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26 mai 2025
par l'éditorialiste de seneplus, alymana Bathily
OUSMANE SONKO ET DONALD TRUMP : DE LA DÉMOCRATIE EN AMÉRIQUE ET AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Les similitudes entre les cas judiciaires du maire de Ziguinchor et de l'ancien président américain sont frappantes. Ils sont pourtant traités différemment. Qu'est-ce que cela dit de notre système démocratique ?
Alymana Bathily de SenePlus |
Publication 31/08/2023
Ousmane Sonko, le chef du principal parti d’opposition du Sénégal a été arrêté le 28 juillet puis inculpé dès le lendemain pour neuf chefs d’accusation.
« Appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, complot contre l’autorité de l’État, actes et manœuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et…vol."
Il est dès lors détenu, sans procès à la prison de Sébikhotane où il observe une grève de la faim depuis 30 jours déjà et se trouve à présent dans un état comateux selon ses avocats et ses visiteurs.
La dissolution de son parti - le Pastef - est prononcée par un simple communiqué du ministre de l’Intérieur, confirmée une semaine plus tard par un décret du président de la République.
Condamné précédemment à deux ans de prison avec sursis pour « corruption de la jeunesse » à la suite d’une accusation de viol puis à six mois de prison pour diffamation, son procès aboutira sans nul doute à le rendre inéligible à l’élection présidentielle de février 2024, s’il ne l’est déjà.
Le cas Donald Trump
Clin d’œil de l’Histoire ?
Au moment où Ousmane Sonko est mis en prison au Sénégal et son parti dissous, Donald Trump fait face à la justice américaine pour des charges tout aussi graves si ce n’est plus.
Le président Donald Trump a en effet été inculpé le 3 août par un tribunal fédéral à Washington de « manœuvres criminelles visant à inverser les résultats de l’élection présidentielle de 2020 », de « complot contre les États-Unis » et « d’attentat contre les droits fondamentaux du peuple américain » pour son implication supposée dans l’attaque contre le Capitole du 6 janvier 2021.
Il s’agit là d’accusations criminelles graves.
Outre cette affaire, l’ancien président américain fait l’objet de trois procédures judiciaires menées dans différents États.
Il est inculpé dans l’État de Géorgie pour « tentative de fraude électorale afin pervertir les résultats de l’élection présidentielle de 2020 ».
En Floride, il est poursuivi pour « recel de documents gouvernementaux classifiés », « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », « entrave à la justice » et « faux témoignage ».
A New York, il fait l’objet de trente-quatre chefs d’accusation pour avoir « orchestré » des paiements pour étouffer trois affaires embarrassantes avant l’élection de 2016.
Chacune des trois poursuites pourraient, dit-on, lui valoir une peine de prison de dix à vingt ans.
Comparaissant devant le tribunal fédéral de Washington comme précédemment devant celui de New York, le président Trump s’est contenté de décliner formellement son identité, de se faire photographier et faire prendre ses empreintes digitales.
Après avoir plaidé non coupable, il est sorti du tribunal au bout de trois heures.
Il reste en liberté totale et jouis de tous ses droits civiques en attendant les différents procès qui pourraient ne pas se tenir avant l’élection présidentielle du 5 novembre 2024.
Et comme il est favori à la nomination du Parti Républicain, il pourrait gagner l’élection. Même s’il était condamné et mis en détention avant les élections, il pourrait quand même faire campagne et se faire élire éventuellement président des États-Unis.
Il y a Démocratie et démocratie
Les similitudes entre les cas judicaires d’Ousmane Sonko et de Donald Trump sont frappantes. Tous deux candidats à l’élection présidentielle dans leur pays respectifs, ils font l’objet l’un comme l’autre d’accusations criminelles. Mais ils sont traités très différemment l’un de l’autre.
Pourquoi ?
Aux USA, il y a une séparation nette des pouvoirs et le « pouvoir arrêtant le pouvoir », le président peut difficilement interférer avec la Justice.
Il est vrai que le président peut toujours faire pression sur le ministère de la Justice (comme on a accusé Donald Trump d’avoir fait à plusieurs reprises pendant son mandat), utiliser les juges locaux (district courts) qu’il a fait nommer à différents niveaux du système judiciaire, manipuler l’opinion publique avec l’aide des médias pour tenter d’utiliser la justice contre ses adversaires.
C’est d’ailleurs l’accusation que Donald Trump et son parti Républicain portent contre le président Biden, le parti démocrate et « les médias mainstream ». Ceci est cependant très difficile et aléatoire.
D’abord parce que le président des États-Unis doit composer pour tout avec les deux chambres législatives que sont le Congrès et le Sénat, dont les membres sont partagés entre Républicains et Démocrates avec une faible majorité pour l’un ou l’autre parti.
Il s’y ajoute que les juges sont de fait indépendants du président puisqu’ils doivent leur nomination autant à celui-ci qu’aux représentants du peuple (le Sénat) qui les a confirmés dans leur fonction et qu’ils sont inamovibles pendant leur mandat (4 à 6 ans).
Il y a aussi que la grande diversité et l’indépendance des médias font qu’il est impossible même pour le président des États-Unis de les contrôler tous en même temps.
Ainsi qu’on le voit, il y a démocratie au États-Unis essentiellement parce que le président ne contrôle ni la Justice ni le pouvoir législatif ni les médias.
Par contre le président de la République est omnipotent, puisqu’il détient tout le pouvoir exécutif et contrôle à la fois le pouvoir judiciaire, le législatif et une bonne partie des médias publics et privés.
C’est fort de ce pouvoir quasi monarchique que le président Macky Sall peut effectivement « réduire l’opposition à sa plus simple expression », choisir ses challengers à l’élection présidentielle, jeter Ousmane Sonko en prison sans jugement, procéder à la traque de ses partisans, ignorer sa grève de la faim et rester sourd à tous les appels à sa libération face à la dégradation de son état de santé.
A défaut d’exiger la séparation des pouvoirs ici et maintenant, les citoyens sénégalais doivent demander le respect, de leurs droits et libertés civiles et politiques essentiels.
Droits et libertés politiques et civiles proclamés par la Constitution du Sénégal et confirmés par nombre de traités et conventions régionales et internationales.
L'UA SUSPEND LE GABON APRÈS LE PUTSCH CONTRE ALI BONGO ONDIMBA
L'UA a condamné fermement la prise de pouvoir par les militaires
L'Union africaine (UA) a annoncé jeudi la suspension immédiate du Gabon à la suite d'un coup d'État militaire qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba. Dans un communiqué publié sur X (ex-Twitter), l'UA a condamné fermement la prise de pouvoir par les militaires et a décidé de suspendre la participation du Gabon à toutes les activités de l'organisation.
La décision a été prise lors d'une réunion présidée par Bankole Adeoye, commissaire aux Affaires politiques de l'UA, et Willy Nyamitwe, président tournant du Conseil de Paix et de Sécurité de l'UA. L'UA a exprimé sa désapprobation face à la tentative de coup d'État au Gabon, un pays d'Afrique centrale riche en pétrole, qui était gouverné par la famille Bongo depuis plus de 55 ans.
Des militaires putschistes ont annoncé avoir mis fin au régime en place et ont placé le président Ali Bongo Ondimba en résidence surveillée peu de temps après l'annonce officielle de sa victoire lors de l'élection présidentielle qui s'est déroulée samedi. Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l'UA, a fermement condamné cette tentative de coup d'État et a appelé l'armée et les forces de sécurité gabonaises à garantir l'intégrité physique du président déchu.
