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26 juillet 2025
LA PASSE DE QUATRE POUR LES SPRINGBOKS
Les Springboks sud-africains se sont parés de gloire à jamais en décrochant, samedi, devant les All Blacks (12-11), leur deuxième titre de champions du monde de rang, leur quatrième au total
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/10/2023
Les Springboks sud-africains se sont parés de gloire à jamais en décrochant, samedi, devant les All Blacks (12-11), leur deuxième titre de champions du monde de rang, leur quatrième au total selon l'AFP. Après les couronnes planétaires de 1995, de 2007 et de 2019, l'Afrique du Sud s'installe sur le trône du rugby mondial en devenant l'équipe la plus titrée de la compétition. Devant les Néo-Zélandais, sacrés en 1987, 2011 et 2015.
Les Boks n'ont d'ailleurs jamais perdu en finale de Mondial, ayant dominé la Nouvelle-Zélande (15-12 ap) en 1995 puis l'Angleterre (15-6) en 2007 et encore (32-12) en 2019. Ils conservent également la Coupe Webb-Ellis, une première depuis les All Blacks, auteurs du doublé 2011-2015. Loin des envolées lyriques des coéquipiers des légendes Dan Carter et Richie McCaw, considérés à l'époque comme la plus grande équipe All Black de l'histoire, les Springboks de 2019 et 2023 se sont appuyés sur le jeu au pied de leur ouvreur Handré Pollard (12 points), déjà décisif il y a quatre ans, pour aller chercher un nouveau sacre et se tailler une place éternelle au panthéon du rugby.
Pour construire cette victoire mondiale, quatre ans après leur titre au Japon, les têtes pensantes des Boks Rassie Erasmus et Jacques Nienaber ont pu compter sur ce qui fait leur force: un pack en titane, une conquête intraitable et, surtout, un banc aussi puissant que décisif selon l'AFP. Le troisième ligne Deon Fourie a dû entrer en jeu au bout de quatre minutes pour remplacer le seul N.2 de l'effectif Bongi Mbonambi, touché à un genou. Avec succès puisqu'il a signé 21 plaquages. Les remplaçants Ox Nche, RG Snyman et Kwagga Smith ont également apporté leur pierre à l'édifice.
Les Springboks ont ainsi connu une 4ème consécration mondiale, démontrant leur résilience et leur pragmatisme selon l'article rédigé à partir des informations de l'Agence France Presse.
ME MAME ADAMA GUEYE SOULEVE DES ECUEILS DE L’ETAT DE DROIT ET LA BONNE GOUVERNANCE AU SENEGAL
Clientélisme politique, offres spontanées dans les marchés publics, pouvoirs exorbitants du président, patrimonialisation de l’administration …on réduit notre démocratie à sa dimension politique à travers la dévolution civilisée du pouvoir
Vox Populi |
Abdoulaye SIDY |
Publication 29/10/2023
Beaucoup considèrent le Sénégal comme une démocratie. Une chose sur laquelle Mame Adama Guèye, avocat fondateur du Forum civil, émet des doutes, estimant qu’on semble réduire cette démocratie à sa dimension uniquement politique à travers la dévolution civilisée du pouvoir.
Du nombre des animateurs du 5ème et dernier débat de l’initiative citoyenne «Demain Sénégal» consacré à «l’Etat de droit et la bonne gouvernance au Sénégal», hier en entre-soi, Me Guèye relève trois autres dimensions qui, selon lui, n’ont jamais été prises en compte dans la mise en œuvre de la démocratie au Sénégal. Il s’agit des dimensions sociale, économique et culturelle.
Pour convaincre, il commence par souligner que le Sénégal a tous les atours d’une République, sauf que cette République n’est pas une réalité chez nous. «La République, c’est l’accès égalitaire aux services publics, c’est l’équité sociale. On n’est très loin de cela», tranche l’avocat. De son diagnostic sans complaisance de l’Etat de droit et la bonne gouvernance au Sénégal, il retient aussi que «l’Etat de droit est purement chimérique. Nous avons théoriquement des institutions démocratiques, mais il faut qu’on soit franc et réaliste. Au Sénégal, nous n’élisons pas un président de la République. Nous élisons un monarque parce qu’il y a une hypertrophie des pouvoirs du président. On a un président qui prévaut sur tout. C’est un gros problème», déclare, très en verve, Me Guèye.
