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26 juillet 2025
«L’ETAT N’AIDE PAS LES JEUNES ENTREPRENEURS A SE DEVELOPPER ET A RESTER AU PAYS»
La trentaine sonnée, Lamine Baldé, Seefo pour les intimes, à l’âge de 30 ans, émarge déjà sur la très courte liste des chefs d’entreprise de la place de Vélingara, commune située dans région de Kolda.
La trentaine sonnée, Lamine Baldé, Seefo pour les intimes, à l’âge de 30 ans, émarge déjà sur la très courte liste des chefs d’entreprise de la place de Vélingara, commune située dans région de Kolda. Fondateur du Groupe Seefo Media (Gsm), il emploie une dizaine de jeunes dans les différentes branches de son entreprise. Ce jeune, qui veut développer son entreprise, estime qu’il y a trop de discrimination dans l’octroi des financements de l’Etat.
Viser loin et frapper fort. C’est pratiquement une devise chez Lamine Baldé, qui en a fait son surnom : Seefo (Ndlr : See, de l’anglais voir, et fo, diminutif de fort.) Ce jeune, natif de la ville de Vélingara il y a 3 décennies, se trouve déjà dans la cour des entrepreneurs de la place. C’est parce que, très tôt, il a cru à son étoile, a arrimé son char à une étoile et en est presque à gratter le ciel. Par la détermination. Le Président-directeur général du Groupe Seefo Media (Gsm) emploie une dizaine de jeunes du Fouladou dans ses services qui vont de la sérigraphie à la vidéographie, en passant par le traitement de texte, la photocopie, l’infographie et une radio (Afsud Fm à Kounkané), avec une télé/radio en ligne. A ces services, M. Baldé veut ajouter un institut de formation en informatique et en vidéographie. Déjà, Lamine forme gratuitement, pendant les grandes vacances scolaires, des jeunes de son terroir en informatique et en leadership. Comme en 2022, le 7 octobre dernier, le Gsm a organisé une cérémonie de «graduation» qui a consisté en la remise de parchemins à 150 jeunes de Kounkané et Vélingara. Ils sont constitués de scolaires, de professionnels et de sans-activités connues, pour couronner un mois (septembre 2023) de formation. Il explique : «Je constate que les jeunes de ce terroir ne connaissent pas l’outil informatique, pire ils sont coupables de maintes dérives sur le net et sont victimes généralement de fakenews. C’est pourquoi j’ai initié cette formation qui a duré un mois, sans attendre l’appui de quiconque. Ils se sont familiarisés avec les rudiments de l’informatique, en Word, PowerPoint, Excel. Ils doivent se perfectionner avec le temps.» Ce jour-là, Seefo est arrivé dans sa voiture, accueilli par de jeunes apprenants informaticiens, sourires aux lèvres, la mine joviale, le geste reconnaissant envers leur bienfaiteur de même génération ou presque.
Debout sur son mètre 65, mine de jeune adolescent, svelte, habillement sobre, voix fluette, Pdg Baldé déclare : «Nous sommes dans une année électorale. Déjà la toile commence à s’affoler de mots pas du tout catholiques. Leurs auteurs ignorent tout de l’immensité qui se trouve derrière la toile. Je leur conseille d’utiliser internet avec intelligence et responsabilité.» Un entrepreneur social est né. Un entrepreneur tout court. Et Seefo entend grandir, sur un terrain qui ne lui fera pas de cadeau. D’ailleurs, la vie ne lui a pas fait de cadeau. Lamine Baldé raconte : «J’ai perdu ma maman il y a juste un mois. Mon papa est décédé en 2006. C’était un émigré en Côte d’Ivoire qui est mort quelques années après son retour parmi nous. J’ai fait la cuisine, balayé et fait toutes les tâches ménagères pour la maman (sauf le linge). Car notre sœur unique est décédée à très bas âge.» Aussi fallait-il, à ce jeune passionné d’informatique, beaucoup de volonté pour réussir afin de soulager une brave maman. Il dit : «J’utilisais l’ordinateur de mon frère étudiant. C’est avec cet ordinateur que j’ai commencé à produire des artistes-musiciens de la place. Et puis j’ai compris qu’il fallait que je me perfectionne. C’est ainsi que je suis allé suivre une formation en audiovisuel à Dakar, dans un institut se trouvant à côté de la Biscuiterie Wehbe, sur la route de Sacré-Cœur 3. Après plusieurs stages dans différents services sans rémunération, j’ai décidé de revenir entreprendre chez moi. Au début, personne ne croyait en moi. Pas même que j’avais fait une formation. Avec la détermination, les choses ont bougé.» Ce jeune marié, père d’un enfant, gère avec bonheur la radio Afsud Fm de Kounkané, un service multimédia, un atelier de sérigraphie et d’infographie, et s’est récemment lancé dans le froid.
«Il y a de la discrimination dans l’octroi des financements de l’Etat»
Lamine Baldé dit Seefo n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il dit : «J’ai l’ambition de créer un institut de formation en informatique, multimédia et en vidéographie. Il n’y en a pas ici. Malheureusement, les financements font défaut.» Il ajoute amer : «La Der/fj, qui est censée financer les projets des jeunes, semble choisir ses débiteurs. En tout cas, nos demandes, maintes fois renouvelées, avec des projets bien élaborés par des experts en la matière, n’ont jamais reçu l’agrément du comité de validation. C’est dommage.» Pourtant, ajoute-t-il, «donner une dizaine de millions de F Cfa à un jeune ou un groupe de jeunes qui ont fait leur preuve dans l’entreprenariat est un gage de succès pour fixer les jeunes dans le pays. Sinon, on ne pourra pas, avec de petits financements de 500 mille francs, croire que l’on peut entreprendre et créer de la richesse et des emplois».
SAMBA DALY FALL ET NDOUMBE MBODJ, COUPLE ROYAL DE LA SAISON
La Fédération sénégalaise de basket-ball a dévoilé les lauréats des différentes distinctions de la saison 2022-2023. Samba Dali Fall (As Douanes) et Ndoumbé Mbodj (Asc Ville de Dakar) ont été couronné Roi et Reine de la saison 2023
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 28/10/2023
La Fédération sénégalaise de basket-ball (Fsbb) a dévoilé, ce vendredi, les lauréats des différentes distinctions de la saison 2022-2023 à l’issue du dépouillement des votes effectué au siège de ladite instance. Samba Dali Fall (As Douanes) et Ndoumbé Mbodj (Asc Ville de Dakar) ont été couronné Roi et Reine de la saison 2023.
