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3 octobre 2025
Par Mohamed GUEYE
REVOIR L’AMENAGEMENT DE NOS VILLES
Les rapports des corps de contrôle financier mettent en avant le boom immobilier qui saisit le Sénégal, comme étant un élément de blanchiment d’argent. La configuration spatiale de la capitale presqu’île fait que, faute de place, les immeubles poussent ..
Depuis des années, les rapports des corps de contrôle financier, mettent en avant le boom immobilier qui saisit le Sénégal, comme étant un élément de blanchiment d’argent. Des dossiers ont même atterri sur la table du procureur. Cela n’empêche pas les villas de se transformer en gratte-ciel à Dakar et ses quartiers résidentiels. La configuration spatiale de la capitale presqu’île fait que, faute de place, les immeubles poussent de plus en plus haut, même dans des quartiers dits populaires.
Cela a un effet sur l’aménagement du territoire. La demande est si forte sur le foncier urbain, que des ménages moins aisés de la Médina, de Grand-Dakar, des Hlm GrandYoff et j’en passe, vendent leurs parcelles et se cherchent un logement dans la plus lointaine banlieue, dans les communes du département de Rufisque, ou même plus loin. Avec les autoroutes à péage, Illa Touba et Autoroute de l’avenir, les distances ont été fortement raccourcies, cela avec l’appoint du Train express régional (Ter). Ces nouvelles habitations en hauteur sont fortement recherchées par ceux qui peuvent se le permettre, car elles leur permettent de résider non loin des centres de décision et des milieux des affaires. Malheureusement, il ne semble pas que les pouvoirs publics aient tenu compte de la nouvelle configuration que cela entraîne.
Dakar est connue, depuis les indépendances, pour l’étroitesse de ses rues. Quand les habitations ne dépassaient pas les R+1, les familles disposaient de cours spacieuses pour les loisirs, et les fonctionnaires pouvaient facilement garer leur véhicule, pour ceux qui en avaient. Avec les nouvelles concentrations, la naissance de nouveaux quartiers à l’aménagement précaire, les ruelles non goudronnées sont devenues banales, même dans de beaux quartiers. Les voies sont tracées selon les caprices des riverains dont peu respectent le plan originel. Cela donne des chemins où deux véhicules ne peuvent pas se croiser de front sans que l’une ne se pousse de côté. Quant aux piétons, quand les trottoirs existent, ils doivent les céder aux véhicules en stationnement, ou à des vendeurs de rue. Et les piétons se retrouvent à slalomer entre les véhicules en circulation.
S’il ne s’agissait que de cela encore… Le plus grave est que ces nouvelles habitations n’ont pas incité les aménagistes ou les pouvoirs publics à redimensionner les systèmes d’assainissement et d’évacuation des eaux usées à la mesure des nouveaux habitants. Pas étonnant que l’on voie, dans des quartiers dits chics, des égouts qui pètent et laissent échapper parfois pendant plusieurs jours, leur contenu sur la chaussée.
Tout cela se passe au vu et au su des autorités compétentes dont on ne voit pas les mesures qu’elles prennent pour améliorer les choses. La conséquence en est qu’au moment où Dakar devait s’embellir de toutes les nouvelles constructions et de nouvelles artères qui sortent de terre, la circulation y est infernale et la vie de plus en plus coûteuse. Dans chaque rue ou presque, des jeunes gens de tous âges jouent à la balle à leurs moments de loisir, rendant encore plus difficiles la circulation automobile et la cohabitation entre voisins. La faute étant aux grands architectes qui cherchent à faire disparaître toute végétation de la capitale. Les espaces verts semblent être prohibés. Si les riverains manquent de vigilance, les promoteurs qui ont vendu les terrains, sont les premiers à vouloir transformer les espaces publics en terrains à vendre. Des cas sont tellement nombreux qu’il serait inutile de les énumérer ici.