La suspension du Gabon par l'UA représente une réponse immédiate et ferme à cette prise de pouvoir militaire.
LE PRÉSIDENT NIGÉRIAN PROPOSE UNE TRANSITION DE 9 MOIS POUR LES MILITAIRES AU POUVOIR AU NIGER
Le président en exercice de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) souhaite ainsi s'inspirer de ce qui s'est passé au Nigeria dans les années 90
Le président du Nigeria, Bola Tinubu, qui occupe également la présidence de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), a proposé jeudi selon l’AFP, une transition de neuf mois pour les militaires au pouvoir au Niger depuis la fin juillet. Cette proposition s'inspire de ce qui s'est passé au Nigeria dans les années 90.
Le président nigérian estime qu'il n'y a aucune raison pour que cela ne puisse pas se reproduire au Niger, à condition que les autorités militaires nigériennes soient sincères dans leur volonté de transition. Un communiqué de la présidence nigériane rapporte les propos du président Bola Tinubu.
Le texte souligne également que les sanctions imposées au Niger par la Cedeao ne seront pas levées tant que des "ajustements positifs" ne seront pas effectués par les militaires au pouvoir à Niamey.
par Jacques Attali
QUAND L'AFRIQUE EST AU BORD DU SUICIDE
Si on continue ainsi, en remplaçant des dictateurs civils corrompus par leurs cousins colonels, qui le seront tout autant, on transformera durablement le continent en un enfer. Des Africains retourneront à l’analphabétisme, pour le profit des idéologues
L’Afrique traverse une phase très difficile. Après des décennies d’espoir dans la démocratie, l’établissement de la règle de droit, la paix, la prise de conscience de l’importance de l’unité continentale, et la réduction de la pauvreté, voici que se mettent en place tous les éléments de décennies catastrophiques :
Dans de trop nombreux pays du continent, tous si différents, les principes de la démocratie sont critiqués, comme étant un apport honni de la colonisation européenne, fournissant ainsi un support idéologique à tous les apprentis dictateurs, pour l’essentiel militaires et putschistes, qui surfent sur l’exaspération des peuples.
Pourtant, l’Histoire a montré que, partout, en particulier en Russie et en Chine, qui tentent de prendre pied sur le continent africain, les régimes totalitaires sont moins efficaces, plus corrompus, plus injustes, que les régimes démocratiques. Je parle ici des vrais régimes démocratiques ; pas ceux qui n’en ont que les apparences et qui, comme dans tant de pays, africains ou non, ne sont que des couvertures d’une dictature personnelle comme au Congo-Brazzaville ou au Rwanda, ou dynastique comme au Gabon.
Dans de trop nombreux pays du continent, comme en République démocratique du Congo (RDC), en Somalie, en Éthiopie et au Soudan, la guerre civile, très souvent tribale, se répand, faisant des centaines de milliers de victimes, surtout parmi les femmes et les enfants.
Dans de trop nombreux pays, comme en RDC, au Mozambique ou en Éthiopie, la nature est plus malmenée que jamais, accélérant la disparition d’une biodiversité unique, trésor commun de l’humanité.
Dans de trop nombreux pays, comme en RDC, on voit s’accélérer le pillage des ressources naturelles, parfois uniques, comme le cobalt et les terres rares, au profit de trafiquants et de puissances étrangères cyniques, comme la Chine et la Russie.
Dans de trop nombreux pays, comme au Nigeria et encore en RDC, les plus peuplés du continent, très peu d’enfants, et même de moins en moins, ont un accès sérieux à une école laïque et professionnelle.
Dans de trop nombreux pays, en particulier dans l’Afrique francophone, mais aussi au Nigéria et au Kenya, on voit partir vers l’Europe, dans des conditions souvent dramatiques, les jeunes les mieux formés, ou les plus motivés, privant ainsi durablement ces pays des forces vives et des compétences dont elles auraient tant besoin.
Si on continue ainsi, en remplaçant des dictateurs civils corrompus par leurs cousins colonels, qui le seront tout autant, on transformera durablement l’Afrique en un enfer. Plus d’un milliard d’Africains retourneront à l’analphabétisme, pour le plus grand profit des idéologues, religieux ou laïcs, locaux ou étrangers.
Les Européens n’ont pas intérêt à ce désastre. Ils ne doivent pas douter de leurs propres valeurs. Ils ne doivent pas renoncer à soutenir toutes les jeunesses d’Afrique, si talentueuses, si créatives, qui rêvent de faire de leur continent un lieu de liberté et d’harmonie, entre les Africains, avec la nature, et avec le reste du monde. Ils ne doivent pas céder à la peur d’être accusé d’ingérence ou de néocolonialisme par ceux qui ne rêvent que de les piller et de les manipuler à leur tour, pour leurs comptes personnels.
Les Africains qui votent avec leurs pieds, en risquant leur vie pour trouver refuge dans le vieux continent, fournissent à qui en douterait, la meilleure preuve que le modèle européen de société, ses institutions politiques, sa capacité à résister à l’arbitraire et à organiser la vie en société sont les meilleurs du monde.
Bien sûr, nos sociétés ont mille et un défauts. Bien sûr, elles fabriquent encore bien trop d’injustices. Bien sûr, elles ne prennent pas assez en compte les enjeux du long terme. Bien sûr, elles devraient prendre garde, en voyant ce qui se passe en Afrique, de ce à quoi peut conduire l’exaspération des peuples.
Mais il n’empêche. Nous aurions tous, tout à gagner à aider les Africains à franchir ce cap difficile.
LE PROCESSUS DE RESTRUCTURATION DU PDS CONTESTÉ À LA BASE
Le calendrier, arrêté au 3 septembre 2023 pour leur mise en place effective, ultime étape devant mener à la tenue de son prochain congrès pour la désignation du candidat du parti au scrutin présidentiel du 25 février 2024, connait des perturbations
Le processus de renouvellement des instances fédérales et l’installation des organismes internes du Parti démocratique sénégalais (Pds) devant aboutir à la tenue de son prochain congrès pour la désignation du porte-étendard du parti à la présidentielle de 2024, est vivement contesté par certains responsables et militants de base.
Après les opérations « réussies » de placement et de renouvellement de ses structures, le Secrétaire général national (Sgn) du Parti démocratique sénégalais (Pds) avait instruit la Commission nationale, désignée à cet effet, de mettre en place les 59 nouvelles instances fédérales urbaines et rurales dans les 46 départements du Sénégal ainsi que l’installation des organismes internes du Pds pour asseoir plus de proximité et un meilleur maillage du territoire national. Toutefois, le calendrier, arrêté au 3 septembre 2023 pour leur mise en place effective, ultime étape devant mener à la tenue de son prochain congrès pour la désignation du candidat du parti au scrutin présidentiel du 25 février 2024, connait des perturbations avec un début d’exécution difficile.
Pour cause ? Les premiers choix de Saliou Dieng, président de la Commission nationale de vente et renouvellement des structures (Cnvrs), mise en place à cet effet, ont induit une rébellion dans les rangs du Pds. Les contestataires ont jugé antidémocratiques, irrégulières et non transparentes les opérations. Selon cette base, incarnée par les responsables et militants qui se revendiquent de la première heure, les membres de la commission dédiée, de concert avec les superviseurs et commissaires politiques, ont fait fi des statuts et du règlement intérieur du parti en instrumentalisant à des fins partisanes les instructions du secrétaire général national pour placer leurs hommes au niveau des nouvelles fédérations urbaines et supplémentaires créées.
