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25 mai 2025
LES LUXUEUSES ACQUISITIONS DU CLAN BONGO À PARIS
Le quotidien Libération présente le patrimoine immobilier de la famille dirigeante au Gabon. Des biens situés à des adresses renommées, saisies par la justice française dans le cadre d'une vaste enquête pour corruption
Le quotidien français Libération met en lumière les luxueuses propriétés acquises par le clan Bongo à Paris, en France. Selon les juges français enquêtant sur l'affaire des "biens mal acquis", ces biens sont présumés avoir été acquis grâce à de l'argent de la corruption provenant des compagnies pétrolières, notamment la société française Elf-Total, opérant au Gabon.
L'article présente une cartographie de ces propriétés, soulignant le goût prononcé de la dynastie Bongo pour les quartiers prestigieux et les résidences de grand luxe. Les 28 biens saisis dans le cadre de l'enquête sont situés dans des adresses renommées, allant du Triangle d'Or près des Champs-Élysées aux quartiers plus discrets de la rive gauche, mais jamais dans les quartiers de l'Est parisien.
Parmi ces biens, on trouve un immense hôtel particulier de plus de 5 400 mètres carrés situé dans le VIIe arrondissement, rue de l'Université, ainsi que d'autres propriétés de taille moins imposante mais tout aussi prestigieuses. Des appartements somptueux se trouvent également dans les quartiers chics de Paris, tels que la rue François-Ier, l'avenue Victor-Hugo, le boulevard Lannes, la rue de la Faisanderie et l'avenue Foch. Le clan Bongo a également acquis plusieurs propriétés sur la Côte d'Azur, notamment à Nice.
La valeur de ces biens est estimée à plusieurs dizaines de millions d'euros, voire plus, selon une ordonnance judiciaire de 2022. Certaines de ces propriétés ont été achetées à des prix très bas dans les années 70, et la hausse des prix immobiliers parisiens a considérablement fait augmenter leur valeur. Par exemple, l'hôtel particulier de la rue de l'Université aurait été acquis pour près de 100 millions d'euros.
L'article mentionne également qu'Ali Bongo, le président du Gabon victime d’un putsch ce mercredi 30 août 2023, tentait récemment de transformer l'immeuble de la rue de l'Université en résidence diplomatique pour bénéficier de l'immunité diplomatique. Cela soulève des questions juridiques intéressantes.
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BRICE OLIGUI NGUEMA, TOMBEUR D’ALI BONGO
Le nouvel homme fort du Gabon, 48 ans, est réputé discret et secret. Ancien aide de camp d'Omar Bongo Ondimba, il était depuis 2019, le chef respecté et charismatique de la Garde républicaine, considérée comme la plus puissante unité de l'armée gabonaise
Le général Brice Oligui Nguema a été désigné président de la transition au Gabon par les putschistes. Il a été accueilli en héros par les militaires de la garde républicaine, portant son béret vert caractéristique. Âgé de 48 ans, le militaire est décrit comme un homme discret et secret. Il a travaillé en tant qu'aide de camp d'Omar Bongo Ondimba, l'ancien président du Gabon et père d'Ali Bongo, pendant près de 41 ans. Depuis 2019, il était le chef respecté et charismatique de la Garde républicaine, considérée comme la plus puissante unité de l'armée gabonaise.
Oligui Nguema a une connaissance approfondie de l'appareil militaire gabonais et est considéré comme un bon soldat formé dans les écoles militaires réputées. Il est d'origine fang, l'ethnie majoritaire au Gabon, et a grandi principalement dans la province du Haut-Ogooué, fief du clan Bongo. Après avoir été écarté en 2009 à la suite de l'élection d'Ali Bongo, il a occupé des postes d'attaché militaire aux ambassades du Gabon au Maroc et au Sénégal pendant 10 ans.
En octobre 2018, il est revenu sur le devant de la scène en tant que colonel à la tête des renseignements de la Garde républicaine, puis a été promu général et nommé à la tête de cette unité seulement six mois plus tard. Sous son commandement, il a amélioré les conditions de vie et de travail des militaires, ce qui lui a valu le respect et la sympathie de ses subordonnés.
Le général Oligui Nguema est décrit comme un homme de consensus, calme et à l'écoute de tous. Il a réussi à unir des officiers de différents corps d'armée au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) lors du coup d'État, sans effusion de sang signalée. Cependant, ses intentions quant à la durée de la transition et au retour des civils au pouvoir restent floues après avoir "mis à la retraite" Ali Bongo, selon ses propres termes.
par Ciré Clédor Ly
L'ÉTAT DE SANTÉ DE SONKO A ATTEINT UN SEUIL ALARMANT
Il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux. Il faut immédiatement libérer le détenu pour ne pas avoir à traîner le fardeau de ce qui est désormais très prévisible
En ma qualité d’avocat membre du collectif de la défense du leader de l’opposition démocratique, j’avais lancé une alerte attirant l’attention sur l’état de santé de ce dernier, qui se détériorait de jour en jour.
Il accusait alors un début de déficit cardiaque ainsi qu’une paralysie complète de la partie gauche de son corps, entre autres anomalies organiques.
L’état de santé de monsieur Ousmane Sonko a atteint ce jour du 30 août 2023 un seuil alarmant, au point qu’il est à craindre que les seuls soins médicaux ne puissent plus lui éviter une dégradation irréversible de ses organes vitaux.
Les autorités politiques ainsi que l’administration pénitentiaire en sont informées, de même que le doyen des juges d’instruction qui a délivré le mandat de dépôt à la suite d’un détournement de procédure du Procureur de la République, lequel est parti d’une arrestation pour un vol présumé d’un portable sans aucune valeur économique, suite à une provocation policière, pour requérir la détention fondée sur une kyrielle d’infractions sans unité de dessein, de connexité ou de concomitance.
Ceux, autres que le doyen des juges, qui ont le pouvoir de mettre fin à sa détention et qui n’avaient pas encore été informés de la situation sanitaire d’Ousmane Sonko, peuvent aller vérifier mes déclarations à la réanimation où le brave docteur traitant s’échine auprès de son patient, pour avoir la confirmation que ce dernier est épuisé et sur le point d’atteindre ses limites, avant qu’il ne soit trop tard.
La philosophie, la morale et le juridisme n’ont plus droit de cité. On ne peut rester sourd et de marbre face aux risques que le maintien en détention d’Ousmane Sonko pourrait engendrer alors qu’il existe des mécanismes juridiques internes conformes au droit International, qui permettent de le libérer à l’instant même où j'écris.
Je lance à l’occasion un appel pressant au président de la République qui nomme aux emplois civils et militaires, pour qu’il renvoie sans retard le ministre de la Justice de son poste pour incompétence pendant qu’il est temps, qu’il le remplace par un homme sage qui maîtrise les arcanes de la justice et le droit international des droits de l’homme et qu’il s’implique pour la libération immédiate d’Ousmane Sonko pour ne pas avoir à traîner le fardeau de ce qui est désormais très prévisible.
