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24 mai 2025
UNE QUARANTAINE DE MIGRANTS SECOURUS EN MER, PLUSIEURS MORTS Praia (Cap-Vert), 15 août 2023 (AFP) – Une quarantaine de migrants ont été secourus à bord d’une pirogue au large du Cap-Vert, mais plusieurs autres ont péri, ont indiqué les autorité
Praia (Cap-Vert), 15 août 2023 (AFP) – Une quarantaine de migrants ont été secourus à bord d’une pirogue au large du Cap-Vert, mais plusieurs autres ont péri, ont indiqué les autorités cap-verdiennes mardi.
Praia (Cap-Vert), 15 août 2023 (AFP) – Une quarantaine de migrants ont été secourus à bord d’une pirogue au large du Cap-Vert, mais plusieurs autres ont péri, ont indiqué les autorités cap-verdiennes mardi.
De nombreux autres pourraient être portés disparus. La police fait état, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, d’informations recueillies au moment du sauvetage lundi selon lesquelles une centaine de passagers avaient pris le départ sur les côtes ouest-africaines.
Plusieurs médias cap-verdiens ont rapporté que la pirogue était partie il y a un mois du Sénégal. Les autorités ne se sont pas exprimées sur le sort des passagers présumés manquants. L’embarcation a été repérée lundi à environ 150 milles nautiques (277 km) de l’île cap-verdienne de Sal par un navire de pêche espagnol qui a alerté les autorités cap-verdiennes, a dit la police. Une quarantaine de rescapés et plusieurs dépouilles se trouvaient à bord, les chiffres variant selon les sources. Le Centre de sauvetage des garde-côtes a évoqué 48 personnes au total. Un responsable des services sanitaires à Sal, Jose Rui Moreira, a parlé de 38 rescapés, dont sept nécessitant une hospitalisation. L’institut médico-légal a indiqué avoir reçu sept corps.
Tous les services compétents ont été activés pour porter assistance aux rescapés, a dit la police. “Il faut ouvrir nos bras et accueillir les vivants et enterrer les morts avec dignité”, a déclaré la ministre de la Santé, Filomena Goncalves, cité par l’agence de presse Inforpress
Environ 90 migrants venus du Sénégal, de Gambie, de Guinée-Bissau et de Sierra Leone avaient déjà été secourus dans les eaux cap-verdiennes mi-janvier. Archipel de l’Atlantique situé à quelques centaines de kilomètres des côtes ouest-africaines, le Cap-Vert se trouve sur la route migratoire maritime empruntée chaque année par des milliers d’Africains fuyant la pauvreté ou la guerre pour l’Europe, malgré la dangerosité du périple qui coûte la vie à des centaines d’entre eux. Ils voyagent à bord de modestes bateaux ou pirogues à moteur fournis par des passeurs monnayant le voyage. Beaucoup accostent aux Canaries, archipel espagnol et porte d’entrée de l’Europe.
MISS SÉNÉGAL RENAÎT
Le concours de beauté ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera lancé d’ici à septembre à Kaffrine, a annoncé à l’APS la présidente de son comité d’organisation, Aminata Badiane.
Dakar, 15 août (APS) – Le concours de beauté ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera lancé d’ici à septembre à Kaffrine, a annoncé à l’APS la présidente de son comité d’organisation, Aminata Badiane.
‘’Le Lancement officiel est prévu d’ici au mois de septembre, on n’a pas la date exacte parce qu’on attend le ministre de la Culture et du Patrimoine historique Aliou Sow qui doit nous donner la date exacte. Cela ne va pas tarder, il va bientôt annoncer la date’’, a-t-elle déclaré dans un entretien téléphonique.
La présidente du comité d’organisation, rentrée récemment des Jeux de la Francophonie organisée à Kinshasa en République démocratique Congo, informe que ‘’Miss Sénégal nouvelle vision’’ sera co-organisée avec le ministère de la Culture et de la Communication.
‘’Le ministre de la Culture a institutionnalisé l’évènement. +Miss Sénégal nouvelle vision+, ce sera une co-organisation entre le comité et le ministère de la Culture. Nous allons organiser cela ensemble. Nous avons choisi Kaffrine où se fera le lancement officiel. Tout dépend de l’agenda du ministre. Il va bientôt nous annoncer la date. On est en collaboration maintenant », fait valoir la présidente.
Elle a expliqué qu’elle était venue à Kinshasa dans le but de »faire la promotion culturelle du pays et de vendre sa destination ».