À Mbour, les responsables réunis chez le secrétaire général de la Section communale, Bara Niang, ont déchiré la lettre circulaire « anti-démocratique » de la direction du parti qui réorganise la carte régionale du parti. Selon eux, cette circulaire du Pds érigeant la section communale du Pds de Mbour en Fédération urbaine et une forfaiture et ne correspond ni à l’esprit ni à la lettre d’une véritable Fédération urbaine, telle que souhaitée par la section.
Même son de cloche à la section communale du Pds de Yeumbeul où les libéraux sont également à couteaux tirés. Il en est de même à Ziguinchor où les responsables locaux sont vent debout contre les membres de la commission. Ils ont sollicité une intervention de Me Abdoulaye Wade pour qu’il revoie l’élection du renouvellement de la section communale de Ziguinchor qui a « violé les chartes du parti ». Une grogne qui risque de s’intensifier dans les rangs du Pds à cinq mois du scrutin présidentiel de février 2024.
Par Amadou Lamine SALL
QUI FERA ELIRE LE PROCHAIN PRESIDENT DU SENEGAL ?
Ce sont souvent des évènements qui élisent un président de la République et non le peuple laissé à lui, tout seul
A la vérité, en ce moment de l’histoire, on peut croire qu’il faut être un fou à lier pour vouloir être président de la République du Sénégal ! Et pourtant ils sont légion pour aller au front ! C’est la démocratie en pagne longue ! Et pourtant, par ailleurs, ce pays fait peur : si vous dites aimer Macky Sall, vous êtes fusillé par l’autre camp. Si vous dites aimer le courage suicidaire de Ousmane Sonko, vous êtes pendu par les partisans de l’autre camp. Si vous chantez la hardiesse de l’opposition, vous êtes guillotiné par l’autre camp. Si vous dites que vous aimez votre pays, des partisans baveux vous demandent « qu’avez-vous fait pour lui » ? Si vous dites que vous aimez votre maman, on vous répond « foutaise ! Ma mère a abandonné mon père ! » Si vous louez la piété de votre marabout, on vous répond que vous êtes aveugle et naïf, car ce n’est point son seul chapelet qui peut prouver l’énormité de son patrimoine visible ou caché ! Si vous proclamez votre foi en Dieu, on vous demande de quel Dieu vous parlez et qu’a-t-IL fait pour nous ? Alors, que dire, que faire, ou aller, à qui parler ? Nous taire ? Non, surtout pas ! Défense de se taire ! Partout la haine aveugle, l’ignorance dicte sa loi et ses ténèbres. La démesure, la vanité, la pauvreté, la frustration, l’insolence, cherchent à vaincre un si beau pays que l’esprit seul sauvera ! Qui pensait que «plus la démocratie augmente, plus notre poids citoyen diminue ?»
Ndour Ndama, un ami charretier plein de bon sens paysan, m’a fait rire en me confiant ceci : «Mais Ousmane n’a pas mesuré les dangers qu’il court s’il était élu Président ! Quand on voit ses millions de jeunes qui le portent, il devrait renoncer au pouvoir ! Cela fait peur et cela ne sent pas bon ! En effet, ce sont ces jeunes qui croient tous qu’il va, en une semaine, enfin leur trouver emploi, prospérité, femme et maison, qui iront le chercher au Palais pour le ramener avec le moindre mal chez lui à la «cité Keur Gorgui», à défaut de le pendre à midi sur la place de l’Indépendance ! Son courage est à la mesure du danger qu’il affronte ! Pour quiconque, résoudre en moins d’un mandat la hâte, les besoins et l’espérance de cette jeunesse en marmite bouillante, relève d’un charlatanisme démesuré et d’une magie indienne introuvable ! Même Allah ne s’y risquerait pas ! Idem pour tous les autres qui se risqueraient à faire des promesses impossibles à tenir face à une jeunesse dont les jambes enflent dans les Starting-blocks, faute d’un coup de sifflet improbable !»
Mais venons-en à notre vrai sujet ! Qui donc des événements survenus et en cours au Sénégal, ou du peuple lui-même, nous élira notre prochain Président ? L’influence des premiers n’est pas de la même ampleur, du même étrange impact, de la même décisive force que le second ! Les événements et l’histoire qu’ils portent et engendrent, sont producteurs de plus-values qui favorisent toujours tel ou tel candidat. Mais rien n’est joué quand on devine de part et d’autre, l’acide détermination, le poids des ruses, des stratégies, des combines, des complots, des plans secrets, des apports mystiques. L’histoire électorale du Sénégal nous l’a assez démontré ! Oui, de nouveau dire que les événements ont toujours leur favori et dictent leur bulletin au peuple, mais que rien n’est jamais gagné d’avance et que tout, tout, reste indécis et fragile comme un verre de porcelaine !
C’est comme si le Sénégal était entré en guerre : voilà ce qu’il nous a semblé désormais vivre et subir ! Trop de morts ! Trop de terreurs ! Trop de haines ! Trop d’enragés de part et d’autre ! «Il n’a jamais fait aussi froid» dans ce pays chéri ! Mais l’ordre et la raison semblent avoir pris le dessus à une pierre du ravin ! C’est l’accalmie et tant mieux ! Maintenant il faut se parler, taire les orgueils et les vanités, ranger les vengeances, ensemble apaiser et protéger le pays, protéger les libertés, nourrir la jeunesse en faisant d’elle des pêcheurs et non des mouettes !
L’incertitude est le moteur de l’histoire et toute révolution exige des sacrifices ! Il faut les assumer ! Accepter que la vraie liberté, c’est se donner soimême des frontières. Que l’on peut mourir à St-Hélène sans être Napoléon ! Savoir que les bêtes qui portent des griffes ne sont pas toutes des fauves ! Mais, qu’également, savoir que « le confort endort », sauf quand il n’est que d’un bord et que les rues sont pleines de complaintes, de déshérités, de mendiants. Les poches ne sont pas vides. C’est qu’il n’y a même plus de poche ! Il n’y a que la dignité qui masque la misère du plus grand nombre ! Il faut vite rétablir la coupure de courant et partout chez les peuples, par le monde, au-delà du Sénégal
«Les hommes naissent libres et égaux en droit. Après chacun se débrouille !» En politique, ils ne naissent pas égaux, puisque ceux venus avant et qui se sont installés avant, ne quittent ni les honneurs, ni les caisses noires, ni les ruses pour, tant qu’on peut, crever au pouvoir même à près de 90 ans ! La politique, par le monde, est devenue un redoutable et meurtrier instrument de pouvoir et de prédation ! Le seul qui dure autant qu’il dure et qui cherche toujours à survivre ! Les hommes politiques sont désormais sur la liste des espèces menacées dont on souhaite vite et ardemment l’extinction !
