadre de la bonne gouvernance. Lui-même, il le dit qu’il y a certains dossiers qu’il a mis sous le coude. Beaucoup de choses ont été faites notamment sur le plan des infrastructures. D’autres moins bien faites. Prenons l’exemple de la Couverture maladie universelle. Son application pose problème dans certaines zones.
Votre parcours professionnel et étatique vous a-t-il rendu riche ? Quelle appréciation pouvons-nous faire sur votre fortune ?
Je ne suis pas fortuné, mais riche de mes valeurs sénégalaises et africaines. Pourquoi devrait-t-on dire à quelqu’un qui a occupé de hautes fonctions, qui a travaillé dans le Gouvernement qu’il doit forcément être riche. Mais non. Le fait de dire que je ne suis pas riche d’argent est-ce que c’est un succès. La norme, c’est d’occuper de hautes fonctions d’en sortir dignement. Quand on a eu un salaire, on ne doit pas être riche à outrance.
Avez-vous des relations avec Touba ?
Touba est ma ville. Je connais très bien Touba où j’y vais fréquemment. J’aime la religion, et forcément je m’appuis sur les préceptes de l’islam et du mouridisme. Serigne Cheikh Ahmadou Mbacké Schoiibou dit Serigne Cheikh SAY est mon guide, c’est un père, un oncle. Il m’apprend beaucoup de choses. C’est la même chose avec les autres khalifes que je respecte. J’ai eu la chance de travailler aux côtés de Serigne Saliou Mbacké sur la base de l’autorisation de Serigne Cheikh SAY. Le travail tournait autour de la gestion du compte Cheikh Ahmadou Bamba. Votre oncle Joseph Mbaye a marqué l’histoire du Sénégal. Qu’est-ce qu’il a représenté pour vous. J’ai eu la chance formidable d’avoir été éduqué par mon oncle Joseph Mbaye qui fut l’époux de la sœur de mon père, ma badjène comme on dit. Joseph Mbaye a fait partie du premier gouvernement du Sénégal de 09 ministres avec le duo Senghor Mamadou Dia. Joseph Mbaye m’a façonné, m’a appris à ses côtés l’histoire du monde, la politique, le socialisme, le panafricanisme, l’évolution du monde, des difficultés et opportunités du Sénégal. Nous avons partagé beaucoup de documents sur ces sujets. J’étais en réalité plus qu’un fils pour lui puisque je faisais office d’assistant sur tous les plans. C’est plus tard que j’ai bien pesé que ce grand homme d’Etat d’une fidélité absolue à Mamadou Dia avec qui il a fait la prison à Kédougou a fait pour moi et surtout dans mon parcours professionnel. Les relations étaient telles que c’est moi qui l’ai enterré. D’ailleurs dans cette circonstance que j’ai développé une proximité avec le président Mamadou Dia qui fut le parrain de mon premier mariage.
Quelle lecture avez-vous de la situation politique en cours surtout sur l’arrestation du président de Pastef Ousmane Sonko ?
Ce qui se passe, je crois qu’Ousmane Sonko méritait d’être plus encadré et soutenu par ses équipes. C’est regrettable, la situation qui lui arrive, personne ne le lui souhaite. Maintenant, il faudrait de trouver des stratégies lui permettant d’être libéré et puis retourner à son travail
Cela ne vous gêne pas qu’il soit candidat à la prochaine présidentielle ?
Non il n’y a aucune gêne. Et au contraire c’est tout ce que je lui souhaite
Par rapport à la jeunesse, quel est votre discours à son endroit ?
J’ai demandé à la jeunesse de m’entendre, de m’écouter. J’ai compris la jeunesse. Il y a des questions qu’on doit se poser. Une jeunesse qui est aujourd’hui formée, qui détient des finances, qui travaille. Récemment lors de notre tournée, nous avons visité la ville de Mboro où la quasi-totalité des terres appartiennent aux jeunes qui gagnent au moins entre 200 à 300.000 frs tous les trimestres. Ils manifestent au moins une capacité de financement. Ils ont de l’argent, mais malgré tout cela, ils partent. Il faut bien analyser, voire où se situent les difficultés. Voir comment il est possible de les faire travailler, de les retenir. Moi aujourd’hui, je travaille sur une bonne information et sur une formation et d’autres clés vont sortir. C’est regrettable, le phénomène de l’émigration clandestine. Il faut tout faire sauf mourir. Cette forme d’aventure est solution à l’extrême. On ne joue pas avec la mer et la pirogue, c’est dangereux. Ils partent en laissant une famille, des parents, des femmes, des enfants derrière. Rien ne le vaut. Dans mon programme j’ai bien travaillé pour l’emploi des jeunes. Ils n’y vont pas pour des vacances, du shopping, mais pour y travailler avec la sueur de leur front pour aider leurs familles.
Quel discours comptez-vous tenir pour réunir autour de vous et de votre parti les Sénégalais ?
Je demande aux Sénégalais de bien nous suivre, nous conseiller. Nous écoutons aussi les Sénégalais pour agir ensemble pour que mutuellement nous agissons pour le Sénégal. Ce n’est pas une histoire d’équipes, ni de partis, ni de militants, ni de sympathisants. Je tends la main à l’électeur silencieux qui est assis chez lui tranquillement et qui a des idées. Nous leur demandons de se joindre à nous. Comme ceux qui habitent ma commune Fann-Amitié-Point E, à Dakar, au Sénégal, dans la diaspora. Nous mettons cap actuellement sur le parrainage. Nous avions eu la chance de faire plusieurs fois le tour du Sénégal. Nous avons un planning qui dépend des Sénégalais. Nous ne sortons pas des tournées classiques à l’intérieur du pays.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
LE CREPUSCULE DES PRÉSIDENTS CRAPULES
Ces adhésions populaires aux coups d’État sont la preuve, s’il en était besoin, que la démocratie telle qu’elle a fonctionné jusqu’ici de ce côté-ci du continent a bel et bien été un échec. Et le Sénégal ne constitue pas une exception, hélas
Quel dommage que le Gabon ne se situe pas en Afrique de l’Ouest et, de ce fait, n’appartienne pas à la Cedeao. Dommage car on aurait vu le président de la République, Macky Sall, s’agiter pour envoyer des soldats de l’armée nationale y rétablir l’ordre constitutionnel c’est-à-dire remettre le président Aly Bongo Ondimba au pouvoir ! Vraiment dommage.
Ce qu’ils peuvent donc se foutre de la gueule des gens, ces damnés putschistes. Alors même que les Macky Sall, Alassane Ouattara, Faure Gnassingbé et autres chefs d’Etat obligés de la France, poussés par cette dernière et sous la conduite, plus étonnant, de Bola Tinubu, leur homologue du Nigeria, crient au monde entier « retenez-nous ou nous allons faire la guerre aux putschistes nigériens », multiplient les gesticulations, font entendre les bruits de bottes et les cliquetis des armes sans véritablement oser attaquer le général Tiani et ses troupes, voilà donc que d’autres militaires prennent le pouvoir. Au Gabon cette fois-ci. Au petit-matin de mercredi, ils ont renversé le président Aly Bongo Ondimba à peine une heure après l’annonce de la réélection « triomphale » de l’héritier d’Oumar Bongo Ondimba à l’élection présidentielle de dimanche dernier. Avec 64 % des suffrages valablement exprimés — du moins d’après l’inénarrable commission électorale nationale autonome de son pays —, le fils Bongo aurait obtenu l’onction de son bon peuple pour effectuer un troisième mandat après avoir déjà passé 14 ans au pouvoir suite à son père qui a dirigé l’émirat pétrolier d’Afrique centrale d’une main de fer pendant 42 longues années, excusez du peu ! Des résultats proclamés au beau milieu de la nuit, pendant que les honnêtes Gabonais dormaient, après proclamation de l’état d’urgence, coupure de l’Internet, suspension du signal de France 24 et RFI, sans compter l’interdiction faite aux journalistes étrangers et aux observateurs électoraux de venir couvrir ou assister au déroulement du scrutin !
Le but de la manœuvre c’était bien sûr, et comme on l’a vu, de proclamer la victoire « triomphale » d’Aly Bongo Ondimba. Et les chars de l’armée avaient été sortis pour le cas où, c’est-à-dire mater quiconque contesterait ce brillant résultat ! Seulement voilà, tout ne s’est pas déroulé comme prévu et les militaires, notamment ceux du corps d’élite de la garde présidentielle, plutôt que de tirer sur le bon peuple, ont préféré déposer le président frauduleusement réélu et installer un des leurs à sa place ! Naturellement, ce sont des scènes de liesse populaire qui ont accompagné cet énième coup d’Etat militaire survenu en Afrique francophone ces deux dernières années.
Comme au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Niger et maintenant au Gabon, les peuples de ces pays sont descendus en masse dans les rues pour acclamer les tombeurs de leurs présidents « bien aimés ». Et comme à chaque fois, l’Union Africaine, la Cedeao (pour ce qui est des coups survenus en Afrique de l’Ouest) mais aussi la France et l’Union européenne ont condamné fermement tandis que les Etats-Unis se montraient plus réservés dans leurs désapprobations.