Ce sont aussi des conseils et, selon le dicton : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point. »
Maître Ciré Clédor Ly est avocat à la Cour. Au nom de mon devoir et de ma liberté d’informer juste, de penser et de conseiller.
LA GUERRE DES LIEUTENANTS DE SONKO AURA-T-ELLE LIEU ?
La question jusque-là taboue d’une alternative à Sonko pour la présidentielle a été soulevée par Diallo Diop, chargé du panafricanisme et des questions mémorielles de l’ex-Pastef. Mais le choix parmi les différents profils pourrait s'avérer difficile
La question jusque-là taboue d’une possible alternative à Ousmane Sonko pour la présidentielle de 2024, a été soulevée par le Dr Diallo Diop chargé du panafricanisme et des questions mémorielles de l’ex-Pastef. De ce fait, cette option doit mettre en lumière les potentiels successeurs comme Birame Soulèye Diop, Guy Marius Sagna et peut-être Bassirou Diomaye Faye qui seront chargés de faire aboutir le ‘’projet Pastef’’ en vue de la présidentielle de 2024.
La bombe a été lâchée avant-hier par le vice-président de l’ex-Pastef Dr Diallo Diop, chargé du panafricanisme et des questions mémorielles. Selon le secrétaire général du RND, Pastef, qui a été dissous le 31 juillet 2023, aura bien son candidat pour la Présidentielle de 2024. ‘’Pastef aura un candidat à la Présidentielle’’. Une déclaration qui semble ouvrir la voie à l’après-Sonko, poursuivi pour appel à l’insurrection et d’atteinte à la sûreté de l’État et emprisonné à la prison de Sébikotane. Une décision qui semble écarter de facto le maire de Ziguinchor et candidat jusque-là de Pastef.
Par ailleurs, la dissolution du parti et l’emprisonnement de ses hauts cadres obligent les patriotes à explorer d’autres options afin de sauver le projet de refonte sociale et économique que prône Pastef. D’après cet ancien proche de Cheikh Anta Diop, le projet de Pastef sera porté par un autre candidat qui en sera le porte-étendard le 25 février 2024. ‘’Le Pastef en tant que force politique est bien là. Sonko n’est que le chef d’équipe. Chez nous, le chef d’équipe n’est pas un tyran. C’est un coach. Il est clair, sûr et certain que Pastef aura un candidat à l’élection présidentielle de février prochain’’, a promis le Dr Diallo Diop.
Cette nouvelle option d’un candidat de l’Ex-Pastef ne pourra se faire qu’avec l’assentiment de la base du parti toujours attaché à l’image de Sonko. De ce fait, le choix d’un autre candidat outre que le maire de Ziguinchor sera difficile, dans la mesure où il semble qu’aucun lieutenant ne semble se détacher. Les noms qui peuvent émerger comme ceux de Birame Soulèye Diop, Bassirou Diomaye Faye ou Guy Marius Sagna risquent de souffrir d’un déficit d’image et de notoriété, face à l’écrasante personnalité d’Ousmane Sonko. D'éventuelles candidatures d’un de ces prétendants risquent de faire face à un certain nombre d’obstacles.
Ainsi, ces candidats pourraient partir sous la bannière de partis comme le RND et de Yoonou Askan Wi, mais le timing de lancement du démarrage de la collecte des parrainages prévu le 27 septembre semble laisser peu de temps aux responsables de l’ex-parti Pastef.
Birame Soulèye Diop, l’administrateur rigide
L’administrateur de l’ex-Pastef et chef de groupe parlementaire Yewwi Askan Wi (YAW) s’est fait remarquer lors des différentes sessions à l’Assemblée nationale par sa pugnacité et sa ténacité. Cet inspecteur des impôts et domaines est apprécié par ses camarades de parti comme un administratif rigide qui ne veut rien faire en dehors de ce que lui permettent les lois de la République. Sa détention à la suite des émeutes de mars 2012 n’a pas entamé sa détermination pour le triomphe d’une nouvelle manière de faire la politique au Sénégal. Un engagement très affirmé qui lui a valu son emprisonnement pour offense au chef de l’État capable d’empoisonner ses successeurs pour se présenter comme seul candidat de Benno.
Patriote convaincu, l’ancien pensionnaire de l’école Saint-Gabriel a fait son cursus secondaire au lycée Malick Sy avant d’entrer à l’université Gaston Berger de Saint-Louis où il a connu Ousmane Sonko, de deux ans son aîné. Sur les traces de son mentor politique, il ne manquera pas de se positionner comme un candidat antisystème pour tenter de rallier une partie de la jeunesse.
Toutefois, le déficit d’image et de notoriété sur le plan national pourrait s’avérer préjudiciable à sa candidature. En outre, ses tergiversations sur le renoncement de son mandat de maire pour cumul de fonctions ont semblé refroidir beaucoup de patriotes.
En outre, la répression et l’emprisonnement des cadres de Pastef a fortement réduit la force de frappe du parti qui doit s’employer à mettre en œuvre une nouvelle politique de redynamisation avec des entités qui étaient intégrées au sein de l’ex-Pastef.
Guy Marius Sagna : Le député du peuple
Le nouveau député du peuple s’est illustré à l’Assemblée nationale par son intransigeance et sa perspicacité dans les débats au sein de l’hémicycle. Guy Marius Sagna, qui fait ses gammes au sein du mouvement associatif Frapp/France dégage, s’est forgé une carapace de lutteur infatigable et d’une importante capacité oratoire capable de galvaniser les foules. Ce travailleur social se veut un chevalier blanc et entend lutter contre toute forme d’injustice autour de différents combats qui lui tiennent à cœur : défense des droits civiques, des salariés, des étudiants, des villageois, de l’environnement… Guy Marius Sagna, ex-militant du Rassemblement des travailleurs africains-Sénégal (RTA-S) et activiste a fait de la lutte pour les droits de ses concitoyens son cheval de bataille. Une candidature de l’ex-parti Pastef portée par Guy Marius Sagna aura aussi l’avantage de ne pas souffrir d’un déficit d’image et de bénéficier d’une certaine notoriété.
Néanmoins, sa rigidité et ses positions radicales sur un certain nombre de questions peuvent s’avérer comme un obstacle. L’ex-Pastef est membre de YAW qui est aussi composée par un enchevêtrement de diverses forces politiques dont il faut ménager les intérêts et les susceptibilités. De ce fait, son caractère irréductible et inflexible pourrait s’avérer préjudiciable pour faire l’unanimité autour de sa candidature. Son passé d’activiste peut aussi nuire à sa candidature en suscitant l’hostilité du patronat et des milieux d’affaires étrangers qui n’ont pas oublié ses positions anti-françaises et contre le franc CFA.
