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27 juillet 2025
par Prabhat Patnaik
COMMENT LE FMI EST DEVENU LE GARDIEN DE L'ORDRE MONDIAL IMPÉRIAL MODERNE
Le Fonds est en effet devenu un agent du capital financier international, poussant les pays à entreprendre un "ajustement structurel" dont l'essence réside dans le démantèlement des régimes dirigistes qu'ils avaient érigés après la décolonisation
Le système de Bretton Woods, qui a donné naissance au Fonds monétaire international (le Fonds) et à la Banque mondiale (la Banque), avait pour objectif de faciliter l'intervention de l'État dans l'économie afin de surmonter les limites du capitalisme sauvage. Les deux principaux architectes du système, le Britannique John Maynard Keynes et l'Américain Harry Dexter White, croyaient en la nécessité de l'intervention de l'État. Keynes avait écrit un ouvrage classique en ce sens, et White représentait une administration, celle de F.D. Roosevelt, dont le New Deal avait été révolutionnaire. Le système de Bretton Woods a donc permis aux pays d'imposer des contrôles stricts des capitaux, afin que l'État puisse intervenir dans l'économie sans craindre la fuite des capitaux ; et, à titre de mesure complémentaire, il a également permis l'imposition de contrôles vis-à-vis des échanges extérieurs.
Le Fonds et la Banque opéraient dans cette perspective ; le premier, qui nous intéresse ici, accordait des prêts aux pays pour leur permettre de surmonter les crises de balance des paiements. L'un des échecs de l'accord de Bretton Woods était son incapacité à contraindre les pays dont la balance des paiements était excédentaire à procéder à des ajustements, car s'ils pouvaient se débarrasser de leurs excédents par une plus grande absorption intérieure, les pays déficitaires seraient automatiquement débarrassés de leurs crises. Le FMI a bien sûr imposé des "conditionnalités" comme un prêteur, mais celles-ci avaient trait à la "stabilisation" et non à l'"ajustement structurel", c'est-à-dire à la correction des déséquilibres macroéconomiques pour se débarrasser des déficits de la balance des paiements, et non à la modification de l'orientation de la politique. Pour corriger les déséquilibres, il a utilisé un modèle (le modèle Polak) qui n'utilisait que certaines identités que l'on ne pouvait pas contester.
Le rôle du FMI a toutefois évolué au fil du temps, parallèlement aux changements survenus dans l'économie mondiale. Les énormes concentrations financières entre les mains des banques métropolitaines, favorisées par les deux chocs pétroliers des années 1970, ont obligé à modifier le canal par lequel les emprunts du tiers monde ont commencé à être financés, en passant de l'"aide" gouvernementale multilatérale à des prêts commerciaux privés. Les banques métropolitaines avaient des fonds à prêter, pour lesquels elles avaient besoin d'un "contrôleur" ; et les pays du tiers monde, dont les déficits s'aggravaient à cause des chocs pétroliers, voulaient des prêts plus importants qu'auparavant, pour lesquels ils avaient également besoin d'un intermédiaire pour arranger les prêts. Le FMI, dont les fonds propres étaient dérisoires par rapport aux nouveaux besoins, est devenu cet intermédiaire-contrôleur.
Il est devenu un instrument permettant d'imposer l'agenda du capitalisme néo-libéral que le capital financier international était désireux de promouvoir. Il est en effet devenu un agent du capital financier international, poussant les pays à entreprendre un "ajustement structurel" dont l'essence réside dans le démantèlement des régimes dirigistes qu'ils avaient érigés après la décolonisation. Il favorisait les taux de change flexibles et unifiés par opposition aux taux de change fixes et multiples, désapprouvait les accords commerciaux bilatéraux qui contournaient le dollar américain, souhaitait une "législation sur la responsabilité fiscale" qui limitait le déficit budgétaire par rapport au PIB et encourageait l'adoption d'un régime de circulation transfrontalière plus libre des biens et des services, ainsi que des capitaux, y compris des finances. En bref, il a poussé à l'adoption d'un régime et de politiques qui étaient tout à fait à l'opposé des politiques souhaitées par Keynes.
Ce changement a une signification plus large. Le capitalisme métropolitain a besoin de toute une série de matières premières, non seulement des minéraux mais aussi des produits agricoles tropicaux et subtropicaux dont il ne peut se passer mais qu'il ne peut produire ni en totalité, ni en quantité suffisante, ni tout au long de l'année. Étant donné que la masse terrestre tropicale et subtropicale est plus ou moins pleinement utilisée (et que l'évolution technologique visant à "augmenter la superficie des terres" nécessite un activisme de l'État qui est généralement évité), la métropole souhaite généralement que ces produits soient mis à sa disposition en comprimant l'absorption locale de ces marchandises. Cela pouvait se faire facilement sous le colonialisme grâce au système fiscal (et ces biens étaient ainsi obtenus gratuitement) ; la décolonisation a toutefois créé un problème à cet égard, pour lequel le système de Bretton Woods n'avait pas de panacée.
L'ordre néolibéral que le FMI a contribué à promouvoir a comblé cette lacune et a ainsi créé un nouveau dispositif impérial. Chaque fois que la demande métropolitaine d'un produit primaire tropical et subtropical dépasse l'offre actuelle et génère de l'inflation, cette inflation est particulièrement marquée dans l'économie de la périphérie ; des mesures d'austérité anti-inflationnistes doivent donc être prises, de peur de déclencher une fuite des capitaux, qui freinerait automatiquement l'absorption locale du produit (ou de son substitut). Le FMI est ainsi devenu la sage-femme et le gardien d'un nouveau dispositif impérial.
OUSMANE SONKO ENTAME UNE NOUVELLE GRÈVE DE LA FAIM
L'opposant toujours en observation à l’hôpital Principal déclare reprendre sa diète en solidarité avec les "patriotes injustement arrêtés" et pour protester contre sa propre détention, appelant ainsi à la résistance contre la "dictature" de Macky Sall
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans un message publié ce mardi 17 octobre sur sa page Facebook, Ousmane Sonko, leader de l'opposition au Sénégal, exprime sa gratitude envers ses compatriotes, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, pour leur soutien constant. Il appelle également à un engagement renforcé, une détermination inébranlable et une solidarité accrue face à ce qu'il qualifie de dictature, à qui il reste moins de cinq mois.
Sonko rappelle le droit constitutionnel à la résistance et souligne que, dans leur situation actuelle, ils ne peuvent utiliser que les moyens de résistance qui leur sont permis. C'est pourquoi il décide de reprendre sa grève de la faim, afin de témoigner sa solidarité envers les femmes patriotes courageuses injustement arrêtées pour avoir exprimé leurs opinions politiques. Il déplore leur incarcération prolongée dans le camp pénal de Liberté 6 et dans d'autres prisons, certaines étant même privées de tout contact avec leurs proches, simplement pour avoir exercé leur droit légitime à recourir à la grève de la faim.
En outre, Sonko déclare que sa grève de la faim vise également à protester contre sa propre détention arbitraire et électoraliste, ainsi que celle de centaines de patriotes, et à exiger leur libération immédiate.
