Situé à quelques kilomètres de Ndioum (département de Podor), le village d’Ari Wélé (là où il fait bon vivre, en pulaar) manque pratiquement de tout. Malgré l’absence d’eau, d’électricité, de marché, d’école ou encore de centre de santé, les habitants apprécient à sa juste valeur leur mode de vie.
Une vie à l’ancienne, dans un monde moderne en pleine mutation. Une situation incroyable, mais que l’on retrouve dans le Sénégal des profondeurs. Situé dans l’île à Morphil, à quelques encablures de Ndioum, le village d’Ari Wélé semble refuser la modernité. Dans ce faubourg, on ne trouve pratiquement rien. La localité ne dispose pas d’électricité ni de marché, d’école, de boutique, de case de santé, encore moins de réseau de distribution d’eau potable. Pourtant, Ari Wélé ne cesse de s’agrandir du fait de l’arrivée, chaque année, de nouvelles familles.
DE SÉDENTAIRES À RÉSIDENTS FIXES
Constitués de cultivateurs et d’éleveurs, les habitants se sont adaptés au fil des années. « C’est peut-être aussi lié à la proximité de notre village avec la ville de Ndioum. En moins de 40 minutes, on peut s’y rendre et revenir. Du coup, nous ne ressentons pas la nécessité d’avoir des boutiques et autres. Cette manière de vivre nous va à merveille », avance Amadou Sow, la trentaine.
Distant de Ndioum de seulement deux kilomètres, Ari Wélé s’étend sur une bande de terre de presque un kilomètre. Le visiteur qui y met les pieds pour la première fois sera marqué par les cases en paille disposées les unes après les autres. Partout autour du village, des enclos sont dressés, constituant ainsi un refuge pour les animaux, mais aussi une sorte de barrière de protection pour ceux qui y résident.
Au centre et à l’est d’Ari Wélé, quelques bâtiments assez particuliers attirent notre attention. Ils ont été construits récemment et font la fierté de leurs propriétaires. « De tradition, nous avons toujours nos cases en paille. Mais, ceux qui ont les moyens se permettent, aujourd’hui, de construire des bâtiments en dur », raconte Sawalo, installé dans ce village depuis plus de 10 ans.
Fondé il y a une vingtaine d’années, Ari Wélé était, jusqu’à récemment, connu sous le nom de Gurel Saala. Ses premiers habitants, des cultivateurs, travaillaient surtout en période de décrue. Avec la montée des eaux qui se déversent abondamment dans le Walo (partie nord du Doué), ils regagnaient la terre ferme avec leurs troupeaux et y reste trois à quatre mois, le temps de la récolte, avant de regagner le Diéri (la partie sud), de l’autre côté du Doué. Par la suite, certains se sont installés avec leurs familles, donnant ainsi une certaine motivation à d’autres.
L’HISTOIRE DE SAALA SOW, LE CÉLÈBRE GRIOT
Les années passent et les cases commencent à sortir de terre. Mais, c’est avec l’arrivée d’un chanteur nommé Kalidou Bodiel Batoura Bâ que le village va connaître son heure de gloire. Très connu dans la contrée, notamment dans le Diéri, il débarque avec son ami et compagnon de toujours, Saala Sow. Griot de son état, ce dernier a vite gagné en notoriété au point que le village portera son nom : Gurel Saala (village de Saala).
Mais, cette appellation n’a jamais été du goût des premiers arrivants qui ne lui trouvent aucun mérite pour justifier ce nom. En 2022, après d’interminables rencontres des habitants, le village change de nom pour devenir Ari Wélé (là où il fait bon vivre). Aujourd’hui, plus de 60 personnes y vivent.
Malgré sa proximité avec Ndioum, Ari Wélé manque pratiquement de tout. Même pour un simple sachet de thé, il faudra faire deux kilomètres en aller-retour. Chaque matin, les femmes avalent cette distance pour s’approvisionner au marché central de Ndioum. « C’est devenu une habitude et nous ne ressentons plus la distance. Il y a des gens qui habitent plus loin que nous et qui font des kilomètres chaque jour. Nous n’avons pas le même avis que ces gens qui nous demandent tout le temps de venir nous installer à Ndioum. Nous sommes en paix et c’est ici que se trouve notre bonheur », se défend Ndiabel.
ILS NE VEULENT RIEN CHANGER DE LEUR MODE DE VIE
Les hommes qui excellent dans la vente de petits ruminants se rendent fréquemment au marché. Le lundi qui coïncide avec ce qu’ils appellent « duggere » (marché hebdomadaire) est considéré comme un jour sacré. Pour eux, il n’est pas question de manquer ce rendez-vous de la semaine où ils peuvent faire de bonnes affaires. En fin de journée, ils rentrent chez eux en ayant en tête le prochain rendez-vous.
La nuit tombée, le village plonge dans sa réalité. Ici, l’électricité n’existe pas. De loin, le feu allumé dans les concessions permet aux visiteurs de constater de rares signes de vie. Les plus aisés peuvent faire quelques « folies ». « Dans le village, il y a des personnes qui utilisent le solaire ; ce qui fait qu’ils peuvent même suivre la télé ou recharger certains de leurs appareils. Mais, ce n’est pas donné à n’importe qui. Même disposer d’une lampe tempête est un luxe. Nous utilisons pratiquement tous du bois pour nous éclairer », renseigne Aliou Sy.
Dans cette petite localité, où les habitants ont presque tous des liens de parenté, les jeunes jouent un rôle et pas des moindres. C’est un des rares coins où la solidarité agissante est encore de mise.
Soucieux de leur devenir, ils s’organisent pour s’entraider. Ils se font surtout remarquer dans le domaine de l’agriculture ou lors de la période dite de « fabrication de cases ». Chaque habitant qui le désire recevra la visite de ces jeunes sous la supervision de quelques sages du village. À leurs heures perdues, ces jeunes s’adonnent à des activités culturelles et sportives. Ainsi, après la période de récolte, Ari Wélé vibre au rythme des séances de lutte. Des moments d’échanges avec d’autres jeunes en quête de notoriété venus des villages environnants.
MONDIAUX ATHLÉTISME, LOUIS FRANÇOIS MENDY DISQUALIFIE EN DEMI-FINALE
Le hurdler sénégalais Louis François Mendy, s’est fait disqualifié, lundi, pour faux départ, en demi-finale du 110 m haies des championnats du monde d’athlétisme (19 au 27 août), à Budapest, en Hongrie, a appris l’APS de source médiatique.
Dakar, 21 août (APS) – Le hurdler sénégalais Louis François Mendy, s’est fait disqualifié, lundi, pour faux départ, en demi-finale du 110 m haies des championnats du monde d’athlétisme (19 au 27 août), à Budapest, en Hongrie, a appris l’APS de source médiatique.
L’athlète sénégalais s’était qualifié en demi-finale après avoir terminé premier de sa série avec un chrono de 13″24. Il avait réalisé le deuxième meilleur temps des séries de qualifications.
L’autre représentante du Sénégal, Sangoné Kandji du triple saut entre en lice, mercredi.
LÉGÈRE BAISSE DU PRIX DE L'OIGNON
Le prix du kilogramme d’oignon a connu une baisse, passant de 1200 francs CFA la semaine dernière à 1000 francs le kilogramme aujourd’hui, a appris un reporter de l’APS qui a fait le tour des marchés de Gueule Tapée et Tilène.
