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28 mai 2025
par Farid Bathily
EVGUENI PRIGOJINE : LES AILES D'UN FUGITIF
Le chef de la milice russe Wagner a longtemps défié l'ordre international. Ses capacités à échapper à la surveillance étaient légendaires. Mais l'ironie a voulu que ce maître de la dissimulation trouve sa fin dans un accident d’avion, le 24 août 2023
Selon une enquête fouillée du Wall Street Journal datée du 30 août, Prigojine avait une méfiance naturelle envers les voyages aériens. Il avait toujours cette intuition que les cieux seraient, ironiquement, sa perte. Cette pensée a guidé beaucoup de ses déplacements.
À 62 ans, l'homme était sur la liste noire de plus d'une trentaine de pays. Notamment les États-Unis, qui le soupçonnaient d'avoir tenté d'influencer leur présidentielle de 2016. Cette notoriété le poussait à user de tactiques complexes pour échapper à ses détracteurs. Toujours en mouvement, il semblait insaisissable, jonglant entre ses diverses responsabilités et la nécessité de se cacher.
Des sources diverses, interrogées par le Wall Street Journal, ont parlé d'une véritable stratégie de déplacement. Plans de vol modifiés, transpondeurs délibérément éteints, tout était en œuvre pour éviter la détection. Il possédait notamment un Embraer Legacy 600, acquis pour 10 millions de dollars en 2018. C’est à bord de cet appareil que le drame a eu lieu, peu après son décollage, près de la résidence de Vladimir Poutine à Tver.
La subtilité avec laquelle Prigojine opérait était sans pareil. Il n'était pas rare qu'il s'intègre à l'équipage pour brouiller les pistes. Ses déplacements étaient si fréquents qu'il était souvent décrit comme étant "toujours entre deux avions", fusionnant presque avec l'identité d'un passager anonyme.
Récemment, sa méfiance s'était accrue. Des données analysées par le Wall Street Journal, notamment celles de Flightradar24, suggéraient qu'il était de plus en plus sur ses gardes. Sa relation autrefois chaleureuse avec Poutine semblait s'être refroidie, l'amenant à éviter certaines zones sous surveillance directe du Kremlin.
Sa mort inattendue alimente rumeurs et spéculations. Alors que l’État russe promet une enquête approfondie, beaucoup se demandent si la véritable histoire de ce maître de la dissimulation sera un jour connue. Ce qui est sûr, c'est que l'empreinte de Prigojine restera marquée dans l'histoire contemporaine.
AMADOU BA MANOEUVRE POUR RESTER À LA TÊTE DU GOUVERNEMENT
Le Chef de l’Etat va annoncer le nom du candidat de Benno Bokk Yaakaar à la Présidentielle de 2024 et procéder à un remaniement ministériel, dans quelques jours. Pressenti pour être l’heureux élu, le Premier ministre va-t-il rester à la tête de l’Etat ?
Les jours qui arrivent risquent d’être agités au sein de la coalition au pouvoir. Le choix du candidat de la majorité à la prochaine élection présidentielle est annoncé imminent. Le chef de l’État, qui a pris part au premier Sommet africain sur le climat, du 3 au 6 septembre à Nairobi, devrait dévoiler le nom de l’heureux élu cette semaine, avant de procéder à un remaniement dans la foulée de cette annonce. Puisque le temps presse.
En effet, selon la loi électorale, la période de collecte des parrainages doit être ouverte 180 jours au plus tard avant la date du scrutin, à la date de publication du montant du cautionnement. ‘’Elle doit débuter après la publication et la mise à disposition du modèle de fiche de collecte et se poursuit jusqu’à la date limite de dépôt des candidatures’’, précisait Moundiaye Cissé, membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections, dans nos colonnes, il y a quelques semaines.
Si l’on tient compte de la date de l’élection fixée le 25 février 2024, la collecte des parrainages doit être lancée vers le 28 aout. Elle devra se poursuivre jusqu’à la date prévue pour le dépôt des candidatures au greffe du Conseil constitutionnel, ‘’c’est-à-dire 75 jours au plus et 60 jours au moins avant le scrutin’’, expliquait le directeur exécutif de l’ONG 3D. Monsieur Cissé ajoutait : ‘’Ce sera entre le 11 et le 26 décembre.’’
Ainsi, le choix du président ne saurait attendre. Et jusqu’au moment où l’on parle, le favori reste l’actuel Premier ministre Amadou Ba. S’il venait à être choisi, va-t-il continuer à diriger le gouvernement ?
Selon nos informations, lui a bien envie de continuer sa mission et de rester à la tête de l’appareil étatique. Par contre, il devra céder les deux postes ministériels qu’il cumule depuis le départ des ministres de Rewmi (Yankhoba Diatara aux Sports et Aly Saleh Diop à l’Élevage).
Si le chef de l’État lui renouvelle sa confiance à la tête du gouvernement, Amadou Ba pourra conduire encore l’action du gouvernement jusqu’en novembre, au moins, avant de céder son poste. Puisqu’il doit faire sa Déclaration de politique générale, trois mois après sa nomination à la primature, selon la Constitution. Or, faire une telle déclaration à quelques mois de la fin du mandat de Macky Sall n’aurait pas de sens. Par contre, s’il est choisi, il faudra bien qu’il s’occupe de sa campagne électorale. De ce fait, lâcher les rênes du gouvernement à ce moment-là lui permettra de mieux fourbir ses armes en vue de la Présidentielle.
Toutefois, Amadou Ba aura aussi la lourde tâche de fédérer les énergies et éviter que la coalition n’éclate. Pour cela, il lui faudra jouer de son entregent et faire parler ses talents de diplomate. Des jours agités en perspective.
Amadou BA/ Khadim Ba
On ne sait plus par quel bout prendre cette affaire qui oppose Amadou Ba à son fils Khadim Ba de Locafrique. Nos radars renseignent que les deux hommes et le financier de Locafrique ont été aperçus sortant du commissariat. Si les deux en sont sortis libres, ce n’est pas le cas du troisième qui est resté dans les locaux de la police. On ne sait s’il a été placé ou non. Wait and see
Le bilan du Magal passe à 21 décès
Le bilan du Magal de Touba s’est alourdi à cause d’un accident de circulation survenu hier. La Brigade nationale des sapeurs-pompiers renseigne que le nombre de morts est passé de 18 à 21.Cela fait suite à un accident survenu sur la route de Gossas. Le capitaine Ndary Ndour, chargé de communication au détachement de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, indique que le poste de commandement a enregistré un accident mortel sur l'axe Gossas-Diourbel. Il s'agit d'une collision entre deux cars de transport en commun (Ndiaga Ndiaye), occasionnant 52 victimes dont 14 graves et trois morts. Ce qui porte le bilan qui était de 18 à 21 décès.
1 015 migrants secourus par la marine nationale en 2 semaines
La marine nationale a du pain sur la planche avec la recrudescence de l’émigration clandestine. Malgré les chavirements de pirogues, les jeunes continuent de braver la mer. La Dirpa renseigne que la marine nationale a secouru 1 500 migrants irréguliers ramenés sains et saufs à terre, du mois de mai à la date d’hier. D’après le communiqué de la Dirpa, le bilan des deux dernières semaines en particulier fait ressortir un total de 1 015 personnes débarquées par les unités de la Marine nationale. Ce qui illustre ainsi un net regain des tentatives d'émigration irrégulière au cours de cette période. La marine nationale rassure qu’elle mobilise d'importants moyens humains et matériels dans le cadre de sa mission de sauvegarde de la vie humaine en mer.
