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27 mai 2025
MACKY SALL VANTE LA POLITIQUE DU MIX ENERGETIQUE DU SENEGAL
Dans son discours prononcé devant les décideurs mondiaux, Macky Sall a listé les actions du Sénégal en faveur du climat avec son mix énergétique d'ici 2030.
Le chef de l'État participe, depuis hier, à Nairobi, au sommet africain sur le Climat (5 au 6 septembre), le premier rendez-vous du genre sur le continent. Dans son discours prononcé devant les décideurs mondiaux, Macky Sall a listé les actions du Sénégal en faveur du climat avec son mix énergétique d'ici 2030.
C'est un discours qui traite de deux problématiques. À Nairobi où il participe au premier Sommet africain sur le climat, Macky Sall a lancé, à nouveau, un appel à l'action climatique en faveur de l'Afrique.
Le Président sénégalais a en outre mis en exergue les efforts du Sénégal contre le réchauffement climatique. «Nous poursuivons également nos efforts de réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique, y compris en matière de transition énergétique. Grâce à la mise en œuvre de notre programme de mix énergétique, les énergies renouvelables représentent aujourd’hui 31% de nos capacités électriques installées, dont une importante partie en énergie solaire alors qu’en 2014, nous disposions seulement d’une mini-centrale de 2 MW. Les autres composantes proviennent de l’éolien et de l’hydroélectricité. Nous exécutons actuellement un important projet d’électrification solaire de 1 000 villages, financé à hauteur de 75,45 millions d’euros en partenariat avec le Fonds Vert Climat et la Banque ouest africaine de Développement», a indiqué Macky Sall en marge du African Climate summit 23, devant le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et des décideurs mondiaux.
Ces efforts, poursuit le président de la République, seront renforcés grâce à la stratégie gas-to-power que «nous mettrons en place avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières ; parce que pour nous, le gaz est une énergie de transition». «Notre politique de transition énergétique vers la neutralité porte également sur le système de transport de masse avec le Train Express Régional, (TER), opérationnel depuis plus de deux ans, et le Bus Rapide Transit (BRT), dont les essais sont en cours pour une mise en service dans quelques mois», a insisté le chef de l'État qui, dans le même esprit, ajoute que le Sénégal a signé en juin avec des pays partenaires son Partenariat pour une Transition Energétique Juste (JETP).
Ainsi, avec un plan d’investissement qui prévoit la mobilisation de 2,5 milliards d’euros pour une période initiale de 2 à 3 ans, fera remarquer Macky Sall, le Sénégal a l’ambition de porter à 40% la part des énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. «Il convient de relever que pour l’essentiel, nos pays financent par eux-mêmes leurs projets verts en recourant à la dette, alors que le financement de l’adaptation devrait être soutenu par des dons conformément aux engagements convenus dans l’Accord de Paris sur le climat», a déploré le Président sénégalais.
LES ESQUISSES D'UNE POSITION COMMUNE AFRICAINE A LA COP 28
Il est à relever que ce premier sommet africain sur le climat se tient juste moins d'un an après la tenue, en novembre 2022 à Charme el-Cheikh, de la COP 27 et en prélude à la COP 28 à Dubaï, en décembre 2023. Ce premier sommet est donc un rendez-vous entre l'Afrique, continent le plus affecté par le réchauffement climatique alors qu'il ne contribue que moins de 4%, selon les derniers rapports du GIEC, aux émissions de gaz à effet de serre et les décideurs mondiaux. Il sera question, au sortir de ce sommet, pour l'Afrique d'adopter une position commune à défendre à la prochaine COP et de poursuivre le plaidoyer pour la mobilisation des ressources dédiées aux financements verts. «Le moment est en effet propice pour faire le point sur l’état de mise en œuvre des engagements sur le climat et convenir d’une position africaine commune.
Les périls liés au réchauffement climatique continuent d’affecter nos pays ; et pire, ils se sont même aggravés», a défendu le Président sénégalais qui souligne : «Face à l’urgence climatique, l’Afrique réagit à la mesure de ses moyens. Au plan continental, 11 pays de la bande sahélo saharienne exécutent le projet de Grande Muraille Verte depuis une décennie. A ce titre, le Sénégal met en œuvre un programme de reboisement de 500 000 hectares de forêts classées et de 500 000 hectares de plantations, pour endiguer l’avancée du désert, lutter contre la dégradation des sols, restaurer la biodiversité et soutenir des activités agrosylvo-pastorales génératrices de revenus», a noté Macky Sall pour qui, dans la perspective de la COP 28, la mobilisation des ressources dédiées aux financements verts reste la clé de voûte du combat contre le réchauffement climatique. A cet effet, le chef de l'État a exprimé son soutien à l’Alliance pour l’infrastructure verte en Afrique, initiée par la BAD, l’Union Africaine et Africa 50 pour soutenir la réalisation de projets sobres en carbone et résilients au changement climatique. «En définitive, c'est l’action climatique conséquente, par une mobilisation responsable et solidaire de tous les pays, développés et en développement, qui pourra aider à sauver la planète», a conclu le Président Sall.
Une pirogue de 65 migrants sénégalais accoste à Ténérife
Les disparitions de pirogues en mer n’ont point découragé les jeunes qui veulent rejoindre l’Europe vaille que vaille. Alors qu’on parlait de l’arrivée de plus de 500 migrants venus du Sénégal, la marine espagnole annonce l’accostage d’une embarcation avec à son bord des migrants subsahariens, à Ténérife. La pirogue avait quitté le Sénégal avec 65 migrants avant d'être interceptée non loin du port de Ténérife par la marine espagnole. C’est dire que l’émigration clandestine a encore de beaux jours.
La marine arraisonne 2 pirogues avec 242 migrants
Restons sur le phénomène de l’émigration clandestine qui a pris de l’ampleur ces temps malgré le dispositif sécuritaire. Le patrouilleur de haute mer, Wala de la Marine nationale, a arraisonné hier, à 200 km au large des côtes sénégalaises, deux pirogues transportant au total 242 candidats à l'émigration irrégulière. Il faut signaler aussi que dimanche passé, des unités de la marine nationale ont arraisonné deux pirogues transportant au total 176 candidats à l'émigration irrégulière. Les migrants ont été acheminés à la base navale Amiral Faye Gassama et remis aux services compétents de l'Etat.
Le F24 annonce un rassemblement vendredi prochain
La plateforme des forces vives de la nation (F24) déterre la hache de guerre. Mamadou Mbodji et Cie reprennent la lutte contre les arrestations arbitraires. La plateforme va organiser une manifestation ce vendredi 8 septembre 2023 à Dakar pour exiger la libération de tous les détenus politiques et l’organisation d’élections libres, transparentes et inclusives. Seulement, ils risquent de voir leur manifestation interdite par le préfet de Dakar. Car depuis les manifestations de juin, les rassemblements de l’opposition sont interdits systématiquement pour le motif de risque de troubles à l’ordre public.
La journaliste de la Tfm Fatou Kiné Dème repose à Touba
Parents, amis et travailleurs du groupe Futurs médias ont accompagné hier notre consœur Fatou Kiné Dème à sa dernière demeure. Elle repose désormais au cimetière de Touba. Le directeur des programmes de la Télévision Futurs Médias (Tfm), Bouba Ndour, a fait un beau témoignage à l’endroit de Fatou Kiné Dème décédée mardi à l’hôpital Principal de Dakar des suites d’une maladie. Selon M. Ndour, elle était brave, pieuse et professionnelle. Bouba Ndour révèle que Fatou Kiné Dème devait être évacuée à l’étranger le 10 septembre prochain, hélas ! C’est trop tard
70% des denrées alimentaires produites par les femmes
Les femmes produisent jusqu’à 70% des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux en Afrique subsaharienne, a soutenu mardi à Dakar le recteur de l’université du Sine Saloum, El Hadji Ibrahima Niass, (USSSEIN), Professeur Ndèye Coumba Touré Kane. En Afrique subsaharienne, les femmes produisent jusqu’à 70% (voire 80% en Afrique centrale, selon la FAO) des denrées alimentaires destinées à la consommation des ménages et à la vente sur les marchés locaux, a-t-elle dit. Mme Kane intervenait lors d’une cérémonie marquant le départ à l’étranger de quatre étudiantes boursières du projet PEAPETTAL (promouvoir un enseignement supérieur professionnalisant, ancré dans les territoires pour accompagner la transition agro écologique des systèmes alimentaires) pour y poursuivre leurs études. Malgré ce chiffre sur leur travail, les femmes n’accèdent pas de manière équitable aux bénéfices économiques de leur labeur, a-telle ajouté, déplorant le fait qu’elles soient nettement sous représentées dès lors qu’il s’agit de diriger des travaux de recherche et de développement agricole. Elle a indiqué que les femmes ne représentent que 22% des cadres professionnels employés en agriculture et à peine une femme sur sept occupe un poste de direction dans la recherche agronomique.