Champion du Sénégal avant de s’envoler pour la France plus précisément Joeuf-Homécourt (club de National 2), Samba Daly Fall a obtenu 27 voix sur 35. Il a devancé ses deux anciens coéquipiers Jean Jacques Boissy (exAs Douanes et actuel sociétaire de Aurore Vitré Basket en France) et Bassirou Ba (AS Douanes). Une consécration pour celui qui a guidé les Gabelous à un nouveau titre de Champion du Sénégal sans oublier la bonne impression laissée à la Basket Africa League (Bal) où l’As Douanes a atteint la finale.
Chez les dames, c’est Ndoumbé Mbodj qui est arrivée en tête à l’issue des votes en récoltant 23 voix sur 35. Elle devance ainsi ses coéquipières Khady Gérome Faye et Ndèye Maty Mbaye. Elue Reine du basket pour la première fois de sa carrière, Ndoumbé Mbodji succède à sa coéquipière Couna Ndao.
Pabi Guèye et Malick Goudiaby, meilleurs entraineurs
Champion du Sénégal et finaliste de la Bal où il a été plébiscité meilleur coach, Mamadou Pabi Guèye a glané le titre de meilleur entraineur chez les hommes avec 7 voix sur 15. Pape Malick Goudiaby, vainqueur des Coupes du Sénégal et du Maire avec le Dakar Université Club (Duc), a été désigné meilleur entraineur chez les dames avec 13 voix sur 15.
Abdoulaye Diène (13 voix sur 35) et Diouma Berthe (23 voix sur 35), tous deux pensionnaires du Dakar Université Club (Duc), sont les révélations de la saison 2023 de basketball.
«La cérémonie de couronnement sera organisée ultérieurement à l’occasion d’une grande soirée de gala, à laquelle les lauréats de la saison 2021-2022 seront également couronnés», annonce la Fsbb.
BIENTOT LE BOUT DU TUNNEL POUR PAPE GUEYE
Suspendu par la FIFA, Pape Gueye (24 ans, 17 sélections) va bientôt faire son come-back sur les pelouses. Un retour en grâce pour le milieu international sénégalais mais aussi pour Aliou Cissé qui pourrait compter sur lui pour la défense du titre
Bés Bi le Jour |
SenePlus |
Publication 28/10/2023
Suspendu par la FIFA, Pape Gueye (24 ans, 17 sélections) va bientôt faire son come-back sur les pelouses. Un retour en grâce pour le milieu international sénégalais mais aussi pour Aliou Cissé qui pourrait compter sur lui pour la défense du titre de champion d’Afrique.
La suspension de Pape Gueye touchera bientôt à sa fin. Écarté des terrains depuis le mois d'août, avec le dernier match de préparation estivale de l’Olympique de Marseille, le milieu défensif a déjà purgé deux des quatre mois infligés par la FIFA – et confirmés par le TAS – dans le litige contre Watford.
Pour rappel, l’ex Sévillan avait été attaqué par le club anglais après avoir unilatéralement rompu son contrat, alors qu’il venait juste d’y être transféré en provenance du Havre à l’été 2020, afin de s’engager avec les Olympiens dans la foulée.
Se contentant pour l’instant des séances d’entrainement avec l’équipe première, prise en main depuis le 27 septembre par Gennaro Gattuso, le natif de Montreuil, qui a également écopé d’une amende de 2,5 millions d’euros, a annoncé la date de son retour.
En effet, jeudi, au sortir de la victoire 3-1 de la bande à Pierre-Emerick Aubameyang à l’Orange Vélodrome face à l’AEK Athènes, dans le cadre du troisième match de groupe de la Ligue Europa, le gaucher a confirmé «en coulisses» au site Le Phocéen qu’il ferait son come-back le week-end du 9 et 10 décembre. Une date qui coïncide avec la 15ème journée de Ligue 1 face à Lorient, actuellement 12ème du championnat.
Un timing idéal pour le longiligne d’1,89m. Puisque cela devrait lui laisser le temps de retrouver un peu le rythme pour défendre ses chances de figurer dans la liste d’Aliou Cissé, le sélectionneur de l’équipe du Sénégal, en vue de la CAN 2023 prévue du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire. Il aura trois ou quatre rencontres pour se mettre en jambes et espérer accrocher le wagon pour faire partie des Lions qui défendront les couleurs du pays de la Téranga. Avec cette particularité d’être le seul gaucher parmi les milieux de terrain, Pape Guèye pourrait rabattre toutes les cartes et réussir la remontada afin de disputer sa deuxième Can après avoir pris part à la précédente aventure victorieuse au Cameroun.
Par Marcel MONTEIL
SUR LES PAS DE L’HONNEUR
Mettons-nous à l’œuvre débarrassons nous de ces symboles du colonialisme qui freinent tout élan de véritable liberté. Sans précipitation, ni faiblesse, afin d’éviter les impairs des années 80
Bés Bi le Jour |
Marcel MONTEIL |
Publication 28/10/2023
Mansa Kimintang Kamara, esprits perchés sur les mégalithes assesseurs du passé de Koumpentoum, les enfants du Niani disent encore «Non». Ndougoussine, les «homards rouges» et autres compatriotes de Pinet Laprade ne laisseront comme empreintes sur cette terre du Kaabu que leur fuite...devant les troupes des Mansas, des «Maad a Sinig» et du charismatique Djignabo Badji Bassène, l’éléphant de Seulegui. Linguère Ndaté Yalla Mbodj repose en paix car ton combat ne sera vain. La célèbre exclamation du 18 mai 1859 de Faidherbe au commandant de Gorée, Émile Pinet-Laprade, reste d’actualité : «Ces gens-là, on les tue, mais on ne les déshonore pas». Boumi Sanou Moon Faye, rassure-toi, ton exploit du 13 mai 1859 à Djilass sera pérenne, à défaut d’être écrit dans les manuels d’histoire, il sera éternellement chanté par des générations futures. Aussi vrai qu’aucune ligne de notre histoire ne sera effacée, aussi vrai nous dessinerons adéquatement, dignement et admirablement notre futur. Voilà plus de soixante longues années que nous expérimentons la direction de notre nation en toute souveraineté, alors pourquoi vouloir encore supporter volontairement les stigmates de la servitude gravés sur nos rues et autres places prestigieuses ? Que devons-nous à l’usurpateur-envahisseur qu’il se nomme Faidherbe, Tolbiac, Albert Sarraut ou Berthe Maubert, Ponty, Roume, Blanchot, Félix Faure, Peytavin ou Jules Ferry…? Que devons-nous encore au général expert en échec et mat, soi-disant donneur d’indépendance et brillant metteur en scène du cynique et psychopathe système françafrique ?