118 migrants irréguliers interceptés au large de Saint-Louis
Un patrouilleur de haute mer de la marine nationale sénégalaise a intercepté 118 migrants irréguliers, au large de Saint-Louis, a appris l’Aps de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), ce mercredi. L’arrivée du patrouilleur avec les migrants était prévue ce mercredi 06 septembre 2023, à 18 heures, à la Base navale Amiral Faye Gassama, indique la même source. Mardi, la marine nationale a procédé à l’arraisonnement, à 200 km des côtes sénégalaises, de deux pirogues transportant 242 candidats à l’émigration irrégulière. Les départs de pirogues transportant des migrants clandestins vers l’Europe, notamment les îles Canaries, se sont multipliés ces derniers mois sur les côtes sénégalaises
3 responsables de Pastef Louga écopent de 3 mois de prison avec sursis
Le vent de décrispation du champ politique continue de souffler. Hier, neuf patriotes incarcérés depuis le mois de juin à Louga ont humé l’air de la liberté. Le coordonnateur communal de Pastef, Diack Sarr, le chargé de la massification, Abass Boubou Ndiaye et Djiby Ndour ont été attraits devant la barre du tribunal de grande instance de Louga. Au terme de l’audience, les responsables de Pastef sont condamnés à 3 mois de prison avec sursis. Le député Cheikh Thioro Mbacké renseigne aussi que 6 autres patriotes ont obtenu une liberté provisoire. Il faut rappeler que le coordonnateur communal de Pastef, Diack Sarr, le chargé de la massification, Abass Boubou Ndiaye et Djiby Ndour avaient observé une grève de la faim à la maison d’arrêt et de correction (Mac) de Louga après l’arrestation de Sonko
Le journaliste de Senego, Khalil Kamara, est libre
Après des heures de détention, le journaliste de Senego, Khalil Kamara, a été libéré par le procureur, selon son avocat Me Moussa Sarr. Il était poursuivi pour diffusion de fausses nouvelles, diffamation, outrage à un corps constitué et offense au chef de l’État. L’association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) avait demandé la libération de Khalil Kamara qui n’est pas l’auteur de l’article incriminé et rappelle qu’il s’agit d’une contribution signée. L’association regrette cette propension des autorités à placer aussi facilement des journalistes en détention. Elle souligne que depuis quasiment un an, près d’une dizaine de journalistes ont été inquiétés judiciairement pour des faits qui auraient pu être pris en charge par le Conseil pour le CORED. Non seulement tout ceci est contraire aux nombreux traités régulièrement ratifiés par le Sénégal, mais aussi cela va continuer à faire chuter notre pays dans le classement mondial annuel de la liberté de la presse de Reporters Sans Frontière (RSF), renseigne Appel.
Convention de partenariat entre Sonaged et Uam
Le Directeur de la Société nationale de gestion intégrée des déchets (SONAGED), Mass Thiam et le Directeur du Centre régional des œuvres universitaires sociales de Diamniadio (CROUS-D), Moussa Hamady Sarr ont procédé, hier, à la signature d’une convention de partenariat destinée à l’amélioration de la gestion des déchets dans le campus social de l’université Amadou Mahtar Mbow de Dakar (UAM). Se réjouissant de ce partenariat, Mass Thiam souligne que la convention a une durée d’un an renouvelable. Selon lui, elle permet d’accompagner l’université dans la mise en place d’infrastructures de gestion de déchets, de points de propreté, de points de regroupement normalisés. A l’en croire, ce partenariat va permettre également de mettre en place un « tri » au campus social et promouvoir les activités de communication et de sensibilisation sur la préservation d’un cadre de vie propre. La signature de cette convention est importante, à ses yeux, dans la mesure où elle apporte aussi de la pédagogie parce que la plus grande difficulté reste la faiblesse du niveau de conscience environnementale de manière générale. Pour lui, elle présente l’opportunité d’introduire des systèmes de gestion contextualisés au niveau universitaire. Pour sa part, le directeur du CROUS-D, Moussa Hamady Sarr, dit avoir sollicité la SONAGED pour créer de meilleures conditions de vie des étudiants dans un campus social.
Médina Yoro Foulah coupé de la capitale régionale, Kolda
A cause des fortes pluies, les populations du département de Médina Yoro Foulah sont coupées encore de la capitale régionale, Kolda. A chaque hivernage, les eaux occupent la route à hauteur du deuxième pont juste à la limite entre les communes de Kolda et de Bignarabé.Aucun véhicule ou moto ne peut traverser, d’après Dakaractu. Ainsi, seuls les charretiers prennent le risque de faire traverser les populations moyennant 500 FCFA par personne etleurs motos. Les évacuations de malades deviennent très compliquées et risquées pour ces populations. Selon Ibrahima Mballo, habitant de Saré Madihou, c’est comme si la population de Médina Yoro Foulah était condamnée à vivre ainsi à chaque hivernage. Il rappelle que Myf est un département agricole et si aujourd'hui, les populations sont confrontées à de réels problèmes d'écoulement des produits, c'est qu'il y a un problème de routes. Il appelle les autorités à résoudre définitivement ce problème
Gabon : Ali Bongo Ondimba libre de ses mouvements
L’ancien Président du Gabon, Ali Bongo, est «libre de ses mouvements» et est «autorisé à se rendre à l’étranger pour effectuer ses contrôles médicaux», ont déclaré mercredi les nouvelles autorités militaires de ce pays. «Compte tenu de son état de santé, l’ancien président de la République Ali Bongo est libre de ses mouvements. Il peut, s’il le souhaite, se rendre à l’étranger afin d’y effectuer ses contrôles médicaux», ont affirmé les autorités de la transition et de la restauration des institutions de ce pays, à la télévision publique. Le Gabon est dirigé depuis mercredi par le général Brice Oligui Nguéma, porté à la tête du Comité pour la transition et la restauration des institutions, qui a renversé le Président Ali Bongo au pouvoir depuis 14 ans. Le fils de l’ancien président Omar Bongo Ondimba venait juste d’être réélu à l’issue d’un scrutin présidentiel controversé
LES SOLUTIONS DE MEÏSSA BABOU ET EL HADJ AIOUNE DIOUF FACE À LA FLAMBÉE DES PRIX
Le « goorgorlou » ne sait plus où donner de la tête face à la spirale haussière des prix des denrées alimentaires
Propos recueillis par Silèye MBODJI |
Publication 07/09/2023
En dépit des moyens dégagés par l’État pour maintenir le pouvoir d’achat des Sénégalais, le panier de la ménagère continue de subir le coût de l’inflation des produits de grande consommation. Le « goorgorlou » ne sait plus où donner de la tête face à la spirale haussière des prix des denrées alimentaires. Pour expliquer cette situation, le Professeur Meïssa Babou indexe directement le modèle économique de notre pays qui repose sur les importations. Il estime qu’il faut remédier cela à travers la promotion de l’agriculture et de la production nationale. Selon l’ancien directeur du Commerce intérieur, El Hadj Alioune Diouf, l’enjeu c’est aussi d’arriver à un contrôle rigoureux des prix surtout que les commerçants bénéficient de marges élevées.
Pr Meïssa Babou justifie la cherté de la vie par le modèle économique du Sénégal qui repose sur les importations. N’ayant pas de maîtrise sur les prix des produits importés, les événements extérieurs ont forcément des retombées sur les coûts des produits que nous consommons. « Le problème, c’est notre modèle économique qui est un modèle d’importation. Avec tous les évènements qu’on a connus comme la Covid19 et la guerre en Ukraine, les produits à l’extérieur ont subi des hausses. Dès lors, ces augmentations ont au pour conséquences une diminution des recettes. Face à cette remontée des prix, l’État ne pouvait pas arrêter quandmême cette hémorragie» explique l’enseignant chercheur à l’université Cheikh Anta Diop. Tout compte fait, Pr Meïssa Babou précise qu’il s’agit d’un problème structurel qu’il faut essayer de prendre à bras le corps à travers l’augmentation de la production locale. Autrement dit, produire ce que nous consommons. «Face à un pouvoir d’achat sénégalais faible parce que nous ne sommes pas nombreux à avoir des revenus conséquents, face à cette situation donc, je crois que la solution c’est d’essayer de produire chez nous au moins ce que nous consommons en termes de denrées alimentaires. Pour le reste, s’agissant notamment des matériaux de construction et tout le reste que nous ne pouvons pas faire, on pourra l’importer» a-t-il ajouté.