A quand les peuples se gouverneront-ils eux-mêmes, pour eux-mêmes, par un nouveau et révolutionnaire système sans nul ADN politique et politicienne ? Même Allah ne le sait pas, et ce n’est pas demain que ce miracle et cette fiction seront une réalité ! Peut-être que même Dieu ne sera plus là ! LUI aussi doit être si fatigué des politiques et de leurs combines jamais inassouvies ! Alors, souffrons et continuons de souffrir, jusqu’à ce que, comme palliatifs, des institutions invinciblement démocratiques avec des contre-pouvoirs forts et durables, changent enfin, tant soit peu, la donne, à défaut de remplacer radicalement ce que l’on nomme mystérieusement «le système» par autre chose dont personne n’a, pour le moment, ni le visage ni le nom ! Mais le système n’est pas seulement l’œuvre des politiques, c’est aussi chacun de nous et le peuple qui l’agréait, le perpétue, en votant pour des élus qui se servent avant de servir. Comment comprendre, me confie un vieux cordonnier, que «les pauvres ne puissent pas manger à leur faim et que leurs représentants élus mangent bien, font la sieste et sont bien payés»
Oui, ce sont souvent des évènements qui élisent un président de la République et non le peuple laissé à lui, tout seul. Si on suit le fil d’Ariane depuis Senghor à nos jours, on découvre ce qui fait d’un candidat un favori parmi d’autres. Senghor qui, a un moment crucial de notre histoire, se trouvant à l’endroit et au moment qu’il faut, dans les années 50-60, accède au pouvoir comme 1er Président du Sénégal indépendant. Il dit vouloir très tôt quitter le pouvoir. Arriva le coup d’État de Mamadou Dia -que d’aucuns ne considèrent pas comme tel-. Senghor dit ceci : «J’ai alors compris qu’il fallait rester pour prendre le temps de consolider les piliers d’un État fort et d’une République stable et durable. Je veux une nation soudée.» Beaucoup plus tard, il nomma un Premier ministre : Abdou Diouf. Il dit de lui, ceci : «J’ai beaucoup réfléchi et pris le temps de le choisir. Je réfléchirais encore et prendrais encore le temps de le former mais surtout de l’éprouver.» Abdou Diouf deviendra le second Président du Sénégal après dix années de primature. Les institutions sénégalaises aménagées sous le desiderata du prince, avaient permis à Senghor de lui céder le pouvoir en démissionnant volontairement de ses fonctions de Chef d’État. On le lui reprochera !
Abdou Diouf eut un opposant de taille à qui Senghor avait permis d’exister sans exister : Maître Abdoulaye Wade! Le nouveau Président tenta de le contenir avec souvent des réussites, avec souvent des échecs. Wade ne lâcha jamais, une seule minute, sa pression, même quand il faisait de l’entrisme dans le gouvernement du Président Diouf. Son fameux et légendaire slogan SOPI, fut ravageur ! Le peuple sénégalais l’avait d’avance choisi sur tout autre candidat pour remplacer Abdou Diouf. Ce qui devait arriver, arriva. Abdoulaye WADE devint le 3ème Président du Sénégal. Il dira ceci de célèbre : « Les Sénégalais sont fous de moi ! » On comprit plus tard que les Sénégalais étaient simplement fous et que Wade n’avait rien à y voir !
Le régime du vieux baroudeur, attachant, chahuteur, redoutable intellectuel, combattant intrépide et increvable, si rusé qu’il fut mangé par ses ruses, mena une révolution où le Sénégal perdit son haleine ! Il s’en donna à cœur joie. Il créa et favorisa une nouvelle bourgeoisie à coup de milliards ! Il ouvrit les portes sacrées de l’État à tous les péchés ! Le dernier Mohican qu’il était réalisa ses fantasmes les plus incongrus mais laissa dans l’histoire le souvenir d’un homme au cœur vaste comme une cathédrale ! Il portait allégrement une étrange, confuse et double personnalité. Sa franchise, son charisme, étaient tranchants qui s’accommodaient peu de diplomatie. La France en fera les frais, le FMI et la Banque mondiale avec ! Il fit hélas de son fils la terre, le ciel, le soleil et la lune. Cela laisse encore des souvenirs amers et des traces difficiles à effacer. Ce choix paternel émouvant et tragique allait changer la donne ! Un homme se trouva soudain au milieu de la mêlée, là où il ne fallait pas : Macky Sall, alors Président de l’Assemblée nationale du Sénégal après avoir occupé le strapontin de Premier Ministre. Le Président Wade avait fait de lui son chouchou et lui avait fait un ascenseur moelleux à lui seul et à une vitesse telle, qu’il gravit tous les échelons en TGV, dans le vertige et le confort !
Cet homme discret, ferme et fermé, peu bavard mais si affectueux et si contagieux quand il chahute, se réveilla un jour et apparut comme l’ennemi numéro 1 de son généreux et puissant bienfaiteur. Le Président Wade l’accusait d’enlever l’escalier sous les pieds de son fils Karim Wade qu’il souhaitait voir le remplacer à la tête de l’État du Sénégal. La sanction arriva sans tarder. Elle fit scandale aux yeux du peuple sénégalais ! Macky Sall venait de s’inscrire dans un face à face politique et tragique avec son maître ! Il remportera les élections présidentielles face à Abdoulaye Wade alors que l’on attendait Moustapha Niasse. Là encore, les événements avaient joué et décidé pour l’enfant prodigue de Fatick !
Qui remplacera Macky Sall en 2024 ? Des événements sont-ils arrivés pour favoriser un candidat sur tous les autres, avant même que les Sénégalais ne votent ? Sans peur, quitte à être fusillé ou pendu, la réponse de Ndour Ndama mon ami charretier est tout de suite : oui ! L’histoire va-t-elle se répéter encore et encore ? Il répond : «Non, si Ousmane n’est pas éligible ! Oui, s’il l’est et pour les mêmes raisons qui ont prévalu par le passé et qui ont favorisé le choix des électeurs pour tel candidat pris en sympathie, à tort ou à raison, et dont le combat a ému les Sénégalais !» Ainsi donc, les événements votent et sont plus décisifs souvent que le peuple Sénégalais qu’ils entrainent avec eux ! Au fond des urnes, ils nous donnent notre Président !
Mon ami charretier, au bon sens si savoureux, loin des amphithéâtres, des robes et toges, des encyclopédies, des dogmes et enfermements idéologiques, de l’étroitesse des partis politiques, conclut, à mon grand étonnement, avec un ton doctoral : «Attachez un fou, ce n’est pas le torturer, ce n’est pas ne pas l’aimer, mais le protéger contre soi et contre lui-même ! Ce pays doit être protégé contre tout ce qui le menace et l’explose ! Des hyènes féroces y sont entrées habillées en peau de gazelle ! Ce pays doit être épié ou il sombrera sous les coups des hommes politiques ivres de pouvoir ou déjà rassasiés mais toujours affamés. Ainsi donc, en comploteurs et complotistes, on s’amuse en petits et grands marquis avec chacun ses laquais, à proposer le paradis au peuple, à s’accuser et à jouer au plus patriote, loup contre loup ! Et le peuple en pâtit, mon cheval vanné et ma charrette gagne-pain et gagne-dignité en lambeaux, avec !»
Pauvre de nous qui décidons du trône et qui laissons le trône décider à sa guise de notre triste sort ! Et si nous tentions de changer d’abord l’homme sénégalais ? Nous nous occuperons de la démocratie, plus tard ! Inspiré, mon ami Ndour Ndama tapotant son cheval crevé, me confie : «Amadou, tu ne crois pas qu’il est temps de remplacer les hommes par les femmes pour guérir le Sénégal ? Elles sont plus reposées, plus reposantes, plus justes, plus travailleuses, plus responsables, plus conquérantes et désormais plus instruites. Elles ont un esprit plus aiguisé que les forts en gueule. Loup contre loup, ne construit pas un pays ! Les brebis n’y auront jamais leur place ! Il faut décongeler les cœurs !» Sacré ami charretier ! Je répondis : «Oui, un peuple est plus beau quand il est amoureux !»