Dakar, 21 août (APS) – Le prix du kilogramme d’oignon a connu une baisse, passant de 1200 francs CFA la semaine dernière à 1000 francs le kilogramme aujourd’hui, a appris un reporter de l’APS qui a fait le tour des marchés de Gueule Tapée et Tilène.
»Aujourd’hui, le prix de l’oignon connait une légère baisse par rapport à la semaine passée. Le prix du kilogramme d’oignon est passé de 1200 à 1000 francs, mais c’est toujours très cher », a confié Ibrahima Sow, un commerçant rencontré au marché Gueule Tapée. »Moi je suis grossiste, donc je vends le sac de 25 Kg a 19500 francs et le Kg à 900 francs contre 1000 francs la semaine passée. Le prix de l’oignon change à tout moment », ajoute-t-il.
Awa, la quarantaine, assise devant son étale abonde dans le même sens. »J’ai acheté le sac de 25 Kg à 21000 francs pour le revendre en détaille a 1000 francs le Kg. La semaine passée, j’avais acheté le sac de 25 Kg a 24000 f et je vendais le Kg à 1200 francs », dit-elle.
Fatou Diop, une cliente venue s’approvisionner en oignon, s’est invitée à la conversation. »Je viens d’acheter le Kg à 1200 francs. Nous n’avons pratiquement pas senti la baisse. C’est très dur pour nous parce qu’on n’a pas le choix et on est obligé d’acheter même si c’est pour une petite quantité car l’oignon est présent dans presque tous nos plats », explique-t-elle.
La même situation est constatée au marché Tilène où Mor Sarr, commerçant, souligne que la rareté de l’oignon en cette période de l’année devient récurrente. »Il faut trouver une solution définitive à cette inflation sur le prix de l’oignon qui s’accentue d’année en année », suggère M. Sarr
Il souligne que »le sac de 25 Kg d’oignon est à 21000 francs aujourd’hui et 25000 francs il y’a quelques jours. A cette même période, l’année passée, le sac de 25 Kg d’oignon était 14500 francs et l’année d’avant, le sac de 25 Kg se vendait jusqu’à 11 000 francs à la même période ».
»Il faut d’avantage ouvrir l’exportation pour que le prix puisse baisser parce que c’est très difficile pour tous », estime Mor Sarr tandis qu’un autre commerçant estime, sous le couvert de l’anonymat, que »le principal problème avec l’oignon est qu’aucun prix n’a été homologué par l’autorité. Tout dépend du marchandage avec le client pour se mettre d’accord sur un prix ».
»C’est la raison pour laquelle le prix de l’oignon varie d’un marché a un autre et d’un vendeur a un autre. Il aurait été plus facile si le prix était fixé par les autorités », dit-il.
par la COALITION SÉNÉGALAISE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS
POUR LA LIBÉRATION DE SONKO ET LA PRÉSERVATION DE LA DÉMOCRATIE ET DE L’ÉTAT DE DROIT
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous exhortons le président Macky Sall à agir afin de restaurer la paix, l’unité et la concorde nationale dans un espace sous-régional marqué par des conflits et le recul de la démocratie
LA COALITION SÉNÉGALAISE DES DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS |
Publication 21/08/2023
Depuis le 28 juillet 2023, M. Ousmane Sonko, le président du parti les Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF), est dans les liens de la détention.
Les motifs de son interpellation puis de son incarcération ont évolué dans le temps. Il est d’abord accusé de « vol de téléphone portable », puis suivent d’autres chefs d’inculpation très graves : « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sûreté de l’État », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « complot contre l’autorité de l’État » et « actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves ».
Son parti Pastef a été dissous par décret alors qu’il participe, depuis sa création, à la vie politique et bénéficie d’une large représentation au niveau de l’Assemblée nationale et dirige des dizaines de collectivités territoriales.
Au moins trois personnes ont été tuées à la suite des manifestations de protestation contre son arrestation qui ont éclaté à travers le pays. Des arrestations massives de militants et sympathisants du parti, dont des élus, ont eu lieu et la plupart des personnes interpellées sont inculpées pour de graves chefs d’infractions et placées en détention.
M. Ousmane Sonko observe une grève de la faim depuis le 31 juillet 2023. Sa santé s’est gravement détériorée et il a été admis aux urgences hospitalières le dimanche 6 août 2023.
Nous signataires du présent appel, hommes et femmes, à titre individuel ou au nom de collectifs ou d’associations ; citoyens du Sénégal, de différents pays d’Afrique et du monde entier :
Soucieux de la préservation de l’État de droit et préoccupés par la dégradation du climat politique et social et des menaces qui pèsent sur la concorde civile au Sénégal,
Attachés à la paix, à la stabilité et à la préservation des acquis démocratiques du pays,
Profondément attachés au respect et à la protection du droit à la vie garanti par la Constitution du Sénégal et les traités internationaux des droits humains ;
Appelons monsieur Macky Sall, président de la République du Sénégal à, d’une part, donner les instructions nécessaires à son ministre de la Justice afin que les chefs de Parquet mettent en œuvre une procédure d’urgence pour obtenir :
– la mise en liberté d’office d’Ousmane Sonko afin de préserver sa vie et respecter ses droits civiques ;
– la mise en liberté provisoire des autres personnes détenues pour avoir exprimé librement leurs opinions et mené des activités politiques conformément aux droits garantis par la Constitution ;
– D’autre part, retirer le décret de dissolution de Pastef pour un retour à un ordre constitutionnel garantissant le pluralisme intégral.
Nous exhortons le président Macky Sall à faire mettre en œuvre ces mesures afin de restaurer la paix, l’unité et la concorde nationale dans un espace sous-régional marqué par des conflits et le recul de la démocratie.
Les signataires :
Pr Sérigne Diop, Professeur des universités, ancien ministre de la Justice du Sénégal
Pr Alioune Sall, Professeur titulaire des universités, ancien Juge International
Me Mamadou Ismaïla Konaté, Avocat aux Barreaux de Paris et du Mali, ancien ministre de la Justice de la république du Mali
Me Robert Dossou, Ancien Président de la Cour Constitutionnelle du Bénin
Me Reed Brody, Avocat au Barreau de New York, Commission Internationale des Juristes (CIJ)
Me William Bourdon, Avocat au Barreau de Paris
Me Vincent Brengarth, Avocat au Barreau de Paris
Me Patrick Kabou, Avocat au Barreau de Paris
Me Abdoulaye Tine, Avocat au Barreau de Paris
Me Salieu Taal, Avocat au Barreau de Gambie.