MEïSSA BABOU «Le plus important est de voir comment faire pour avoir une option stratégique de production interne»
L’économiste recommande un changement de paradigmes pour apaiser la souffrance des Sénégalais. Faire un investissement total et déterminant dans la production alimentaire. Selon Pr Babou, le fond du problème n’est pas lié au contrôle des prix. C’est d’abord, souligne-t-il, un problème de disponibilité des produits. « Les commerçants ne peuvent pas vendre à perte, il faut quand même qu’on soit sérieux. Ce ne sont pas les commerçants qui sont à l’origine de ces augmentations. Je crois que le plus important est de voir comment faire pour avoir une option stratégique de production interne. On ne fait rien aujourd’hui par exemple pour le riz dans la Vallée alors que nous importons presque 1million 500 000 tonnes. C’est vraiment plus profond que ça. C’est peut-être l’approche du développement qui n’a pas été bien orientée» avance l’enseignement chercheur à la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg), à l’Ucad, Pr Meïssa Babou.
EL HADJ ALIOUNE DIOUF, ANCIEN DG DU COMMERCE INTÉRIEUR « Le commerce doit être davantage pris en charge d’une manière un peu plus rigoureuse »
Quant à l’ancien directeur du Commerce intérieur, il recommande un contrôle systématique beaucoup plus rigoureux des prix au niveau des commerçants. El Hadj Alioune Diouf estime qu’il faut renforcer davantage les moyens du Contrôle économique et être un peu plus sévère avec les spéculateurs. Selon lui, le problème du commerce au Sénégal est dû au fait que les marges bénéficiaires des commerçants sont très élevées. «Actuellement, il y a une détérioration du pouvoir d’achat de nos compatriotes. Il y a eu une flambée des prix. C’est peut-être dû à la période hivernale. De mon point de vue, le commerce doit être davantage pris en charge d’une manière un peu plus rigoureuse. On dit liberté des prix mais les gens font ce qu’ils veulent. Ils augmentent les prix. Il faut un contrôle beaucoup plus rigoureux. Il y a eu régulièrement une hausse des prix pas uniquement sur les denrées de première nécessité. Ce qui est étonnant, c’est que ça porte sur tout. Maintenant, n’importe qui fait du commerce sur n’importe quel objet pour gagner des marges très importantes. C’est ça qui rend encore les prix plus chers !» soutient El Hadj Alioune Diouf.
Regrouper le Commerce avec l’Industrie, la Finance pour avoir une gaze de moyens.»
Selon toujours l’ancien directeur du Commerce intérieur, les grandes surfaces sont attirées par le Sénégal parce que les marges y sont très élevées. « Cela est valable même pour les boutiques dans les quartiers. Il faudrait peut-être combattre ça d’une manière beaucoup plus vigoureuse. J’estime que le Commerce devrait être regroupé avec l’Industrie, avec les Finances pour avoir davantage de moyens. S’il le faut, renforcer le contrôle, même militariser les services de contrôle, pour que les commerçants comprennent l’enjeu. Parce que quand le marché est déséquilibré que voulez-vous faire ? Il faut aussi renforcer les moyens de production. Il est inacceptable qu’on continue d’importer de la pomme de terre, des oignons, de la viande, du lait. Ça, c’est des choses qu’on doit pouvoir produire ici. On peut le faire, il faut juste une réelle volonté de l’État» estime l’ancien directeur du Commerce intérieur, El Hadj Alioune Diouf.
LA CANDIDATURE DE BENNO BOKK YAAKAAR A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE JEUDI
Les livraisons de ce jeudi 7 septembre 2023, commentent la désignation du candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février 2024
Dakar, 7 sept (APS) – La désignation du candidat de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février 2024 est de nouveau commentée dans la livraison des quotidiens de ce jeudi.
‘’Le candidat de [BBY] devra s’affranchir de Macky Sall’’, commente Kritik’, ajoutant : ‘’Bien qu’il soit désigné par le président sortant, Macky Sall, le prochain candidat de Benno Bokk Yaakaar n’aura d’autre choix que de s’affirmer, quitte à se démarquer totalement de Macky Sall, qui veut à la fois passer et garder la main.’’
Le bilan du président de la République risque d’‘’être à la fois un atout et un handicap’’ pour le candidat de la majorité présidentielle, selon Kritik’.
‘’Le temps long pris pour la désignation d’un candidat illustre des difficultés réelles […] La meilleure attitude de Macky Sall était de s’effacer très tôt au profit du candidat désigné’’, juge L’info.
EnQuête fait remarquer qu’au moment où ‘’Benno Bokk Yaakaar tarde à [dévoiler] le nom de son candidat, les prétendants occupent le terrain et battent déjà campagne’’.
‘’En 2012, la coalition la plus importante de l’opposition avait payé cher sa dislocation au seuil de l’élection présidentielle. En 2024, la majorité présidentielle court le même risque en tardant à partager le nom de son candidat et à préparer ses militants et sympathisants’’, lit-on dans le même journal.
Selon L’Observateur et d’autres journaux, Macky Sall va dévoiler le nom du candidat de BBY samedi prochain. ‘’Une décision qui sera suivie de la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale pour terminer son mandat et accompagner’’ le candidat désigné au scrutin présidentiel, annonce L’Observateur.
Les ‘’remous’’ au PDS
Concernant les autres sujets politiques, Sud Quotidien présente le Sénégal comme une ‘’vitrine démocratique […] sous la menace de l’implosion’’.
La bonne réputation du pays en matière de démocratie ‘’est en passe d’être […] balafrée’’ à cause de ‘’la traque systématique de l’opposition’’, de ‘’la régression des libertés individuelles et collectives’’, de ‘’la posture tendancieuse de Dame justice’’ également, écrit-il.
L’As évoque les ‘’remous’’ au PDS, l’ex-parti au pouvoir, aujourd’hui ‘’en quête d’un nouveau souffle’’, au moment où éclatent de profondes divergences dans ses rangs.
‘’Ousmane Sonko hante les stades’’, titre L’info, annonçant qu’un match de football a été interrompu au stade Amadou-Barry de Guédiawaye par des supporters chantant des slogans favorables à l’opposant Ousmane Sonko.
‘’Tout slogan politique et religieux est interdit dans les compétitions ‘navétanes’’’, celles organisées par l’Organisme national de coordination des activités de vacances, a rappelé au même journal le président de ladite organisation, Amadou Kane.
Le Soleil annonce le lancement d’un projet agricole du chanteur Baaba Maal. ‘’Fixer les jeunes dans leur terroir, avec des projets […] C’est l’objectif du chanteur Baaba Maal’’, note le journal en précisant que cette initiative sera déroulée à Podor (nord), où est né le célèbre artiste.
WalfQuotidien signale que ‘’l’arachide [est] dans une zone de turbulences’’.
‘’Les populations rechignent à se faire vacciner’’
‘’Le coup est rude pour les producteurs d’arachide qui ont beaucoup misé sur les exportations de cette spéculation pour réaliser des bénéfices importants. Face au relèvement des prix à l’exportation, ils avaient augmenté considérablement les superficies emblavées du fait de la demande importante de la Chine’’, explique le journal.