Mais encore une fois, ce qui est le plus remarquable c’est l’adhésion des populations à ces pronunciamientos. On aurait pu penser que ces coups mortels portés à la démocratie rencontreraient leur résistance mais c’est le contraire qui se produit, les militaires renversant les chefs d’Etat « démocratiquement élus » étant perçus comme des justiciers venus libérer leurs peuples de l’emprise de chefs d’Etat kleptomanes, corrompus et prédateurs. Des chefs d’Etat ayant fini de brader les ressources de leurs pays aux multinationales occidentales mais aussi aux « investisseurs » chinois, turcs, israéliens, marocains, émiratis et autres. Au Niger du « légitime » Mohamed Bazoum, le très stratégique ministère des Mines et du Pétrole— qui signait les plus gros contrats du pays, ceux donnant lieu à la plus grande corruption et concernant le pétrole et l’uranium notamment — avait à sa tête le fils du prédécesseur du président renversé le 26 juillet dernier, Mahamadou Issoufou. Lequel n’a donc pas voulu lâcher le magot en cédant le pouvoir.
Les élections, ça se gagne avant le jour du scrutin !
Dans tous ces pays, les présidents « démocratiquement élus » et leurs familles sont richissimes et les populations, misérables. Des pays qui n’ont de « démocraties » que le nom et où les élections sont truquées non pas à travers le bon vieux système du bourrage des urnes mais plutôt par le biais de mécanismes beaucoup plus sophistiqués permettant de les gagner en amont bien avant qu’elles se tiennent! Ainsi, des années ou des mois avant la tenue des scrutins, les opposants les plus susceptibles de remporter les élections sont jetés en prison sous les accusations les plus grotesques et fallacieuses — vol de bébés pour Hama Amadou au Niger, escroquerie et spoliation immobilière pour Moïse Katumbi en République démocratique du Congo, atteinte à la sûreté de l’Etat pour Rached Ghanouchi en Tunisie, braquage de banque pour Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire etc. On m’a même raconté, mais j’ai du mal à le croire, que dans l’une de ces démocraties, un leader de l’opposition a été embastillé pour vol de portable après avoir été accusé de « viol »…
Bien entendu, aucun de ces exemples ne concerne notre glorieux pays et notre grande démocratie ! Dans certaines de ces « démocraties », ce sont les chefs d’Etat qui sélectionnent les candidats qui devront les affronter par le biais de Conseils constitutionnels à leur botte—au Gabon, la présidente du Conseil constitutionnel n’était autre jusqu’au coup d’Etat de cette semaine que l’ancienne maîtresse du père d’Aly Bongo Ondimba !—, les commissions électorales « autonomes » ou « indépendantes » à leur solde faisant le reste et proclamant des résultats préfabriqués. Ne parlons pas des rôles joués parles administrations territoriales, sous la férule de ministres de l’Intérieur ultra-partisans, pour terroriser les populations, surtout rurales, et les convaincre de faire les bons choix.
Encore une fois, dans ces « démocraties » des présidents kleptomanes et prédateurs font main basse sur les ressources de leurs pays tout en enrichissant au passage une caste de courtisans, laudateurs et zélateurs. Les populations, elles, sont réduites à végéter dans la pauvreté. Et vous voulez qu’elles se retrouvent dans ces « démocraties »- là ainsi que dans les institutions croupion mises en place par ces présidents prédateurs pour donner plus de respectabilité à leurs pouvoirs mais aussi caser des obligés ? Des présidents qui n’hésitent pas à tripatouiller les Constitutions de leurs pays pour se maintenir éternellement au pouvoir. Et qui, tous, usent de juges aplatis et aux ordres — on n’ose pas parler de corrompus ! — pour emprisonner leurs opposants et même de simples jeunes gens idéalistes sous les accusations les plus ubuesques parfois juste pour avoir « liké » une publication ! Des dirigeants qui sortent des chars contre leurs propres populations et qui, parfois, font fermer par leurs forces de l’ordre des permanences de partis politiques légalement constitués. Le plus étonnant, pour ne pas dire paradoxal, c’est que ces pratiques liberticides n’ont souvent pas cours dans les pays de la sous-région ouest-africaine où les militaires ont pris le pouvoir. Cherchez l’erreur…
Toutes ces entorses, toutes ces pratiques liberticides, toutes ces fraudes électorales, toutes ces gloutonneries de présidents voleurs et de leurs castes insatiables ont fini par dégoûter les populations de la démocratie de la même manière que leurs devancières s’écriaient, dans les années 70 et 80, devant les piètres performances de leurs dirigeants, « mais quand donc prendront fin nos indépendances » ? Aujourd’hui, il est de bon ton pour les Ouest Africains, et singulièrement pour les pauvres jeunesses, de souhaiter à haute voix la survenue de coups d’Etat militaires dans leurs pays. N’ayons pas peur de le dire : beaucoup de ces militaires qui prennent le pouvoir en renversant des présidents prétendument « démocratiquement élus » seront plus utiles à leurs pays que les voleurs qui les dirigeaient jusque récemment. Ce même si ne nous illusionnons pas : certains d’entre eux vont également s’enrichir à leur tour. Mais au moins ne se couvriront-ils pas des nobles oripeaux de la démocratie pour dépouiller leurs peuples ! Encore une fois, ces adhésions populaires aux coups d’Etat qui surviennent ces temps-ci sont la preuve, s’il en était besoin, que la démocratie telle qu’elle a fonctionné jusqu’ici de ce côté-ci du continent a bel et bien été un échec. Et le Sénégal ne constitue pas une exception, hélas. Bien au contraire !
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«PAS DE REVANCHE, NI DE VENGEANCE»
Aliou Cissé calme d’emblée de jeu sur le match Sénégal-Algérie du 12 septembre
Alors que la Fédération sénégalaise de football accorde plus d’importance à la rencontre amicale entre le Sénégal et l’Algérie le 12 septembre prochain au stade du Président Abdoulaye Wade que le match de la 6ème journée des qualifications à la CAN2023, face au Rwanda le 9 septembre à Kigali où elle a envoyé une sélection A’, Aliou Cissé, lui calme d’emblée de jeu. «Il n’y aura ni revanche, ni vengeance», dixit le sélectionneur des Lions qui a publié hier, vendredi 1er septembre, la liste des 25 «Lions» devant affronter la bande à Riyad Mahrez, dans ce match de gala aux allures de duel des champions où on note la convocation de nouveaux joueurs : Lamine Camara du FC Metz (Ligue 1) et Abdoulaye Niakhaté Ndiaye de l’ESTAC Troyes (Ligue 2).
«Beaucoup de gens m’ont interpellé sur ce match. Mais 2019, c’est il y a quatre ans, ça passe vite. Effectivement, l’Algérie est la bête noire du Sénégal. Sur les cinq derniers matchs, elle a remporté cinq victoires, fait deux matchs nuls contre une victoire pour le Sénégal. Mais, il n’y a pas de revanche ni de vengeance. En 2019, l’Algérie a gagné la Coupe d’Afrique parce qu’elle était meilleure. Nous avons gagné la CAN2021 parce qu’on était tout simplement les meilleurs.
Pourquoi ce match ? C’est parce qu’il y a une politique qui a été déclinée par la Direction technique et la Fédération. L’objectif, c’est de se préparer parce qu’on est conscients qu’on n’aura peut-être pas de temps de préparation en janvier. Ce sera un gros match contre l’Algérie. Nous savons que toute l’Afrique attend cette rencontre. C’est un choix sous l’égide du jeu et de la progression de notre équipe. On va jouer contre l’Algérie, au mois d’octobre (14 octobre, à Dakar) ce sera contre le Mali et le Cameroun (le 17 octobre à Lens).
DEPART MASSIF DES JOUEURS EN ARABIE SAOUDITE
Ça ne concerne pas que le Sénégal. J’ai envie de dire que ça concerne le monde du football. Si vous regardez le championnat saoudien, vous allez constater qu’il n’est plus le même, il y a 5 ou 7 ans. Si vous avez dans un championnat Sadio Mané, Kalidou Koulibaly, Edouard Mendy…, c’est que le championnat est en train de se développer. Et tant mieux pour eux. J’ai discuté avec certains d’entre eux, ils m’ont fait part du souhait qu’ils avaient dès le mois de juin de rejoindre ce championnat. Je ne pouvais pas les empêcher d’aller dans cette direction, ils savaient ce qu’ils voulaient, la seule chose que je pouvais faire c’est de les encourager, prier pour eux et justement qu’ils continuent à jouer comme ils sont en train de le faire pour revenir compétitifs en équipe nationale du Sénégal. Beaucoup de gens m’ont reproché d’avoir dit il y a quelques temps que tous les gens qui évoluent en Arabie Saoudite ne viendraient pas en équipe nationale, mais c’était une période, c’était un contexte. Je ne le regrette pas dans la mesure où on a gagné cette coupe d’Afrique en ayant quand même dans notre 11, Edouard Mendy à Chelsea, Kalidou Koulibaly jouait à Naples, Sadio Mané du côté de Liverpool, Gana Guèye au PSG…
C’était une politique sportive qu’on avait décidé de faire. On ne le regrette pas. Aujourd’hui les donnes ont changé. C’est à nous de prouver qu’on est capables de gagner comme l’Algérie l’a fait en 2019 en ayant des joueurs qui évoluent dans ce championnat. Mais, je n’ai pas de doute quand je vois les matchs que nos garçons sont en train de jouer, je suis plutôt rassuré.
