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24 mai 2025
SUR LES TRACES DE KOCC BARMA
Plongée dans un anonymat presque total, Ndiongué Fall est pourtant chargée d’histoires. Elle a vu naître, grandir et mourir l’un des plus grands penseurs, moralistes, poètes et philosophes du Sénégal : Birima Makhourédia Demba Kholé Fall
À beaucoup de Sénégalais, l’évocation de Ndiongué Fall, village situé à 7 km de Ndande (département de Kébémer), en venant de Dakar, ne dirait pas grand-chose. C’est dans cette localité qui a joué un rôle important dans l’histoire du Cayor, en particulier, du Sénégal en général, que s’est écrite la légende de Kocc Barma Fall, de son vrai nom, Birima Makhourédia Demba Kholé Fall. L’un des plus grands penseurs, poètes et philosophes du Sénégal. Le sage aux quatre touffes de cheveux devenues célèbres a marqué son époque par ses maximes légendaires et son discours éloquent qui ont influencé le cours de l’histoire. À Ndiongué Fall, l’héritage de Kocc Barma a survécu à l’oubli et la valorisation de son œuvre constitue un défi pour ses descendants.
Ndiongué Fall. Difficile de placer ce village du département de Kébémer sur la carte du Sénégal. Plongée dans un anonymat presque total, cette localité est pourtant chargée d’histoires. Elle a vu naître, grandir et mourir l’un des plus grands penseurs, moralistes, poètes et philosophes du Sénégal : Kocc Barma, de son vrai nom Birima Makhourédia Demba Kholé Fall. Depuis 1665, le célèbre penseur repose dans ce village fondé par son arrière-grand-père Ma Ndiongué Fall. Plus de quatre siècles après sa disparition, ses pensées sont toujours d’actualité. Ses maximes métaphoriques continuent toujours d’inspirer les penseurs contemporains.
Pour cerner le personnage de Kocc Barma et connaître l’empreinte qu’il a laissée dans l’histoire du Cayor et du Sénégal en général, il faut se rendre à Ndiongué Fall, en connexion avec pas moins d’une centaine de villages du Cayor, et écouter les récits empreints d’émotions de ses petits-fils, de ses descendants directs.
Difficile de ne pas succomber aux charmes de ce village plusieurs fois séculaires, et de son environnement verdoyant. L’harmonie entre l’homme et la nature y est à son apogée et le charme traditionnel préservé avec fierté. L’atmosphère est tranquille, loin de l’agitation urbaine.
À l’ombre des flamboyants et eucalyptus, jeunes et vieux, qui ne sont pas partis aux champs ou en ville, se laissent bercer par le gazouillement d’oiseaux, le chant aigu des cigales. Une véritable invitation au calme et à la sérénité. Pour ceux qui recherchent une immersion dans le temps, Ndiongué Fall est l’endroit rêvé pour plonger dans l’histoire, s’immerger dans la nature et s’émerveiller devant sa beauté intemporelle.
Chaque période a vu passer des philosophes et penseurs de renom. Dans chaque pays, des hommes, de par leur sagesse, leur vision, ont marqué leur temps. Si la Grèce a eu Socrate, le Sénégal a connu Kocc Barma. Ces deux hommes n’ont pas vécu la même époque, mais ont en commun leur sagesse, partagent une passion : l’art de la parole. Ils ont un talent oratoire exceptionnel.
Plus de quatre siècles après sa disparition, celui que l’imaginaire populaire assimilait à une légende continue d’inspirer les penseurs contemporains. Et c’est avec fierté que ses descendants parlent aujourd’hui de ses prouesses. En l’absence de Ndongo Fall, chef du village, par ailleurs gardien du temple, l’imam, Mouhamadou Fall, est la personne indiquée pour parler du philosophe parce que de la sauvegarde de l’histoire de son arrière-grand-père, il en a fait un sacerdoce. Sur la base de ses recherches et enquêtes, il a su constituer une bonne documentation.