Le hic, c’est que ‘’les Chinois, grands consommateurs d’arachide, se font de plus en plus désirer sur le marché sénégalais, occasionnant une mévente importante pour les producteurs’’, observe WalfQuotidien.
Bés Bi Le Jour révèle que le Sénégal, qui fait partie du ‘’trio de tête’’ du classement des pays en matière de gestion de la pandémie de Covid-19, s’est retrouvé à l’avant-dernière place, concernant la vaccination contre cette maladie.
Seuls 8,68 % de la cible ont été vaccinés, alors que l’Organisation mondiale de la santé recommande à ses États membres de faire vacciner au moins 70 % des personnes concernées.
‘’Le hic, c’est que les populations rechignent à se faire vacciner’’ à cause de ‘’rumeurs infondées’’, lit-on dans Bés Bi Le Jour.
Record constate que ‘’les Lions affichent la forme’’ en attendant leur match amical international de football contre l’Algérie, mardi prochain, au stade Abdoulaye-Wade de Diamniadio.
LA VIE DE GALERE DES CHEFS DE MENAGES
Face à l’augmentation vertigineuse du coût de la vie, Les pères et mères de familles ne savent plus où donner de la tête face aux hausses des prix de tous les produits et services. Eau, électricité, loyers, produits alimentaires...
Le coût de la vie à Dakar devient de plus en plus intenable pour les ménages. Une preuve parmi d’autres de cette assertion : dans les marchés, les vendeurs sont plus nombreux que les acheteurs ! Les pères et mères de familles ne savent plus où donner de la tête face aux hausses des prix de tous les produits et services. Eau, électricité, loyers, produits alimentaires... les «gorgorlous» n’en peuvent plus. Le paiement de la location et le règlement de factures toutes plus salées les unes que les autres donnent des migraines et une santé très fragile à des populations qui «refusent» quelquefois de se rendre à l’hôpital faute de moyens financiers. Sans compter les enfants déscolarisés car victimes de cette cherté de la vie qui a fini de précariser leurs parents !
«Il n’y a pas d’argent. On se débrouille. La vie est difficile. Mon fils est malade. Il est asthmatique. Mais je n’ai pas d’argent pour payer ses soins à l’hôpital. Je lui ai juste donné des feuilles de corossol en infusion. On dit que c’est efficace. Mais ça ne fait que calmer la crise. Cette période hivernale est défavorable aux asthmatiques. Tout le monde le sait. Parfois, il y a de nonnes sœurs qui me soutiennent un peu. C’est très compliqué, tout est cher et la situation est presque intenable pour nous, pères de famille «. C’est le cri du cœur de Massogui Athie qui porte sur ses frêles épaules la charge de 7 enfants dont 5 filles. Des enfants dont la mère est une femme de ménage. Chez les Athie, on peine à assurer les trois repas au quotidien. Tous les membres de la famille habitent dans une seule pièce. Une vraie vie de... pauvres, dit-il. Notre interlocuteur n’a qu’un maigre salaire de 50 000 francs pour nourrir huit bouches. Sa femme raconte leur situation. «Ce sont de petits enfants. Je ne peux pas les laisser seuls et aller chercher du travail d’autant que leur père ne passe pas la journée à la maison. Je me débrouille tout de même en vendant des arachides grillées ou sucrées». Dans cette famille, les astuces pour survivre et pour faire face à certains besoins ne manquent pas. «Parce que on est obligé de payer la location de la chambre à 35 000 francs, l’eau, l’électricité... On mène une vie très compliquée», confie notre interlocutrice.
C’est clair! Le coût de la vie reste aujourd’hui le principal adversaire des chefs de famille, surtout les «gorgorlou» sénégalais. Tout est devenu cher : la santé, l’éducation, le transport, les denrées alimentaires, l’eau, l’électricité. Tout ! Tout. Il suffit de le suivre Fama jusque chez la vendeuse de légumes du coin pour constater toute la difficulté qu’elle rencontre se procurer le strict minimum pour elle etsa famille. Pour juste avoir un bon plat de riz au bissap avec huile de palme, il faut débourser au moins 1500 francs. En tout cas, c’est la somme qu’a déboursée Fama ce jour-là pour le repas de sa famille à midi. «J’ai acheté un kilo de riz à 500 francs, un tas de tomates à 100 francs, du gombo à 100 francs, un oignon à 50 francs, un sachet de poivre à 25 francs, un bouillon à 50 francs, du piment à 25 francs, du nététou à 100 francs. Ca me fait au total 950 francs, sans compter l’huile de palme. C’est très compliqué au marché»,se lamente la brave dame. Elle a déboursé 1500 francs pour un modeste plat sans poisson, sans huile et sans légumes. Du riz blanc aux feuilles de bissap avec de l’huile de palme pour relever le tout!
La vie est chère au Sénégal surtout à Dakar avec la flambée des prix sur le marché. Nous avons arpenté des marchés, visité des supermarchés et des boutiques, conversé avec des vendeuses tenant des tables au coin des rues pour voir comment font les ménagères pour s’en sortir. C’est au marché à ciel ouvert — du moins sur une grande partie — Gueule Tapée des Parcelles Assainies, que de nombreuses femmes viennent faire leurs provisions de produits vivriers. C’est le cas de Mariétou Diallo qui n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les prix sont passés subitement du simple au triple. En charge de 5 enfants en l’absence d’un mari qui a pris la tangente depuis bientôt 6 ans, elle est obligée de jouer à la fois le rôle du père et celui de la mère. Comme il est facile de le deviner, cette brave femme n’a pas assez de moyens financiers pour prendre en charge de sa progéniture. Pour le manger, c’est la croix et la bannière. C’est une femme dépitée qui quitte le marché quand elle finit de faire le tour des étals pour s’approvisionner en produits viviers. La plupart des produits ont connu une augmentation.
Pour le poisson par exemple, la situation est compliquée pour beaucoup d’acteurs de la filière. «On ne s’en sort plus comme avant. 15 000 francs, 25 000 francs, 38 000 francs, 50 000, 100 000... ça grimpe de jour en jour», confie Maïssa Ndiaye qui sillonne les rues des différentes unités des Parcelles Assainies pour pouvoir écouler sa marchandise. Un dur labeur pour lui qui se réveille à 4 heures du matin pour pouvoir se ravitailler en clients. Sur son téléphone portable, les appels sont incessants. Les clients l’appellent à longueur de journée pour espérer avoir du poisson à moindre coût. «J’essaie de ne décevoir personne et faire en sorte que mes clientes trouvent ce qu’ils veulent sans se ruiner. Mais parfois, c’est très dur avec le marchandage. Elles refusent de payer les prix fixés par type de poisson». Ce qui, dit-il, retarde un peu ses déplacements d’un endroit à un autre. «Parfois, il y a des femmes qui sont même en colère, parce qu’elles restent des heures à patienter, attendant mon arrivée. Mais à cause de cette cherté, on ne peut même plus travailler correctement». Mais sa semble dire que la cherté du poisson impacte toute la chaine d’approvisionnement allant du fournisseur au consommateur.
Grossistes et détaillants se renvoient la balle
Djeynaba Sow et Alpha Diallo s’activent dans la vente de légumes depuis plus de 30 ans. Ils sont bien connus au marché Gueule Tapée. Des vendeuses au détail viennent s’approvisionner auprès d’eux en légumes (aubergines, piment, tomates, carotte, choux, navets, gombos, patate...) A les en croire, les prix ont augmenté au fil des années passant du simple au double avant de tripler voire quadrupler. Ce qui fait qu’ils sont obligés de répercuter ces augmentations sur leurs prix. A la grande colère des acheteurs. Qui ne manquent pas souvent de les traiter de tous les noms d’oiseaux.