Me Mamadou Traoré, Avocat, ancien Bâtonnier du Burkina Faso
Me Bénéwende Stanislas Sankara, Avocat, Ancien Ministre du Burkina Faso
Me Cheikh Sadibou Fall, Avocat au Barreau du Québec, Canada
Procureur Alioune Ndao, Ancien Procureur de la Cour de Répression de l’enrichissement illicite
Madame Aminata Touré, Ancienne Première Ministre du Sénégal
Pr Mary Teuw Niang, Mathématicien, ancien ministre de l’Enseignement supérieur du Sénégal
Demba Ali Jawo, Ancien ministre, République de Gambie
Amadou Scattred Janneh, Ancien ministre, République de Gambie
Issa Ndiaye, Ancien Ministre de l’éducation du Mali
Honorable Michel Gbagbo, Député de Yopougon, Côte d’Ivoire
Manu Pineda, Député au Parlement Européen, Espagne
Inigo Martinez, Député au Parlement Basque, Espagne
José Luis Centella, Président du Parti Communiste d’Espagne
Bert de Belder, Responsable des relations internationales du Parti du Travail de Belgique (PTB)
Jon Rodriguez Forrest, Responsable des relations internationales, Gauche Unie d’Espagne
Maite Mola, Responsable des relations internationales du Parti de la Gauche Européenne (PGE)
Guy Labertit, Ancien Délégué Afrique du Parti Socialiste, France
Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, Secrétaire Générale de la Convention des Peuples Africains (CDPA), Togo
Augusta Epanya, UPC – MANDEM, Cameroun
Henda Diogéne Senny, Président de la Ligue Panafricaine (UMOJA), Rep Congo
Dr Félix Atchadé, Membre du Comité Central du PIT/Sénégal
Dr Mohamed Ly, Membre du Comité Central du PIT/Senegal
Athanase Boudo, Ancien Député, Ancien Ambassadeur, Burkina Faso
Pr Daouda Ngom, Faculté des Sciences et techniques, UCAD
Pr Cheikh Thiaw, Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse
Dr Khalia Haydara, FLSH, UCAD
Dr Jeanne Diouma Diouf, FLSH, UCAD
Dr Papa Abdou Fall, FLSH, UCAD
Dr Mory Thiam, FLSH, UCAD
Dr Oumar Dia, FLSH, UCAD
Dr Babacar Faye, FLSH, UCAD
par Abdourahmane Sarr
MACKY ET DIONNE SOUVERAINISTES REJOIGNENT SONKO
EXCLUSIF SENEPLUS - Notre développement ne dépend pas des ressources naturelles. La présidentielle ne devrait avoir que trois candidats. La démocratie a besoin de pardonner à Sonko, ses adversaires ont rejoint son appel à la souveraineté collectiviste
C’est avec un très grand plaisir que nous écrivons cette contribution que nous considérons comme un épilogue de nos nombreuses contributions sur la nécessité de comprendre la vision consciente ou inconsciente de ceux qui nous dirigent ou aspirent à nous diriger. Nous remercions donc le Premier ministre Dionne pour cette opportunité par son livre « Le Lion, le Papillon, et l’Abeille », car nous avons le sentiment de n’avoir pas écrit en vain si ceux qui ont incarné le Sénégal des 12 dernières années nous rejoignent sur la bipolarité des voies du développement de notre pays. Dans la souveraineté ou non, la décentralisation ou non, le choix est bipolaire entre l'État et les citoyens dans la quête du développement.
En effet, nous disions en 2019 à la veille de la présidentielle (La démocratie sénégalaise debout) que « la bipolarisation Macky-Sonko devait aussi consacrer le parachèvement de notre démocratie et de notre marche vers le développement car il n’y a que deux voies vers celui-ci, à nos yeux, en termes de vision. Il s’agit du leadership d’état par la socialisation de l’approche à travers l’état et son partenariat avec le capital étranger ou national, ou la responsabilisation des Sénégalais, de leurs communautés locales, et du secteur privé national, les exceptions pour se prévaloir d’un pragmatisme dans les deux approches ne changeant pas leurs essences. La première est socialisante et collectiviste et la deuxième est libérale. Est-ce que nous voulons prendre notre destin individuel et collectif local pour aller au développement, ou nous voulons donner à l'État le leadership de nous mener au développement ? Est-ce que nous voulons principalement compter sur notre secteur privé national aussi petit qu’il soit en mettant les conditions de son essor en place, ou nous préférons compter sur le capital étranger en partenariat avec l'État pour aller au développement ? Comment financer ces options ? ...Certains doivent objectivement rallier Macky Sall car ils ont la même vision que lui, et d’autres à Ousmane Sonko qui est le seul à avoir une vision différente de ce que nous avons fait ces 60 dernières années, notamment du point de la souveraineté économique. Ousmane Sonko a cependant assigné un rôle important à l’état dans sa vision du développement, mais nous l’exhortons à nouveau qu’il faudrait utiliser cet état pour responsabiliser les Sénégalais et le secteur privé national et par notre autonomie monétaire sénégalaise ou l’UEMOA seulement. Sinon, son offre ne sera pas différente de celle de Macky Sall et de tous les autres candidats qui nous ont exposé leur vision », disions-nous.
A la lecture du livre du Premier ministre Dionne, préfacé par le président Macky Sall, la paire Macky-Dionne, désormais souverainiste, confirme la bipolarité des voies du développement et assume son socio-libéralisme dans ce cadre, rejoignant dans sa vision du monde, celle d’origine de Sonko emprisonné. Le président Macky Sall nous dit que « l’Afrique se retrouve au carrefour de plusieurs mondes : des mondes qui déclinent plusieurs perspectives de la relation entre l’individu et la société….l’originalité de la démarche de Dionne est de penser le futur des économies africaines à partir de l’observation du comportement des sociétés animales ».
Il nous faut noter ici, en ce qui concerne la préface du président Macky Sall, qu’il y a des sociétés animales et non une société animale et que le choix entre l’individu et la société n’est pas nécessairement à l’échelle nationale car le choix de la société locale dans un ensemble national est un choix pour l’individu responsable dans sa communauté locale et non la société nationale d’abord. La double communauté est d’abord locale et nationale avant d’être sous-régionale. Il nous dit également que Boun Dionne a « donné une cohérence quotidienne à son projet politique, le Plan Sénégal Emergent ». En effet, Boun Dionne qui nous dit avoir « testé certaines recettes » quand il était aux responsabilités semble s’être chargé de la synthèse des contradictions idéologiques et doctrinales autour du président Macky Sall (Macky Sall, libéral, socialiste, ou souverainiste ?). Le PSE dans la première déclaration de politique générale n’était pas souverainiste, avait choisi la société sur l’individu par un état développeur, et comptait sur la transformation structurelle par le choix de secteurs exportateurs sans la maîtrise de son environnement national ouvert sur le monde (la vision du PSE est-elle adaptée au contexte).
Dans sa deuxième déclaration de politique générale, Boun Dionne a encore choisi la société sur l’individu, mais un état redistributeur « un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous » plutôt qu’« un Sénégal de tous, un Sénégal par tous » qui n’exclut pas d’investir en l’individu, et avait ainsi abandonné son état développeur sous-financé dans un programme avec le FMI (la nouvelle vision du PM remplace celle du PSE). La formule « pour tous » est redistributive, la seconde « par tous » aurait été responsabilisante pour les sénégalais et leurs communautés de base. Ousmane Sonko dans son livre « Solutions » avait également fait le choix de la société sur l’individu (Ousmane Sonko et le Socialisme congénital Sénégalais), choix que nous avions critiqué l’invitant à travers une décentralisation autonomisante et responsabilisante de faire confiance davantage à l’individu ou à sa collectivité locale. Il s’en est suivi son livre « Les territoires du développement » et son adhésion publique à l’idée d’une inclusion financière locale et une économie sociale et solidaire locale (Ousmane Sonko : dilemme entre libéralisme et collectivisme).