Et il semble difficile de leur faire le reproche, quand les pouvoirs publics ne donnent pas le bon exemple en ce domaine. Il suffit de prendre la «nouvelle ville de Diamniadio» pour voir que l’Etat ne fait pas mieux que les privés en la matière. Etablie de part et d’autre d’une autoroute à très grande vitesse, Diamniadio n’a compté pendant plusieurs années, qu’une seule passerelle pour relier les deux côtés. D’ailleurs, la seconde passerelle n’est toujours pas achevée. Comme ne sont pas terminés les travaux de Vrd. Ce qui fait que sur certains grands immeubles de la «ville», les occupants sont encore obligés de faire appel à des camions citernes pour vider leurs fosses septiques. Et personne ne se pose la question de savoir où ces camions vont vider leur contenu, puisqu’il n’y a pas de station de transformation dans la zone, hormis celle de Cambérène, qui a déjà atteint son niveau de saturation. Pourtant, il suffirait de s’éloigner de quelques mètres dans la broussaille alentour pour voir ce que deviennent ces détritus déposés à l’air libre, avec les effets que l’on peut imaginer sur la santé des riverains.
Nous parlions d’asphalte et de goudron pour Dakar, un peu plus haut. A Diamniadio également, en dehors de larges artères que les regards des autorités croisent en se rendant au Cicad, les voies asphaltées se comptent sur les doigts d’une main. De même que le réseau électrique, pour une ville appelée à se développer, dépend encore de la centrale de Rufisque, qui suffit à peine pour cette cité. On peut se demander à quel point ces manquements jouent dans le retard enregistré dans l’expansion et le développement de la fameuse nouvelle ville. Manquements auxquels il faudrait ajouter, pour les habitants, le manque de système scolaire pour leurs enfants, l’inexistence de commerce de proximité pour les ménagères, un système de santé, ou même… un cimetière. D’autant plus que, en attendant le gaz, ils peuvent inhaler les émanations de la centrale à charbon de Bargny, située à moins de 2 km à vol d’oiseau. Le Sénégal compterait actuellement un peu plus de 18 millions d’habitants, très jeunes en majorité. Les problèmes notés ici vont aller croissant dans les années à venir, quand ces jeunes atteindront l’âge adulte. Va-t-on les laisser les résoudre en ce moment, alors qu’ils devraient plutôt s’occuper des générations à venir après eux ? La responsabilité des Etats est de favoriser l’embellissement du cadre de vie des populations, pour leur permettre de travailler et de bénéficier des moments de loisir. Notre cadre de vie pour le moment à Dakar, tourne plutôt au cadre de stress.
LE SECTEUR DE LA JUSTICE À NOUVEAU PARALYSÉ
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décrété, hier, un nouveau mot d’ordre de 48 heures de grève, à compter de ce mercredi 29 novembre 2023.
Le Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) a décrété, hier, un nouveau mot d’ordre de 48 heures de grève, à compter de ce mercredi 29 novembre 2023. A travers cette décision, le bureau exécutif national invite les usagers du service public de la justice à prendre leurs dispositions les 29 et 30 novembre 2023. «Le Sytjust exercera son droit de grève en réaction à la posture de sabotage adoptée par le ministre de la Fonction publique à l’encontre des efforts consentis par le Garde des Sceaux, ministre de la Justice qui s’est inscrit dans une dynamique de faire cesser le préjudice subi par les travailleurs de la justice et le désordre statutaire qui commence à gagner le corps des greffiers», lit-on dans un communiqué.
Selon les syndicalistes, «cette situation difficile découle de la falsification du projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice, adopté par le conseil des ministres le 25 juillet 2018, perpétrée par des juristes de l’entourage du ministre de la Fonction publique». «Le ministre de la Fonction publique, qui affiche clairement un manque d’autorité vis-à-vis de certains de ses collaborateurs, est l’unique responsable de la crise et de la perte de sérénité qui sont en train de faire leur lit dans le service public de la justice», dénoncent-ils. Les grévistes indiquent que «face à cette attitude du ministre de la Fonction publique, il est urgent que le président de la République, garant du fonctionnement des institutions, reprenne les choses en main pour que le service public de la justice soit exempt de dysfonctionnement».