Dans les boutiques, les altercations ne sont pas rares entre boutiquiers et les clients. Le marché est certes bien approvisionné, tous les produits sont disponibles mais ils coûtent trop cher depuis quelque temps. Ndèye est gargotière. Dans la boutique de Boubacar sise à l’unité 16 des Parcelles Assainies, elle explose de colère après avoir additionné les prix des produits qu’elle venait d’acheter. «C’est cher, trop cher, la vie à Dakar. C’est très dur. On se débrouille mais sans faire de bénéfices car la restauration ne nourrit plus son homme. C’est compliqué. Si ça continue comme ça, ce sera la faillite. La situation ne présage rien de bon», confie cette gargotière dépitée. Dans la boutique, la tension ne baisse pas mais, malgré l’énervement des acheteuses, impossible de faire bouger les prix fixés par les grossistes et boutiquiers détaillants. Le litre d’huile qui coûtait entre 800 et 1000 francs, il y a quelques mois, a augmenté jusqu’à 1200 francs et même 1800 francs pour les bouteilles à emporter
La viande... un produit de luxe
D’une table, d’une boutique ou d’un marché à un autre, la réalité est implacable. Tout comme le poisson, la viande n’est plus à la portée des petites bourses. Un sachet contenant un kilogramme de viande à la main, mère Ndoya Guèye chuchote à notre oreille n’avoir pas mangé de la viande depuis plus d’un mois. Le kilogramme de la viande avec os se négocie aujourd’hui entre 3900 et 4000 francs. Sans os, il faut mettre 5000 à 6000 francs sur la table du boucher. «Depuis la tabaski, on n’a pas mangé de la viande à la maison. On ne peut s’en procurer tous les jours. On n’en a pas les moyens. Mon époux est malade, cloué au lit depuis plus de 5 ans. Mes enfants se débrouillent pour pouvoir assurer l’eau et l’électricité qui coûtent très cher. Ce mois-ci, on a reçu une facture d’électricité de plus de 80 000 francs. Pour l’eau, je suis sûre que les agents de la Sen’eau vont venir couper ça parce que 63 000 francs, c’est énorme pour nous. Près de 150 000 francs pour les factures d’eau et d’électricité seulement sans compter le manger. On ne vit presque plus !», explose cette mère de famille qui, parlant toujours de la cherté de la vie, fait remarquer que le mal se situe à tous les niveaux et à tous les secteurs. «Même ceux qui faisaient de bonnes actions n’en font plus comme avant. Ils pensent en priorité à la scolarité, à la santé et aux conditions de vie dans leurs familles, ce qui fait qu’ils n’ont plus les moyens de faire des libéralités».
Selon le sieur Ousseynou Tiombane, si les aliments coûtent aussi cher c’est la faute aux autorités qui n’ont pas su donner la priorité à l’agriculture et concentrant tous leurs efforts sur les infrastructures, notamment routières, qui ne se mangent pas ! Ces infrastructures, confie-t-il, «ça ne se mange pas, même si c’est joli. Nous devons surtout nous concentrer sur les prix de certains produits de base comme l’oignon. Aujourd’hui le sac coûte entre 20 000 et 22 000 francs. C’est une honte quand j’entends dire que le marché va être approvisionné avec de l’oignon importé du Maroc. On ne devrait jamais se glorifier de ces bateaux d’oignons qui viennent de l’étranger et qui nous appauvrissent davantage. On ne valorise pas nos productions locales», a-t-il martelé.
Devant un étal rempli de poissons, Mborika n’en croit pas ses yeux. C’est pourtant un étal bien garni avec différentes variétés et tailles de poissons. Seulement voilà, malgré l’abondance, les prix sont élevés. Il faut débourser au moins 1000 francs pour espérer repartir avec du poisson. Elle demande à « Mère jën », la poissonnière, si elle peut s’en procurer pour 500 francs. Réponse négative de la vendeuse qui lui explique que le poisson est trop cher ces temps-ci! «Nous mêmes, on souffre avant de pouvoir se ravitailler. Encore qu’on ne trouve que des poissons glacés, les produits frais étant hors de portée. Les femmes se plaignent de ne plus trouver du poisson frais au marché. Du coût, on ne mange plus du vrai thiébou Ndar»! Selon «Mère Jën», les poissons qui se vendaient entre 30 000 francs et 75 000 la caisse coûtent aujourd’hui entre 100 000 francs et 250 000 francs. Et encore, il s’agit de caisses de dimensions moyennes. «On fait des tas pour aider certaines familles à accéder aux gros poissons qui coûtent trop cher. Des tas de 2000, 3000... Mais on n’a pas de tas à 1000 francs»! Une estimation faite devant une Mborika qui doit se résigner à ne pas ramener du poisson ce jour là pour sa famille. «Je n’ai que 1000 francs sur moi pour le poisson. Donc, ce n’est pas possible. Les gens chez mois ne vont pas manger du poisson aujourd’hui», commente-t-elle écoeurée.
Malheureusement, Mborika n’est pas un cas isolé. Ce qu’elle vit est le reflet de la situation de beaucoup de familles à Dakar notamment dans la commune des Parcelles Assainies. Ici, comme presque partout d’ailleurs — à part quelques quartiers huppés —, la pauvreté et la souffrance sont visibles à travers ces ventres affamés qui ont oublié la signification de trois repas quotidiens. Les enfants en sont réduits à guetter des «offrandes» faits de biscuits, lait caillé et parfois de thiébou djeune pour se remplir le ventre
Debout sur la route qui mène vers l’école élémentaire de l’unité 15, une dame sert de petits sachets de biscuits à des enfants. «Héy def lenn ndaank»! Oui doucement rek, leur dit-elle ! Chacun veut en effet avoir sa part pour «calmer le ventre». «Waay sama biir di riir rek. Dama khiffonn waay»! lâche cet enfant d’une dizaine d’années qui croque rapidement ses biscuits avant de s’approcher d’un autre de ses camarades qui venait lui aussi d’ouvrir son sachet de biscuits. Des enfants qui ont pour la plupart abandonné les études
Les écoliers des victimes...
Aujourd’hui, dans les quartiers populaires, beaucoup d’enfants ne partent plus à l’école. L’exemple de Sidy Camara, un jeune d’environ 17 ans, donne des frissons. Il vit auprès de sa grand-mère qui «quémande» auprès des bonnes volontés pour la nourriture de ses trois enfants dont une fille malade depuis plus de 10 ans. «Vous voyez, je ne peux pas aller travailler à cause de ma fille malade. Elle ne peut rien faire. Elle ne reconnait personne. Même pour ses besoins et autres, il faut une assistance particulière. Surtout pendant ses périodes de règle. Je souffre avec elle. A cela, s’ajoute le coût de la vie. Parfois je veux lui acheter des fruits mais c’est impossible. Elle en mange rarement. Cette situation a fait que Sidy ne peut plus aller à l’école. En plus du problème des frais d’inscription, et étant donné qu’il mange rarement à sa faim, il a abandonné les études. Il avait commencé à faire l’école buissonnière. Son école m’a convoqué plusieurs fois du fait de ses absences. On a tout fait pour le remettre dans le droit chemin mais en vain. Aujourd’hui, il traine dans la rue à longueur de journée», a-t-elle confie sur un ton de résignation la grand-mère.
