FOOT : LES CHAMPIONNES DU MONDE ESPAGNOLES SE REBELLENT CONTRE LE PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION
Les 23 joueuses de la Roja, sacrée championne du monde, ont annoncé vendredi, qu'elles refusaient de rejouer pour la sélection sous la direction actuelle de la fédé. En cause : le patron du foot espagnol, Luis Rubiales, qui a embrassé de force une joueuse
Le scandale du baiser forcé n'en finit pas de secouer le monde du foot espagnol : après le refus de démissionner de Luis Rubiales, patron de la fédération, les joueuses de la sélection ont pris fait et cause pour Jenni Hermoso et annoncé vendredi 25 août qu'elles ne joueraient plus avec la Roja si la direction actuelle était maintenue.
Ce qui est déjà surnommé le "#MeToo du football espagnol", après le baiser forcé de Luis Rubiales à la numéro 10 Jenni Hermoso dimanche soir lors de la remise des médailles à Sydney, a connu un ultime rebondissement vendredi soir avec l'annonce d'une grève de l'équipe nationale féminine.
"Après tout ce qui est arrivé lors de la remise des médailles du Mondial féminin, toutes les joueuses signataires du présent texte n'honoreront pas une prochaine convocation si les dirigeants actuels sont maintenus", ont écrit les 23 joueuses de l'équipe nationale d'Espagne, sacrée championne du monde dimanche en Australie, dans un communiqué diffusé par le syndicat Futpro.
Dans le même communiqué, Jenni Hermoso a indiqué qu'elle n'avait "à aucun moment consenti à ce baiser" : "Je ne tolère pas qu'on mette en doute ma parole et encore moins que l'on invente des propos que je n'ai pas dits."
De quoi démonter totalement la défense de Luis Rubiales, qui a refusé de démissionner de son poste quelques heures plus tôt devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid. En poste depuis 2018, l'ancien défenseur s'est lancé dans une contre-attaque, affirmant que le baiser était, selon lui, "réciproque" et "consenti" et qu'il avait obtenu la permission de le faire, tout en fustigeant le "faux féminisme".
"Je ne démissionnerai pas ! Je ne démissionnerai pas !", a lancé Luis Rubiales dans un discours de combat devant l'assemblée générale extraordinaire de la Fédération royale espagnole de football (RFEF) réunie près de Madrid, à laquelle étaient convoquées quelque 140 personnes.
Père de trois filles, M. Rubiales a en revanche demandé "pardon à la reine" Letizia pour son geste sur le balcon du stade de Sydney, lorsqu'il avait empoigné ses parties génitales, alors qu'il se trouvait à moins de deux mètres d'elle.
Le secrétaire d'État espagnol aux Sports Victor Francos a confirmé au cours d'une conférence de presse que le gouvernement allait entamer des poursuites contre Luis Rubiales.
D'autres joueuses espagnoles sont sorties du silence, dénonçant un comportement "intolérable" et apportant leur soutien à Jenni Hermoso, tandis que le hashtag "#SeAcabo" (C'est terminé) commençait à émerger sur les réseaux. "Par respect pour le football. Ça suffit ! Il est temps que ça change pour de bon", a écrit sur X la ligue de football professionnelle féminine.
Pour sa part, l'ancien gardien du Real Madrid et de la "Roja" Iker Casillas a parlé de "honte totale" à propos de Rubiales, tandis que l'attaquant du Betis Borja Iglesias a annoncé qu'il ne porterait plus le maillot de l'équipe nationale.
Même certains clubs se sont indignés, comme l'Espanyol Barcelone qui a dit attendre "des mesures" de la part de la fédération ou encore le Séville FC, qui estime "ne pas se sentir représenté" par le patron du foot espagnol et demande sa démission.
L'AMBASSADEUR DE FRANCE PERSONA NON GRATA AU NIGER
La junte au pouvoir a ordonné, vendredi, le départ de l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les putschistes
La junte au pouvoir au Niger depuis le coup d'État du 26 juillet a ordonné, vendredi 25 août, le départ de l'ambassadeur de France à Niamey, Sylvain Itté, lui donnant 48 heures pour quitter le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères du gouvernement mis en place par les putschistes.
