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25 mai 2025
Par Assane SAADA
DES IDIOTS DE LA RÉPUBLIQUE
Il n’est plus quand des enfants folâtraient sous l’œil vigilant des adultes qui, à l’observation des jeux, leur dispensaient un enseignement lié à la vie. L’application de cette connaissance aux interrelations entre des créatures.
Il n’est plus quand des enfants folâtraient sous l’œil vigilant des adultes qui, à l’observation des jeux, leur dispensaient un enseignement lié à la vie. L’application de cette connaissance aux interrelations entre des créatures. Les attitudes à adopter selon les perspectives où ils pourraient se placer. Aujourd’hui, des galopins qui se jettent les uns sur les autres, batifolent dans des médias, sont d’un autre âge. De grands garnements bercés par leurs burlesques. Face aux défis du temps présent, des inquiétudes des populations, quel plaisir ne prennent-ils pas à jouer aux idiots de la République ? Dans l’ébriété de leur égo infiniment supérieur, ivres de leur orgueil si démesuré, inconscients même de leur obsolescence, les voici qui passent du temps à baver des simagrées prolifératrices du venin de lassitude, voire de l’abstention. Ne vivent-ils pas dans un mirage qu’ils tranchent du capable ? Des revers ne dissipant plus de vaines fantasmagories. Ceux qui les écoutent se lassent et se tracassent. Souffrent du ridicule et se demandent dans quel miroir ces balourds se sont regardés qui leur reflète un simulacre de président ? Mais ces frustes poursuivent leurs rondes médiatiques sans lesquelles ils ne sont pas. Communiquant par extravagance.
Dans leur grandeur d’être hallucinés, l’illusion de leur salut, ils ne disent rien de ce qui les flageole. Profitant des médias pour mousser des enchères afin d’être des VIP des banquets d’un deal pré et ou post électoral. Conformément aux usages du milieu, il faut crier pour que les transactions se passent au mieux. Toutefois, habitués à barboter dans de petites mares, ils n’ont aucun code d’honneur. Contrairement aux caïds qu’ils voudraient paraître. Incapables de défricher, ils jouissent à semer dans la jachère. Recyclés par un jeu politicien où plus rien n’est épuré. Depuis que la raison n’est plus le fondement de la République. Pourtant, le philosophe, journaliste et essayiste Alain (Émile-Auguste Chartier) avait prévenu à travers une conférence populaire : « C’est par la Raison que celui qui s’abaisse sera élevé » (voir Le culte de la raison comme fondement de la République). Seulement, des acteurs du jeu politicien ne doutent plus de leurs désirs et vivent à déclamer des sentences, à proclamer des prétentions, à affirmer des dogmes… Ils vitupèrent pour être dans ce vent qui finit par les souffler. En attendant, leur bonheur coure vers une défiance qu’ils dénient aux autres. Des âmes raisonnables qui rament à contre-courant. Selon Alain, répéter le vrai après d’autres n’est pas user de sa raison. « Autrement la Raison nous conduira, non pas à affirmer, mais à douter ».
La force qui triomphe…
Douter ! Que vous êtes accablés, vilipendés, calomniés, insultés… Des flagorneurs, des boutefeux sont faits prophètes. Leurs hâbleries ont la cote de leur langue acérée, leurs menteries, leurs gasconnades... Le dialogue des violences ayant supplanté les débats d’idées, les controverses de programmes, de méthodes, de modes de conquête et de conservation d’un pouvoir. Chaque fantôme, chaque épouvantail, chaque leader, gère un élevage de fanatiques. Une horde qui répète plus qu’il ne saisit. Le pays en pâti. « À partir du moment où les citoyens approuvent, les yeux fermés, tous les discours et tous les actes d’un homme ou d’un groupe d’hommes, à partir du moment où l’électeur laisse rentrer le dogme dans la politique et se résigne à croire sans comprendre, la République n’existe plus que de nom ».