La fondation de Ndiongué Fall remonte à plus de cinq siècles, selon les estimations de l’imam Fall. Le peuplement, renseigne-t-il, s’est fait en plusieurs étapes depuis que par Ma Ndiongué Fall s’est installé à Gent bi ci bey gi, premier emplacement du village. Les feux de brousse et la sécheresse ont ensuite obligé les populations à se déplacer à Ndiandia, à quelques encablures de l’emplacement actuel du village. Elles y vécurent 62 ans, avant de se déplacer encore à Gent ga sa guy ga. Elles y restèrent 120 ans. Ce n’est que le 1er janvier 1976, qu’elles ont rejoint Penthioum khay gui, emplacement actuel du village. Serigne Ousmane Fall fut le chef de village jusqu’en 1994. Son frère, Mbaye Absa Fall, prit le relais jusqu’en 2005. Ce dernier a passé le flambeau à Serigne Mbaye Awa en 2014. Après son décès, la charge est revenue à Serigne Modou Fall Ngoura qui s’est éteint en 2021. Depuis, c’est Ndongo Fall qui assure la fonction de chef de village, renseigne l’imam Fall, non sans rappeler que tous les Fall de Ndiongué sont des descendants de Kocc Barma Fall. « Les autres qui portent les patronymes Ndiaye, Niang, Wade, Ba sont les neveux, petits-fils du sage de Ndiongué », affirme-t-il, en dressant l’arbre généalogique de Kocc Barma Fall dont l’ancêtre, Gnouk Fall, serait venu de Famcounda, au Mali.
Très jeune, nous apprend-on, Kocc Barma Fall se révéla à ses parents et à son entourage. Il avait montré des signes d’intelligence extraordinaires qui avaient fasciné son monde. On lui prédit un avenir radieux.
Le fils de Makhourédia Fall Demba Khoulé et Nguéné Khéwé était issu d’une famille noble, mais le pouvoir ne l’intéressait pas. Doté d’une culture exceptionnelle, il fut le créateur de concepts philosophiques et, à l’époque, ses idées n’avaient pas été accueillies comme elles auraient dû l’être. Dans son livre « Lat Dior, Damel du Cayor : vie de combats d’un héros sénégalais », Magatte Wade décrit Kocc Barma Fall comme un « esprit-lumière ». Selon l’auteur, la pensée féconde du philosophe et son imagination fertile doublée d’une grande vivacité d’esprit ont fait de lui « une référence pour plusieurs générations de Sénégambiens voire d’Africains ».
MAHAMMED BOUN ABDALLAH DIONNE SE PRONONCE
L’affaire dite du candidat à la candidature de Benno Bokk Yaakaar pour la présidentielle du 25 février 2024 continue de retenir toutes les attentions, aussi bien au sein de la coalition qu’au niveau de l’opinion publique.
L’affaire dite du candidat à la candidature de Benno Bokk Yaakaar pour la présidentielle du 25 février 2024 continue de retenir toutes les attentions, aussi bien au sein de la coalition qu’au niveau de l’opinion publique.
L’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne vient d’en rajouter une couche à travers un post qui en dit long sur le réseau social Twitter. M. Dionne qui s’est emmuré dans un long silence, sort du bois avec une photo des plus officielles et un discours on ne peut plus solennel et rassembleur.
« Il y a u mois, je confirmais ma candidature à la candidature de Benno Bokk Yaakaar auprès du Président Moustapha Niasse, désigné à cet effet par le Président Macky Sall », lance-t-il tout de go.
Dans cette perspective, l’ancien PM de Macky Sall affirme avoir eu de « nombreux échanges avec la presque totalité des candidats à la candidature ». Avant de partager sa conviction profonde qui est que « c’est en bloc soudé autour du Président Macky Sall, de son parti et de Benno que la victoire de 2024 sera assurée ».