Face "au refus de l'ambassadeur de France à Niamey de répondre à l'invitation" du ministère "pour un entretien" vendredi "et d'autres agissements du gouvernement français contraires aux intérêts du Niger", les autorités "ont décidé de retirer leur agrément à M. Sylvain Itté et de lui demander de quitter le territoire nigérien sous quarante-huit heures", indique le communiqué.
Le ministère français des Affaires étrangères n'était pas joignable dans l'immédiat pour un commentaire.
TRUMP PASSE PAR LA CASE PRISON AVEC UNE PHOTO JUDICIAIRE HISTORIQUE
Visage fermé, sourcils froncés, regard défiant: Donald Trump a été soumis jeudi à une prise de photo d'identité judiciaire dans une prison d'Atlanta, une première pour un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis
Il y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire, accusé d'avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020, n'a pas coupé à ce cliché à l'effet potentiellement infamant. Ce "mugshot", réalisé dans les services du shérif de la capitale de l'Etat de Géorgie, s'est instantanément retrouvé en "une" des médias américains et a fait le tour des réseaux sociaux.
Cette photo a aussi marqué le retour de l'ancien président sur Twitter, devenu X: Donald Trump a publié le cliché solennel, accompagné du message "Ne vous rendez jamais!", illustration de sa volonté de combattre ce qu'il estime être une "chasse aux sorcières" orchestrée par le président Joe Biden.
Sa dernière publication sur cette plateforme, autrefois son canal de communication favori, remontait à janvier 2021. Il en avait été banni après l'attaque contre le Congrès américain menée par ses partisans, mais cette suspension a depuis été levée.
Matricule P01135809
Donald Trump est désormais "fiché" comme n'importe quel justiciable poursuivi en justice, avec ses caractéristiques physiques ainsi détaillées: 1m90, 98kg, cheveux blonds vénitiens. Et le matricule P01135809.
Libéré grâce au paiement d'une caution de 200.000 dollars, le favori des primaires républicaines pour la présidentielle de 2024 a rapidement quitté la prison d'Atlanta dans un convoi motorisé placé sous haute sécurité.
Juste après avoir dû subir cette procédure légale et avant d'embarquer à nouveau dans son avion privé, il a dénoncé un "simulacre de justice" et une "ingérence électorale" de la part des autorités de l'Etat de Géorgie qui l'ont inculpé.
"Je n'ai rien fait de mal" en remettant en cause les résultats de la présidentielle de 2020 remportée par Joe Biden, a assuré le tribun républicain.
Plusieurs des 18 co-accusés de l'ancien président étaient déjà passés cette semaine par la prison du comté de Fulton, un établissement surpeuplé et notoirement insalubre. Tous ont été inculpés le 14 août de tentatives illicites d'obtenir l'inversion du résultat de l'élection de 2020, remportée dans cet Etat clé par l'actuel président démocrate Joe Biden.
Quatre inculpations en six mois
La loi sur la délinquance en bande organisée, utilisée par la procureure pour inculper solidairement les 19 accusés, prévoit des peines de cinq à vingt ans de prison. Les prévenus devraient revenir à Atlanta, cette fois au tribunal, la semaine du 5 septembre, vraisemblablement pour annoncer s'ils plaident coupable ou non.
Les déboires judiciaires s'accumulent pour M. Trump, une ancienne star de la télé-réalité inculpée au pénal pour la quatrième fois en moins de six mois. Le septuagénaire est accusé à New York de paiements suspects à une ancienne actrice de films X, et par la justice fédérale de pressions électorales lors de la présidentielle de 2020 ainsi que de gestion négligente de documents confidentiels après son départ de la Maison Blanche.
L'ancien président a plaidé non coupable dans toutes ces affaires. Mais, de façon très paradoxale, chaque rebondissement lui rapporte aussi des millions de dollars en dons de campagne, versés par des partis convaincus qu'il est victime d'une cabale politique.
Le président américain, candidat à sa réélection, se garde bien de commenter les ennuis judiciaires de Donald Trump, soucieux de ne pas alimenter ses accusations d'instrumentalisation de la justice.
Le passage de M. Trump par la case prison en Géorgie est intervenu au lendemain du premier grand rendez-vous de la présidentielle de 2024, le débat des primaires républicaines, organisé dans le Wisconsin. L'ancien magnat de l'immobilier a snobé ce débat, se justifiant par son avance spectaculaire sur ses rivaux dans les sondages, et préférant s'exprimer dans une interview à Tucker Carlson, ancien animateur vedette de la chaîne conservatrice Fox News, diffusée sur X au même moment.