Dans les familles c’est le désarroi total. La grogne monte partout, surtout avec la hausse des prix de l’eau, de l’électricité et de certains produits alimentaires de base. Pour les Sénégalais, la vie est devenue beaucoup trop chère. «On est fatigué. On souffre. C’est très, très compliqué. L’Etat nous dit que l’école est obligatoire mais, avec la situation au niveau des familles, c’est presque impossible d’envoyer les enfants à l’école. C’est un fardeau. Beaucoup d’enfants ne vont plus à l’école parce qu’on ne vit plus»! Cette mère de famille se désole surtout du fait que plus personne ne peut plus épargner un seul franc. C’est le cas de Papis Sagna qui, face au coût de la vie, n’arrive plus à mettre de côté une petite somme par mois pour l’école de ses enfants. Justement, à un mois de la rentrée scolaire, il est dans l’inquiétude totale. «Quand j’entends dire que c’est bientôt la rentrée scolaire, ça me donne des maux de tête. Pour la prochaine rentrée scolaire, à moins qu’il y ait un miracle avec une belle rentrée d’argent, je me prépare aux pires éventualités pour mes enfants. Ils vont être renvoyés de l’école. Pas seulement à cause des frais d’inscription mais surtout pour les fournitures. Parce que, franchement, je n’ai pas pu préparer la prochaine rentrée», avoue ce père de famille.
Autre casse-tête que vivent les Sénégalais, la location ! Ibrahima Fall, un chef de ménage, a sommé de quitter son ancien logement pour des raisons de sécurité parce que la dalle menaçait de s’effondrer. Il a trouvé un studio à l’unité 16 des Parcelles Assainies pour un coût mensuel de 120 000 francs alors qu’il ne payait que 75 000 francs à son ancien bailleur. Pour intégrer le nouveau logement, il a dû débourser 300 000 francs représentant la caution de trois mois alors que, nous dit-on, c’est interdit par la nouvelle loi sur les loyers. Mais allez faire comprendre cela à des bailleurs qui tiennent le bon bout la loi de l’offre et de la demande jouant nettement en leur faveur ! Résultat : les locataires sont obligés de se soumettre à leur loi s’ils veulent disposer d’un toit…
«LA FRANCE VIT ACTUELLEMENT UN CAUCHEMAR EVEILLE EN AFRIQUE...»
Barka Ba journaliste, analyste politique et spécialiste des questions internationales s’est exprimé sur la situation politique en Afrique subsaharienne, particulièrement à l’Ouest et au Centre, marquée par une série de coups d’État militaires.
Propos recueillis par Youssoupha BA |
Publication 07/09/2023
Barka Ba journaliste, analyste politique et spécialiste des questions internationales s’est exprimé sur la situation politique en Afrique subsaharienne, particulièrement à l’Ouest et au Centre, marquée par une série de coups d’État militaires.
Le Témoin - Le continent africain a été frappé par pas moins de six coups d’État en deux ans. Quelle analyse faites-vous de cette « épidémie » ?
Barka BA - Avec la récurrence des coups d’Etat en Afrique, on semble assister à une sorte de retour du refoulé. Parmi les nombreuses choses par lesquelles on caricaturait le continent, figurait en bonne place la fréquence des coups d’Etat, quelques années après les indépendances. On avait le privilège — si l’on ose dire— de partager ce triste record avec certains pays d’Amérique du Sud adeptes du « Pronunciamiento », c’est-à-dire la prise illégale du pouvoir par une junte de galonnés. Après les années 90, après la période des « conférences nationales » et la vague de démocratisation qui avait soufflé dans une bonne partie de l’Afrique, les coups d’Etat, hormis dans quelques pays, étaient devenus plutôt rares. Les élections, plus ou moins transparentes, étaient devenues le mode le plus fréquent d’accession au pouvoir. Mais, la mauvaise gouvernance chronique notée dans certains pays, la corruption endémique, la pratique malsaine de « capture de l’Etat » par des élites prédatrices, la volonté de confisquer le pouvoir par des artifices juridiques comme le « troisième mandat » dans d’autres ou la fragilité des institutions…tout cela a pu faire le lit de la plupart de ces coups d’Etat, chaque pays ayant évidemment ses spécificités sur lesquelles il serait fastidieux de revenir dans les détails.
Ces putschs sont souvent salués par des populations en liesse. Que signifient ces réactions d’approbation ?
A Bamako, Conakry, Ouagadougou, Niamey ou même à Libreville, on a assisté après chaque coup d’Etat aux mêmes scènes : des foules en délire saluant la prise du pouvoir par les militaires. Même si certaines manifestations de soutiens sont loin d’être spontanées et ont plutôt l’air d’avoir été organisées de main de maitre par des activistes agissant pour le compte des putschistes, force est de reconnaitre que peu de régimes renversés bénéficient d’une base populaire ou d’une adhésion politique susceptibles de mobiliser l’opinion publique contre ces coups d’Etat. A ce niveau, on peut facilement observer le grand décalage qui existe entre les condamnations de principe d’organisations comme la Cedeao ou l’Union africaine qui surviennent après chaque coup d’Etat et les réactions des populations africaines. Avec l’avènement des réseaux sociaux et la polarisation extrême des opinions publiques, travaillées parfois au corps par des officines ayant un agenda caché, les coups d’Etat en Afrique semblent obéir à une sorte de « désirmimétique ». Il est quand même assez symptomatique qu’aussi bien au Mali, en Guinée, au Burkina Faso ou au Niger, ce sont à chaque fois les unités les mieux entrainées et équipées de ces pays qui sont les fers de lance de ces coups d’Etat et installent des transitions calées souvent comme par hasard sur une durée moyenne de 3 ans
Au Mali, au Burkina et maintenant au Niger, les militaires qui ont pris le pouvoir ont réclamé le départ des troupes françaises. Est-ce que nous sommes en train de vivre le début de la fin de la Francafrique ?
La France est en train de vivre un cauchemar éveillé en Afrique et les scénarios catastrophes se succèdent pour l’ancienne puissance coloniale. Le plus surprenant à ce niveau, c’est que malgré les moyens colossaux dont elle dispose en terme de renseignement, la France semble n’avoir pas pu anticiper la plupart des putschs qui l’ont mise dans une situation inconfortable. La volonté de conserver coûte que coûte des emprises coloniales dans certains pays est en total déphasage avec une opinion publique africaine qui n’a pas attendu, comme on le croit assez souvent, la propagande russe sur les réseaux sociaux pour développer un « sentiment anti-français ». Avant Evegueni Prigojine et ses officines, une bonne partie de la jeunesse africaine était déjà sensible aux discours d’un Tiken Jah Fakoly ou d’un Alpha Blondy sur le mode «Armée française, rentrez-chez vous! ». S’il est incontestable que l’intervention française au Mali sous la présidence de François Hollande avait été saluée sur le continent pour avoir aidé un pays en grosse difficulté face à la menace djihadiste, il n’en demeure pas moins que la présence durable de ces mêmes troupes et surtout l’incapacité des régimes en place à venir définitivement à bout de l’hydre djihadiste a pu cristalliser le ressentiment de larges couches de la population. A ce sujet, la France est devenue un bouc émissaire idéal qui permet aux putschistes de Niamey ou Bamako de surfer sur une vague populiste, en occultant leurs propres responsabilités dans cet échec. Pour le cas spécifique du Niger, le Président Bazoum était plutôt sur la bonne voie avec une perspective économique favorable et des succès indéniables enregistrés dans la lutte contre le djihadisme. Cela n’a pas empêché pourtant le chef de sa garde prétorienne de le renverser et de se proclamer calife à la place du Calife
Après l’Afrique de l’Ouest, le centre du continent vient d’entrer dans la danse. Des militaires qui tiennent le pouvoir pour, disent-ils, rétablir l’ordre constitutionnel. Quelles conséquences cette vague kaki peut-elle occasionner ?
Pour l’Afrique centrale, après ce qui s’est passé au Gabon, il est à craindre qu’il y’ait un effet domino. Le régime gabonais partageait beaucoup de traits communs avec certains de ses voisins : longévité au pouvoir, crainte d’une succession dynastique, accusations récurrentes de détournements de fonds publics, absence de transparence dans les élections, entre autres dysfonctionnements de la pratique démocratique. En Guinée équatoriale, Théodore Obiang Nguéma est en place depuis 1979, Sassou Nguesso dirige le Congo depuis 1979, hormis l’intermède avec Pascal Lissouba et au Cameroun Paul Biya est pouvoir depuis 1982. Il est à craindre qu’avec ce qui s’est passé au Gabon et qui est un véritable séisme politique, on assiste à des répliques car il me semble difficile de voir les populations supporter encore longtemps ces anachronismes.