L’un dans l’autre, Mahammed Dionne n’a pas manqué de montrer son engagement si la coalition lui accorde sa confiance pour porter le brassard de l’équipe. « Mon engagement est de ramener, comme je l’ai déjà fait en d’autres temps lors d’élections nationales, une victoire éclatante à l’élection présidentielle de février 2024 », affirme-t-il dans son post.
Juste rappeler qu’en plus de l’ancien Premier ministre Mahammed Boun Abdallah Dionne, d’autres grosses pointures de l’APR comme l’actuel Premier ministre Amadou Ba, le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement rural, Aly Ngouille Ndiaye, le Président du CESE, Abdoulaye Daouda Diallo, le DG d FONSIS, Abdoulaye Diouf Sarr, entre autres sont aussi candidat à la candidature de BBY et ont été reçu par le Président Moustapha Niasse.
ÇA COINCE ENTRE LA CEDEAO ET L’UNION AFRICAINE
La communauté internationale a les yeux braqués sur le Niger, depuis le coup d’État du 26 juillet. Selon nos confrères de Rfi, un communiqué final sur la réunion du Conseil Paix et Sécurité de l’UA, qui s’est tenue à Addis-Abeba le 14 août est attendu
La communauté internationale a les yeux braqués sur le Niger, depuis le coup d’État du 26 juillet. Selon nos confrères de Rfi, un communiqué final sur la réunion du Conseil Paix et Sécurité (CPS) de l’Union Africaine, qui s’est tenue à Addis-Abeba le 14 août 2023, est toujours attendu. La question des sanctions décidées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest contre le Niger n’a pas fait consensus au sein du CPS, comme des diplomates africains l’ont expliqué à RFI.
Une réunion « difficile », « très franche », et « très longue » confie une source diplomatique africaine qui y voit le signe d’une prise de conscience des États membres d’une situation inédite. « Il y a eu six coups d’État en moins de trois ans », sur le continent, rappelle cette source. Conséquence : « Nous sommes face à une réalité à laquelle nos textes continentaux ne correspondent plus » et les séances du Conseil Paix Sécurité, dit-elle, deviennent de plus en plus « difficiles ». Selon cette même source, le cœur des débats a porté sur le positionnement de l’Union africaine par rapport aux décisions de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). « Certains, au sein du Conseil, ont souhaité, assure-t-elle, pouvoir émettre des réserves et demander des clarifications dans la séquence qui pourrait conduire » à l’option militaire envisagée par la Cédéao.
De son côté, un autre diplomate africain, qui a participé à la réunion, affirme que les pays d’Afrique australe et d’Afrique du Nord étaient « vent debout contre toute intervention militaire ». Les pays d’Afrique centrale, toujours selon cette source, ont eux aussi exprimé leur désaccord. À l’issue de la réunion, le texte du communiqué est entré dans un « processus silencieux » selon les mots d’un diplomate. Les pays membres du Conseil Paix et Sécurité négocient depuis le 14 août ses termes exacts. Car il s’agit d’un document qui « nous engage collectivement », a tenu a rappeler la source de Rfi.
LA LUTTE CONTRE LA MIGRATION IRREGULIERE AU MENU DES OSCARS DES VACANCES
L’association pour le développement culturel de Podor (ADCP) veut contribuer à la lutte contre l’émigration irrégulière en proposant « des alternatives » dans le cadre de l’édition 2023 du concours « Oscar des vacances »
Podor, 16 août (APS) – L’association pour le développement culturel de Podor (ADCP) veut contribuer à la lutte contre l’émigration irrégulière en proposant « des alternatives » dans le cadre de l’édition 2023 du concours « Oscar des vacances », qui porte sur le thème : « Rester et réussir dans le département de Podor ».
« En tant que jeunes, nous devons apporter notre contribution dans la lutte contre les migrations irrégulières, mais surtout proposer des alternatives », a déclaré Modou Bâ, un des organisateurs de cette manifestation.