LISTE POUR LE MATCH CONTRE RWANDA
Je n’ai pas confectionné la liste des joueurs devant affronter le Rwanda, parce qu’il y a deux entraîneurs qui sont là-bas et qu’il faut laisser travailler. Mais depuis 8 ans que je suis ici, j’ai eu à faire des intérims. Rappelez-vous ce match face à la Colombie en 2016, c’était un match qui était réservé à l’équipe A et ça ne m’a pas empêché moi et mon staff d’aller le jouer. J’ai été en Afrique du Sud quand il n’y avait pas d’entraîneur et au Niger. Notre Direction technique a toujours travaillé comme ça. Le sport de haut niveau, ce n’est pas des moments, c’est juste des opportunités. Et ça l’est pour ce groupe de pouvoir aller au Rwanda. On a travaillé dur pour pouvoir qualifier cette équipe au bout de 4 journées et il y a quelques années de cela, au Sénégal, on se posait la question les dernières journées si on va se qualifier. Ce qui nous a permis d’avoir 2 journées où on est dans la préparation de la CAN, mais ça nous permet aussi d’ouvrir ce réservoir de joueurs sénégalais qui sont derrière qu’on ne peut pas tous appeler en équipe A. Ce groupe qui va aller au Rwanda va constituer le demain de l’équipe nationale et ça c’est très intéressant.
SELECTION DE LAMINE CAMARA
C’est juste la compétitivité ! Je ne suis pas du genre à me laisser influencer par quoi que ce soit. Si les garçons sont présents dans cette liste, ils le méritent parce qu’ils ont travaillé. Lamine (Camara) avec la petite catégorie l’année dernière, il a montré ce dont il est capable. Que ce soit avec l’équipe locale, ou l’équipe des U20. C’est un garçon qui est parti en Ligue 2 mais tout de suite, il m’a impressionné par son intégration et ça c’est très important. Nous sommes certes en début de saison. La Ligue 1 est autre niveau. N’empêche, c’est important de l’appeler parce qu’il a le potentiel pour évoluer dans cette équipe. C’est pareil pour Abdoulaye Niakhate Ndiaye. C’est un garçon qui fait partie de l’équipe olympique. J’ai beaucoup apprécié ce qu’il a fait à Bastia déjà. On était en train de le suivre. Aujourd’hui, il est à Troyes, contre le Mali (U23 éliminatoires Can) il a montré qu’il était capable de rejoindre le groupe. On doit donner beaucoup d’attention à ces garçons, et avec ce match amical, c’est important de les faire venir pour qu’ils apprennent. Ils vont trouver des champions d’Afrique en sélection, des gens qui ont fait plus de 100 sélections et d’autres qui ont fait leur preuve. Ils vont rentrer dans cette tanière, plutôt et vont acquérir de l’expérience.
LES CAS ANDY DIOUF ET HABIB DIARRA
Je ne suis pas du genre à courir derrière qui que ce soit. Je l’ai dit, je le répète, on ne court derrière aucun joueur, mais mon rôle, c’est d’aller chercher des joueurs sénégalais partout où ils sont, s’ils sont capables d’intégrer l’équipe nationale du Sénégal. Je suis payé pour ça et je le fais. Diarra comme Andy, c’est des garçons qu’on a approchés, que ce soit Mayacine, moi, le manager général Lamine Diatta. On y travaille et continue à y travailler, après chaque joueur a le droit de décider de faire son choix. Ils ont fait un choix de rester avec l’équipe espoir de la France et je prie pour eux. On a fait tout ce qu’on devait faire. On s’est approchés d’eux, on a parlé avec eux, on a discuté avec eux, c’était de vendre le projet Sénégal. J’ai discuté avec le papa de Habib Diatta qui est un ancien international, j’ai discuté aussi avec le papa de Andy parce que c’est ma façon de fonctionner. Avant de m’approcher des joueurs, je m’approche d’abord de la famille et je pense que tous, à la base, étaient très honorés et surtout que l’intérêt que le Sénégal avait envers eux. Ils m’ont demandé de leur laisser du temps, après ils ont réfléchi et ils ont fait leur choix.
DES NOUVELLES DE NAMPALYS ?
Nampalys est un garçon qui est très important dans notre effectif. Toutefois, être dans cette situation où il ne trouve pas de club, lui porte préjudice et à nous aussi. J’ai préféré le laisser avec son club parce que j’ai besoin de joueurs compétitifs. L’équipe du Sénégal a besoin de joueurs compétitifs, on a des challenges, des ambitions et des objectifs à atteindre. Si nous voulons atteindre ses objectifs, il nous faudra de maximum de joueurs compétitifs. Vous connaissez ma relation avec Nampalys et vous savez très bien combien le groupe a besoin de ce garçon. C’était le cas avec Saliou Ciss, on ne peut pas sélectionner un joueur qui n’a pas de club. On va le laisser trouver un club rapidement et ça j’en suis sûr et certain qu’il est en train d’y travailler. C’est également le cas d’Alfred Gomis qui joue à Rennes et qui connait une situation difficile. On a préféré les laisser régler leurs problèmes sur ce mercato
. ILIMAN NDIAYE A MARSEILLE
Je n'ai aucune inquiétude concernant Iliman Ndiaye. Tout le monde connaît la mentalité de Marseille et l'ambiance du Vélodrome. Jouer à l'OM ne se résume pas uniquement à avoir des qualités footballistiques. Cela va au-delà de ce critère. Que ce soit Iliman, Ismaila Sarr ou Pape Gueye, qui est actuellement suspendu mais que j'espère le voir retrouver sa place à Marseille et en sélection. Pour réussir à Marseille, cela dépend en grande partie de l'état d'esprit. Il faut aussi accorder un minimum de temps d'adaptation à ces joueurs. Je ne m'inquiète pas pour Iliman. Il possède les qualités nécessaires pour évoluer à Marseille. Il a joué pendant des années dans un autre championnat, en Angleterre, où la philosophie n'est pas la même. Il n'est pas facile d'arriver dans un nouveau club, surtout à l'OM. C'est encore plus complexe. En ce qui concerne les qualités intrinsèques, je suis convaincu que nos garçons à Marseille auront leur mot à dire. C'est à eux de persévérer, car il y aura toujours des moments difficiles dans le football. Iliman s'adaptera rapidement.
CONCURRENCE CHEZ LES GARDIENS DE BUT
Dans ce groupe du Sénégal, il y aura une grosse concurrence et cette concurrence ne doit pas nous faire peur. Parce que plus qu’on a de la qualité, c’est encore mieux pour le Sénégal. Ce qui est important, c’est œuvrer et faire en sorte que l’équipe du Sénégal soit la meilleure possible durant cette coupe d’Afrique. La concurrence va exister sur le terrain et seuls les plus forts, les plus compétitifs, seront choisis. Bien sûr qu’Edouard a un statut, il est champion d’Afrique, Champion d’Europe, il connaît les réalités sur le continent africain, il a quand même une marge d’avance par rapport aux autres mais ce n’est pas définitif, rien n’est définitif. Il va falloir continuer à se battre et conserver sa place comme tous les autres qui vont constituer cette équipe. La concurrence n’est pas que derrière. Elle sera au milieu et devant. Et je veux que le Sénégal soit fort sur tous les compartiments du jeu comme une équipe très forte pour conserver notre titre.
Milieux de terrain : Idrissa Gana Guèye, Krepin Diatta, Pape Matar Sarr, Cheikhou Kouyaté, Pathé Ciss, Dion Lopy, Lamine Camara
Attaquants : Sadio Mané, Habib Diallo, Ismaila Sarr, Nicolas Jackson, Iliman Ndiaye, Boulaye Dia
Par Abdoulaye THIAM
POLITIQUE DE RELEVE !
La Fédération sénégalaise de football va désormais profiter des matches de l’équipe nationale A pour trouver des sparring-partners pour sa sélection A’. Prions pour que ce vœu pieux devienne une réalité. Pour plusieurs raisons.
Mayacine Mar, Directeur technique national de football a lâché une phrase pleine de sens lors de la conférence de presse du sélectionneur national, Aliou Cissé lors de la publication de la liste des Lions devant affronter les «Fennecs » dans ce qu’il est convenu d’appeler le «duel des champions », le 12 septembre prochain au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio.
À l’en croire, la Fédération sénégalaise de football va désormais profiter des matches de l’équipe nationale A pour trouver des sparring-partners pour sa sélection A’. Prions pour que ce vœu pieux devienne une réalité. Pour plusieurs raisons.
D’abord, il permettra à des sélectionneurs comme Malick Daff, Pape Bouna Thiaw, Serigne Saliou Dia, payés à la pige de vivre davantage de leur métier qu’ils servent avec amour et patriotisme à leur Nation au même titre que Aliou Cissé, qui lui est payé par l’Etat du Sénégal (tiers payeur) d’un contrat paraphé par la Fédération sénégalaise de football. Ce qui constitue une incongruité bien de chez nous. Même s’il faut d’emblée reconnaître que l’instance fédérale n’a pas les moyens de ses ambitions pour prétendre payer à coup de millions un sélectionneur national. Fut-il un smicard !
Mais au-delà de l’aspect pécuniaire, cette nouvelle politique de la Fédération sénégalaise de football trouve son intérêt du fait qu’il permettra de préparer une bonne relève avec de jeunes espoirs qui auront davantage de matches pour viser l’équipe national A. En Europe, pratiquement tous les matches des sélections seniors sont précédés de matches des espoirs. Les Bleuets jouent avant les Bleus par exemple. Il en est ainsi partout. Ce qui permet à Didier Deschamps d’avoir une vision plus claire. Le Fédération française de football aussi.
Last but not least, de telles compétitions pourraient aussi et surtout nous servir pour «nationaliser», nos binationaux. Ce qui évitera aux responsables administratifs de la Fédération sénégalaise de football une pression inutile qui perturbe souvent la quiétude du groupe.
Le cas Ismaila Jackob en est une parfaitement illustration. En pleine coupe du monde de football, Me Augustin Senghor et son staff se sont déployés comme des diables pour résoudre un problème administratif du joueur sans lequel il n’allait pas être cette révélation qu’il a été lors du Mondial qatari. Quel talent !
