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26 juillet 2025
DES ZONES D'OMBRES DANS LA TENTATIVE D'ÉVASION PRÉSUMÉE DE BAZOUM AU NIGER
Comment Bazoum et ses accompagnants ont-ils pu échapper à la surveillance de la résidence présidentielle ? Qu'en est-il réellement de l'opération menée le matin dans une villa du quartier de Tchangarey ?
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/10/2023
La junte militaire au pouvoir au Niger depuis le coup d'État de juillet dernier affirme que l'ancien président Mohamed Bazoum a tenté de s'évader de sa résidence surveillée dans la nuit du 18 au 19 octobre dernier. Selon le récit publié par le magazine Jeune Afrique (JA), qui rapporte les faits sans les confirmer de source indépendante, voici ce qui se serait passé :
Mohamed Bazoum était comme chaque soir en communication téléphonique avec des proches jusqu'à minuit environ. Puis la liaison aurait été coupée soudainement. La junte dirigée par le général Tiani annonce ensuite que Bazoum aurait tenté de fuir vers 3h du matin en compagnie de sa famille et de gardes, pour rejoindre un véhicule devant l'emmener à une "planque" en ville.
Cependant, Jeune Afrique soulève de nombreuses zones d'ombre quant à la vraisemblance de ce récit. Comment Bazoum et ses accompagnants ont-ils pu échapper à la surveillance de la résidence présidentielle ? Qu'en est-il réellement de l'opération menée le matin dans une villa du quartier de Tchangarey ? La junte évoque aussi l'exfiltration prévue par hélicoptères vers le Nigeria, mais ne donne aucun détail crédible à ce sujet.
Depuis, Bazoum est totalement coupé du monde. Ses avocats dénoncent un "montage" et exigent sa libération immédiate. Cette affaire risque de marquer un tournant dans sa détention, la junte semblant chercher à se débarrasser de ce défi à son pouvoir selon un ancien ministre nigérien cité par JA.
UNE FABRIQUE DE FUTURS CHAMPIONS
Champion du Sénégal en 2017, 2019 et 2023 et vainqueur de la Coupe du Sénégal en 2015 et 2018, Génération Foot fait partie des clubs qui représente la fierté du football local
Champion du Sénégal en 2017, 2019 et 2023 et vainqueur de la Coupe du Sénégal en 2015 et 2018, Génération Foot fait partie des clubs qui font la fierté du football local. Son centre de formation joue un rôle crucial dans le regain de forme du football sénégalais qui trône en Afrique avec plusieurs titres de champions dans différentes catégories. Installé dans le village de Déni Biram Ndao, le centre a, en plus de former des milliers de jeunes, consenti de nombreux investissements socio-économiques qui ont complètement changé le visage de la localité.
Niché sur des dunes, Déni Biram Ndao, village situé à 50 kilomètres de Dakar, accueille, depuis 2013, les installations du centre de formation Génération Foot. Grâce au succès répétitif de l’institut qui a eu à former des joueurs de renommée internationale comme Papiss Demba Cissé, Diafra Sakho, Babacar Guèye, Ibrahima Niane, Sadio Mané, Ismaïla Sarr, Habib Diallo, Pape Matar Sarr, la localité, jadis inconnue pour la plupart des Sénégalais, a même acquis une célébrité qui va au-delà des frontières sénégalaises.
Pour regagner le centre, situé à une vingtaine de kilomètres de Rufisque, il faut se lever tôt et faire preuve de patience. Parfois, il est nécessaire de prendre au moins 2 bus avant d’arriver à Gorom 2. De là, de petites voitures connues sous le nom de « clandos » mènent à Déni Biram Ndao. À la descente, il faudra encore se taper quelques minutes de marche, sur des dunes, avant de pénétrer dans ce temple du sport, mais aussi du savoir. Comme une oasis en plein désert, Génération Foot est désormais un bijou qui fait la fierté de tout un village. À l’entrée, il faut montrer patte blanche avant d’y pénétrer. Il n’y a presque pas de sable à l’intérieur. Toutes les voies sont goudronnées pour faciliter l’accès aux voitures. Les coins et recoins sont propres. On n’aperçoit qu’une petite portion de saleté. Les lieux sont bien tenus et les pensionnaires font aussi preuve de bonne tenue.