Bassirou Diomaye Faye : Monsieur n°2
Le président des cadres de l’ex-Pastef, Bassirou Diomaye Faye, le secrétaire général et n°2 du parti apparaît comme le successeur naturel d’Ousmane Sonko. Cet inspecteur des impôts et domaines, connu pour son calme et sa rigueur dans les dossiers, est investi au sein du parti depuis ses débuts. Bassirou Diomaye Faye, emprisonné depuis le 14 avril pour diffusion de fausses nouvelles, outrage à magistrat et diffamation envers les magistrats, est désormais marqué du sceau du martyr. À l’instar de son leader qui mène une grève de la faim, il apparaît comme un potentiel successeur à Ousmane Sonko. Cet homme politique originaire de Ndiaganiao peut bénéficier du soutien de l’appareil du parti. Sa jeunesse (la quarantaine) pourrait constituer un atout majeur pour séduire l’électorat jeune. L’inspecteur des impôts affirme que son entrée en politique est une surprise. ‘’Il ne me traversait pas l’esprit de faire de la politique’’, a-t-il affirmé.
Très proche d’Ousmane Sonko qu’il a côtoyé au sein du syndicat des impôts et domaines, il pourra rapidement être adoubé par les cercles proches du maire de Ziguinchor qui verraient en lui un continuateur du combat de Sonko. Bassirou Diomaye Faye trouve que combattre l’injustice est un sacerdoce. D’où son intransigeance à maintenir le cap des réformes que voulait initier Ousmane Sonko. Toutefois, sa défaite lors des élections locales à Ndiaganiao est une tache sur sa légitimité politique et sa capacité à mobiliser autour de son nom. Ce débatteur hors pair doit d’abord se départir de l’affaire judiciaire qui le maintient toujours en détention depuis avril dernier.
En outre, la déstructuration des entités de l’ex-Pastef pourrait aussi constituer un handicap pour la candidature de l’ancien pensionnaire du lycée Demba Diop de Mbour. Son image de technocrate et son handicap oratoire pourraient aussi le désavantager dans une élection présidentielle où la personnalité du candidat est primordiale afin de mobiliser l’électorat.
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ALI BONGO, HÉRITIER CONTESTÉ À LA TÊTE DU GABON DEPUIS 14 ANS
A la tête du Gabon depuis 14 ans, Ali Bongo a dû plusieurs fois lutter pour asseoir son pouvoir, hérité de son père, et doit à présent affronter un coup d'Etat destiné à renverser la dynastie dirigeante depuis 55 ans
Le chef de l'Etat de 64 ans "est gardé en résidence surveillée, entouré de sa famille et de ses médecins", ont affirmé mercredi les militaires qui avaient annoncé quelques heures plus tôt la dissolution des institutions du pays.
Ali Bongo venait juste d'être proclamé vainqueur de la présidentielle et réélu pour un troisième mandat avec 64,27% des voix, selon les résultats officiels, "tronqués" selon les putschistes.
En 14 ans de pouvoir, le président effacé et débonnaire élu en 2009 après le décès de son père - l'inamovible et intraitable Omar Bongo - s'est mué en un impitoyable chasseur de "traîtres" et de "profiteurs" au sommet de l'Etat, face à ceux qui l'avaient cru fini en 2018 après un accident vasculaire cérébral en Arabie saoudite.
Il avait alors disparu 10 longs mois à l'étranger, une convalescence et une intense rééducation qui semblent avoir fait de lui un miraculé mais ont fait vaciller son pouvoir.
Depuis, ses opposants mettent régulièrement en doute ses capacités intellectuelles et physiques à diriger le pays, certains affirmant même qu'un sosie le remplace...Mais si une raideur dans la jambe et le bras droits l'empêche de se mouvoir aisément, la tête est bien là, assurent des visiteurs réguliers, diplomates ou autres.
- Deux électrochocs -
Lors de son premier mandat, Ali Bongo a été l'antithèse de son père : sans le charisme et l'aplomb du "patriarche", qui régna sans partage 41 ans sur ce très riche petit Etat pétrolier d'Afrique centrale, il a difficilement assis son autorité, notamment face à des caciques rétifs de son tout-puissant Parti démocratique gabonais (PDG).
Jusqu'à sa réélection en 2016, déjà très contestée par l'opposition et officiellement remportée de 5.500 voix seulement.Un électrochoc pour lui, suivi d'un second - son AVC - qui vont précipiter sa mue.
Sa convalescence avait été ponctuée par un putsch raté, aussi piteux que mystérieux, d'une poignée de militaires, le 7 janvier 2019, et une tentative rampante de mise au rancart par son omnipotent directeur de cabinet, Brice Laccruche Alihanga.
M. Bongo lui avait laissé les clefs du Gabon avec une confiance aveugle, comme à bien d'autres avant lui.M. Laccruche est en prison depuis plus de trois ans, avec plusieurs ministres et hauts fonctionnaires fidèles, tous visés par une impitoyable opération "anti-corruption".
- Mutation -
Ali Bongo s'est depuis affiché en "père la rigueur" pour des ministres et conseillers soumis à des audits et congédiés à la moindre suspicion, dans ce Gabon affligé par une corruption endémique depuis les décennies décriées de la "Françafrique", dont Omar Bongo était l'emblématique pilier.
Vains mots et postures, énièmes promesses jamais tenues, selon l'opposition, pour laquelle le fossé se creuse entre richissimes et pauvres dans un des pays les plus riches d'Afrique par habitant, mais qui peine à diversifier une économie trop dépendante du pétrole et maintient un habitant sur trois sous le seuil de pauvreté.
Lors de son premier mandat, héritier d'une partie de l'immense fortune paternelle, "Monsieur Fils" ou "Baby Zeus", comme on le brocardait alors, était dépeint par l'opposition comme distant de son peuple, reclus dans de luxueuses propriétés au Gabon et à l'étranger ou au volant de nombreuses voitures de luxe.
- Stratège -
Récemment, M. Bongo s'était aussi métamorphosé en redoutable stratège politique, comme son père : il a multiplié les disgrâces dans son camp et braconné dans une opposition désunie.
Pour ses zélateurs, il est un phénix renaissant de ses cendres.Pour ses contempteurs, il est poussé par un entourage immédiat qui ne veut pas lâcher le pouvoir et ses acquis après 55 ans de "dynastie Bongo".
Le chemin n'était pas tracé. Jet-setteur passionné de musique, il se voulait le "James Brown gabonais" et s'imaginait une carrière, enregistrant en 1978 un 45 tours "soul, disco, funk".
Puis Alain-Bernard Bongo devient Ali Bongo quand son père convertit la famille à l'islam en 1973.