Que dire aussi de la valorisation du football local ? C’est une sempiternelle question qui revient à chaque publication de la liste des Lions aussi bien dans les rencontres amicales voire officielles que lors des compétitions (CAN ou Coupe du monde).
Ces matches qui seront arrimés aux matches des Lions leur offriront une très grosse visibilité et leur offriront une légitimité pour frapper à la porte de la tanière.
Par MINISTÈRE DES FINANCES ET DU BUDGET
LA GOUVERNANCE POUR L’EMERGENCE EXPLIQUEE
« Gouvernance économique sur fond d’émergence, Le Sénégal sous perfusion ». de Sud Quotidien du 29 août 2023, le MINISTÈRE DES FINANCES ET DU BUDGET réagit
MINISTÈRE DES FINANCES ET DU BUDGET |
Publication 02/09/2023
Dans sa livraison du mardi 29 août 2023, « Sud Quotidien » titre à sa une : « Gouvernance économique sur fond d’émergence, Le Sénégal sous perfusion ». En sous-titre, sont rapportés les propos de Meïssa Babou, enseignant-chercheur à l’Ucad qui affirme que « pendant douze ans, aucun des leviers du PSE n’a été satisfait ». Dans l’introduction de son dossier de cinq pages, le journal dit interroger le référentiel en question, le PSE, « par certains de ses côtés » (sic). Les auteurs du dossier résument comme suit leur problématique : le sénégalais lambda a-t-il été en présence d’un réel plan de développement ou d’un gouffre financier ? Pour y répondre, « l’avis d’expert » de Meïssa Babou, et seulement lui, a été sollicité pour éclairer l’opinion publique sénégalaise sur un sujet qu’on pourrait résumer comme le bilan de la gestion des affaires publiques par le Président Macky Sall depuis son élection magistrature suprême en 2012.
Cette mise au point n’aurait pas eu lieu si la sortie de M. Babou avait été faite dans un canal autre que « Sud Quotidien » eu égard à la place qu’occupe cet organe dans le paysage médiatique, la marque laissée par ses fondateurs et son positionnement pour l’approfondissement de la démocratie. Donc nous ne commenterons pas le choix éditorial de ne solliciter qu’une seule personne ressource pour un sujet de cette importance, exception faite d’un micro-trottoir ayant relayé les propos d’un ancien étudiant reconverti en marchand ambulant, d’un chômeur, du gérant d’un multi-services et d’une dame dont le profil n’a pas été précisé. Pas plus que nous ne mettrons en cause l’option de présenter le débat sous forme de question rhétorique – « le sénégalais lambda a-t-il été en présence d’un réel plan de développement ou d’un gouffre financier ? -, technique bien connue consistant à formuler une interrogation dont la réponse est suggérée par la personne qui formule l’interrogation, pratique que réfutent systématiquement toutes les écoles de pensée, de surcroit celles qui encadrent l’analyse économique. Le terme rhétorique provient du latin rhetoricus dérivé du grec ancien rhêtorikos signifiant « oratoire ». En effet, à l’observation, il est plutôt question chez M. Babou d’imprécations oratoires et de fausses vérités que de réflexions soutenues par une argumentation cohérente et documentée et par la volonté d’éclairer les lecteurs.
Quand le Président Macky Sall lançait le PSE en 2012, de manière inclusive, les compétences les plus éprouvées en matière de politiques de développement, de stratégies de croissance et de prospectives ont été sollicitées, en particulier au sein de l’élite académique dans nos universités d’ici et de l’étranger. Leur expertise a été sollicitée et prise en compte pour la définition de ce qui est maintenant consacré comme la stratégie la plus pertinente à ce jour développée au Sénégal pour faire donner à notre pays des ambitions à hauteur de ses potentiels et de ses ressources. Naturellement, ce sont les économistes et les experts reconnus qui ont pris part à cette œuvre de construction nationale. Dans un contexte de surmédiatisation des affaires publiques – ce qui est une bonne dynamique pour notre processus démocratique qui exige la transparence-, des acteurs politiques ont pris le parti de se démultiplier dans la presse, en altérant systématiquement le bilan du gouvernement pour éventuellement l’inscrire dans un agenda politicien que tout le monde comprend par la relative proximité de la prochaine élection présidentielle. Les usages recommandent, devant une alternative intellectuelle, de choisir l’idée la plus généreuse. Il faut donc envisager que c’est sa mauvaise compréhension du débat dans lequel il s’engage que M. Babou a entrepris une longue diatribe ou la fausse information accompagne la volonté de nuire, et la carence académique, les énormités débitées, et que le devoir de responsabilité nous incombe de rectifier […]
BUDGET
Sur deux points au moins, nous apportons des précisions profitables à la bonne compréhension de l’action gouvernementale, le cadre économique et le portefeuille de la dette, M. Babou ayant lui-même présenté les performances remarquables du Sénégal en matière d’infrastructures. Mais avant, il faut souligner les politiques sociales mises en œuvre (revalorisation des salaires, baisses d’impôts, élaboration de filets sociaux, financement des projets de jeunes, inclusion financière des femmes…). Nous ne parlerons pas des performances du Sénégal en matière d’énergie et de gestion proactives des nouvelles ressources pétro-gazières, en agriculture, en industrie et en gestion des ressources minières. Le Sénégal a connu indéniablement une hausse de sa croissance économique dans un contexte de maîtrise de l’inflation et de réduction constante du déficit budgétaire qui, de 6,7% en 2011, a été successivement ramené à 4,2% en 2016, 3,7% en 2017, 3,5% en 2018, puis à 3,9% en 2019.
En 2021, Le déficit budgétaire s’est situé à 6,3% du PIB. Son augmentation se justifie, - outre la lutte contre la troisième vague de la pandémie à Covid-19 et la volonté de favoriser plus d’inclusion sociale avec un passage de 26% du PAP1 à 30% au PAP2 A de l’axe « Capital humain, protection sociale et développement durable »- , par une plus grande priorité accordée à l’emploi et à l’employabilité des jeunes, pour la mise en œuvre de l’important programme d’urgence pour l’insertion socio-économique et l’emploi des jeunes, sur une période de trois (3) ans 2021-2023, d’un coût de 450 milliards de FCFA, à raison de 150 milliards de FCFA/an ; le règlement du reliquat des obligations impayées de l’Etat dont le plan d’apurement a été adopté en 2019.
Le budget connaît une hausse continue. Il est passé de 2 452 milliards FCFA en 2012 à 5 556, 7 milliards de FCFA (Loi de finances rectificative 2022), soit plus qu’un doublement sur la période, une augmentation de 3 104,7 milliards de FCFA en valeur absolue et de 126,61% en valeur relative. Ce qui démontre à suffisance la performance de nos régies financières puisque les recettes fiscales de l’Etat ont augmenté annuellement d’au moins 10%. Les PTF accordent leur confiance aux politiques publiques du Sénégal à travers des financements de 14 261 milliards de FCFA sur les 10 ans du magistère du Président Macky Sall, soit 1 456,1 milliards de FCFA/an sur la période contre 3 789 milliards de FCFA sur les 12 ans du Président Wade, soit 316 milliards de FCFA/ an, soit quasiment plus qu’un quadruplement
La structure du budget montre la prépondérance des ressources internes qui ont atteint 79% dans la loi de finances rectificative pour l’année 2022 tandis que les dépenses internes du budget (charges financières de la dette, masse salariale, dépenses de fonctionnement et dépenses d’investissements sur ressources internes) sont couvertes à 88% par les ressources internes. Voilà pour le cadre global.
ENDETTEMENT
Sujet favori de beaucoup d’acteurs politiques, le dossier de la dette appelle les réflexions suivantes. L’évolution de la dette publique du Sénégal peut être analysée autour de quatre dates ou périodes :
2000 : notre pays affichait un encours de dette équivalant à 78% du PIB (le plafond UEMOA est de 70%), ainsi qu’un service de la dette égal à 26.9% des recettes budgétaires (le seuil communautaire est de 22%).
2006 : le Sénégal obtenait des mesures fortes d’annulation de sa dette extérieure, à la faveur de son éligibilité aux initiatives de réduction de dettes PPTE et IADM. Aussi, son taux d’endettement avait-il drastiquement baissé pour se situer à 21% du PIB, tandis que son ratio service de la dette publique/ recettes budgétaires s’établissait à 20.9%.
2011 : le taux d’endettement public remontait jusqu’à 40%, soit 19 points d’augmentation en 5 ans, après que le Sénégal ait bénéficié des initiatives PPTE et IADM. La dette publique rapportée aux recettes budgétaires a ainsi grimpé jusqu’à 39.9%.
2012 à 2021 : le taux d’endettement est passé de 42.3% à 64,5%. L’encours de la dette publique à fin décembre 2021 est arrêté à 10 297,05 milliards FCFA dont 2 673,31 milliards FCFA de dette intérieure et 7 623,31 milliards FCFA de dette extérieure
Comme on peut aisément l’imaginer, c’est surtout la dette extérieure qui mérite une surveillance vigilante, ne serait-ce qu’en raison de son poids dans l’encours total (soit 74,03%).
Mais lorsqu’on analyse la composition de la dette extérieure, on se rend compte qu’elle est constituée à 21% (plus du cinquième) de prêts contractés avant 2012. La gestion de la dette publique chevauche les régimes politiques, le principe de continuité de l’Etat imposant à un gouvernement de rembourser les emprunts de ses prédécesseurs, dont certains peuvent dater de 10, 20, voire 30 ans. Tous les seuils de viabilité correspondant à la catégorie de notre pays sont respectés. Le dernier eurobond émis par l’Etat du Sénégal, le mercredi 02 mars 2021, pour un montant équivalent de 775 millions d’euros, soit 508 milliards de FCFA, a été réalisé pour une maturité finale de 16 ans, à un taux de 5,375%. Les souscriptions ont atteint plus de 4,3 milliards d’euros, soit 2 821 milliards de FCFA avec près de 220 investisseurs internationaux de référence. C’est ainsi que le taux de sursouscription a atteint près de 6 fois le montant recherché mais le Sénégal s’est limité à ses besoins de financement arrêtés dans son programme économique et financier appuyé par l’Instrument de Coordination de la Politique Economique (ICPE).