Dans ce dialogue des violences où le Sénégal s’est enfermé, plus personne n’est raisonnable. C’est sans égard, sans pitié... Un enchevêtrement d’intrigues, d’imbroglios, de tumultes... Des accommodements font long feu. La vérité n’est plus un enjeu. Que l’autre soit épouvanté, sa frayeur si grande qu’il en perd ses sens devient le jeu favori. Alors faut-il fourbir des armes pour exister. L’oubli ayant enseveli le passage de l’ange de l’avertissement. Mais, parce que « les morts ne sont mort », Alain ne dit-il pas : « La force ne triomphe pas du droit, car la lutte n’est pas possible entre la matière et l’idée. Le droit et la force ne sont pas du même ordre, et ne se rencontrent pas. La force ne peut triompher que de la force. Seulement la force qui triomphe c’est la force organisée, coordonnée. » Pourquoi lire dans un café pour connaître l’issue d’une furie ? La meute, qui pille et vole, est corrompue par le besoin. Ballotée par des borborygmes de son ventre, elle oscille, parfois, entre pitance et rapine. Faute d’un emploi décent. Un peu repue, elle traîne des pieds, décroche de cette foule qui lynche, s’étiole et languit face au peuple martyr dont le silence permet de traverser le bruit et la fureur. Au demeurant, ce n’est pas encore un triomphe de la raison. L’ignoble s’incruste en rappel. « Dire le vrai ce n’est pas encore avoir raison. Il faut aussi savoir pourquoi on dit cela et non autre chose ».
MOÏSE SARR EST NOMME PRESIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE SETER
Moïse Sarr, ancien secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur est nommé président du conseil d’administration de la Société d’exploitation du Train express régional (SETER), entreprise chargée de l’exploitation du TER
Moïse Sarr, ancien secrétaire d’État chargé des Sénégalais de l’extérieur est nommé président du conseil d’administration de la Société d’exploitation du Train express régional (SETER), entreprise chargée de l’exploitation du TER, le Train express régional.
«Heureux d’intégrer la famille ferroviaire, je ne ménagerai aucun effort, avec le soutien de toutes et de tous, pour donner une nouvelle impulsion à l’un des projets les plus structurants et innovants de la présidence de Macky Sall», a écrit Moïse Sarr sur sa page Facebook. M. Sarr remplace Stéphane Volant.
160 FÉDÉRATIONS NATIONALES DONT LE SÉNÉGAL SE RÉUNISSENT À MANILLE
Le président de la Fédération sénégalaise de Basket-Ball (Fsbb), Me Babacar Ndiaye, participe au 22e Congrès de la Fiba monde qui se tiendra à Manille, aux Philippines, les 23 et 24 Août 2023.
Le président de la Fédération sénégalaise de Basket-Ball (Fsbb), Me Babacar Ndiaye, participe au 22e Congrès de la Fiba monde qui se tiendra à Manille, aux Philippines, les 23 et 24 Août 2023.
Plus de 160 fédérations nationales du monde devraient être présentes au Congrès. En plus d’élire un nouveau Président, celui-ci choisira un nouveau Trésorier et décidera de la composition de son Bureau central pour les quatre ans à venir, 2023-2027.
La session plénière inclura également une cérémonie de remise de prix Fiba, récompensant les fédérations nationales qui se sont distinguées durant l’exercice 2019-2022.
Le Congrès se tient avant le début de la Coupe du Monde masculine FIBA 2023, vendredi prochain, du 25 août au 10 septembre aux Philippines, au Japon et en Indonésie. Trente-deux (32) équipes sont en lice. Les Lions du Sénégal ont été éliminés de la course.
LA GUERRE DES UNIVERSITAIRES
Le syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS) est divisé. Son bureau exécutif a affiché son soutien à la junte, qui a renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023.
Le syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs du supérieur (SNECS) est divisé. Son bureau exécutif a affiché son soutien à la junte, qui a renversé le président nigérien, Mohamed Bazoum, le 26 juillet 2023. Trente-sept (37) universitaires se sont démarqués, dénonçant la position pro-putschiste de leurs représentants syndicaux. Dans une lettre adressée au syndicat et rendue publique ce lundi 22 août, au moins 37 universitaires exigent du syndicat qu’il revienne sur sa position en condamnant le coup d’État du 26 juillet dernier et en réclamant la libération du président élu, Mohamed Bazoum.