Une rentrée scolaire et universitaire apaisée
Après une pause, le gouvernement a repris la réunion de conseil des ministres. A un mois de la rentrée scolaire, le chef de l’Etat est revenu sur les secteurs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle. A cet effet, le Président Macky Sall a demandé au Premier ministre et aux ministres sectoriels de prendre toutes les dispositions pour une parfaite organisation de la rentrée scolaire et universitaire 2023-2024 dans un climat social apaisé et propice à la réussite scolaire et universitaire. A ce propos, le chef de l’Etat a souligné la nécessité d’assurer le soutien de l’Etat aux Daaras ainsi que le lancement des constructions et/ou l’opérationnalisation des nouvelles universités (de Matam et Tambacounda), des centres de formation professionnelle départementaux, des lycées d’excellence et des classes préparatoires.
Reprise prochaine des Conseils des ministres décentralisés
Restons avec la réunion hebdomadaire du gouvernement pour dire que la question de la consolidation de l’équité sociale et territoriale était au cœur des échanges. A cet effet, le président de la République a rappelé la nécessité de l’action et la présence de l’Etat sur l’étendue du territoire national afin de conforter la doctrine de territorialisation des politiques publiques visant l’émergence des territoires et le bien-être de leurs populations, en termes de sécurité et de réalisations d’infrastructures économiques et sociales de base. Il demande au Premier ministre Amadou Ba de faire le point sur l’état d’avancement des projets validés pour les régions visitées (Matam, Tambacounda, Thiès et Sédhiou) et de préparer, en relation avec le Secrétariat général de la Présidence de la République, les prochains Conseils décentralisés prévus dans les régions de Kédougou, Kaolack, Kaffrine et Fatick.
Sones et Sen-Eau et Sones
L’approvisionnement de l’eau va connaître des perturbations, de la nuit du vendredi 1er àla journée du samedi 02 septembre 2023. La Sones et la Sen’eau informent dans un communiqué conjoint qu’elles vont effectuer des travaux de raccordement sur la conduite de diamètre 800 sur ALG2 àhauteur de Dangoté et d’entretien des installations stratégiques de production d’eau potable de Carmel, Keur Momar Sarr 1&2 et Point B. Ainsi ces travaux entraîneront des perturbations allant de la baisse de pression au manque d’eau total à Dakar et sa banlieue et Rufisque. La situation reviendra progressivement à la normale, d’après la même source, dès la remise en service des ouvrages au courant de la journée du dimanche 03 septembre 2023. Toutefois, un dispositif de camions citernes sera mis en place pour soulager les populations habitant les zones les plus impactées.
Fatoumata Niang Ba devient Dg de la SEMIG
Le chef de l’Etat a opéré des changements à l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX). Il a promu Mame Marième Thiam, président du Conseil de Surveillance de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (ASEPEX), en remplacement de Mme Fatoumata Niang Ba. Celle-ci devient Directeur Général de la Société d’Exploitation du Marché d’Intérêt National et de la Gare des Gros-porteurs (SEMIG), en remplacement de Mohamadou Abdoulaye Mbaye
Renforcement de capacité
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale tient, depuis hier, un atelier de formation du personnel à Somone. Il s’agit pour cette première session d’un renforcement de capacités du personnel de la Direction de l’Administration Générale et de l’Équipement (DAGE). Le Directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, Serigne Mbaye qui préside la rencontre, se félicite de cette initiative avant de rassurer qu'elle sera démultipliée. L’objectif est d’amener ainsi le personnel du département à avoir une meilleure connaissance de l’organisation administrative du Sénégal et des principes du service public, d'une part, et de revisiter les règles et principes de la déontologie et de l'éthique au sein de l'administration publique, d’autre part. Ainsi pendant trois jours, les participants vont échanger avec le Préfet Abdou Aziz Diagne, formateur à l’École nationale d'administration (ENA) autour de deux thèmes. Le premier est axé sur les règles d'éthique et de déontologie administratives et les caractères spécifiques de l’écrit administratif, les mentions d’identification des documents administratifs, les différentes formes de lettre administrative, la méthodologie de rédaction de la lettre administrative.
Entretien et extension de la voirie à Dakar
Le maire de la ville de Dakar se félicite de l'avancement des travaux en cours dans les communes de Grand Yoff et Mermoz Sacré-Cœur. Dans un communiqué rendu public, les services de communication de la ville informent que l'initiative d'entretien et d'extension des routes de Dakar progresse à un rythme soutenu, avec pour objectifs majeurs l'amélioration de la qualité de vie de nos résidents. Le maire Barthélémy Dias s’engage à minimiser au maximum les perturbations occasionnées pendant cette phase. Selon lui, les travaux en cours dans les communes de Grand Yoff et Mermoz Sacré-Cœur témoignent de cette détermination à bâtir un avenir prospère pour la capitale sénégalaise.
La commission d’évaluation de la startup installée
La commission d’évaluation, d’appui et de coordination de la startup (CEAC) a été officiellement installée hier, en présence de Fatou Binetou Ndiaye, secrétaire générale dudit ministère. Son rôle est d’encadrer et de coordonner la labellisation des startups sénégalaises. La CEAC est composée de 18 membres représentants des démembrements de l’Etat, des associations de startups et des personnalités indépendantes. Elle précise également que la CEAC est chargée du pilotage et de la définition des orientations stratégiques en vue de la promotion des startups au Sénégal. La commission se chargera aussi de l’élaboration et de la coordination de la mise en œuvre d’une stratégie nationale de promotion des startups. Fatou Binetou Ndiaye rappelle qu’il existe un décret d’application de ladite loi, qui est censée encadrer la gouvernance de l’écosystème numérique au Sénégal. Au-delà de leur encadrement, elle informe qu'il y a un accompagnement financier de plus de 15 milliards de francs CFA dont les startups ont bénéficié via la Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes.
L’UA condamne le coup d'Etat au Gabon
La situation politique en république gabonaise ne laisse pas indifférent le Président de la commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat qui condamne « fermement la tentative de coup d’Etat au Gabon comme voie de solution de la crise postélectorale actuelle. Dans un communiqué rendu public, il rappelle avec force qu’elle (tentative de coup d’Etat) constitue une violation flagrante des instruments juridiques et politiques de l’UA, dont la Charte africaine sur les élections, la démocratie et la gouvernance. Par conséquent, le Président de la commission de l’Union africaine appelle l’armée nationale et les forces de sécurité à s’en tenir strictement à leur vocation républicaine, à garantir l’intégrité physique du président de la République, les membres de sa famille ainsi que de ceux de son gouvernement. Il encourage en outre tous les acteurs politiques, civils et militaires du Gabon à privilégier les voies politiques pacifiques conduisant au retour rapide à l’ordre constitutionnel démocratique au pays.
La gendarmerie interpelle 62 candidats à l’émigration
La gendarmerie multiplie ses opérations de sécurisation le long du littoral pour empêcher les candidats à l’émigration clandestine d’embarquer. Dans ce contexte marqué par la recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine, la tâche ne sera pas aisée pour les pandores. Cependant, les gendarmes ont réussi à mettre la main sur 62 candidats dans la période du 27 au 29 août, entre Ziguinchor, Mbour et Dakar. Ils ont également saisi deux moteurs hors-bord et 1800 litres d’essence.