La nouvelle génération, absolu natif de l’après mille neuf cent soixante, n’est plus ce nègre d’outremer redevable à ses ancêtres gaulois. Elle n’est plus disposée à mémoriser en cours de géographie le débit des cours d’eau d’Europe en hiver. Elle ne s’intéresse plus à la couleur des robes de Marie Thérèse d’Autriche, de connaître le modèle des meubles de Louis XVI. La nouvelle génération ne danse plus la valse. Elle s’est détachée des ornières de l’indigénat et n’aspire plus à ressembler au civilisateur juste pour son plaisir. Nostalgiques, aliénés et masochistes : sachez que le vent de la liberté a soufflé dans les veines de la nouvelle génération. Du sang neuf prêt à faire face et à en découdre avec tous les roitelets et leurs laquais visibles ou embusqués qui voudraient perpétuer la domination et la manipulation.
Jeune génération, actrice décisive de son propre destin, restituer à nos villes et villages leurs appellations d’antan, rebaptiser nos rues et nos écoles devient une dette dont le créancier, notre conscience, est las d’attendre. Nous avons fait tomber les emblèmes du colonisateur, achevons le travail en substituant les plaques de nos rues et places publiques qui symbolisent encore la domination. Nous ne pouvons plus garder comme parrain des rues et des villes, d’ignobles et ingrats conquérants, rois fous et esclavagistes qui caressaient le rêve de la supériorité d’un peuple sur un autre. Ces noms qui rappellent douloureusement notre servitude, notre défaite, celle de nos ancêtres malgré leur bravoure dévouée. Comment pouvons-nous encore supporter de perpétuer des noms d’hôtes irrespectueux et hautains. Malgré l’accueil chaleureux reçu, ils n’ont pas hésité à imposer le travail forcé, à rebaptiser nos villes et villages à leurs noms, à rebaptiser nos symboles, pour finir par rabaisser et travestir nos croyances, juste au nom du déni et de la paresse d’articulation.
Enfants de Makatamba et de Gana Sira Bana Biaye, de Koli Tenguella Jaaje Ba et de Alboury Ndiaye Seynabou ; sœurs et frères d’un destin commun, nos rues gorgées d’histoire et de culture longtemps étouffées après avoir retrouvé leur dignité, seront régulièrement aseptisées, elles retrouveront le lustre qu’elles n’auraient jamais dû perdre. Plus jamais de postures d’incivilité d’hommes, de femmes et d’enfants agenouillés pour les souiller. Elles arboreront et honoreront les illustres, prestigieux et bénis grands mansas, maad, Djaraf, Saltigué, linguère, serigne, prêtresses, prêtres, gardiens des fétiches, résistants, chercheurs, illustres intellectuels, savants, artistes, sportifs, combattants pour la liberté et l’indépendance, héros oubliés et inconnus. Elles porteront le symbole des jours glorieux tels que : le 23 juin, les longues journées de mai 68 etc.
Embellies, fleuries, débarrassées des épaves et de toutes les autres vermines, elles glorifieront leurs illustres parrains dont les exploits et la bravoure continueront de stimuler à jamais les générations actuelles et à venir de notre pays et de l’Afrique toute entière. Plus jamais les conducteurs anarchiques qui ne font confiance qu’à leurs maigres corrupteurs armés de billets de banque au point de devenir intouchables. Bien loin des ravages de l’incivisme, des courtiers tropicaux, des ambulants perdus par l’exode rural, des exploitants locaux d’enfants errant en haillons. Loin des auteurs de petits larcins, des brigands en puissance, des marginaux et exclus du système scolaire. Les établissements scolaires aussi porteront des noms inspirants et stimulants dont s’inspireront les apprenants afin de donner de leur mieux par leur comportement citoyen et leur aptitude à la persévérance dans toutes les circonstances de la vie.
Messieurs les maires, chers membres des respectables conseils municipaux, ouvrez des conclaves, invitez des notables, des historiens et sociologues, des enseignants, des jeunes et des femmes. Mettons-nous à l’œuvre débarrassons nous de ces symboles du colonialisme qui freinent tout élan de véritable liberté. Sans précipitation, ni faiblesse, afin d’éviter les impairs des années 80. Dans la foulée, nous avions cédé aux fantasmes de dignitaires euphoriques. Ainsi, voulant nous débarrasser du costume du colonisateur, nous avons revêtu le boubou du féodal obscurantiste. Du haut du ciel, jaillit la vérité de la terre, de la sagesse et de la science constructive. Terre qui a vu naître des enfants dignes et persévérants. Des héros ont peuplé Kama et continuent de sillonner le vieux continent, au nom d’une liberté totalement assumée. Une liberté sur fond de savoir, de savoir-faire, de savoir-vivre et de savoir être. Demain, un autre horizon est possible. Un pas de plus vers une vraie décolonisation.
Nouveau phénomène de pesanteur sociale. Les épouses vivent un calvaire insoutenable à cause des cérémonies de baptême qui les ruinent, les dépouillent de tous leurs biens
Bés Bi le Jour |
Par Adama Aïdara KANTE & Ndèye Anna NDIAYE |
Publication 28/10/2023
L’arrivée d’un nouvel enfant, fruit d’un amour profond, était signe de bonheur dans la famille, surtout chez les jeunes couples. Mais de nos jours, bon nombre de femmes ont tourné le dos à la maternité. A contrecœur. Le «Yebbi», qui a transformé la dot en dette, est devenu une hantise pour nombre de mariées, au point que certaines ont décidé de ne plus faire d’enfants pour l’éviter. Ou un espacement forcé.
Les épouses vivent un calvaire insoutenable à cause des cérémonies de baptême qui les ruinent, les dépouillent de tous leurs biens. Le gaspillage noté lors de ces cérémonies, communément appelées «Yebbi», où la nouvelle maman se transforme, le temps d’une soirée, en un distributeur automatique de billets de banque, de tissus de luxe, de parures en or, à la belle-famille. Toute femme aspire à recevoir de son futur époux une dot conséquente pour être «respectée» par les siens. Sauf que cette dot semble être un piège ou une dette que l’épouse doit rembourser. Puisque lors de la célébration du mariage ou à la naissance d’un enfant, cette femme est contrainte de faire plaisir à sa belle-famille à travers le fameux concept du «Yebbi» ou encore une contre-dot. C’est une épreuve par laquelle la famille de la mariée doit nécessairement passer pour rétablir l’équilibre des relations dominant dominé. Une façon d’imposer le respect de la belle-famille. Et pour ce faire, rien n’est de trop. Argents, boubous de valeur, bijoux en or… tout y passe. Plus la dot est importante en nature comme en espèce, plus l’est obligatoirement la contre-dot. D’où les énormes dépenses et le gaspillage extraordinaire notés à l’occasion des mariages et des baptêmes au Sénégal, avec des belles-familles toujours plus exigeantes. Mais une pratique qui finit même par briser des couples. Pour éviter tout cela, certaines femmes ont tout simplement décidé de ne pas faire d’enfant. Ou à tout le moins, d’espacer les naissances.