PERSPECTIVES
L’axe 1 « transformation structurelle de l’économie et croissance » concentre plus de la moitié des investissements programmés sur la période avec 59%. Parmi les projets phares, on peut citer : l’amélioration de la productivité Agricole ; le programme de désenclavement des zones de production agricole, rizicole et minière et renforcement de la compétitivité des corridors ; le projet d’appui au Pastoralisme Phase II ; le Train Express Régional Phase II (Diamniadio-AIBD); le projet autoroute à Péage Mbour-FatickKaolack ; le projet Autoroute du Nord (sections Tivaouane peuhl Diamniadio-Mékhé, Mékhé -Ndande et Louga-Gandon) ; le projet de modernisation des marchés ; le projet de Rénovation des Aéroports phase II (Ziguinchor, Tambacounda et Kédougou) ; le projet d’appui à l’amélioration de l’accès à l’électricité ; le projet Agropole SUD
L’axe 2 « capital humain, protection sociale et développement durable » qui englobe 30% des investissements publics sur la période, constitue le principal levier de prise en charge des questions de résilience, d’équité et d’accès à l’emploi et à un cadre de vie décent. Les investissements seront orientés vers les projets/programmes suivants : Projet de Construction et d’Equipement de la Polyclinique de l’Hôpital Principal de Dakar ; le Projet de réalisation d'une unité dessalement de l'eau de mer aux mamelles ; le Projet de remplacement des abris provisoires (lots 2 et 3); le Projet de Promotion et de la Gestion intégrée et de l’Economie des Déchets solides au Sénégal (PROMOGED) ; le Projet d'Appui au Développement des Compétences et de l'Entrepreneuriat des Jeunes dans les Secteurs porteurs (PDCEJ) ; le projet de construction du centre d’oncologie de Diamniadio ; le projet de réhabilitation du collecteur de Hann-Fann, de renouvellement de 100 km de réseau d’assainissement et d’acquisition d’équipements ; Le Projet Investir dans les premières années pour le Développement Humain au Sénégal (PIPADHS); le Projet de construction de 100 000 logements ; le Projet de Reconstruction de l’Hôpital Aristide Le Dantec ; le projet de Construction d’une Unité de Production de Vaccin Anti-Covid (MADIBA); le Projet de réalisation du centre d’entreprenariat et d’innovation de la Délégation à l’Entreprenariat rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ) ;
L’axe 3 « gouvernance, institutions, paix et sécurité » qui reçoit 11% des prévisions d’investissement prend en compte les préoccupations relatives à la sécurité sous régionale, la lutte contre les spéculations foncières de même que les questions de gouvernance économique, financière et territoriale. L’investissement portera en priorité sur la mise en œuvre des projets/programmes ci-après : le Programme de renforcement des moyens de la défense nationale (Gaïndé 1) ; le Plan d’Urgence de la Gendarmerie ; le Programme de Construction Prioritaire des Services du Ministère de l’Intérieur ; le projet d’Acquisition et Equipement Missions Diplomatiques et Consulaires ; le Programme de Modernisation des Infrastructures/ Ministère de la Justice ; le Projet de renforcement de la stratégie des recettes à moyen terme ; le Programme d’Appui à la Modernisation de l’Administration (PAMA) ; le Projet de mise en œuvre du Plan national d’Aménagement et de développement territorial (PNADT) ; le PACASEN ruraL
En définitive, le bilan des réalisations physiques et financières du Président de la République peut se résumer en un rattrapage infrastructurel, une autosuffisance alimentaire en marche, une équité territoriale en progression, les politiques de promotion de la jeunesse et une forte inclusion sociale (acquis sociaux significatifs à travers notamment un renforcement de l’accès à l’électricité et aux services sociaux de base « éducation, santé et protection sociale »).
MINISTÈRE DES FINANCES ET DU BUDGET
NDLR
La Rédaction de Sud Quotidien prend acte de ce droit de réponse. Elle se félicite aussi de rester conforme à l’héritage laissé par les fondateurs, en continuant de susciter le débat public contradictoire, s’il n’est pas de caniveau. En tout état de cause, le public dont le droit à l’information est au centre de notre crédo reste seul juge des lectures qui lui sont soumises.
Par Dr Cheikh GUEYE
TOUBA : METROPOLE MOURIDE, SYMBOLE ET GARDIENNE DE NOTRE SOUVERAINETE NATIONALE
Le réseau urbain sénégalais est principalement d’origine coloniale. Il connaît aujourd’hui une nouvelle dynamique décolonialeliée à l’émergence de formes d’urbanisation récentes, qui ont bouleversé la logique du semis de centres hérités des époques antérieures. Plusieurs villes abritant ou ayant vu la naissance de confréries religieuses musulmanes et une floraison de petites villes issues de la croissance des villages-centres des collectivités locales créées par l’État à partir de 1972, sont les principaux ressorts de cette dynamique.
Touba, exemple le plus achevé de ces villes religieuses, constitue le cœur du pays mouride, le centre de sa « toile d’araignée », fruit de la spatialisation de la confrérie. Une croissance urbaine rapide et spectaculaire le singularise dans le réseau urbain sénégalais qui s’est mis en place à l’époque coloniale pour l’administration territoriale et l’évacuation des produits de traite. Cette dynamique urbaine particulière, soutenue depuis une trentaine d’années, se traduit par l’émergence d’une nouvelle grande agglomération à l’intérieur du pays. Touba, ville soutenue par un groupe, en l’occurrence la confrérie mouride, symbolise surtout la réalisation du rêve-prédiction de son fondateur Cheikh Ahmadou Bamba. La ville s’individualise ainsi par la logique de sa fondation. Elle constitue malgré son développement plus récent la composante majeure de la territorialisation de la confrérie qui a abouti à la formation d’un espace où priment l’idéologie mouride et ses imaginaires spatiales souvent différentes des représentations émises par l’Etat post colonial. Mais la territorialisation de l’idéologie de libération que constitue la Mouridiyya, a également une composante rurale antérieure et concomitante qui a permis de concevoir des structures d’encadrement, de les tester et de les consolider. Touba est pour le mouridisme qui a toujours été décrite comme une confrérie rurale, le lieu d’unicité symbolique et sacré, sans lequel la conquête du profane périphérique, de zones vides d’hommes comme d’espaces d’autres sociétés, ne pouvait se faire. Touba et le reste du territoire mouride sont deux éléments d’un même mouvement qui se veut à la fois porté par la mystique et épousant le monde matériel. La construction du territoire mouride a la particularité de s’appuyer sur des déterminants idéologiques et économiques, et comporte un versant sacralisant qui semble remis en question au fur et à mesure que l’on s’éloigne du berceau de la confrérie. L’urbanisation de Touba représente autant une accumulation du sacré et du symbolisme qu’une idéalisation de la ville par la verticalité de sa grande mosquée . Cette dernière devient ainsi l’équivalent du totem ou de la colline qui exprime un point d’unicité pour l’horizontalité polarisé. Touba n’a de sens que par rapport au reste du territoire qu’il domine. Omniprésence du rêve, celui du fondateur, de ses descendants, et des disciples qui s’identifient profondément à son sol et à sa puissance sacrale. La cité idéale se nourrit de l’idéalisation de la cité.
L’importance de la population toubienne (estimation de 2.000 000 d’habitants) est un autre reflet de l’importance symbolique de la ville et de la puissance de la représentation idéaliste dont elle est l’objet. Elle est le résultat d’une véritable explosion démographique induite essentiellement par une forte migration qui a fait affluer à Touba des milliers de disciples venus de toutes les régions du Sénégal mais surtout des zones qui constituaient le territoire mouride. Tous les déterminants de cette immigration sont sous-tendus par le fort sentiment identitaire développé par les Mourides à l’égard de leur capitale. Les appels répétés au peuplement lancés par les khalifes successifs conjugués aux facilités foncières consenties par les autorités maraboutiques sont les éléments qui ont déclenché le processus. La migration souvent qualifiée « d’exode religieux » se poursuit et s’accélère sous l’effet d’accumulation et de plus en plus pour des raisons sociales et économiques face à la crise agricole, à la saturation de Dakar, et peut-être au dynamisme bancal des autres villes secondaires.
La ville de Touba a connu, depuis 1958, de forts taux de croissance qui rompent avec ceux exprimant la faible dynamique qui a longtemps marqué les villes secondaires sénégalaises. Entre 1958 et 1988, la population toubienne est passée de 2 127 habitants à 125 127 habitants. Cet accroissement fulgurant a surpris chercheurs et décideurs : on tablait en 1974 sur une population toubienne de 39 000 habitants pour 1990. Même les prévisions anciennes du Plan National d’Aménagement du Territoire (PNAT, 1992) ne plaçaient Touba au second rang des villes sénégalaises qu’en 2021. Aujourd’hui, en attendant les résultats du Recensement de la population et de l’habitat de 2023 pour lequel, l’ANSD a fait un effort d’ouverture pour améliorer les statistiques concernant Touba, la population est estimée autour de 2 millions d’habitants. Cette croissance brutale est liée à trois facteurs concomitants :
Le premier est sans doute la construction de la grande mosquée qui a été achevée dans cette période, avec l’appui de centaines d’ouvriers et de manœuvres mourides, travaillant plus ou moins bénévolement. Cette participation à la construction revêtait une signification symbolique certaine, et explique l’installation à Touba de certains d’entre eux. De même, l’ambiance générale d’euphorie et de réconciliation dans laquelle la confrérie a baigné, et le succès populaire du magal, qui, du fait du quasi achèvement de la mosquée attirait de plus en plus de pèlerins et de curieux, doit être prise en compte. Le premier lotissement de Touba est le deuxième facteur important du doublement de la population toubienne entre 1958 et 1960. Le troisième facteur est la naissance en 1956 du marché Ocass et son développement à partir de 1958 ; il devint ainsi un important marché rural, attirant très vite des flux de Mourides du vieux bassin arachidier, venus écouler leurs produits ou en quête de diversification de leurs activités.