‘’Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique nous avait donné cette opportunité de pouvoir partir avec la délégation pour représenter le Sénégal. Nous, en tant que comité d’organisation de Miss Sénégal, notre mission était de faire la promotion culturelle, vendre la destination de notre pays. C’est la raison pour laquelle nous étions en RDC », dit-elle
L’édition 2023 de »Miss Sénégal nouvelle vision », qui va ‘’célébrer la beauté de la femme sénégalaise’’, sera organisée en partenariat avec les ministères de la Jeunesse, de la Femme et du Tourisme.
Elle a pour thème »Culture et patrimoine historique vecteur de paix et levier de développement socio-économique », a précisé Mme Badiane.
Le comité d’organisation de Miss Sénégal revient sur le devant de la scène deux ans après le scandale qui l’a éclaboussé à la suite d’une affaire de viol suivi de grossesse.
Les faits remontent à 2020. La gagnante de cette édition-là avait déclaré avoir été victime de violences sexuelles. Elle avait ajouté qu’elle s‘était retrouvée enceinte à la suite de cette agression lors d’un voyage organisé par le comité, mettant en cause le rôle joué dans cette affaire par la présidente du comité d’organisation Aminata Badiane.
Lors d’une conférence de presse, Mme Badiane avait balayé ces allégations d’un revers de la main. ‘’Si on te viole, c’est que tu l’as bien cherché’’, avait-elle rétorqué à son accusatrice. Une sortie dénoncée par les organisations féminines qui l’avaient accusée de faire ‘’l’apologie du viol’’. L’affaire avait été classée sans suite par la justice.
‘’A cause des polémiques, nous avions fait un break de 1 an et demi ou 2 ans, et là nous comptons reprendre nos activités. Le ministère de la Culture va donner à cet événement un contenu exceptionnel et les castings vont bientôt démarrer », a indiqué Mme Badiane, à la tête du comité d’organisation de Miss Sénégal depuis six ans.
Elle a promis des innovations sur l’international pour attirer les jeunes de la diaspora et des touristes au Sénégal, à travers le concours de beauté, comme l’année dernière à Porto Rico, aux Etats-Unis.
Aminata Badiane est ambassadrice d »’African tourisme board » et présidente directrice générale du groupe Service événementiel communication Badiane (SECOBA). Cette ex miss et mannequin a reçu environ 30 trophées dans le monde, depuis le début de sa carrière en 2008, en Italie.
PRES DE 60 MIGRANTS SENEGALAIS «PORTES DISPARUS» AU LARGE DES ILES DU CAP-VERT
Ces derniers temps, les drames dus au phénomène du « Barça walla Barsakh » se succèdent le long des côtes allant de l’Afrique de l’Ouest au Maroc
Au moins 60 migrants sénégalais en partance pour l’Espagne sont « portés disparus » au large des îles du Cap-vert. Lorsqu’elle partait de Fass-Boye (département de Tivaouane) le 10 juillet dernier, la pirogue à bord de laquelle ils avaient pris place contenait 101 passagers clandestins dont 02 Bissau-guinéens. Après plus d’un mois de perdition en mer, seuls 38 rescapés sont arrivés à l’ile de Sal (Cap-Vert). Sept corps ont aussi été retrouvés. Les rescapés ont été repérés et sauvés par un navire de pêche espagnol grâce aux actions d’information et de coordination de la Marine sénégalaise.
Ces derniers temps, les drames dus au phénomène du « Barça walla Barsakh » se succèdent le long des côtes allant de l’Afrique de l’Ouest au Maroc. Un phénomène inquiétant qui montre qu’on ne peut pas arrêter les vagues de l’émigration clandestine avec les bras ! A preuve par cette nouvelle tragédie dont le dénouement provisoire a eu lieu hier au large des îles du Cap-Vert.
Le bilan fait état d’au moins 60 migrants sénégalais en partance pour l’Espagne qui sont « portés disparus » sans aucun espoir d’être retrouvés. En effet, au départ de la plage de Fass-Boye (département de Tivaouane), ils étaient 101 passagers sénégalais en partance pour l’Espagne à avoir pris place à bord d’une pirogue de fortune le 13 juillet dernier. Certains avancent la date du 10 juillet. Toujours est-il qu’après plus d’un mois de perdition en mer, seuls 38 rescapés sont arrivés à l’ile de Sal (Cap-Vert). Il y avait aussi à bord de l’embarcation sept corps sans vie. Les rescapés ont été repérés par un navire de pêche espagnol qui a alerté les garde-côtes capverdiens. Lesquels sont allés les secourir. Ce grâce aux actions d’information et de coordination de la Marine sénégalaise dont les patrouilleurs montent la garde dans les eaux territoriales nationales.
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur a confirmé l’information relative au débarquement de ce qui reste des candidats à l’émigration partis de Fass Boye en juillet dernier à l’île de Sal.