Le Sénégal signe la Convention sur la vente juridique des Navires
Le Sénégal a signé la Convention des Nations unies sur la vente juridique des navires à l'international, hier à Beijing en Chine, aussitôt après son adoption par l’Assemblée générale de la commission des Nations unies pour le droit commercial international. C’est le ministre des Pêches et de l’Économie maritime, Papa Sagna Mbaye qui a paraphé la convention au nom du Sénégal. En effet, cette convention appelée «Convention de Beijing» établit un régime harmonisé pour conférer des effets internationaux à une vente judiciaire, tout en préservant le droit national régissant la procédure de la vente judiciaire et les conditions dans lesquelles les ventes judiciaires accordent un titre libre de tout droit. Selon le document du ministère des Pêches reçu à «L’As», en garantissant la sécurité juridique quant au titre délivré à l’acquéreur sur un navire de navigation internationale ; la Convention maximise le prix que le navire peut obtenir sur le marché, le produit pouvant être réparti entre les créanciers, et promouvoir le commerce international. La délégation sénégalaise était composée du ministre des Pêches et de l’Economie Maritime et l’ambassadeur du Sénégal en Chine, Ibrahima Sylla
A Tivaouane, la brigade d’hygiène se prépare au Gamou
Le service d’hygiène de Tivaouane se prépare activement au prochain Gamou, qui a la particularité cette année de se tenir pendant l’hivernage, a indiqué le lieutenant Moussa Dione de la brigade du service d’hygiène de la cité religieuse. L’hivernage est une période propice à la prolifération des vecteurs pathogènes, dont les moustiques, a-t-il dit à l’Aps, ajoutant que d’ici dix ans, le Gamou se tiendra en saison des pluies, qui rime avec la propagation de maladies. La prévention s’impose surtout au moment où est apparu à Kédougou le chikungunya, une maladie qui peut facilement se déporter d’un lieu à un autre à travers les moyens de transport et les animaux, a soutenu Dione. Une raison suffisante, d’après lui, pour mettre le paquet sur la prévention, afin de minimiser tous les risques sanitaires liés à ces maladies. Les Gamou des années à venir ne seront vraiment pas identiques aux Gamou passés, et celui de cette année n’échappera pas à la règle de ce grand changement, a relevé le responsable. Selon lui, le niveau central, notamment la brigade nationale des services d’hygiène, en est tellement conscient qu’il déploie tous les gros moyens pour assurer une couverture correcte du Gamou.
I. Dia interpellé pour détention et trafic d'Ecstasy
Les éléments du commissaire de police Balla Kébé des Parcelles Assainies ont mis hors d’état de nuire I. Dia, un présumé trafiquant de drogue. Exploitant une information faisant état de trafic de drogue à la cité Mixta, les éléments de la Brigade de Recherche se sont rendus sur les lieux pour démanteler le réseau. Ils ont tendu un piège au mis en cause qui pensait avoir affaire à des clients. Dès qu’il s’est pointé au lieu du rendez-vous avec sa moto, I.Dia est alpagué par les limiers. Sa fouille a permis aux éléments de la brigade de recherches de découvrir par devers lui 30 pièces d'ecstasy. Conduit au commissariat de police pour les besoins de l’enquête, le mis en cause a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il est placé en garde à vue pour détention et trafic d'Ecstasy
Semaine de l'apprentissage numérique
Le ministre de l’Éducation nationale, Cheikh Oumar Hanne a pris part à Paris, hier, à la première semaine de l'apprentissage numérique. La rencontre qui regroupe tous les acteurs de l’éducation du monde est initiée par l’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science etla culture (UNESCO). Le thème de la session est : « l’avenir numérique et la société des plateformes, implications pour l’Education ». Le ministre a rappelé l’ambition du Sénégal de développer les opportunités du numérique pour améliorer les pratiques pédagogiques et construire un avenir numérique inclusif pour tous ; mais aussi de mettre le numérique au service d'une transformation de l'éducation centrée sur l'humain. A cet effet, Dr Cheikh Oumar Hanne indique que l'accès universel à l'éducation grâce aux opportunités du numérique est une partie intégrante de la vision du chef de l’Etat d'un avenir numérique inclusif. Il rappelle la directive présidentielle n°1 émanant des Assises de l'Éducation et de la Formation (AEF), à travers laquelle le Sénégal a réorienté de manière déterminée son système éducatif en mettant l'accent sur les sciences, les mathématiques, le numérique, les technologies et l'entrepreneuriat. Il souligne le développement de plusieurs plateformes d'apprentissage en ligne, l'accès universel à l'éducation grâce aux opportunités du numérique, le Projet KFIT/Unesco, en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale
Le plaidoyer de Bougane Guèye Dany pour Touba
Le leader de la coalition « Geum Sa bopp » a enfilé le manteau d’avocat hier, lors de la cérémonie officielle du Magal de Touba, pour défendre la capitale du Mouridisme. Bougane Guèye Dany plaide pour le renforcement des investissements publics à Touba. Il souhaite que Touba reçoive une allocation budgétaire plus substantielle de la part de l'État, compte tenu de sa contribution dans l’économie nationale. Le patron du groupe D-médias a rappelé aussi le message de paix et de pardon du Khalife général des mourides. Non sans souligner que malgré la présence de plus de 5 millions de pèlerins à Touba lors de l'événement, le budget alloué par le gouvernement était de 560 milliards, une somme qui serait réduite à 160 milliards si l'on soustrayait les 400 milliards alloués à l'autoroute Ila Touba. Cette somme équivaut à environ 13 milliards par an pour la ville sainte, dit-il. Bougane Guèye Dany pense que Touba mérite plus parce qu’elle est la plus peuplée et un moteur économique après Dakar. Toutefois, il a salué la capacité des mourides de s'autofinancer.Il encourage l'extension de ce modèle économique.
KOULIBALY DE «BINATIONAL» A «CAPITAINE EMBLEMATIQUE»
Huit ans en équipe nationale, Retour sur le parcours en sélection du désormais capitaine des Lions qui a marqué de son empreinte la tanière
Ce mardi 5 septembre marque la huitième année de Kalidou Koulibaly en l’équipe nationale du Sénégal. Retour sur le parcours en sélection du désormais capitaine des Lions qui a marqué de son empreinte la tanière
Il aura longtemps hésité entre le Sénégal et la France, entre le maillot frappé du Lion ou celui tricolore frappé du coq. Joueur très prometteur du FC Napoli à l’époque, Kalidou Koulibaly allait enfin se décider en choisissant d’arborer le maillot du Sénégal pour représenter « son pays d’origine ». Un choix qui n’a pas été facile avait-il d’ailleurs reconnu lors d’un entretien accordé à Onze mondial en mai 2022.
« Je suis venu tard, j’ai rejoint l’équipe nationale du Sénégal à 24 ans alors que j’avais déjà été sollicité une ou deux années auparavant. C’est vrai que c’est une réflexion à avoir, tout le monde veut jouer pour les sélections nationales(…) C’est vrai que c’est une réflexion à avoir, tout le monde veut jouer pour les sélections nationales françaises. Mais après, quand tu réalises que tu as perdu du temps, tu t’en mords les doigts » avait t’il concédé.