CAS PAR CAS
KHADY DIOP, 40 ANS, MERE D’UN ENFANT : «A cause de la pression du Yebbi, j’ai dû recourir au planning…»
«Je me suis mariée il y a 5 ans maintenant à un homme qui m’a donné une dot d’un million de FCFA. A mon mariage, je n’ai pas fait de «Yebbi» car on avait pas beaucoup de temps pour la préparation. Ce qui fait que ma mère n’a donné à ma belle-famille que le «Rakhassou (une version simplifiée du «yebbi)», sans tissus de valeur ni bijoux et autres cadeaux de luxe. En réalité, je ne présageais pas que cela allait se passer si vite, car juste après ma nuit de noce, j’ai contracté une grossesse. Ce qui fait que j’ai accouché avant même mon premier anniversaire de mariage. Prise de court et stressée durant toute ma grossesse, je me suis faite toute petite le jour du baptême car j’avais promis à ma belle-famille de faire le «yebbi» avec l’arrivée de mon premier enfant. Mais puisque les moyens ne suivaient pas, je n’ai pas pu réaliser cela. Car pour faire un tel cérémonial, il faut des millions et on est une famille modeste. Encore que je ne travaille pas, je ne compte que sur ce que me donne mon mari. Et pour ne rien arranger, il y a la cherté de la vie. Le pire dans cette affaire, c’est que je n’ose pas avoir un second enfant, pour ne pas achever ma mère qui vit avec ce poids depuis lors. Mon fils va avoir 5 ans dans quelques jours, mais j’ai peur d’avoir un second enfant, car là, on ne pourra plus se débiner. J’ai dû recourir aux méthodes contraceptives pour ne pas retomber enceinte».
SEYNABOU NDIAYE, 35 ANS, JOURNALISTE MERE D’UNE PETITE FILLE : «Le jour où j’aurai un autre enfant, je préfère aller en Europe ou rester dans la clinique»
«Le Yebbi est déjà un traumatisme pour certaines femmes. Pour mon cas, je me suis mariée au mois de février 2021 et j’ai accouché en novembre de la même année. C’est 9 mois pile-poil ! Lors de mon mariage, j’avais tout fait avec ma mère pour satisfaire ma belle-famille avec ce fameux Yebbi. Mais quand je suis tombée enceinte à 3 mois de grossesse, ma mère m’a dit : ‘’Il faut te préparer car c’est son premier enfant, bonjour le stress’’. Quel qu’en soit le prix, je l’ai fait donc en dépensant plus de 4 millions FCFA entre les tissus, les bijoux en or, les chaussures, tapis de prières, un panier rempli de cadeaux rien que pour ma belle-mère, puis les belles-sœurs, le beau-père, les beaux-frères, etc. Personnellement, je me suis dit qu’avant de tomber enceinte, il faut que je réfléchisse à 1000%. Je suis épuisée, je ne plus faire ça, j’ai dépensé beaucoup d’argent. Très sincèrement j’ai regretté, c’est des futilités, juste de la gabegie. C’est aussi une concurrence entre les belles-filles et les coépouses. Je ne sais qui a introduit ce fameux Yebbi dans la tradition, mais ça nous angoisse, ça nous stresse. Moi, on a programmé mon accouchement par césarienne mais je ne voulais pas. Je pensais à ce Yebbi, et à cause de ce stress, ma tension est montée. C’est toi qui es tombée enceinte, c’est toi qui accouches, c’est toi qui prépares pour la famille et au finish c’est toi qui dois les couvrir de cadeaux. C’est beaucoup trop, il faut l’éradiquer. Je ne ferai plus jamais le Yebbi. Le jour où j’aurai un autre enfant, je préfère aller en Europe ou rester dans la clinique».
MARIAMA FALL, MERE DE 2 FILLES : «J’ai mis l’argent pour ma voiture dans le Yebbi»
«Pour mon premier gosse, c’était durant la période du Covid-19. Du coup, je ne n’avais pas fait de baptême, ni de Yebbi. Et vite un deuxième enfant pour pouvoir leur donner ces fameux cadeaux. Parce que vous n’avez pas fait de fête pour le premier bébé, il faut songer à avoir un autre enfant. Or, ce Yebbi n’est rien d’autre que rendre la monnaie à ceux qui vous ont offert des cadeaux de mariage, la dot. Et si c’était à refaire, je ne l’aurais jamais fait. Moi, j’avais un projet d’acheter une voiture, j’ai fini par dépenser cet argent dans ce Yebbi. J’ai été aussi dans les tontines avec des millions. Parce qu’il fallait acheter des bijoux en or, donner de l’argent, acheter des tissus, des habits de valeur, etc. On ne peut pas le quantifier. C’était terrible ! Et heureusement que même pour mon prochain enfant, je ne compte pas faire de fête. Car, je l’ai fait une fois cela m’a ruinée, je suis complément repartie à zéro pour pouvoir gérer des économies. J’en ai fini avec les histoire de Yebbi».
5 ETUDIANTS EN PRISON, LES LYCEENS ENTRENT DANS LA DANSE
Les sept étudiants arrêtés, mercredi, à Matam ont été présentés au procureur, hier. Les deux étudiants de l’Isep ont été libérés tandis que les cinq de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont été placés sous mandat de dépôt.
Bés Bi le Jour |
Amadou Oumar DIALLO |
Publication 28/10/2023
Les sept étudiants arrêtés, mercredi, à Matam ont été présentés au procureur, hier. Les deux étudiants de l’Isep ont été libérés tandis que les cinq de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont été placés sous mandat de dépôt.
Et la tension n’a pas baissé puisque ce vendredi, ce sont les élèves du lycée El Hadj Yéro Bass de Ourossogui qui ont délogé les élèves des autres établissements de la commune. Le préscolaire, le moyen-secondaire et l’élémentaire ont aussi fermé leurs portes. D’après les manifestants, les gendarmes ont procédé à l’arrestation de deux de leurs camarades et des nouveaux bacheliers. École après école, les lycéens n’ont pas hésité à faire sortir les apprenants.
La gendarmerie a dispersé la foule avec des grenades lacrymogènes qui, d’après des professeurs du Cem 1 de Ourossogui, ont fini par affecter quelques élèves qui étaient à l’intérieur. Dans les écoles, c’est la panique totale et les chefs d’établissement ont donné l’ordre au personnel d’interrompre les cours.
L’UCAD SE CHERCHE
Après quatre mois de suspension des cours en mode présentiel, les étudiants sont plongés dans une inquiétude totale sur leur avenir et demandent aux autorités de réagir, afin que les enseignements puissent reprendre dans un bref délai
Alors que certaines universités régionales du pays sont ouvertes depuis quelques temps, celle de la capitale sénégalaise communément appelée Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar n’a pas encore repris les cours. Ce qui suscite le soulèvement des étudiants et certains syndicats de l’éducation, notamment la Coordination du Syndicat Autonome des Enseignants du Supérieur (Saes). Ces derniers accusent les autorités de vouloir hypothéquer l’ouverture de l’année universitaire à l’UCAD et d’être les victimes expiatoires de stratégies politiques latentes en année électorale.