Le clientélisme politique qui prend de l’âge
Apportant plus de détails à ses propos, l’avocat coche le clientélisme politique qui a eu très tôt droit de cité au Sénégal et qui, selon lui, est un facteur «rédhibitoire» de la bonne gouvernance. Me Mame Adama Guèye de citer l’exemple du président Senghor avec son compte K2 à la BNDS où la logique consistait à financer des gens de son parti pour ces derniers puissent à leur tour redistribuer l’argent et entretenir le système politique. « Ce clientélisme politique est resté permanent de Senghor à Macky Sall en passant par Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. C’est incompatible avec la bonne gouvernance dans la mesure où les pouvoirs dévolus au président de la République, les pouvoirs donnés aux institutions sont instrumentalisés à des fins politiques et politiciennes. Les décisions fondamentales qui sont rendues sont essentiellement prises en considération des intérêts politiques du régime du moment. C’est totalement incompatible avec les concepts de démocratie, les concepts de l’Etat de droit, les concepts de République», objecte le fondateur du Forum civil, lors des débats qui ont modérés par l’ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum.
L’offre spontanée dans les marchés publics
En outre, Me Mame Adama Guèye évoque la question des offres spontanées dans les marchés publics abordant la dimension économique de la démocratie. Cela est d’autant vrai que chaque régime arrive ses opérateurs économiques, selon lui. «L’accès à des opportunités économiques est subordonné à la connivence, à la proximité avec le pouvoir qui est en place. Ce qui est incompatible aussi avec les principes de démocratie, de République et de bonne gouvernance», rejette Me Guèye qui s’en fait pour les conséquences de telles pratiques souvent notées. «Toutes les personnes à qui on donne des opportunités économiques pour des raisons politiques n’ont très souvent aucune compétence à la matière. Juste quelques exemples : le port de Ndayane qui est, peut-être, aujourd’hui le projet le plus important de ce pays, il a été confié, pour le développement, à quelqu’un qui était un vendeur de fripes. Je n’ai rien contre les vendeurs de fripes, mais à chacun son métier. Les sphères ministérielles de Diamniadio, la société qui les a construites, elle a été consultée à partir de zéro réalisation, elle n’existait pas avant le projet. L’assainissement de Diamniadio, pareil. C’était le cas sous le président Wade. Il y a des opérateurs économiques qui sont nés, se sont développés et sont devenus des milliardaires sous Abdoulaye Wade. Cela continuera si on ne refonde pas ce pays», alerte Me Mame Adama Guèye.
Pour lui, ceci est valable pour les libertés publiques, domaine dans lequel aujourd’hui, on utilise des textes en fonction des intérêts du pouvoir. «Un exemple qui date d’hier (vendredi), le communiqué de ce Directeur général des élections qui dit que la décision du tribunal d’instance de Ziguinchor, par rapport à la réinscription de Ousmane Sonko sur les listes électorales, n’est pas définitive ; donc, il ne l’applique pas. C’est extrêmement grave si un haut fonctionnaire de son niveau assume une chose pareille alors que les textes sont d’une clarté extraordinaire», relève l’avocat. Il soutient qu’il y a un article qui dit que les décisions rendues dans ces conditions sont applicables immédiatement. «Lui, le DGE dit que la décision n’est pas définitive parce que l’Etat a l’intention de faire un pourvoi. Comment une administration peut fonder une décision sur une intention ?», s’étonne-t-il notamment.
La patrimonialisation de l’administration publique
En outre, Me Mame Adama Guèye attire l’attention sur un constat «très alarmant» : «la patrimonialisation de l’administration publique». Aujourd’hui, dit-il, beaucoup de fonctionnaires ont patrimonialisé l’espace de leurs responsabilités. C’est ce qui explique, d’après lui, comment on peut accéder aux services dans l’administration. «Cette question de la patrimonialisation fait qu’on a aujourd’hui des fonctionnaires-milliardaires dans notre pays. C’est inconcevable», martèle Me Mame Adama Guèye.
Au-delà d’être une affaire d’institution et d’Etat, le conférencier fait noter que la bonne gouvernance est aussi une affaire de citoyen. Selon lui, «nous devons nous interroger sur ces hiatus entre ce que nous proclamons être en terme de religion, de valeur et ce que nous sommes». Me Mame Adama Guèye estime que l’interpellation doit aussi viser le citoyen sénégalais. «La prochaine échéance électorale n’est pas une fin en soi. Un président seul, quelles que soient ses qualités, ne peut pas changer le Sénégal. C’est une affaire de tous. Or, ce qui nous manque, c’est d’avoir une ambition collective, un amour collectif, un patriotisme collectif», fait-t-il remarquer.
Les pistes de solutions de sortie de crise
Face à tous ces facteurs qu’il soulève et qui vont à l’encontre des concepts de République et des principes de bonne gouvernance, le fondateur du Forum civil formule deux propositions. La première, développer et signer une charte républicaine sur les fondations de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance. Me Mame Adama Guèye pense que l’action publique doit faire l’objet d’un monitoring permanent. La deuxième piste de solution de sortie de crise est la mise en place d’un observatoire des politiques publiques pour une presse informée, des acteurs politiques informés. Car pour lui, pour qu’un citoyen puisse participer à la vie publique, pour la démocratie participative soit effective, il faut un citoyen correctement informé».