VAGUE DE COUPS D'ETAT EN AFRIQUE : POURQUOI LES POPULATIONS SEMBLENT LES CAUTIONNER
L’image de la rapidité de contamination de la très redoutée maladie Covid-19, les prises de pouvoir parles militaires en Afrique s’enchaînent et deviennent de plus en plus inquiétantes. Contagieuses aussi.
L’image de la rapidité de contamination de la très redoutée maladie Covid-19, les prises de pouvoir parles militaires en Afrique s’enchaînent et deviennent de plus en plus inquiétantes. Contagieuses aussi. En l’espace de deux ans seulement, pas moins de six coups d’État ont frappé le continent.
Les prétextes invoqués à chaque fois pour justifier ces changements de régimes par la force c’est soit la nécessité de mettre fin à la dégradation de la situation sécuritaire, soit l’impératif de combattre la mal gouvernance et la corruption ou encore le besoin de restaurer la souveraineté des peuples sur leurs ressources. Des annonces qui en disent long sur les politiques mises en place par des chefs d’État et qui sont aux antipodes des intérêts des populations. Des politiques dont le résultat est non seulement la dilapidation des ressources financières mais également l’exploitation des ressources de ces pays par les grandes puissances étrangères.
Ces politiques de bradage des ressources nationales exécutées grâce au soutien de l’ancien colonisateur —qui en est le principal bénéficiaire !— ont fini d’anéantir tous les espoirs d’une jeunesse africaine qui n’a que ses yeux pour pleurer face à un avenir assombri par la mainmise de clans et de familles sur les ressources de leurs pays. Cette politique, vieille de plus de soixante ans, a fini de plonger les populations dans une pauvreté absolue, une servitude inouïe, une arriération sans précédent, un avenir hypothéqué... C’est la raison pour laquelle, longtemps confinée dans le mutisme et terrorisées par des présidents autoritaires et violents, ces populations n’ont pas manqué, partout où des coups d’Etat militaires se sont produits ces deux dernières années, d’accueillir les putschistes en «sauveurs».
Aussi bien au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et récemment au Niger, sans compter le Gabon, ce sont des scènes de joie rythmées par des chants et des danses qui ont validé le départ des «civils» pour faire allégeance à des dirigeants militaires dont la mission première devrait être autre que l’exercice du pouvoir politique. Hélas, ce déboulement des hommes en kaki au-devant de la scène politique n’est que la résultante de pratiques maffieuses de chefs d’État qui, dès qu’ils accèdent au pouvoir, se concentrent sur la recherche des stratagèmes pour rester aux commandes le plus longtemps possible. A cette fin, tous les moyens sont bons : élections truquées, opposants emprisonnés, justice corrompue, népotisme, détournements à grande échelle des deniers publics, Constitutions taillées sur mesure…
Rien n’est de trop pour rester ad vitam aeternam «chef suprême». On ne s’étonnera donc pas de voir des chefs d’Etat africains figurer dans le «Guiness » des dirigeants qui ont le plus duré au pouvoir : Kadhafi (42 ans), Mobutu Sesseko(32 ans),Paul Biya (41 ans), Yoweri Museveni (37 ans), Denis Sassou Nguesso (44 ans mais lui, il avait quitté le pouvoir avant de revenir), Obiang Nguema (44 ans)
Le Gabon, qui vient à son tour d’être frappé par l’ouragan des coups d’État, a été victime de la monarchisation du pouvoir par la famille Bongo. Après le départ, du père au bout de 32 ans de règne, un tapis rouge savamment orchestré est déroulé à son fils pour lui succéder en2009.Mais à force de verser dans les mêmes pratiques que son père, Ali Bongo a finalement été renversé jeudi dernier et mis en résidence surveillée parle nouvel homme fort du pays, le général Nguema Brice
Cette vague de coups d’Etat militaires qui déferle en Afrique de l’Ouest et maintenant du Centre, bien que condamnée par les syndicats de chefs d’Etat, les principales puissances européennes, les organisations sous-régionales et internationales semble pourtant cautionnée par des populations qui réclament plus de souveraineté et une meilleure gestion de leurs ressources.
En tout cas, soixante ans après les indépendances de nos pays, il semble naître en Afrique une nouvelle conscience des jeunes, surtout, aidés en cela par le développement sans précédent des nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus précisément des réseaux sociaux, que ces grandes puissances elles-mêmes ont inventées. Tant mieux si la jeunesse africaine peut s’en servir, et ne manque pas de le faire, pour prendre son destin en mains.
Par Pr Fatimata LY
«LA VIE ETAIT TENDRE ET LENTE» DE FADEL DIA*
«La vie était tendre et lente » est un vœu exaucé : je me suis toujours demandé qui, parmi les nombreux et talentueux écrivains de la FACE, allait enfin retracer la saga de la famille Alpha Ciré tant cette histoire méritait, à mon avis, d’être contée.
«La vie était tendre et lente » est un vœu exaucé : je me suis toujours demandé qui, parmi les nombreux et talentueux écrivains de la FACE, allait enfin retracer la saga de la famille Alpha Ciré tant cette histoire méritait, à mon avis, d’être contée. Plusieurs scenarii s’étaient dessinés et finalement…
Voilà pourquoi, à l’annonce de la parution de l’ouvrage de Mam Cheikh une joie incommensurable et un bonheur infini m’envahirent ; ma joie s’est mêlée au plaisir de la dégustation de ce récit que retraçait une plume puissante qui nous a toujours habituée à une écriture policée, fine et raffinée.
C’est un véritable délice ou régal, on se délecte véritablement tout au long de l’ouvrage ; de la page de couverture jusqu’ à la dernière page et on ne le referme qu’avec une seule envie, celle d’avoir le tome 2, puis le tome 3…
A la lecture du livre de Fadel Dia, une immense nostalgie nous envahit, nostalgie de ce Fouta que nous n’avons pas connu, maintes fois raconté par nos mères, pères, oncles et tantes grand parents et même aïeuls. Ce Fouta que nos parents ont tenté de reproduire en miniature dans l’espace urbain ici à Dakar, à Saint-Louis, Kaolack ou Thiès et autres grandes villes du pays.
Certes pour la génération née après les indépendances, la reconstitution du puzzle des personnages dans l’ouvrage pouvait s’avérer être un exercice difficile voire périlleux sans le secours des seniors et le recours à leur mémoire lointaine. Il est vrai que certains des faits relatés dans l’ouvrage sont familiers à la plupart des jeunes qui ont grandi sous le harnais des témoins de cette époque ; mais également d’autres faits que l’auteur a peut-être intentionnellement occultés. Il est vrai que tout ne se dit pas surtout de la part d’un homme dont le modus vivendi est celui adopté par les « taiseux ». Ceux-là même, qui « tournent la langue sept fois dans la bouche avant de décider de se taire » pour reprendre l’heureuse formule de l’éloquent Samba Ka.
Parmi ces histoires, celle de Mam Padhèle -dont j’avais entendu parler pour la première fois lors du rappel à Dieu de Saidou Nourou Ibrahima Wone prenait une autre tournure à la lecture du livre et j’ai mieux compris parallèle que Mam Assietou Daha tentait de faire à l’époque. Mam Padhèle si lointaine dans le temps puisque grand-mère de mon arrière-grand-mère et pourtant au souvenir encore vivace...