La vente de billets de train pour le Magal suscite la nostalgie
La cheffe de site des Grands trains du Sénégal (GTS) pour Thiès a fait part à l’Aps de son espoir de voir les fidèles en partance pour le Magal de Touba emprunter le chemin de fer, vu la « nostalgie du train » qui se lisait sur les visages des premiers clients en ce jour d’ouverture de la vente des billets à Thiès. La vente les tickets a commencé depuis hier matin, à 9 heures. Selon Claire Niang cheffe de site des GTS, le départ pour Touba est prévu le vendredi. Les tickets sont vendus au centre d’employabilité, sis au quartier Aiglon. Selon elle, même si aux environs de 13 heures les décomptes n’avaient pas encore été faits, au moins une bonne centaine de billets avaient déjà été écoulés. Des jeunes attendaient sous la pluie pour se procurer un ticket. Claire Niang pense que les gens préfèrent plutôt prendre le train (pour) éviter les embouteillages. Précisant qu’il y avait parmi les acheteurs, des jeunes et des adultes, certains ayant acheté pour leur famille. La cheffe de site des Grands trains du Sénégal invite les populations à ne pas attendre le dernier jour pour venir, précisant que le jour du départ, il n’y aura pas de vente à la gare, puisque la société a préféré vendre à l’avance. Les tickets pour le retour seront aussi vendus à partir de jeudi à la direction des Chemins de fer de la cité Ibrahima Sarr.
Les pertes estimées à 90 milliards de dollars
Le continent africain perd chaque année près de 90 milliards de dollars américains, environ 54 052 milliards 825 millions de francs CFA (selon le cours actuel du dollar), dans les flux financiers illicites, surtout dans les secteurs extractifs et miniers, a révélé, mercredi à Dakar, le directeur exécutif de Trust Africa, Ebrima Fall. A l’en croire, en 2015 déjà, l’Afrique perdait 50 milliards de dollars (environ 30 258 milliards 50 millions de francs CFA) par an en termes de flux financiers illites. Actuellement, les estimations sont de 90 milliards. Ces fuites de flux financiers touchent surtout les secteurs extractifs et miniers. Elles entraînent des pertes énormes pour le continent, a-t-il-déclaré. M. Fall intervenait à l’ouverture de la troisième édition de la conférence africaine sur la dette et le développement, organisée à Dakar par Trust Africa et l’African Forum and Network on Debt and Development (AFRODAD). Selon lui, le continent a une véritable saignée à ce niveau. Et les auteurs de ces fuites exploitent les ressources ou commercent avec l’Afrique en utilisant tous les moyens leur permettant d’éviter [des] taxes aux États. Le directeur exécutif de Trust Africa relève par ailleurs que la campagne en cours vise à arrêter ce phénomène et à rapatrier les ressources perdues dans les paradis fiscaux. La troisième édition de la conférence africaine sur la dette et le développement a pour thème : Les 4R pour les décideurs africains : ré-imaginer, repenser, réorganiser et remobiliser pour un ordre mondial africain.
LE COUP DE FIL DE MACKY SALL ET LA RETROPEDALE DE LA FSF
La FSF s’est dédite. Qui est-ce qui a fait reculer Me Augustin Senghor et la FSF?
La fédération sénégalaise de football avait décidé de se battre auprès de l’instance faîtière du football africain pour obtenir gain de cause en ce qui concerne la rencontre retour entre le Sénégal et le Rwanda comptant pour les éliminatoires de la Can Côte d’ivoire 2024. Surprise, la FSF a décidé de rétropédaler sur sa décision aux derniers moments. Qui est-ce qui a fait reculer Me Augustin Senghor et la FSF?
La FSF s’est dédite. Elle a finalement renoncé à ce qu’il était convenu d’appeler son bras de fer contre la fédération Rwandaise de football. Laquelle avait décidé, contre vents et marées, à faire jouer la manche retour de la rencontre entre Rwandais et Sénégalais, comptant pour la sixième et dernière journée des éliminatoires de la Can qui se jouera en Côte d’Ivoire en 2024.
Du fait de l’indisponibilité de son stade, le Rwanda avait écrit à la FSF pour faire jouer le match aller à Dakar puis le retour au Rwanda. L’instance nationale du foot sénégalais, par la voix de son président, Me Augustin Senghor, avait donné son accord de principe. Cependant, au vu de la rencontre amicale internationale programmée contre les Fennecs d’Algérie, la Fsf ne voulait pas faire déplacer ses cadres pour un long voyage vers le Rwanda et venir jouer deux jours plus tard cette rencontre au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Cela risquerait d’avoir des répercussions physiques sur la performance des Lions. Or, Augustin Senghor et Cies avaient jugé sans enjeu cette rencontre d’autant que les coéquipiers de Kalidou Koulibaly étaient déjà qualifiés pour la Can tandis que le Rwanda éliminé. Décidée à se battre pour obtenir gain de cause, la Fsf avait même, par une correspondance, saisie la Caf pour arbitrage. Contre toute attente hier, Me Augustin Senghor et Cie ont décidé de rétropédaler sur leurs intentions pour enfin amener une équipe nationale du Sénégal bis en Rwanda.
Dans un communiqué destiné à la presse, la Fédération Sénégalaise de Football informe le public qu’après échanges avec les autorités de la CAF et dans un souci de dépassement, son équipe nationale se déplacera finalement au Stade de Huye au Rwanda pour jouer la sixième journée des éliminatoires de la CAN Total Energies Côte d’Ivoire 2023». Et comme pour humilier davantage leurs adversaires, les Rwandais ne verront pas le gotha de joueurs cadres des Lions. Car à la place, ce sera une équipe bis qui se déplacera avec à la tête les coaches Malick Daff et Pape Thiaw. «L’équipe nationale, qui sera dirigée par les coaches Malick Daf et Pape Bouna Thiaw, quittera Dakar le 6 septembre pour affronter l’équipe du Rwanda, le 9 septembre» indique toujours le communiqué
Coup de fil de Macky Sall
Ces échanges épiques entre les deux fédérations n’ont pas laissé indifférent le chef de l’Etat Macky Sall. Mis au courant par son entourage, le Président Macky Sall a décidé d’intervenir pour tenter de garder intactes ses relations personnelles avec le président Rwandais Paul Kagamé. Il est de secret de polichinelle que les deux chefs d’Etat se vouent un respect mutuel qui a permis au Sénégal de copier la salubrité de la capitale Kigali et les rwandais de s’approprier le savoir- faire sportif etc.
Selon des sources de la FSF, Macky Sall se serait entretenu avec Me Augustin Senghor pour le dissuader d’aller jouer au Rwanda pour conserver les liens étroits entre les deux pays. D’ailleurs, cette même source nous signale que ce n’est pas la première fois que M. Macky Sall tord le bras au président de la Fsf. «Lors de l’élection du président de la Caf, Macky Sall avait fait fléchir la position de Me Augustin Senghor lors des pourparlers en faveur du sud africain Patrice Motsepe. En contrepartie, il sera reconduit à la tête de la Fsf en dépit de ses déclarations antérieures» affirme notre interlocuteur.