Depuis sa première sélection avec les Lions le 5 septembre 2015, de l’eau a coulé sous les ponts. C’était lors d’un match face à la Namibie comptant pour les qualifications à la Coupe d’Afrique 2017. Aligné en défense central en compagnie de Kara Mbodji, Koulibaly Koulibaly avait ainsi vécu sa première titularisation ponctuée par une victoire des Lions 0-2. À cet instant précis, personne ne savait que le jeune défenseur à l’époque allait devenir l’un des tauliers qui marqueront à jamais l’histoire du football sénégalais. Après les durs apprentissages en CAN 2017, en Coupe du monde 2018 et en CAN 2019, le Sénégal allait enfin briller aux yeux du monde entier en remportant sa première Coupe d’Afrique des Nations en 2022 au Cameroun. Coup du destin, c’est le natif de Saint-Diédes-Vosges (France) qui soulèvera en tant que capitaine le premier trophée du Sénégal en CAN. L’apothéose…
Un premier but qui a mis du temps à arriver …
Comme le dit l’adage , mieux vaut tard que jamais. « Kouli » aura attendu 67 sélections avant de marquer son premier but avec les Lions. Et cela est arrivé dans la plus grande des compétitions. Il trouve ainsi le chemin des filets lors du match de la phase de groupe du mondial 2022 face à l’Équateur. Un but qui avait d’ailleurs permis au Sénégal d’arracher une victoire précieuse (1-2) qui l’enverra plus tard en huitièmes de finale de la coupe du monde
À 32 ans et 71 sélections, Kalidou Koulibaly qui se dirige vers sa quatrième coupe d’Afrique, est plus que jamais une des valeurs sûres de l’effectif d’Aliou Cissé. Nul besoin alors de rappeler que le pensionnaire d’Al Hilal sera déterminant pour permettre au Sénégal de conserver son titre de champion d’Afrique en janvier prochain en Côte d’Ivoire.
Par El Hadji Ndary GUEYE
ATTENTION FUTURS CANDIDATS : LE TOURISMEUR
Le secteur du Tourisme, est dans une situation d’hypovitaminose. Il attend thérapeutes et thérapie
Le secteur du Tourisme, est dans une situation d’hypovitaminose. Il attend thérapeutes et thérapie
Au lendemain de la composition du premier gouvernement du président Abdoulaye Wade, je fis une contribution intitulée, « Gouvernement de partage du butin », à l’aune du bazar, des profils peu convaincants, mais surtout de la pléthore des nominations politiciennes, partisanes, sauf celle d’une dame Marie Tissa Mbengue, qui déclina l’offre d’entrer au gouvernement par honnêteté, estimant n’être pas à la hauteur de la charge à lui confiée. A la sortie de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck du gouvernement, l’on crut devoir avec l’équipe restante, organiser des fêtes recommencées sur le boulevard, surtout qu’à l’époque, le président Wade a tenu à son ancien Premier ministre, des propos malheureux : « A présent, nos ennuis d’argent sont terminés »
Les choses changèrent vite en agapes, en virée à travers le monde, en villas cossus à qui mieux mieux et cela m’inspira un néologisme « l’alternoce » très repris. En effet, pour les vainqueurs, c’était dans l’ordre des choses de prendre une sorte de revanche sur leur sort, leur tour d’alterner les privilèges.
Cette allégorie sur les comportements de politiciens au lendemain de chaque joute électorale, renseigne sur l’aspect exclusif du management du pays, réservé sans partage à la classe politique. Les vainqueurs estiment toujours qu’il y a un « butin » à se partager sur le dos de ceux qui sont chez eux et dans l’écrasante majorité, les meilleurs. Hélas, ce modus operandi exclusif, pour la bonne marche du pays, doit être considéré aujourd’hui, comme une attitude surannée, frustrante, éminemment injuste, devenue aujourd’hui insupportable aux yeux des populations qui estiment, n’être que du bétail électoral et pire des moins que rien quand les urnes sont rangées. Une pareille attitude de désinvolture, très snobinarde ne peut créer que colère surtout dans des pays pauvres comme le nôtre où aujourd’hui, il est facile de descendre dans la rue. Ainsi, on fait fi de manière générale, des profils, des compétences avérées, du « tout pour nous », jusqu’à ce tourisme qui nous intéresse dans cette contribution.
Ce secteur n’a jamais eu son homme dans l’absolue.
Un homme du sérail adoubé par les professionnels du secteur. Mais jusqu’ici, ce sont des outsiders, des gens loin de connaitre le b-a.-ba de ce secteur, des personnes qui viennent apprendre, en perpétuel rodage, la plupart, des fonctionnaires ou des politiciens dont le seul critère de nomination, est la proximité avec le Chef de l’État. Il est donc légitime de s’interroger sur l’impact du Gargantua-politicien, de ce prédateur pernicieux, de ce qu’il peut apporter, si ce n’est de la boulimie, de la condescendance, du mépris, de la suffisance qui parfois n’a d’égale que de l’insuffisance dans leur approche managériale du secteur. Et pour cause, l’on est protégé. L’état de sous-tourisme dans lequel, le pays est plongé vient de cet ostracisme, de l’aspect intouchable de sa personne, de cet esprit « I don’t care » vis-à-vis de « ceux qui savent » pour reprendre la formule du regretté Tidiane Aw cinéaste. Le recul de notre pays, jadis modèle offert à l’imitation, vient de cette colonisation du secteur par des rentiers, par les mêmes visages, des hommes de toujours en face du président de la République. C’est le portrait craché de ces soi-disant anges providentiels qui se sont plutôt servis du tourisme qu’ils ne l’ont servi.
Nous sommes aujourd’hui confrontés non sans émotion, au discours officiel du « tout baigne », à des spots sans effets majeurs à même de faire saliver, en lieu et place du factuel, où même les non-voyants peuvent sentir que c’est un recul notoire, avéré du flux touristique sous nos cieux. Nous voyions naguère la flopée d’hôtes-visiteurs dans chaque coin de rue de la ville. Aujourd’hui, c’est le mirage des touristes avec cette hérésie des « statistiques bonheur » pour faire croire au Chef de l’État que le job est fait.
Le Sénégal n’attire plus…
Le Sénégal, n’attire plus faute de stratégies de promotion, de package alléchant par manque d’ingéniosité et surtout du sens des affaires. Si le pèlerinage à la Mecque, est une obligation pour tout musulman qui en a les moyens, il n’empêche que l’Arabie Saoudite, en a fait un modèle de tourisme religieux à nul autre pareil, sans cesse amélioré. Aujourd’hui, la grande offensive géniale du royaume saoudien, en marge du Hajj, est présentement dans le sport avec le recrutement de sommités mondiales du football. Ce qui peut augurer d’un produit-culte, celui d’un couplage : Oumra plus une affiche alléchante d’une ou des rencontres de football. Cette illustration démontre, le peu d’ingéniosité du management de notre tourisme. Le Sénégal est à l’heure actuelle dans le gotha du football mondial avec des ténors sans pouvoir les utiliser comme vecteurs de promotion, quand en revanche, des joueurs de Premier league comme ceux d’Arsenal et récemment ceux du Paris Saint-Germain portent des maillots floqués « Visit Rwanda ». Des pays qui, il n’y a guère, venaient apprendre chez nous, à l’époque du Sénégal, première destination au sud du Sahara, font mieux que nous. Que l’on ne s’y méprenne, le tourisme est un business, une activité devenue technique au fil du temps, un secteur imbibé de géopolitique, paradoxalement drivé par des fonctionnaires, des politiciens qui n’y ont d’yeux que sur leurs carrières et les affaires du chef et non ce devoir républicain, cette envie irrépressible, responsable de servir l’État. Il y a assurément un management paradoxal du tourisme dans notre pays. II est en effet difficile de comprendre et d’admettre comment des concitoyens qui ont pignon sur rue, des professionnels qui ont investi lourdement dans le secteur, soient à la merci de politiciens, d’affairistes dans les coteries, qui n’ont investi aucun sou vaillant. Une gestion fauteuil, peinarde, le doigt dans le nez, sans risques pour leur poche au détriment des cadres du secteur qui ont mis leurs billes. L’échec du boom touristique vient en grande partie de cette mise à l’écart du « right man in the right place ». Aussi, l’autre cause du désamour pour le Sénégal, est dû à un environnement sale, à un décors hideux composé d’agresseurs, à une mendicité têtue, quasi incurable, et pire encore au manque notoire de loisirs. Où est donc la Téranga ?