Revenant sur le clientélisme politique, l’économiste et auteur du livre «Sénégal à portée de mains», Abdou Soulèye Diop, également débatteur, estime qu’il faut que les dirigeants comprennent que la gestion de la structure publique, «la technostructure publique est essentielle dans le développement d’un Etat et qu’on ne peut pas jouer avec cela». Il soutient aussi que le clientélisme politique en matière d’octroi des hautes fonctions de l’Etat n’est pas ligne avec la bonne gouvernance. «Il faut désormais qu’on rentre dans cette logique d’appel à candidature pour les hautes fonctions publiques pour que notre pays continue à être un ilot de bonne gouvernance», suggère-t-il.
FELWINE SARR EN CONVERSATION AVEC ABDOURAHMANE SECK
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LES BASES DU CONTRAT SOCIAL SÉNÉGALAIS
La colonisation a creusé le fossé entre l'État et la société, en instaurant une culture du commandement violent. Il faut refonder la communauté à partir de ses liens sociaux émancipateurs
Lors de son passage dans le dernier épisode des "Chroniques d'un temps politique" animée par Felwine Sarr, Abdourahmane Seck est revenu sur la nécessité de refonder le contrat social sénégalais. Diplômé en anthropologie, philosophie et histoire de l'Afrique, le chercheur a souligné que le Sénégal porte un héritage historique pluriel qu'il doit assumer.
Selon lui, la colonisation a fracturé les liens entre l'Etat et la société sénégalaise. Cependant, le peuple a résisté en s'appuyant sur des valeurs émancipatrices comme la Teranga. Aujourd'hui, cette résistance appelle à refonder la communauté politique autour de ces liens sociaux bafoués.
Abdourahmane Seck estime qu'il est temps pour le Sénégal d'inventer un nouveau contrat social pour ne pas répéter les erreurs du passé. Il faut, d'après lui, assumer l'histoire du pays et bâtir ensemble sur les valeurs communes qui unissent les Sénégalais. Pour le chercheur, refonder le « vivre-ensemble » passe nécessairement par la réappropriation de l'héritage historique et culturel du pays.
A travers son intervention, Abdourahmane Seck plaide donc pour une refondation du pacte républicain sénégalais sur des bases plus inclusives qui rendent hommage au pluralisme identitaire de la nation.
L'ÉCONOMIE NIGÉRIENNE SOUS PERFUSION
Sous le coup de sanctions économiques de la CEDEAO depuis début août, le nouveau pouvoir militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani a dû réduire de 40% le budget national et connaît des difficultés d'approvisionnement
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/10/2023
Trois mois après le coup d'État militaire du 28 juillet 2022 au Niger, qui a renversé le président Mohamed Bazoum, l'économie du pays s'enfonce dans la crise, selon des informations rapportées par RFI le 25 octobre. Sous le coup de sanctions économiques de la CEDEAO depuis début août, le nouveau pouvoir militaire dirigé par le général Abdourahamane Tiani a dû réduire de 40% le budget national et connaît des difficultés d'approvisionnement.
"La pénurie s'installe de plus en plus dans de nombreux foyers", constate l'économiste Ibrahim Adamou Louché, interrogé par RFI. Les stocks locaux s'épuisent et les prix flambent, avec une inflation galopante. Pour ravitailler le pays, la junte tente de faire venir des vivres du Burkina Faso, mais "ça devient de plus en plus compliqué d'escorter des camions" face à la dégradation de la situation sécuritaire, souligne le chercheur.
Cette crise économique pousse les militaires à durcir le ton pour se maintenir au pouvoir. Plusieurs figures de l'opposition sont détenues et les partis politiques suspendus. Le général Tiani tente aussi de mobiliser via un "fonds de solidarité pour la sauvegarde de la patrie", à l'aide de reportages dans les médias publics mettant en avant des "gestes patriotiques".
Mais selon Arthur Banga, chercheur ivoirien cité par RFI, "la junte reste l'acteur incontournable", ce qui pourrait la pousser à reprendre le dialogue avec la CEDEAO, bien qu'elle se soit "un peu disqualifiée". La reprise d'un sommet sous-régional est évoquée. Les États-Unis entendent également peser sur les négociations. Reste à voir si le nouveau pouvoir accepte de revenir à l'ordre constitutionnel pour sortir le pays de la crise.