Ils soulignent que “le bureau n’a pas consulté sa base avant de prendre sa position.” Or, ajoutent-ils : “De tout temps, tous les putschs qui ont eu lieu au Niger, le syndicat a toujours condamnés.
“Je me rappelle en 1996, le syndicat des enseignants-chercheurs était le premier à condamner le coup d’État contre Mahamane Ousmane. En 1999, Wanké avait donc éliminé le général Baré, le syndicat des enseignants-chercheurs était l’un des premiers à condamner cet assassinat. En 2010, quand Salou Djibo a fait son coup d’État, le coup d’État de Salou Djibo aussi était condamné”, affirme Mahaman Bazanfaré, professeur à la faculté des sciences techniques de l’université Abdou Moumouni de Niamey, dans des propos repris par Rfi.
LE DG DU CETUD FAIT LE POINT
A quelques mois du début de l’exploitation commerciale, le Bus Rapid Transit a démarré ses tests statistiques.
A quelques mois du début de l’exploitation commerciale, le Bus Rapid Transit a démarré ses tests statistiques. Interrogé à cette occasion, le directeur générale du CETUD, Thierno Biram Aw informe que ces tests visent à évaluer ses performances en ce qui concerne les travaux d’infrastructure et ses interactions avec les interfaces connexes. Selon lui, ces tests qui vont durer un mois seront suivis de tests dynamiques et d’évaluations de performance, aboutissant éventuellement à l’accessibilité du BRT au public. Face à la presse, il a demandé le soutien de la population pour la réussite de ces tests et pour respecter le délai de livraison. « L’implication et l’enthousiasme de la population sénégalaise sont essentiels alors que le CETUD travaille sans relâche pour respecter les délais fixés par la plus haute autorité, visant à lancer le BRT d’ici décembre avec une flotte initiale de 121 bus, pour ensuite l’étendre à 150. Cette entreprise ne se contentera pas seulement d’améliorer l’infrastructure de transport de la ville, mais offrira également des opportunités d’emplois à environ 1000 jeunes sénégalais qui suivent une formation pour offrir un service de premier ordre aux passagers », a-t-il-déclaré.
Par ailleurs, le DG du CETUD a confié que les avancés des travaux d’infrastructure dépassant les 85% et 70% des bus sont déjà stationnés à Dakar. De plus, 54 bus sont en place, et une vingtaine supplémentaire est attendue sous peu. D’ici novembre, l’ensemble de la flotte devrait être opérationnelle. En termes de capacité, le système BRT peut transporter 300 000 passagers par jour, accueillant jusqu’à 12 000 personnes par heure dans chaque direction. Chaque bus est conçu pour accueillir 150 passagers.
Dans un communiqué remis à la presse, il est mentionné que les phases d’essais et de formations sont une étape importante et préalable à la mise en service du BRT. Ces essais et formations ont pour objectifs de : Vérifier et contrôler la conformité du svstème dans son ensemble vis-à-vis des spécifications techniques ; Tester le mode de fonctionnement des équipements et installations du Bus pour garantir à la population un système fiable et sûr ; Evaluer la performance d’insertion du BRT dans l’environnement urbain ; Permettre au personnel d’exploitation de s’approprier son futur outil de travail.
Il faut dire que la campagne d’essais se déroulera en trois phases d’août à novembre 2023 : Essais Statiques (Gabarit) : cette première phase permet la vérification des gabarits des bus aussi bien pour la circulation à l’intérieur du domaine exploité et l’accostage des bus à quai, que pour les itinéraires de détournement et d’accès au dépôt. Essais dynamiques : Cette deuxième phase permet de vérifier le bon fonctionnement des équipements d’exploitation et l’ensemble des systèmes du BRT. Essais de performance et d’endurance : La dernière phase permettra de vérifier la performance, la stabilité et la capacité du système de transport en modes nominal ou dégradé. Ces essais précéderont la marche à blanc.