Sonko appelle ses compatriotes, qu'ils soient au Sénégal ou dans la diaspora, ainsi que les militants et sympathisants, à faire preuve de persévérance, de combativité, de détermination et d'endurance. Il souligne que les dirigeants actuels se battent pour les cinq prochains mois, tandis que leur combat vise à assurer un avenir meilleur pour les 50 prochaines années.
Selon un article du journal Le Quotidien publié le même jour, l'hôpital semble être devenu une annexe de l'Administration pénitentiaire. Bien que le Pavillon spécial de l'hôpital accueille des détenus malades, ces derniers sont normalement censés retourner dans leur lieu de détention une fois leur santé rétablie. Pourtant, le leader de Pasted reste interné au Pavillon spécial, plus de 72 jours après y avoir été évacué d'urgence à la suite de malaises liés à sa précédente grève de la faim prolongée.
Des spéculations sur la santé de l'opposant avaient circulé, avec des personnalités de la société civile et de la politique lançant des alertes sur sa détérioration physique. Malgré ces préoccupations, les autorités ont refusé de le libérer. Toutefois, les interventions ont persuadé le maire de Ziguinchor d'abandonner sa grève de la faim le 2 septembre, et depuis lors, il aurait repris des forces. Néanmoins, il reste toujours "en observation" à l'hôpital Principal.
Le Quotidien rapporte que certains membres de l'Administration pénitentiaire ont indiqué que Sonko aurait passé un accord avec les autorités pour continuer son internement à l'hôpital Principal plutôt que de retourner à sa cellule à la prison de Sébikotane. Les détails de cet accord restent flous, suscitant des interrogations quant aux privilèges accordés à l'intéressé. Des membres du personnel soignant de l'hôpital s'inquiètent du fait que Sonko occupe un lit qui pourrait être utilisé par de véritables malades.
Cette situation suscite également des remarques sur le traitement préférentiel accordé au candidat déclaré à la présidentielle par rapport à d'autres détenus politiques ou de droit commun. Certains se demandent pourquoi l'État accorde autant de sollicitude à Sonko et dépense quotidiennement des ressources financières considérables pour sa prise en charge à l'hôpital Principal.
Ces interrogations soulignent les inquiétudes grandissantes concernant la détention prolongée de Sonko à l'hôpital et les privilèges qui lui sont accordés. L'État est ainsi mis en cause quant à ses motivations et à la peur qu'il pourrait avoir du chef de Pastef.
L'OPPOSITION MISE À MAL
L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans une analyse publiée ce mardi 17 octobre, Jeune Afrique examine les conséquences majeures de la scission de Yewwi Askan Wi (YAW), la principale force d'opposition au Sénégal depuis 2021. Cette implosion définitive a provoqué un bouleversement du paysage politique sénégalais à quelques mois seulement de l'élection présidentielle. L'article souligne également que cette situation profite au camp du président Macky Sall, qui voit ses adversaires affaiblis par des divisions internes.
Selon Jeune Afrique (JA), la rupture au sein de YAW est principalement due à des querelles de leadership et à la confrontation des ambitions présidentielles concurrentes de ses deux leaders, Ousmane Sonko et Khalifa Sall. Les deux hommes ont exprimé publiquement leur intention de se présenter à l'élection de 2024, créant ainsi une rivalité croissante entre leurs partis respectifs, Pastef pour Sonko et Taxawu Sénégal pour Khalifa Sall, pour le leadership au sein de YAW.
L'analyse met en évidence plusieurs facteurs qui ont contribué à l'implosion de YAW. Les querelles autour de la répartition des responsabilités au sein de la coalition, notamment au niveau de l'Assemblée nationale, ont été particulièrement préjudiciables. Ousmane Sonko a provoqué une rupture en présentant une liste pour le bureau de l'Assemblée sans inclure Taxawu Sénégal, ce qui a été perçu par Khalifa Sall comme une trahison. Malgré les tentatives de médiation, les intérêts personnels ont finalement prévalu sur l'unité de la coalition.
Les divergences entre Sonko et Sall seraient également liées selon JA, à des questions de leadership au sein de YAW. Ousmane Sonko chercherait à imposer la prédominance de son parti, Pastef, tandis que Khalifa Sall refuse de voir sa formation, Taxawu Sénégal, écartée de responsabilités.
Selon Jeune Afrique, les conséquences de cette scission sont particulièrement significatives. L'implosion de YAW affaiblit le camp anti-Macky Sall. De quoi nuire considérablement à l'opposition face au pouvoir de chef de l'État, qui bénéficie désormais de la division de ses adversaires.
Le paysage politique sénégalais se trouve ainsi profondément bouleversé à quelques mois seulement de la présidentielle de 2024. L'éclatement de YAW risque de disperser les électorats respectifs de Pastef et de Taxawu Sénégal, rendant plus difficile la représentation d'une alternative crédible au président Macky Sall sans une coalition forte et unifiée.
Jeune Afrique souligne également que cette scission offre une opportunité politique au camp présidentiel, en cas de division persistante des opposants avant le scrutin. En affaiblissant le premier bloc d'opposition sénégalais, le président Macky Sall voit les chances délection de son candidat renforcées.
JOG NGIR SÉNÉGAL MOBILISE POUR UNE ÉLECTION DÉMOCRATIQUE ET INCLUSIVE
Les membres de de cette nouvelle initiaitive citoyenne souhaitent contribuer à la tenue d'une présidentielle qui reflète véritablement les aspirations du peuple sénégalais.
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/10/2023
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction ce mardi 17 octobre, un groupe de citoyens engagés a lancé une initiative appelée "JOG NGIR SÉNÉGAL" afin de promouvoir une élection présidentielle démocratique, libre, transparente et inclusive au Sénégal. Ces membres fondateurs, conscients des enjeux liés à la préservation de l'État de droit et de la cohésion sociale, se sont réunis dans le but de garantir un avenir meilleur pour leur pays.
Le communiqué souligne l'importance du respect de l'État de droit, de la démocratie, des droits de l'homme et de la bonne gouvernance en tant que fondements essentiels d'une paix sociale durable. Malheureusement, les observateurs s'accordent à dire que cette paix sociale est actuellement menacée par le comportement de certains citoyens, notamment des hommes politiques, qui semblent négliger ces valeurs fondamentales.
Alors que le pays se trouve dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle, il est à craindre que des candidats porteurs d'espoir pour de nombreux citoyens soient injustement écartés de la compétition électorale. Les membres fondateurs de "JOG NGIR SÉNÉGAL" sont déterminés à agir pour éviter cette situation et pour assurer que l'élection se déroule de manière juste et équitable.
Dans le cadre de cette initiative, un vaste programme de sensibilisation, d'information et d'éducation civique et citoyenne sera mis en place. L'objectif est d'aider les électeurs à faire le bon choix parmi les candidats en lice, en évaluant attentivement leurs programmes et leurs engagements envers le pays. Les membres de "JOG NGIR SÉNÉGAL" veulent ainsi contribuer à la tenue d'une élection présidentielle qui reflète véritablement les aspirations du peuple sénégalais.
