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5 octobre 2025
par Amadou Tidiane Wone
RÉPONSE, RAPPELS ET QUESTIONS À HAMIDOU ANNE
Se réclamer de “Gauche” dans des pays où personne, quasiment, ne se réclame de la “Droite” est, pour le moins, un abus de langage, caractéristique de la paresse intellectuelle de nos élites… francisées. Il est temps de crever l’abcès
J’ai lu avec intérêt, et je l’avoue un certain amusement, un article de M. Hamidou Anne, chroniqueur à la plume facile, agréable à lire et dont ma foi, les idées sont généralement bien ordonnées et les convictions clairement assumées.
Cela dit, sa dernière livraison, parue dans le journal dénommé «le Quotidien» et intitulée “La Gauche la plus bête du monde”, appelle de ma part quelques observations.
Parce qu’Hamidou Anne s’adresse en fait, et nommément, à un homme que je connais bien, le Docteur Dialo Blondin Diop. Un homme dont je sais les énormes sacrifices que lui et toute sa famille ont consentis, au prix de la vie de leur frère ainé Omar Blondin Diop, mort en détention politique le 11 mai 1973 à la prison de l’ile de Gorée, dans des conditions non encore élucidées. Sans parler du décès de son autre frère Pape Ndiaye Blondin Diop, des suites, on peut le croire, des conditions carcérales dramatiques subies aux côtés de son frère Omar. Il en parle, d’ailleurs douloureusement, dans un documentaire que le grand public gagnerait à visionner.
Est-il besoin de rappeler que la famille Blondin Diop, leurs amis et tous les patriotes sincères, restent en attente de la réouverture de ce dossier suite à des éléments nouveaux portés à la connaissance des autorités ?
Sans parler des emprisonnements dont Dialo, ses frères et leurs camarades ont fait les frais plusieurs fois, sur le chemin ardu des conquêtes démocratiques acquises dans notre pays. Il faut quand-même se souvenir, qu’au fil du temps et de la ronde des générations, des hommes et des femmes ont payé un lourd tribut à la construction du Sénégal de 2023 où l’accès à la parole est devenu bien plus facile que du temps du Parti unique … Du temps où, ce que Monsieur Anne appelle «la gauche », était confinée dans la clandestinité. Si … si !
Au titre des rappels concernant le Docteur Dialo Diop, il faut se souvenir qu’il a purgé plusieurs années de peine de prison pour les accusations “d’atteinte à la sûreté de l’Etat.” Au motif que lui et certains de ses camarades, avaient voulu lancer des «cocktails Molotov» sur le véhicule du Président de la République Française d’alors, Georges Pompidou en visite officielle au Sénégal… C’était en 1974 ( !) Souvenirs, souvenirs… Il faut aussi rappeler que c’est après avoir purgé plusieurs années de prison qu’il a repris et terminé ses études de médecine, interrompues violemment par son incarcération. Le traiter de manière si cavalière au détour d’une tentative de règlement de comptes politiciens avec la dynamique de Pastef est, pour le moins, irrespectueux pour sa trajectoire qui force le … respect !
Cela dit, pour mettre en contexte sa critique du Docteur Dialo Dop Blondin, les souvenirs de Hamidou Anne remontent à … 2008 au moment où, écrit-il, celui-ci “reprochait à Madior Diouf une allégeance au chef d’un autre parti en l’occurrence Moustapha Niasse”. En fait ce “souvenir” sert à légitimer l’affirmation de Monsieur Anne selon laquelle “depuis 2017, Dialo Diop et ses amis se sont mis à la disposition d’un autre chef de parti, validant tous ses choix trempés dans l’encre de l’intégrisme et du populisme”. Passons sur les qualifications “intégrisme et populisme” souvent collés au Parti Pastef-les-patriotes par un narratif courant dans les dîners mondains où l’on jase ! Entre la poire et le fromage … Ces concepts, à usage exclusif de … terrorisme intellectuel et moral (!) sont commodes pour justifier l’injustifiable. Ils servent, sous d’autres tropiques, à restreindre des libertés et à réprimer dans le sang avec bonne conscience. Mais c’est là un autre débat !