Vêtus de survêtements bleus, des fruits en guise de dessert, dont des poires ou bananes entre les mains, ils regagnent leurs chambres ou salles de classe après s’être restaurés. Ici, le respect est fondamental. Abdoulaye Sarr, le directeur technique du centre, est salué avec déférence par les apprentis footballeurs. Ce dernier n’est jamais avare en conseils. Ouvert et boute-en-train, il sait aussi faire des blagues qui égayent l’environnement. Au restaurant, dans la salle polyvalente propre et bien aménagée, certains pensionnaires sont encore en train de déguster un succulent riz à la viande. Invitée à manger, une parente, venue rendre visite à son frère jeune pensionnaire, discute avec Abdoulaye Sarr, dans un restaurant doté de toutes les commodités et qui peut accueillir 2000 convives. Laye Sarr, comme l’appellent certains, prodigue, entre deux bouchées, de précieux conseils pour remonter le moral du jeune footballeur qui a récemment connu des difficultés.
L’enseignement, une priorité
« Le link école-famille ou académie-famille est très important dans le développement de l’enfant aux plans social, psychologique. Nous le souhaitons et nous l’encourageons parce que des familles devront beaucoup nous apprendre sur la vie de ces jeunes, leur enfance et cela nous permettra de mieux orienter notre action qui ne saurait se limiter à des gestes techniques sur le terrain », déclare Abdoulaye Sarr, l’ancien coach de l’équipe nationale du Sénégal. Tout est fait pour permettre à l’enfant de s’épanouir dans un cadre où l’on tient compte des valeurs socioculturelles dont le dépassement de soi, la solidarité, l’entraide, la tolérance, le respect. À la sortie du resto, vers le bloc administratif, une lignée de cocotiers avec de jolis fruits, qui s’étendent à l’infini, offre au centre une allure d’île paradisiaque où les touristes viennent se prélasser. De belles fleurs de tous genres cernent le périmètre du centre qui s’étend sur 18 hectares. L’endroit est calme, aucun bruit ne vient déranger les pensionnaires. L’air est pur et agréable.
À une dizaine de mètres de l’entrée, le bâtiment administratif, en forme de V comme pour faire allusion à la victoire, accueille une dizaine de bureaux bien équipés dont ceux du président Mady Touré, du directeur technique, de la directrice générale, du secrétaire technique… Les murs sont parfaitement peints aux couleurs blanc et grenat du Fc Metz, le principal partenaire du centre. De jolis carreaux bien alignés sont idéalement posés sur le plancher. À gauche, le bloc réservé à l’enseignement et à la formation. Ici, dans des classes, propres, conviviales, les pensionnaires reçoivent des cours de l’élémentaire à la terminale.
Un personnel de 23 professeurs, formés à bonne école, s’efforce de dispenser un enseignement de grande qualité sous la supervision du proviseur Malick Keita. Ici, on ne forme pas des joueurs, mais des hommes, est le crédo de Génération Foot. Une attention particulière est portée à l’enseignement. Et un important investissement a été consenti pour mettre professeurs et élèves dans les meilleures conditions. Ainsi, une salle informatique, équipée d’ordinateurs, est installée. De même qu’une bibliothèque chargée de livres de référence. Grâce à un investissement accru et une rigueur à toute épreuve, les résultats scolaires sont à la hauteur de ceux sportifs du club qui trône actuellement sur le football sénégalais. L’année dernière, Génération Foot a excellé au bac avec un taux de réussite de 100% dont une mention Bien et un élève premier du centre.