Le communiqué de presse liste également les membres fondateurs de l'initiative "JOG NGIR SÉNÉGAL". Parmi eux, on retrouve des personnalités issues de divers horizons tel que l'ancien ministre Amadou Tidiane Wone, le Commissaire de police Boubacar Sadio ou encore l'économiste Abou Welle. Ces membres fondateurs invitent tous les patriotes désireux de contribuer à la construction d'un "meilleur Sénégal possible" à rejoindre leur initiative.
En conclusion, "JOG NGIR SÉNÉGAL" appelle à une mobilisation citoyenne en faveur d'une élection présidentielle démocratique, libre, transparente et inclusive au Sénégal. Les membres fondateurs sont déterminés à promouvoir l'État de droit, la démocratie, les droits de l'homme et la bonne gouvernance, considérant ces valeurs comme essentielles pour la construction d'un avenir pacifique et prospère pour leur pays. À travers des actions de sensibilisation et d'éducation civique, ils aspirent à aider les électeurs à faire un choix éclairé lors de la prochaine élection présidentielle.
Texte Collectif
CONTRE L'ANNULATION DU PRIX LIBERATURPREIS D’ADANIA SHIBLI
Alors que le « Détail du doyen » de Shibli a été sculpté comme étant antisémite par deux journalistes et rédacteurs littéraires, d’autres critiques littéraires sérieux l’ont clairement réfuté dans la presse allemande et ailleurs
Les événements choquants et tragiques qui ont commencé le 7 octobre et se poursuivent aujourd'hui ont eu des répercussions partout dans le monde, y compris dans le monde de l'édition. L'auteure palestinienne Adania Shibli, qui a été finaliste pour le prix du livre national 2020 pour son livre Minor Detail (New Directions/Fitzcarraldo, traduit par Elisabeth Jaquette), devait recevoir LiBeraturpreis 2023 en Allemagne pour le même livre, publié en allemand sous le nom d'Eine Nebensache (Berenberg Verlag, traduit par Gunth Orth) à la semaine 2023.
Le 13 octobre, les organisateurs du prix, Litprom, qui est financé en partie par le gouvernement allemand et la Foire du livre de Francfort, ont publié une déclaration disant que Shibli ne recevrait plus le prix lors de la foire du livre.
En outre, une discussion publique avec Adania Shibli et son traductrice Gunther Orth à la foire du livre a également été annulée.
La déclaration indiquait à l'origine que cette décision avait été prise conformément à l'auteur, qui a ensuite été relayée, sans vérification, par un article du New York Times (maintenant corrigée). Ce n'est pas vrai; Adania Shibli a déclaré que la décision n'avait pas été prise avec elle, elle a été saisie de la décision. Si la cérémonie avait eu lieu, a-t-elle dit, elle aurait profité de l'occasion pour réfléchir au rôle de la littérature en ces temps cruels et douloureux. (Litprom et The Times ont depuis apporté des corrections.)
L'éditeur américain de Shibli, Barbara Epler de New Directions, a écrit une lettre à la rédactrice en chef du New York Times, que nous exposons ici :
Avec l'incroyable chagrin qui est maintenant subi de tous côtés, il ne sert à ne pas proposer de mensonges, en particulier à propos de l'auteur d'un roman sur la Nakba qui est historiquement vrai.
Annuler la cérémonie et donc essayer de faire taire la voix d'Adania Shibli - « due à la guerre en Israel » - est lâche.
Mais dire que Shibli a accepté (avec toutes les souffrances à Gaza) est pire.
Alors que le détail mineur de Shibli a été étalé comme étant antisémite par deux journalistes et rédacteurs littéraires, d'autres critiques littéraires sérieux l'ont clairement réfuté dans la presse allemande et ailleurs. Le livre fait référence à des événements bien documentés liés au viol d'une fille bédouine en 1949 par une unité de l'armée israélienne.
L’éditeur britannique de Shibli, Jacques Testard de Fitzcarraldo, écrit : « L’un des objectifs de la littérature est d’encourager la compréhension et le dialogue entre les cultures. À une époque de violence aussi horrible et de chagrin, la plus grande foire du livre au monde a le devoir de défendre les voix littéraires de la Palestine et d’Israel. Nous sommes solidaires d’Adania Shibli et de ses éditeurs allemands, Berenberg Verlag. »
Dans cet esprit, ceux d'entre nous qui ont participé à l'écriture, à la traduction et à l'édition affirment fermement que l'annulation d'événements culturels n'est pas la voie à suivre. Nous nous souvenons de la foire du livre de Francfort qui a soutenu les éditeurs turcs et de la manière dont l'année dernière, le président ukrainien, M. zelensky, s'est adressé à la foire dans une allocution préenregistrée. La Foire du livre de Francfort a la responsabilité, en tant que grande foire internationale du livre, de créer des espaces permettant aux écrivains palestiniens de partager leurs pensées, leurs sentiments, leurs réflexions sur la littérature à travers ces temps terribles et cruels, et non de les fermer.
Nous devons chercher de nouvelles idées et des nouvelles idées afin d'aborder ces temps sombres d'une nouvelle manière.
Texte traduit de l'anglais par la rédaction.