Le Premier ministre Dionne qui a finalement glissé dans le souverainiste après avoir quitté la Primature, prône le protectionnisme transitoire d’import-substitution dans la ZLECAF. Cependant, il n’est pas arrivé à régler la contrainte du financement de son socio-libéralisme souverain car ses positions sur la monnaie sont encore à mettre en cohérence avec sa nouvelle vision souverainiste (Leadership sénégalais : cafouillage au sommet). Les biens et services publics communs qu’il assigne à son État lion (infrastructure, éducation, santé, assainissement, sécurité, corriger les externalités), ne sont pas des biens et services publics d’un état développeur comme il l’appelle, ils sont les biens et services publics normaux d’un état libéral financé par des citoyens responsabilisés. Les citoyens papillons éduqués, formés, en bonne santé, donc agiles et financièrement inclus gages d’une démocratie économique découvrent les voies de leurs développements individuels et collectifs dans un environnement de liberté économique souverain. Organisés comme des abeilles dans leur diversité, ils doivent être dans des communautés locales libres et pas nécessairement dans une société d’un état unitaire confédéré, d’où l’importance de la fédération pour la liberté et la responsabilité aux échelles locales et pas seulement nationales et sous régionales.
Les Etats-Unis, donnés en exemple, sont un État libéral fédéré avec un souverain et sa monnaie qui ne dirige pas le développement à cette échelle. Les pays émergent d’Asie sont des États unitaires mais tous souverains sur le plan monétaire à l’échelle nationale et ont dirigé le développement. Le Sénégal est un État à la souveraineté monétaire externalisée, ce qui rend le socio-libéralisme souverain de Boun Dionne en réalité non-souverain car sa contrainte de financement le mettra à la merci du financement extérieur en devises et du capital étranger raison pour laquelle il milite pour une annulation de la dette extérieure par une rente perpétuelle à taux zéro pour la reconstituer par des choix conjoints. Ceci est impossible pour la dette soutenable du Sénégal. Il a donné à son État confédéré une monnaie dans le chapitre sur le souverainisme mais l’a retirée dans la conclusion du livre. Il semble avoir choisi la monnaie CEDEAO dans le corps du livre, monnaie qui sera nécessairement à parité fixe et consacrera le libéralisme internationalisé socialisant avec le patrimoine africain qui appartiendra aux étrangers (Présidentielle 2024 : DPG au FMI à reformuler). Son État unitaire sous financé à la souveraineté monétaire externalisée co-construira son développement et partagera sa souveraineté comme l’explique le livre car ses actifs et leurs revenus appartiendront significativement aux étrangers (Consensus de Dakar, pas le choix de la jeunesse africaine).
La ZLECAF sans souverain et sans monnaie flexible, dans un État fédéré libéral sera le lit de la nouvelle domination de l’Afrique après la traite négrière, la colonisation, et l’ajustement structurel des crises d’endettement. La disparition redoutée de l'État africain défaillant trouvera sa matérialisation dans la ZLECAF prônée, si les regroupements régionaux n’ont pas de souverain avec une monnaie et des États fédérés libéraux. Si Boun Dionne veut mener une politique industrielle et commerciale stratégique comme la Corée ou avoir les leviers de la Norvège, il lui faut un État souverain avec une autonomie monétaire. La balkanisation décriée n’est pas un handicap, c’est l’incohérence des instruments dont on dispose quand on est balkanisé qui freine le développement. Les petits États Balkans nous ont tous dépassés avec leur autonomie monétaire. Ils entrent désormais dans l’union européenne libérale sans souverain ou exécutif fédéral, mais dans l’euro et les institutions libérales qu’il nécessite. En ce qui nous concerne, nous n’avons pas eu de projet libéral sans souverain à l’échelle sous-régionale et sommes restés pauvres balkanisés sans autonomie monétaire responsablement gérée. Voilà le sens d’une UEMOA balkanisée libérale en pôles régionaux ou un SENEXIT sans la mauvaise gestion du Ghana cité.
Nous réitérons notre appel au libéralisme patriotique progressiste que nous prônons. Il ne s’agit pas de libertarisme ou de néolibéralisme souvent invoqués pour épouser le collectivisme et choisir la société sur l’individu, le rôle d’encadrement de l'État n’étant pas en cause. Il s’agit d’avoir confiance aux africains, leurs PME, et en leur communauté de base pour éviter de leur imposer des superstructures collectivistes sans les instruments de leur souveraineté. Pour ce faire, nous devons aussi faire la synthèse des contributions de plusieurs de nos illustres penseurs, mais pour les dépasser car ils étaient tous marxistes et collectivistes. Un de ces illustres penseurs marxistes est Samir Amin dont nous venons de commémorer la disparition, et qui a soutenu qu’il fallait partir de Marx et non s’arrêter à lui. Il a proposé la déconnexion pour que nous puissions maîtriser le processus d’accumulation nationale de la richesse. Il avait raison, mais dans la méthode c’est le leadership de l’État en qui il avait confiance. Cheikh Anta Diop a théorisé l’État fédéral africain, mais dans la méthode il était également collectiviste et avait confiance en l’état développeur. A leur époque, dans une Afrique essentiellement rurale aux ressources humaines formées limitées, la superstructure socialisante de l'État était peut-être tout ce qu’ils pouvaient entrevoir face à l’impérialisme. L’Afrique à présent s’urbanise avec son repeuplement et le retour à la ruralité n’est pas notre avenir bien qu’il faille développer notre agriculture en partageant avec nos populations le fruit de la mise à disposition de leurs terres. De ce point de vue, nous préférons la formule « les ressources naturelles appartiennent aux collectivités locales mais aussi au monde » car il ne s’agit pas de les laisser en jachère si on n’a pas les moyens de les exploiter. Ce ne serait pas responsable, et les exploiter ne nécessite pas de se fédérer dans un collectivisme inutile si nous n’avons pas la discipline collectiviste, ni de faire du troc avec ces richesses pour financer des biens communs, ce qui serait une perte de souveraineté.
Si nous n’avons pas réussi à bâtir le panafricanisme par le haut, il nous faut dépasser la partie collectiviste de la vision de nos anciens et bâtir une Afrique par le bas qui peut être collectiviste. Être marxiste en partant de Marx, mais aussi libéral par la déconnexion (Eco et Libéralisme : relever de défi d’Abdoulaye Wade). La nouvelle gauche, progressiste, doit faire le choix de l’individu, le choix de la liberté s’il abhorre le terme libéralisme. C’est pourquoi nous disons liberté, patriotisme, progrès. Comme Boun Dionne le dit dans son livre, « La souveraineté, c’est la liberté, comprenons cette liberté comme une faculté intrinsèque à gouverner et agir par soi-même », j’y ajoute jusque dans nos communautés de base. Il ne s’agit pas de chercher le pouvoir et la force des grands ensembles par le haut, mais la somme des faiblesses. Amadou Makhtar Mbow l’a recommandé à son 100e anniversaire car il reconnaissait que nous avons échoué par le haut. Par ailleurs, notre développement ne dépend pas de nos ressources naturelles qui peuvent bien rester dans le sous-sol et/ou s’exploiter dans nos communautés locales en partenariat avec des investisseurs étrangers. La richesse ce n’est pas celle du sous-sol, et le financement de notre développement ne proviendra pas nécessairement de l’exploitation de ressources naturelles. Ce ne sont pas les ressources naturelles qui ont fait la Norvège ou les pays développés ou émergents, et les ressources du fonds souverain norvégien sont essentiellement investies à l’extérieur.