Les services de Mme Annette Seck Ndiaye précisent que la pirogue transportant nos compatriotes a été secourue au large des côtes du Cap-Vert. « Et selon les témoignages des rescapés qui sont au nombre de 38 (dont un bissau-guinéen), actuellement pris en charge dans l’ile de Sal, cette embarcation a quitté la localité de Fass Boye, dans la région de Thiès, le 10 juillet dernier avec 101 passagers à son bord » lit-on dans le communiqué du ministère.
Car Mme Annette Seck Ndiaye, ministre chargée des Sénégalais de l’Extérieur, évite sans doute de parler de morts ou de portés disparus pour faire espérer les familles des victimes. Une opération de soustraction montre en tout cas que cinquante-six personnes manquent encore à l’appel puisque 38 rescapés ont été secourus et sept corps retrouvés sur un total de 101 passagers. Mais en faisant espérer les familles, les autorités ne vont-elles pas se compliquer la tâche dès lors qu’elles seront éternellement sous pression pour rechercher les personnes portées disparues pour le moment et avec de très faibles chances d’être retrouvées ? Des populations de Fass Boye et environs qui ne désespèrent guère de retrouver leurs proches…vivants.
UN MILITANT DE PASTEF ARRÊTÉ À L'AIBD POUR OFFENSE AU CHEF DE L'ÉTAT
Léon Gingue, responsable de l’ex-parti de Sonko dans la commune de Ndiaganiao, dans le département de Mbour, est en train d’être auditionné à la Division des investigations criminelles
Léon Gningue, un militant de l’ex parti Pastef-Les Patriotes, a été arrêté mardi à l’aéroport international Blaise Diagne de Diass par des éléments de la Division des investigations criminelles (DIC), a appris l’APS de source policière.
Il est reproché à M. Gningue des publications « assimilables à une offense au chef de l’Etat » sur ses comptes sociaux, précise la même source.
Elle ajoute que Léon Gningue est également poursuivi pour « actes et manœuvres de nature à jeter le discrédit sur les institutions ».
Léon Gingue, responsable de l’ex Pastef dans la commune de Ndiaganiao, dans le département de Mbour (Thiès, ouest), est en train d’être auditionné à la Division des investigations criminelles.
L’opposant Ousmane Sonko a été inculpé le 29 juillet dernier pour appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, complot contre l’autorité de l’État, actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves et vol.
Il avait été condamné début juin à deux ans de prison pour corruption de la jeunesse dans le procès pour viol l’opposant à Adji Sarr, ex-employée d’un salon de massage dakarois.
En mai, il avait écopé de six mois de prison avec sursis à l’issue d’un procès pour diffamation.
par Balla Dieye
LA REPUBLIQUE RECONNAITRA LES SIENS
EXCLUSIF SENEPLUS - Les vrais coupables sont à chercher du côté de ceux qui considèrent que la République est un jeu de rôle dans lequel tout est acceptable dès lors que cela émane de l’autorité
On aurait pu se réjouir que l’actualité politico-judiciaire de notre pays ramène la République au cœur du débat public, tant il est légitime que l’on se retourne vers les fondamentaux lorsque nos certitudes vacillent. Et assurément, la République, en tant que mode organisationnel sur lequel nous avons « décidé » d’adosser notre vivre-ensemble, est un pilier fondamental. Mais c’était sans compter sur notre incroyable habilité à dépouiller toute chose de sa substance pour en faire un instrument d’assouvissement d’intérêts privés et partisans.
Depuis plusieurs semaines, on assiste à un ballet d’intellectuels, allant de simples anonymes, avec une petite notoriété sur les réseaux sociaux, aux plus grands trafiquants d’influence de ce pays, chargés de nous chanter le tube de la République en danger par le fait d’un seul homme et de son parti. Les décisions politiques intervenues ce lundi 31 juillet 2023, dont l’arrestation de Ousmane Sonko et la dissolution de Pastef, nous donnent à voir l’objectif que visait ce narratif.
L’exception sénégalaise comme règle
L’une des faiblesses du néopanafricanisme, outre les niaiseries habituelles sur la nécessité de s’unir, c’est de nier les identités qui se sont formées depuis les indépendances, voire même durant la période coloniale. Parmi celles-ci, il en est une qui me paraît bien sénégalaise : elle procède d’une forme d’autosatisfaction qui préjuge qu’en toute situation, il y aurait une exception sénégalaise. Ça n’aurait pas été pour me déplaire, mais hélas, ça ne correspond aucunement à la réalité.