En 1989, Omar Bongo lui offre, à 29 ans, un maroquin de luxe, les Affaires étrangères, puis dix ans plus tard le stratégique portefeuille de la Défense, qu'il occupera jusqu'en 2009.
A peine élu, Ali Bongo prend ostensiblement ses distances avec la France, rompant avec la politique de son père.Au point de déserter les luxueuses demeures familiales qui valent à neuf autres enfants d'Omar une mise en examen (inculpation) à Paris, notamment pour recel de détournement de fonds publics, dans l'affaire dite des "biens mal acquis".
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ALI BONGO APPELLE À L'AIDE
Le président de 64 ans s'est exprimé depuis sa "résidence surveillée": il a appelé "tous les amis" du "monde entier" à "faire du bruit, encore et encore"
Le président de 64 ans s'est exprimé depuis sa "résidence surveillée": il a appelé "tous les amis" du "monde entier" à "faire du bruit, encore et encore".
Ali Bongo explique que les militaires l'ont arrêté ainsi que sa famille. "Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et je suis à la résidence en ce moment."
PAR MAMADOU ADJE
COUP D'ÉTAT AU NIGER : "ATHENA SUR LES PAS D'ARÈS", CONFRONTATION FRATRICIDE OU RETROUVAILLES ENTRE FRERES D'ARMES?
Quels sont donc les enjeux géopolitiques et stratégiques de cette opération militaire, quelles sont les forces en présence, quelles pourraient être les conséquences d'une telle opération sur l'U A, elle même très circonspect sur cette éventualité
Aprés plus de trois semaines de gesticulations face à "l'intransigeance" de la Junte, la Cedeao vient de clore sa dernière conférence de planification du 19 au 20 Juillet, pour le déploiement d'une force d'intervention au Niger.
Selon le porte-parole de la conférence, le concept d'opération est validé, ainsi que le concept logistique et le jour "J" déjà choisi.
L'espoir d'une sortie de crise semble avoir été douché par la sortie du Chef de la Junte, qui a quitté sa posture de "stratégie du vide," pour un discours solennel à l'attention de son peuple, son armée, la Cedeao et la Communauté Internationale.
Ce discours, prononcé au moment où les plénipotentiaires de la Cedeao et des Nations unies étaient présents à Niamey, sans être au préalable reçus par le Général Tiani, est un signe de radicalisation face aux injonctions de la CEDEAO et montre à souhait la volonté de la Junte de poursuivre sa logique de gestion du pays avec sa propre feuille de route.
L'adresse du Général Tiani fait ainsi ressortir quatre points, qui remettent toute possibilité de sortie de crise sur la base des conditions de la CEDEAO, aux calendes grecques: la consultation nationale prévue dans un mois, une transition de trois ans ( 03 ans) , un appel du pied pour une alliance avec le Burkina et le Mali, et une mise en garde contre toutes velléités d'agression, qui ne seraient pas "une promenade de santé", même si, il lance un appel au dialogue du bout des lèvres !
Désormais Athéna semble loin de conquérir Thalès et de charmer ses fils Deimos et Phobos lâches dans la nature !
Tout laisse donc à croire , à moins d'un revirement spectaculaire de dernière minute, que seule la diplomatie permet d'espérer, que le lancement de l'opération est inéluctable !
Quels sont donc les enjeux géopolitiques et stratégiques de cette opération militaire, quelles sont les forces en présence, quelles pourraient être les conséquences d'une telle opération sur l'Union Africaine, elle même très circonspect sur cette éventualité et sur la CEDEAO et son impact sur la lutte contre le Djihadisme ?
Le Niger présente des indicateurs sociaux et économiques peu reluisants, qui tranchent avec une importance géopolitique intéressante, par sa position stratégique comme pivot des axes logistiques Est -ouest et Nord- Sud, de l'Afrique subsaharienne vers le Maghreb et par le Fleuve Niger lien ombilical entre l'Afrique de l'Ouest , le Golf de Guinée et l'Afrique Centrale par ses affluents. Il a ainsi historiquement joué le rôle de carrefour des migrations vers l'Eldorado européen attisant la convoitise des groupes armés qui voient dans l'immensité du territoire, 1.267.000 km 2, pays le plus vaste d'Afrique de l'Ouest , la possibilité d'établir des zones de non droit dans des endroits inaccessibles aux forces régulières et propices à la mobilité.
Ainsi quand on se penche de plus près sur la géopolitique du Niger, en particulier, de la région en général, du point de vue ressources naturelles, on peut tout de suite se rendre compte que cette crise marque le début de la fin de l'influence française au Niger et dans le Sahel.
En effet la perte de position dominante sur les ressources stratégiques du pays, notamment l'uranium dont Areva devenue ORION, avait la quasi- exclusivité, est au centre des préoccupations de l'ex puissance tutélaire .
Celle-ci s'est servie à profusion sur ces richesses pendant des lustres , en laissant le peuple Nigérien dans un dénuement scandaleux, car quand les français se chauffent à l'électricité fournie par leurs centrales nucléaires alimentées par Arlit, la quasi-totalité des Nigériens restent dans le noir.
Ce vide anticipé et redouté par La France, qui joue les prolongations en défiant la Junte, pourrait profiter à la Chine déjà engagée sur la construction d'un pipeline de 2000 kilomètres reliant Agadème ( Niger) au port de Semé au Bénin et dans une moindre mesure la Corée impliquée dans l'exploitation de l'uranium avec la France et la Chine.
Pour les Usa, qui ont initié un retour remarqué en Afrique, notamment par la construction de leur plus grande base militaire en Afrique de l'Ouest, à Agadès, ils devraient probablement revoir leur posture dans un contexte qu'ils connaissent peu mais ont l'avantage de ne pas trainer des contentieux historiques.
Ainsi, leur position ambiguë sur le coup d'état, leur donne la possibilité d'être une alternative à la France et de continuer à talonner la Chine dans la région.
Quant à l'Algérie, acteur majeur de la géopolitique de la région, elle ne verrait pas d'un mauvais œil le départ de la France des environs de sa zone d'intérêt dans laquelle elle poursuit des projets structurants de grande importance stratégique, notamment: la route Transsaharienne de 10.000 kilomètres reliant six ( 06) pays ( Tunisie, Tchad, Mali, Niger, Nigeria, Algérie), dont 8000 km déjà réalisés, la dorsale Transsaharienne a fibre optique adossée à cet axe stratégique, d'un cout de 79 M€, destinée à assurer l'interconnexion entre ces six pays et l'oléoduc vers Alger via le Niger, destiné à alimenter l'Europe en pétrole.
Tous ces projets pourraient connaître des retards considérables en cas de déstabilisation du Niger, qui demeure le nœud de communication des axes stratégiques vers les pays frontaliers !
En fait une opération militaire dans un tel contexte serait à haut risque pour tous les efforts financiers déjà investis dans ces projets !