L ’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) est fermée depuis le mois de juin dernier, à la suite de violentes manifestations nées de la condamnation à 2 ans de prison ferme du principal opposant de Macky Sall, en l’occurrence Ousmane Sonko du parti dissout Pastef-Les Patriotes. Après quatre (4) mois de suspension des cours en mode présentiel, les étudiants sont plongés dans une inquiétude totale sur leur avenir et demandent aux autorités de réagir, afin que les enseignements puissent reprendre dans un bref délai. Mais ce cri de détresse donne l’impression d’être tombé dans l’oreille d’un sourd.
Pour cause, l’ouverture de l’année universitaire initialement prévue pour novembre prochain semble hypothéquée. En effet, alors qu’une réunion du Conseil académique doit avoir à nouveau lieu à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar à la fin de ce mois d’octobre 2023 pour décider quel sera le calendrier de la reprise des cours en présentiel, la direction de la cité universitaire a décidé de repousser la réouverture du campus où logent une grande partie des 85 000 étudiants, à début janvier 2024. La principale raison officielle invoquée par Maguette Sène, le directeur du Coud, est la nécessité de faire des travaux de rénovation et des aménagements sécuritaires, après la fermeture de l’ université suite à des manifestations consécutives à la condamnation du principal opposant Ousmane Sonko, début juin, et le saccage de l’université par des manifestants en furie. A en croire ainsi Maguette Sène, Directeur du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud), «le Conseil d’administration avait fermé, le1er juin, le campus. Aujourd’hui, il a encore décidé de repousser l’ouverture afin de mettre des mesures plus adaptées pour que les casses ne se reproduisent plus.
Mon équipe et moi travaillons pour mettre en place un système de sécurité car il nous faut revoir l’habitation, mais aussi l’accès au campus». Le Directeur du COUD de faire comprendre que la demande est loin d’être réalisée parce que « Le Conseil d’académie, en fermant le campus au mois de juin, avait proposé comme alternative des cours en ligne. Nous pensions qu’on pourrait le poursuivre en attendant de finir les travaux ». Et tout admettant que les études en ligne, palliatifs trouvés à la fermeture des amphithéâtres, avaient des limites, il a fait savoir que « Nous sommes obligés de suivre et de sécuriser le campus».
La proposition qui ne fait pas l’unanimité a soulevé moult tensions, notamment chez les étudiants et les membres du Saes (Syndicat autonome des enseignants du Supérieur), décidés à obtenir la réouverture des amphithéâtres le plus tôt possible. Les nerfs sont encore plus tendus chez les étudiants qui ne demandent que l’ouverture de l’année académique à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD)au moment où certains de leurs camarades des autres universités sont démarré les cours.
C’est ainsi que dans la foulée d’une réunion du Conseil académique de l’Ucad, dirigée par le Recteur Aly Mbaye et arrêtant la fin de ce mois d’octobre pour statuer sur la date de reprise des cours, les étudiants par l’entremise de leurs Amicales, ont cherché à organiser une conférence de presse pour se prononcer sur leur situation. Malheureusement, la police a dispersé à coup de de grenades lacrymogènes, la conférence de presse des étudiants qui devraient se tenir à l’université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, le lundi 23 octobre dernier, précisément à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG). Selon les forces de l’ordre, la rencontre n’avait pas été autorisée, alors que les étudiants soutenaient le contraire. Ces derniers vont finalement tenir leur conférence de presse au lycée Maurice de Lafosse.
La principale décision du jour a été de lancer un appel aux autres étudiants du Sénégal pour bloquer les cours partout dans le pays. « Etudiants, luttez pour vous. Le mot d’ordre, c’est de paralyser le système éducatif, préscolaire, collège et lycée. Que personne ne fasse cours tant que l’UCAD n’est pas ouverte. La police a reçu l’ordre pour qu’on ne tienne pas la conférence. Alors, on est prêts à tout. S’il faut faire un front pour défendre notre avenir, nous sommes prêts». D’ailleurs, le mardi 24 octobre dernier, les étudiants ont même délogé leurs apprenants du lycée Maurice de Lafosse. Et dans la dynamique, ils n’ont pas manqué de dénigrer la non-ouverture de l’université, une décision qui serait purement politique à leurs yeux. L’année électorale et la forte tension politico-sociale seraient pour eux aux entournures de cette décision de maintenir clos les amphithéâtres de la première université publique du Sénégal.
LES ENSEIGNANTS, EN GUERRE CONTRE LA FERMETURE PROLONGEE
Dans la même lancée, le SAES campus Dakar a tapé sur la table en exigeant des autorités la fin de la fermeture de l’UCAD qui, selon eux, augure de lendemains incertains. Dans un communiqué publié avant-hier, jeudi 26 octobre, « la Coordination constate, avec regret, une volonté manifeste des autorités de vouloir retarder la reprise des enseignements en présentiel, remettant ainsi en cause les résolutions fermes des instances syndicales relatives à une reprise immédiate des enseignements. Cet état de fait, qui inquiète la communauté universitaire dans toutes ses composantes, appelle à une mobilisation pour combattre avec vigueur toute intention ou tentative de détourner de cet objectif commun qu'est la reprise en présentiel des enseignements à l’UCAD ». Et de poursuivre : « Au demeurant, la coordination interpelle l'autorité et la met face à ses responsabilités quant aux prochaines perturbations qui découleraient du dilatoire orchestré en vue d'orienter la décision des instances académiques et de saborder la reprise voulue ». Pour finir, la Coordination du SAES a invité ses militants « à rester mobilisés et à se tenir prêts pour l'exécution de plan d'actions d'envergure pour le sauvetage de notre université ». Reste maintenant à savoir quelle sera la décision du Recteur Mbaye et du Conseil académique de l’Ucad à qui revient le dernier mot de l’ouverture ou non de l’université de Dakar !
DAKAR RENOUE AVEC LA RUE
La ville de Dakar a renoué hier, vendredi 27 octobre avec les manifestations politiques autorisées par l’autorité préfectorale après plusieurs mois de confinement
Pari réussi pour les organisations de défense des droits de l’homme qui ont organisé une marche hier, vendredi 27 octobre, pour exiger la libération de Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre et de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique. Cette manifestation qui a vu la participation de plusieurs acteurs politiques notamment ceux de l’opposition est une première depuis le 12 mai dernier.