LE RECUL DU FRANÇAIS AU PROFIT DU WOLOF
Alors que le pays fut un haut lieu de la francophonie, l'expansion irrésistible du wolof redessine progressivement la carte linguistique du Sénégal
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/10/2023
Selon une information rapportée par RFI, le wolof, langue nationale la plus parlée au Sénégal, gagne du terrain face au français, langue officielle pourtant inscrite dans la Constitution.
Effectivement, Sud FM, la première radio privée créée en 1994, a été précurseur en diffusant ses journaux d'information également en wolof, constatant que c'était plus compréhensible pour les auditeurs. "À l’époque, il y avait une seule radio d’État, la RTS, il fallait démocratiser l’accès à l’information et faire participer les populations au débat public. Et cela passait par l’introduction du wolof”, explique à RFI, Baye Oumar Gueye, directeur général de Sud FM.
La radio alterne désormais les éditions en français et en wolof, constatant "que l’audience monte dès que nous sommes dans le journal en wolof". Car si le français est la langue officielle, beaucoup de Sénégalais, surtout en dehors des villes, ne le maitrisent pas, à l'inverse du wolof parlé par tous.
Ce recul du français s'observe également en politique, dans l'enseignement ou sur les réseaux sociaux. "Dans le paysage linguistique actuel, le français a perdu en vitesse", analyse Adjaratou Oumar Fall, chercheuse à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. Selon elle, le wolof, langue "de mouvement" propre au commerce, est beaucoup plus accessible que le français pour les Sénégalais.
Ainsi, au Sénégal, pays dont Leopold Sedar Senghor avait fait le symbole de la francophonie, le wolof gagne du terrain et s'impose progressivement comme la langue prédominante.
par Adama Dieng
MESSAGE DE SOUTIEN À ANTÓNIO GUTERRES
EXCLUSI F SENEPLUS - L'actualité qui secoue la terre divine de la natalité devrait au contraire reconnaître en toi l'homme d'État, féru de principes, l'humaniste épris de justice, le dirigeant juste et clairvoyant
J'espère que tu es en bonne santé. L’histoire et les récits qui embrassent parfois l’humanité, à travers les conflits et les tourments, écrasant de leur poids la vie des enfants, des femmes et des hommes, laissent parfois peu de place à l’attention individuelle. Il peut même arriver que les amitiés et les loyautés soient balayées par les bourrasques des événements, laissant derrière elles des alluvions qui peuvent déprimer, décourager, voire emporter les semences si durement plantées et les promesses de paix.
C’est dans un moment comme celui-ci que je pense à toi, toi l’ami, l’homme d’État que des critiques injustes et très sévères ont voulu désarçonner ces derniers jours.
L'actualité qui secoue la terre divine de la natalité devrait au contraire reconnaître en toi l'homme d'État, féru de principes, l'humaniste épris de justice, le dirigeant juste et clairvoyant.
Je voudrais donc t’exprimer ici tout mon soutien et ma solidarité sans faille. Toutes les plaintes grossières contre ton auguste personne n’y feront rien. Ces accusations injustes ne seront que des alluvions que l’histoire oubliera. Mais l’humanité et l’histoire se souviendront que toi, António, tu es resté droit et droit, et tu sauras comment, avec ton habituelle force tranquille, affronter l’impitoyable tempête.
Amitiés,
António, dear Secretary General,
I hope that you are in good health. History and the stories that sometimes embrace humanity, through conflicts and torments, crushing with their weight the lives of children, women and men, sometimes leave little room for individual attention. It can even happen that friendships and loyalties are swept away by the gusts of events, leaving behind alluvium which can depress, discourage, or even carry away the seeds so hard planted and the promises of peace.
It is at a moment like this that I think of you, as a friend, as the statesman, whom unfair and very harsh critics have in recent days wanted to unravel.
The news that is shaking the land of divine birth should on the contrary recognize in you the principled stateman, the humanist in love with justice, the fair-minded and far-sighted leader.
I would therefore like to express my full support to you here, and my unflinching solidarity. All the foul cries against your august person will do nothing. These unjust accusations will only be alluvium, which history will forget. But humanity and history will remember that you, António, remained straight and upright, and you will know how, with your usual calm strength, to face the unforgiving storm.
Adama Dieng est président de l’Alliance Panafricaine pour la Transparence et la Primauté du droit (PATROL-AFRICA), ancien Secrétaire général adjoint des Nations unies, Conseiller spécial du Procureur de la CPI.