Rana Idriss, Dar al-Adab, Arabic publisher of Minor Detail
Ana Paula Hisayama, Todavia, Brazilian publisher of Minor Detail
Chris de Jong, Koppernik, publisher of Minor Detail in the Netherlands
Daniel Álvarez, Hoja de Lata Editorial, Spanish publisher of Minor Detail
Laura Sandoval, publisher, Hoja de Lata Editorial, Asturies
Djûke Poppinga, Dutch translator of Minor Detail
Elisabeth Jaquette, English translator of Minor Detail
Elisabetta Sgarbi, publisher, La Nave di Teseo, Italian publisher of Minor Detail
Günther Orth, German translator of Minor Detail
Salvador Peña Martín, Spanish translator of Minor Detail
Safa Jubran, Brazilian Portuguese translator of Minor Detail
Jonathan Morén, Swedish translator of Minor Detail
Farouk Mardam-Bey, Actes Sud/Sindbad, French publisher of Minor Detail
Halfdan Freihow, Cappelen Damm, publisher of Minor Detail in Norway
Jacques Testard, Fitzcarraldo, UK publisher of Minor Detail
Johannes Holmqvist, Tranan, publisher of Minor Detail in Sweden
Mehmet Hakkı Suçin, Turkish translator of Minor Detail
Jung Hongsoo, publisher of Minor Detail in Korea
Filip Fierek, Agata Chmielecka, Wydawnictwo Drzazgi, publishers of Minor Detail in Poland
Michael Heyward, Publisher, The Text Publishing Company, Australia and New Zealand publisher of Minor Detail
Monica Ruocco, Italian translator of Minor Detail
Penny Hueston, Senior Editor, The Text Publishing Company, Australia and New Zealand publisher of Minor Detail
Şirin Etik, managing editor, Canyayinlari, Turkish publisher of Minor Detail
Stefanos Batsis of Plithos, Greek publisher of Minor Detail
Stéphanie Dujols, French translator of Minor Detail
PUBLISHERS AND EDITORS
Simona Gabrieli, publisher Alifbata
Joyelle McSweeney and Johannes Göransson, editors, Action Books
Stefan Tobler, publisher, And Other Stories
Tara Tobler, senior editor, And Other Stories
Michael Watson, UK Publicist, And Other Stories
María Rán Guðjónsdóttir, publisher, Angústúra
Jill Schoolman, publisher, Archipelago Books
Gianni Schilardi, publisher, Argo Editrice, Italian publisher of Sensi (Touch) and of the collection of short stories Pallidi segni di quiete
David Naimon, writer and host of Between the Covers podcast
Guy Gunaratne, novelist
Jamal Mahjoub, novelist
Nariman Youssef, translator
Suad Amiry, architect and writer, Riwaq Center for Habitat
Salim Tamari, Emeritus Professor of Sociology, Birzeit University, and Research Associate IPS
Mahmoud Abuhashhash, writer, Palestine
Tuğrul Mende, writer
Charis Olszok, Associate Professor of Arabic Literature and Culture, University of Cambridge
Rebecca Fortuin, senior audio editor
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Anna Botta, Emerita Professor of Comparative Literature and Italian, Smith College
Mélikah Abdelmoumen, writer and editor, Canada
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Susan Muaddi Darraj, novelist
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Luke Leafgren, translator, assistant dean of Harvard College
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Annette Rainer, scholar and writer, Austria
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Miguel Martínez del Arco, writer
Mohamed Safa, writer
Enrico Palandri, writer, Italy
Alba García Torres, scholar and writer
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Paco Ignacio Taibo II, writer, Mexico
Xaime Martínez, writer
Carolina Sarmiento, writer
Bruno Matiussi, translator, Argentina
Pilar Sánchez Vicente, writer
Emma Álvarez, scholar and translator
Matthew Teller, author
Asmaa Essakouti, PhD fellow, BGSMCS
Francisco Álvarez, writer and translator
Edurne Portela, writer
José Ovejero, writer
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Daniel Bernabé, writer
Madeleine Rogers, translator
Durre Shahwar, writer
Sandra Dema, scholar and writer
José Ovejero, writer
Rebecca May Johnson, author
Maya Palit, editor
Lucy Wobma, bakery worker, Groningen, the Netherlands
Pru Rowlandson
May Huang, translator
Carmen Grau, interpreter
Thomas Dodman, Associate Professor of French, Columbia University
Sina Queyras, professor Concordia University, Montréal
Octavia Bright, writer and broadcaster
Anna Bernard, academic, King’s College London
Lauren Elkin, writer
Jake Symbol, poet
Alton Melvar M Dapanas, author and translator
Rasheed El-Enany, professor emeritus, University of Exeter
Tiffany Tsao, author and literary translator
Lola Shoneyin of Book Buzz Foundation, Nigeria
Ben Mabie (freelance editor, member-organizer at NewsGuild-CWA)
Raghu Karnad, writer and journalist, New Delhi
Taylor Edmonds, writer & poet
Caryl Pagel, poet
Oumelbanine Zhiri, Professor, University of California San Diego
Teresa Pepe, University of Oslo
Stefan Sperl, SOAS, University of London
Barbara Skubic, translator
Justin Olivier Salhani, writer
Elliott Colla, translator and novelist, Georgetown University
Namrata Poddar, UCLA and Kweli
Samuli Schielke, research fellow, Wissenschaftlicher Mitarbeiter
Camilla Cederna, University of Lille
Sina Queyras, Concordia University, Montréal
Simone SIBILIO, Associate Professor of Arabic Language and Literature, Ca’ Foscari University Of Venice
Mònica Rius-Piniés, University of Barcelona, UNESCO chair Women, Development, Cultures
Luz Gomez, professor, Department of Arabic Studies, Universidad Autónoma de Madrid
Joanna Walsh, writer/artist
Georgie Fooks, translator
Tomás Rodríguez, editor
Cecilia Picún, bookseller
Barbara Benini, translator and RiveArabe contributor
Esther L. Barceló, writer
Dr. Ashley Caranto Morford, Assistant Professor of Literature and Writing at the Pennsylvania Academy of the Fine Arts
Fruela Fernández, scholar, translator and writer
Jessica Moor, writer
Niamh Cullen, Queen’s University Belfast
JP Sarce, Filipino teacher, critic, and researcher
Ramish Fatima, blogger, Pakistan
Fikri Yathir, researcher
Marissa Davis, poet and translator
Zoë Perry, translator
Arash Azizi, writer
CA Davids, novelist, South Africa
Sameen Mohsin Ali, academic, Birmingham, UK
Lydia Kiesling, novelist
Joey Connolly, poet and critic
Barbara Halla, critic and scholar
Jason Grunebaum, translator
Nico Pinpin, writer
Toby Ginsberg, Commissioning Editor, Cambridge University Press
David Hayden, writer and publisher
Stine An, writer and translator
Syed M. Masood, author
Aaron David Kerner, translator
Joseph Schreiber, writer
Daisy Johnson, author
Saba Ahmed, editor
Ralf Webb, author
Delphine Grass, senior lecturer in French and Comparative Literature at Lancaster University (UK)
Francesca Brooks, academic researcher and writer
Ijaz Khan, Peshawar University, Pakistan
Eva Kenny, writer
May-lee Chai, author
Supriya Kaur Dhaliwal, author and translator
Ena Selimović, writer and translator
Kanchi Sharma, writer
Noah Angell, author
Esther Cruz, Spanish translator
N Kalyan Raman, writer and translator, India
Emma Lee, writer
Maha Ali, PhD candidate, Leiden University
Tania Saeed, Associate Professor, Lahore University of Management Sciences (LUMS), Pakistan
Rebecca Perry, author
MAME BOYE DIAO, L'ÉCHAPPÉE SOLITAIRE
D’aucuns pensaient que l'ancien patron de la Caisse des dépôts et consignations ferait partie des dernières personnes à défier l’autorité de Macky Sall. Lui qui par le passé a été un très proche collaborateur du président
Tel un cycliste, Mame Boye Diao a préféré quitter le peloton marron-beige pour se lancer dans une échappée solitaire en direction de la présidentielle de 2024. Juste qu’ici, la route est longue et sinueuse. Va-t-il y arriver ? Il lui faudra au préalable franchir le cap des parrainages et convaincre les Sénégalais sur le bien-fondé de sa candidature.
Malgré la non bénédiction de son mentor politique Macky Sall, Mame Boye Diao s’entête dans sa démarche de briguer le suffrage des Sénégalais en 2024. Selon nos informations, l’ancien Directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) travaille ardûment dans les opérations de collecte de parrainages en y associant bien sûr ses partisans parmi lesquels des cadres et autres militants de l’Alliance pour la République (APR) qui l’ont rejoint depuis qu’il a décliné ses ambitions présidentielles.