Pour ceux qui ont réussi au bac, des débouchés intéressants sont proposés avec des formations en management, marketing, communication, gestion des entreprises, comptabilité d’entreprise… L’enseignement professionnel avec des métiers comme l’horticulture, la boulangerie, le bâtiment… est sur le point d’être introduit. Les apprentis footballeurs en rupture scolaire ne sont pas oubliés. Des cours de communication, d’alphabétisation, d’anglais sont prodigués. Ces efforts consentis portent déjà leurs fruits. « L’institution compte beaucoup sur ce volet scolaire pour permettre à ces jeunes enfants, s’ils ne deviennent pas footballeurs, de pouvoir trouver des portes de sortie intéressantes grâce aux études », fait savoir Laye Sarr. Et d’ajouter : « Certains de nos jeunes arrivent à décrocher leur baccalauréat ici et continuent des études supérieures dans le pays ou à l’étranger. Il y a des réseaux qu’on actionne pour les aider. Depuis des années, beaucoup d’entre eux partent vers les États-Unis. Cette année, certains sont partis vers le Canada après le bac », explique Abdoulaye Sarr.
Des équipements dignes de Clairefontaine
En perpétuelle quête de la perfection, Génération Foot ne lésine pas sur les moyens pour faire du centre un écrin pour le sport sénégalais et une référence sur le plan mondial. Aujourd’hui, le centre est doté d’un auditorium pour les séminaires, d’une salle multimédia de dernière génération, d’une buanderie équipée de 10 machines à laver et de machines à sécher. Le club a désormais son propre stade où il peut même accueillir des rencontres internationales. La pelouse, en gazon naturel, est, selon des experts, la meilleure au Sénégal. De grosses sommes sont consenties pour son entretien. Deux terrains avec des pelouses synthétiques et l’éclairage sont en train d’être construits. Sans oublier les tribunes, la salle de débriefing, la salle de musculation avec ce qui se fait de mieux comme matériels. Le bloc médical équipé est dirigé par un professeur de médecine. Une attention particulière est accordée aux vestiaires. Placards, salles d’eau, toilettes, salles de kiné pour les massages. Tout est fait pour que les équipes visiteuses ou locales soient à l’aise. C’est le cas aussi pour le bloc réservé aux arbitres. Une cabine pour la Var est aussi disponible. Une salle antidopage avec des Wc pour les échantillons d’urine. La loge est dotée d’un salon présidentiel où les invités sont reçus.
L’hébergement est aussi au top. Plusieurs bâtiments ont été construits à cet effet. Des chambres climatisées composées de 3 lits chacune sont aménagées pour permettre aux pensionnaires et au personnel de se détendre après les séances d’entraînement et les cours.
La dimension sociale, une place de choix
Le centre de formation Génération Foot ne se limite pas seulement aux volets sportifs et éducatifs. Le social a aussi une place de choix dans le fonctionnement du centre créé par Mady Touré. Avec l’appui du Fc Metz, d’énormes investissements consentis ont changé le visage du village de Déni Biram Ndao qui était, il y a naguère longtemps, un coin méconnu et difficile d’accès. Dans le cadre de la responsabilité sociétale d’entreprise, le poste de santé a été fourni en matériels de qualité dont des lits et des outils de travail pour le personnel. Une maternité y a été installée grâce aux actes de bienfaisance de Génération Foot. Avec l’extension et le développement de Génération Foot, une boulangerie appelée « Mary Food » a été construite. Et le pain, qui y est issu, est vendu à des prix raisonnables aux populations. La boulangerie emploie aussi des femmes et hommes de la localité. Plusieurs corps de métier, allant des femmes de ménage, des jardiniers, des maçons, des plombiers, des chauffeurs, agents de sécurité… ont profité de l’implantation de Génération Foot pour s’épanouir professionnellement et financièrement. Le volet religieux est loin d’être occulté. Les élèves des « daaras » du village sont pris en charge par Génération Foot qui leur offre le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Toutes ces actions font que les populations se sont approprié le club. D’ailleurs, reconnaissantes, elles sont à l’origine d’un maillage et d’un brassage autour du club avec la création d’une association de supporteurs qui se structure de plus en plus pour apporter un soutien populaire aux différentes équipes.