A ces conséquences inéluctables, vont se greffer une crise humanitaire sans précédent dans la région.
En plus la distraction de l'Armée nigérienne, engagée dans la lutte contre le terrorisme et dont le pays est devenu la profondeur stratégique après l'éjection des forces françaises du Burkina et du Mali, par la volonté de leurs nouveaux dirigeants, devrait modifier profondément la posture des forces dans la sous-région et impacter négativement leur efficacité opérationnelle.
Mais la CEDEAO et l'Union Africaine jouent leur crédibilité, déjà largement entamée par les évènements du même ordre en Guinée , au Mali et au Burkina gérés avec un traitement différencié.
La CEDEAO plus particulièrement, qui a pris une posture émotionnelle dès le début, se retrouve, sans autre alternative, que le lancement d'une opération dont le cadre juridique fait débat ou aller à Canossa.
En effet, l'emploi de la force par les états, dans les relations internationales n'est licite que dans trois hypothèses (Art 2 para 4 de la Charte)
-1.autorisation du Conseil de Sécurité
-2.autorisation de l'Assemblée Générale
-3exercice de la légitime défense pour faire face à une agression armée ou à la menace imminente d'une telle menace.
Exceptionnellement sur la base de "l'ingérence humanitaire" pour venir en aide à des populations face à des risques d'abus.
Cette disposition n'est pas expressément dans l'arrangement juridique, mais peut s'appuyer sur le "Right to Protect" ( R2P) ( devoir de protéger ) développé par l'Assemblée Général.
En plus, la nouvelle configuration géopolitique du Monde rend illusoire une unanimité au sein du Conseil de Sécurité des 5 membres permanents sur un mandat autorisant l'emploi de la force.
La Cedeao se retrouve ainsi face à une situation ambiguë et comme Janus, elle offre deux faces d'un même visage.
Toutefois si elle ne réussit pas à résoudre le cas du Niger, de force ou par la médiation , on devra commencer à s'interroger sur la nécessité de maintenir "la sécurité collective" sous son giron.
l'Union Africaine quant à elle ( UA), ayant eu plus de recul, et ayant agi avec plus de sagesse, a pris acte de la posture de Cedeao, mais serait nécessairement une victime collatérale des éventuelles décisions de La Communauté économique.
Enfin que dire d'un retour de flammes qui mettrait ces deux organisations devant "un ordre paradoxal", consistant à porter assistance aux mêmes pays qui professent la force, si les perturbations atteignent ces pays et se propagent dans toute la sous-région. Cette hypothèse basse n'est surtout pas à négliger.
Mais si la sagesse ne triomphe pas, et que la Cedeao se résout à lancer opération "sans mandat", la volonté affichée par les forces en présence, présage d'un engagement dans la durée.
Dans ce face à face , la CEDEAO se prévaut d'avoir avec elle deux à trois puissances militaires de la sous-région, le Nigeria, le Ghana et la Côte d'Ivoire auxquels viendraient s'ajouter les forces sénégalaises et leur savoir-faire opérationnel reconnu.
La combinaison des capacités opérationnelles des forces de la Cedeao, lui donnerait une supériorité numérique brut de 9/1, soutenue par l'aviation nigériane qui peut assurer une supériorité aérienne initiale sur le théâtre, à condition de réduire les capacités anti aériennes des "coalisés", le Burkina et le Mali solidaires du Niger.
A cela il faudrait probablement ajouter les 1500 hommes des forces spéciales françaises présentes déjà au Niger, si la France décide de participer à l'opération.
En face se trouverait l'Armée nigérienne, renforcée par le Burkina et le Mali, qui ont connu une montée en puissance remarquable dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Par exemple le Burkina s'est hissé à la 6eme place des puissances militaires de l'Afrique de l'Ouest derrière le Niger ( 5eme) et le Mali (4eme ) selon le classement 2023 de Global Fire Power . Cette montée en puissance est surtout liée au renforcement des capacités opérationnelles de lutte contre le terrorisme et le tout sécuritaire des régimes en place.
Ces forces bénéficient aussi d'un engagement permanent sur leur théâtre d'opération respectif face à la menace terroriste depuis près d'une quinzaine d'années !
Une opération de la CEDEAO serait aussi perçue comme un cadeau du ciel par les mouvements Djihadistes qui ont pignon sur rue au Niger, au Mali et au Burkina dans "le triangle des Bermudes" de la lutte anti-terroriste !
Dans la "zone des trois frontières" du Liptako -Gourma ( tri-jonction Mali-Burkina-Niger) opère l'État Islamique dans le Grand Sahel ( EIGS).
A l'Est le quadri- pointe autour du Lac Tchad ( Niger, Tchad, Nigeria, Cameroun) est la chasse gardée de Boko Haram et de l'État Islamique en Afrique de l'Ouest .
Au Nord le Niger offre un autre tri-pointe ( Niger, Algérie, Libye) qui serait propice aux activités des forces combattantes en Libye en cas de déstabilisation du Niger.
En plus, les forces en déshérence dans le conflit soudanais, pourraient profiter de la petite fenêtre libyenne pour rejoindre le Nord du Niger afin d'éviter d'être coincées par la perspective d'un contrôle renforcé de la frontière du Tchad, comme en 2008 du temps de la guerre par proxy entre Bechir et Deby !
Ce tableau peu reluisant ne remet pas en cause les capacités opérationnelles d'intervention de Cedeao, mais essaye d'anticiper les probables conséquences géopolitiques et humanitaires.
Comment donc se passerait cette opération ?
Sans entrer dans le secret des opérations, seulement connus des officiers dédiés à la planification, on peut toutefois concevoir une opération en trois temps dont le premier serait une démonstration de force.
L'opération débuterait par le déploiement par pays dans les zones de responsabilité nationales sur les 2273 kilomètres de frontière avec le Nigeria et le Benin au Sud.
Une attaque préventive au sol permettait de couper le "Niger utile" du reste du pays. Elle serait encore plus efficace, si les forces étrangères sur place y participent .
Cette attaque au sol serait combinée à une opération aérienne nigériane de domination du théâtre par l'établissement d'une suprématie aérienne pour soutenir l'attaque sur les centres de décisions sélectionnés.
Une pause serait ensuite observée pour évaluer la situation, après la démonstration de la détermination de la CEDEAO à atteindre son but.
Mais cette opération ne se fera pas sans une réponse de l'Armée nigérienne, Burkinabè et Malienne qui visera particulièrement le Benin et les capacités aériennes nigérianes.
Cette réponse reposerait sur la Dca et l'attaque des aéroports au Sud de la frontière Sokoto, Kano, Dutse , par l'artillerie sol- sol dont le Niger, le Burkina et le Mali sont bien pourvus, notamment les drones Bayrakhtar TB2, les LRM Grad BM 21et type 63, et les ZSU -23-4 "Soviétiques" qui serviraient à contester la domination de l'Espace par la 3eme dimension nigériane.