Il est évident que sa posture politique actuelle va impacter négativement sur le candidat de la mouvance présidentielle en l’occurrence Amadou Ba qui, à coup sûr, se retrouve avec des militants en moins. A vrai dire, en tant que candidat à la candidature pour 2024, Mame Boye
Diao devrait être pris au sérieux par le régime sortant. Mieux, celui-ci devrait bien étudier son cas et suivre les actions qu’il pose dans sa nouvelle aventure. En effet, même s’il n’est pas en pôle position dans la course présidentielle, il pourrait faire partie des faiseurs de roi. Tout au moins, il arrivera un moment où ses voix si minimes soient-elles, pourraient compter.
Sa force de frappe, il l’a démontré en battant son camarade de parti Bibi Baldé et candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) lors des élections locales de 2022. Ce même scrutin avait permis à Mame Boye Diao d’étendre son réseau politique. Il avait ainsi fait bénéficier sa liste à de nombreux candidats à l’élection locale dans la région de Kolda. Et la plupart de ces gens étaient arrivés deuxième voire troisième à l’issue du scrutin au niveau local.
Aujourd’hui, son principal défi, c’est de franchir le cap des parrainages. A défaut de recourir au parrainage des élus, chose pratiquement impossible, il lui faudra au minimum, 44 231 électeurs et 58 975 pour le maximum pour satisfaire le parrainage citoyen.
Pourtant, d’aucuns pensaient que Mame Boye Diao ferait partie des dernières personnes à défier l’autorité de Macky Sall. Lui qui par le passé a été un très proche collaborateur du président Sall. Il était même un homme de confiance du président Sall qu’il a assisté sur les dossiers techniques durant tout la campagne présidentielle de 2019. D’ailleurs, le chef de l’Etat n’avait pas manqué de le remercier dans son fief à Kolda pour dire qu’il fait du bon travail en tant qu’accompagnateur sur les dossiers techniques. Il n’avait pas ainsi quitté le cortège présidentiel pendant les 21 jours de campagne.
Le prix d’une candidature
Malheureusement cette relation s’est dégradée du fait de la rébellion qu’il mène à l’instar de Boun Dione et Aly Ngoyuille Ndiaye, en imposant sa candidature pour la présidentielle de
2024 et en venant concurrencer le candidat choisi par le président de la République. Il a d’ailleurs payer le prix de sa nouvelle posture politique. Le chef de l’Etat l’a débarqué de son poste de Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) au profit du maire de Mbour Cheikh Issa Sall. Pour également combattre le maire de Kolda dans son fief, il a nommé son principal adversaire Abdourahmane Baldé dit « Dourah » à la tête de la Lonase. Il a également réussi à le faire perdre des soutiens de taille à l’image de Fabouly Gaye qui s’est finalement rangé derrière l’appareil BBY.
Pour autant Mame Boye Diao peut être dangereux pour le régime. D’autant qu’il a laissé entrevoir dernièrement qu’il ne nourrissait aucune haine ni animosité avec le principal opposant de Macky Sall en l’occurrence Ousmane Sonko. Il ne cache pas aussi son amitié avec le leader des Patriotes avec qui il a fondé le syndicat des impôts et domaines.
Teint clair, svelte, barbe bien sculptée, jeune, éloquent, Mame Boye Diao est un beau produit politique. Au-delà, il a une base politique à Kolda. Pour autant, même s’il est connu, il ne dispose pas d’un appareil politique national pouvant lui permettre de faire la différence lors du scrutin du 25 février 2024
Mame Boye Diao est aussi un bon produit de l’école sénégalaise. Il a passé son cursus au lycée Alpha Molo Baldé de Kolda, et à l’Université Gaston Berger de Saint- Louis (UGB) où il a obtenu une maîtrise en Sciences Politiques, option Relations Internationales en 1996. Entré à l’ENA en 1998, il en ressort avec le titre d’Inspecteur des Impôts en 2000. Il a travaillé à la Direction des impôts et domaines où il a gravi tous les échelons. Il a été également le directeur des domaines de Dakar, avant d’être nommé le 9 février 2023 directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), son dernier poste dans l’appareil gouvernemental.
ANTA BABACAR NGOM, LA SURPRISE POLITIQUE DE 2024 ?
Son jeune âge, son profil, sa vision en plus d’être une capitaine d’industrie constituent des atouts. La jeune candidate a pour défi de convaincre une jeunesse confrontée à des défis complexes, dont le chômage endémique
Le pays vibre désormais au rythme de la quête de parrains à quelques mois de l’élection présidentielle. Plus de 200 aspirants à la candidature entendent conquérir les voix des Sénégalais. Parmi eux, Anta Babacar Ngom Diack, présidente du mouvement Alternative pour la Relève Citoyenne (ARC). Une candidature inattendue, qui peut surprendre àplusieurs titres.
Son jeune âge, son profil, sa vision en plus d’être une capitaine d’industrie constituent des atouts pour la candidate à la candidature, Anta Babacar Ngom Diack qui incarne une opposition citoyenne. Selon les statistiques, les personnes âgées de moins de 35 ans représentent plus de 70% de la population sénégalaise. La jeune candidate a donc pour défi de convaincre une jeunesse confrontée à des défis complexes, dont le chômage endémique, à l’accompagner au Palais de la République.
Son inexpérience politique pointée du doigt par certains suscite nombre d’interrogations. Pour autant, Mme Diack peut constituer un espoir pour la jeunesse en quête d'un nouveau rêve, surtout qu’Anta Babacar est à l’origine de la création de milliers d'emplois au Sénégal. Aussi cette même jeunesse souhaite-t-elle rompre avec les politiques politiciennes portées par la classe vieillissante actuelle.
En dépit des innombrables candidatures enregistrées àce jour, celle d’Anta Babacar Ngom constitue la relève et retient l’attention des observateurs. Force est de constater que le profil séduit toutes les classes sociales de la population. Selon Mme Diack, le mouvement ARC lancéle 26 août dernier porte en effet le message de la relève citoyenne. Les problématiques de la pêche, le fléau de l’immigration clandestine, l’agriculture et l’autosuffisance, l’industrialisation et la transformation des matières premières, la gestion des hydrocarbures sont autant de réflexions qui constituent le cœur et les poumons du programme de la candidate. Elle sillonne le pays dans le cadre d’une stratégie de proximité afin d’échanger avec les différentes couches de la population. Une tournée qui l'a menée à Pikine et Malika, berceaux de son enfance. L'accès à l’éducation, àla santéet aux infrastructures y est particulièrement préoccupant. C’était l’occasion pour la candidate de rappeler ses difficultés de poursuivre alors son éducation. A cet effet, Mme Diack propose dans son programme de rendre l’école obligatoire pour tous à l’aĝ e de 6 ans et débuter l’enseignement de l’anglais au primaire.
La candidate va-t-elle surmonter le redoutable obstacle qu’est le parrainage ?