LA VIE CHÈRE S'AGGRAVE AU SÉNÉGAL
Loyers, électricité, denrées alimentaires : les prix explosent dans le pays. Plusieurs collectifs et organisations de la société civile ont organisé à cet effet, un sit-in de protestation samedi 21 octobre, dans la capitale
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 22/10/2023
Dakar est devenue en 2022 la ville la plus chère d'Afrique de l'Ouest, selon des classements cités par RFI qui placent le Sénégal parmi les pays les plus chers du continent. Loyers, électricité, denrées alimentaires : les prix explosent dans le pays.
Des mesures d'encadrement des prix ont été prises par le gouvernement mais ne sont pas toujours appliquées, provoquant la colère des consommateurs. Plusieurs collectifs et organisations de la société civile ont organisé un sit-in dans la capitale sénégalaise samedi 21 octobre pour protester contre la hausse généralisée du coût de la vie.
Quelques dizaines de personnes se sont réunies sur la place de la Nation à Dakar, selon RFI, pour dénoncer notamment la flambée des loyers et des prix alimentaires. "Le kilo d'oignon est passé de 500 à 1 300 francs CFA en deux ans", indique un manifestant.
Les mesures d'encadrement des loyers prises au printemps dernier sont inefficaces, estime Moustapha Sène du collectif contre la hausse des prix, car "il n'y a pas de suivi". Le prix de l'électricité est lui aussi en forte augmentation après le retrait de subventions de 100 milliards de francs CFA par l'État, explique Momath Cissé de l'association des consommateurs du Sénégal. Une pétition en ligne contre ces hausses a recueilli près de 50 000 signatures, à en croire RFI.
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REBELLION ET DÉFIANCE À L'ÉGARD DE LA CEDEAO
Résolus à s'affranchir de la tutelle française, le Burkina, le Mali et le Niger ont créé le 16 septembre l'Alliance des Etats du Sahel, signant de facto la mort du G5 Sahel, au sein duquel la France avait une place de choix. Décryptage du Dr Gaye
L'Alliance des Etats du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, et née le 16 septembre 2023, a enterré de facto le G5 Sahel.
Pour Serigne-Bamba Gaye, l'avènement de cette Alliance géostratégique sonne comme une forme de rébellion et de défiance du Burkina, du Mali et du Niger à l'égard de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Dans cet entretien, ce spécialiste des Relations internationales analyse nous donne son analyse et se prononce sur l'idée selon laquelle une intervention au Niger pourrait créer un troisième conflit mondial.
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JAH GAL DOULSY, PROPHETE CHEZ LES AUTRES ?
Comme le dit l'adage nul n'est prophète chez soi. Jah Gal Doulsy crée des œuvres, mais ce n'est qu'à l'étranger que son art est reconnu manifestement puisque c'est la ou il les vend.
Comme le dit l'adage nul n'est prophète chez soi. Jah Gal Doulsy crée des œuvres d'art , mais ce n'est qu'à l'étranger que ses creation sont reconnues manifestement puisque c est la ou il les vend.
Artiste designer, créateurs de costumes, il compte parmi les artistes africains qui ont collaboré à donner corps au projet "Musée abandonné" de l'artiste argentin Diego Bianchi dans le cadre de la Biennale internationale d'art contemporain du Sud Global.
Ses poupées géantes faites de plastique en tout genre impressionnent à plus d'un titre (l'expo est encore en cours au Centre culturel espagnol de Dakar.
En marge du vernissage de l'exposition, le samedi 30 septembre dernier, Jah Gal Doulsy a répondu à quelques questions d'AfricaGlobe Tv.