LA CLÉ DU QG DE BASSIROU DIOMAYE FAYE ENTRE LES MAINS DE LA POLICE
Le candidat du Pastef est dans le collimateur des forces de l’ordre. Ce mardi 28 novembre, la police a fait une descente inopinée au quartier général des partisans de Bassirou Diomaye Faye sis à Pikine
Le candidat du Pastef est dans le collimateur des forces de l’ordre. Ce mardi 28 novembre, la police a fait une descente inopinée au quartier général des partisans de Bassirou Diomaye Faye sis à Pikine.
Les limiers ont arrêté trois personnes avant de les libérer. Cependant, selon les militants du candidat, les éléments de la police qui ont fait la descente au QG ont emporté avec eux les clés du bâtiment.
Par ailleurs, ils ont montré leur inquiétude quant aux fiches de parrainage déjà remplies et qui sont à l’intérieur.
APRÈS KARIM WADE, SERIGNE BARA DOLLY DÉPOSE 30 MILLIONS DE CAUTION
le leader du mouvement ‘Nekal fi Askan’ a franchi une autre étape dans cette perspective. Il a déposé sa caution de 30 millions de F CFA à la Caisse des Dépôts et Consignations.
Candidat à l’élection présidentielle de 2024, le leader du mouvement ‘Nekal fi Askan’ a franchi une autre étape dans cette perspective. Il a déposé sa caution de 30 millions de F CFA à la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) ce mardi 28 novembre.
A l’en croire, l’étape du parrainage est juste une formalité pour lui. Il est le candidat dont le Sénégal a besoin pour se développer à travers son programme 1.5.5.
Par ailleurs, le député Cheikh Bara Dolly déplore la floraison de candidatures qui, selon lui, est une « fantaisie ».
LA DEMANDE DE DÉTHIÉ FALL APRÈS SA RENCONTRE AVEC SONKO
Ce mercredi 29 novembre, c’est le président du PRP et membre de Yewwi Askan Wi, qui a rendu visite Ousmane Sonko
Les leaders et alliés politiques du maire de Ziguinchor font, depuis quelques jours, un ballet à la maison d’arrêt du cap manuel. Ce mercredi 29 novembre, c’est le président du PRP et membre de Yewwi Askan Wi, qui a rendu visite Ousmane Sonko.
« Ce mercredi 29 novembre 2023, nous avons rendu visite à notre frère et ami, le président Ousmane Sonko, à la M.A.C. de Cap Manuel. Je loue sa grande sérénité et haute dignité face à cette épreuve. Sa place n’est pas la prison et je demande au président Macky Sall d’œuvrer immédiatement à sa libération », écrit Déthié Fall sur sa page Facebook.
Par ailleurs, Déthié Fall a réitéré son «total et indéfectible soutien et milite pour une élection présidentielle inclusive et transparente qui verra la participation de tous dont le président Ousmane Sonko».
11 FILMS DANS LA COMPETITION OFFICIELLE
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE |
Publication 29/11/2023
La 6e édition du Festival Dakar court se tient du 11 au 16 décembre prochains dans la capitale. Cet évènement qui met en compétition les jeunes réalisateurs dans le genre court métrage, 11 productions dont 5 films d’écoles.
La 6e édition du Festival international du court métrage de Dakar dénommé Festival Dakar court est prévue du 11 au 16 décembre prochains. L’édition de cette année met en lumière les femmes puisque le thème retenu est «La place de la femme». L’initiateur de cette manifestation, en prélude du festival, le réalisateur Moly Kane qui faisait face à la presse à l’Institut français de Dakar a fait savoir que 32 films du Sénégal, du Burkina-Faso, du Cameroun, de l’Algérie, de la France, entre autres pays, seront projetés. Avant de noter que l’un des programmes habituels sous l’appellation de «Talents Dakar court», dédiés à la formation des jeunes dans les métiers du cinéma. Mais également un programme non moyen important intitulé «Talents Dakar court critique» est une initiation à la critique cinématographique est dédiée aux journalistes et autres aspirants critiques, afin de leur donner des outils pour avoir une autre lecture du film. «15 jeunes vont suivre des ateliers de formation sur les archives, des masters class, sur l’impact économique du festival, etc. Dakar court prévoit également d’organiser, non seulement des tables rondes scientifiques et des ateliers, mais aussi de rendre hommage à certaines figures du cinéma sénégalais et français», a-t-il annoncé.