Il en est ainsi de cette vague de contestations qui, partout dans le monde, remet en cause les institutions et leurs règles de fonctionnement. Elle est souvent l’œuvre de classes sociales laissées pour compte ou qui ne se sentent pas considérés par les règles en place. Elle trouve dans les réseaux sociaux et plus généralement dans l’anéantissement des distances par la technologie un puissant catalyseur, à la fois parce qu’ils organisent de manière inespérée la « convergence des luttes » mais aussi parce qu’ils sont une extraordinaire fabrique d’opinion avec tout ce que ça engendre comme dérives. Enfin, elle est souvent incarnée par des figures politiques de qui on exige avant tout, et peut-être même après tout, ne serait-ce que théoriquement, d’être l’exacte opposée de ceux qui incarnent l’autorité actuelle. Ils seront populistes, nationalistes, fascistes pour les uns ; révolutionnaires, antisystèmes, espoirs de redistribution des cartes pour les autres. Deux manières de voir pas aussi disjoints qu’il n’y parait. Seule la perspective et la temporalité les séparent parfois.
Cette vague, qui a frappé dans la péninsule arabique, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Europe et plusieurs fois sur le continent africain, d’aucuns voudraient nous faire croire que, tel le fameux nuage de Tchernobyl, se serait arrêtée aux frontières du Sénégal. Et pour nous en convaincre, ils préfèrent réécrire une partie de l’histoire, les conséquences, ignorant naïvement ou malhonnêtement les causes de tout ceci.
Voici donc débarquant sur tous les médias mainstream, y compris ceux pilotés par des journalistes autrefois connus pour leur rôle de défenseurs des libertés - rétrospectivement, des leurs surtout – la bande à Yoro Dia nous expliquant que la République du Sénégal serait en danger du fait des agissements d'Ousmane Sonko et des siens. Ses ouailles, biberonnées aux méthodes de la gauche française colonialiste, renchérissent avec les accusations de fascisme, un anathème parmi d’autres qui vise avant tout à discréditer son adversaire ou à tout le moins, l’obliger à passer son temps à s’en défendre. C’est une méthode connue et usitée qui gangrène désormais le débat public avec son lot de qualificatif qui emprunte au kyste plus que la rime : fasciste, sexiste, raciste, machiste, populiste … Etc. De quoi occuper tous les cancérologues du monde sur plusieurs décennies.
La République ou l’arrêt public ?
C’est une bien curieuse façon de défendre la République que de fermer les yeux sur ses renoncements, sur les atteintes aux libertés, sur les violences institutionnelles, sur l’adoubement de milices privées… etc. Nous avons eu droit à des plaidoyers hollywoodiens suppliant le président de la République de tenir parce que nous étions au bord du précipice sans un traître mot sur toutes ces situations où à minima les droits d’individus ont été bafoués.
Il est vrai nous avons frôlé le K.O. et continuons de flirter dangereusement avec. Mais contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, ce qui menace la République ce ne sont pas ceux qui, dans le sillage de ce qui se fait ailleurs, ont le souhait légitime, souvent utopiste et parfois outrageux de remettre en cause la manière dont nos institutions sont incarnées. Les vrais coupables sont à chercher du côté de ceux qui considèrent que la République est un jeu de rôle dans lequel tout est acceptable dès lors que cela émane de l’autorité. Et parmi ceux-ci une frange encore plus perverse qui considère la République comme un paravent pour préserver les [dés]équilibres sociaux qui leur sont largement profitables. Les ennemis de la République ne sont pas ceux qui la contestent, mais ceux qui la dressent injustement contre une partie non-négligeable du peuple.
Assurément, la République reconnaîtra les siens ! Ceux-là qui l’acceptent comme mode d’organisation de notre démocratie, qu’ils se satisfassent de ses imperfections ou non, qu’ils souhaitent contester ses incarnations ou pas. Si tant est qu’elle est ce qu’elle doit être, il va de soi qu’elle n’aura aucunement besoin de défenseurs opportunistes. Mais pour cela, il lui faudra répondre, en toute intégrité, de son épithète principale. Car oui, notre république se dit avant tout démocratique. Et la démocratie ne s’accommode ni de l’autoritarisme, ni des dérives liberticides, y compris au nom des combats les plus légitimes. Bien au contraire. L’honneur d’une République démocratique est de ne pas transiger, quelle que soit la situation, sur ses principes notamment de libertés et de justice. Celle de ceux qui prétendent la défendre et de la jauger à l’aune de ces principes et non de leurs intérêts privés et autres conflits personnels. Les principes nous coûtent. C’est en cela qu’ils ont de la valeur.