RÉVOLUTION À L'UCAD
Les autorités universitaires veulent avoir plus de poigne dans la gestion du campus social, avec la fin du système de «clandotage» et une présence policière pour assurer la sécurité des personnes et des biens
Les Assises de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) ont pris fin hier. Evidemment, un certain nombre de résolutions ont été prises pour pacifier et sécuriser l’espace universitaire, pour mettre fin à l’insalubrité, aux trafics de tous ordres, à la circulation des armes blanches, aux bagarres entre étudiants, etc. «Il faut que la police soit sur le campus, et je crois que là, il n’y a plus de doute. Les instances de délibération compétentes, en particulier le Conseil académique, avaient déjà délibéré sur la question et instruit le Recteur d’engager les démarches nécessaires avec le gouvernement pour une présence effective de la police sur le campus», martèle le Recteur de l’Ucad, Pr Ahmadou Aly Mbaye, à la fin des Assises de l’Université de Dakar tenues jeudi et vendredi. Les autorités universitaires veulent ramener l’ordre dans le campus social. Il y a une sorte de révolution qui va s’opérer au campus : la fin du système de «clandotage». Le nombre de codification sera limité à la capacité d’hébergement de l’Ucad. «Dans les chambres, on voit jusqu’à 10 personnes, c’est totalement inacceptable. Tout se fait comme si le campus social était partie intégrante du campus pédagogique, ce qui n’est pas le cas», rappelle Pr Mbaye. Même s’il faut changer les règes au campus social, le Recteur pense que le système de surveillance mis en place à l’Ucad est bon. «La plupart des gens qui ont été impliqués dans le saccage de l’institution ont été identifiés et arrêtés. Toutefois, il fallait aller plus loin, en changeant les règles du jeu, notamment au campus social», dit-il.
Pour le campus pédagogique actuellement, le pari de réduire les effectifs, qui tournent autour de 100 mille étudiants, est osé. «On ne peut plus accommoder autant d’étudiants, on voudrait faire la proposition aux autorités compétentes, j’espère qu’elles nous entendront», avance le Recteur. L’hybridation, qui sera davantage éprouvée, permettra d’y arriver en atteignant 70 mille inscrits. «Dans ce processus de basculement, l’Ucad avait besoin de mettre en place un certain nombre de choses liées à la connexion, à ses infrastructures, à ses textes…», énumère le Recteur. Il ajoute : «C’est grâce à une numérisation avancée des archives que l’Ucad a pu garder intacte sa capacité de délivrance des diplômes. Sinon, beaucoup de diplômés allaient en pâtir.»
Il faut savoir que le Conseil académique de l’Ucad, qui devait être convoqué au plus tard le 31 octobre, va acter la date de la reprise des cours. En attendant la décision du Centre des œuvres universitaires de Dakar (Coud) qui doit trouver le moyen de réglementer son espace.
BA CONTRE DIONNE, LA GUERRE DES AMBITIONS A COMMENCÉ
Amadou Ba utilise sa position de Premier ministre pour préserver le soutien de l'administration. Il a pris des mesures en limogeant de hauts fonctionnaires soupçonnés de sympathiser avec la candidature de Dionne
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/10/2023
La course à la présidence du Sénégal pour l'élection de février 2024 se réchauffe alors que deux figures politiques de premier plan, Amadou Ba et Mahammed Boun Abdallah Dionne, luttent pour obtenir des soutiens cruciaux. Vendredi 27 octobre, le quotidien Jeune Afrique a rapporté les derniers développements dans cette bataille politique sans merci.
Le 9 septembre dernier, le président sortant Macky Sall et la coalition au pouvoir Benno Bokk Yakaar (BBY) ont officiellement choisi Amadou Ba, actuel Premier ministre, comme leur candidat pour l'élection présidentielle du 25 février 2024. Cependant, cette décision a entraîné des dissidences au sein de la coalition, en particulier de la part de l'ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne et de l'ancien ministre de l'Agriculture Aly Ngouille Ndiaye.
Dionne, ne se résignant pas à l'annonce de la candidature d'Amadou Ba, a rapidement quitté le parti au pouvoir. De son côté, Ndiaye a démissionné de son poste au gouvernement. D'autres cadres politiques de BBY ont préféré attendre d'être limogés avant de prendre une décision similaire.
Toutefois, Dionne et Ndiaye ne sont pas restés inactifs dans leur quête pour obtenir le soutien nécessaire à leurs ambitions présidentielles. Ils ont tous deux entrepris de convaincre les hauts fonctionnaires encore en poste de les rejoindre, promettant des promotions conséquentes à ceux qui les soutiendront.
De son côté, Amadou Ba utilise sa position de Premier ministre pour préserver le soutien de l'administration. Il a pris des mesures en limogeant des hauts fonctionnaires soupçonnés de sympathiser avec la candidature de Dionne.