Nous recommandons la lecture du livre de Boun Dionne à la lumière de ces analyses, pour que le lecteur ou l’aspirant à nous diriger se détermine sur la bipolarité doctrinale sans verser dans le pragmatisme qui va de soi puisque nous ne parlons pas d’extrême, mais d’orientation. De ce dernier point de vue, nous avons trouvé des convergences entre Boun Dionne et Boubacar Camara par exemple, notamment sur le rôle des ressources naturelles dans le financement des secteurs sociaux et les biens communs, l’industrialisation souhaitée, et la fédération avec des voisins proches. Il y a des convergences entre le désir d’industrialisation dans des pôles régionaux de Mamadou Lamine Diallo et la volonté d’une politique industrielle et commerciale stratégique de Boun Dionne (sa vraie vision et celle du Maire de Sandiara, et non celle redistributive de Macky Sall).
L’élection présidentielle de 2024 ne devrait avoir que trois candidats. Le porte-drapeau des collectivistes socialisants sans souveraineté véritable et les souverainistes véritables avec une autonomie monétaire, et enfin un arbitre pour une alternative libérale si toutefois les souverainistes sont également collectivistes. C’est de ce dernier point de vue que la démocratie sénégalaise a besoin de pardonner à Ousmane Sonko et de le libérer et lui-même doit arrêter sa grève de la faim car ses adversaires ont rejoint son appel à la souveraineté collectiviste. Ayant choisi le souverainisme, le Premier ministre Boun Dionne fait désormais également l’objet de notre Offre Publique d’Adhésion (OPA) amicale (Abdourahmane Sarr 2024, par responsabilité, si possible, et si nécessaire !) s’il est choisi par le président Macky. Nous lui disons cependant que le dilemme du prisonnier avec lequel il a conclu son livre a comme solution optimale, la non « collaboration », l’individualisme et non le collectivisme. Dans un jeu répété où la solution collectiviste est systématiquement non gagnante, la bonne décision est de choisir l’individualisme. Dans le cas d’espèce, il s’agit du souverainisme libéral et non collectiviste avec une autonomie monétaire mais dans un État décentralisé et fédéral à toutes les échelles. A l’échelle locale, le collectivisme peut fonctionner car la collectivité locale est en fait un individu.
Librement.
SERIGNE MBOUP CANDIDAT À LA PRÉSIDENTIELLE POUR CRÉER L'ESPOIR CHEZ LES SÉNÉGALAIS
‘’Je suis candidat à la présidentielle de 2024. Après réflexion, j’estime que c’est mon devoir moral et citoyen de présenter ma candidature’’, a dit l'homme d’affaires et maire de la ville de Kaolack dans une interview publiée lundi par L’Observateur
L’homme d’affaires et maire de la ville de Kaolack (centre), Serigne Mboup, déclare être candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024 par ‘’devoir moral et citoyen’’, pour ‘’créer l’espoir chez les Sénégalais’’.
‘’Je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024. Après réflexion, j’estime que c’est mon devoir moral et citoyen de présenter ma candidature’’, a dit M. Mboup dans une interview publiée lundi par le quotidien privé dakarois L’Observateur.
L’homme d’affaires dit être conscient de toutes les charges qui incombent à un président de la République, mais il est d’avis que celles du monde des affaires sont plus complexes que celles-là. ‘’J’en suis conscient mais je sais que ce que nous faisons dans nos entreprises est plus compliqué que gérer l’État’’, a-t-il soutenu.
‘’À la mairie, les gens comptent sur vous, mais vous n’avez pas de pouvoir parce que si le préfet ou le percepteur vous bloque, vous ne travaillez pas. Qui peut bloquer le travail du chef de l’État ?’’ a expliqué Serigne Mboup, estimant que ‘’si le président de la République ne travaille pas, c’est qu’il l’aura voulu’’.
‘’Le président de la République est l’unique personne qui peut changer le pays et les comportements des Sénégalais, et booster le développement’’, a poursuivi le maire de Kaolack, ajoutant : ‘’Avoir été un ‘ndongo daara’ (élève de l’école coranique) est plutôt un atout, parce que cette éducation et cet apprentissage nous ont permis d’avoir un esprit ouvert et d’être résilients.’’
Le maire de Kaolack, l’un des plus grands hommes d’affaires du pays, soutient être capable de le diriger. ‘’On (les anciens élèves de l’école coranique) n’a pas de limite à nous fixer […] Aujourd’hui, si on me proposait de diriger la NASA, j’accepterais volontiers, sans appréhension aucune’’, a-t-il déclaré.
‘’Je vais essayer de convaincre le peuple sénégalais’’
La gestion d’un pays revient à ‘’mettre les gens qu’il faut à la place qu‘il faut’’ et à ‘’superviser’’ l’exercice des missions qu’on leur confie, a dit M. Mboup, président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Kaolack et ancien président de l’Union nationale des chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Sénégal.
‘’Ce qui motive également ma candidature, c’est que, actuellement, les ‘daara’ ont évolué et je veux montrer aux ‘ndongo daara’ qu’ils peuvent […] accéder à n’importe quel poste’’ stratégique, a-t-il poursuivi. ‘’Je vais m’entourer de personnalités sérieuses et reconnues dans leur domaine : des universitaires, des opérateurs économiques, des intellectuels de haute facture…’’ a-t-il promis en cas de succès à l’élection présidentielle.
Serigne Mboup dit être en mesure de collecter le nombre de parrainages exigé pour la participation des candidats au scrutin présidentiel.
‘’Lors des dernières élections législatives, on s’y est pris à la dernière minute. Et en un mois, on a eu plus de 75.000 parrainages. Mais à l’arrivée, à cause de coquilles sur les noms, seuls 27.000 parrainages étaient valables’’, a-t-il rappelé.
‘’Je vais essayer de convaincre le peuple sénégalais. Je vais faire comme j’ai fait à Kaolack [lors des élections municipales] en appelant tout le monde à travailler au profit du Sénégal’’, a assuré M. Mboup. ‘’Nous voulons créer l’espoir chez les Sénégalais.’’
par Mouhamed Abdallah Ly
LA GAUCHE PLURIELLE SUR LE DOS DE LA GAUCHE RÉELLE
La « gauche », ce n’est ni un instrument de la signalétique publicitaire ni un totem. Être de gauche, c’est prendre parti, en théorie et surtout en actes, contre l’oppression, l’exploitation, la soumission aux intérêts des puissances impérialistes, etc.
Dans une « résolution finale » qui a sanctionné les « Assises des forces de la Gauche plurielle », tenues les 5 et 6 août 2023 à Dakar, les parties prenantes ont tenu à manifester « leur entière solidarité aux peuples en lutte partout dans le monde ». « Partout dans le monde » ! Pourtant, aucun mot d’empathie, et encore moins de solidarité, n’a été consigné dans ladite résolution à l’intention des sympathisants et militants de Pastef et de leur leader Ousmane Sonko. Ces derniers, ne sont-ils pas engagés en ce moment même dans une lutte des plus âpres contre un régime impopulaire et sanguinaire qui a fait de la soumission à l’ordre impérialiste, de la prédation et de la répression son système privilégié de gouvernance ?