« De plus en plus, le phénomène [de la migration irrégulière] prend de l’ampleur dans notre pays avec plusieurs pertes en vie humaine en mer », a déploré M. Bâ, lors de la cérémonie de lancement de l’édition 2023 du concours « Oscars des vacances » à Podor.
Une situation qui, selon lui, ne doit laisser personne indifférent, « en particulier les jeunes ruraux ».
Trois groupes de dance de la commune de Podor et des groupes de Ndioum, Tarédji (Guédé Village) et Niandane « vont rivaliser et animer les vacances jusqu’au 30 septembre », a-t-on appris lors de la cérémonie de lancement à laquelle avait pris part un important public essentiellement composé de jeunes.
C’est dans ce cadre que le duo d’artistes « Kadiata-La branchée » et « Baaba Gangué » ont composé une chanson invitant les jeunes à « saisir les nombreuses opportunités » qui s’offrent à eux à Podor et ailleurs au Sénégal.
Le clip vidéo de leur single présente « des niches d’opportunités dans des domaines divers et variés ». Il a été diffusé sur écran pour « mieux sensibiliser les jeunes ».
« Le single sera mis sur le marché très prochainement », a annoncé « Kadiata-La Branchée », assise sur son fauteuil roulant, devant sa machine à coudre, au quartier Lao Demba.
« Les vastes terres, nos nombreux cours d’eau, sont les premiers atouts », répètent les deux artistes dans cette chanson. Ils citent également « l’élevage, l’artisanat, la musique, le commerce, la pêche, le sport… » comme autant de secteurs qui peuvent aider les jeunes à s’en sortir.
Des jeunes hommes et femmes, représentant « des modèles de réussite dans des domaines divers et variés », ont été également donnés en exemple aux jeunes dont les organisateurs espèrent qu’ils « entendront le message qui leur est destiné ».
« Nous interpellons aussi les autorités qui doivent aider les jeunes à entreprendre ici où il y a beaucoup d’opportunités », a insisté Modou Ba.
MONDIAL DES SOURDS, LISTES DEFINITIVES JOUEURS DEJA CONNUE
L’entraîneur de l’équipe de football des sourds du Sénégal, Souleymane Bara Fomba, a publié mercredi une liste de 23 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde prévue en Malaisie du 23 septembre au 7 octobre.
Dakar, 16 août (APS) – L’entraîneur de l’équipe de football des sourds du Sénégal, Souleymane Bara Fomba, a publié mercredi une liste de 23 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde prévue en Malaisie du 23 septembre au 7 octobre.
‘’Nous avons terminé notre quatrième stage de préparation. Au terme de ce stage, nous avons sorti une liste de 23 joueurs, qui vont défendre le Sénégal au Mondial’’, a-t-il dit dans un entretien avec l’APS.
La liste est composée de 11 joueurs champions d’Afrique et de 12 nouveaux.
‘’Nous avons travaillé pendant quatre mois et il nous reste plus d’un mois avant d’aller à la compétition’’, a signalé Fomba.
Il attire l’attention des autorités sénégalaises sur les difficultés auxquelles l’équipe a été confrontée durant ses stages.
L’entraîneur les invite à l’aider à bien préparer la compétition.
‘’Nous avons toujours des difficultés liées à la préparation. Depuis quatre mois, nous arrivons à peine à nous approvisionner en eau. Nous rencontrons des difficultés liées au transport des joueurs aussi’’, a signalé Souleymane Bara Fomba.
Au début des stages, l’équipe éprouvait des difficultés à trouver un terrain d’entraînement, selon lui. ‘’Nous avons pu résoudre ce problème, grâce au maire de Dieuppeul-Derklé, qui a mis à notre disposition le stade municipal de Castor. Son terrain moderne nous a permis de faire progresser les joueurs’’, a dit Fomba.