Cette croissance exceptionnelle exprime un autre tournant décisif, l’accession au khalifat de Serigne Abdoul Ahad qui voit l’explosion urbaine de Touba, après ses appels insistants au peuplement. Dans cet ordre d’idée, la mise en place d’infrastructures a également joué un rôle important. Leur construction, ont rendu la ville « vivable », et attiré de manière permanente ou saisonnière les populations du pays toubien. Serigne Abdoul Ahad est sous ce rapport l’initiateur du peuplement massif de la ville dans sa configuration actuelle.
Qui sont les Toubiens ? Une analyse sociologique révèle une diversification des origines, une complexification des trajectoires migratoires, et la confirmation de la densification, du rajeunissement et de la féminisation progressive des ménages qui marquent le passage d’une émigration à dominante individuelle à un regroupement familial plus systématique. Touba constitue désormais un refuge spirituel, économique voire politique pour tous les Mourides qui ont connu au Sénégal et à travers le monde une dispersion croissante qui pose pour eux la nécessité de l’existence d’un espace d’identification forte . Mais Touba est devenu également un enjeu important pour le reste des Sénégalais qui y sont de plus en plus nombreux, et bouleverse les flux de populations et de biens à l’échelle du pays.
Jusqu’où ira l’hétérogéneisation de ses composantes démographiques et sociologiques ? Le reflux des Mourides dans la ville sainte implique des changements de comportement, de mode de vie, de manière de se voir entre eux. Des évolutions de l’articulation entre les rapports d’ordre, de castes et de parenté, les rapports confrériques et les inégalités socio-économiques sont observées De nouvelles formes de sociabilité voient le jour à Touba et semblent induire un nouveau modèle de citadinité ainsi que des formes spécifiques de rapports sociaux.
Touba, moteur de notre souveraineté et de la dignité nationale
Touba incarne la souveraineté nationale, l’audace et la capacité de faire par nous-même et pour nous-même dans une vision décomplexée. Ses principes de fonctionnement qui débordent de la cité de Bamba et rejaillissent sur tout le territoire national et même dans les villes d’installation des mourides. Il reflète le projet de société et de vie de CheikhoulKhadim, celui qui associe le spirituel et le matériel, la recherche de l’agrément divin par le travail rédempteur et la bienfaisance envers ses semblables.
Touba est la ville du volontarisme urbain, du gigantisme, et cultive le beau et le fort pour ressembler à l’image idéale que la confrérie veut se donner. La « himma », l’ambition démesurée pour l’agrément d’Allah, en est la motrice. C’est à la fois une ville rêvée, un lieu de retour produit par les mourides, une ville postcoloniale qui a le paradoxe d’avoir été fabriquée et peuplée par des ruraux (90% de la population provenaient directement du milieu rural dans les années 90, mais les origines se diversifient depuis lors). Touba est également une nécropole (l’une des villes d’enterrement les plus importantes au monde), pôle d’équilibre territorial, économique (activités économiques, flux de biens, financiers, communicationnels, numériques etc.), démographique national.
Mais Touba représente également le laboratoire d’une décentralisation souple, intelligemment négociée, et qui valorise les ressources locales. Le statut spécial lui permet de préserver son caractère émetteur de normes et de valeurs positives pour la société sénégalaise. Globalement Touba démontre l’efficacité de modes de gouvernance qui nous sont propres et auxquels les populations se reconnaissent et qu’elles soutiennent. L’efficacité de la gestion urbaine alimente la confiance et le désir de ville, la confiance en l’autorité et le désir de contribuer au développement du projet (urbain, sociétal ou national) étant les biens manquants de la gouvernance à l’échelle du Sénégal et de la sous-région ouest africaine. A Touba, le sentiment de fierté d’appartenir à un projet est fouetté par la parole, la posture et le comportement du khalife général Cheikh MouhamadoulMountakha qui incarne à la fois, capacité de veille, empathie, générosité, bienfaisance, leadership prospectif, force de conviction et capacité d’achèvement (delivery) des chantiers de la confrérie. Mais au-delà, il est devenu un « père de la nation » attendu sur toutes les questions et à tout moment malgré son âge avancé.
Touba est une mémoire organisée où les symboles sacrés de la confrérie et de la nation se concentrent pour mieux s’enfermer et se pérenniser. Cette mise à l’abri de la mémoire a précédé les autres formes de concentration qui caractérisent et définissent la ville : celle du bâti, des réseaux, des populations, des activités, des échanges. Touba est de ce point de vue un modèle alternatif, les valeurs fondatrices ayant précédé les autres fonctions urbaines.Il symbolise la résistance au colonialisme, la dignité et l’authenticité d’une nation bâtie entre les valeurs religieuses et négro-africaines. Mamadou Dia le confirme dans ses mémoires : « Touba est donc bien pour nous le lieu ou a triomphé l’esprit de résistance et la dignité sénégalaise. À qui serait tenté de l’oublier, Touba rappelle que l’estime, même celle des adversaires, se mérite.Elle ne vient pas récompenser la servilité ou l’acquiescement systématique. Elle reconnaît la valeur de qui s’affirme, dans l’opposition s’il le faut ».
Par ailleurs, l’espace urbain se subdivise selon des logiques que sous-tendent des représentations différentes liées aux divers acteurs, à leurs ambitions pour ou dans la ville, à leurs moyens de se l’approprier, et à la pratique quotidienne de celle-ci. Les quartiers-villages ou communautés, de tailles et de poids charismatiques inégaux, ainsi que les maillages gestionnaires qui leur sont internes, accumulent du pouvoir par la ville et font en quelque sorte de celle-ci une « condition matérielle de la puissance » .
Le principe d’anticipation par les lotissements massifs a permis de souder l’espace urbain et de valoriser dans le sens du symbole, des villages-satellites en les intégrant grâce à des vagues de lotissements successifs. À la structure multicentrée qui en est issue, s’est superposé un schéma radioconcentrique qui s’appuie sur le centre principal. Le schéma du centre principal est reproduit dans les centres périphériques et ceux-ci ont également leur propre périphérie. Mariage contradictoire entre une organisation idéale autour des symboles sacrés et de pouvoir, et une autre qui valorise le périphérique en le phagocytant. Le tissu bâti toubien se différencie ainsi essentiellement entre les centres issus de quartiers et les espaces péricentraux. Il se reproduit souvent à l’identique dans ces derniers en faisant cohabiter plusieurs types d’habitat. Les contrastes entre morceaux du tissu urbain sont ainsi peu marqués. La tendance est à l’homogénéisation par la durcification et la densification.
Si Touba était d’abord une utopie, la société maraboutique qui s’est constituée avec l’avènement du mouridisme en a fait une réalité incontournable. L’espace n’est pas seulement le signe d’une réalité sociale, il en est une composante et une modalité d’organisation. L’urbanisation de Touba est au-delà du rêve de ville de Cheikh Ahmadou Bamba, une appropriation et une transformation de l’espace qui reflètent un besoin de sens, une demande affective ou de recentrage du sacré et du symbolique, ressentis à un moment ou à un autre par tous les segments de la confrérie mouride, après plusieurs années de dissémination. Comme projet, elle constitue pour les successeurs de Cheikh Ahmadou Bamba, un instrument de remobilisation pour assurer la pérennité de la doctrine et de l’engagement après la mort du fondateur. Le sol urbain est mis au service du prosélytisme. L’urbanisation représente la somme des actions menées par les khalifes généraux qui ont cherché à entrer dans l’histoire à travers la construction de la ville, et la consolidation de son symbolisme.
Un statut spécial pour une meilleure gestion du projet urbain de Touba
Touba est déjà une ville spéciale et a toujours eu ce statut de fait. En tant que « métropole de l’intérieur du pays » mais dont l’autorité suprême est le khalife général et point de convergence de millions de sénégalais pour le magal qui est l’un des cinq plus grands rassemblements au monde, Touba a plus que besoin pour aujourd’hui et demain, de trouver sa vraie place dans l’architecture de l’acte 3 de la décentralisation. Sa croissance sur tous les plans, les énormes potentialités dont la ville est porteuse, les nouveaux enjeux (de santé, d’infrastructures, de sécurité, de justice, etc.), et une vision prospective et ambitieuse, appellent une réflexion approfondie pour reconnaître à Touba de manière plus formelle sa spécificité et son statut de Commune spéciale pour une plus grande cohérence territoriale et institutionnelle. Un statut à même de prendre pleinement en compte et de sublimer toutes les spécificités religieuses, sociologiques, démographiques, économiques, administratives, etc. Il lui permettra également d’avoir accès aux instruments institutionnels et organisationnels modernes permettant de rationaliser, de façon optimale, sa gouvernance locale, dans le cadre de l’unité intangible de la nation sénégalaise et de la souveraineté de l’Etat et de la République, que doit renforcer (et nullement affaiblir) la prise en compte des différentes diversités. Comme cela s’est déjà fait et continue de se faire en France, en Italie, au Canada et dans beaucoup de pays du monde.