Une semaine avant l’énonciation de cette résolution, Ousmane Sonko a été placé en détention et un décret de dissolution de Pastef signé de la main du président de la République et non moins chef de l’APR a été publié. Mais manifestement la gauche dite « plurielle » n’en a cure ! Et pourtant, une des caractéristiques de marque de toute gauche digne de ce nom est de s’affirmer comme le pôle le plus résolu et le plus conséquent contre les violations, par les pouvoirs despotiques, des libertés démocratiques conquises de haute lutte. Ce qu’au contraire tient à dénoncer notre « gauche plurielle », ce sont d’après les termes de sa résolution, « des tentatives désespérées de l’opposition radicale de déstabiliser le pays, avec l’utilisation de la violence (jusque dans la diaspora), entraînant morts d’hommes et destructions de biens publics et privés, en dépit du dialogue national dont la tenue a abouti à des consensus forts entre la majorité et l’opposition républicaine » !
Ainsi donc, il y aurait au Sénégal une opposition qui serait « républicaine » tandis que l’autre dite « radicale » serait constituée de forces antirépublicaines que l’on ne daigne pas nommer.
D’ailleurs, dans la partie de la résolution consacrée à « l’actualité nationale », les participants « appellent au respect des institutions de la République et des règles de bon fonctionnement de la démocratie, des autorités institutionnelles, religieuses, coutumières, à l’utilisation du dialogue comme instrument de pacification de l’espace politique ». Alors qu’ils ont eu tout le mal du monde à se départir des stigmates d’une diabolisation de la part du Parti socialiste, d’autant plus tenace qu’elle a duré une trentaine d’années (avec des termes comme « athées », « subversifs », « séditieux », « agents téléguidés par les communistes étrangers »), alors que leurs chairs portent encore la mémoire d’une violence d’État qui a pu contraindre bon nombre d’entre eux à l’exil ou à la clandestinité, sans compter des séjours réguliers en prison ainsi que des enrôlements forcés dans l’armée, certaines des personnalités qui sont à l’initiative de la « gauche plurielle » n’ont aucun mot pour la répression et la censure ambiantes. Qui l’eût cru ?
Sous les dehors d’une défense de la République, de notre modèle démocratique, des confréries, de la paix civile, ces personnalités reprochent en somme à Pastef des positions trop « radicales » ! Être radical, à notre sens, ne signifie guère être antirépublicain. Il signifie plutôt opter pour une thérapie de fond et non pour de simples et éternels replâtrages de surface à l’intérieur du même système, tel un médicastre qui affectionne de poser un cautère sur une jambe de bois. Dans ce sens étymologique du terme (« agir sur une cause profonde »), l’alternative de rupture que porte Pastef n’a pas à avoir peur du qualificatif de « radicale ».
Cela dit, un observateur assidu du cours politique qui lirait la résolution pourrait dire : « après tout rien de neuf sous le soleil ! ». En effet, le 15 février 2022 déjà, certaines de ces personnalités avaient publié un texte à travers lequel elles entendaient lancer « un appel solennel et pressant à toutes les forces démocratiques et républicaines, sans exclusive, pour la mise en place d’un front républicain capable de faire barrage à la vague dévastatrice que nous promettent les groupes fascisants de l’opposition radicale ». Le 15 février 2023, un an jour pour jour après cet appel, des partis politiques qui se réclament de la gauche ont cosigné un autre texte dans lequel ils ont appelé à la promotion, sur la base des conclusions des Assises nationales, d’une « nouvelle Gauche plurielle ».
Et voilà donc que les 5 et 6 août 2023, au moment même où l’APR s’est mutée en monstre autoritaire et sanguinaire après avoir étalé son incapacité à satisfaire la demande sociale et à mettre fin au brigandage des ressources publiques, des partis dits de gauche, jusqu’ici à ses basques en dépit de sa trahison de la Charte de gouvernance des Assises nationales et des propositions de réformes de la CNRI, persistent et signent leur entente cordiale opportuniste avec les tenants de l’Etat-Parti néocolonial. Au fond, sur le dos de qui ? A y regarder de plus près, c’est bien sur le dos de la « gauche réelle » que ces formations politiques collaborationnistes comptent s’appuyer pour ne pas quitter la scène.
« Gauche réelle » ai-je dit car comme chacun sait, c’est pendant que les diverses composantes de la « gauche plurielle » succombaient à l’appât d’un pouvoir prédateur, se mourant ainsi dans le gouffre de la capitulation et de la compromission, que se forgeait dans les tranchées des luttes populaires, une alternative à la gauche d’antan. La « gauche réelle » a, en effet, suscité l’adhésion de couches populaires estimant que ceux qui portent à présent leurs revendications pour de meilleures conditions de vie et de travail, ceux-là qui mènent une lutte acharnée contre leur exploitation et leur répression, ce sont les nouvelles forces politiques comme Pastef et les nouveaux mouvements contestataires comme Frapp, Y’en A Marre, Nittu Dëgg, etc. Au demeurant, c’est d’ailleurs parce que Pastef avait fini de montrer qu’il fait partie des nouvelles forces montantes sur notre continent, portées par les jeunesses progressistes, patriotiques, anti-impérialistes et panafricanistes, en lutte pour une alternative de rupture souveraine et populaire, au service des peuples du Sénégal et d’Afrique, que des partis de gauche dont Yoonu Askan Wi/Mouvement pour l’Autonomie Populaire (YAW) ainsi que des dirigeants émérites du PAI historique tel le doyen Alla Kane, avaient décidé d’œuvrer à la jonction-fusion avec Ousmane Sonko et le parti Pastef. Cette fusion réalisée sur la base d’une ligne programmatique progressiste, patriotique, anti-impérialiste et panafricaniste s’est raffermie durant les batailles communes pour le « non » au referendum de 2016, lors des élections législatives de juillet 2017, de la présidentielle de février 2019, des locales et des législatives de 2022. Et c’est fort de cela que « la gauche réelle » est depuis lors de tous les combats politiques, sociaux et citoyens pour l’état de droit véritable ainsi que pour la prise en charge, la défense et la promotion des revendications populaires légitimes.