Le Sénégal est synonyme de désert événementiel…
Le Sénégal est synonyme de désert événementiel, où rien de substantiel, de divin ne s’y passe. L’émerveillement est mort, comme est également mort le Lac Rose, sauf un certain festival de jazz prometteur à ses débuts, aujourd’hui entre des mains inexpertes. La mauvaise vente de la destination Sénégal, c’est encore le peu d’intérêt pour les ZIT (zones d’intérêt touristique), Gorée, l’île-mémoire, classée au patrimoine universel de l’Unesco, délaissée par les Américains qui préfèrent El Mina au Ghana. Quid des croisières éteintes aujourd’hui et de la pêche sportive, rangée dans le catalogue des souvenirs ? Et hélas, dans le bouquet de ceux qui font mieux que nous : le Cap-Vert, la Gambie en nette progression, la Côte d’Ivoire, sortie d’une guerre avec plus de trois mille morts, qui attirent. L’on veut bien se cacher derrière le covid et les troubles politico-sociaux pour justifier l’apathie envers le Sénégal. Que nenni, la France a connu elle aussi le covid avec plus de morts que nous, une année terrible de gilets jaunes et malgré tout, elle caracole. Elle est en ce moment en sur tourisme.
Nous devons être généreux et humbles entre nous, pour le pays face aux enjeux, pour l’emploi, cette demande sociale en constante hausse que le tourisme peut atténuer. Nous n’avons pas d’autres alternatives que de reprendre les choses de manière inclusive en inculquant d’abord une culture touristique et hôtelière dans le tissu social, plutôt qu’un « Taamu Sénégal », sorte de réponse à l’extraversion du Sénégalais lambda dont la propension marginale à consommer, en matière de tourisme est plus pour l’étranger. La massification, voire la démocratisation du tourisme est consubstantielle à son essor, à sa pérennité. Aussi revoyons la saisonnalité qui n’existe qu’ici et pas ailleurs, mais encore trouver la bonne formule pour un tourisme intérieur intégral. Osons l’avenir comme disait l’autre, développons un tourisme d’affaires, autre opportunité de créer des emplois. Faisons de Dakar, un hub d’affaires, davantage, avec sous peu, l’exploitation de nos ressources pétro-gazières.
Le tourismeurt
Futurs candidats à la présidentielle, le tourismeurt, nous n’avons plus ce flux d’antan, encore moins de coefficient de retour car « on n’attire pas les mouches avec du vinaigre ». Venez avec vos programmes, nous irons ensemble « boucher les trous de la jarre » comme disait Ghezzo, roi d’Abomey pour sauver ce secteur dont la bonne marche ne peut plus être l’affaire de politique, de népotisme et surtout de décisions promotionnelles prises dans l’intimité, dans l’inaccessibilité, loin des professionnels. Et pour la première fois dans l’histoire de notre pays, nous définirons de manière concertée : une Politique touristique nationale, servie par un Office du Tourisme et ses hommes.
El Hadji Ndary GUEYE
communicant - consultant en Ingénierie touristique
3,680 MILLIARDS DE FCFA ALLOUES AUX IMPACTES DU DEPARTEMENT DE MBOUR
Réalisation du port de Ndayane, Les derniers réglages concernant l’indemnisation des personnes affectées par le projet (PAP) se poursuivent à la grande satisfaction des concernés.
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 06/09/2023
Le port multifonction de Ndayane sera opérationnel dès le 1er avril 2027. C’est l’assurance donnée par le Directeur général du Port Autonome de Dakar, Mountaga Sy. Il a présidé, vendredi dernier à Mbour une cérémonie de remise de chèques à une vingtaine de personnes sur les 5182 impactées dans le département. Parmi ces personnes, 1888 ont fait une conciliation sur l’assiette foncière concernant la phase prioritaire. Pour ce nombre, l’Etat a mobilisé 3, 680 milliards de francs CFA à injecter dans le département de Mbour en gage de conciliation en matière d’impense. Un travail sera fait et un plaidoyer porté pour que les impactés du Port de Ndayane dans les localités de Yenne, Diass, Toubab Dialaw et Ndayane puissent être recasés, a indiqué le Dg du Port.
Le projet du port multifonction de Ndayane, conçu par l’Etat pour faire de notre pays une place portuaire de premier plan, est entré dans sa phase active. Les derniers réglages concernant l’indemnisation des personnes affectées par le projet (PAP) se poursuivent à la grande satisfaction des concernés.
Ainsi, après l’indemnisation des personnes impactées dans le département de Rufisque à hauteur de 2 milliards de francs, celles de Mbour ont reçu vendredi dernier la somme de 3, 680 milliards de francs CFA. Au total, 1888 personnes impactées vont se partager cette manne financière. C’est dans cadre que Mountaga Sy, le Directeur général du Port autonome de Dakar (Pad), accompagné de l’adjoint au préfet du département de Mbour, a remis des chèques à une première cohorte de 21 personnes. « Le département de Mbour est impacté par le projet pour près de 5182 personnes recensées. Et parmi ce nombre, 1888 personnes ont fait une conciliation sur l’assiette foncière concernant la phase prioritaire. Pour ce nombre, l’Etat a mobilisé 3, 680 milliards de francs CFA à injecter dans le département de Mbour, en gage de conciliation en matière d’impense. Nous sommes heureux de remarquer l’adhésion des populations. C’était un processus très long qui demandait des efforts dans la persuasion, dans l’adhésion avec les supports que nous offrent les autorités territoriales, notamment le préfet du département de Mbour et son équipe, qui ont fait un travail remarquable avec les administrations de ce département», a indiqué Mountaga Sy.
A l’occasion de cette cérémonie, des bénéficiaires ont pris la parole pour exprimer leur satisfaction. C’est le cas d’Abdou Khadim Barro, un sexagénaire. « J’ai reçu un chèque de 59 millions représentant le dédommagement de nos terrains situés à Ndayane. J’avais un terrain de plus de 170 mètres carrés et j’avais construit un R+1. Nous remercions le Directeur général du port et ses collaborateurs. Nous avions nos terrains pour usage d’habitation et l’Etat nous a saisis pour y construire un port, ce que nous avons accepté. Le port, c’est pour les jeunes. Donc, ils doivent se former afin que l’Etat les aide à travailler dans ce port qui est une opportunité pour eux » a déclaré Abdou Khadim Barro
Ce sentiment de joie est partagé aussi par Ibrahima Ndiaye, propriétaire d’un campement touristique. « J’ai été dédommagé à hauteur de 68 millions. J’avais un campement touristique où des fils de Ndayane travaillaient. Mais le port multifonctionnel va nous impacter en termes d’emplois », a-t-il expliqué
Hormis ces deux personnes impactées, 19 autres personnes ont reçu des chèques portant sur un montant de 271 millions de francs CFA. Au total, le montant total budgétisé pour les personnes affectées par le projet du port de Ndayane dans le département de Mbour dépasse les 3 milliards F CFA.
Le Dg Mountaga Sy réaffirme la livraison du port le 1er avril 2027
Selon le Dg Mountaga Sy, le port a décidé de faire une dimension d’accompagnement social qui a permis de porter le montant de l’indemnisation prévue à 3, 680 milliards de francs CFA pour 1888 personnes. « Le projet a démarré, nous sommes en train de disposer des emprises pour pouvoir, avant la fin de l’année, atteindre un niveau d’exécution très significatif pour les parties essentielles terrestres et maritimes. Un projet comme celui-là a ses emplois directs de chantier, mais aussi ses emplois connexes. Toute la partie vive de l’économie sera réactivée. Désormais, tout retard sur le projet impactera aussi les bénéfices des populations sur un port comme celui de Ndayane qui va engendrer 25 000 emplois en phase de travaux mais aussi 260 000 en phase d’exploitation». D’après Mountaga Sy, ce projet est planifié sur une perspective de 48 mois à partir du 1er avril 2023. « Nous livrerons Ndayane le 1er avril 2027», a-t-il martelé.
A l’en croire, les grands enjeux à venir, « c’est le respect des dispositions d’engagement que nous avons avec les impactés, libérer les emprises, payer les impactés de manière juste, équitable et préalable. Mais aussi accompagner tous ceux qui sont sur l’assiette foncière, qui disposaient d’une concession dans laquelle ils habitaient et qui n’ont pas une indemnisation sur le foncier. Que l’Etat puisse travailler à une stratégie de recasement. Nous allons travailler et porter le plaidoyer pour que les impactés du Port de Ndayane dans les localités de Yenne, Diass, Toubab Dialaw et Ndayane puissent être recasés » a indiqué le DG du Port autonome de Dakar
Les personnes impactées par le projet se félicitent de l’aboutissement de ce processus d’indemnisation. Pour Abdou Khadim Barro, les jeunes du Sénégal ont l’opportunité d’avoir des emplois dans ce Port de Ndayane.