Il est à noter que plusieurs hauts fonctionnaires ont déjà été sanctionnés pour avoir fait défection de la coalition BBY. Cette situation illustre l'intensité de la bataille politique en cours et témoigne de l'importance des soutiens politiques et administratifs dans la perspective de l'élection présidentielle.
À quelques mois seulement du scrutin, le combat pour obtenir des soutiens s'annonce âpre. L'issue de l'élection dépendra en partie de la capacité des candidats de tous bords à rallier des soutiens politiques et administratifs. Les prochains mois seront donc cruciaux pour les ambitions présidentielles d'Amadou Ba et de Mahammed Boun Abdallah Dionne, deux anciens cadres du parti au pouvoir devenus rivaux.
DÉCISION IMMINENTE DE LA CEDEAO SUR SONKO
Me Ciré Clédor Ly, membre du collectif d'avocats du maire de Ziguinchor, a annoncé ce jour que la justice communautaire statuera en procédure d'urgence ce mardi 31 octobre sur la radiation de son client et la dissolution de son parti Pastef
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 28/10/2023
Me Ciré Clédor Ly, membre du collectif d'avocats d'Ousmane Sonko, a annoncé ce jour que la Cour de Justice de la CEDEAO statuera en procédure d'urgence ce mardi 31 octobre sur la radiation du député Ousmane Sonko et la dissolution de son parti Pastef.
La décision est attendue dans un contexte de fortes tensions entre le pouvoir sénégalais et l'opposition. Le régime du Président Macky Sall est en effet accusé par ses détracteurs de mener une politique de répression à l'encontre de ses opposants les plus virulents.
Par ailleurs, un autre cadre de Pastef, Amadou Ba, se trouve toujours en garde à vue à la Section de recherches, la police d’élite sénégalaise. Arrêté dans des circonstances non explicitées dans la nuit du vendredi 27 octobre, les motifs de son interpellation demeurent pour l'instant inexplicables, selon Me Ciré Clédor Ly.
Ces multiples péripéties judiciaires inquiètent l'opposition qui dénonce une volonté délibérée du pouvoir de museler les opposants les plus virulents, à quelques mois de la présidentielle de 2024. La décision de mardi attendue de la part de la Cour de justice de la CEDEAO pourrait constituer un tournant majeur dans cette crise politique latente.
ICS-VILLAGES ENVIRONNANTS : UNE COHABITATION DIFFICILE
Ce mercredi 25 octobre 2023, les populations des communes de Mboro et Darou Khoudouss, situées dans le département de Tivaouane, sont encore sorties dans la rue pour exprimer leur angoisse suite aux supposées émanations de gaz échappées des Ics
Région minière du Sénégal, Thiès connaît un nombre important de sites d’exploitation de mines et de carrières. Des industries extractives qui ne sont malheureusement pas sans effet sur l’environnement et la santé des habitants. Les populations riveraines des Ics et d’autres unités industrielles ont du mal à supporter cette cohabitation. Dernièrement, une série de fuites d’acide sulfurique a provoqué la colère des populations des villages environnants, qui sont descendues en masse dans la rue ce mercredi.
Ce mercredi 25 octobre 2023, les populations des communes de Mboro et Darou Khoudouss, situées dans le département de Tivaouane, sont encore sorties dans la rue pour exprimer leur angoisse suite aux supposées émanations de gaz échappées des Industries chimiques du Sénégal (Ics). Elles se seraient produites en septembre dernier, envahissant les villages environnants, ce avec des dégâts collatéraux énormes, éprouvant la végétation, les cultures des paysans et la santé publique. De vives tensions ont éclaté pour décrier le mutisme des autorités administratives compétentes et des responsables des Ics suite à ces fuites de gaz toxique ayant détruit des champs dans la zone. Des jeunes et des femmes encagoulés, très en colère, armés de gourdins et de pierres, sortis en masse dans la rue pour demander réparation, ont bloqué l’entrée principale de la mine et fait irruption dans l’usine. Ils ont tout détruit sur leur passage, exigeant de la société minière la prise en charge de leurs préoccupations. Les terres des cultivateurs sont expropriées, des produits toxiques déversés dans certaines zones. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Des populations qui exigent de l’entreprise minière le respect des engagements d’indemniser les impactés suite à ces fuites de gaz qui ont impacté la santé des populations, des animaux et causé la détérioration des végétaux. La situation était incontrôlable, avec des cultivateurs manifestants venus de Ndomor, Darou Khou¬douss, Mboro et environs, qui ont barré la route, pris le contrôle de l’entrée des Ics, mis le feu à la célèbre Cité Taïba et le poste de garde, face à un important dispositif de Forces de défense et de sécurité dépêché sur place, mais visiblement débordé. Les contestataires, qui réclament des indemnisations de la part des Industries chimiques du Sénégal, déplorent «les nombreux cas de toux, de diarrhée, des maux de ventre, des aggravations de maladies comme l’asthme et la sinusite, enregistrés auprès des populations».