La liste publiée est constituée de joueurs venus de la France et des départements de Dakar, Guédiawaye, Kolda, Louga, Pikine, Rufisque, Thiès et Ziguinchor.
Les Lions ont remporté la première édition du Championnat d’Afrique des sourds en septembre 2021. Ils avaient battu le Mali en finale, 1-0.
Le Sénégal est cinquième au classement général des derniers Deaflympics, les Jeux olympiques réservés aux sourds, qui se sont déroulés du 1er au 15 mai 2022, à Caxias do Sul, au Brésil.
L’équipe du Sénégal est logée dans le groupe D, avec la France, l’Australie et le Koweït.
CONTROVERSE AUTOUR DE LA RADIATION D'OUSMANE SONKO DES LISTES ÉLECTORALES
Des informations persistantes indiquent que l'opposant politique a été radié du fichier électoral suite à sa condamnation pour "corruption de la jeunesse". Son camp conteste cependant l'effectivité d'une telle décision
Selon une information rapportée par RFI ce mercredi 16 août 2023, l'opposant politique Ousmane Sonko a été exclu des listes du fichier électoral, ce qui pourrait remettre en question sa candidature à l'élection présidentielle prévue pour février 2024. Cette décision a été prise suite à sa condamnation à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse », une affaire où il était accusé de viols par une employée d'un salon de massage.
La radiation de Sonko est justifiée par son jugement par contumace, c'est-à-dire en son absence, rendant ainsi sa condamnation définitive aux yeux des autorités. Cependant, le camp de l'opposant a contesté cette décision. El Malick Ndiaye, responsable de communication de son parti, le Pastef, a déclaré à RFI qu'aucune notification de radiation n'a été reçue ni par le parti ni par Ousmane Sonko lui-même.
Le 14 août 2023, c'est le magazine Jeune Afrique qui faisait état d'une radiation du maire de Ziguinchor dans un article paru sur son site internet. Le gouvernement emmuré dans le silence, n'a toujours pas communiqué sur la question.
Actuellement en grève de la faim et incarcéré depuis le 31 juillet, Sonko fait également face à des accusations d'appel à l'insurrection dans une autre affaire judiciaire. La radiation de Sonko des listes électorales soulève des enjeux importants, car le code électoral sénégalais stipule que pour être éligible et candidat à une élection, il est nécessaire d'être inscrit en tant qu'électeur.
Cette situation a suscité des débats et des préoccupations quant à l'intégrité du processus électoral à venir au Sénégal. Les implications politiques et juridiques de cette exclusion sont au cœur des discussions dans le pays.
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LES RACINES DU MALAISE ANTI-FRANÇAIS
L'hostilité contre la France est alimenté sur le continent par des facteurs historiques et politiques, accentuant les critiques envers l'ex-puissance coloniale pour ses actions passées et ses intérêts économiques, selon Elgas
L'hostilité contre la France est alimenté sur le continent par des facteurs historiques et politiques, accentuant les critiques envers l'ex-puissance coloniale pour ses actions passées et ses intérêts économiques, selon le journaliste, sociologue et écrivain Elgas.
Il indique que les relations complexes entre la France et les pays ouest-africains suscitent des réflexions sur l'identité culturelle et la souveraineté régionale.
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PÉRIL SUR L'ÉTAT DE SANTÉ DE SONKO
L'opposant politique en grève de la faim depuis 17 jours, rejette catégoriquement tout traitement médical, selon Habib Sy, président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi
L'opposant politique en grève de la faim depuis 17 jours, rejette catégoriquement tout traitement médical, selon Habib Sy, président de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi.
par Ibou Fall
MADIAMBAL, TU PERMETS
La grande arnaque de la société civile ne se soucie que de politicaille. Puisqu’il faut bien vivre de quelque chose après la rengaine du troisième mandat, ces gens s’investissent dans une nouvelle race de concitoyens : les prisonniers politiques
Depuis que tu as vendu quelques bouquins, et que l’Upf t’a supplié à genoux de revenir aux commandes, tu ne te sens plus et as l’air de dédaigner tes chroniques du lundi qui sont devenues trop peu prestigieuses à tes yeux… Tu ne sais pas quels sublimes rendez-vous tu rates.