LE SENEGAL, LEADER DE L’UEMOA EN MOBILISATION DE RECETTES FISCALES
En termes de mobilisation de recettes fiscales, le Sénégal domine la zone de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine)
En termes de mobilisation de recettes fiscales, le Sénégal domine la zone de l’Uemoa (Union économique et monétaire ouest-africaine). Notre pays caracole en tête avec 18,2% sur un objectif communautaire de 20%. Cette performance des régies financières a été saluée ce mardi 05 septembre par le Commissaire du Département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure de l’Uemoa, Mahamadou Gadio, qui présidait aux côtés du ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba, le séminaire de partage d’expériences entre les régies financières des Etats membres de l’Uemoa.
Mahamadou Gadio veut tout simplement que les 7 autres Etats de l’Uemoa suivent la voie de performances de mobilisation des recettes fiscales du Sénégal. Le ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba, s’est réjoui des bonnes performances de notre pays au vu de la trajectoire de son taux de pression fiscale.
Selon lui, en dépit de la révision à la hausse du PIB de 29,4% à la suite des travaux de repassage des comptes nationaux, le Sénégal enregistre, depuis 2015, des taux de pression fiscale proches du seuil communautaire (18,2% en 2022). Cette performance du Sénégal, dit-il, est à l’actif de l’ensemble des décideurs et acteurs de la chaîne de mobilisation des recettes fiscales.
Selon l’argentier de l’Etat, la collecte optimale des recettes fiscales détermine en grande partie la réussite des politiques publiques des Etats. En effet, souligne-t-il, elle leur permet de disposer d’un espace budgétaire conséquent pour la mise en œuvre des politiques de croissance inclusive. Le Commissaire du Département des politiques économiques et de la fiscalité intérieure de l’Uemoa, Mahamadou Gadio, a rappelé que les autorités communautaires ont adopté différentes réformes fiscales le 21 juin 2019 notamment un Plan d’actions pour la mobilisation optimale des recettes fiscales dans les Etats membres de l’Uemoa. « La mise en œuvre de ces réformes ainsi que bien d’autres initiées par les Etats membres ont permis d’améliorer le niveau global de collecte de recettes fiscales. Toutefois l’objectif d’un taux de pression fiscale communautaire de 20% au minimum n’est pas encore atteint. Le taux moyen de pression fiscale de l’Union se situe à 13,8 % en 2022. Nous nous réjouissons toutefois que, pour certains pays, les résultats sont appréciables notamment avec le Sénégal avec 18,2% suivi du Burkina avec 16, 3% » a souligné M. Gadio. Le Commissaire s’est dit heureux que le Sénégal puisse partager son expérience avec les autres pays membres de l’Union.
Le ministre Moustapha Ba de noter que « cette performance du Sénégal est à l’actif de l’ensemble des décideurs et acteurs de la chaîne de mobilisation des recettes fiscales. Pour que les autres Etats membres de l’Union puissent s’enquérir de l’expérience sénégalaise, le Conseil des ministres de I’UEMOA a donné des orientations à la Commission de I’UEMOA pour la tenue d’une rencontre de partage d’expériences en matière de mobilisation de ressources » a expliqué le ministre des Finances et du Budget. Pendant quelques jours, les régies financières de la zone Uemoa (Douane, Trésor, Impôts) vont partager leurs différentes expériences en matière de mobilisation de recettes. Elles vontsurtout profiter de l’expérience dans ce domaine des régies financières du Sénégal.
«L’OBJECTIF DE CE MATCH, C’EST DE CONTINUER A PROGRESSER»
Aliou Cissé, sur le match Sénégal-Algérie du 12 septembre au stade Abdoulaye Wade, s’est adressé à la presse en soutenant que l’objectif de ce match considéré comme un «duel entre des champions d’Afrique» «c’est de continuer à progresser»
L’équipe nationale de football du Sénégal qui doit livrer un match amical, face à l’Algérie le 12 septembre prochain au stade du Président Abdoulaye Wade, a effectué hier, mardi 5 septembre sa deuxième séance d’entrainement sous une pluie fine. Cette séance a été l’occasion pour le coach Aliou Cissé de mettre l’accent sur le comportement des défenseurs et des milieux de terrain. A la fin, il s’est adressé à la presse en soutenant que l’objectif de ce match considéré comme un «duel entre des champions d’Afrique» «c’est de continuer à progresser»
«L’objectif, c’est de continuer à progresser ». Ce sont les propos du coach de l’équipe nationale de football du Sénégal, Aliou Cissé tenus hier, mardi 5 septembre lors de la deuxième séance d’entrainement des Lions en perspective du match devant les opposer aux Fennecs d’Algérie le 12 septembre prochain qu’il est convenu d’appeler «duel des champions». Le Sénégal, tenant du titre et l’Algérie, championne d’Afrique en 2019, ont déjà composté leur ticket pour la prochaine Coupe d’Afrique des nations de football prévue du 13 janvier au 11 février 2024, en Côte d’Ivoire.
Par conséquent, ce match va servir à travailler sur la cohésion du groupe et à huiler les mécanismes de l’équipe. «On a eu la chance de se qualifier tôt et ces matchs qui vont arriver après, que ce soit ceux contre le Bénin et le Brésil ainsi que celui de mardi contre l’Algérie, l’objectif est de continuer à penser au jeu, à peaufiner, à donner du temps de jeu à ces joueurs qui viennent d’arriver et qui ne connaissent pas la Tanière mais aussi, stratégiquement, essayer de bouger dans notre amélioration», a fait savoir Aliou Cissé. Selon lui, l’équipe est «prête» à affronter l’Algérie
«Le groupe est au complet. Formose (Mendy) a eu un petit pépin à la cheville mais normalement ça devrait aller. Idrissa (Gana Guèye) nous a rejoints en pleine forme tout comme Abdou Diallo. L’ensemble du groupe du Sénégal est là et est prêt, à bien préparer ce match contre l’Algérie», a confié le sélectionneur des Lions. Interrogé sur une convocation d’un autre joueur pour parer à toute éventualité, il répond : «Ce n’est pas une question d’amener un autre joueur. Nous espérons récupérer le joueur blessé (Youssouf Sabaly, Ndlr) et qu’il revienne le plus rapidement possible mais en réalité dans cette équipe nationale, il y a beaucoup de possibilités. Il n’y a pas que Krépin (Diatta) pour le remplacer», a dit le coach de l’équipe nationale de football du Sénégal, qui vante même la polyvalence de ses joueurs.
«La chance qu’on a aujourd’hui, c’est qu’on a un groupe où il y a une certaine polyvalence selon les systèmes qu’on va jouer. Si on n’a pas assez de latéraux on sait qu’on peut à trois, derrière. En réalité, le poste n’est pas important. Ce qui est important, c’est la mentalité que vous allez mettre dans le poste où vous allez jouer. Krépin a déjà joué à ce poste à Bruges dans une défense à cinq mais aussi à Monaco. Mais pour moi, il ne faut pas faire de fixation sur le poste», a soutenu Aliou Cissé. Non sans évoquer les ateliers effectués à l’entraînement. «On a travaillé aussi bien offensivement que défensivement. J’étais surtout focus sur le comportement de nos défenseurs et de nos milieux de terrain. Ce sont des exercices qu’on fait souvent. Je n’ai pas l’habitude d’ouvrir une telle séance à la presse mais ce sont juste des répétitions dans la mesure où ça fait un bon bout de temps que nous cheminons ensemble. Et comme on dit, la répétition est pédagogique», a indiqué Aliou Cissé.