RENAISSANCE DU RAIL EN AFRIQUE ET AU SENEGAL, LES RAISONS D’UN REGAIN D’INTERET
Délaissés durant des années alors qu’ils avaient été déterminants dans l’urbanisation de plusieurs villes africaines, notamment au temps de la colonisation, les chemins de fer sont revenus au cœur des priorités des pays africains. Elément d'explication
Délaissés durant des années alors qu’ils avaient été déterminants dans l’urbanisation de plusieurs villes africaines, notamment au temps de la colonisation, les chemins de fer sont revenus au cœur des priorités des pays africains. Qu’est-ce qui explique ce regain d’intérêt pour le secteur ferroviaire ? Éléments de réponse.
Qui n’a pas entendu parler du « Dakar-Niger », du nom de cette ligne de chemin de fer qui, au temps de la colonisation, reliait la capitale de l’Aof à Koulikoro (ville malienne au bord du fleuve Niger) ? À l’époque, elle était la plus importante liaison ferroviaire de l’Afrique noire française. Ce chemin de fer était considéré comme un bon exemple de voie de pénétration de l’Afrique occidentale au sud du Sahara, et l’influence qu’il a, à ce titre, exercée sur la vie de vastes contrées fut considérable. Pour la plupart des lignes allant des ports maritimes vers l’arrière-pays, leur développement dans le temps a été exclusivement lié à l’existence de ressources minières et au transport de matières premières de l’intérieur vers les ports, à destination des métropoles européennes. Après les indépendances, les chemins de fer ont continué à assurer le même rôle dans les pays qu’ils reliaient en matière de transport de marchandises, mais aussi de voyageurs. Ainsi, en 1960, le Sénégal hérita du plus important patrimoine ferroviaire de l’Afrique de l’Ouest, apprend-on du Ministre sénégalais en charge du Développement des chemins de fer Pape Amadou Ndiaye dans une vidéo projetée au cours du Forum international pour le financement des projets ferroviaires qui se tient depuis jeudi passé à Dakar. Dans la foulée, la ligne Dakar-Niger laissa quelques héritières et/ou fait des émules. La ligne Dakar-Bamako, malgré de nombreux changements de dénominations, tenta d’exister encore des années.
Mais, au fil du temps, le secteur ferroviaire subit la concurrence féroce de la route qui la supplantera presque définitivement. « Le chemin de fer est délaissé dans la plupart des pays africains à l’exception du Maroc, de la Tunisie, de l’Égypte, de l’Afrique du Sud où le rail continue de bénéficier de toute l’attention qu’il faut ; ces pays ayant pu continuer à développer et à moderniser leurs réseaux ferroviaires », constate l’Union internationale des chemins de fer (Uic) dans un document partagé à ce Forum. Au moment où les pays du Maghreb et l’Afrique du Sud font tout pour maintenir un réseau ferroviaire performant, d’autres pays africains doivent faire face à certains défiés liés notamment à la gouvernance, à la vétusté des infrastructures et du matériel roulant, au déficit de mobilisation de ressources financières et de la formation pour sa modernisation afin d’accompagner la croissance économique des Nations.
Prise de conscience
Pourtant, remarque l’Uic, depuis quelque temps, on est en train d’assister, sur le continent, à une prise de conscience sur l’atout que constitue le rail dans la chaîne de mobilité et dans l’intégration africaine et le développement des échanges tels qu’exprimés dans la Zlecaf. Ce regain d’intérêt pour les chemins de fer est, aujourd’hui, incarné par des compagnies ferroviaires nationales ou sous concession. Du côté du Sénégal, cette renaissance du rail est symbolisée par la Société nationale des chemins de fer du Sénégal (Cfs) qui tente de rétablir la connexion avec le Mali. D’autres lignes qui relient les côtes à l’hinterland existent, comme celle entre Abidjan (Côte d’Ivoire) et Ouagadougou (Burkina), opérée par Sitarail, ou encore celle reliant Douala à Ngaoudéré et qui doit se prolonger jusqu’à N’Djamena (Tchad), gérée par Camrail. Au Gabon, on a la Setrag qui gère le Transgabonais reliant le port minéralier d’Owendo à Franceville.