La nature ayant horreur du vide, tu permets que je te remplace quelque temps ? Parce que l’actualité, je ne sais pas si c’est la chaleur hivernale, est devenue bouillante.
T’inquiète, je serai bref…
Est-il nécessaire de revenir sur la plainte de Adji Raby Sarr qui traîne devant les juges Pierre Goudiaby Atépa pour diffamation ? Pour dire les choses simplement, le président du Club des investisseurs du Sénégal, en théorie, le saint du saint des saints, traite de voleuse et manipulatrice (comprenez un euphémisme qui enjolive menteuse, garce et peut-être pire) une jeune femme vouée aux gémonies par le petit peuple qui adule le gourou Sonko.
Insultée, diffamée, menacée, Madame Adji Raby Sarr, depuis deux ans, aux yeux des rois de l’opinion qui nous gouvernent à partir des réseaux sociaux, n’a aucune identité, encore moins de dignité et, quant à la personnalité, n’en parlons pas.
Jusqu’à ce que la roue de l’Histoire décide de tourner pour elle : Ousmane Sonko est en prison, le parti Pastef dissous et la légende vivante Pierre Goudiaby Atepa attend que le Tribunal décide de son sort sur injonction de cette masseuse en retraite anticipée, qui aurait pu finir bien plus mal.
Je dis ça, je dis rien : retirer ses propos et demander pardon publiquement en rampant, ça ne tue pas, ça écorche juste les genoux et l’amour-propre…
Parlons de choses sérieuses : l’indignation sélective de la Société civile, laquelle, d’après les titres des confrères, se résume à cinq personnes que j’ai la flemme de citer. Ils sont vachement furieux des violations des droits de l’Homme sous nos cieux. Mais non, on ne parle pas de femme violée, mais de casseurs embastillés. Nuance.
C’est l’indicateur suprême qui nous apprend que nos libertés sont en péril. Perso, je commence à croire que je ne suis pas loin d’être pris pour un animal. Pour avoir surnommé le président de la République «Sa Rondeur» depuis douze ans et l’avoir critiqué tout ce temps (il n’est pas le seul : j’ai du mal quand il faut dire du bien des gens), s’il ne m’a pas fait jeter en prison comme un vulgaire malfrat, ça veut dire soit qu’il n’est pas au courant, ou alors qu’il s’est dit qu’il y a des animaux qui ne méritent pas de se salir les mains. Dans les deux cas, ça mérite de se vexer…
Mais quand même, les procureurs de la République qui reçoivent nos éditions, on appelle ça un dépôt légal, auraient pu faire du zèle, non ? Ben non, rien…
Vous voulez mon avis ? Pas grave, je le donne quand même…
La Société civile, ah, la grande arnaque, qui officie avec panache, jusque-là, ne se soucie que de politicaille de coin de rue : le fonds de commerce du troisième mandat devenu sans objet, et puisqu’il faut bien vivre de quelque chose, ces braves gens s’investissent dans une nouvelle race de concitoyens, les prisonniers politiques ! Un jour, ces braves prophètes du laxisme et des petits arrangements coquins plaideront la cause des gardes pénitentiaires qui, n’ayant plus personne à surveiller, perdront leur gagne-pain.
Dans un pays normal, la Société civile sort des corps constitués, elle en est… Mieux, c’est elle. Pourquoi vous pensez au Cese ? Par exemple, le patron des avocats, leur bâtonnier pour dire les choses comme tout le monde, quand il parle au nom des libertés, du droit, de la Justice, il en a la légitimité, le droit et même le devoir. Les patrons des employeurs ou des entrepreneurs, les présidents de syndicat de banquiers ou des assureurs, des industriels, les patrons des syndicats des agriculteurs, des éleveurs et des pêcheurs, des artistes, des sportifs, des employés de la Santé, de l’Education, sont les porte-parole de millions de ces Sénégalais qui construisent notre Nation au jour le jour.