Revenons à nos rappels !
Arrêtons-nous un peu sur la consistance, pour nos pays africains, pauvres et dit-on très endettés, de la réminiscence dans les éléments de langage de notre action politique de concepts comme «la gauche » ou la «droite ». Ce détour, juste pour prendre la pleine mesure de la “bêtise” annoncée dans le titre de Hamidou Anne et dont il va falloir sonder les profondeurs pour en sortir enfin ! Se réclamer de “Gauche” dans des pays où personne, quasiment, ne se réclame de la “Droite” est, pour le moins, un abus de langage, caractéristique de la paresse intellectuelle de nos élites… francisées. Il est temps de crever l’abcès.
La droite et la gauche sont des concepts strictement, et exclusivement, rattachés à l’Histoire de France lorsqu’en 1789 un “coup d’état … constitutionnel” (déjà ?) a dépossédé le Roi Louis XVI des attributs de la royauté au profit d’une Assemblée constituante, embryon de ce qui deviendra l’Assemblée Nationale Française. Pour faciliter la visibilité des forces politiques en présence, ceux qui partageaient les mêmes valeurs s’asseyaient à la droite ou à la gauche du président de l’Assemblée nationale… Cet arrangement spatial finira par codifier, en France, une nomenclature du rapport entre les forces dites de progrès, à gauche, et les forces dites conservatrices, à droite. En quoi cette nomenclature concerne-t-elle encore des pays réputés indépendants et sensés écrire leur propre Histoire ? Cette digression, interroge le titre de Hamidou Anne et le tréfonds idéologique de la pensée qui le sous-tend. On en reparlera. Je l’espère !
Ayant dit cela, que reste-t-il de la diatribe de Monsieur Anne contre toutes les formes de gauche qu’il énumère «Totalitaire, liberticide, hémiplégique … »? Que de gros mots pour apeurer, stigmatiser et pour ne rien dire quant au fond ! Le mal de la gauche n’est pas dans ces jugements à l’emporte-pièce qui passent par pertes et profits le bilan devenu incontournable des trahisons à … gauche !
Quelques questions :
Dans notre pays que reste-t-il de la «gauche» héritière du Parti Africain pour l’Indépendance (PAI) ? Que sont devenus les fondateurs des courants … révolutionnaires de notre pays ? Que reste-t-il des combats pour la Révolution Nationale Démocratique et Populaire ? Que reste-t-il de nos rêves et aspirations à l’avènement d’un socialisme, première étape vers une société sans classes, égalitaire, démocratique tendant vers le communisme ? Ces questions sont au cœur de la nécessaire revue des troupes à «gauche»…
En attendant, force est de constater, pour le regretter, que le cœur ne bat plus à «gauche» en matière de prise en charge des revendications populaires dans plusieurs pays du monde. En Europe, notamment, l’extrême droite recrute au sein du … prolétariat ses soutiens les plus déterminés. Les forces les plus rétrogrades prospèrent au sein du prolétariat et mobilisent, au cœur des couches populaires, les ennemis de l’immigration et les racistes les plus virulents.
La «gauche» a pourtant accédé au pouvoir en France en 1981, quel est son bilan africain ?
Le temps de réfléchir sérieusement à des paradigmes refondateurs de l’engagement politique et citoyen dans notre pays doit revenir au cœur du débat public. Non pas sous la forme de fatwas, relativement simplistes, mais au prix d’une remise à plat des courants de pensées prétendument universels mais qui charrient des éléments de mépris culturel dont il va falloir se débarrasser.