L’on ne peut que se désoler de devoir rappeler que la « gauche », ce n’est ni un instrument de la signalétique publicitaire ni un totem. Être de gauche, c’est prendre parti, en théorie et surtout en actes, contre l’oppression et l’exploitation, la soumission aux intérêts des puissances impérialistes, le pillage et le bradage des ressources nationales, la pauvreté galopante, les inégalités et les injustices sociales, la corruption et le brigandage financier, l’instrumentalisation de la justice, la gestion autocratique des affaires du pays sous l’égide du présidentialisme néocolonial, etc. Sous ce rapport, les enjeux sont clairs. Au-delà des étiquettes formelles, il s’agit, hic et nunc, de choisir en toute connaissance de cause entre deux camps : d’un côté le camp de la servitude volontaire de soumission aux intérêts de l’impérialisme et de la bourgeoisie néocoloniale à son service, de l’autre le camp de la résistance citoyenne pour l’indépendance nationale et la souveraineté populaire effectives, afin qu’une Afrique riche de tout son potentiel humain et de ses immenses ressources naturelles, une Afrique libre et unie, puisse enfin porter sur ses épaules de géant, le présent et l’avenir de tout un continent. C’est pourquoi, nous invitons tous les militant-e-s dévoué-e-s à la cause du peuple et des masses africaines et qui souhaitent radicalement porter leur aspiration à une gouvernance démocratique, fondée sur l’indépendance réelle et la souveraineté populaire, leur aspiration à un développement endogène solidaire et inclusif au profit prioritaire du plus grand nombre, dans une Afrique libre, unie et prospère, à ne pas lâcher la proie pour l’ombre. La « gauche réelle » demeure plus que jamais la locomotive qui pourra tirer une grande coalition unitaire, représentative et combative, capable de venir à bout d’un pouvoir dictatorial décadent. Elle est à tout le moins mieux indiquée qu’un conglomérat de partis parasitaires et désuets qui n’ont pas su former une relève ni garder l’influence qu’ils ont pu exercer jadis sur les mouvements sociaux et les mobilisations populaires.
Addendum
Je termine cette tribune pratiquement au moment même où j’achève la lecture des mémoires du professeur Abdoulaye Bathily (Passion de liberté, 2022). Cet ouvrage est une précieuse mine d’informations sur les luttes de libération de notre continent, sur les combats pour le tournant démocratique, sur les arcanes diplomatiques des organisations régionales et continentales… Il est aussi un incontournable outil de réflexion sur la contribution de la gauche sénégalaise aux dynamiques politiques qui ont valu au Sénégal deux alternances démocratiques ; sur la maladie infantile qui lui a coûté moult divisions et dispersions, ainsi que sur les faiblesses endémiques qui l’ont empêchée de conquérir le pouvoir et l’ont amenée à devoir, en définitive, se suffire d’un rôle de faiseur de rois, incapable de peser durablement sur les orientations des politiques gouvernementales. On ferme ce livre en mesurant la perte que constitue, pour les jeunes générations, le fait de ne pas pouvoir disposer sur les mêmes questions des mémoires d’un Amath Dansokho et de tant d’autres leaders de la gauche. Ainsi qu’aime à le dire Pr. Abdoulaye Bathily, « on ne peut pas faire son temps et le temps des autres ». C’est pourquoi, au fond, ce que certains doyens de la « gauche plurielle » doivent aux jeunes générations, ce sont surtout des bilans. Ceux qui n’ont jamais capitulé, n'en ont pas moins, eux non plus, une dette envers les jeunes générations : des mémoires, une transmission, des orientations et de la formation dans une osmose intergénérationnelle. Mais on semble loin de ces options de sagesse du côté de la « gauche plurielle ».
En effet, d’après la presse en ligne, le chef de l’APR-BBY aurait reçu ce vendredi 18 août 2023 « ses alliés de la gauche », dont ceux qui sont à l’initiative des assises de la « gauche plurielle ». Durant cette rencontre, les porte-paroles auraient regretté « les violentes manifestations notées au Sénégal depuis mars 2021 » et dénoncé « l’avènement de forces politiques violentes que le Sénégal n’a jamais connues » et qui promouvraient « un chaos total », avant de se concerter sur les critères du choix de leur candidat commun pour l’élection présidentielle de 2024. Bien belle manière pour la « gauche plurielle » parasitaire de continuer à vivre sur le dos de la bête !
NIGER : LA CEDEAO REJETTE LA PÉRIODE TRANSITOIRE ANNONCÉE PAR LES MILITAIRES
"Une période de transition de trois ans est inacceptable", a affirmé Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest
Les pays ouest-africains opposés au coup d'Etat au Niger ont rejeté l'idée d'une transition de trois ans maximum lancée ce week-end par les militaires qui ont pris le pouvoir, signe qu'une sortie de crise par la voie diplomatique semble encore lointaine.
"Une période de transition de trois ans est inacceptable", a affirmé Abdel-Fatau Musah, commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao).
"Nous voulons que l'ordre constitutionnel soit restauré le plus rapidement possible", a-t-il ajouté dans une interview à Al-Jazeera, réaffirmant la position inflexible de l'organisation régionale depuis le coup d'Etat du 26 juillet.
Samedi soir, au moment où une délégation de la Cedeao était à Niamey pour trouver une solution pacifique à la crise, le nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani, avait annoncé envisager une transition de "trois ans" maximum, avant de rendre le pouvoir aux civils.
Une idée inenvisageable pour la Cedeao qui martèle depuis le coup d'Etat que le président renversé Mohamed Bazoum doit être libéré et réinstallé au pouvoir.
- Positions crispées -
Et si l'organisation ouest-africaine explore la voie diplomatique pour atteindre cet objectif, elle agite toujours la menace de l'usage de la force.
Vendredi, après une réunion de ses chefs d'état-major à Accra, M. Musah avait indiqué que "le jour de l'intervention" était fixé tout comme "les objectifs stratégiques, l'équipement nécessaire et l'engagement des Etats membres".
"Si une agression devait être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient", a répondu le général Tiani.
Les positions des deux camps semblent donc crispées, malgré la médiation du week-end qui a permis aux émissaires de la Cedeao de s'entretenir avec le général Tiani, puis le président déchu Mohamed Bazoum.
Dimanche, des manifestations de soutien aux militaires ont eu lieu dans la capitale Niamey et dans la grande ville du nord, Agadez.
Comme souvent lors de ces mouvements de soutien, des slogans hostiles à la Cedeao et aux puissances occidentales - en particulier la France - ont été scandés.
"Halte à l'intervention militaire", pouvait-on également lire sur des pancartes brandies par les milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Concertation à Niamey.
A Agadez, plusieurs centaines de manifestants ont "demandé le départ de toutes les bases militaires étrangères", notamment la base américaine installée à l'aéroport de la ville.
- Deux millions d'enfants dans le besoin -
La France et les Etats-Unis déploient respectivement 1.500 et 1.100 soldats au Niger pour la lutte antijihadiste dans ce pays sahélien régulièrement endeuillé par des attaques de groupes armés liés à l'Etat islamique et Al-Qaïda.
Ces violences n'ont pas cessé avec le coup d'Etat: plusieurs attaques ont eu lieu depuis le 26 juillet, notamment dans l'ouest du Niger proche du Burkina Faso et du Mali, également confrontés aux mêmes groupes armés.
Mardi dernier, au moins 17 soldats ont été tués dans une attaque près du Burkina Faso, la plus meurtrière depuis le coup d'Etat.
Lundi, l'Unicef s'est alarmée de la situation humanitaire au Niger, estimant que plus deux millions d'enfants avaient "besoin d'aide", un chiffre aggravé par la crise en cours.
Selon l'organisation onusienne, ces chiffres peuvent augmenter "si les prix des denrées alimentaires continuent de grimper et si une récession économique frappe les familles, les ménages et les revenus".
Le Niger est depuis le 30 juillet sous le coup de lourdes sanctions économiques imposées par la Cedeao.