NIGER : LA CEDEAO MAINTIENT LA PRESSION SUR LES PUTSCHISTES
L'organisation ouest-africaine a assuré vendredi aux auteurs du coup d'Etat au Niger qu'il n'était "pas trop tard" pour reconsidérer leur position, mais que l'option d'un recours à la force restait "sur la table"
Les généraux qui ont chassé le président Mohamed Bazoum au cours de la rébellion du 26 juillet ont demandé une période de transition de trois ans avant un retour des civils au pouvoir, tandis que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) exige un rétablissement immédiat de l'ordre constitutionnel. La Cedeao affirme que les négociations restent sa priorité, tandis que les chefs militaires des pays de l'organisation se préparent en vue d'un éventuel "usage légitime de la force" pour rétablir la démocratie en cas de besoin.
Le coup d'Etat au Niger a accru les tensions au Sahel, où trois autres gouvernements civils ont été renversés par des militaires depuis 2020 et où des mouvements rebelles jihadistes contrôlent des régions entières. "Même maintenant, il n'est pas trop tard pour que les militaires reconsidèrent leur action et écoutent la voix de la raison car les dirigeants de la région ne toléreront pas un coup d'Etat", a déclaré à la presse à Abuja Omar Alieu Touray, président de la commission de la Cedeao.
Les dirigeants de l'organisation négocient déjà avec les juntes du Mali, du Burkina Faso et de Guinée, qui assurent toutes être engagées dans des transitions vers la démocratie après leurs propres coups d'Etat. Les dirigeants militaires du Niger ont déclaré qu'ils restaient ouverts aux négociations mais ont envoyé des messages contradictoires, notamment en menaçant de juger le président renversé Mohamed Bazoum pour trahison.
M. Bazoum est toujours détenu avec sa famille dans la résidence officielle depuis le coup d'Etat. Les militaires au pouvoir à Niamey ont également mis en garde contre toute intervention, accusant la Cedeao de préparer une force d'occupation en collaboration avec un pays étranger, qu'ils n'ont pas nommé.
La Cedeao est déjà intervenue militairement à l'occasion de crises antérieures, y compris pendant des guerres civiles. Mais les préparatifs en vue d'un éventuel recours à la force militaire au Niger se heurtent déjà à la résistance politique du nord du Nigeria, un acteur clef de la Cedeao dans la région. L'Algérie, un pays voisin du Niger, a également mis en garde contre les conséquences désastreuses d'une intervention pour la région.
DISSOLUTION DE LA FONDATION DE MARÈME FAYE SALL
C’est une page qui se tourne dans la famille présidentielle, après que Macky Sall a renoncé à briguer une troisième candidature pour la présidentielle de 2024
Chez les Sall, on se prépare à l’après-pouvoir. La décision du président Macky Sall de ne pas présenter une troisième candidature à la présidentielle de 2024 entraîne plusieurs conséquences. La première : le 11 août dernier, la Première dame a réuni les administrateurs de Servir le Sénégal pour annoncer sa dissolution. Evidemment, c’est la fin logique de l’existence de cette fondation créée en même temps que l’accession de Macky Sall au pouvoir. Elle l’aidait dans les actions humanitaires durant ses deux mandats présidentiels : promotion économique et sociale des Sénégalais, soutien médical, renforcement des équipements des établissements hospitaliers ou sanitaires pour un meilleur accès aux soins, accès à l’eau potable, construction, rénovation et entretien des lieux de culte et des écoles. «La création de la Fondation Servir le Sénégal s’explique par une ambition simple : améliorer le quotidien de mes compatriotes les plus défavorisés», explique Mme Marème Faye Sall dans la lettre de mission de la structure.
Après 12 ans d’existence, c’est la fin de mission de la Fss de Marème Faye Sall, qui a été au cœur du régime Sall en assumant cette mission sociale et humanitaire. Ils ont la même durée de vie. C’est le destin des fondations des différentes premières dames, qui disparaissent en même temps que la chute de leurs maris. La Fondation Solidarité et Partage de Mme Elizabeth Diouf, qui a érigé des dispensaires à Dakar et offert des moulins à des groupements féminins à l’époque, n’a pas survécu à la défaite de Diouf.