Au fond, la sortie de Hamidou Anne sur un patriote remarquable de constance dans son engagement, le Docteur Dialo Diop Blondin, souligne l’impérieuse nécessité d’un débat de fond sur le véritable sens de notre histoire. Quelles sont aujourd’hui les forces politiques de progrès qui sont dans le bon sens pour reconquérir notre indépendance largement hypothéquée ? Quels sont les aspirations de la jeunesse sénégalaise et quelles forces sociales les prennent-elles en charge ? Sur les enjeux cruciaux du monde, quelles sont les voix qui portent les intérêts supérieurs du Continent africain … Et tant d’autres questions à soulever pour aller dans le sens de l’Histoire avec un grand H …
Ni à « gauche », ni à « droite », mais… tout droit !
Tout le reste nous distrait !
LE DANEMARK CRIMINALISE LES AUTODAFÉS DU CORAN
Dans un contexte de menaces terroristes accrues après les actes sacrilèges contre le Coran cet été, les députés danois ont voté une loi interdisant explicitement les profanations de textes religieux majeurs
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Le Parlement danois a adopté jeudi une loi criminalisant les "traitements inappropriés" de textes religieux, interdisant de facto les autodafés du Coran, révèle l'AFP. Cette décision fait suite aux profanations du livre saint de l'islam qui ont suscité la colère dans le monde musulman cet été.
Le texte, approuvé par 94 députés, rendra illégal de brûler, souiller ou donner des coups de pied publiquement sur des écrits religieux, ou de diffuser largement de telles images. La peine encourue sera de 2 ans de prison.
Selon le gouvernement, cette loi vise avant tout à protéger la sécurité nationale dans un contexte de menace terroriste accrue. En effet, les autodafés au Danemark et en Suède avaient provoqué la colère en Irak, où des manifestants avaient tenté de marcher sur l'ambassade danoise.
Introduit initialement fin août, le projet de loi a fait l'objet de modifications pour répondre aux critiques sur les atteintes à la liberté d'expression. Il ne couvre désormais que les textes des religions majoritaires, et non tous les objets religieux.
L'opposition s'est insurgée contre ce "recul" et cette "trahison", y voyant une restriction de la liberté d'expression. "Nous étions restés fermes" après la crise des caricatures de Mahomet en 2006, a déploré une ancienne ministre.
Avec cette loi, le Danemark rejoint 8 autres pays européens interdisant les autodafés du Coran, dont l'Allemagne et l'Italie. Reste à voir si elle permettra d'apaiser les tensions.
L'IFTAR COMMUNÉMENT APPELÉ NDOGOU AU SÉNÉGAL, INSCRIT AU PATRIMOINE IMMATÉRIEL DE L'HUMANITÉ
Sur demande de quatre pays musulmans, le Comité de l'Unesco a validé cette semaine l'inscription de l'iftar, repas de rupture du jeûne pendant le ramadan, au prestigieux registre du patrimoine culturel immatériel mondial
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
Bonne nouvelle pour la culture musulmane. Selon une information de l'Agence France Presse datée du 6 décembre 2023, le Comité intergouvernemental de l'Unesco réuni au Botswana a entériné l'inscription des "traditions socioculturelles" de l'iftar au patrimoine immatériel de l'humanité.
C'est une demande déposée par l'Azerbaïdjan, l'Iran, l'Ouzbékistan et la Turquie qui a ainsi été exaucée. L'iftar, le repas pris au coucher du soleil pour rompre le jeûne pendant le ramadan, rejoint donc la prestigieuse liste du patrimoine mondial immatériel.
Dans sa description, l'Unesco souligne que l'iftar est "observé par les musulmans au coucher du soleil pendant le mois de ramadan, après l'accomplissement de tous les rites religieux et cérémoniels". Il s'agit souvent de "rassemblements ou de repas, renforçant les liens familiaux et communautaires".
Sa pratique se transmet de génération en génération au sein des familles, précise l'organisation, qui note également que les enfants se voient confier la préparation de plats traditionnels. Au-delà de la dimension culinaire, l'iftar promeut des valeurs universelles de générosité, paix et tolérance.
Les quatre pays demandeurs espèrent que cette reconnaissance permettra de mieux faire connaître la diversité des traditions liées à l'iftar, mais aussi de montrer comment le patrimoine culturel immatériel peut favoriser le dialogue entre les peuples.