L’intérêt d’un statut particulier pour Touba réside également dans la nécessité d’annihiler les effets négatifs du flou qui persiste depuis trop longtemps. En effet, Touba est devenu contrairement aux principes et valeurs qui l’ont fondés un lieu où le crime organisé tente de se déployer, où les faux médicaments si dangereux pour la santé des Toubiens et de tous les sénégalais pullulent et ont pignon sur rue, où la vente d’armes et de munitions est monnaie courante, où les grands bandits qui braquent les boutiques et volent le bétail se réfugient, où les trafiquants de permis, cartes grises et voitures volées ou illégalement importés s’en donnent à cœur joie. Touba a besoin d’un statut spécial pour à la fois se protéger et protéger l’espace national de l’insécurité. Il a besoin d’un statut spécial pour développer de manière optimale son potentiel pour les besoins du projet de cité idéale de CheikhoulKhadim et pour être un levier du développement du Sénégal.
Touba est la capitale des mourides et un point fort de conservation et de perpétuation de notre identité religieuse et culturelle nationale. Elle constitue un lieu-barrière face aux idéologies extrémistes qui menacent nos nations dans un contexte de globalisation signifiant un peu partout une remise en question des ressources d’enracinement et de sagesse propre, et une transmission déficitaire des valeurs auprès des nouvelles générations.
Par ailleurs, Touba est également spécial par rapport à la plupart des autres grandes villes du Sénégal qui sont des chefs-lieux de région bénéficiant ainsi des investissements à hauteur de leur statut et de leur poids administratif. C’est surtout en rapport avec l’approfondissement de la décentralisation qu’il faut penser et mettre en oeuvre un statut spécial pour permettre à Touba d’avoir une gestion à la hauteur de son poids religieux, démographique, socio-économique et religieux, et à son potentiel comme un des moteurs de l’économie nationale. C’était le sens de la promesse du Président de la République en 2012.
Touba démontre la capacité d’adaptation des mourides
Par sa naissance rurale et son ancrage dans ce milieu, la confrérie a développé des formes cohésives d’encadrement, avant de démontrer sa capacité d’adaptation en produisant des réseaux de solidarité et de mobilisation au moment de son implantation dans les villes sénégalaises et à l’étranger. Avec l’urbanisation de Touba, le corps maraboutique applique à plusieurs niveaux, des stratégies en rapport avec de nouvelles réalités, de nouvelles ambitions et de nouveaux moyens.
De la force du lien de chaque acteur ou groupe d’acteurs avec la fondation ou l’expansion de la confrérie dépend traditionnellement son pouvoir charismatique qui est constitué par l’équilibre de ses positions multiples, religieuses, économiques, politiques, sociales, et surtout son rapport à la mémoire symbolique. À ces positions s’ajoute son niveau d’intégration dans la société urbaine de Touba qui devient un des paramètres importants du charisme, autant que son expression. Le prestige à Touba est une des positions qui influent sur la personnalité charismatique, et la gestion urbaine constitue une autre fonction maraboutique Mais ce nouveau défi nécessite des ajustements et des mutations desquels dépend l’efficacité de la gestion d’une société urbaine de plus en plus complexe. Les premiers acteurs de la production urbaine sont les khalifes. Et c’est à partir du second khalifat qu’une véritable conscience de ville et une prise en charge de sa construction se font jour.
Touba émerge ainsi dans un semis urbain marqué par l’hypertrophie de Dakar et la relative stagnation des villes secondaires, et dans laquelle le rôle de création urbaine par l’État est demeuré largement prépondérant. Il constitue désormais la première ville de l’intérieur et un point de rupture de charge et un passage vers le reste du pays avec notamment l’autoroute « ila Touba ». L’armature urbaine sénégalaise, essentiellement tournée vers la côte, s’enrichit ainsi au centre du pays d’une autre grande ville qui rééquilibre l’influence du Triangle Dakar-Thiès-Mbour en formation.
Mais cette ville n’est en réalité que la projection spatiale urbaine de la confrérie mouride, de son organisation sociale, de ses mutations et de sa vision du monde. Le pouvoir politique, le dynamisme économique et la capacité d’adaptation des Mourides ont profondément marqué la société sénégalaise contemporaine. La confrérie mouride née dans le dernier quart du 19ème siècle est d’inspiration soufi comme les autres confréries musulmanes du Sénégal qui ont joué un rôle de substitution et d’encadrement dans le contexte de déstructuration de la société wolof. Les Mourides représentent une hiérarchie sociale structurée par des croyances et des règles construites autant à l’époque de Cheikh Ahmadou Bamba qu’après sa disparition. La recomposition des pratiques socio-religieuses se fait au rythme de la reterritorialisation qui est une donnée permanente. La relation fondamentale qui lie le marabout mouride à son disciple (Jebëlou, jaayanté) a ainsi été largement décrite dans la littérature et ses implications sociales, économiques et politiques analysées sous l’angle de disciplines diverses et durant tout le siècle. L’intérêt porté à la confrérie par la recherche n’a fait que s’accentuer depuis 60 ans. Des thèmes divers continuent à être étudiés par des géographes, des historiens, des sociologues, des anthropologues, des politologues dans de nouveaux cadres où l’originalité de la confrérie se manifeste. Ainsi, après l’analyse de la dissémination des Mourides en milieu rural et des structures de fonctionnement et de production qu’ils y ont inventées , les mécanismes d’adaptation au milieu urbain sénégalais , les relations entre l’État et la confrérie , une autre génération de recherches qui concernent surtout les migrants internationaux mourides s’est développée depuis 1981 et autour des années 90 . Beaucoup d’études ont ainsi été consacrées à la confrérie. Mais, peu d’entre elles se sont intéressées à sa capitale. Pourtant, pendant tout ce temps, le groupe confrérique s’était fortement mobilisé pour son projet urbain et s’est transformé en le réalisant. A partir des années 60 et surtout dans les années 80, Touba a cependant commencé à étonner et a attiré l’intérêt de certains milieux universitaires. Plusieurs travaux, dont celui commandité par l’État , et les nombreux mémoires universitaires ont postulé l’originalité de cette ville religieuse dans le réseau urbain et tenté d’appréhender sa génèse.
Le rêve urbain se traduit ainsi en ville-chantier vivace où l’effort immobilier constant change perpétuellement les paysages sur lesquels règne désormais en maître le parpaing. La durcification se généralise et la verticalisation amorcée devient une nouvelle référence. Mais l’effort immobilier est également un révélateur pertinent de la personnalité du nouveau Mouride, celui-là qui a comme point d’ancrage et lieu identitaire Touba tout en étant « internationalisé », tourné vers le monde. C’est par lui que le modèle toubien se reproduit dans un contexte national paradoxalement contraignant et avec des ressorts singuliers. Le nouvel homme toubienidentitairementtranslocalisé produit une nouvelle société urbaine porteuse d’un fort sentiment d’appartenance, de constructions mentales concernant le sol toubien, d’un mode de vie particulier, d’une autre vision du monde. Dans l’espace urbain du quartier et du sous-quartier, les relations avec les marabouts s’affranchissent de la soumission et deviennent de plus en plus des relations de voisinage simples, tandis que l’attachement à la ville globale est de plus en plus fort. Ainsi, l’espace urbain en se métamorphosant rétroagit sur l’organisation confrérique, ses valeurs, ses pratiques. Par ailleurs, l’analyse de la conquête du sol par les Toubiens a permis une lisibilité plus grande des sinuosités de la société urbaine, et offre une possibilité de relecture du devenir de la ville et de la confrérie face à la liberté produite par la spéculation et par la vie citadine.
Touba face aux défis de l’éducation
La cité de Touba est devenue une métropole qui étend ses tentacules vers tous les points cardinaux. Elle a tellement grandi que ses besoins sont nombreux et complexes et demandent une mobilisation de moyens plus importants de la part de l’Etat, de la commune de Touba et de tous les dahiras qui prennent leurs parts dans les investissements énormes attendus. L’exemple de Touba cakanam qui investit des milliards depuis 6 ans représente une spécificité toubienne. Il a été précédé par des dahiras comme MatlaboulFawzaini, HizbutTarkhiyya qui ont ouvert la voie d’une participation plus importante des dahiras dans l’urbanisation et de la gestion de la cité. Ils tentent de répondre aux principaux défis que sont les infrastructures et équipements d’éducation et de santé, l’accès à l’eau et à l’assainissement, l’hygiène et la gestion des déchets, la sécurité, la gestion des eaux pluviales, la lutte contre le chômage des jeunes et la précarité sociale, etc.
Comme toutes les villes, Touba fait face à la révolution numérique et aux bouleversements économiques et sociétaux que génère la mondialisation. Sa jeunesse est tout aussi exposée aux flux d’informations et d’idées qui passent par les réseaux sociaux et Internet. Et les relations entre marabouts et disciples vont beaucoup changer. Mais la ville de Touba du fait de son identité religieuse et de ses valeurs spirituelles issues des enseignements de CheikhoulKhadim, est un espace de résistance à la mondialisation et constitue une échappatoire par rapport aux tentations de l’alcool, du tabac, de la prostitution, des jeux de hasard, de la musique profane, etc. Touba est la première ville non-fumeur, no-alcohol du monde. Le contexte actuel valide en quelque sorte les choix d’interdiction du visionnaire qu’était Serigne Abdoul Ahad qui aident tous les toubiens à se protéger contre la mondialisation débridée et ses effets dévastateurs sur les croyances et les âmes.