L’édition de cette année enregistrera plusieurs candidatures féminines pour toutes les compétitions. «Les femmes sont majoritairement représentées sur tous les plans, que ce soit au niveau des jurys, dans l’organisation ou pour les candidatures. Nous avons reçu plusieurs candidatures féminines pour cette édition. La réalisatrice et scénariste française d’origine sénégalaise, Ramata Toulaye Sy, sélectionnée en mai dernier au Festival de Cannes avec son film ‘’Banel et Adama’’, va présider le jury ‘’Talents Dakar court métrage’’», souligne le président de l’association «Cinémarekk». Il ajoute que sa compatriote et collègue Alice Diop, récompensée par le Grand prix du jury à la Mostra de Venise en 2022 avec son film «Saint Omer», présidera le jury de la compétition officielle du court métrage et le jury «Dakar talents court critique» sera présidée par la journaliste de France 24 Fatimata Wane. «Cette année, nous avons apporté quelques nouveautés dans le festival. Nous allons mettre en compétition les films d’écoles et le prix francophone, qui primera le film qui s’investira le plus dans l’usage de la langue française (…). Onze films sont retenus pour la compétition officielle, dont cinq films d’écoles», renseigne l’auteur de «Serbi».
UNE FRANÇAISE EMPRISONNÉE À DAKAR MANIFESTE PAR LA FAIM
Arrêtée pour avoir participé le 17 novembre à une manifestation de soutien à Sonko, Coline Fay, 26 ans est poursuivie pour "complot contre l'autorité de l'État" et "séjour irrégulier". Son avocat réclame sa libération immédiate
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 29/11/2023
Selon une information de France Bleu Isère relayée mardi 28 novembre, l'avocat Juan Branco s'est dit "inquiet" pour le sort de sa cliente Coline Fay, une jeune femme iséroise de 26 ans incarcérée depuis le 24 novembre dans une prison pour femmes de Dakar au Sénégal.
Coline Fay, qui réside au Sénégal depuis un an où elle exerce comme kinésithérapeute, a été arrêtée alors qu'elle participait pacifiquement à une manifestation de soutien à Ousmane Sonko, principal opposant politique au président sénégalais Macky Sall. Accusée de "complot contre l'autorité de l'État" et de "séjour irrégulier", elle a entamé une grève de la faim et n'a pu parler à sa famille que lundi.
Selon Maître Branco, qui défend également Ousmane Sonko, "la France, qui soutient le président Macky Sall, semble gênée par la situation". L'avocat exige une prise de position publique des autorités françaises pour obtenir "sans délai" la libération de sa cliente, qualifiée de "militante pacifiste". "Il est très important que les Français sachent qu'elle encourt la perpétuité pour avoir défendu les valeurs qui sont les nôtres", déplore-t-il.
Contacté par France Bleu Isère, le ministère des Affaires étrangères indique suivre "avec attention" le cas de Coline Fay et confirme qu'elle bénéficie de visites consulaires pour s'assurer du respect de ses droits. Du côté de la famille iséroise de la jeune femme, l'inquiétude grandit tandis qu'un comité de soutien est en cours de constitution.
RÉGULATION DES PRIX DU LOYER, CE QUE PRECONISE ABDOU KARIM FOFANA
La Commission nationale de régulation du loyer à usage d’habitation (CONAREL) doit, pour bien exercer sa mission, se rapprocher des populations, a recommandé à ses membres le ministre de tutelle, Abdou Karim Fofana.
Dakar, 29 nov (APS) – La Commission nationale de régulation du loyer à usage d’habitation (CONAREL) doit, pour bien exercer sa mission, se rapprocher des populations, a recommandé à ses membres le ministre de tutelle, Abdou Karim Fofana.
‘’Nous devons être proches des usagers’’, a dit M. Fofana lors de la cérémonie d’installation officielle de la CONAREL, mardi, à Dakar.