Cette réaction des "forces coalisées «rendrait inévitable l'internationalisation du conflit et sa probable extension dans les pays limitrophes.
En outre l'affaiblissement des forces Nigériennes, Maliennes et Burkinabés, sera a l'avantage des mouvements Djihadistes qui n'hésiteront pas à entendre leur zone d'opération autour des "trois frontières" et du Lac Tchad.
Aujourd'hui la zone des "trois frontières", est le théâtre d'un désastre humanitaire sans précédent en Afrique de l'Ouest qui affecte plus de 3 millions de personnes, caractérisé par des déplacements massif de populations que les organisations humanitaires évaluent à plus de 3 millions dans l'Espace Cedeao en 2023.
Dans le tri-pointe au Nord, la situation resterait volatile et le champs sera ouvert aux forces belligérantes en Libye et probablement aux forces en déshérence dans le conflit au Soudan . Ces dernières n'hésiterons pas à transiter vers les zones désertées par les forces de sécurité nigériennes occupées à faire face aux forces de la Cedeao pour s'infiltrer et s'établir au Nord du Niger!
Ainsi donc une opération militaire contre les putschistes au Niger, si elle n'arrive pas à ses fins dans un court délais, risquerait de transformer le pays en une zone de confrontation entre acteurs externes et acteurs internes comme dans le "Grand Orient" après la naissance de l'État Islamique suite à l'invasion de l'Irak.
Cette confrontation aurait pour cadre une situation humanitaire sans précédent, qui pourrait affecter toute l'Afrique de l'Ouest.
Cette dernière alternative est particulièrement redoutée par les pays côtiers, déjà sous l'œil du cyclone des djihadistes, qui profiteront de la crise humanitaire et des déplacements massifs de populations pour transférer la violence dans ces pays. Les régimes en place seraient forcément affaiblis par la montée de la violence, poussant les forces de défense et de sécurité à se positionner comme alternative face à la crise.
Ainsi le mal que l'on essaye de combattre au Niger, pourrait être transféré dans ces pays, à la faveur de cette crise qui contaminerait l'Afrique Centrale et surtout la république éponyme, encore en proie aux démons de la guerre.
En définitive cette intervention est donc possible, avec ou sans mandat, mais les conséquences opérationnelles, géopolitiques et humanitaires en valent elles la peine?
La réponse se trouve dans les lambris des lieux de rencontre des autorités de la CEDEAO qui ne semblent pas pour l'instant mesurer la responsabilité historique d'une déstabilisation globale de l'Afrique de l'Ouest qui pèse sur leurs épaules.
En tout état de cause, après le Niger, si la solution diplomatique prévaut ou si la guerre s'impose, une grande réflexion devrait s'ouvrir sur la "sécurité collective" dans l'Espace Cedeao en particulier et en Afrique en général, prenant en compte l'inclusion des peuples tant souhaitée et leurs intérêts!
Cette réflexion sera l'occasion d'une véritable revue "de la détérioration des termes de l' échange", qui asphyxie les populations africaines et enrichit de manière éhontée les puissances prédatrices des ressources naturelles, dont regorge le Continent !
l'Afrique s'est réveillée et ne retournera plus dans le profond sommeil dans lequel elle a été plongée pendant si longtemps, à coup de somnifère dispensé par les puissances prédatrices et leurs affidés ! Il faudra nécessairement en tenir compte, si on veut renforcer la démocratie sur le Continent.
Le triomphe de la démocratie ne se fera pas par le cliquetis des armes usurpatrices, ni au son des canons de ceux par qui le scandale est arrivé ! Elle se fera par le doux son des violons du nouveau "leadership africain" débarrassé des scories du passé et tout tendu vers la réalisation, non négociable, du bonheur des peuples d'Afrique.
Colonel (er) Mamadou Adje
JFK Warfare School
Expert en "Communication de Défense"
Spécialiste en gestion de "Situations d'Urgence "
Le 29 Aout 2023
LA CONDAMNATION DE SONKO EST DÉFINITIVE, SELON LE MINISTRE DE LA JUSTICE
Les avocats du chef de Pastef soutiennent que, leur client arrêté depuis sa condamnation, doit être rejugé. Ils invoquent les textes en vigueur sur la contumace. Mais Ismaïla Madior Fall a refuté cela dans un entretien paru mercredi sur Jeune Afrique
Le ministre sénégalais de la Justice a déclaré que la condamnation de l'opposant Ousmane Sonko dans une affaire de moeurs était "définitive", ce qui le rend inéligible pour la présidentielle de 2024.
M. Sonko, dont le rapport de force avec le pouvoir et la justice tient le Sénégal en haleine depuis plus de deux ans, a été déclaré coupable le 1er juin de débauche de mineure et condamné à deux ans de prison ferme. Ayant refusé de se présenter au procès qu'il dénonçait comme un complot pour l'écarter de la présidentielle, il a été condamné par contumace. Il a depuis été écroué fin juillet sous d'autres chefs d'inculpation, dont appel à l'insurrection, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste et atteinte à la sûreté de l'État.
Les autorités mettent en cause sa responsabilité dans une série d'épisodes de contestation auxquels son bras de fer avec le pouvoir et ses démêlés avec la justice ont donné lieu depuis 2021 - le plus grave en juin - et qui ont fait plusieurs morts. Les avocats de M. Sonko soutiennent que, leur client ayant été arrêté depuis sa condamnation, il doit être rejugé. Ils invoquent les textes en vigueur sur la contumace.
Dans un entretien publié mercredi en ligne par le magazine Jeune Afrique le ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall répond que M. Sonko a été arrêté "dans le cadre d'une autre affaire" que l'affaire de moeurs et que la règle selon laquelle un contumax doit être rejugé une fois arrêté ne s'applique donc pas. "Pourquoi ne s'est-il pas constitué prisonnier s'il entendait obtenir que sa condamnation par contumace soit anéantie ? Celle-ci est entretemps devenue définitive", dit-il. C'est à ce titre que M. Sonko a été déchu de ses droits électoraux et qu'il a été radié des listes, a-t-il ajouté. "Il n'y a là aucune cabale en vue d'évincer un candidat à la présidentielle".
M. Sonko a entamé une grève de la faim le 30 juillet. Il est hospitalisé depuis le 6 août. Les autorités ont annoncé la dissolution de son parti et procédé à des centaines d'arrestations, suscitant de vives critiques de défenseurs des droits humains. Le gouvernement invoque la nécessité de protéger la population contre ce qu'il présente comme un projet insurrectionnel.
Le ministre chiffre à "environ 500" le nombre de personnes détenues en lien avec les troubles survenus en 2023. "Ceux qui se trouvent derrière les barreaux ont détérioré des magasins ou des banques, attaqué des brigades de gendarmerie ou encore incendié des mairies". "Il n'y a pas de prisonniers politiques au Sénégal", a-t-il affirmé.