Par un engagement citoyen, en perspective de la mise en service prochaine du BRT, le CETUD sollicite l’accompagnement des populations dakaroises pour la réalisation des tests dans les meilleures conditions de performance et de sécurité.
PELERINAGE CATHOLIQUE, LES PÈLERINS SÉNÉGALAIS QUITTENT DAKAR MERCREDI
Les pèlerins catholiques sénégalais s’envoleront ce mercredi pour Tel Aviv (Israël) pour le pèlerinage annuel aux lieux saints de la chrétienté, prévu du 23 août au 12 septembre 2023
Dakar, 22 août (APS) – Les pèlerins catholiques sénégalais s’envoleront ce mercredi pour Tel Aviv (Israël) pour le pèlerinage annuel aux lieux saints de la chrétienté, prévu du 23 août au 12 septembre 2023, a annoncé le président du Comité interdiocésain national des pèlerinages catholiques (CINPEC), Mgr Paul Abel Mamba, assurant que toutes les dispositions sont prises pour un bon voyage des fidèles.
‘’Les pèlerins quitteront notre pays demain, le 23 août, en direction de Tel Aviv, en Israël’’, a dit Mgr Mamba, également évêque de Tambacounda.
Il s’exprimait au cours d’un point de presse tenu en marge de l’Assemblée générale des pèlerins à Dakar, une rencontre lors de laquelle les pèlerins ont reçu les dernières consignes avant le départ pour le pèlerinage.
L’édition du pèlerinage de cette année a pour thème : ‘’Les pèlerins de la communion’’. ‘’Il est, selon Mgr Mamba, en lien avec le prochain synode des évêques à Rome au mois d’octobre, qui a un sous-thème de la communion’’.
Mgr Mamba a précisé que ‘’les pèlerins seront convoyés à travers deux vols spéciaux, sans escale, de Dakar à Tel Aviv’’.
‘’Le pèlerinage est une occasion de ressourcement qui va nous donner [l’occasion] de séjourner dix jours en Israël, cinq jours à Rome et cinq jours à Lourdes, en France’’, a soutenu l’évêque.
Selon lui, ‘’la première [étape] sera accentuée par des visites de sites où Jésus a vécu et a souffert avant de mourir et de ressusciter’’.
‘’Cette étape sera suivie, selon lui, de celle de Rome avec un séjour où les pèlerins auront l’occasion de vivre les réalités de l’église universelle en rencontrant le Pape François, au cours d’une audience’’.
‘’Ce sera aussi, ajoute le président du CINPEC, l’occasion de faire des célébrations dans les basiliques Saint-Pierre, Saint Paul et de visiter la cathédrale du Pape Saint Jean.
Mgr Paul Abel Mamba ajoute que ‘’les pèlerins iront par la suite au sanctuaire marial de Lourdes [sud-est de la France], où ils auront l’occasion de saluer la Vierge Marie, la mère de l’église’’. ‘’Ils auront aussi l’occasion de communier par la prière pour demander de nombreuses grâces pour notre pays et tous ceux qui nous auront confié des intentions’’, a-t-il précisé.
L’UNION AFRICAINE SUSPEND LE NIGER DE SES INSTITUTIONS
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a décidé de suspendre la participation de la République du Niger à toutes les activités de ses organes et institutions» jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel.
Dakar, 22 août (APS) – Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a décidé de suspendre la participation de la République du Niger à toutes les activités de ses organes et institutions »jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays », indique un communiqué dont copie a été transmise mardi à l’APS.
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA, a lors de sa 1168e réunion, décidé ‘’de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays’’, indique un communiqué de l’organisme, publié à l’issue de cette rencontre, sur le site de l’UA.
La décision du CPS de l’Union africaine intervient près de quatre semaines après le coup d’Etat intervenu le 26 juillet dernier.
Cet organe de l’UA a pris cette décision en se conformant sur ‘’l’Acte constitutif de l’UA, le Protocole relatif à la création du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine et la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance’’, précise le communiqué.
A cet égard, le CPS a exhorté ‘’tous les Etats membres de l’UA et la communauté internationale, y compris les partenaires bilatéraux et multilatéraux, à rejeter ce changement anticonstitutionnel de gouvernement et à s’abstenir de toute action susceptible de conférer une légitimité au régime illégal du Niger’’.