Dans l’exercice de ses fonctions, la commission peut également recourir à des ‘’relais communautaires’’, selon le ministre du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises.
‘’On peut compter sur les relais communautaires qui peuvent, en attendant l’arrivée des services de l’État, informer l’usager et calmer les situations de conflit’’, a-t-il proposé.
‘’Il faut que la CONAREL s’adapte à notre temps. Les usagers ont des attitudes différentes, surtout lorsqu’il s’agit de conciliation. Il faut aller vers eux et les informer davantage de leurs droits et devoirs’’, a-t-il ajouté.
Cette commission a été constituée en mars dernier pour exercer une mission de régulation et de conciliation entre les propriétaires immobiliers et les locataires.
Des commissions régionales ont été créées pour exercer la même mission, dans chaque région.
Cette mission de régulation des prix du loyer et de conciliation entre les promoteurs immobiliers et les locataires sera décentralisée dans les communes et les arrondissements, selon Abdou Karim Fofana.
Des proposions seront faites aux pouvoirs publics, concernant la catégorisation des bâtiments à louer et les tarifs du loyer, a dit Momar Ndao, le président du conseil d’orientation de la CONAREL.
Selon M. Ndao, la commission est confrontée à plusieurs obstacles, dont l’adoption tardive de son budget.
Depuis sa création, la CONAREL a enregistré près de 9.000 appels et 3.170 plaintes de bailleurs et de locataires en lien avec le loyer. Elle a traité 98 % des réclamations, a-t-il indiqué.
UNE MANE-DEPENDANCE DANGEREUSE POUR LES LIONS ?
Impliqué sur 8 des 17 buts marqués par les Lions lors de l’année 2023 (6 buts et 2 passes décisives), Sadio Mané a encore illustré son importance dans le dispositif d’Aliou Cissé.
Bés Bi le Jour |
Lamine Mandiang DIEDHIOU |
Publication 29/11/2023
Impliqué sur 8 des 17 buts marqués par les Lions lors de l’année 2023 (6 buts et 2 passes décisives), Sadio Mané a encore illustré son importance dans le dispositif d’Aliou Cissé. Jusqu’à rendre cette dépendance dangereuse pour l’avenir d’une sélection qui semble ne pas encore trouvé de plan B ?
La force d’un grand joueur, c’est de ne jamais douter, savoir répondre présent quand son équipe est dans une mauvaise passe ou encore réussir à prendre la barre tel un capitaine. Sadio Mané ne cesse de démontrer qu’il endosse avec responsabilité le costume de boss de l’équipe nationale du Sénégal. Il est même tellement essentiel que sa présence manque cruellement en son absence. Il est le détonateur de l’attaque sénégalaise. C’est presque toujours lui qui est là pour marquer ce but libérateur, offrir cette passe décisive ou créer cette éclaircie dans la grisaille quand tout va mal et que l’équipe a des difficultés pour débloquer la situation. Il l’a démontré durant cette année 2023 qui s’est refermée avec un doublé et une passe décisive contre le Sud Soudan avant de rester muet contre le Togo comptant pour les deux premières journées des éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Impliqué dans 65 buts en 101 sélections
Mané compte désormais 40 buts et 25 passes décisives en 101 sélections. Ce qui fait de lui le meilleur buteur et le meilleur passeur de l’histoire de l’équipe nationale du Sénégal. C’est tout simplement presque le double de buts de tous ses partenaires actuels d’attaque en sélection réunis (24) : Ismaïla Sarr, Boulaye Dia, Nicolas Jackson, Iliman Ndiaye, Habib Diallo voire Krépin Diatta... L’attaquant d’Al-Nassr est impliqué dans 65 buts depuis qu’il a fait ses débuts en équipe A, le 25 mai 2012. Ces chiffres montrent qu’il porte l’attaque des Lions sur ses épaules. Malgré un état de forme chancelant depuis sa blessure au genou qui l’a privé du Mondial qatari, Sadio continue de porter le flambeau de l’attaque sénégalaise en masquant toutes ses lacunes dans une animation qui ne saurait emprunter d’autres chemins que le sien pour aller jusqu’au but. Or l’équipe du Sénégal devrait être capable de proposer un jeu collectif sans son meilleur joueur car s’il n’est pas dans un bon jour ou blessé, ça risque d’être compliqué. Aliou Cissé a pu jauger l’étendue de ce que peut occasionner l’absence de Mané avec un Mondial 2022 où le numéro 10 des Lions a été l’absent le plus présent. Sans Nianthio, le Sénégal a certes atteint les huitièmes de finale mais aura manqué cette folie ou ce leader d’attaque capable de peser de par son statut sur une rencontre.