ISMAÏLA MADIOR FALL ECARTE «DEFINITIVEMENT» SONKO… JUAN BRANCO DEMONTE SES ARGUMENTS
Ousmane Sonko est définitivement exclu de la présidentielle de 2024 selon le ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, en réaction, Juan Branco, un des avocats du leader de Pastef, a démonté les arguments du Garde des Sceaux
Ousmane Sonko est définitivement exclu de la présidentielle de 2024. Selon le ministre de la Justice, Pr Ismaïla Madior Fall, qui s’exprimait hier à travers les colonnes de « Jeune Afrique », cette élimination résulte du caractère définitif de la condamnation par contumace du président de Pastef dans l’affaire de mœurs qui l’opposait à Adji Sarr. En réaction, Juan Branco, un des avocats du leader de Pastef, a démonté les arguments du Garde des Sceaux
Le ministre de la Justice s’est voulu catégorique et précis. Ce mercredi 30 août, à travers Jeune Afrique, Ismaïla Madior Fall a déclaré que la condamnation du président Ousmane Sonko dans cette affaire de mœurs était «définitive», ce qui le rend inéligible pour la présidentielle de 2024. Cette situation juridique s’explique par le fait que le leader de Pastef avait refusé de se présenter au procès qu’il dénonçait comme un complot pour l’écarter de la présidentielle, ce qui fait qu’il avait été condamné par contumace. Il a depuis été écroué fin juillet sous d’autres chefs d’inculpation dont appel à l’insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l’État. Les autorités mettent en cause sa responsabilité dans une série d’épisodes de contestation auxquels son bras de fer avec le pouvoir et ses démêlés avec la justice ont donné lieu depuis 2021 — le plus grave en juin — et qui ont fait plusieurs morts
Les avocats de Ousmane Sonko, quant à eux, soutiennent que leur client ayant été arrêté depuis sa condamnation, il doit être rejugé. Ils invoquent les textes en vigueur sur la contumace. Dans l’entretien publié mercredi en ligne par le magazine Jeune Afrique, le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, répond qu’Ousmane Sonko a été arrêté « dans le cadre d’une autre affaire» que celle de mœurs et que la règle selon laquelle un contumax doit être rejugé une fois arrêté ne s’applique donc pas. « Pourquoi ne s’est-il pas constitué prisonnier s’il entendait obtenir que sa condamnation par contumace soit anéantie ? Celle-ci est entretemps devenue définitive », a indiqué Ismaïla Madior Fall. Selon lui, c’est à ce titre qu’Ousmane Sonko a été déchu de ses droits électoraux et radié des listes. Et de soutenir pince-sans-rire qu’«il n’y a là aucune cabale en vue d’évincer un candidat à la présidentielle ».
Me Juan Branco dément Ismaïla Madior Fall
Me Juan Branco est très vite monté au créneau pour démonter les arguments du ministre de la Justice. « Dans un entretien à Jeune Afrique, et repris ce jour par l’AFP, le ministre de la Justice du Sénégal ment au sujet du code pénal de son propre pays » tacle d’emblée l’avocat français du président de Pastef. Après de longs développements sur le complot politique visant à faire taire l’opposant le plus populaire du pays, Me Juan Branco souligne que « la loi sénégalaise prévoit que lorsque vous avez été jugé en votre absence, votre arrestation ou constitution en tant que prisonnier anéantit immédiatement la condamnation par contumace dont vous aviez fait l’objet, afin qu’un nouveau procès soit organisé dans le respect de vos droits. Le droit est clair. La condamnation de M. Sonko à la peine de deux ans qui le rend inéligible est devenue inexistante au moment où celui-ci a été arrêté. Il est donc éligible tant qu’aucune décision de condamnation définitive ne sera à nouveau prononcée à son encontre ».
Poursuivant, l’avocat français du leader de Pastef rappelle que « le code pénal sénégalais indique en son article 307: «S’ils [les condamnés par contumace] se constituent ou s’ils viennent à être arrêtés avant les délais de prescription, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein droit». Point. La loi pénale étant d’interprétation stricte, et aucun autre critère ou condition n’étant énoncée par le code pénal ou le code de procédure pénale, la conclusion est sans équivoque : la condamnation de M. Sonko a été de facto anéantie dès son arrestation, quel qu’ait été le motif de son arrestation. Point. C’est d’ailleurs une chose évidente, la contumace n’ayant pour objectif que de se saisir de personnes que l’on n’arrive pas à mettre sous main de justice. M. Sonko, sentant le piège venir, avait de toutes façons pris ses précautions, en se constituant prisonnier dès sa garde à vue et, sur nos bons conseils, exigeant que soit acté l’anéantissement de sa condamnation. Ce qu’ils n’avaient visiblement pas prévu. En somme, le ministre de la Justice ment, en pariant sur le fait que personne n’y comprenant rien, cela passera. C’est souvent à cette fin qu’est détourné le droit » soutient Me Branco.
D’INCONDITIONNELS DU PRESIDENT SALL À REBELLES DANS LE MACKY
Pendant tout le temps qu’une possible candidature du président à un troisième mandat avait été évoquée, aucun membre de la mouvance présidentielle n’avait osé défier le leader de l’APR. À l'exception d'Aminata Touré et d'Arona Coumba Ndoffene Diouf
Pendant tout le temps qu’une possible candidature du président Macky Sall à un troisième mandat avait été évoquée, aucun membre de la mouvance présidentielle n’avait osé défier le leader de l’APR. Seuls Mme Aminata Touré et Arona Coumba Ndoffene Diouf avaient montré leur opposition à cette candidature et c’était bien avant que le chef de l’État ne renonce à jouer les prolongations. Ne s’en arrêtant pas là, aussi bien Aminata Touré qu’Arona C. N. Diouf ont pris leur courage à deux mains pour déclarer leurs candidatures pour 2024...
Pour mettre fin au débat sur le troisième mandat, le chef de l’État, Macky Sall, avait procédé par voie référendaire à la révision de la Constitution qui prévalait du temps de son prédécesseur. Et dans l’article 27 de la nouvelle charte fondamentale de notre pays, il avait fait écrire que nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. Cette nouvelle disposition ne laissait place au départ à aucune ambiguïté et n’était susceptible d’aucune interprétation. Seulement voilà, une fois le président Macky Sall réélu pour un second mandat, son entourage et ses partisans — sans doute encouragés par lui — ont commencé à évoquer la possibilité pour leur leader d’avoir droit à un « second quinquennat ». Pendant que la grande majorité des responsables de la mouvance présidentielle gardaient un silence gêné ou n’osaient pas s’opposer à cette volonté prêtée au président de la République, l’ancien Premier ministre, Aminata Touré, ainsi que M. Arona Coumba Ndoffene Diouf, ministre conseiller, avaient très tôt marqué leur désapprobation par rapport à toute volonté du Président de jouer les prolongations. Mieux, ayant senti les choses aller crescendo, ils ont fini par quitter le navire beige-marron pour se positionner comme des opposants farouches au «Macky». A quelques mois de la présidentielle, ces deux personnalités, dotées d’une expérience de la gestion d’un État et d’un vécu au plan international, comptent mettre à profit ces atouts pour demander les suffrages des Sénégalais.
Le troisième mandat : l’acte de trop
Si on interroge Aminata Touré et Coumba Ndoffene Diouf sur les raisons de leur clash avec le président Macky Sall, ils n’y vont pas par quatre chemins pour répondre. D’après eux, la pomme de discorde c’est le désir du président «de briguer une troisième candidature». Ce qui, de leur avis, est «impensable». Mme Aminata Touré, qui dit avoir tout donné au leader de l’APR pour lui permettre de prendre le pouvoir et d’être réélu, considère dès lors que «c’est de manquer de respect au peuple sénégalais que de vouloir lui imposer une troisième candidature après avoir écrit et annoncé partout le contraire». Dès lors, en tant que «citoyenne respectueuse du respect de la parole donnée, il n’était pas question pour moi de cautionner un tel désir fut-il celui du chef de l’État». Son ex- camarade au sein du même parti n’en dit pas moins pour qualifier cette décision « inattendue et surprenante » de Macky Sall. « Quand j’ai pris l’engagement de le soutenir en 2012, il m’avait fait savoir qu’au bout de deux mandats, il allait quitter le pouvoir. Donc si, par la suite, il se dédit en encourageant tous ceux qui plaident pour qu’il se maintienne au pouvoir, ma décision ne pouvait être autre que de faire mes valises en toute responsabilité » confie-t-il avec beaucoup de fierté.