Cependant, il ne s’agit pas seulement d’avoir un bon profil, mais il faut franchir l’obstacle que constitue le parrainage. Anta Babacar Ngom va-t-elle surmonter cette redoutable haie pour participer àl’élection ? En tout cas, elle en a fait un défi.D’où ses des centes à Pikine, Malika, Saint-Louis, Diourbel, Kaolack, ou encore Thies̀ pour inciter les populations à parrainer sa candidature. La candidate du mouvement ARC a non seulement fait une entrée fracassante dans le paysage politique, mais elle est déterminée à y occuper une place incontournable. Grâce à sa nouvelle offre politique, elle pourrait constituer la relève.
Aussi va-t-elle devoir faire face à des stéréotypes ancrés dans la société sénégalaise qui est patriarcale. Les Sénégalais sont-ils prêts à élire une dame àla tête du pays ? La candidate du mouvementARC répond : « Justement, il est plus que temps de voir une dame diriger le Sénégal ! Vu le mécontentement grandissant de la population, l'engouement que j’ai ressenti sur le terrain, si nous sommes vraiment dans un pays démocratique, cette élection ne devrait pas se faire sans les jeunes et les femmes.»
LA RÉALITÉ EST QUE GUÉDIAWAYE REGRETTE ALIOU SALL
En marge d’une cérémonie de remise de fournitures scolaires, de trois ambulances médicalisées et d’équipements sportifs, le maire de la commune de Wakhinane Nimzatt en a profité pour lancer des piques à l’endroit de l’actuel maire de cette ville
Selon Racine Talla, la population de Guédiawaye souffre de l’absence d’Aliou Sall, ancien magistrat de cette partie de la banlieue dakaroise. ‘’Je n’ai pas salué Aliou Sall, ici présent, parce qu’il n’a pas voulu prendre la parole. Je me suis fâché contre lui. On a invité tous les anciens maires à cette cérémonie et il a été un brillantissime maire. Je le dis et je l’assume : aujourd’hui, les populations de Guédiawaye le regrettent. Je le dis tout haut. C’était une parenthèse nécessaire. Ce n’est pas une rencontre politique, mais ce qui est sûr est que beaucoup d’établissements scolaires manquent de portes. Si Aliou était là, ce ne serait pas le cas. C’est la vérité aussi’’, a indiqué l’édile.
Racine Talla a ensuite saisi l’occasion pour faire son bilan à mi-mandat du conseil municipal. Dans le domaine de l’éclairage public, dit-il, il y a eu l’extension du réseau électrique, l’achat de 200 lampadaires (LED), l’actualisation du plan de développement communal 2023-2028. Côté sport, l’édile dit avoir donné une subvention aux ASC, des équipements sportifs ; il y a également eu la construction d’un mini-terrain de basket à Sofraco et la pose d’un gazon synthétique à Santenac (en cours).
Dans le domaine de la formation, le maire se félicite du renforcement de capacités des élus et des agents de la mairie, de l’octroi de plus de 10 000 bons de formation et l’accompagnement de plus de 5 000 femmes. Côté éducation, il a listé la réhabilitation des murs des écoles primaires, des dons de fournitures scolaires, du mobilier et matériel administratifs, la construction d’écoles maternelles, l’équipement de la nouvelle école de Darou Rahmane…
La culture n’a pas été en reste, avec la construction d’un centre polyvalent et multifonctionnel, la subvention aux activités culturelles de la commune, l’installation d’une radio communautaire fonctionnelle.
Dans le secteur de la santé et de l’action sociale, il annonce avoir réhabilité le poste de santé de Nimzatt, celui de Darouhane, la construction d’un poste de santé à Gadaye, la dotation du centre de santé en produits pharmaceutiques et d’hygiène, l’acquisition de trois ambulances médicalisées, d’un corbillard (en cours), l’achat de denrées alimentaires et l’assistance sociale lors des événements religieux (Tabaski, Pâques, Korité, Magal…).
Il en est de même des réalisations pour le cadre de vie, avec notamment les travaux de construction du marché de Darouhane et du centre commercial du marché Boubess, les travaux de pavage à Comico, Angle-Mouss et école Darouhane, les travaux de drainage des eaux à Diaka Dianor et cité Air Afrique, le curage du réseau d’assainissement avant et pendant hivernage…
‘’Le conseil municipal n’a jamais mis en avant les considérations partisanes ou politiques. Tous les budgets ont été toujours votés à l’unanimité. C’est le bel exemple de Wakhinane. On s’est aussi rendu compte que nos enfants scolarisables sont à la maison. Il y a les classes, les écoles, mais il y a un déficit en enseignants. On s’est dit pourquoi pas l’accompagnement de la mairie en recrutant des enseignants, comme c’est le cas dans le domaine de la santé. Mais malheureusement, nous n’avons pas cette possibilité. Ce serait mieux qu’on nous autorise à recruter des enseignants à l’école primaire pour combler ce gap. Pourquoi pas expérimenter ce modèle avec l’appui des autorités territoriales ? Ce sera une territorialisation de politique publique, car les mairies ont l’argent pour ça. C’est un paradoxe. C’est un grand problème. Il y a lieu de penser à cela’’, a lancé le maire.
Par Amadou Lamine SALL
PRESIDENTIELLE 2024 : LE HAUT DEBIT
Les loups en meutes innombrables sortent du bois… Combien traverseront la plaine du Serengeti ?
Les loups en meutes innombrables sortent du bois… Combien traverseront la plaine du Serengeti ? Chacun dit : « Je suis tellement beau que je devrais être sculpté en or ! » C’est là un des visages de la démocratie ! Personne d’entre tous ces libres prétendants au trône, ne développera le Sénégal en un mandat de…vingt ans. Le gap d’ici le paradis est encore sans fond! Mais l’élu de demain, 2024, pourra lui aussi placer ce pays sur le très long chemin du développement! Il n’y aura pas de miracle !
A chacun l’épaisseur de sa brique et la hauteur de son mur ! Et ce depuis Senghor. Nous avons assisté et vu des murs à trois briques, des murs à quatre briques, des murs à dix briques, des murs à cent briques ! Le plus haut jusqu’ici est, dans sa symbolique, celui qui a été élevé en premier pour tenir l’édifice et le toit d’une République et au-delà, d’une nation. Il fallait d’abord les fonder. Un poète a pris la truelle et le ciment était de grande qualité. Nous y logeons encore aujourd’hui en veillant aux lézardes, à la peinture, mais le mur tient et il doit être intouchable !
L’autre mur qui restera dans l’histoire de notre peuple, dans sa symbolique également, sera celui du progrès et du bien-être servi à chaque Sénégalais, où il se trouve sur le territoire national, pour lui assurer la dignité et le droit de bien vivre. La démocratie viendra après si on juge ou constate qu’elle n’est pas encore là. Si elle n’est pas, en même temps, inscrite et comprise dans le compte du progrès et du bien-être, tant pis. Elle attendra. Le bien-être établi de chaque Sénégalais est la priorité.
Partout la démocratie chemine avec son double : le désenchantement, L’illusion! La liberté est un redoutable leurre. Si nul ne se donne soi-même des frontières, et dans aucun camp, ou est donc la liberté, que signifie-t-elle et que vaut-elle ? En d’autres termes, le droit au développement : manger, se vêtir, se loger, s’instruire, se former, travailler, reste le fondamental! Tout le reste n’est que dessert, gadget, désir, leurre, tromperie, mensonge, manipulation, ruse, convoitise, vol et viol.