Mohamed A. Chérif, Responsable-pays de la Bad au Sénégal, admet que le délaissement des chemins de fer par les pays africains et par les institutions financières internationales est un fait, mais aujourd’hui, ajoute-t-il, tout le monde s’est rendu compte qu’on ne peut pas faire le développement juste avec les infrastructures routières. « Dans les pays où il y a de bonnes routes, leur entretien coûte très cher et le volume transporté par les trains est souvent plus élevé que celui des camions. Aussi, de plus en plus, on constate que les institutions financières s’intéressent, à nouveau, au secteur ferroviaire et appuient les Gouvernements à mobiliser les financements nécessaires via surtout le partenariat public-privé. On est arrivé à un moment où il faut combiner les deux systèmes de transport. Et c’est dans ce sens-là qu’on pourrait avoir un développement d’infrastructures capables de supporter l’intégration régionale et le commerce intra-africain », soutient-il.
Au cours de la session ayant porté sur la relance des chemins de fer en Afrique, il est ressorti des échanges que le rail offre beaucoup d’avantages comparatifs par rapport à la route. Un avantage confirmé par des chiffres que le Chef du Gouvernement du Sénégal, Amadou Bâ, a avancés lors de la cérémonie d’ouverture. En effet, selon le Premier ministre, le coût par kilomètre de voie ferroviaire réhabilitée est inférieur de 50 % à celui d’une route à deux voies. Par ailleurs, ajoute-t-il, le rail a aussi une meilleure longévité. « Les routes doivent être entièrement refaites tous les 7 à 10 ans, contre 15 à 20 ans pour les voies ferrées », affirme-t-il. Et puisque la question du développement durable est, aujourd’hui, au cœur des enjeux liés au changement climatique, Amadou Bâ souligne que la consommation d’énergie et l’empreinte carbone par tonne transportée du train sont, en outre, inférieures à celles de la route et des avions, le gain pouvant atteindre en moyenne 80 %. Il en conclut « qu’un chemin de fer performant engendre toujours des bénéfices économiques multiples avec un impact positif sur le niveau des activités portuaires, une accessibilité vers les régions enclavées et une réduction de la facture énergétique ».
Un nouveau dynamisme des compagnies ferroviaires
Le nouvel engouement pour le train a eu le don, aujourd’hui, de booster l’ardeur des compagnies ferroviaires nationales. Au Sénégal, depuis la nomination de Malick Ndoye à la tête de Cfs, le rail sénégalais est en train de renaître de ses cendres. Cela s’est traduit par la reprise, même si c’est à titre symbolique, du trafic entre Thiès et Touba lors du Magal et entre Thiès et Tivaouane durant le Gamou. Ce, au moment où les travaux de réhabilitation des voies ferrées jusqu’à Tambacounda avancent à grands pas. En Côte d’Ivoire, indique Simplice Essoh, Directeur du Développement de la société ferroviaire ivoirienne, la Sitarail, maillon essentiel pour les économies du pays, du Burkina, mais aussi du Mali, a proposé aux Gouvernements ivoirien et burkinabé, avec le soutien des bailleurs de fonds, un nouveau plan d’investissements dédié au renouvellement de la voie ferrée, à la modernisation du matériel roulant et au développement d’une offre de transport de voyageurs de qualité. Quant à Camrail du Cameroun, elle a dépassé le stade des propositions. À ce jour, elle a déjà renouvelé entièrement plus de 330 km de voie, rénové 68 ponts et réhabilité 1800 ouvrages hydrauliques.
Côté matériel roulant, la société de chemin de fer du Cameroun a été la première dans la zone Afrique centrale à se doter d’ateliers centraux de maintenance, selon Pascal Mini, son Directeur général, venu participer au Forum de Dakar où il espère dénicher quelques opportunités qui permettront à Camrail de se développer davantage.