ZIGUINCHOR TOUJOURS MOBILISÉE DERRIÈRE SONKO
Malgré son incarcération, le maire de Ziguinchor reste une figure omniprésente dans son fief, où ses partisans multiplient les actions pour défendre sa candidature à la présidentielle. Portrait d'une ville toujours acquise à sa cause
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 09/12/2023
A Ziguinchor, le fief du maire Ousmane Sonko emprisonné, les partisans du leader du Pastef continuent de faire campagne activement pour recueillir les parrainages nécessaires à la candidature de leur champion à l'élection présidentielle de février 2024. C'est ce que révèle un reportage du Monde publié le 6 décembre dernier.
Dans les rues de la ville casamançaise, les affiches et slogans en faveur d'Ousmane Sonko sont omniprésents. "Les haut-parleurs installés par l’équipe du Pastef crachent sans interruption des chants à la gloire d’Ousmane Sonko", rapporte le journal. Un attachement intact pour l'opposant incarcéré, malgré les accusations de viols et les poursuites judiciaires à son encontre.
Après avoir longtemps refusé d'envisager une alternative, le Pastef a dû se résoudre à désigner Bassirou Diomaye Faye, numéro deux du parti, comme candidat. Mais les militants sonkoïstes restent mobilisés pour recueillir les parrainages, comme en témoigne un rassemblement organisé devant une épicerie du quartier de Lyndiane, selon le récit du Monde.
"J'y tenais plus que tout", confie un électeur âgé venu apporter son soutien. Pourtant, "avant la désignation de Bassirou Diomaye Faye, la campagne n’avait pas vraiment commencé à Ziguinchor", note Cheikh Cissé, chroniqueur politique pour le groupe de presse GMS.
Le 17 novembre dernier, un bref espoir a soulevé la ville lorsque la Cour suprême devait se prononcer sur la réinscription d'Ousmane Sonko sur les listes électorales. Mais la plus haute juridiction a finalement renvoyé l'affaire, provoquant des heurts.
A l'image d'Adama Kebe, jeune aquaculteur au chômage, de nombreux habitants dénoncent le "sentiment d'abandon" de la région et estiment qu'elle "paye pour avoir résisté plus que les autres contre l'injustice faite à Sonko". Depuis juin, les tensions n'ont fait qu'accroître ce ressentiment.
Malgré l'incarcération de leur champion, les partisans du Pastef à Ziguinchor continuent donc de se mobiliser pour défendre sa candidature. Bassirou Coly, adjoint d'Ousmane Sonko à la mairie, l'assure: "Nous avons déjà dépassé les 20 000 parrainages recueillis pour lui en 2019".
La ville reste un bastion indéfectible pour le maire emprisonné.
LA CAF DÉCERNE UN PRIX À MACKY SALL
"Cette distinction récompense la contribution exceptionnelle du Président Macky Sall au rayonnement et à la croissance du Football national, notamment son soutien affirmé aux différentes catégories"
iGFM '-(Dakar) Selon un communiqué de la Fédération Sénégalaise de Football (FSF), la Confédération Africaine de Football (CAF) a décerné le prix d’Excellence du Président de la CAF 2023 au Chef de l'Etat sénégalais, son Excellence Macky Sall.
"Cette distinction récompense la contribution exceptionnelle du Président Macky Sall au rayonnement et à la croissance du Football national, notamment son soutien affirmé aux différentes catégories et son implication totale dans la construction d’infrastructures et d’installations sportives comme le stade Président Abdoulaye Wade à Diamniadio. Ses efforts ont permis de consolider la bonne place qu’occupe aujourd’hui le football Sénégalais en Afrique et dans le Monde", explique le communiqué de la FSF.
Et de préciser que "les Présidents Macky Sall du Sénégal et Alassane Ouattara de la Côte d’Ivoire sont les deux lauréats du prix d’Excellence du Président de la CAF 2023". "Le prix sera remis lors de la cérémonie des CAF Awards, le 11 décembre 2023 à Marrakech (Maroc)", ajoute l'instance du football sénégalais, indiquant qu'en "raison d’engagements internationaux déjà convenus, son Excellence le Président Macky Sall sera représenté à la cérémonie de remise des distinctions par Monsieur Lat Diop, Ministre des Sports."