Le complexe Cheikh AhmadoulKhadim (CCAK) dont l’Université est une composante importante mais qui s’adapte aux besoins spécifiques de la cité religieuse en matière d’éducation. Comme vous le savez, depuis bien longtemps, Touba n’a pas été intégré dans la carte éducative et avec l’hémiplégie des indicateurs de mesure des performances du secteur qui ne prend pas assez en compte l’éducation religieuse et coranique des daaras, il constituait une zone grise du système éducatif publique. Par conséquent il vient combler un manque autant du point de la confrérie que de l’Etat du Sénégal qui a la responsabilité d’organiser et de soutenir le secteur. Le complexe de Touba va encore renforcer le rôle de capitale de l’éducation religieuse de la cité.
Au demeurant, l’éducation religieuse a une historicité et un ancrage très profond au Sénégal qui est un pays à plus de 95% de musulmans et à presque 100% de croyants. Les ordres d’enseignement chrétiens sont proportionnellement bien représentés dans l’espace de l’offre éducationnelle avec une image saine et ouverte, malgré quelques insuffisances et leur dynamisme n’est plus à démontrer. A contrario, l'éducation islamique qui est une constante dans les sociétés musulmanes sénégalaises a un déficit de reconnaissance et de structuration. Pourtant l'instruction est une obligation et l'accomplissement du rituel est fortement lié à un ensemble de règles que le musulman doit respecter, en collectivités ou en intimité.
Au Sénégal, l'enseignement arabo islamique a un ancrage historique, sociologique, scientifique, territorial, fort. Il est apparu dès l'islamisation du pays et s'est définitivement installé dans les écoles depuis l'empire du Ghana bien avant le saccage de Kumbi Saleh par les Almoravides en 1076. Car le royaume du Tekrûr qui était partie de l'empire de Ghana a été un territoire où l'islam était dominant sous le règne de WaraDiabe (mort en 1044).
Bien avant la colonisation, l'arabe était la langue de formation des élites et les foyers d'éducation religieuse jouaient un rôle important dans ce sens. Saints et chefs religieux ont, au Sénégal, une forte tradition de fondation qui fait des daara, un instrument utilisé depuis plusieurs siècles pour faciliter le rôle de protecteur, puis d’encadrement, d’enseignement, des marabouts dans la société wolof. Plusieurs villes sont nées de l’initiative de marabouts ayant bénéficié de privilèges accordés par les pouvoirs en place dans la période qui a précédé la colonisation pour créer des centres d’éducation religieuse. Coki fondé entre 1725 et 1733, Pire en 1603, et Ndiaré sont les plus connus avant Mbacké par exemple. Touba est l’héritier de cette tradition de fondations scolastiques en réseau. Les marabouts de renom qui ont par la suite créé les confréries sont tous plus ou moins passés dans ces écoles , devenues les cadres de liens et d’alliances importantes entre familles maraboutiques. La plupart des wird confrériques y ont été initiés. Le daara d’aujourd’hui résulte donc d’héritages provenant d’initiatives d’agents maraboutiques et ont toute leur légitimité dans un enseignement et un système d’éducation avec un contenu sénégalais.
Aujourd'hui, l'enseignement arabo islamique reste encore une réalité incontournable et l'Etat a été obligé de le prendre en considération depuis les indépendances jusqu'à nos jours avec une force, une sincérité et des fortunes diverses. Sous ce rapport, la présidence du Président MackySall a permis de passer un cap. Il faut admettre qu’il y a une compétition entre enseignement "laïc" et enseignement arabo islamique et celle-ci revêt un caractère idéologique et politique qu’il faut désormais dépasser. Le Complexe CAK de Touba se positionne en assumant un enseignement religieux et modernisant.
L’enseignement religieux musulman est une demande profonde d’une partie de la société sénégalaise, mais elle est contrainte dans son fonctionnement et dans ses débouchés. La difficulté d’accueil des arabisants de retour d’études à l’étranger en est l’un des révélateurs. La constitution de ghettos à tous les niveaux de l’enseignement en est la conséquence. Le Complexe de Touba permettra d’absorber au moins une partie des étudiants qui étaient envoyés dans les autres pays musulmans pour approfondir leurs études.
L'exemple des pays comme le Maroc ou l'Algérie peuvent nous servir d'illustration pour montrer que le meilleur moyen de ''contrer'' le radicalisme et l’extrémisme c'est de lui couper l'herbe sous les pieds en offrant un enseignement de l'islam modéré, aux racines locales et soufi, porté par une confrérie comme la Mouridiyya, dénué de toute forme d'idéologie politique.
Un complexe pour décomplexer et assumer le système éducatif mouride
L’Université est l’aboutissement de tout un complexe (Complexe Cheikh AhmadoulKhadim CCAK) qui prépare les étudiants par l’enseignement du Coran et des sciences religieuses ainsi qu’au Baccalauréat arabe. Donc l’arabe sera la langue dominante mais la langue wolof et es langues étrangères occuperont une place importante. Le complexe Cheikh AhmadoulKhadim va décomplexer et déconfiner l’éducation mouride et islamique au Sénégal.
Comme vous le savez, depuis bien longtemps, Touba n’a pas été intégré dans la carte éducative et avec l’hémiplégie des indicateurs de mesure des performances du secteur qui ne prend pas assez en compte l’éducation religieuse et coranique des daaras, il constituait une zone grise du système éducatif publique. Par conséquent il vient combler un manque autant du point de la confrérie que de l’Etat du Sénégal qui a la responsabilité d’organiser et de soutenir le secteur. Le complexe de Touba va encore renforcer le rôle de capitale de l’éducation religieuse de la cité.
Au demeurant, l’éducation religieuse a une historicité et un ancrage très profond au Sénégal qui est un pays à plus de 95% de musulmans et à presque 100% de croyants. Les ordres d’enseignement chrétiens sont proportionnellement bien représentés dans l’espace de l’offre éducationnelle avec une image saine et ouverte, malgré quelques insuffisances et leur dynamisme n’est plus à démontrer. A contrario, l'éducation islamique qui est une constante dans les sociétés musulmanes sénégalaises a un déficit de reconnaissance et de structuration. Pourtant l'instruction est une obligation et l'accomplissement du rituel est fortement lié à un ensemble de règles que le musulman doit respecter, en collectivités ou en intimité.
L’« interdiction » de l’éducation laïque date d’au moins 1945 sous le khalifat de Cheikh Mouhamadou Fadel (SerigneFallou) parce que c’est après cette date que Cheikh Ahmadou Mbacké Gaindé Fatma a établi la première école à Darou Khoudoss, dans sa propre concession pour donner la chance à certains enfants de Touba d’associer l’enseignement en français avec l’éducation en langue arabe. Il s’agissait moins d’une interdiction que d’une forme de rejet de l’enseignement laïque classique et d’un ancrage dans le système éducatif mouride. D’ailleurs, une autre manifestation de ce rejet est la fermeture par SerigneSaliou Mbacké en 1996 de classes construites par l’Etat avec le concours de la Banque mondiale. Ces classes avaient été présentées au khalife général comme un soutien à son système éducatif alors qu’elles voulaient introduire l’enseignement laïque dans la cité religieuse.
Aujourd’hui l’offre est plus diversifiée avec la démultiplication d’écoles coraniques qui intègrent dans leurs curricula l’enseignement laïque et permet en même temps aux élèves de mémoriser le Coran et d’apprendre les sciences religieuses. L’école Al Azhar ouverte par Cheikh MouhamadoulMourtadha il y a des dizaines d’années a également formé des milliers d’élèves dans le modèle franco-arabe et est en train de mettre en place son système supérieur et professionnel (Université Cheikh Ahmadou Bamba) à Touba et dans beaucoup de localités du Sénégal sous le modèle du Waqf et le principe de la gratuité. Il y a également l’école de Darou Marnane qui a été ouverte en dehors du statut spécial et qui répond à la demande d’enseignement en langue française. Beaucoup d’élèves de Touba sont également dans les écoles de Mbacké. Mais fondamentalement, Touba garde le statut de « Capitale des écoles coraniques » avec plus de 2000 daara qui hébergent, nourrissent, blanchissent et éduquent plus de 100 000 enfants. Et cette offre répond à la demande de la plupart des Toubiens qui préfèrent l’éducation religieuse mouride.
Justement une des fonctions de l’éducation mouride est de décomplexer le disciple et de changer la mentalité selon laquelle, on ne peut être intellectuel qu’en langue française. C’est un enseignement rappelé par Cheikh Ahmadou Bamba dans ses œuvres et dans sa vie. Mais désormais les Mourides sont partout au Sénégal et dans le monde et sont formés dans toutes les disciplines et toutes les langues. Par ailleurs, c’est aussi une question de visibilité. Les événements scientifiques organisés pour la préparation du Magal par la commission Culture et Communication et la dahiraRawdouRayahin, l’explosion des médias mourides et des réseaux sociaux pour lesquels les Mourides se positionnent dans la bataille des contenus, montrent beaucoup plus l’exubérance, le dynamisme et le talent des intellectuels mourides. On voit que cette intelligentsia se positionne dans les débats nationaux et internationaux, et s’approprie également le projet éducatif mouride dont ils seront les principaux animateurs. Ils sont aujourd’hui dans les plus grandes universités au monde, tout en étant représentatifs du système éducatif de Touba et des Mourides. Le nombre de publications et de livres des Mourides sur les Mourides a connu une croissance exponentielle et reflète ce que le fondateur de la confrérie disait de l’écriture : karaamatixatuyadii : « mon miracle, ce sont mes écrits ».