La ville de Dakar a renoué hier, vendredi 27 octobre avec les manifestations politiques autorisées par l’autorité préfectorale après plusieurs mois de confinement. Il s’agit d’une marche pour la libération de Aliou Sané, coordonnateur du mouvement Y’en a marre et membre du Conseil d’administration du réseau ouest africain des défenseurs des droits humains et de toutes les personnes détenues pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifique. Organisée par Amnesty International Sénégal, la Rencontre Africaine pour la Défense des Droits de l’Homme (RADDHO), la Ligue Sénégalaise des Droits Humains (LSDH) et Article 19, cette marche a mobilisé plusieurs personnes dont les leaders politiques membres de l’opposition sur le trajet RondPoint Jet d’Eau – Terminus Liberté 5. Il s’agit entre autres, de Malick Gakou, Déthié Fall, et des responsables du parti Pastef dissout dont le député Ayib Daffé mandataire de Ousmane Sonko par ailleurs secrétaire général par intérim de Pastef.
Le leader du parti Pastef dissout et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko qui est actuellement au service de réanimation du pavillon spécial de l’Hôpital principal de Dakar et dont l’état de santé s’est considérablement dégradé ces derniers jours, selon une note du Directeur de l’administration pénitentiaire transmis au Garde des Sceaux, ministre de la Justice, était l’absent le plus présent. En effet, partout on entendait « Libérez Sonko », « Libérez les otages », « à bas la dictature»
Prenant la parole au nom des organisateurs de cette marche pout lire la déclaration finale, le président de la Ligue Sénégalaise des Droits Humains, Alassane Seck, a indiqué qu’ils sont « particulièrement préoccupés par l’arrestation et le placement sous mandat de dépôt de Aliou Sané, coordinateur du mouvement Y’en a marre et membre du conseil d’administration du Réseau africain des défenseurs des droits humains (Rade) ».
Soulignant que « l’emprisonnement de Aliou Sane et les charges que le procureur a retenues contre lui résultent de l’exercice du droit garanti par la Constitution du Sénégal et les conventions régionales et internationales sur les droits humains signées et ratifiées par l’État du Sénégal », il a ainsi exigé au nom de ses collègues « la libération immédiate et sans condition de monsieur Aliou Sané, à l’abandon de toutes les charges retenues contre lui ».
Poursuivant son propos, il a également toujours au nom de ses collègues responsables d’organisations de défenses des droits de l’hommes demandé « à l’Etat du Sénégal de se conformer à ses obligations internationales en matière de droits humains ». Et ce, « en remettant en liberté toutes les personnes détenues parce qu’elles exerçaient leur droit à la liberté d’expression, d’opinion et de réunion pacifiques et d’abandonner les poursuites à leurs encontre ».
Loin de s’en tenir-là, il a également demandé au président Macky Sall et à son gouvernement de « créer un climat propice au plein exercice des droits civiques et politiques pour les citoyens et les partis politiques dans le contexte préélectoral que vit le Sénégal ». « Le président Macky Sall est également invité à mettre en contribution le temps qui lui reste au pouvoir pour initier les réformes et nouvelles lois dans le but de renforcer la démocratie et la protection des droits humains » a-t-il appelé.
LE MANQUE DE STRUCTURES AUGMENTE LA MORTALITE DUE À L'AVC
Au Sénégal, l’accident vasculaire cérébral (Avc) est au premier rang des affections neurologiques tant par sa gravité que par sa fréquence.
Au Sénégal, l’accident vasculaire cérébral (Avc) est au premier rang des affections neurologiques tant par sa gravité que par sa fréquence. Selon une étude menée au Chu de Fann, les Avc sont responsables d’un tiers des hospitalisations et des deux tiers de la mortalité dans le service neurologie de Dakar. Au niveau de la population générale, le taux d’incidence tourne autour de 1 à 2%.
Selon les spécialistes de cette pathologie, l’accident vasculaire cérébral est une maladie neurologique qui touche les artères du cerveau. On distingue deux principaux types d'AVC, ischémique et hémorragique. Ces spécialistes estiment que l’AVC constitue un problème majeur de santépublique, du fait de sa fréquence élevée et de sa gravité. Au Sénégal, au service de Neurologie de Dakar, il représente la première cause de décès, 1/3 des lits d’hospitalisation sont occupés par des patients victimes d’AVC. Face à l’ampleur de la maladie, une journée de sensibilisation est organisée chaque année le 29 octobre par la communauté internationale.
Les principaux facteurs de risque d’AVC sont l’âge avancé, les antécédents familiaux de maladie vasculaire, l’hypertension artérielle, l’obésité́ abdominale, la sédentarité́, le diabète, l’excès de cholestérol dans le sang, le tabac, l’alcool, le stress, les maladies du cœur et des artères du cou. « Même si une mauvaise alimentation (riche en sucre, sel et cholestérol) peut concourir à la survenue de facteurs de risque d’AVC, d’autres maladies, notamment du cœur, des vaisseaux, du sang peuvent également causer un AVC » avait fait savoir Dr Ndiaga Matar Gaye, Neurologue. Selon ce dernier : « il est crucial pour la victime et/ou son entourage de savoir reconnaitre rapidement les signes d'un AVC, compte tenu de l’urgence médicale, pouvant être chirurgicale dans certains cas ».
Les principaux signes de l'AVC sont entre autres un affaissement du visage / déviation de la bouche, une faiblesse dans un bras ou une jambe, une difficulté́ pour s'exprimer verbalement, un trouble de l’équilibre, une perte de la vision. Au Sénégal, selon le spécialiste, le traitement spécifique de l’AVC ischémique existe. « Il s’agit de la thrombolyse qui est recommandée jusqu’à̀4H30 après le début des signes. Elle consiste ̀à administrer une substance dans une veine, pour dissoudre le caillot ayant bouché l'artère du cerveau. Mais le médicament utilisé n’est disponible que dans certaines structures privées et coûte cher ».
Malgré l’existence de ce traitement, peu en bénéficient. Selon une étude de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, la majeure partie des malades arrivent à l’hôpital tardivement. C’est-àdire après plus de 12h. Une situation qui s’explique par l’insuffisance des ressources humaines et matérielles et de l’inaccessibilité aux soins. Pour prévenir ou amoindrir les risques de faire une attaque cérébrale, les spécialistes recommandent 30 minutes de marche par jour. « En pratiquant une activité physique régulière, vous limitez votre prise de poids et diminuez le risque de diabète, d'hypertension artérielle ou de cholestérol. Mieux, vous augmentez votre taux de bon cholestérol et évitez ou retardez le traitement médicamenteux ».