CLAUDE PIVI TOUJOURS INTROUVABLE, LE GOUVERNEMENT GUINÉEN DEMANDE DE L'AIDE
Après l’évasion spectaculaire du 4 novembre dernier à la maison centrale de Guinée, tous les fugitifs ont été appréhendés sont l’un d’entre eux. "Cet incident malheureux doit interpeler la communauté internationale à soutenir davantage la Guinée"
Après l’évasion spectaculaire du 4 novembre dernier à la maison centrale de Guinée, tous les fugitifs ont été appréhendés sont l’un d’entre eux. Il s’agit de Claude Pivi. Toujours en cavale, la Guinée sollicite l’aide de la communauté internationale.
« Cet incident malheureux doit interpeler la communauté internationale à soutenir davantage la Guinée en terme d’accompagnement pour bien conduire ce procès et surtout rechercher Claude Pivi toujours en cavale en terme de partage d’informations et de renseignement à l’effet de l’appréhender et de traduire à nouveau devant le tribunal », a déclaré le Garde des sceaux guinéen, depuis New-York.
Dans les colonnes de Africaguinée, le ministre guinéen de la Justice invoque des risques que le fugitif représente dans la conduite sereine du procès en cours. Au regard des risques encourus, selon Charles Alphonse Wright, « l’accompagnement des partenaires techniques et financiers est incontournable à cette phase pour garantir la poursuite du procès dans le strict respect de la Loi ».
AL-NASSR, MANÉ ENVOIE UN MESSAGE AUX FANS DU CLUB
Sadio Mané qui était muet depuis plusieurs matches en Saudi Pro League, a tenu à rassurer les supporters d’Al-Nassr, après ses deux passes décisives, ce vendredi, contre Al Riyadh (4-1).
iGFM (Dakar) Sadio Mané qui était muet depuis plusieurs matches en Saudi Pro League, a tenu à rassurer les supporters d’Al-Nassr, après ses deux passes décisives, ce vendredi, contre Al Riyadh (4-1).
"Je suis désolé. J’ai déjà marqué des buts et ils reviendront. J’essaie de faire de mon mieux. Il est préférable d’aider l’équipe, et le plus important est la victoire de l’équipe", a-t-il réagi à la fin du match, indiquant qu'il se porte bien malgré son remplacement à la 83e minute pour des pépins physiques.
L’UNIVERSITÉ CHEIKH HAMIDOU KANE PRIMÉE PAR L’UNESCO
Initié par le Centre international pour l’innovation dans l’enseignement supérieur de l’Unesco, le prix en question est pour encourager et féliciter les établissements d’enseignement supérieur pour leur exploration active.
L’Université numérique Cheikh Hamidou Kane (Un-Chk) a remporté le Prix Unesco-Ichei du cas Pionnier de la numérisation dans l’enseignement supérieur. Selon un communiqué de l’intsitution, la distinction a été remise au Professeur Moussa Lo, recteur de l’Université virtuelle, ce jeudi 7 décembre 2023, à Shenzhen (Chine) à l’occasion du Sommet mondial des partenaires de L’Iioe (Institut international de l’enseignement en ligne) qui s’y tient présentement.
«Initié par le Centre international pour l’innovation dans l’enseignement supérieur de l’Unesco, le prix en question est pour encourager et féliciter les établissements d’enseignement supérieur pour leur exploration active, leur innovation et leur pratique dans le domaine de la numérisation de l’enseignement supérieur», a indiqué un communiqué du ministère de l’Enseignement supérieur.
A noter que l’Université avait présenté une candidature axée sur le rôle de l’Espace numérique ouvert (Eno) dans le contexte de l’enseignement à distance au Sénégal et en Afrique subsaharienne.
NON, L’UCAD N’EST PAS LA 21E MEILLEURE UNIVERSITE AFRICAINE !