Il a ‘’demandé à la commission de l’UA, en étroite collaboration avec la Commission de la CEDEAO, de compiler et de soumettre d’urgence la liste des membres de la junte militaire et de leurs soutiens militaires et civils de même que ceux qui sont impliqués dans la violation des droits fondamentaux du président Mohamed Bazoum et d’autres détenus, en vue de sanctions ciblées et de l’application de mesures punitives individuelles’’’, ajoute le document.
Le CPS a par ailleurs invité la junte militaire au pouvoir au Niger à »coopérer avec la CEDEAO et l’UA en vue d’un rétablissement pacifique et rapide de l’ordre constitutionnel ». Il a appelé également le peuple nigérien à rester calme, à s’abstenir de toute action susceptible d’envenimer la situation et à adopter pleinement une approche pacifique en vue du rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.
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LES 10 ANS DES SAMEDIS DE L'ÉCONOMIE CÉLÉBRÉS EN HOMMAGE À SAMIR AMIN
Les participants ont notamment réfléchis aux idéaux de l'autonomie économique de l'Afrique et de la solidarité entre les nations du continent
Les panafricanistes se sont réunis, samedi 19 août 2023 à Dakar, pour célébrer le dixième anniversaire des "Samedis de l'économie", un événement qui met en lumière l'importance de l'économie dans le mouvement panafricain.
L'événement a également rendu hommage à Samir Amin, éminent penseur panafricaniste et économique, en discutant de ses contributions et en explorant les défis économiques actuels en Afrique.
Les participants ont notamment réfléchis aux idéaux de l'autonomie économique de l'Afrique et de la solidarité entre les nations du continent, tout en appelant à une plus grande coopération pour surmonter les obstacles et promouvoir la prospérité panafricaine durable.
par Yoro Dia
FELWINE SARR S'ÉLOIGNE DE LA CONFRÉRIE DES ÉVEILLÉS
Felwine Sarr est dans la politique. Si l’on suit sa logique, les hommes politiques doivent être au-dessus des lois. Les gladiateurs ayant rangé l’épée des cocktails Molotov dans le fourreau, les nervis intellectuels entrent en scène
Le bon sens intellectuel réduit à sa plus simple expression
Je me réjouis du texte de Felwine Sarr même si je ne partage pas du tout l’idéologie politique qu’il défend en avançant masqué derrière une posture d’universitaire. Les sorties de Felwine montrent que dans la division du travail politique, l’ex-Pastef reconnait la défaite des gladiateurs avec leurs cocktails Molotov et lance dans la bataille ses nervis intellectuels.
Dommage qu’un si grand esprit comme Felwine ait dégénéré en nervi intellectuel ; mais les idées sont toujours préférables au cocktails Molotov. Balancer un cocktail Molotov sur un bus rempli n’est pas une idée, c’est un crime. En tout cas la presse a sauvé son honneur et l’honneur de notre democratie en condamnant unanimement ce crime barbare. J’espère que Felwine Sarr retrouvera sa capacité d’indignation pour condamner l’attentat de Yarakh.
Donc les gladiateurs ayant rangé l’épée des cocktails Molotov dans le fourreau, les nervis intellectuels entrent en scène. Le texte de Felwine comme les précédents a deux failles intellectuelles : il est fondamentalement partisan et il est excessif. Tout ce qui est excessif est insignifiant, nous apprend Talleyrand connu pour sa grande retenue et sa grande réserve, deux qualités qui font défaut à Felwine depuis qu’il est devenu un nervi intellectuel.