ALI BONGO MIS À LA RETRAITE
Contexte et motivations, situation du président déchu, projet de transition... Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine et potentiel nouvel acteur clé du putsch en cours au Gabon, s'exprime pour la première fois
Le Gabon, un pays d'Afrique centrale, est actuellement secoué par un coup d'État militaire qui a renversé le président Ali Bongo. La situation politique en cours suscite des interrogations quant à l'avenir du pays et à la direction qu'il pourrait prendre. Dans une interview exclusive accordée au journal Le Monde, le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine et potentiel nouvel acteur clé, donne un aperçu de la situation actuelle et des considérations entourant ce coup de force.
Un nouveau leadership en perspective
Le général Brice Oligui Nguema, chef de la garde républicaine du Gabon, émerge comme une figure centrale dans le contexte du coup d'État. Acclamé par des centaines de militaires à Libreville, la capitale, il est considéré comme un potentiel candidat à une position de leadership dans le pays. Cependant, lors de l'interview accordée au journal Le Monde, il se montre prudent quant à son rôle futur et affirme qu'une discussion entre les généraux est nécessaire pour déterminer la voie à suivre.
Contexte et motivations du coup d'État
Le coup d'État intervient dans un contexte de grogne populaire et de préoccupations concernant la santé du président Ali Bongo, qui a été affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2018. Le général Brice Oligui Nguema souligne que la grogne était alimentée par des facteurs tels que la contestation du troisième mandat du président, la violation présumée de la Constitution et les irrégularités électorales. L'armée a donc pris l'initiative de mettre fin à cette situation et de "tourner la page".
Sort du président déchu
Quant au sort du président déchu, Ali Bongo, le général Brice Oligui Nguema déclare qu'il est mis à la retraite et qu'il jouit de tous ses droits en tant que citoyen gabonais. Cependant, concernant les détails de sa situation actuelle, notamment s'il est en résidence surveillée, le général reste discret et laisse entendre que les informations émergeront progressivement.
Vers une transition incertaine
La situation au Gabon reste fluide et incertaine. Le coup d'État a des implications majeures pour la stabilité politique et la gouvernance du pays. Alors que des manifestations de soutien aux putschistes ont eu lieu à travers le pays, l'avenir politique du Gabon reste en suspens. La transition vers un nouveau leadership et la stabilité politique nécessiteront des efforts concertés et une réponse adéquate aux préoccupations de la population.
Le dossier de Marie Lo transmis au juge du 2e cabinet
Les choses sont devenues plus compliquées pour Marie Lo, la fille du célèbre chanteur Ismaël Lô. Après l’échec de la médiation pénale qu’elle a proposée à ses « victimes », elle file droit vers l’instruction. En effet, le procureur de la République a décidé de confier le dossier d’escroquerie et abus de confiance portant sur plus de 500 millions francs CFA au juge du 2e cabinet d’instruction. A cet effet, Marie Lo fera face aujourd’hui au juge Mamadou Seck. Pour rappel, l’ex-épouse du ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow avait proposé 50 millions CFA aux plaignants et de verser 100 millions la semaine prochaine et régler le reliquat à sa sortie de prison. Mais les plaignants ont craché sur la proposition avant d’exiger le paiement de la somme due. Affaire à suivre.
Le Président Macky Sall attendu à Touba jeudi
Comme à l’accoutumée, le Président Macky Sall va rendre une visite de courtoisie au Khalife général des mourides Serigne Mountakha Mbacké, en prélude à la célébration du départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké. Le chef de l’Etat est attendu ce jeudi à Touba qui commence à accueillir les premiers pèlerins de ce grand événement religieux de la communauté mouride. La 129e édition du Magal, 18e jour du mois lunaire de Safar 1445 de l’hégire, sera célébrée lundi prochain.
L’ambassadeur d’Italie au Sénégal a fait ses adieux
Restons avec le chef de l’Etat qui a reçu aujourd’hui l’ambassadeur d’Italie au Sénégal venu lui faire ses adieux. Après trois ans de mission à Dakar, Giovanni UmbertoDe Vito s’estfélicité des relations fraternelles entre l’Italie et le Sénégal. Le diplomate a également remercié le Président Macky Sall qui l’a élevé à la dignité de commandeur dans l’Ordre national du Lion
Accident d’un bus du Brt à Grand Yoff…
Les essais des bus du projet Bus rapide transit (Brt) ne sont pas rassurants. En effet, un bus a perdu le contrôle avant de se coincer sur une emprise du projet. L’incident s’est déroulé non loin du Collège Yacinthe Thiandoum de Grand Yoff, et a suscité des interrogations des populations sur la sécurité des bus au regard de l’étroitesse des voies réservées aux autres automobilistes.
…Le Cetud parle d’un accrochage avec une bordure
Restons sur le dérapage du bus du BRT à hauteur de Grand Yoff pour dire que le Cetud, l’Ageroute et Dakar mobilité sont sortis de leur réserve pour rassurer le public. Dans un communiqué parvenu à « L’As », le Directeur du Cetud Thierno Birahim Aw informe que l’incident « mineur » estissu d’une manœuvre d’insertion d’un bus BRT de gabarit exceptionnel (19 mètres) dans la circulation générale, ayant conduit à un accrochage avec une bordure de trottoir qui ne peut être qualifié en aucun cas de dérapage. Il rappelle, en effet, que les essais ont notamment pour objectif d’éviter ces situations en phase exploitation, en garantissant le fonctionnement optimal du système BRT avec son personnel qualifié. Par conséquent le Cetud, l’Ageroute et Dakar mobilité appellent de nouveau à l’implication active des populations riveraines pour libérer les emprises du BRT de toutes occupations irrégulières afin de garantir le déroulement des tests dans les meilleures conditions de performance et de sécurité
Inondations à Diamaguène Sicap Mbao
Les habitants de Fass Mbao, notamment ceux de la route Mame Diarra, renouent avec les inondations. Ils sollicitent d’ailleurs l’appui des autorités étatiques pour évacuer les eaux en attendant les grands travaux d’assainissement qu’ils avaient promis. En attendant la réaction des autorités, ces sinistrés de Diamaguène Sicap Mbao mobilisent les moyens du bord pour évacuer les eaux pluviales de leurs quartiers
La pluie rend difficile la mobilité urbaine à Dakar
Restons à Dakar pour dire que la pluie a rendu difficile hier la mobilité urbaine entre les Parcelles assainies, la Patte d’Oie et GrandYoff. Car les eaux pluviales avaient envahi les grandes artères et entravé la circulation des véhicules de transport en commun. Et les usagers avaient du mal à se rendre à leurs lieux de travail car les transporteurs ont haussé les prix du transport. Rien que pour quitter la Patte d’Oie et se rendre à Liberté 06, les jakartamen réclament 2000 francs.