6 buts et 2 passes décisives en 2023
Les leçons de cette défection au dernier moment semblent ne pas avoir été suffisamment tirées. Sur cette année 2023 marquant son retour, Sadio a inscrit 6 buts et délivré 2 passes décisives en 9 matchs. Boulaye Dia (2 buts), et Habib Diallo (2 buts et deux passes décisives), Nicolas Jackson (une passe décisive), Iliman Ndiaye (1 but et une passe décisive) suivent derrière. Un léger mieux qui devrait être entretenu pour avoir plusieurs cordes à l’arc afin de rendre le pays de la Téranga davantage plus imprévisible. Le technicien aux dreadlocks a le vivier pour faire de cette constellation d’individualités une véritable force collective. Ce dernier devra créer les conditions nécessaires pour qu’ils puissent s’exprimer dans un collectif huilé. Cela passera peut-être par une meilleure efficacité devant les buts des attaquants de pointe (Boulaye Dia, Habib Diallo, Bamba Dieng) mais aussi une meilleure constance d’Ismaïla Sarr ou encore un Iliman plus inspiré et plus décisif. Autant de maux à panser pour de meilleures prestations en vue de la reconquête de la Can dans un peu moins de deux mois en Côte d’Ivoire. Une mission compliquée qui aura besoin de toutes les forces vives, surtout qu’aucune équipe n’a réussi à conserver son titre de champion depuis le triplé de l’Égypte (2006, 2008, 2010).
DES OFFICIERS GENERAUX «RENVERSENT» LE POUVOIR DES CIVILS
Au cours d’un atelier tenu hier, en marge du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, des officiers de l’armée sénégalaise, à la retraite, ont croisé leurs regards sur les sources d’instabilités institutionnelles sur le continent noir.
Abou SY & Mamadou Mbakhé NDIAYE |
Publication 29/11/2023
Au cours d’un atelier tenu hier, en marge du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, des officiers de l’armée sénégalaise, à la retraite, ont croisé leurs regards sur les sources d’instabilités institutionnelles sur le continent noir. Par ailleurs, ils n’ont pas manqué de préconiser des pistes de sortie de crise.
La crise institutionnelle notée en Afrique avec une série de coups d’Etat sonne comme un échec du pouvoir des civils. C’est le sentiment qui est ressorti hier des discussions du panel 4 de cette neuvième édition du Forum de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique qui a pour sujet : «Les solutions à l’instabilité pour une bonne gouvernance durable et effective. En effet, les panelistes s’accordent sur une chose. Les réflexions doivent être plus pragmatiques et réfléchir sur la crise institutionnelle.
Sous ce regard, le général en deuxième section, Talla Niang, se veut direct. Selon lui, la mauvaise gouvernance est la source de l’instabilité institutionnelle en Afrique. «La Bonne gouvernance est un concept inscrit dans toutes nos institutions. Mais on cherche cette bonne gouvernance et elle ne vient pas. C’est cette mauvaise gouvernance qui a conduit au Printemps arabe, à l’instabilité institutionnelle au Mali parce que c’est le peuple qui est descendu dans la rue et l’armée a ramassé le pouvoir, et a conduit aussi à ce qui s’est passé au Gabon. C’est cette mauvaise gouvernance qui amène une certaine situation au niveau du peuple, parfois exploitée par l’armée qui se croit obligée d’arbitrer ou de redresser des torts», a analysé l’officier général de l’armée sénégalaise à la retraite. Poursuivant sa réflexion, il tonne : «Qui sont les acteurs de la mauvaise gouvernance ? C’est vous les civils qui sont des élus ou qui sont nommés».