Dans son classique Le Savant et le Politique, Max Weber nous dit de façon fort sage qu’en « prenant une position politique, on cesse d’être savant » parce qu’en le faisant, on s’éloigne de ce qu’il appelle la « neutralité axiologique » qui doit être consubstantielle à la démarche de l’intellectuel ou du savant. Felwine Sarr n’est plus dans la science, il est dans la politique. Malheureusement en entrant sur le terrain glissant de la politique, il s’éloigne de la « confrérie des éveillés » sur le plan de la science. Et pour qu’il demeure éveillé dans la politique comme il l’est en économie, il a besoin, lui comme Sonko, d’avoir plus de culture politique pour éviter ses jugements rapides et lapidaires sur notre democratie. Lui comme Sonko devraient lire en urgence le classique de Christine Desouches, le PDS, une opposition légale en Afrique, pour comprendre comment Wade a fait évoluer notre democratie avec une opposition légale en devenant de fait le deuxième poumon de l’exception sénégalaise à côté de Senghor qui n’a jamais cédé aux sirènes du parti unique. Les affirmations du Professeur Sarr révèlent son ressentiment mais surtout son inculture politique. Chaque semaine il use de « cette liberté d’expression qu’on nous enviait tant » pour le citer et j’ajoute qu’on nous envie encore. Il y a quelques jours il a usé avec ses collègues agrégés de cette liberté d’expression qu’il conjugue à l’imparfait comme le font souvent des pétitionnaires. La pensée et la parole sont libres au Sénégal avec ses 339 partis politiques, ses dizaines de journaux, de radios, télés et ses centaines de sites internet, mais aucune démocratie ne peut tolérer que balancer des cocktails Molotov sur des bus, des biens publics ou privés soit une forme ou une liberté d’expression.
Ah ! Jusqu’à présent Felwine n’a pas encore condamné l’incendie de l’université et surtout de sa bibliothèque car comme dit le penseur allemand Henrich Heine « Là où l’on brule des livres, on finit par bruler des hommes ». Par conséquent quand on ne condamne pas ceux qui brule des livres, on ne condamne pas ceux qui brule des humains. Donc le silence assourdissant de Felwine et d’une certaine société civile se comprend. « Nous allions aux urnes, votions en paix et choisissions nos représentants », dit Felwine. L’emploi de l’imparfait est loin d’être fortuit car il conjugue notre democratie au passé alors qu’avec le printemps des coups d’État qui souffle en Afrique de l’Ouest, le Sénégal reste plus que jamais l’exception démocratique.
Dans six mois, nous irons aux urnes, voterons en paix et choisirons nos représentants contrairement aux affirmations du gourou de Felwine qui affirme que ce sera lui ou le chaos. Notre democratie ne se conjugue pas à l’imparfait mais au présent et au futur. L’horizon de notre democratie n’a jamais été aussi ouvert parce qu’au Sénégal l’élection est un mécanisme de remise en jeu du pouvoir pas un simple mécanisme de relegitimation du pouvoir comme c’est le cas ailleurs. Et la présidentielle de 2024 sera l’une des plus ouvertes avec pour la première fois un président sortant qui ne se représente pas.
« Dans quelle democratie, élimine-t-on formellement du jeu parti le plus représentatif du moment », se demande Felwine. Il est de bon aloi de lui rappeler que dans une democratie, la représentativité se mesure par les élections, et ceci qui infirme sa thèse. En plus aux Etats-Unis, Trump, même s’il est un des favoris de la prochaine présidentielle, est en train de faire face à la justice pour plusieurs affaires et personne n’a entendu Felwine s’indigner. Je suis même convaincu que Felwine ; enseignant en Caroline Du Nord, n’oserait jamais défendre un homme politique ou un universitaire accusé de viol aux États-Unis. Si l’on suit la logique de Felwine, les hommes politiques doivent être au-dessus des lois et être des zones de non droit. Ainsi Sonko peut appeler au meurtre du chef de l’Etat et demander aux jeunes de le traiter comme Samuel Doe, insulter les magistrats, menacer les juges en toute impunité tout simplement parce qu’il est représenté.