LE COMBLE DE LA MISERE
Entre bombe écologique, catastrophe sanitaire et terreau à la fois de désespoir et d’espoir suscité par le programme de restructuration/modernisation de Mbeubeuss, annoncé par le président de la République au lancement du Promoged
Entre «bombe» écologique, catastrophe sanitaire et terreau à la fois de désespoir et d’«espoir» suscité par le programme de restructuration/modernisation de Mbeubeuss, annoncé par le président de la République, Macky Sall, au lancement du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (PROMOGED), le jeudi 24 juin 2021, les populations riveraines de ce qu’il reste du lac-point de chutes des ordures de la capitale sénégalaise endurent le martyre et attendent d’être relogées. Seulement, l’espoir des habitants cohabitant avec cette décharge géante, située dans la commune de Malika, en banlieue de Dakar, semble s’amenuiser car ils ne trouvent plus d’interlocuteurs. Pendant ce temps, les reptiles et les eaux polluées continuent d’envahir leurs habitations.
Mbeubeuss, la grande décharge des ordures ménagères de la capitale sénégalaise, nichée dans la commune de Malika, en banlieue de Dakar, a fini par céder son nom au cours d’eau voisin, appelé aujourd’hui «Lac Mbeubeuss». Sa proximité avec la plateforme semble expliquer son degré de pollution très élevé. Les fortes précipitations enregistrées et les rejets des eaux usées, notamment par le canal dans le lac, sont à l’origine du sinistre des populations de Thodd Ba, Diamalaye 2 et Extension, Darou Salam. A cela s’ajoutent «les eaux des trois bassins reliés au canal. Alors qu’ils sont faits pour conserver de l’eau», déplore un riverain. Bref, coincée sur une superficie de plus de 200 hectares à la périphérie de Dakar, sur le lac du même nom, la décharge de Mbeubeuss suscite le désespoir des populations riveraines, leur vie étant polluée par les eaux usées, les odeurs pestilentielles et les fumées qui se dégagent du méthane qui brûle en tout temps, ainsi que de l’insécurité... Cependant, l’espoir est aussi nourri, même si, en plus d’une large communauté de milliers de récupérateurs communément appelés «bujumanes», les populations attendent toujours l’effectivité du programme de restructuration/modernisation de Mbeubeuss, promis par le président de la République, Macky Sall, lors du lancement du Projet de promotion de la gestion intégrée et de l’économie des déchets solides (PROMOGED), le jeudi 24 juin 2021. Et le quartier Thodd Ba, qui est un îlot replié sur lui-même, en est un exemple. Les maisons et les terrains nus sont engloutis par les eaux usées. Les fumeurs de cannabis squattent les lieux. La Police effectue des descentes inopinées, à la recherche des délinquants. A notre passage, une camionnette fourgon de la Police s’est enlisée dans la boue. «Les jeunes viennent ici pour fumer de l’herbe prohibé. Mais ils n’ont jamais agressé des gens, nous les résidents et ceux qui travaillent sur ce site, les récupérateurs, appelés ‘’bujumanes’’ (recycleurs), un mot à connotation péjorative», en langue locale wolof pour désigner ces «fouineurs» dans les ordures, explique-t-on.
TOUT EST CORVEE ET MISERE A THODD, UN QUARTIER DE MBEUBEUSS OU LES GENS VIVOTENT
Le sinistre et l’insécurité ont beaucoup pesé sur les activités et la vie des résidents. Tout est corvée et misère à Thodd. Dans ce quartier, à l’image de beaucoup de zones du pays, les gens vivotent. Mais la situation s’est exacerbée avec les inondations enregistrées ces dernières années. «L’arrivée des pluies n’a pas arrangé les choses, les activités sont au ralenti. Les prix des matières ont subi une baisse considérable», a révélé un recycleur.
Les filles du Daara, l’école coranique (internat) de la localité, triment dur pour se procurer de l’eau. L’unique puits où s’approvisionnent les résidents est menacé par les eaux polluées qui remontent en surface. «Il faut voir ces filles tous les matins venir chercher le liquide précieux. Vous ne pouvez qu’être consterné. Le chemin est boueux. Elles se déplacent, munies de leurs récipients, avec beaucoup de difficultés. En plus, il y a des serpents», témoigne Gana Fall, un membre du Collectif «And Aar Sunu Gox» dont la maison se situe tout près du puits. Le tapis herbacé très fourni empiète sur le lac. Des bâtiments en ruines sont le lit des tas d’immondices et des reptiles. Ils offrent un décor piteux. Les dégâts sont considérables. «Ces terres, nous les avons obtenus après de durs labeurs. Aujourd’hui, les eaux ont envahi littéralement toutes nos maisons», déplorent les habitants. Sur les berges, les champs de légumes côtoient les habitations.
SUSPICIONS AUTOUR DE L’IDENTIFICATION, RECENSEMENT ET DEDOMMAGEMENT DES SINISTRES
Quitter la zone inondée, cela n’agrée pas ces pères de familles nombreuses. Dans certains ménages, on peut dénombrer 12 personnes. «Nous n’avons pas où aller. Nous avons tout perdu. Allez louer une maison quelque part en ville, c’est impossible ! La caution que le bailleur vous demande de payer avant de vous installer, c’est au minimum 600.000 FCFA. Nous n’avons pas ces moyens financiers. La mesure pour dédommager les victimes est discriminatoire. Les gens ont préféré nous laisser sombrer, l’écrasante majorité des habitants est dans la misère», a déclaré un sinistré, la gorge nouée. «Parmi nous, les plus chanceux ont bénéficié d’un dédommagement de PROMOGED. Certains ont été contraints de quitter les lieux. Car ils ne pouvaient plus tenir face à la furie des eaux», a déclaré un habitant de Diamalaye 2. Jusqu’à nos jours les populations attendent désespérément un soutien des pouvoirs publics, en vain. Pourtant, «lorsque nous avons bouché la canalisation, le ministre auprès du ministre de l’Eau et de l’Assainissement, chargé de la Prévention et de la Gestion des Inondations, Issakha Diop, en compagnie des autorités locales, nous a rencontrés pour nous supplier qu’on accepte de déboucher le canal. Nous avons cédé. Depuis lors, personne n’est venu s’enquérir de l’état de la situation». Auparavant, «il n’y avait jamais d’inondation ici, à Malika», a déclaré le président du collectif, par ailleurs maçon, Sangue Mbacké. L’association «And Aar Sunu Gox» compte 200 membres. Les victimes sont tous des démunis.
PRESSION FONCIERE ET PRATIQUE DU MARAICAGE MALGRE L’INTERDICTION DE L’AGRICULTURE SUR PLACE, DU FAIT DE LA POLLUTION
Sur les berges du lac, les champs maraîchers côtoient les habitations. Le degré de pollution du cours d’eau reste encore méconnu. Les prélèvements effectués, après analyse, montrent qu’une agriculture bio ne pouvait être pratiquée. Le risque de contamination des produits étant réel, ces produits maraîchers constituent un véritable danger dans nos plats. Cette étude avait été faite dans le cadre du projet. La pression foncière est aussi une réalité dans ce quartier flottant. Sory Ba, délégué de quartier confirme. Selon ses propres déclarations, «les gens m’ont confié plus de neufs terrains à vendre. Mon terrain, c’est PROMOGED qui l’a rasé. J’ai été dédommagé à hauteur de 33 millions de FCFA». Ces parcelles qui attendent d’être vendues sont submergées par les eaux du lac. En clair, il n’est plus possible d’habiter à cet endroit.