Aucun Président n’a failli. Si un seul a failli parmi eux, le peuple qui l’a choisi et élu a failli le premier, avant lui, en le choisissant. C’est une dure vérité, mais c’est la vérité. D’où la vigilance du choix à faire en février 2024. Il sera trop tard pour reculer ! Nous n’aurons que nos larmes pour cinq ans d’attente ! La démocratie compte-t-elle avant le développement et la sauvegarde de la République qui nous abrite tous ? Terrible et angoissante interrogation! La démocratie a un prix que ni la richesse, ni la pauvreté, ne peuvent payer ! Seuls l’esprit, le savoir, le désintéressement, le discernement, le culte de l’État de droit et du respect des droits de l’autre, en sont les monnayeurs !
Par ailleurs, la démocratie n’est pas forcément le développement et elle n’aide ni ne conduit forcément au développement économique, s’entend! Le développement intégral n’est pas non plus forcément l’accomplissement d’une démocratie réussie. Nous en avons des exemples à volonté par le monde ! Il est rare que la démocratie ait précédé le développement! Elle n’est pas un jeu de pauvres et d’affamés !
L’idéal, évidemment, serait que le droit au développement soit inclusif du droit à la démocratie. Servirait-il à grand-chose d’être libre mais d’avoir si faim que l’on part vendre sa liberté pour manger ? «Les droits démocratiques sont définis comme la liberté de pensée, de conscience et de religion. le droit de vote et d’être candidat à des élections. Le droit à un procès équitable dans les affaires civiles ou pénales. Le droit de posséder des biens et d’en jouir pacifiquement. » Celui qui veille à tout cela est l’État et cet État est gouverné par les représentants élus par le peuple qui délègue, de cette manière, sa souveraineté. On sait ce que cela donne souvent. Le peuple peut être nu et ses élus sous des couettes douillettes !
Pour dire combien la démocratie est une femme coûteuse, écoutez ce que dit froidement mon ami Dominique de Villepin, écrivain puissant et éphémère homme politique français sur la construction de la France vers la démocratie : « La France a déjà échappé plusieurs fois au naufrage malgré les obstacles dressés sur sa route : la guerre de Cent-Ans, les guerres de Religion, la Fronde, la Révolution française, la Commune, les deux conflits mondiaux, la décolonisation. De la Fronde à Mal 68 en passant par les chocs révolutionnaires et les coups d’État, poursuit-il, le passé de la France témoigne d’une propension naturelle à la guerre civile et à la division. Un siècle a été nécessaire pour passer de la Révolution à la République, un autre pour trouver un équilibre satisfaisant entre la démocratie parlementaire et la primauté de l’exécutif. » Fin de citation.
Pour dire, en un mot, que près de deux cents ont été nécessaires pour que la France devienne la France républicaine et démocratique que l’on connait aujourd’hui. L’Afrique, elle aussi, aura besoin de temps pour se construire, s’unir, et nourrir ses enfants. Certes, les raccourcis existent mais un enfant ne marche pas sur ses pieds dès sa naissance. Il est un temps pour naître, un temps pour marcher, un temps pour se hâter ! Quant à « grandir », il y faut autre chose que le temps ! Non, le plein développement de l’Afrique ne peut pas être enfermé dans les marges des dates des indépendances. Soixante ou soixante-dix ans, c’est si peu, très peu, tellement peu!
Le haut débit des candidatures à l’élection présidentielle prochaine de février 2024, ne doit pas faire ni peur ni sourire. Cela sent bon, tout simplement! C’est une bonne respiration ! Une conscience nouvelle est née par le flux vertigineux de tant de candidatures ! Un nouveau pays émerge et qui fait peur au regard du poids colossal de sa jeunesse vibrante mais sous-employée, non formée, et sous l’étau d’un analphabétisme effrayant ! Ce super flux de prétendants au pouvoir prouve que rien ne sera plus comme avant et que rien n’a été, tout simplement, comme avant. Formule creuse ! Bien sûr, tout ne sera pas acquis avec le prochain Chef de l’État. Il faudra encore compter près de 50 ans de marche vers la consolidation d’un véritable développement qui prendra enfin en charge une grande démocratie. Pas avant.
Le gaz et le pétrole ne seront rien d’autre que des accélérateurs. Pas plus. Mais viendra un grand petit pays où la jeunesse n’aura plus à courir les océans ! Ce sera devenu comme un vieux film comme celui du temps de la conquête de l’Amérique par les migrants d’Europe qui cherchaient leur pain!
Un Chef d’État, parmi les meilleurs, se doit d’être comme une pomme de terre, c’est à dire être populaire et VIP à la fois ! La pomme de terre, en effet, nourrit le pauvre comme le riche. Seuls les condiments chez l’un comme chez l’autre, font la différence et la parure de la table Le plus difficile aujourd’hui, dans le monde, n’est pas de mourir, mais de vivre !
Macky Sall aura bâti, beaucoup bâti pour le développement de son pays, au regard des actes posés et des réalisations sorties de terre. Son règne aura eu le goût des orages et la promesse sûre des semences. Chacun est libre de juger en mal ou en bien son héritage pour le Sénégal. Personne n’a raison. Personne n’a tort. Chacun est dans son fuseau horaire, selon son camp. L’histoire sera seul juge.
Ousmane Sonko, pour le nommer parmi les opposants les plus emblématiques apparus sous Macky Sall, aura beaucoup contribué à la naissance d’une nouvelle conscience citoyenne constructive ou destructive selon le camp choisi, mais unanimement courageuse, risquée, écervelée, tranchante, mordante, belliqueuse, rebelle, intrépide, engagée, implacable, qui aura ébranlé la République pour la conduire à plus de questionnements, de postures défensives, de certitudes trouées. Les Sénégalais sont à la fois foudroyés, charmés, étonnés, surpris, choqués, déçus, divisés, c’est selon, par ce jeune «Christ sans plaie » qui a tenu en haleine le Sénégal, tenu en joue l’État qui ne l’a pas laissé appuyer sur la dernière gâchette. Mais les marques sont profondes qui ont mis à mal un État qui a appris à la fois à avoir peur et à vite faire face pour préserver, sans faiblesse, ses fondements, en y mettant le prix responsable et impopulaire à payer !