Par Ousseynou FALL
BRAVISSIMO À LA DÉFENSE DE LA DÉFENSE
Une mobilisation nulle part comparable de tous les confrères sous la houlette de l’AJAS (Association des Jeunes Avocats du Sénégal) et de son Président a permis de renverser la vapeur pour aboutir à la libération des confrères détenus
Dans la saga des poursuites judiciaires à l’encontre d’un opposant politique en l’occurrence le jeune et charismatique Ousmane Sonko, deux jeunes avocats, l’un français Juan Branco et l’autre sénégalais, notre courageux confrère Babacar Ndiaye ont été interpelés sur ordre du procureur de la république et incarcérés.
Une mobilisation nulle part comparable de tous les confrères sous la houlette de l’AJAS (Association des Jeunes Avocats du Sénégal) et de son Président a permis de renverser la vapeur pour aboutir à la libération des confrères détenus.
Parallèlement, la bâtonnière de Paris et un collectif d’avocats, français et espagnols sont intervenus en solidarité à leur confrère détenu pour rappeler la sacralité des droits de la défense.
« Nous rappelons le caractère sacré des droits de la défense. Aucun avocat ne doit être entravé dans sa mission où qu’il soit et quel qu’il soit la situation de notre confrère, Juan Branco incarcéré au Sénégal nous préoccupe. Nous agissons activement pour sa libération, en concertation avec ses avocats »
Nous saluons aussi la réponse bien à propos de notre bâtonnier à l’endroit du ministre de la justice.
Qu’y a-t-il en effet de plus déshonorant pour un avocat que de voir son confrère dans sa mission de défense humilié et brutalisé
L’inertie du Conseil de l’Ordre des Avocats face à cette situation lamentable serait une démission inacceptable pour la défense de notre profession
Cette noble mission qui nous est impartie pour la défense des droits fondamentaux a besoin de garanties certaines lorsque l’honneur ou la dignité d’un avocat est bafoué
A cet égard, les enseignements de nos valeureux confrères aujourd’hui disparus doivent plus que jamais être ressuscités pour demeurer encore vivaces dans nos esprits.
Pour ne citer que l’un d’entre eux en l’occurrence feu le Bâtonnier Fadilou Diop, permettez-moi de vous rappeler ces paroles prononcées lors d’une cérémonie de rentrée des Cours et Tribunaux :
« Notre ordre, aussi ancien que le jour où s’est révélée la liberté à défendre, nous permet d’exercer une profession qui a pour fondement un droit naturel. Appelée à éclairer la justice ; vous êtes, chers confrères, héritiers d’une tradition d’honneur et de vertu. Nous ne manquerons jamais d’autorité pour imposer avec fermeté le respect dû à notre déontologie qui assure la noblesse de notre profession ».
« Mais nous ne manquerons pas non plus de ferme détermination pour vous protéger, au besoin jusqu’au sacrifice lorsque vous serez injustement attaqués et lorsque l’honneur et l’indépendance du barreau seront menacés ».
Mais que Diantre a-t-on pu reprocher à nos confrères Juan Branco et Babacar Ndiaye pour les menotter et les détenir comme de vulgaires malfrats.
Pour avoir courageusement dénoncé à la demande de proches des victimes de crimes et d’avoir attrait les auteurs devant les juridictions compétentes en l’occurrence la CPI (Cour Pénale Internationale), notre confrère Juan Branco s’est vu injustement attaqué par un procureur de la république qui aurait initié une procédure d’arrestation contre lui !
Au-delà du ridicule pour ne pas dire rocambolesque on pourrait se demander quelles étaient les véritables motivations du parquet, si ce n’est une velléité revancharde du pouvoir face à cette procédure devant la CPI, ainsi qu’un dessein funeste d’empêcher Ousmane Sonko de participer aux élections présidentielles de février 2024
II est grandement temps de mettre un holà à ces dérives autoritaires et incongruités d’un parquet aux ordres d’un mentor, le Ministre de la justice qui dans ses sempiternelles élucubrations vient encore de dévoiler à la face du monde ses lacunes, ce faisant, violant aussi le sacro-saint principe du secret de l’instruction.
Comment un ministre de la justice peut-il se permettre à tout bout de champs pour les besoins de commande politique dans le dessein ignominieux d’empêcher l’opposant Ousmane Sonko de participer à l’élection présidentielle de février 2024, de commenter impunément et éhontément des faits liés à des procédures encore pendantes et de surcroît en les travestissant.
Comment peut-il valablement soutenir qu’un contumax placé sous mains de justice puisse rester dans cet état de contumax c’est-à-dire introuvable et encore recherché.
« Tailleur » ou « damineur » de la constitution ?
Ce ministre de la justice qui n’a pas usurpé sa triste réputation de « tailleur ou damineur » de la constitution ignore-t-il que contumax ne signifie rien d’autres qu’introuvable... ?