LE «SERMON» DE SERIGNE MOUNTAKHA
La cérémonie officielle, dernier acte de la célébration du Grand Magal de Touba, a vécu. Elle a surtout été l’occasion pour le Khalife général des Mourides, via son porte-parole, de se prononcer sur différents sujets touchant Touba et le pays
La cérémonie officielle, dernier acte de la célébration du Grand Magal de Touba, a vécu. Elle a surtout été l’occasion pour le Khalife général des Mourides, via son porte-parole, de se prononcer sur différents sujets touchant Touba, les talibés et la situation sociale du pays. Dans cet exercice, les autorités et la classe politique dans leur ensemble ont été interpellés pour cultiver la paix et récuser la violence. « Le Sénégal est un pays de religion et de paix, qui nous appartient à nous tous, de dialogue, de solidarité, d’entre-aide et de pardon. Chaque autorité quel que soit son rang, doit œuvrer dans ce sens pour consolider la paix et éviter la violence ». Non sans manquer aussi de relever que « Ceux qui sont au pouvoir doivent le conserver de la meilleure manière. Par contre, ceux qui sont à la quête du pouvoir doivent le faire dans la bonne manière». Le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Abdoulaye Diome qui conduisait la délégation officielle a demandé au Khalife général des Mourides de prier pour la paix, la sécurité et la prospérité pour le Sénégal.
C’est le ministre de l’Intérieur Félix Antoine Abdoulaye Diome qui a conduit la délégation gouvernementale à la cérémonie officielle du Grand Magal. «Le Magal est un jour pour rendre grâce à Dieu. C’est Serigne Fallou Mbacké qui été le premier à délocaliser le Magal à Touba pour permettre à des millions de personnes d’y assister. Tout ce que l’homme peut faire, c’est de rendre grâce à Dieu. Le Président de la République rend grâce à Dieu. Le Magal a une dimension économique et socio-culturelle. Les estimations font état de 6 millions de pèlerins.», a dit le ministre de l’Intérieur. Avant de noter que « Ce Magal coïncide avec l’hivernage et il y a quelques désagréments sur certains axes ».
Poursuivant, Félix Antoine Abdoulaye Diome a listé les actions de l’Etat dans la cité religieuse. « Le Président de la République a réalisé l’autoroute Ila Touba. Au niveau de l’hôpital, Ily a beaucoup de patients qui quittent les hôpitaux de Dakar pour venir se faire soigner à Touba ». Le ministre de l’Intérieur a remercié par suite toutes les familles religieuses du Sénégal et toutes les organisations islamiques pour leur implication dans l’éducation. « Ce qui différencie le Sénégal des autres pays provient de la religion. Au Sénégal, il y a des autorités qui ont éduqué leurs enfants dans la religion en leur inculquant la discipline. On peut avoir du savoir sans une discipline et Serigne Mbacké Diakhaté l’avait dit. Nous n’accepterons que cela soit anéanti par d’autres forces ». le ministre Félix Antoine Abdoulaye Diome a prié dans la foulée pour la paix et la sécurité dans notre pays et n’a pas manqué de demander au Khalife général de prier pour la paix et la sécurité dans notre pays ainsi que pour la prospérité.
LES FIDÈLES APPELÉS À ŒUVRER POUR LA PAIX ET NON LA VIOLENCE
Dans sa réponse, le porte-parole du Khalife général des Mourides Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, qui était en présence de Serigne Abo Mbacké, le Khalife de Serigne Fallou Mbacké, a remercié toutes les familles religieuses venues du Sénégal et de l’étranger mais également les familles résidentes et talibés. Le Khalife général des Mourides a salué dans la foulée le rôle et l’engagement de l’Etat dans l’organisation du Grand Magal 2023 avant de présenter ses condoléances aux 16 personnes décédées lors du Magal. Le guide des Mourides a dit être très sensible aux problèmes des pèlerins qui ont beaucoup souffert du manque d’eau mais aussi des inondations. Ce qui est normal car le Magal a coïncidé cette année avec la saison des pluies. Mais il a fait savoir par l’entremise de Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké, que pour tout cela, il faut rendre grâce à Dieu. « Malgré les efforts consentis par l’Etat, on ne peut pas se soustraire du manque d’eau car il y a une importante population qui a effectué le déplacement sur Touba… Les fidèles ont souffert des eaux de pluies mais aussi du manque d’eau ». Et Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké de relever : « Il y a deux exemples. Lors du passage à Diéwol, ses compagnons se sont rendu compte qu’il n’y avait pas d’eau ». Qui plus est, en quittant Coky pour se rendre à Louga, la pluie s’est abattue sur lui. Cela montre que ses prières ont été exhaussées. « Donc, la pluie est une bénédiction », a-t-il dit. Le Khalife général des Mourides a exhorté les fidèles au sens du pardon, comme le recommande le fondateur du mouridisme. « Celui-ci a pardonné à ses pires ennemis » a dit Serigne Bassirou Abdou Khadre Mbacké avant de remercier tous les talibés venus rendre grâce à Dieu. Des talibés qui ont été invités à préserver l’Islam. « Il faut aussi tendre vers la quête du savoir. C’est qui différencie l’être humain de l’animal ». C’est pourquoi le porte-parole a demandé aux talibés de mieux s’impliquer pour permettre au Khalife d’achever tous ses projets au niveau de l’université Cheikhoul Khadim Mbacké. « Ce qui permet d’assurer une bonne formation des jeunes sur le projet de Cheikh Ahmadou Bamba basé sur l’Islam ». Le porte-parole du Khalife général des Mourides a en outre réaffirmé la volonté au respect des interdits dans la cite religieuse. Selon lui, Touba a été créé pour être une ville sainte. « Il faut se conformer aux recommandations du fondateur du mouride ».
LES HOMMES POLITIQUES INVITÉS AUSSI À LA PAIX ET AU PARDON
Dans la foulée, le Khalife général des Mourides par la voix de son porte-parole a tenu à faire savoir, à l’endroit des autorités et de la classe politique, que « Le Sénégal est un pays de religion et de paix, qui nous appartient à nous tous, de dialogue, de solidarité, d’entreaide et de pardon. Chaque autorité, quel que soit son rang, doit œuvrer dans ce sens pour consolider la paix et éviter la violence. Les privilèges de la vie ne doivent nous conduire à gâcher notre vie dans l’audelà. Il faut éviter les calomnies et la destruction de biens d’autrui. Chaque acte posé sera justifié demain. Ceux qui sont au pouvoir doivent le conserver de la meilleure manière. Par contre, ceux qui sont à la quête du pouvoir doivent le faire dans la bonne manière ». Pour rappel, lors de la cérémonie officielle, le ministre de l’Intérieur Felix Antoine Abdoulaye Diome était accompagné de Fatou Diane Guèye, ministre de la Femme, Abdou Karim Fofana, ministre du Commerce, porte-parole du gouvernement, Gallo Ba, ministre de la Fonction publique, Pape Amadou Ndiaye, ministre de l’Artisanat, Birame Faye, ministre auprès du ministre de l’Intérieur chargé de la sécurité de proximité et de la protection civile, de Ibrahima Fall le gouverneur de la région de Diourbel. 17 délégations représentant le corps diplomatique étaient présentes. L’opposition était représentée avec une délégation du Pds de Me Abdoulaye Wade et de Gueum sa Bopp de Bougane Guèye.
Texte Collectif
L’AVENTURE MILITAIRE NÉOCOLONIALE DE MACKY SALL
Le président nourrit manifestement l’ambition d’engager le Sénégal dans une guerre contre le Niger. Un tel conflit armé confirmerait que le chef de l’Etat a noué un serment d’allégeance aux puissances impérialistes occidentales
Le président Macky Sall nourrit manifestement l’ambition d’engager le Sénégal dans une guerre contre le Niger. Ce conflit armé, s’il venait à se réaliser avec l’appui du Sénégal, confirmerait que le chef de l’Etat a noué un serment d’allégeance aux puissances impérialistes occidentales guidées par leurs intérêts économiques et non au peuple sénégalais, source de sa légitimité.
La ligne va-t-en guerre du Sénégal démontre toute l’impréparation intellectuelle de nos dirigeants aux mutations contemporaines complexes de la société internationale.
Il est étonnant de constater la soudaine solidarité du président Macky Sall à l’Union de droit sous-régionale que constitue la CEDEAO alors même que durant ses deux mandats il s’est politiquement organisé pour torpiller le droit communautaire.
Que n’avait-t-il dit quand la même CEDEAO, à travers sa Cour de justice, prit à rebours ses desseins politiciens en jugeant que les détentions de Khalifa Ababacar Sall et Karim Wade étaient arbitraires et contraires aux règles élémentaires de procédure pénale ? L’Etat du Sénégal avait alors déclaré que les décisions de la Cour de justice de la CEDEAO, qui a également contredit l’Etat du Sénégal à propos de la loi sur le parrainage, n’avaient qu’une vertu « pédagogique », confirmant les turpitudes du Droit sous le magistère du président sortant.