Quand on a été élevé par Sala Poulho puis vécu en proximité avec Badido Allah -petites filles de Marieme Cheikh dite Dédé Maodo, l’ainée d’une génération- certains des récits et certains personnages du livre nous sont plus ou moins familiers. Mais, sous la plume de Cheikh Fadel Dia, les histoires prennent une autre couleur et ont une autre saveur. Le narrateur utilise un style qui nous porte au cœur de l’action comme si nous avions nous-mêmes assisté au déroulement des différentes scènes racontées dans ce livre (Barka Ba, Mam Kany, Diouf… ).
Avec ce livre, nous avons beaucoup appris certes sur l’histoire de la famille Alpha Ciré, les peuls devenus « torobé » malgré leur résistance mais aussi et surtout celle des « foulbé », ces buveurs de lait à la voix nasillarde comme aimait à dire ironiquement une de mes tantes en parlant des « Nduetbhé ».
Les histoires de notre passé sont empreintes d’un profond humanisme (relation entre maitres et esclaves de case ou page pour parler comme Racine Aboubacry), d’une affection débordante (le hayyo, ode à l’amour) et d’une tendresse mesurée et discrète (entre frère et cousin germain) ; le tout enrobé dans un système de valeurs profondément enracinées dans l’inconscient collectif : sens élevé des responsabilités, droit d’ainesse, protection des couches vulnérables, solidarité, morale religieuse (scène de récitation de coran après guérison du grand- père de l’auteur).
Au total, en lisant ce récit de vie où l’auteur réussi la prouesse d’une autobiographie sans parler de lui, l’on est habité par divers sentiments et l’on passe :
• de l’émerveillement des contes de fées (les retrouvailles de Dieynaba Alpha avec sa famille),
• à la douceur (de l’environnement du fleuve, relations affectueuses),
• au suspense (l’auteur perdu à Dakar),
• à l’euphorie(la découverte de la pâtisserie Gentina),
• à l’hilarité (le «coolo» et l’aristocrate, le petit fils et son grand père marabout ),
• à la tristesse (le père qui perd son fils adulte, à l’âge des promesses),
• à la tendresse (la boulette de couscous chaud, scène qui m’a littéralement fait pleurer cadeaux de la coépouse juchée sur la vache pour un long voyage )
• au drame (décès de trois sœurs en couches et je comprends l’excès d’attention dont nous entourait nos mamans lors de nos grossesses et le soulagement à l’accouchement ainsi que les questions anxieuses « o dadhi » ? « o dandi » ? et les prières ferventes « yo niamde wadhehene » ! )
La famille Alpha Ciré est un monde à part, tentaculaire, qui phagocyte ou qui tente de phagocyter tous ses alliés qui fait face à l’altérité de la famille des « Nduetbhé » qui sans tambours ni trompettes assume tout simplement, tout doucement
La vie était tendre et douce et lente. Rythmée par la joie de vivre ; la vie suivait son cours, entrecoupée de drames. C’est l’histoire de la vie avec ses différents personnages chacun avec ses qualités et ses défauts mais pétris dans le même moule et mu par la même force au service de la préservation de « la continuité du lait » pour parler comme le regretté Hamidou DIA.
Ce livre est également une leçon de vie pour tout lecteur, l’on y apprend TOUT :
La sociologie (les régulateurs sociaux, l’organisation en castes de la société), l’anthropologie , la psychologie, la linguistique (locutions pulaar), la médecine (coma post traumatique, maladies génétiques), l’histoire (du Fouta-Toro sur près de deux siècles, de la colonisation) et la géographie (découpage administratif du Fouta), le vocabulaire et l’orthographe (acquisition de nouveaux mots, termes). L’éducation religieuse (la jurisprudence) et l’éducation formelle n’étaient pas en reste avec le portrait d’un des plus grands enseignant éducateur de son temps : Issa Mariéme Cheikh Hamidou Alpha Ciré Kane.
Ce livre est un éclairage pour tout membre de la famille Alpha Ciré et la famille Dia de Nduetbhé. En effet, il nous permet de mieux cerner la personnalité des différents personnages ainsi que leurs descendants (sans se risquer à la psychanalyse, là également le préfacier Abdoulaye Elimane Kane avait averti !). Les hal pulaar résume toute la génétique humaine en une phrase : « so nedho ne tague legnol fof diodjinthe ». On peut regretter dans ce livre, l’absence de certains personnages mythiques de la famille
Parmi les leçons apprises sur certains concepts à la lecture de cet ouvrage, nous noterons : l’approche genre, l’intergénérationnelle et la masculinité positive. Ces concepts que le monde moderne croit avoir inventé alors qu’ils étaient déjà en vogue dans le Fouta de nos aïeuls.
Concernant l’approche genre, la place centrale de la femme dans la vie sociale avec une répartition bien équilibrée des tâches est mise en exergue dans ce récit et la scène des femmes dans le fleuve est ici très éloquente (Peekaan).
Quant à l’inter-générationalité, elle permettait dans nos sociétes traditionnelles de prévenir les maladies neuro-dégénératives des seniors liées en partie à l’isolement social que notre génération croit compenser avec les biens matériels et les billets de banque.
Pour ce qui est de masculinité positive, l’auteur nous montre tout le respect et les attentions dont les hommes entouraient leurs mères, sœurs et épouses.
La lecture de cet ouvrage nous permet donc d’illustrer parfaitement ces concepts dans le quotidien de nos aïeuls et nous montre que nous n’avons rien à envier aux sociétés occidentales. « La vie était tendre et lente » est tout simplement délicieux et savoureux !
Dès lors : revisiter notre passé est un impératif pour le développement durable. Quand je referme le livre sur la dernière page une question me taraude l’esprit : comment une perle, un chef d’œuvre pareil a pu être imaginé pensé, construit, rédigé concocté par un « fou » !
Si Hamady Sala était encore parmi nous il aurait demandé à Samba Sala de rédiger une note de lecture qui aurait été forcément succulente sur ce livre majeur sur l’histoire de familles. Et bien sûr Samba Sala , présent aussi, se serait exécuté au nom du droit d’ainesse, au nom de l’affection fraternelle sans limite qui les unissait, au nom des liens de sang mais surtout de lait. Effectivement le « wadhi Kossam » était le glas de toute requête car cette injonction signifiait que contre vents et marées il fallait s’exécuter, il n’y avait plus aucune alternative.
Merci infiniment Mam pour ce beau cadeau aux « Nduétbhé », aux « yirlabje » et pour la promotion du pulagu ! Et un Grand Bravo pour ta prouesse : écrire une autobiographie sans presque jamais parler de soi ne peut être qu’œuvre de Fou
LES LIONS DU HANDIBASKET ECRASENT L’AFRIQUE DU SUD ET SE HISSENT EN DEMIES
L’équipe nationale de handibasket du Sénégal s’est qualifiée pour les demi-finales des Jeux paralympiques d’Afrique, après avoir battu l’équipe d’Afrique du Sud avec un score de 62 points à 29.
L’équipe nationale de handibasket du Sénégal s’est qualifiée pour les demi-finales des Jeux paralympiques d’Afrique, après avoir battu l’équipe d’Afrique du Sud avec un score de 62 points à 29.
Cette information a été confirmée par le Comité national paralympique du Sénégal et rapportée par l’APS.Les Lions du handibasket ont réussi à se qualifier pour les demi-finales avant même leur dernier match contre l’Angola, qui est prévu pour samedi. Dans leur premier match, ils ont également réussi à battre l’Egypte avec un score très serré de 64-62.
En plus de ces victoires, le Sénégal s’est également imposé de manière impressionnante face au Kenya, avec un score écrasant de 103 points contre 22. La compétition continue jusqu’au 14 septembre. Les meilleures équipes du tournoi auront le privilège de représenter l’Afrique aux Jeux paralympiques de Paris 2024