Qu’à cet égard, les dispositions légales et inéquivoques de l’article 307 du CPP sur la contumace ne sauraient souffrir d’aucune interprétation ou autre lecture !
« Les accusés non détenus, s’ils ne défèrent à la citation prévue à l’article 257 du présent code, sont jugés par contumace par la chambre criminelle. S’ils se constituent prisonniers ou s’ils viennent à être arrêtés avant les délais de prescription, l’arrêt de condamnation est anéanti de plein droit et il est procédé à nouveau dans les formes ordinaires à moins que le contumax déclare expressément, dans un délai de dix jours, acquiescer à la condamnation. »
Il est incontestable que l’acte de non acquiescement de Ousmane Sonko à la décision de condamnation rendue par la chambre criminelle du Tribunal de Grande Instance de Dakar le 1er Juin 2023 pour corruption de jeunesse, est intervenu dans le délai de dix jours depuis son arrestation et avant les délais de prescription tel qu’il ressort du courrier en date du 03 Aout 2023 adressé au Greffier en Chef de la Maison de Correction de Sébikhotane
Par conséquent, le jugement en date du 1er Juin 2023 est entièrement anéanti. Chers confrères, il nous fallait rétablir la vérité des faits pour mettre fin à ce débat entretenu dans les plateaux de télévision par le garde de sceaux portant atteinte non seulement aux droits de Ousmane Sonko mais violant aussi le principe du secret de l’instruction et tous les droits fondamentaux pour un procès juste et équitable.
Notre navire Justice…
Ces droits sont le droit à présomption d’innocence, le droit à l’égalité des armes, le droit d’être jugé dans un délai raisonnable et non en « fast track »….
Notre navire JUSTICE est malheureusement en train de prendre eau de toutes parts. L’incarcération du chef de l’opposition Ousmane Sonko et la dissolution de son parti constituent un recul démocratique jamais enregistre dans l’histoire du pays
Laminent professeur Abdoul Kader Boye professeur de droit et ancien recteur de l’Ucad a pu dire : « les dissolutions appartiennent au passé. On ne combat pas un adversaire politique en le supprimant mais par la confrontation des idées et l’occupation du terrain. »
Chers confrères, vous nous avez nous autres ancien prouver que les droits à la dignité et a l’honneur dûs a notre profession ne sont pas négociables
Vous avez aussi démontré en apportant votre soutien inconditionnel à notre confrère Babacar Ndiaye que vous êtes des avocats libres.
Rappelons seulement certains principes : L’immunité de plaidoirie de l’Avocat ne doit souffrir d’aucune restriction.
La liberté d’expression : on ne saurait accepter la perpétuation de ce système qui ne dit pas son nom pour les derniers remparts de la liberté que nous sommes de devoir solliciter une autorisation pour nous exprimer dans la défense de nos clients.
Alors que de l’autre côté, l’autre partie du procès, le Procureur de la République ou son supérieur hiérarchique donne déjà une orientation à un litige qui très souvent n’est même pas encore au stade de l’instruction en donnant des interviews intempestives ou à tout bout de champs violant ainsi allègrement le principe fondamental du droit de la présomption d’innocence.
Il faut signaler à ce titre que le 23 juin 2021 aux Philippines, 29 organisations de juristes composées de jeunes avocats de différents barreaux et d’associations de droits de l’homme ont signé une déclaration dénonçant les violations multiples de leur liberté d’expression perpétrées dans cet Etat en toute impunité, en demandant par conséquent aux pouvoirs politiques de leur assurer une meilleure protection de leurs droits fondamentaux.
Chers confréres !
Des Avocats courageux et déterminés nous en avons eu, Feus Fadilou Diop, Boubacar Gueye et tant d’autres comme, Ely Ousmane Sarr, Babacar Niang pour ne citer que ceux-là en sont l’illustration parfaite.
Dans la défense de nos clients, nous devons en effet être déterminés et aller jusqu’au bout de l’effort en ayant pour leitmotiv que la vérité, seuls la vérité et le droit triompheront du mensonge, des basses besognes et du complot.
Mais nous devons faire preuve dans l’exercice de notre métier d’une vigilance accrue car ne nous leurrons pas ; certaines puissances financières, étatiques et d’autres forces feront tout pour nous barrer la route.
Et surtout chers confrères le sens de la solidarité dont vous avez fait preuve.
Si j’insiste sur cette valeur chers confrères c’est pour vous dire que nous ne serons forts et respectés que si nous sommes unis et solidaires. Nous devons avoir aucune crainte dans l’exercice de notre métier en ayant comme seul et unique objectif : le combat pour le droit et la crédibilité du système judicaire. Nous ne cesserons jamais de le répéter pour cela il nous faut des avocats courageux et déterminés, dans un barreau libre.