Alors que Mme Viviane Wade était concentrée sur la promotion de l’éducation et de la santé. Sa réalisation la plus éloquente était l’érection de l’hôpital de Ninéfécha, à une quarantaine de kilomètres de la commune de Kédougou. Il fut inauguré le 6 novembre 2002. Portée par les rêves de grandeur de son mari, Viviane Wade avait installé cette infrastructure de dernière génération au cœur de la campagne kédovienne. Après la défaite de Me Abdoulaye Wade en 2012, il n’en restait que le nom, des habitations vétustes, des véhicules en panne, un personnel sanitaire réduit à néant.
Aujourd’hui, les contextes ne sont pas les mêmes. Pour la Fondation Servir le Sénégal, dirigée avec un Conseil d’administration composé de compétences «bénévoles», c’est une auto-dissolution logique. Elle coïncide avec la fin du régime de Macky Sall, qui va donner les clés de la Présidence à son successeur le 2 avril 2024.
par Noxor Tine
DE LA GLACIATION SENGHORIENNE AU PUTSCH ANTI-PASTEF
Macky Sall a entrepris la destruction systématique de nos fondamentaux démocratiques. Cela nous vaut l’avènement d’un Etat qui taxe les opposants d’être des terroristes, confond liberté d’expression à des appels à l’insurrection…etc.
« Tous les grands évènements et personnages de l’histoire du monde se produisent pour ainsi dire deux fois…, la première fois comme une grande tragédie, la seconde fois comme une farce sordide … » Karl Marx (Le Dix-huit Brumaire de Louis Bonaparte).
L’histoire retiendra que l’espoir suscité par la deuxième alternance survenue en mars 2012 s’est mué en un affreux cauchemar, dont le peuple sénégalais peine à se réveiller.
Personne n’aurait pu imaginer qu’au 21ième siècle, le peuple sénégalais devrait encore se battre pour le respect des normes minimales de la démocratie représentative bourgeoise, décriées un peu partout et qui sont loin de satisfaire aux exigences de respect des droits et libertés pour tous, de justice sociale et de répartition équitable des ressources nationales.
Et pourtant, la bataille fut longue depuis la dictature du Parti-Etat senghorien jusqu’à la première alternance de 2000, puis la deuxième de 2012.
Soixante-trois ans après notre accession à l’indépendance, on en est presque revenu au modèle de pensée unique initiée par les pères fondateurs en complicité avec leurs mentors de la Françafrique, qui n’étaient pas loin de penser, que les peuples africains n’étaient pas encore outillés pour gérer ni une souveraineté pleine et entière, encore moins une démocratie multipartisane.
Il s’agissait pour les ténors de la Françafrique de veiller jalousement, par divers subterfuges, à la préservation de leurs intérêts égoïstes d’ancienne métropole, ce qui passait par la neutralisation de toutes les forces sociales et politiques prônant une indépendance véritable. Cet état de fait allait se traduire au Sénégal, lors des municipales de 1960, par la dissolution d’un parti, comme le PAI, qui dès sa création, le 15 septembre 1957, avait clairement affiché son option anti-impérialiste.
Cela lui valut d’être diabolisé à souhait et d’être présenté, à l’instar de toutes les organisations similaires, à travers le continent, comme un nid d’agents patentés de l’Internationale communiste, péché capital à cette époque de guerre froide.
On ne peut manquer de faire le rapprochement entre ce parti-Etat unifié au service de la bourgeoisie bureaucratique et des puissances impérialistes et la Coalition Benno Bokk Yakaar, en voie d’implosion, où un unanimisme grégaire, a jusque-là prévalu.
Cette stratégie de « l’épouvantail communiste » doublée d’une répression féroce (similaire en tous points à la campagne anti-Pastef en cours), a pu réussir, pendant un certain temps, à favoriser la stratégie de fusion-absorption par l’UPS de certains partis réformistes et à empêcher la mise en place de larges alliances politiques pour aller vers des conquêtes démocratiques et le parachèvement de notre souveraineté nationale.