Le phénomène Sonko ne peut qu’être plein d’enseignements. Il s’inscrit naturellement dans la marche d’une République qui grandit, souffre, apprend et s’affirme. Sonko est en effet un phénomène singulier apparut sous le régime de Macky Sall comme le furent les opposants comme Majmouth Diop et autres redoutables frondeurs politiques et intellectuels solides qui ont ébranlé et fait trembler le pouvoir de Senghor. Sans compter l’inoubliable Mamadou Dia, enfant de Khombole, né le 18 juillet 1910, souverainiste, acteur politique brillant découvert, parrainé, installé et révélé par Senghor. Il fut un idéaliste, un indomptable, un rebelle et un frondeur à l’intérieur même du système républicain où il occupait une place de choix comme Président du Conseil, avant de finir en prison pour très longtemps ! Parmi ses avocats on se rappelle d’Abdoulaye Wade et Robert Badinter. Parmi ceux qui avaient demandé sa libération, on peut citer Jean-Paul Sartre, le Pape Jean XXIII et un certain François Mitterrand ! Vrai ou faux, il déjeunera avec Senghor le jour de sa sortie de prison ! Après Senghor et ses redoutables opposants poussés dans le maquis, puis à l’exil ou mis en prison, seul Macky Sall a eu un opposant aussi singulier que Sonko, souverainiste, sans masque, debout, inébranlable, inflexible et comme possédé. Abdoulaye Wade qui a hanté le régime de Abdou Diouf était presque un opposant à l’eau de rose comparé à Sonko !
La fermeté, la riposte et l’autorité de Senghor furent inébranlables. Il nous confia même que ces farouches opposants qu’il qualifiait d’obédience communiste et marxiste, avaient été si radicaux et si dangereux pour la jeune République Sénégalaise, qu’il renonça à quitter le pouvoir comme il l’avait programmé et souhaité pour désormais prendre le temps de bâtir une République solide, stable et durable avant de la céder à son successeur dont il prit le soin, contrairement à toute démocratie, de le choisir lui-même et de l’installer lui-même directement au pouvoir, en ayant modifié la Constitution dans ce sens. En choisissant ainsi Abdou Diouf en lieu et place de ses plus proches compagnons de lutte qui ont tout donné au Parti socialiste, il installa une froide et durable gêne. Il s’en expliquera sans ôter une virgule à son choix ! Des années et des années plus tard, malgré ce que fut la désenghorisation par le régime de Diouf, il me confia ceci : « Si c’était à refaire encore aujourd’hui, je choisirais Abdou Diouf. » Senghor était unique !
Le piquant est que ce scénario n’est pas bien loin de celui de Macky Sall avec le choix d’Amadou Ba face aux premiers généraux, compagnons fondateurs de l’APR. Les grincements de dents ont ainsi débordé les mâchoires de certains de ses proches et amis qui ont choisi d’allumer leur propre moteur en ayant pris le temps, au pouvoir, de stoker assez de carburant pour rouler sans risque. Rien n’est véritablement nouveau au pays de Kocc Barma ! Seuls ceux qui savent, savent et se taisent. Tous les autres croient vivre un nouveau temps du Sénégal qui est loin de l’être. L’histoire politique du Sénégal sait être amusante et surprenante ! Ce temps de l’histoire de notre jeune République se devait d’être rappelée ici et méditée. Il reste que l’État doit être coûte que coûte préservé et les libertés coûte que coûte garanties, protégées. A tous les prix pour les deux, ce qui n’est pas toujours le cas pour les seconds, au nom de la raison d’État !
La marche du Sénégal vers son vrai développement et son plein épanouissement démocratique continue molo-molo. Elle durera le temps que durera sa consolidation, son affermissement, la cueillette finale des fruits. C’est une règle dure et douloureuse ! Elle s’imposera à tous, aux morts comme aux vivants !
Ce pays a beaucoup voyagé, depuis nos ancêtres, mais la route est longue, très longue encore pour arriver aux champs de la félicité. Jetons de l’eau ! « Jetons de l’eau trois fois aux pas des portes » pour ouvrir les fastes horizons ! D’ici là, beaucoup d’entre nous et nombre de générations auront passé… Ce n’est pas le prix à payer. C’est la marche normale des aiguilles de l’horloge pour que mûrissent les fruits ! A quoi servirait-il de tirer sur la tige pour la faire pousser plus vite ?
SIDIKI KABA, L'ÉTERNEL SOUVERAIN
Chargé, en tant que ministre de l'Intérieur, d'organiser la présidentielle 2024, l'ancien président de la FIDH reste important dans le dispositif du régime en place, malgré son leadership quelque peu contesté au plan politique à Tambacounda
Depuis sa nomination au ministère de la Justice, Me Sidiki Kaba n'a jamais quitté le gouvernement. Mieux il a occupé quasiment tous les ministères de souveraineté. Chargé, en tant que ministre de l'Intérieur, d'organiser l'élection présidentielle de 2024, l'ancien président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH) est si important dans le dispositif du régime en place, malgré son leadership quelque peu contesté au plan politique à Tambacounda.
Il a été le premier cité lors de la lecture du nouveau gouvernement mercredi dernier. Un fait anodin peut-être. Mais ce qui est constant, c'est que le président de la République Macky Sall doit vraiment compter sur lui pour le nommer au poste ô combien important de ministre de l'Intérieur à quelques mois de l'élection présidentielle. Et cette nomination de Me Sidiki Kaba fait déjà jaser du côté de l'opposition et de la société civile. Ces derniers auraient préféré un ministère en charge des Élections dirigé par une personnalité indépendante. Mais quoiqu'il en soit, le successeur du clivant ministre Antoine Diome organisera manifestement l'élection présidentielle malgré ces critiques. D'autant que son parcours dans les différents gouvernements du Président Macky Sall montre que l'ex-président de la FIDH fait partie de ses hommes de confiance. En effet, l'avocat de 73 ans a occupé presque tous les ministères de souveraineté depuis 2013. Justice, Affaires étrangères, Forces armées, Intérieur ... l'ex-militant des droits de l'Homme est un ministre « souverain». Pourquoi le nouveau ministre de l'Intérieur est si important pour le chef de l'Etat ?
EXIGENCE DES BAILLEURS ?
Est-ce que parce que son expérience acquise sur le plan international est prépondérant pour le chef de l'Etat ? Ce qui est sûr c’est que Macky Sall tient à l'ancien président de l'Assemblée des États parties de la Cour pénale comme à la prunelle de ses yeux. L'avocat international est-il une exigence des partenaires internationaux eu égard à son aura planétaire pour avoir été le chantre des droits de l'Homme dans le monde ? La réponse ne peut pas être tranchée. Mais même si le natif de Tambacounda a fait le plein dans cette région ces dernières années, c'est moins grâce à son influence politique dans cette région où il ne fait pas l'unanimité malgré les victoires de BBY. Malgré tout, il reste un ministre renforcé et il aura la lourde tâche d'organiser une élection présidentielle aussi tendue en amont et qui risque de l'être davantage les semaines et mois à venir avec les éventuelles contestations du processus électoral. Et même si le ministre Sidiki Kaba est un homme très expérimenté, c'est aussi un défenseur très intempestif du régime. L'on se souvient de ses envolées juridiques pour défendre le gouvernement sénégalais après la plainte de l'opposition à la CPI. Ou bien de ses interventions musclées à l'Assemblée. À défaut d'une personnalité neutre, cette élection exige visiblement une personnalité certes partisane mais conciliante. Et l'ex-garde des Sceaux devra redoubler d'efforts sur ce plan pour pouvoir rassurer toutes les parties prenantes à cette élection malgré la confiance du chef de l'État.