ELECTION PRÉSIDENTIELLE 2024, MAMADOU IBRA KANE SE POSITIONNE
Le journaliste Mamoudou Ibra Kane a fait une déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain en promettant de mobiliser les moyens nécessaires à l’épanouissement économique et social des Sénégalais
Dakar, 21 août (APS) – Le journaliste Mamoudou Ibra Kane a fait une déclaration de candidature à l’élection présidentielle du 25 février prochain en promettant de mobiliser les moyens nécessaires à l’épanouissement économique et social des Sénégalais, ont annoncé plusieurs médias.
‘’Après concertation avec les membres du mouvement citoyen ‘Demain, c’est Maintenant’’, après des tournées auprès d’autorités religieuses et coutumières, mais aussi des échanges fructueux avec des compatriotes de toutes les couches de notre société, je déclare ma candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, écrit Kane dans sa déclaration de candidature reçue à l’APS.
‘’J’ai pris cette décision avec gravité. Si je suis candidat, c’est parce que je suis en mesure d’apporter des solutions aux problèmes de notre Sénégal du temps actuel, confronté aux défis de l’emploi pour les jeunes, de la santé, de l’éducation, de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, de l’industrialisation…’’ ajoute-t-il.
Dans ce texte intitulé ‘’Un président qui vous rassemble’’, l’ex-directeur général du groupe de presse privé E-Media Invest s’engage à mobiliser les moyens nécessaires à l’épanouissement économique et social de ses compatriotes. ‘’L’Etat que je dirigerai, si telle est votre volonté, mobilisera naturellement les moyens nécessaires à l’épanouissement économique et social de chacune et de chacun.’’
‘’J’aperçois, au loin, un horizon dégagé et un boulevard d’opportunités. Le métier de journaliste offre un privilège à nul autre pareil : celui de pouvoir écouter le pouls de ma société. Durant mes trente ans de carrière professionnelle, en témoin privilégié, j’ai écouté et j’ai entendu. J’ai vu et constaté. Ainsi, j’ai pris toute la mesure des difficultés que traverse notre cher Sénégal’’, a déclaré Mamoudou Ibra Kane.
Il dit avoir refusé de ‘’continuer à rester un spectateur passif’’. ‘’C’est la raison de mon engagement. Je me sens pleinement concerné.’’
‘’Le Sénégal d’aujourd’hui et de demain a besoin d’être conduit par un président bâtisseur de progrès, d’espoir et d’espérance, un président porteur de paix et de joie’’, a-t-il écrit.
Kane promet, s’il est élu à la présidence du Sénégal, d’être ‘’un président qui partage vos peines, un président qui rassemble, rassure et vous ressemble’’, également ‘’un président qui met réellement la patrie avant l’intérêt d’un parti’’.
‘’Je mettrai fin à toutes les formes de discrimination’’
Mamoudou Ibra Kane estime que ‘’le management solitaire et autocratique est révolu’’. ‘’Si vous m’accordez vos suffrages, nous pourrons bâtir ensemble un autre Sénégal : un Sénégal inclusif, un Sénégal juste, un Sénégal de l’éthique et de l’équité, un Sénégal du pragmatisme, un Sénégal organisé et méthodique, un Sénégal du mérite récompensé.’’
‘’Je serai le président de la cohésion nationale. Un président qui rassemble…’’ affirme-t-il, s’engageant à ‘’restaurer l’image fissurée du Sénégal, naguère connu comme pays de tolérance et de cohésion’’. ‘’Je mettrai fin à toutes les formes de discrimination et de stigmatisation basées sur le sexe, sur l’âge, sur la race, sur la région, sur la religion, sur l’ethnie’’, promet le journaliste.
Il dit aussi être déterminé à combattre la corruption au Sénégal. ‘’Nous combattrons la corruption sans faiblesse et sans pitié. Nous redresserons les torts et œuvrerons pour une société plus équitable, fondée sur la justice, la vérité, la réconciliation et l’espérance.’’
‘’Avec ‘Demain, c’est Maintenant’, la citoyenneté sera au début, au milieu et à la fin de notre projet de société et de notre offre programmatique qui repose sur 12 axes’’, poursuit-il.
Il s’agit de ‘’la restauration des valeurs et [de] la responsabilité citoyenne’’, de ‘’la refondation des institutions’’, du ‘’renforcement de la démocratie et de l’État de droit’’, de ‘’la rectification des erreurs de nos gouvernants’’ et de ‘’la réduction du train de vie de l’État’’.
‘’La reprise en charge du devenir de la nation en intégrant davantage les générations futures dans la définition des politiques publiques et l’exploitation des ressources nationales’’ fait partie des 12 axes de sa gestion, de même que ‘’le respect de la chose publique, ce bien commun’’.
‘’La revalorisation du secteur privé, la réorganisation du secteur informel, la résolution de la problématique de l’emploi des jeunes ; le renforcement de l’industrialisation du Sénégal’’ et ‘’la réappropriation de nos produits locaux’’ figureront dans les priorités du gouvernement qu’il va constituer en cas de succès, écrit-il.
Diplômé du Centre d’études des sciences et techniques de l’information de l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, Mamoudou Ibra Kane est une figure majeure de l’audiovisuel sénégalais. Il a exercé le métier de journaliste dans les plus grands groupes de la presse privée du pays. Présentateur vedette de la radio Wal Fadjri, il en démissionne au début des années 2000 pour prendre en main la direction de la Radio Futurs Médias.
Directeur général du groupe Futurs Médias, créé par le chanteur Youssou Ndour, ministre, conseiller du président de la République, il est devenu administrateur du groupe E-Media Invest. Il s’est démis de ses fonctions pour présenter sa candidature à l’élection présidentielle, sous la bannière du mouvement ‘’Demain, c’est Maintenant’’.
ALLER SANS RETOUR
Les dépouilles de sept migrants sénégalais dont l’embarcation avait échoué au Cap-Vert seront finalement inhumées sur place, a appris l’envoyé spécial de l’APS du Ministère des Sénégalais de l’extérieur.
Sal (Cap-Vert), 21 août (APS) – Les dépouilles de sept migrants sénégalais dont l’embarcation avait échoué au Cap-Vert seront finalement inhumées sur place, a appris l’envoyé spécial de l’APS du Ministère des Sénégalais de l’extérieur.
Les corps de ces migrants devaient être initialement rapatriés au Sénégal.
« Il a été finalement décidé d’inhumer les sept corps sur place en raison de l’état dans lequel ils se trouvent », a indiqué le cabinet de la ministre en charge des Sénégalais de l’extérieur.
Le département ministériel a pris « contact avec un Imam au niveau local pour les besoins de l’inhumation en rapport avec la représentation diplomatique sénégalaise au Cap-Vert ».
« L’inhumation pourrait avoir lieu cet après-midi ou demain (mardi) », selon le cabinet de la ministre Dr Annette Seck Ndiaye.
La même source a ajouté que cette décision a été prise « après concertation avec les représentants de Fass Boye faisant partie de la délégation » du ministère en charge des Sénégalais de l’extérieur.
Dans la matinée de lundi, une cérémonie a lieu à l’hôpital de Sal en présence d’un Imam de cette localité et des représentants des familles des victimes ayant fait le déplacement au Cap-Vert, a constaté le reporter de l’APS sur place.
« Le vol va quitter Sall à 11 heures locales (10 heures à Dakar) […] après une visite de la délégation à la morgue de l’hôpital local, les autres rescapés devraient embarquer dans ce vol de rapatriement », a souligné la même source.