Quand la chimie détruit l’agriculture et les villages
Première région minière du Sénégal, Thiès abrite l’une des plus anciennes industries du pays : les Ics. A une vingtaine de kilomètres alentour, les populations sont sévèrement touchées. Délocalisation, déversement de soufre sur la voie publique, rejet d’acide en mer et fuites de gaz sont le lot des habitants de la zone. Ce cultivateur de Darou Khoudouss, lui, se veut catégorique : «Les paysans n’ont que leurs yeux pour pleurer le désastre provoqué dans les champs.» Une situation longtemps dénoncée par les responsables de la plateforme citoyenne Mboro Sos : «Ces échappées de gaz ont méchamment agressé l’environnement immédiat et lointain de la concession minière, entamant sérieusement la santé d’une bonne partie de cette population.» Les conséquences sont désastreuses : «Plusieurs champs ont-ils vu leurs plantations être détruites par les effets nocifs de ce produit, et leurs pauvres propriétaires, qui tirent un bilan déficitaire presque à chaque saison, ne savent où donner de la tête.» Ainsi, la plateforme mar¬que sa compassion à l’endroit de toutes les populations «exposées à des toux et diarrhées, surtout aux asthmatiques et patients atteints de sinusite dont les pathologies ont été sévèrement aggravées par ce dégagement de gaz d’un degré de toxicité inquiétant».
Conséquences
Sous ce rapport, la plateforme citoyenne Mboro Sos, depuis très longtemps, rappelle à la Direction des Ics «l’obligation qui pèse sur elle de respecter scrupuleusement les mesures environnementales en cas de dégagement ou de fuite de gaz». Les populations ne manquent pas de placer les autorités étatiques devant «leurs responsabilités» et insistent, à nouveau, sur «l’affûtage des moyens de contestation et de dénonciation du fait du niveau d’insensibilité affligeant de la Direction de cette entreprise», plutôt soucieuse de ses «obligations de production», quels qu’en soient les moyens, «que du bien-être de ses travailleurs et de la population environnante». Elles interpellent les ministères de l’Environnement et de la Santé sur la «situation» et demandent «une enquête indépendante sur la qualité de l’air, de l’eau, les impacts sur la flore, la faune et les personnes».
Face à cette situation «lourde de conséquences à la fois environnementales, sanitaires et économiques pour la population», ces habitants des communes de Mboro et Darou Khou¬douss se désolent encore du «mutisme de certaines autorités» et exigent, de la part des Ics, «un dédommagement des paysans à la hauteur de l’ampleur du préjudice subi et la prise en charge de tout cas sinusoïdal et d’asthme».
Un week-end de panique à Mboro, Darou Khoudouss, Tivaouane et environs
Une odeur de soufre inquiétante brouilla l’atmosphère, ce jour de samedi 30 janvier, au niveau des localités de Mboro, Darou Khoudouss, Tivaouane et environs. Le déversement du souffre (un produit qui entre dans la composition de l’acide sulfurique) sur la voie publique par le service de transport et d’exploitation des Industries chimiques du Sénégal (Ics) agresse de manière impitoyable l’environnement des communes de Dakar, Thiès, Mboro, Darou Khoudouss, entre autres. Les populations riveraines dénoncent «la destruction du cadre de vie, la pollution de l’air, l’absence de végétation, la disparition de certaines espèces animales et l’assèchement des arbres, les stigmates des nuisances environnementales dues aux différentes rotations des convoyeurs de ce produit toxique, dangereux, acheminé par un système de transport ina¬déquat, défaillant, déversé à l’air libre par une industrie capitaliste, qui ne respecte aucune norme réglementaire du Code de l’environnement».
Trois chefs de village et Cheikh Top, responsable des jeunes, arrêtés
Parce qu’elles s’opposaient à la «puissance» des autorités qui les obligent à céder, dans la douleur, leurs terres aux Industries chimiques du Sénégal, les populations du village de Tobéne et environs, dans la commune de Méouane (département de Tivaouane), ont subi, un mercredi 12 août, la «rigueur» des Forces de l’ordre. Parmi elles, trois chefs de village et le responsable des jeunes de la localité, Cheikh Top, ont été arrêtés par les éléments de la Compagnie de gendarmerie de Tivaouane. Devant la détermination des autorités compétentes à les forcer à céder leurs terres aux Industries chimiques du Sénégal, les habitants du village de Tobéne et environs, refusant une «colonisation de notre localité», resteront catégoriques : «Tant qu’il nous restera un souffle de vie, nous allons nous battre. Quitte à ce qu’ils marchent sur nos cadavres.» Ces populations, qui s’opposent avec fermeté à la «délimitation préjudiciable» de six autres hectares sur leurs terres, disent s’être réveillées ce matin-là dans la stupeur en constatant que les Forces de l’ordre avaient assiégé leurs champs. Ce, pour permettre à la Commission départementale d’évaluation des impenses de procéder à la délimitation des six ha en question et au travail parcellaire, ainsi qu’à l’évaluation des champs devant permettre la fixation des barèmes d’indemnisation.