Que n’a-t-il fait, durant ses deux mandats, pour enfin ratifier la déclaration facultative de reconnaissance de la compétence de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples permettant à tout Sénégalais de porter devant la même juridiction une violation de ses droits fondamentaux ? Les exemples attestant que le président Macky Sall, pendant 12 ans, n’a pas contribué à l’édification des solidarités de proximité avec les organisations régionales sont légion. Prétexter le respect d’une décision commune de la CEDEAO pour engager nos forces militaires relève donc de la ficelle rhétorique
Qu’a-t-il fait, le Commandeur en chef, pourrétablirl’ordre constitutionnel après les coups d’Etat au Mali, au Burkina Faso et en Guinée ? Les fractures idéologiques sont béantes au sein de l’espace communautaire ouest-africain. Il ne s’agit plus seulement de mener une guerre sur le territoire du Niger mais de combattre, en même temps, les armées des États africains solidaires du Niger. La guerre en Ukraine renseigne surles insuffisances du Blitzkrieg surtout en terrain inconnu. L’enlisement de la guerre contre le terrorisme menée en Afghanistan le confirme. Le Sénégal est-il prêt à soutenir l’effort que requiert une guerre longue, coûteuse et qui plus est se fera en territoire étranger ? Au demeurant, il serait plus démocratique d’aviser le peuple sénégalais sur les sacrifices qu’il devra faire pour supporter l’effort de guerre et le lourd tribut en termes de vies humaines propre à toute aventure militaire.
Quels intérêts pousseraient le chef de l’Etat à faire renouer le continent, au nom d’intérêts qui ne sont pas ceux des peuples, avec les démons d’un conflit armé international ? Depuis la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée, entre 1998 et 2000, l’Afrique n’avait pas connu de conflit interétatique. L’histoire politique des Etats africains est emmaillée de conflits armés internes. L’Afrique a fait taire les guerres entre souverainetés au profit des guerres asymétriques pour la souveraineté. L’agenda militaire est aujourd’hui tourné vers la guerre contre l’irrédentisme, les groupes rebelles et les conflits claniques à la suite d’opérations électorales dont les querelles ethniques ont été les principales adjuvantes (Côte d’Ivoire, Kenya, Soudan, République démocratique du Congo…). Depuis les indépendances, les Etats d’Afrique se sont réconciliés avec eux-mêmes, acceptant, au prix de l’inexistence d’Etats-nations, de rendre intangibles les frontières héritées arbitrairement de la Conférence de Berlin. Aux guerres entre nations artificiellement séparées ou regroupées par la vacuité des frontières, se rajouterait un conflit ouvert entre Etats africains.
Que n’a-t-il compris de l’histoire, le président Macky Sall, en encourageant les guerres de frontières ? Au fond, le Sénégal ne gagne rien à entretenir une guerre dont les enjeux géostratégiques sont éloignés des préoccupations des peuples africains. L’Afrique, terre culturelle de dialogue et d’altérité, risque de se muer en terreau d’une guerre d’influence entre puissances étrangères dans laquelle les réminiscences de l’affrontement idéologique entre l’Est et l’Ouest opposeraient les protagonistes du conflit nigérien. Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Nigéria, « bras armés » des puissances occidentales déchireraient le pacte de coexistence pacifique avec le Niger, le Burkina Faso, la Guinée et le Mali qui risquent de tomber dans le giron des milices privées russes incarnées par Wagner. C’est dire que le président Macky Sall aura définitivement échoué à participer à l’aventure de décolonisation déjà entamée par les peuples en avance sur leurs dirigeants. Les peuples en Afrique, au prix du sacrifice de leur vie, ont dignement entamé la marche vers la rupture avec l’ordre colonial que leurs dirigeants ont eu la lâcheté de perpétuer aux lendemains des indépendances. L’Etat colonial continue d’imprimer son autorité aux Etats africains. Il a simplement pris les atours des institutions africaines actuelles supposées souveraines (magistrature, administration…). Non pourvues d’une légitimité légale-rationnelle, les juntes militaires bénéficient d’un soutien populaire (Niger, Burkina Faso, Mali…) qui renseigne sur le divorce des institutions légales africaines avec leur base affective populaire. Le soutien aux juntes oblige à promouvoir une diplomatie plus réaliste qui serait basée sur un dialogue constructif et dont la finalité est l’élaboration d’une véritable refondation des institutions et pratiques de gouvernance. Plutôt que d’engager une guerre, la CEDEAO gagnerait à trouver des solutions permettant de sortir du cycle des coups d’Etat. Les maux à éviter sont nombreux : l’évitement de la gestion clanique et familiale du pouvoir, l’ancrage de la bonne gouvernance, le respect des droits fondamentaux, l’indépendance de la justice, l’organisation d’élections inclusives etc. L’actualité récente au Gabon démontre que la voie de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance est la seule pour prévenir les coups d’Etat.
La politique étrangère du pouvoir actuel se résume à la soumission insensée aux puissances étrangères qui lui dictent son agenda diplomatique et dorénavant militaire.
Que n’a-t-il compris des conditions de l’engagement de sanctions coercitives militaires au regard de l’onction nécessaire des organes de l’ONU et de l’UA (Conseil de sécurité et Conseil de paix et de sécurité) ? Le déploiement des forces armées, fut-il sous la bannière communautaire, ne relève pas d’une décision unilatérale prise dans l’entre-soi de présidents habitués aux coups d’Etat institutionnels.
Il est fort heureux, pour le président Macky Sall, que les guerres ne soient pas déclarées pour des coups d’Etat institutionnels.
LES SIGNATAIRES
1. Souleymane GOMIS, Professeur titulaire, Département Sociologie, UCAD
2. Moussa SENE ABSA, cinéaste
3. Abdoul Aziz DIOUF, Professeur titulaire, droit privé, UCAD
4. François Joseph CABRAL, Professeur titulaire, FASEG, UCAD
5. Mouhamed Abdallah LY, Directeur de recherche assimilé, Sciences du langage, IFAN
21. Youssou Mbargane GUISSE, Professeur-chercheur en Sciences sociales
22. Hamid AHMED, Ancien Ministre du commerce du Niger, actuel SG du parti Doubara
23. Mahaman Laouan GAYA, Ancien Ministre de l’urbanisme de l’habitat et du domaine foncier public du Niger, ancien SG de l’Organisation des Producteurs de Pétrole Africain (APPO)
24. Maky Madiba SYLLA, Cinéaste et artiste musicien
25. Ibra SENE, Associate Professorof History Chair, Global & International Studies Program, The collegeof Wooster, Ohio, USA
89. Amadou CAMARA, Consultant international en diplomatie-Protocole et Usages diplomatiques, république de Guinée 90. Ndèye Marième Ly NIANG, Directrice d'une entreprise sociale et solidaire, Paris
91. Ibra POUYE, Journaliste, Paris
92. Yaya DIATTA, Doctorant en Politique et Planification Linguistique, Université de Wisconsin–Madison
166. Thiamba GUEYE, Docteur en droit, Avocat au barreau des Hauts-de-Seine
167. Ibrahima GUEYE, Docteur en droit, Avocat en France
168. Idrissa WADE, Project Manager
169. Ndéné MBODJI, Maître de conférences titulaire, FLSH, UCAD
Par Diomansi BOMBOTÉ
DÉCÈS DE SALIF KEITA « DOMINGO » : LA PANTHERE NOIRE S’EST ENVOLEE VERS LES ETOILES
«Ojovem preto é um téchnico prodigioso » (en portugais brésilien, le jeune Noir est un technicien prodigieux), s’est écrié au sujet de Salif Keita, le Roi des rois du football, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé,
«Ojovem preto é um téchnico prodigioso » (en portugais brésilien, le jeune Noir est un technicien prodigieux), s’est écrié au sujet de Salif Keita, le Roi des rois du football, Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, à l’issue d’un match de gala ayant opposé le Santos Futebol Clube (dans l'État de São Paulo) de Pelé à une entente St-Etienne-Olympique de Marseille, le 31 mars 1971, au stade Yves-du-Manoir de Colombes (Banlieue de Paris), une rencontre organisée au profit de l’Association pour le développement de la recherche sur le cancer.