Ces valeurs morales de probité, d’honneur, de courage, d’indépendance et de dignité qui font de nous l’AVOCAT MORAL, ne devront pas cependant nous faire perdre de vue notre objectif pour ne pas dire notre défi de restaurer et façonner un Barreau FORT et ENVIE sur le plan International.
Permettez-moi de conclure avec cette alerte de notre regretté Bâtonnier Alioune Badara Sene : « il s’agit simplement d’une alerte objective qui doit nous contraindre tous à redoubler d’efforts et de vigilance afin que notre beau pays retrouve une justice renouvelée, sereine, libre , responsable, servie dont le statut et surtout le caractère garantissent qu’ils soient au service de l’Etat, aidés sans leur mission par des avocats compétents, constamment présents et entièrement libres dans une démocratie sans cesse en état d’alerte ».
Et l’espoir nous anime !!!!!!!
Me Ousseynou Fall est Docteur en Droit, diplômé de l’OMPI et de l’OAPI, avocat à la Cour.
PAR Lat Soukabé
SÉNÉGAL : ANTHROPOLOGIE DE LA COLÈRE
La colère est la chose la mieux partagée au Sénégal, aujourd’hui. C’est l’expression d’un trop plein pour cette société de croyants, docile malgré les apparences, et longtemps soumise aux diktats d’un État présidentialiste fort
La colère est la chose la mieux partagée au Sénégal, aujourd’hui. Les raisons en sont multiples et se sont particulièrement accumulées au cours des deux dernières années, même si les causes profondes du mal remontent à bien plus longtemps. Cette colère collective vient de tous bords y compris de la diaspora, existe dans toutes les strates de notre société, et se manifeste de plusieurs manières, parfois explosive, souvent étouffée, mais toujours perceptible et symptomatique d’un ras le bol généralisé. C’est l’expression d’un trop plein pour cette société de croyants, docile malgré les apparences, et longtemps soumise aux diktats d’un État présidentialiste fort, gangrené par le népotisme et qui a du mal à distinguer entre les intérêts partisans des hommes au pouvoir et la nécessité d’équilibre social, gage de stabilité et de sécurité pour tous. C’est également le couvercle explosé d’une marmite bouillonnante de toutes ces « affaires » tortueuses et parfois saugrenues ; ces manigances politiciennes ; ce pénible et calculateur « ni oui, ni non » à une troisième candidature du président de la république ; l’usage disproportionnée de la force lors des manifestations et la question des infiltrations et usage de nervis toujours non élucidée ; ces citoyens qui ont perdu leur vie juste pour s’être exprimés dans la rue contre les excès du pouvoir ; ces prisons bondées de citoyens dont le seul tort a été leur accointance avec le parti « Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité » (Pastef) ; ce sentiment de justice à deux vitesses ; ces corps de migrants flottant au large des eaux sénégalaises ; ces restrictions abusives des libertés des citoyens relevant d’une autre époque ; le muselage de la presse, sans compter toutes ces grèves de revendication sans fin qui ont dénaturé, entre autres, notre système éducatif ; et le tout, sur fond de cherté de la vie et de perte de valeurs républicaines cardinales dont la séparation des pouvoirs. Trop. C’est trop !
En empruntant le titre de la présente contribution à l’ouvrage édifiant de l’économiste et intellectuel camerounais, Célestin Monga, « Anthropologie de la colère : société civile et démocratie en Afrique noire » (L’Harmattan, 1994), nous restons conscients qu’il faudrait beaucoup plus qu’un article pour disséquer les dilemmes actuels de la société sénégalaise en pleine mutation. Toutefois, l’on s’exercera à esquisser, à l’aune des développements politiques et judiciaires récents, le sous-bassement de cette exaspération qui touche également la classe des intellectuels encore dotés de discernement. Cela consistera à relever les contradictions du pouvoir actuel qui auront fini de mener le « pays du dialogue », si cher à Senghor, au bord de l’implosion, faute d’espace démocratique sincère et inclusif pour transcender avec lucidité nos propres différences et adversités, et sauvegarder la paix sociale.