SUITE ET PAS FIN
Le Directeur général des élections (Dge) est sorti de son mutisme. Dans un communiqué, Tanor Thiendella Fall explique les raisons de son refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko.
Le Directeur général des élections (Dge) est sorti de son mutisme. Dans un communiqué, Tanor Thiendella Fall explique les raisons de son refus de remettre des fiches de parrainage au mandataire de Ousmane Sonko. Si des spécialistes estiment que le recours de l’Etat devant la Cour suprême pour casser l’annulation de la radiation de Sonko n’est pas suspensif, il répond : « Sur cette question, il y a lieu de préciser qu’il n’y a pas encore de décision définitive, l’Etat du Sénégal ayant décidé d’exercer les voies de recours qui s’offrent à lui. Par conséquent, le dossier suit toujours son cours judiciaire. Au terme dudit processus, l’Etat du Sénégal se conformera à la décision rendue comme il l’a toujours fait. » M. Fall considère que ses services n’ont pas violé la loi « dans ce cas d’espèce ».
SIR BOBBY CHARLTON EST DÉCÉDÉ
La légende du foot anglais, Sir Bobby Charlton est décédé, samedi 21 octobre, a 86 ans. L’Angleterre perd l’un de ses plus grands joueurs, vainqueur de la Coupe du monde et Ballon d’Or en 1966.
La légende du foot anglais, Sir Bobby Charlton est décédé, samedi 21 octobre, a 86 ans. L’Angleterre perd l’un de ses plus grands joueurs, vainqueur de la Coupe du monde et Ballon d’Or en 1966. Considéré comme l’un des meilleurs joueurs de tous les temps, l’Anglais est le grand artisan de la reconstruction de Manchester United, où il a joué 17 ans, entre 1956 et 1973 pour 249 buts inscrits.
AMADOU BA RASSURE LES ACTEURS AGRICOLES DU WALO
Le Premier ministre, Amadou Ba, a donné, samedi, à Richard-Toll, des assurances concernant la volonté du gouvernement de soutenir les acteurs de l’agriculture et l’élevage, deux secteurs qui tiennent l’économie du département de Dagana (nord).
Richard-Toll, 21 oct (APS) – Le Premier ministre, Amadou Ba, a donné, samedi, à Richard-Toll, des assurances concernant la volonté du gouvernement de soutenir les acteurs de l’agriculture et l’élevage, deux secteurs qui tiennent l’économie du département de Dagana (nord).
Concernant les impacts négatifs des oiseaux sur le secteur de la riziculture, le chef du gouvernement s’est engagé à étudier le problème « pour trouver une solution rapide et durable », évoquant un programme spécial qui sera exécuté par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et Transition écologique sur la question du typha, plante envahissante des eaux humides.
Il intervenait lors du CRD spécial qu’il présidait à Richard-Toll, dans le but de faire le point de la situation économique et social du département de Dagana.
Le chef du gouvernement a annoncé le maintien de la subvention de 32 francs CFA sur le kilogramme du riz paddy, accordée par le président de la République dans le cadre de la campagne de contre saison-chaude de 2022.
Il a rappelé que le programme d’amélioration du secteur de la riziculture, d’un coût de 40 milliards de francs CFA, est en cours d’élaboration et devrait entrer dans sa phase d’exécution « dès le mois prochain ».
En lien avec ce programme, 500 kilomètres de routes seront réalisés « dans un proche délai pour désenclaver certaines zones rizicoles de la vallée du fleuve Sénégal », a indiqué le chef du gouvernement.
Amadou Bâ a de même annoncé la mise en œuvre d’un « document de restructuration de la gestion foncière », pour régler les conflits liés à la terre, condition selon lui du développement du secteur de l’agriculture dans cette zone du Walo traditionnel qui correspond au département de Dagana.