Pourtant, quelques deux semaines auparavant, le ministère de l’Intérieur avait convoqué une rencontre de crise réunissant toutes les parties prenantes, à Méouane, au cours de laquelle il avait invité les autorités des Industries chimiques du Sénégal (Ics) à revoir le barème d’indemnisation jugé dérisoire. Mais en vain ! Les Ics, aujourd’hui, semblent plus que jamais décidées à «exproprier» les terres de ces populations aux fins de les exploiter. A l’époque, les paysans de Tobéne ont jugé nécessaire d’interpeller, à temps, le Président Macky Sall, avant, craignent-ils, que «le pire ne se produise».
Les populations impactées rejettent le taux d’indemnisation proposé par les Ics
Avec l’échec des négociations entre les Industries chimiques du Sénégal (Ics) et les populations de Tobène impactées par ce projet d’extension, la Force pour le développement (Fdp) de la commune de Méouane (82 villages), en collaboration avec toutes les associations citoyennes du département de Tivaouane, avait dit «Non» au barème que les Industries chimiques du Sénégal (Ics) leur proposent pour exploiter leurs terres. Ces populations des villages impactés jugent dérisoire l’indemnisation d’1 million 50 mille F Cfa par hectare que les Ics veulent leur donner. Elles estiment que ce n’est pas proportionnel à leurs ressources. Elles trouvent «in¬croyable qu’on puisse détourner un paysan de sa source de subsistance et de survie, ses terres qu’il exploite depuis plus d’un siècle, avec un barème aussi dérisoire et insignifiant par rapport aux préjudices subis». Selon elles, «étant donné que nos arbres et nos plantes sont ravagés en grande partie par les Ics, nous réclamons une indemnisation de 20 millions de F Cfa par hectare et non par dénombrement». Et toutefois, de préciser : «nous ne refusons guère de céder les terres, mais il faut un barème d’indemnisation équitable, qui sera à la hauteur des dégâts collatéraux que les Ics infligent aux populations riveraines», notamment «la pollution permanente, extrêmement inadmissible, qui affecte gravement les populations, la faune et la flore». Cette pollution, fustigent les impactés, «est émaillée d’injustice inouïe et inédite».
Santé et environnement
Les informations contenues, dans un passé récent, dans le rapport que Daouda Samba, l’infirmier-chef de poste de Taïba Ndiaye, avait remis aux autorités locales, étaient des plus alarmantes : «Sur les 214 personnes consultées durant les deux jours qui ont suivi l’incident, 60% souffrent de douleurs thoraciques et sont sujettes à des toux persistantes. Des cas de troubles de la vision ont été décelés, ainsi que des douleurs épigastriques, des céphalées, des maux de tête. Sans compter les cas de diarrhées et de vomissements chez les enfants de moins de 5 ans.» Quid, avait-il poursuivi, de la récurrence des infections respiratoires aigües et des cas d’avortement spontané, et de la mortalité néonatale. L’environnement ne se porte pas mieux. La faune et la flore subissent les effets de cette pollution. Demba Diouf Fall, Point focal de la coalition «Pu¬bliez ce que vous payez», écrit de manière catégorique à ce sujet : la pollution avait détruit les exploitations agricoles des villages environnants. Pis, l’élevage est presque inexistant. «Nous ne pouvons plus élever. Il n’y a plus de poules, encore moins de coqs qui traînent dans le village. Ces espèces meurent comme des mouches à cause de la pollution», note-t-il.
Ce constat sera largement partagé par Gorgui Kâ, chargé des relations externes de l’association Paix et solidarité Mboro-Khondio. Il considère simplement que son village, Khondio, est devenu un «enfer terrestre». Pour lui, «malgré le déficit d’études d’impact des Ics sur l’environnement de Mboro et des villages environnants, il est évident que sa présence dans ce milieu est source de diverses nuisances». En effet, avait-il remarqué, de grandes quantités de résidus d’acide sulfuro-phosphatique, appelés «jus fluo», sont déversées à la mer et sur la plage de Khondio. Ces résidus sont visiblement un danger pour la santé humaine et animale en raison de la pollution de l’environnement et des infiltrations de la nappe phréatique.