DAROU SALAM 2 ET EXTENSION : INSECURITE, INSALUBRITE ET HANTISE DES SERPENTS EN DIVAGATION
Autre quartier, autres réalités en plus de celles connues à Todd Ba. A Darou Salam, Extension, c’est le règne de l’insécurité et l’insalubrité. Les serpents : boas, couleuvres, entre autres, sont légion. Le réseau électrique, malgré son extension, laisse à désirer à cause de l’inaccessibilité des lieux. Idem pour la Police, témoignent les résidents de Darou Salam 2 qui craignent les morsures de serpents ou de recevoir des coups des gueules tapées. La hantise des reptiles sème la psychose au sein de la population. Un mur de clôture, c’est tout ce que demandent les pères de famille, pour se protéger contre ces reptiles dangereux et venimeux. Pis, les agresseurs et voleurs, après avoir commis leurs forfaits, trouvent refuge dans ce marécage Sexagénaire, Laity Ka, père d’une famille nombreuse (12 enfants), nous présente par devers lui deux actes de cession : l’un appartenant à son épouse, l’autre à lui-même. «Pour prouver : voici les papiers qui m’ont permis d’acquérir ces terrains. Je ne bougerai pas d’ici, sans être rétabli dans mes droits. Nous avons fait l’objet de menaces de la part des autorités, quand nous avions voulu construire la clôture. Nos familles vivent dans l’insécurité totale, à cause des serpents et autres reptiles en divagation.» M. Ka révèle que «les Sapeurs-pompiers sont intervenus ici pour abattre de gros serpents. Environ 5 ont été abattus». Au garage d’une entreprise de la place qui opère dans le débouchage et la réparation des canalisations endommagées, sous-traitant avec l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), les employés nous ont montré des images des reptiles, filmés à l’aide de leurs téléphones portables. Ils ont ainsi confirmé la présence des serpents.
LES POPULATIONS ENTRE INONDATIONS, REJETS DE LA NAPPE PHREATIQUE ET DEBORDEMENT DES EAUX USEES DU CANAL
Par ailleurs, les rejets d’eau par la nappe phréatique donnent du fil à retordre à Baboucar Sagna, père de cinq enfants. Obligé de sécher les jours de job pour se consacrer à cette tâche pénible : débarrasser les lits, l’armoire et les meubles des eaux. Pour endiguer l’eau, des sacs remplis de sable sont superposés devant la porte de sa maison. Avec ses 1,66 m de taille, il déclare : «mes jambes sont trempées d’eau jusqu’au genou. Tous les jours, il me faut évacuer les eaux pour qu’on puisse respirer. J’ai rempli des sacs de sable pour empêcher l’eau de pénétrer dans la maison. Mais la barrière est inefficace. La nappe continue à rejeter les eaux. D’ailleurs, ça fait des jours, avant votre passage ici, qu’il n’a pas plu. Malgré cela, ma maison est inondée. Ça fait plus de 14 ans que j’habite ici. Ce bâtiment, c’est quelqu’un qui me l’a prêté quand il déménageait. Je n’avais pas le choix. Car là où j’étais, la situation était pire qu’ici», confie M. Sagna. Du canal qui passe devant sa maison se déversent les eaux qui proviennent des égouts des localités de Keur Massar, Pikine et Boune. Pourtant, au Sénégal, il existe une norme de rejet des eaux usées appelée la norme NS.05-061. Elle est incorporée dans le Code de l’Environnement et stipule que «toute eaux usée, avant d’être rejetée, devrait être traitée». Ce qui ne semble être pas le cas ici. En outre, les chauffeurs des camions hydro cureurs Aliou Sow et Daouda Diouf, ont attesté qu’il «il est formellement interdit de déverser des eaux usées sur ce site. Il y a des endroits autorisés : Tivaouane Peulh, Cambérène, Technopole, Pikine et Rufisque. Les contrevenants risquent gros et peuvent séjourner en prison».
85 FAMILLES SINISTREES RELOGEES GRACE A LA SNHLM, 90 AUTRES RECENSEES EN ATTENTE
Des motopompes assurent l’évacuation des eaux. Les 20 litres de carburants ne suffisent pas pour faire fonctionner le moteur pendant 24 heures. Pis, Cheikh Dieng et Bamba Diop, préposés à faire tourner ces machines, travaillent dans des conditions difficiles. Ils ne bénéficient pas de rémunération. Selon eux, «ce travail est un sacerdoce. Sans cette conscience, nous allons lâcher prise», avouent-ils. En attendant, au total 85 familles sinistrées ont pu bénéficier des maisons grâce à la Société nationale des Habitations à loyer modéré (SNHLM), à la cité Tawfekh, Niague et Socabeg, dans le Tivaouane Peulh. «90 familles recensées par le ministère de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique attendent toujours leurs parcelles», a indiqué le délégué de quartier, Mor Yally.
LAMINE DOUMBIA, INGENIEUR HYDRAULICIEN EN SERVICE A L’ADM : «Pour des raisons de sécurité, il faut délocaliser les populations… au-delà de 120 mm, le risque de débordement est réel»
Interpellé sur la situation des habitants autour du «Lac Mbeubeuss», l’expert hydraulicien, Lamine Doumbia soutient : «Pour des raisons de sécurité, il faut délocaliser les populations. Comment ? Il appartient aux autorités d’examiner cette question. Le lac est classé zone humide par la Convention de Ramsar. Donc, il est protégé». «Toutefois, nous maitrisons la situation et la contrôlons quand les quantités de pluies sont égales à 120 mm. Grâce à la station de pompage, équipée de trois (3) motopompes, installée vers la VDN à Tivaouane Peulh. Sa capacité est 4000 m3/h. Le système a permis de pallier aux inondations des quartiers de la région de Dakar. Par contre, au-delà de 120 mm, le risque de débordement est réel. Cela est lié à l’implantation de nouveaux quartiers après 2013.» Par ailleurs, l’ingénieur a révélé que «le système gravitaire va être mis en place bientôt. En plus, nous allons maintenir la station de pompage. Malgré les coûts élevés des factures». Selon lui, le lac de Mbeubeuss a été «délimité en deux zones : la première, le lit mineur, c’est-à-dire un flanc d’eau permanent et la deuxième, celui dit majeur, lieu de débordement des eaux précisément pendant la saison des pluies. Mais, nous contrôlons ce débordement. Car on l’a calé à 50 cm par rapport au niveau de la mer», a indiqué l’expert hydraulicien en service à la l’Agence de développement municipal (ADM).