Il a par ailleurs insisté sur la nécessité de mettre, « de manière réglementée », à la disposition des experts du SAED, société d’aménagement présente dans cette zone, de nouveaux matériels dont des drones pour la prise de vue aérienne.
Il a assuré aux producteurs d’oignon que le gouvernent va doter suffisamment le département de Dagana en magasins de stockage.
Concernant le secteur de la tomate, confronté à l’apparition d’une maladie virale qui attaque les cultures, il a demandé aux acteurs concernés de se rapprocher de ses services pour qu’une solution soit trouvée à ce problème.
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LE PDCVR ET L’INP ENGAGES POUR LA RESTAURATION DES SOLS
Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz (PDCVR), de concert avec l’Institut national de pédologie (INP), travaille à la restauration et à l’amélioration de la fertilité des sols pour arriver à de « très bons rendements » des cultures de riz
Ndiassé Sadio (Kaolack), 21 oct (APS) – Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz (PDCVR), de concert avec l’Institut national de pédologie (INP), travaille à la restauration et à l’amélioration de la fertilité des sols pour arriver à de « très bons rendements » des cultures de riz dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack.
« Nous travaillons à la restauration des sols et à leur amélioration afin de permettre aux producteurs rizicoles d’avoir de très bons rendements. De telles initiatives permettraient d’atteindre l’autosuffisance en riz », a déclaré Mar Ndiaye, responsable de l’Institut national de pédologie (INP) pour la zone Sine-Saloum.
Il s’exprimait vendredi au terme d’une visite de terrain de trois jours effectuée dans plusieurs sites rizicoles des régions de Thiès, Fatick et Kaolack.
A Kaolack, des rizières et un champ cultivé par 67 femmes membres du Groupement d’intérêt économique (GIE) « Jokko » ont été visités à Médina Guèye, une localité de la commune de Dabaly, de même une rizière de cinq hectares a été visitée à Ndiassé Sadio, un village de la commune de Ndiédieng.
»L’INP a mené beaucoup d’activités de restauration, d’analyse et de caractérisation des sols dans le cadre de la base productive pour la filière riz », a indiqué Mar Ndiaye, ajoutant que cette année, « des parcelles de démonstration de cent mètres carrés » ont été aménagées dans ce cadre.
« Ces parcelles élémentaires permettent aux producteurs de voir, par eux-mêmes, quels sont les meilleurs types de fertilisants utilisés », a expliqué M. Ndiaye, selon qui « quinze parcelles de démonstration réparties dans les régions de Thiès, Fatick et Kaolack […] ont bénéficié d’un suivi rapproché grâce à la contribution d’étudiants ».
Le Projet de développement de la chaîne de valeur riz « accorde une importance capitale » à la base productive qu’est le sol, domaine relevant de l’Institut national de pédologie qui accompagne les producteurs dans la restauration de leurs terres pour une meilleure fertilisation des sols, a noté Mar Ndiaye.
Le PDCVR, en collaboration avec l’Institut national de pédologie, a pu fournir aux producteurs « plus de deux-cents tonnes de matières organiques, ainsi que plus de trente tonnes d’engrais minéral et quarante tonnes de semences certifiées et semences adaptées à la salinité des sols », selon le responsable de l’INP dans le Sine-Saloum.
Il s’est félicité de cette visite de terrain qui a permis de constater l’augmentation des superficies emblavées, ce qui selon lui laisse espérer de « bons rendements » en riz.
« Si on estime la quantité de semences, on peut bien comprendre qu’on a emblavé plus de 1500 hectares pour la culture du riz, rien que dans la zone de Fatick. Ce qui fait, à peu près, 2000 hectares de terres dans nos zones d’intervention », a relevé le responsable de l’INP dans le Sine-Saloum.
Il assure en conséquence que dans la zone de Kaolack, cette année, compte tenu des importantes superficies emblavées, les rendements de riz « vont considérablement » augmenter.