« La Democratie c’est la justice », nous dit Felwine. Quelle contradiction. Adji Sarr n’a-t-elle pas droit à la justice parce qu’elle est frappée de la double peine de la précarité sociale et de n’être la fille de personne. Mame Mbaye Niang n’a-t-il pas le droit de défendre son honneur tout simplement parce qu’il est ministre ? Les ministres ne sauraient être au-dessus des lois mais aussi en dessous tout comme les opposants. L’idéologie et l’instinct partisan rendent aveugles intellectuellement et font qu’on voit les choses telles qu’on voudrait qu’elles soient. C’est pourquoi Felwine nous dit que « le parti qui vient d’être interdit est celui dont le message recueille l’adhésion de la majorité de la jeunesse, des classes laborieuses et de la masse silencieuse ». Là on est plus proche de la propagande soviétique, ou celle de Enver Hoxha que de la science. On a envie de lui demander sur quoi il se fonde. Son gourou qui avait fait le pari de vouloir se soustraire à la justice, de défier l’Etat est aux arrêts depuis bientôt un mois et les jeunes savourent les vacances, et la masse silencieuse redécouvre les vertus de l’ordre, de la liberté et de la quiétude que garantit l’Etat.
Henry Kissinger nous apprend dans son livre Diplomatie : « Quand un universitaire se trompe c’est juste une hypothèse qui n’a pas marché mais pour un homme d’Etat, c’est une catastrophe pour le présent et pour l’avenir. On voit ainsi rapidement la différence entre un intellectuel qui s’égare en politique et les hommes d’Etat qui ont sur leurs épaules la responsabilité de veiller à la stabilité d’un pays. Pour Martin Heidegger parier sur les nazis n’était qu’une hypothèse de travail qui ne l’empêchera pas de continuer à faire d’autres hypothèses après la chute des nazis, en revanche le jugement de l’histoire a été implacable pour les responsables de la République de Weimar qui par faiblesse ont permis aux nazis de prendre le pouvoir. Il faut le répéter, Felwine peut commettre la même erreur que Heidegger mais l’Etat du Sénégal ne commettra pas la même erreur que la République de Weimar et cela quelles que soient les manipulations d’une certaine société civile dégénérée et l’activisme de nervis intellectuels.
Le problème de Felwine est au fond simple. Il avait tout misé sur l’hypothèse d’un éventuel troisième mandat comme son gourou dont c’était aussi l’alibi, le bouclier, l’assurance vie mais avec le contre-pied digne de Messi du président, ils sont à quatre appuis politiquement et intellectuellement. L’honnêteté intellectuelle et scientifique commence par l’humilité de reconnaitre qu’on s’est trompé et que son hypothèse de travail n’a pas fonctionné. S’éveiller au relativisme, à la nuance et à l’autocritique est un bon réflexe pour rester éveillé aussi bien dans la science que dans la politique. Le retour au débat d’idées marque la fin de l’intermède de la « banalité du mal » que Pastef voulait imposer avec des cocktails Molotov.
LE DJIHADISME N'EST PAS LE PLUS MEURTRIER DE NOS ENNEMIS AU SAHEL
Pour l’ancienne ministre de la Culture du Mali Aminata Traoré, le drame des migrants subsahariens et la crise climatique apparaissent comme des marqueurs patents de l’échec des gouvernants ouest-africains dans leurs politiques publiques
Pour l’ancienne ministre de la Culture du Mali, la déification de la guerre contre le « djihadisme » est une entourloupe qui détourne les ressources de certains pays sahéliens vers les marchands d’armes. Or, au même moment, le drame des migrants subsahariens et la crise climatique apparaissent comme des marqueurs patents de l’échec des gouvernants ouest-africains dans leurs politiques publiques.
« Il y a une douleur qui m’habite, celle d’une mère, d’une femme du Sahel (ndlr : silence, émotion, applaudissements). Ne nous y trompons pas, le djihadisme n’est pas le péril le plus meurtrier pour cette partie de l‘Afrique. Il y a quelques dizaines de milliers de victimes du ‘’djihadisme’’ certes. (Mais) nous avons été pris de court par les interventions militaires, nous avons assimilé et intériorisé le narratif des dominants, et gare à celui qui ne dit pas qu’il faut absolument aller contre l’ennemi commun… Moi je dis que l’ennemi commun, c’est le capitalisme mondialisé, financiarisé. »
A la célébration des 10 ans des « Samedis de l’Economie » jumelée au 5e anniversaire de la disparition de l’économiste Samir Amir, l’ancienne ministre de la Culture du Mali, Aminata Dramane Traoré, a réactualisé certains des défis qui assaillent les pays africains dont ceux du Sahel et dénoncé avec force les ordres de priorité que leur imposent les gouvernants et leurs partenaires au niveau international. En toile de fond de cette dénonciation devant un parterre d’éminents intellectuels le 19 août 2023 à l’espace Harmattan de Dakar.