A cet effet, Talla Niang invite à une réflexion pour comprendre et limiter la mauvaise gouvernance civile. Le mécanisme d’évaluation par les pairs (Maep) est une belle approche, dit-il. Mais pourquoi elle n’a pas marché ? s’est-il interrogé. La cause, dit-il, c’est le fait qu’il n'y a rien de contraignant. «On devrait avoir un rapport annuel dans des forums où on discute pour pointer du doigt les mauvais élèves. Personne n'ose le faire. Parce que c’est entre eux que cela se passe», a regretté le Général Talla Niang. «Pour conquérir le pouvoir, les hommes politiques ont les meilleures intentions du monde mais à l'épreuve des réalités…»
Les notions de bonne gouvernance et démocratie, d’après le Général Babacar Faye, doivent être rapportées à l’épreuve des contraintes. «Au niveau mondial, s’est-on jamais interrogé sur la responsabilité de la gouvernance mondiale dans les crises qui surviennent dans les pays ? On dit souvent que c’est à cause des promesses électorales non tenues. Les Etats sont souvent dans des situations où la gouvernance mondiale leur impose des conditions qui ne peuvent pas respecter les promesses», a-t-il expliqué avant de poursuivre : «Au niveau national, quand nous parlons de démocratie, c’est la conquête et la conservation du pouvoir. Ce sont les deux notions que les politiques portent en bandoulière. Pour conquérir le pouvoir, ils sont dans des coalitions. Ainsi, ils arrivent au pouvoir avec les meilleures intentions du monde mais à l’épreuve des réalités, chaque groupe dans la coalition a des attentes. Ce qui fait que, quand on pense conserver le pouvoir, il faudra aller dans des compromissions. Ainsi, dans cette logique, on conserve la coalition avec des promesses qui font que souvent on ferme les yeux sur la corruption, l’impunité etc… Voilà la conséquence de l’exercice du pouvoir qui fait que nous versons dans la mauvaise gouvernance».
HARO SUR LE FINANCEMENT DES PARTIS POLITIQUES
Pour le Sous-préfet Djiby Diallo, le problème de la démocratie en Afrique, c’est d’abord la corruption. Mais qui est le corrupteur ? se demande-t-il avant d'arriver à la conclusion : «L’Afrique ne se corrompt pas elle-même. Regardez l’allure des campagnes électorales d’un parti politique, ses financements. D’où viennent-ils ? Et pourtant des mécanismes existent pour le financement des partis. Quel est le pays qui l’applique aujourd’hui ?»
COMMENT PARER AU VIRUS DE L'INSTABILITE INSTITUTIONNELLE ?
Face à l’instabilité institutionnelle, le Général Talla Niang a identifié, dans son intervention, 4 solutions. Sous ce rapport, il théorise la limitation du mandat du président de la République à 7 ou 8 ans et l'interdiction de ne plus pouvoir exercer un autre mandat. Dans la recherche de solutions, il estime que les pays africains doivent asseoir une bonne justice et une administration neutre. Enfin, il pense que l'éducation doit être mise à profit. L’école, dit-il, doit créer un citoyen formé et capable de choisir entre le bon et le mauvais. Sur le terrain des solutions, le Général Babacar Faye est d'avis avec son frère Talla Niang, sur la limitation du mandat. Pour lui, le mandat unique peut être une bonne solution. Cela évitera à l’Afrique l'injonction de la gouvernance mondiale. Le Souspréfet Djiby Diallo préconise trois solutions. D’abord, il estime que la culture peut être une stratégie par rapport à nos traditions africaines. L'administrateur civil invite aussi, dans la résolution des conflits institutionnels, à briser les frontières héritées de la colonisation. Djiby Diallo pense aussi qu'il faut briser «la diplomatie de la caméra». Il s'agit, selon lui, de nommer les faits et pointer du doigt les responsables. Enfin, pour sortir l'Afrique de cet engrenage, dit-il, il est nécessaire d'évaluer le rôle des organisations régionales et sous régionales en Afrique comme l’Union africaine et la Cedeao dans la résolution des conflits.