Mais, dès 1967, lors de sa conférence rectificative, le PAI s’engageait résolument, malgré la persécution et la stigmatisation dont il faisait l’objet, à œuvrer pour l’unité des forces patriotiques et démocratiques. Une année après, survint la grave crise sociopolitique de mai 1968, qui donna le signal d’entrée dans un nouveau cycle de gouvernance moins directe, plus médiate, caractérisée par la nomination d’un Premier ministre. Par ailleurs, le poète-président fut contraint de lâcher du lest devant la montée des luttes syndicales et populaires portées essentiellement par certains pans de la classe ouvrière, mais surtout les mouvements enseignant, étudiant et élève.
Parallèlement se firent jour, avec acuité, les problématiques du pluralisme politique et de l’autonomisation syndicale. C’est ainsi qu’on peut prendre comme évènement-repère, la pétition publiée en juin 1977, signée par des centaines d’intellectuels sénégalais, réclamant le retour à un pluralisme véritable, y compris la reconnaissance du Rassemblement National Démocratique du Professeur Cheikh Anta Diop.
Pour leur barrer la route, sans compromettre ses démarches pour intégrer l’Internationale socialiste, le régime UPS-PS fit alors modifier la Constitution par son Assemblée nationale monocolore de l’époque, en adoptant la loi des trois courants, (qui nous fait penser à la triade Benno – Wallu – Taxawu). L’Union progressiste sénégalaise se rebaptisa « parti socialiste », tout en s’accaparant du courant « socialiste démocratique ». Elle allait imposer l’étiquette « libéral-démocratique » à Me Abdoulaye Wade, qui se réclamait pourtant du travaillisme. Quant au courant « communiste », il fut décliné, de manière ferme par Cheikh Anta Diop, non seulement, parce que tous les membres de son parti, à commencer par lui-même n’étaient marxistes, mais aussi et surtout parce que leur ambition était plutôt de fédérer les divers courants de pensée, comme l’indique le nom de leur formation politique (Rassemblement). Le président Senghor décida, alors de confier le label communiste à l’ancien secrétaire général du PAI, pourtant suspendu des instances de son parti, depuis la conférence rectificative de 1967, mais que le pouvoir néocolonial cherchait à remettre en selle, au détriment de sa direction légitime incarnée par Seydou Cissokho.
Il s’en suivit alors des années de combats exaltants pour les libertés démocratiques, dans lesquels, d’autres partis comme AJ/MRDN, la LD/MPT et toutes les composantes ce qu’il était alors convenu d’appeler mouvement national démocratique jouèrent aussi un grand rôle et qui aboutiront au départ anticipé de Senghor et à sa dévolution illégale du pouvoir à son dauphin, Abdou Diouf, par la grâce de l’article 35 honni.
Ce dernier fut contraint, pour asseoir une légitimité contestée aussi bien par l’opposition que certains de ses propres camarades de parti, d’instaurer le multipartisme intégral et de tenter d’amadouer les secteurs les plus contestataires, notamment les enseignants et les étudiants, avec l’organisation des Etats Généraux de l’Education et de la Formation et de la concertation nationale sur l’Enseignement Supérieur.
Mais ce fut bientôt le désenchantement, non seulement à cause de la poursuite de la culture de fraude électorale, datant du bon vieux temps du Parti unique mais aussi en raison des conséquences sociales catastrophiques des plans d’ajustement structurel des officines financières impérialistes (FMI, BM).
Les luttes menées par le mouvement national démocratique aboutirent à plusieurs victoires sur les questions des libertés et de fiabilisation progressive du processus électoral (code consensuel de 1992), permettant la survenue de la première alternance en mars 2000.
Le refus du parti démocratique sénégalais et surtout de son leader historique d’opérer les ruptures nécessaires, le fait de privilégier la continuité des grandes orientations néfastes mises en œuvre par les socialistes, dont la plupart l’avaient d’ailleurs rejoint, montraient à l’évidence que son seul souci était d’être calife à la place du calife et de faire de son fils un calife.
Son successeur Macky Sall, quant à lui, enivré sans doute par le nouveau statut de pays pétrolier et gazier de notre pays et bénéficiant, très certainement, de l’expertise de certains autocrates d’Afrique centrale et de barbouzes sionistes, il a entrepris la destruction systématique de nos fondamentaux démocratiques.
Cela nous vaut l’avènement d’un Etat qui, non content de terroriser ses citoyens, taxe tous les opposants véritables d’être des terroristes, assimile toutes les manifestations publiques pacifiques à des troubles à l’ordre public, confond liberté d’expression à des appels à l’insurrection…etc.