Voilà la Société civile, la vraie, celle qui mérite d’être écoutée. Elle ne prend malheureusement pas ses responsabilités, préférant se terrer dans son confortable anonymat, et céder sa place à un quarteron d’usurpateurs friands des frissons populistes dont il se repait et s’engraisse depuis plusieurs décennies à présent.
Macky Sall, qui annonce sa retraite pour le 2 avril 2024, a du boulot. Il lui faut remettre de l’ordre dans le pays avant de rendre les clés de sa villa de l’avenue Senghor, et surtout chaque acteur à sa place sur la scène publique. Au premier chef, faire le tri des trois cents et quelques récépissés qui autorisent n’importe qui à prétendre nous gouverner est une urgence. Parce que le danger qui nous guette, avec la récente modification des articles du Code électoral, est que nous pouvons élire un braqueur de banque et lui confier les clés du Trésor public.
On me dira toujours que nous sommes au pays de Mamadou Bitiké, cette République qu’un mal de dos a conduite au bord du précipice…
YEWWI CONTRE LA RÉHABILITATION DE KHALIFA
Des députés de la coalition ont saisi le Conseil constitutionnel d’un «recours en annulation» de cette décision permettant à l'ancien maire de Dakar et Karim Wade de participer à la présidentielle
Karim Wade et Khalifa Sall restent suspendus au sort que va réserver le Conseil constitutionnel au recours en annulation de la loi qui les rend éligibles, introduit par des députés membres du groupe parlementaire Yewwi askan wi, vendredi dernier.
S’ils ont recouvré la plénitude de leurs droits civiques, suite à l’adoption, par l’Assemblée nationale, le 5 août dernier, de la loi 16-2023 modifiant la loi n°2021-35 du 23 juillet 2021 portant Code électoral, Khalifa Sall et Karim Wade ne voient pas pour autant le bout du tunnel. En fait, des députés du groupe parlementaire Yewwi askan wi l’ont matérialisé en saisissant le Conseil constitutionnel d’un «recours en annulation» de cette décision, qui permet aux deux «K» de pouvoir aller à la conquête des suffrages de leurs compatriotes lors de la prochaine élection présidentielle.
Ces députés de Yaw s’opposent à leur réhabilitation en saisissant les 7 «Sages» afin d’annuler la réintégration de ces deux hommes politiques dans le circuit électoral après que chacun d’entre eux a fait l’objet d’une condamnation. En plus de devoir s’acquitter de leur amende (5 millions pour Khalifa et 138 milliards F Cfa pour Karim) afin de disposer d’un quitus fiscal, leur destin est désormais suspendu à la suite que le Conseil constitutionnel donnera à la saisine des députés de Yewwi askan wi.
Cette requête a été déposée le vendredi 11 août 2023. D’après la note reçue par la presse, la saisine est effectuée pour ces motifs : «Violation du principe d’égalité devant la loi des citoyens, discrimination dans l’accès à l’exercice du pouvoir, immixtion manifeste du pouvoir réglementaire dans le domaine de la loi : la grâce, qui est une remise de peine accordée par le président de la République, ne peut pas produire les effets d’une amnistie, la répartition géographique du parrainage des chefs d’exécutif territorial doit être fixée par la loi et non par décret.»
Les autres «griefs» soulevés par les députés de Yaw sont la «violation du principe de nécessité et d’individualisation des peines avec l’instauration de déchéances automatiques de droits civiques et politiques non prononcées par le juge». Il y a aussi la «violation par le système de parrainage citoyen du caractère secret du suffrage, rupture de l’égalité des partis politiques et discrimination pour le parrainage des élus».