Je voudrais m’adresser, non pas au respectable ministre que vous incarnez, mais au Professeur, au Docteur en mathématiques appliquées et au Directeur de recherche que vous êtes. Dans votre allocution devant l’Assemblée nationale, lors du vote de votre budget ministériel, vous mentionnez que l’Université Cheikh Anta Diop est la 1ère Université francophone d’Afrique, mais aussi qu’elle trône fièrement à la 21e place africaine. Professeur, vous faites référence ici au dernier classement UniRank qui est un classement, tenez-vous bien, basé sur le web et non académique. UniRank a la même crédibilité que la maman qui dirait à son fils qu’il est le plus beau de tous. En effet, c’est le classement le moins objectif et le moins crédible de toute la galaxie des organisations de «ranking». Il utilise un algorithme basique basé sur la présence des Universités dans le Web, leur popularité en termes de trafic «estimé», sans jamais s’intéresser à la qualité de l’enseignement et des infrastructures, encore moins à la production de savoirs (recherche et publications). Sa méthodologie repose essentiellement (55%) sur le MDC (Majestic Domains Checker), un outil de référencement qui indique le nombre de domaines ayant des liens vers un site web X ou Y.
Professeur, pour un classement d’influenceurs ou de célébrités, ça peut faire l’affaire, mais en aucun cas on ne peut se baser sur UniRank pour justifier de la crédibilité de ses institutions académiques. Par ailleurs, UniRank précise de façon salutaire sur sa plateforme que la nécessité de transparence de sa méthodologie et la capacité de tester et de reproduire ses résultats ne sont pas garanties comme le suggèrent les principes de Berlin du fait justement du caractère «non-académique» de leurs classements. Mis en place par le Centre européen de l’UNESCO pour l’Enseignement supérieur et l’Institute for Higher Education Policy, ces «principes» de Berlin constituent le code d’honneur sacré de toute organisation désirant faire du «classement». Professeur, si vous souhaitez évaluer les performances de l’UCAD ou de l’UGB ou tout autre établissement public d’enseignement supérieur sénégalais, il faudra vous fier au Quacquarelli Symonds (abrégé «QS»), au Times Higher Education (abrégé «THE») ou Shanghai Ranking Consultancy (communément appelé le «classement de Shanghai»). Ils demeurent les principaux organismes «indépendants» qui livrent chaque année un «vrai» classement mondial des universités. Du fait de leur respect des principes de Berlin et la combinaison de performances en matière de recherche et de réputation académique pour produire des classements, ces organismes, sans être exempt de critiques, font autorité.
Leurs critères sont guidés par la productivité scientifique et couvrent des paramètres comme les effectifs du personnel universitaire, le nombre total d’articles indexés dans le SCI-E (Science Citation Index-Expanded), le nombre d’articles publiés dans les fameux journaux Nature et Science, le nombre de chercheurs hautement cités sélectionnés par Clarivate, entre autres. Pour figurer dans ces classements, c’est simple : fédérer les Universités sénégalaises dans un régime de production de savoirs et se départir de l’approche «coloniale» de la formation. Entendez par approche coloniale, la vision africaine de l’Université (léguée par le colon) comme «simple» continuité de la formation après le baccalauréat de l’enseignement secondaire pour créer des hiérarchies bidons entre futurs commis-robot de l’État ; alors qu’au fond, elle est à voir comme un haut lieu par excellence de production de savoirs qui se matérialise par les publications scientifiques et les brevets, qui, par la suite, se concrétisent en retombées économiques et sociales lorsque ces savoirs sont valorisés puis transférés à la communauté. Au-delà de cette limitation «idéologique», cette grande absence de l’Afrique et du Sénégal en particulier pourrait s’expliquer par la limitation des ressources investies dans la recherche, les obstacles liés à la visibilité internationale et à la diffusion des connaissances, mais aussi de façon plus globale par les défis structurels et économiques que vos gouvernements attaquent au marteau en lieu et place d’user du bulldozer.