Faute d’avoir respecté les engagements tenus devant le peuple des Assises en vue de mettre en œuvre les orientations majeures retenues dans la Charte de gouvernance démocratique, le président Macky Sall a fini par infliger une régression majeure à notre système démocratique, dont l’exemple le plus emblématique se trouve être le récent arrêté de dissolution du Pastef.
Le Sénégal se trouve donc, bien loin des enjeux dérisoires de la bataille effrénée pour la station tant convoitée d’hyper-président, dans un État d’urgence démocratique, que l’opposition dans son ensemble, au-delà de ses divergences tactiques doit lever, pour nous épargner la nuit noire du fascisme rampant.
Alors que 4 anges de l’apocalypse affûtent leurs armes pour aller guerroyer au Niger, l’ancien président Laurent Gbagbo sort du bois et désapprouve. Pour lui, CEDEAO trompe et ment à Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions
Alors que 4 anges de l’apocalypse affûtent leurs armes pour aller guerroyer au Niger, l’ancien président Laurent Gbagbo sort du bois et désapprouve. Pour lui, CEDEAO trompe et ment à Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions comme président de la République. (NB : la réaction sur le Niger commence à 2h 04 mn 4è sec dans la deuxième vidéo, intégrale de la conférence de presse)
«Le coup d’Etat (au Niger) est consommé », c’est l’avis sans équivoque de L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Cette semaine, l’ancien président ivoirien la presse pour échanger sur quelques sujets d’actualité en Côte d’Ivoire dans la sous-région.
Sur la question de la crise nigérienne, Laurent Gbagbo ne cache pas son opposition à l’option militaire que prône l’organisation régionale et dont les principaux promoteurs de cette agression sont Alassane Ouattara, Macky Sall, Patrice Talon, Bola Tinubu.
En revanche, Laurent Gbagbo, non seulement, est opposé à une intervention militaire au Niger, mais il relève que la CEDEAO ment et trompe l’ancien président nigérien Mohamed Bazoum en lui faisant croire qu’il va être réinstallé dans ses fonctions après l’intervention. « Je vous le dit il ne faut pas mentir. On ment quand on laisse croire qu’on veut aller au Niger pour réinstaller Bazoum dans un fauteuil démocratique. Mais c’est faux. Ce n’est pas pour ça qu’on va. On est pistonné par derrière pour aller faire un coup pour l’uranium, le gaz, le pétrole, etc.», a estimé Laurent Gbagbo.
La solution de bon sens pour Gbagbo, c’est de négocier tout simplement la libération de Bazoum, dans les liens de la détention depuis le coup d’État au cours duquel il a été renversé il y a environ un mois.
D’ailleurs le chef de file du Parti des peuples africains- Côte d'Ivoire (PPA-CI) , né des flancs de du Front populaire ivoirien (FPI), Laurent Gbagbo rappelle que le Nigeria, le Bénin, le Niger, Togo, la Côte d'Ivoire et Ghana et beaucoup de pays de la région sont des anciennes terres de coup d’État. Dit autrement, les coups d'Etat font parti de la vie politique dans la région. Pourquoi celui dit Niger suscite autant le courrou de l'organisation régionale?
De plus, parmi ces promoteurs de l’option militaire, beaucoup ont trituré les constitutions de leur pays pour se maintenir au pouvoir avec des troisième mandats tandis que d’autres ont abusé de leur pouvoir anéantir les partis d’opposition.
En conséquence, Gbagbo demande à ces anges de l'apocalypse de commencer par nettoyer la devanture de leurs maisons avant d’aller nettoyer chez le voisin pour prétendument installé la démocratie. «Bazoum a été renversé. Il n’est pas le premier à être renversé. Il faut se mettre en position pour discuter pour qu’il soit libérer. Mais lui faire croire qu’on va le réinstaller au pouvoir, on lui ment »
Au lieu d’aller guerroyer au Niger, Gbagbo conseille aux va-en-guerre de mobiliser la force dite d’attente pour lutter efficacement contre le terrorisme qui sévit et se renforce dans la sous-région depuis des années.
En définitive Gbagbo dit oui pour la libération de son mi Bazoum qu’il connaît très bien mais quant à l’idée de le remettre au pouvoir ça lui semble une farce.