37 agents du ministère de l’Environnement décorés
Le ministre de l’Environnement, du Développement Durable et de la Transition écologique (MEDDTE), Alioune Ndoye, a procédé hier à la remise de médailles de décoration à 37 agents en activité et à la retraite, promus dans divers grades des différents ordres nationaux, par le président de la République Macky Sall. La cérémonie s’est tenue dans l’enceinte de l’auditorium du ministère. Devant les familles des récipiendaires et l’ensemble des responsables du secteur, le Ministre Alioune Ndoye, après avoir vivement félicité lesdits agents dont, dit-il, « le mérite a été ainsi récompensé, et magnifié le travail quotidiennement abattu par son personnel dévoué et engagé », a rendu un vibrant hommage aux retraités du département pour les innombrables services rendus à la nation durant leurs années de carrière
La lettre de la plateforme «Le Chemin de la Libération»
Les membres de la plateforme «Le Chemin de la Libération» sont plus que jamais déterminés dans leur combat pour la libération de ceux qu'ils qualifient de détenus politiques. Pour la suite du combat, Guy Marius Sagna et Cie ont décidé d'adopter cette semaine un plan d’action dans le contexte de préparation du Magal. Plutôt que d’organiser les rassemblements habituels du samedi, ils comptent remettre une lettre de protestation à l’administration pénitentiaire, ce mercredi 30 août 2023, dans laquelle ils vont dénoncer les traitements «inhumains et dégradants» infligés non seulement à l’ensemble des détenus, mais aussi de manière spécifique aux détenus politiques, au sein des maisons d’arrêt et de correction. En outre, la plateforme «Chemin de la Libération» va collaborer étroitement avec d’autres structures dans le but d’élaborer des modalités de lutte plus inclusives. Par ailleurs, Guy Maruis Sagna et cie demeurent profondément préoccupés par l’augmentation du nombre de détenus politiques qui, selon eux, est désormais élevé à 1101, et par leurs conditions carcérales. Ils se disent particulièrement alarmés par la situation critique des prisonniers politiques en grève de la faim, à savoir Ousmane Sonko, Mohamed Samba Djim dit Hannibal, Beyna Guèye et Assane Dramé.
Malgré les efforts de l’Etat, l’eau commence à manquer
Malgré les 2 millions 400 000 litres d’eau additionnels annoncés par le ministre de l’Intérieur pendant la cérémonie d’évaluation préparatoire du Grand Magal de Touba en plus des forages réparés, des impairs sont déjà notés. Selon Dakaractu, le coordinateur du comité d’organisation du 18 Safar, Serigne Ousmane Mbacké, a signalé que l’eau ne coule plus des robinets à certains moments de la journée et de la nuit. Ce qui constitue un réel problème et qui rajoute à la peur de vivre des pénuries pendant le grand Magal. Toutefois, il dit garder bon espoir que des solutions à ces manquements seront trouvées. Par rapport aux travaux initiés pour juguler les problèmes d’inondations, Serigne Ousmane Mbacké salue les efforts de l’Etat mais regrette le démarrage tardif. A l’en croire, ce retard ne fait que compliquer davantage la situation. Il souhaite connaître les raisons du retard du démarrage des travaux. En réponse aux impairs notés dans la distribution de l’eau, le Directeur de l’Ofor assure que tout cela n’est que temporaire et qu’il va installer son quartier général à Touba pour être informé à temps réel des difficultés afin de trouver des solutions au plus vite.
Un véhicule heurte une moto et tue deux personnes
Un accident a fait deux morts hier à Touba. Un véhicule de transport en commun a heurté frontalement une moto Jakarta avant de la traîner sur plusieurs mètres. Les deux jeunes sur la moto sont décédés sur le coup à cause la violence du choc. L’accident a eu lieu tôtle matin en face de l’Université Cheikh Ahmadoul Khadim. Les dépouilles des victimes sont déposées par les sapeurs-pompiers à la morgue de l’hôpital.
Arrestation d’un agresseur
Mécanicien de son état, M. M. Touré habitant l’unité 3 des Parcelles assainies a été déféré au parquet pour vol avec violence. Il a été alpagué par les limiers du Commissariat de police des Parcelles assainies au pont de l’émergence, en flagrant délit d’agression. Le mis en cause qui a volé des téléphones portables tentait de fuir. Mais ce fut pour une courte durée. Car les hommes du Commissaire Kébé, en patrouille, ont réussi à l’interpeller en possession des téléphones portables. Jeté dans le panier à salades et conduit au poste de police, le mécanicien a tenté dans un premier temps de nier les faits avant de passer aux aveux. L’une des victimes qui a été saisie par les enquêteurs a confié avoir été agressée aux abords de l’arène nationale par M. M. Touré qui détenait une arme blanche.
Kaolack : le corps sans vie d’un jeune homme repêché d’une mare
Des agents de la compagnie d’incendie et de secours de Kaolack ont repêché dimanche le corps sans vie d’un garçon de 17 ans dans une mare du quartier cité Senghor, a appris l’Aps de source sécuritaire. La victime tentait de traverser cette mare remplie à ras bord et sise à l’entrée de la capitale du Saloum, lorsqu’elle a disparu dans l’eau. Elle est décédée avant même l’arrivée des secours. Après les constats d’usage effectués par la police, la dépouille mortelle a été déposée à la morgue du centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass (CHREIN) de Kaolack. Une enquête a été ouverte pour tenter de déterminer les causes de cette noyade qui vient s’ajouter à d’autres drames enregistrés depuis le début de l’année dans la région de Kaolack.
Abdou Karim Fofana déplore le caractère vétuste des marchés
Le ministre du Commerce, Abdou Karim Fofana, a déploré le caractère vétuste, le manque d’organisation et de respect des règles dans les marchés, après l’incendie qui a ravagé une dizaine de magasins dans la nuit du 18 au 19 août au marché central de Tambacounda. A l’en croire, nous avons des marchés qui sont vétustes et des marchés où l’organisation, le respect des règles font défaut. Il a signalé qu’il est venu à Tambacounda dans le cadre d’une tournée régionale dans l’Est et le Sud du Sénégal, relevant à ce propos qu’il a réceptionné le marché d’intérêt sous régional de Diaobé qui est l’un des plus fréquentés en Afrique de l’Ouest, avec toutes ses interactions qui permettent aux différents pays de la sous-région d’échanger des produits très importants. Il a ajouté qu’il est aussi venu à Tambacounda avec le ministre de l’Enseignement supérieur rendre visite aux victimes de l’incendie qui a eu lieu sur une partie du marché central, les assurer de la solidarité de l’Etat du Sénégal, leur exprimer toute la compassion du chef de l’Etat