Cher Professeur, au moment même où le Président de la République remettait les prix MACKY SALL du CAMES pour la recherche (fonds porté à 2 milliards en 2023, bravo !), il y’a de nombreux enseignants vacataires de la faculté de médecine de l’UCAD qui ont des arriérés de salaires de plus de 11 mois, soit bientôt une bonne année. Par ailleurs, en ce même moment, le Sénégal est passé de 11409 doctorants en 2018 à seulement 6329, soit une baisse effroyable et triste de 55%. Dans tous les pays du monde, ce taux progresse et fracasse des records, car vous n’êtes pas sans savoir que la croissance et l’innovation sont «fonction» du capital humain hautement qualifié. Sachez par ailleurs qu’en plus des données bibliométriques, c’est dans une moindre mesure l’obtention de prix jouissant d’une forte reconnaissance internationale comme un prix Nobel, ou une médaille Fields qui vient renforcer la position des universités candidates dans ces classements. Ce n’est pas en asphyxiant la relève scientifique du pays que l’on y arrivera. Cependant, il n’y a pas de fatalité inéluctable, car l’Afrique du Sud et plus globalement les nations anglophones d’Afrique se sont frayées un chemin pour être dans ces classements en raison de l’excellence de leur enseignement, de leur recherche et de l’impact sur leurs sociétés. Il n’y a pas alors de raison pour nous de ne pas y figurer ou de nous enorgueillir de classements bidons non académiques.
Entendons-nous bien, Professeur, je ne vous contesterai jamais la popularité de l’UCAD en Afrique. C’est une université mythique. Mais ça, c’est pour les émotifs. L’UCAD arrive effectivement à la 26e place d’un autre classement récent produit par un organisme dont le nom est assez proche de UniRank et qui s’appelle EduRank. Cet organisme, un peu plus fiable que UniRank, se base à hauteur de (seulement) 45% sur la performance de la recherche. Son talon d’Achille est qu’il pondère à 55% (donc plus de la moitié) des paramètres non académiques (comme la présence sur le web). S’agissant de la 1ère francophone, le doute est permis devant les Universités tunisiennes (telles que Tunis, El Manar, Sfax, Sousse), les Universités marocaines (telles que Mohammed V de Rabat), les Universités algériennes (telles que Djillali Liabès de Sidi-BelAbbès, Houari Boumediene). En effet, ces universités maghrébines ont, à la différence des Universités sénégalaises, déjà été introduites au moins dans l’un des trois classements QS, THE ou Shanghai. Professeur, pour finir, il existe désormais un marché mondial de l’enseignement supérieur ou les Universités séduisent à coup de bourses et d’avantages incroyables les talents du monde en exhibant leur prestige et leur cadre exceptionnel d’enseignement et de recherche. Si vous ambitionnez réellement de positionner l’UCAD et les Universités sénégalaises dans le top 100 mondial et le top 5 africain, n’ayez qu’une seule boussole : «la production de savoirs». Que ces mots soient votre leitmotiv dans tous vos projets à l’endroit des Professeurs et des étudiants.
Idriss MAHAM
INCENDIE À KAFFRINE, PLUSIEURS GRENIERS DE MIL RAVAGÉS
Encore un incendie dans la région de Kaffrine qui a ravagé des espoirs. En effet, le village de Pakala, dans la commune de Saly Escale, département de Koungheul, a été réveillé la nuit de ce vendredi par des flammes.
Encore un incendie dans la région de Kaffrine qui a ravagé des espoirs. En effet, le village de Pakala, dans la commune de Saly Escale, département de Koungheul, a été réveillé la nuit de ce vendredi par des flammes qui ont emporté plusieurs greniers remplis de mil.
Les populations parlent d’un incendie « provoqué intentionnellement par une personne non encore identifiée ».
Les stocks de mil étaient constitués essentiellement de vivres pour plusieurs familles. L’incendie s’est déclaré à 1h du matin et le feu n’a été maîtrisé que vers 2h par les pompiers. Les populations appellent les autorités au secours.