Mais ce qui rend encore plus fiers ces deux éminents cadres « internationaux », c’est de constater qu’au bout de toutes ces manigances, l’histoire a fini par leur donner raison et rendre ridicules tous les souteneurs du troisième mandat. A les en croire, cette décision du chef de l’État de renoncer finalement à un troisième mandat ne serait aucunement motivée par un quelconque souci du respect de la parole donnée. « Le chef de l’État n’a pas fait autre chose que de la reculade. Il a senti une détermination du peuple et a mesuré l’ampleur des conséquences que cela pouvait engendrer. C’est pourquoi il n’avait autre chose à faire qu’une marche arrière », estime Mme Aminata Touré. Par conséquent, poursuit l’ancien Premier ministre, «je n’ai pas vu la pertinence de l’en féliciter». Mieux, ajoute-t-elle, « il faut souligner que même les grandes puissances à savoir les Etats Unis et la France n’étaient pas favorables. D’ailleurs, c’est cela qui explique la présence de Marine le Pen à Dakar. En plus, en Afrique, certains chefs d’État lui ont aussi conseillé de ne pas forcer» explique-t-elle.
Cette première bataille gagnée, les deux anciens compagnons du président Macky Sall ne comptent pas pour autant baisser les bras. Ils entendent poursuivre leur combat dont le but n’est autre que de faire partir son régime qu’ils qualifient d’ « incapable de venir à bout de la souffrance des Sénégalais ». Pour y parvenir, ils ont chacun mis en place une entité politique qui s’organise pour proposer un programme alternatif dans le but de tourner la page de l’actuel régime quel que soit le candidat qui va le représenter.
Deux programmes alternatifs avec comme point focal le développement de l’industrie
Mimi Touré et Arona Coumba Ndoffene Diouf n’entendent pas s’appuyer sur le programme du PSE (Plan Sénégal Emergent) pour mettre le pays sur les rampes du développement s’ils étaient élus. Ce même si, par ailleurs, ils considèrent que tout n’est pas mauvais dans les réalisations de l’actuel président de la République. Sans faire dans le nihilisme, ils se sont félicités de son bilan matériel notamment dans le domaine des infrastructures. Toutefois, le leader de Alternance Citoyenne soutient que les sommes faramineuses dépensées dans ce domaine pouvaient être utilisées ailleurs avec des résultats plus positifs. Il a cité, pour étayer ses propos, l’exemple des 1500 milliards qui ont servi au BRT et au TER. Concernant les structures de financement, ils s’accordent à dire que l’idée de départ était bonne mais ont fustigé les conditions d’attribution qu’ils ont jugées «politisées».
Mais c’est surtout en matière de gouvernance que les deux anciens responsables aperistes n’ont pas raté leur ex-leader. Ils estiment en effet que, sous le magistère du président Macky Sall, les libertés sont bafouées tandis que la justice a montré toutes ses limites dans le traitement des dossiers politiques. C’est pourquoi ils se disent déterminés à apporter des réformes profondes dans le cadre «de la séparation des pouvoirs mais également d’ouvrer pour une justice libre». Parlant du cas de l’opposant Ousmane Sonko, ils partagent le même avis pour dire que ce n’est que «de l’acharnement contre un leader politique pour lui barrer la route».
Autre domaine où Aminata Touré et Arona Coumba Ndoffene comptent apporter des ruptures, c’est la lutte pour la préservation de nos ressources financières. Ils se disent tous engagés à bannir l’impunité par «le renforcement des corps de contrôle, un suivi permanent et rigoureux des dépenses publiques et un appel à candidatures pour l’attribution de certains postes stratégiques...». Mais c’estsurtout au plan économique que les deux candidats déclarés à l’élection présidentielle veulent mettre le focus pour d’abord réaliser une souveraineté alimentaire, créer le maximum d’emplois pour les jeunes et les femmes et ensuite booster la croissance économique pour l’amener à un niveau jamais atteint auparavant. L’ex présidente de la CESE dit ne pouvoir toujours pas comprendre pourquoi notre pays «continue toujours à importer des produits comme les cure- dents, ciseaux, lames...». Pour y mettre un terme, elle a promis de se lancer dans une industrialisation à outrance pour réaliser une vraie politique de développement économique. Cette vision est partagée par Arona Coumba Ndoffene qui, une fois au pouvoir, promet de positionner notre pays comme l’une des plus grandes puissances économiques en Afrique. Pour ce faire, il compte s’appuyer sur l’exploitation de nos ressources minières, une bonne maîtrise de l’eau, l’utilisation de l’énergie solaire, la mise à profit des milliers d’hectares pour à la fois l’essor de l’agriculture et l’industrialisation à outrance de notre pays.
Des expériences politiques doublées d’un vécu au plan international
Mimi Touré et Arona Coumba Ndoffène Diouf ont surtout en commun leur passage dans les organisations internationales. Ce critère, même s’il ne constitue pas un critère pour aspirer à diriger un pays, peut tout de même constituer un atout en cela qu’il permet d’avoir une bonne maîtrise des dossiers sur les questions géopolitiques au-delà de nos frontières. A l’heure des grands bouleversements géostratégiques, il serait important de prendre en compte cette donne de l’expérience internationale. A cette aune, Aminata Touré et Arona Coumba Ndoffene Diouf bénéficient d’un parcours international non négligeable. En effet, avec plus de trente-cinq ans d’expérience scientifique, administrative et professionnelle, M. Diouf est impliqué dans la recherche de l’enseignement, les séminaires et les travaux comme consultant à travers le monde. Il a eu à participer à de nombreux programmes de planification et de gestion pour des gouvernements, des universités et des centres de recherche. Il a également fait un passage en Afrique, en Amérique du Nord, en Asie et en Europe comme conseiller en programme sur des recherches portant sur la qualité de l’eau, le traitement des eaux usées, la valorisation des ressources minières, les énergies renouvelables, l’élimination des métaux lourds toxiques etc. Comme consultant, le Dr Diouf a fait parler son expertise à la Fondation Nationale des Sciences (NSA), à l’Agence nationale de la Protection de l’Environnement des Etats-Unis(USEPA), la NASA, l’Association des Chercheurs en Geo-microbiologie (Japon) etc. C’est sans doute tout cela qui lui a valu le Prix Transatlantic Smart Award décerné par les Etats Unis tous les trois ans aux scientifiques qui se sont distingués par leurs recherches, leurs travaux, leurs publications et leurs enseignements dans les universités américaines et du monde.
Aminata Touré a plafonné comme directrice au FNUAP
Quant à Mme Aminata Touré, elle s’est aussi distinguée au plan international par son passage dans des organismes comme le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP) depuis 1995 et auparavant en tant que conseillère technique au Burkina Faso puis directrice générale pour les pays francophones d’Afrique et ensuite coordonnatrice du Programme Genre et VIH dans le Bureau Régional de l’Afrique de l’ouest. En 2003, elle est récompensée d’une nomination comme Directrice du Département des Droits de l’Homme du FNUAP entre autres postes de haute responsabilité dans le monde. Avec ces expériences acquises au plan international corrélées à leur passage dans les sphères de l’État ainsi que leur bagage politiques, ces deux candidats déclarés à la présidentielle de 2024 détiennent des arguments valables pour barrer la route à tout candidat proposé par Macky Sall. Et pourquoi pas prétendre jouer les premiers rôles ?