Ce jour-là, les observateurs affirmèrent que le jeune malien de 25 ans a volé la vedette à Pelé en réalisant un match d’anthologie. Salif était alors au summum de sa carrière de footballeur. Un an auparavant, il venait d’obtenir le 1e Ballon d’or, une variante africaine du Ballon d’or de l’hebdomadaire français France Football, destiné à consacrer le meilleur joueur en Europe jusqu’en 2007, date à partir de laquelle le Ballon d’or récompense le meilleur joueur au monde sans distinction de championnat ni de nationalité. Pour mémoire, George Weah, actuel président du Liberia demeure le seul africain à obtenir le Ballon d’or en 1995. La saison 1970-1971 est considérée comme étant l’âge d’or du jeune prodige malien, avec 42 buts inscrits derrière Josip Skoblar (Olympique de MarseilleOM), un footballeur croate et international yougoslave, détenteur du record inégalé de buts marqués en une saison avec 44 réalisations.
D’autres sommités ont eu à magnifier le talent hors du commun du plus célèbre footballeur du Mali à ce jour. L’un des plus grands connaisseurs du football, Mawade Wade, « Ma » pour le monde du football sénégalais, un entraîneur aux idées d’avant-garde dans les années 1960, partisan d’un jeu offensif et créatif, esprit lucide et courageux, militant panafricain actif, était fasciné par la pureté de la technique de Salif. Il disait que Salif était, avec Pelé, les seuls capables d’une double détente en l’air, une prouesse qui illustre merveilleusement la souplesse féline du prodige de Wolofobugu. « Si Salif était brésilien, il aurait été l’égal de Pelé » maintenait mordicus son emblématique entraîneur de St Etienne, Albert Batteux !
Allure féline ! Tant et si bien, qu’à Saint-Etienne, à cause de sa gestuelle digne de virtuoses de la chorégraphie, sa conduite de la balle attachée à ses pieds par un fil invisible, ses dribbles arabesques inimitables tout en chatoiements, sa vitesse fulgurante, sa précision de tireur d’élite aussi bien dans les passes décisives que pour affoler les meilleurs gardiens de but, on l’appela « La panthère noire », appellation qui finit par convaincre les dirigeants de l’Association sportive de Saint-Etienne(ASSE) d’en faire l’emblème de leur club.
La classe éclaboussante de Salif était unanime. En 1996, il reçoit l’Ordre du Mérite de la FIFA, la plus haute récompense de cette organisation. Il reste à ce jour, le seul joueur africain à avoir reçu un tel hommage. En dehors des coupes nationales glanées au Mali et en Europe (France, Espagne, Portugal), Salif n’a certes pas eu la chance de soulever d’autres trophées de renommée internationale ! Et alors ! Cela ne saurait suffire pour oblitérer l’immensité de son génie qui le place au niveau des plus grandes gloires du football international comme Pelé du Brésil, Johan Cruijff des Pays Bas, Eusébio da Silva Ferreira, portugais d’origine mozambicaine, Diego Maradona de l’Argentine et bien d’autres. Avec ses petits yeux enfouis dans leur orbite, sa silhouette fluette qui a fini par être trahie par le poids des ans, Salif avait un regard dérobé. D’aucuns seraient tentés de le trouver timide ! Certes ! L’homme n’était pas exubérant. Son instinct de protection donnait l’impression qu’il scrutait sans cesse le sol évitant ostensiblement les regards. D’une sensibilité à fleur de peau, il fuyait les contacts encombrants et apparaissait comme un écorché vif.
Réservé, toujours sur ses gardes, il semblait en permanence, à tort ou à raison, s’attendre à être agressé. Il avait peur de prendre des coups qui sont souvent la rançon du succès. Et il en prenait quand même. Mais comment être au sommet et prétendre échapper à l’envie, voire à la jalousie de quelques malintentionnés d’ici et d’ailleurs ?
Certains n’hésitaient pas à le qualifier imprudemment de sournois. Et pourtant, quelle délicatesse, quelle chaleur humaine quand il acceptait de se laisser apprivoiser ! Un vrai boute-en-train au sourire soyeux, un sourire qui peut se transformer soudain en un éclat de rire puisé du fond de la gorge.
Salif était l’illustration de la nonchalance. Quel tricheur lors des séances d’entrainement ! Les bras ballants, maugréant sans cesse, du haut de son 1,76 m, il paraissait s’ennuyer, accablé par les exigences imposées par la préparation physique du sport de haut niveau. « Personnellement, confiait-il volontiers, je n’ai jamais aimé les entraînements ». Mais, une fois sur le terrain, émoustillé, comme s’échappant d’une hibernation cryogénique, il devenait impossible de l’arrêter
Salif avait pour le Mali un attachement obsessionnel. Son intime fidèle parmi ses plus fidèles amis, Karim Balo, confesse que lorsque la nouvelle de l’arrivée en janvier 2013 des djihadistes à Konna, dans la région de Mopti, a commencé à se répandre, Salif était soudain si ulcéré qu’il ne pouvait pas retenir ses larmes. Cet amateur du tô et surtout de la sauce d’arachide, en bon malinké, respirait le Mali par ses pores. Toutefois, il n’a jamais cherché à descendre dans l’arène politicienne. « Je suis très politique, disait-il en 2005, mais je n’en fais pas » (Tiré du quotidien sportif français, l’Équipe du 03 mars). Cela ne l’empêcha pas d’être ministre délégué auprès de son ami, Zoumana Sacko, Premier ministre de la transition version ATT en 1991. Affable et respectueux des autres, Salif détestait la violence dans la vie courante et sur le terrain, qu’elle soit exercée sur lui et sur ses partenaires ou sur ses adversaires. De même, l’homme n’affectionnait pas les pratiques occultes. Il lui arrivait d’éviter de serrer les mains par crainte qu’on lui jette un mauvais sort.
Que serait Salif sans son génie protecteur, Ousmane Traoré, dit « Ousmane-bléni », un magicien dans le maniement du ballon qui l’avait toujours couvé sur le terrain en lui servant des passes-caviar décisives ? Salif a étrenné à 16 ans sa toute première sélection en équipe nationale, en novembre 1963 lors des Jeux des nouvelles forces émergentes ou Games of the New Emerging Forces (GANEFO), une compétition multisports calquée sur le modèle des jeux Olympiques destinée aux « nations émergentes » sous l’inspiration du Président Soekarno, premier président de la république d’Indonésie, figure de proue du mouvement des non-alignés
Lors de la rencontre avec le pays hôte, au stade de Jakarta, au sortir des vestiaires, devant la clameur de près de 90 000 spectateurs surexcités, on raconte que Salif fit quelques pas en arrière comme pour s’échapper. Ousmane Traoré (28 ans), d’un geste autoritaire, lui intima l’ordre d’avancer. Les deux avaient leurs destins liés au Real de Bamako. En plus de Salif, les dirigeants de l’ASSE voulaient également Ousmane Traoré qui, estimant qu’il était « vieux », déclina l’offre..
Salif n’aimait pas perdre. À la finale de la première coupe des pionniers, son équipe de Wolofobugu fut battue in extremis par 1-0 (pénalty) par Bagadadji. Il a fallu toute l’ingéniosité d’un responsable politique pour que Salif acceptât la défaite, tellement il était effondré. Pour Gaoussou Keita, son frère de deux ans de plus, entre autres traits dominants de Bafoufou, sobriquet pour Basalifou donné par la tante maternelle Founé Traoré, était son aversion pour le mensonge, synonyme pour lui de trahison.
Salif a toujours joui d’une grande popularité, non seulement au Mali, mais bien au-delà des frontières nationales. Il y a plusieurs années, le Burkina fit frapper un timbre postal à son effigie. À Cergy Pontoise, dans le nord-ouest de la région Île-de-France, et à Saint-Étienne, un stade lui est dédié. Il va sans dire que Salif Keita, parti désormais jouer avec les étoiles, sera immortalisé par la Nation reconnaissante. « Fleur-tou » à Wolofobugu, à peine quelques centaines de mètres carrés, au milieu d’une trentaine d’arbres, qui berça les premiers pas de ce surdoué, pourrait s’appeler désormais « Place Salif Keita ».