« D’économie, nos dirigeants ne veulent pas parler et ne veulent pas en entendre parler (alors qu’) il y a une résistance féroce et tenace aux remises en question du néo-libéralisme (…) », a souligné la militante altermondialiste qui avait à ses côtés, le Pr Moustapha Kassé, le Pr Mamadou Koulibaly, ancien président de l’assemblée nationale ivoirienne, Klaus Dietter, de la Fondation Rosa Luxembourg et Demba Moussa Dembélé, président de l’Arcade.
« L’ennemi, c’est le capitalisme mondialisé »
Avec cette « croissance non inclusive », des bataillons de jeunes débarquent chaque année sur le marché de l’emploi mais « ne trouvent rien d’autre à faire que d’attendre. Attendre que nos politiques économiques, que ces dirigeants ‘’démocratiquement élus’’ s’occupent enfin de leur faim, de leur soif, de leur soif de dignité et d’humanité », s’est indignée l’ancienne ministre malienne.
Selon elle, « c’est ce besoin de dignité et d’humanité qui les pousse sur les chemins de l’émigration. Je les connais, je les ai rencontrés. (…) Ils sont sans alternative ni interlocuteurs, on ne veut pas parler d’eux. C’est une composante de notre société qui fait peur parce qu’elle n’est pas dans le système, parce qu’elle nous rappelle nos échecs. »
L’expérience constituée par sa rencontre avec les migrants amène Aminata Traoré à mettre en place le Centre Hamadou Hampaté Ba de Bamako. Y sont passés plusieurs centaines de jeunes migrants malades, blessés, traumatisés et abandonnés à eux-mêmes, sans rien et auxquels on demandait de retourner chez soi, dans leurs familles, « avec la honte de n’avoir pas réussi leur pari. »
« Le dialogue, pas la guerre »
C’était dans les années 2005. Aujourd’hui, l’histoire se répète avec la recrudescence des tentatives de départs vers l’Europe et les Amériques dans des conditions toujours plus rocambolesques qui finissent en drames successifs. Des jeunes, hommes et femmes, victimes des politiques publiques et de la crise climatique qui s’abat sur une bonne partie des territoires du Sahel, entre Mali, Niger, Tunisie, Algérie, etc.
Aujourd’hui, en plus de la grave crise migratoire qui secoue les pays du Sahel, les bruits de bottes pourraient se transformer en coups de canon entre pays membres de la Cédéao. Une perspective qui effraie beaucoup de monde en Afrique.
« Je n’ai jamais pensé que dans cette bande sahélienne, on ferait un jour de la guerre la solution en sachant que le réchauffement climatique est en lui-même une guerre de tous les jours », avoue madame Traoré.
L’obstacle France
Aux yeux de l’ancienne ministre de la Culture, « la guerre n’est pas la solution. » Avec les séquelles des sécheresses des années 70-80 et leur impact sur l’explosion des migrations et la naissance du djihadisme endogène local, « si on veut en finir avec ces phénomènes, cela ne passera pas par les interventions militaires ni avec les entourloupes qu’on est en train de nous vendre », clame-t-elle.
« Il faut se poser la question de quoi vivent les gens, de quoi souffrent-ils ?» pour comprendre les risques que prennent les migrants et ceux qui rejoignent les mouvements dits djihadistes, souligne Aminata Traoré. Quand deux des leaders du « djihadisme » Amadou Koufa et Iyag Ag Ghali » étaient disposés à dialoguer, « la France a dit non, pas de dialogue, exactement comme elle est en train de le faire en ce moment. C’est pour cette raison que nous assistons à ce pourrissement de la situation », accuse l’ancienne ministre malienne.