Le placement sous mandat de dépôt d’Ousmane Sonko ce 31 juillet, doublé de la dissolution, le même jour, du Pastef dont il est le leader, montre à suffisance l’acharnement des institutions étatiques instrumentalisées sur ce mouvement et la personne qui incarne l’espoir de millions de jeunes en âge de voter ou pas. Ce symbole de « libération » pour la jeunesse rejoint donc en prison les centaines de militants et sympathisants de son parti arrêtés arbitrairement, avec souvent comme seul tort de soutenir le PASTEF et son leader. En privant Ousmane Sonko de sa liberté, le pouvoir en place vient de « financer », gratuitement et bien avant l’heure, la campagne électorale de ce candidat déclaré de la jeunesse et des laissés-pour-compte. Plus besoin de « nemmali tour » pour décliner un quelconque programme, car désormais il est clair dans la tête d’une bonne frange de la population que le programme c’est l’assainissement de nos institutions galvaudées et le fonctionnement d’une justice impartiale pour plus d’équité sociale. Le régime en place n’a toujours pas compris que si Macky Sall a été élu en 2012, c’est essentiellement parce qu’il représentait aux yeux de l’opinion l’antithèse de Wade dont la gestion populiste et paternaliste de l’État avait fini par agacer les populations. S’il ne s’agissait que de développer des infrastructures et de surendetter le pays, Abdoulaye Wade serait certainement encore au pouvoir. Il était plutôt question de le remplacer par un profil relativement jeune et capable d’appliquer « une gestion sobre et vertueuse » et de mettre « la patrie avant le parti », d’après les propres mots de campagne du candidat Macky Sall, qui rappelons-le avait bénéficié d’un capital sympathie considérable auprès des populations durant les épreuves qu’il a subies en raison du traitement à lui infligé par le Président Wade, allant jusqu’à le faire déchoir de son poste de président de l’Assemblée nationale. Le candidat Sall avait donc été élu sur la base de la promesse de rétablir les valeurs que les citoyens avaient vu bafouées durant le magistère de Wade, dont la figure du fils et puissant « ministre du ciel et de la terre » dérangeait. Lui qui est né après les indépendances portait l’espoir d’une bonne compréhension de la jeunesse et allait contribuer à décomplexer un système encore fortement enraciné dans un logiciel françafricain. Que nenni. L’espoir naguère placé en Macky Sall s’est étiolé au fil du temps, d’abord avec l’implication de sa famille dans la gestion de l’État (rappelant le cas Karim Wade), ensuite la promesse non-tenue de créer des centaines de milliers d’emplois pour les jeunes, et après, vient tout un lot de déceptions y compris la gestion arbitraire de la chose publique avec, entre autres, le « coude présidentiel » posé sur plusieurs dossiers de l’État aux relents de concussion et de malversation financière.
Sans être exhaustif, l’on pourrait résumer les raisons de la colère en cinq points : L’indifférence du pouvoir aux priorités de la jeunesse ; la « clochardisation » de la justice ; le non-respect de la parole donnée ; l’anéantissement du rêve collectif et la tentative de musellement de la pensée libre.
L’indifférence du pouvoir aux priorités de la jeunesse
L’erreur fondamentale commise par le régime au pouvoir et ses soi-disant « penseurs », a été de croire que le soulèvement populaire de mars 2021 est imputable exclusivement à Ousmane Sonko et, qu’en le muselant, on pourrait mettre fin à ces « mouvements d’humeur ». C’est ainsi que sous le prétexte du « plus jamais ça », l’État a passé son temps à s’équiper pour corser la répression des manifestations à venir, plutôt que de s’investir à comprendre la colère post-COVID de la jeunesse et à y apporter les mesures idoines, afin que de tels excès ne se reproduisent plus. Les évènements de juin 2023 qui découlent, tout comme en mars 2021, d’une réaction de masse à une décision de justice prononcée contre Sonko, montrent bien que, même si le leader du Pastef en est l’élément déclencheur, les griefs formulés contre l’État du Sénégal et la mobilisation en elle-même, dépassent sa personne et même son parti. Ousmane Sonko est juste la personnalité qui a su cristalliser les frustrations de toute une jeunesse autour de son programme de bonne gestion de la chose publique et son idéal d’un panafricanisme affranchi des liens de la Françafrique. Ce qui correspondrait selon eux, à débarrasser d’abord le pays de ses dirigeants actuels taxés d’être à la solde de l’ancienne métropole, toujours présente, à la faveur du franc CFA et dans les différents secteurs de l’économie du pays. Par conséquent, les mouvements de révolte de la jeunesse sénégalaise doivent être compris comme le parachèvement de la décolonisation qui n’avait jamais abouti, en ce sens que nos économies sont encore fortement tributaires de notre relation avec l’ex-colonisateur. Cette jeunesse sénégalaise à l’instar de la toute la jeunesse africaine en pleine mutation
à l’ère de la numérisation, veut gagner sa dignité et redorer le blason du continent. Comme l’a dit Mme Hélène Conway-Mouret, sénatrice des Français de l’étranger, dans une interview au magazine Le Point : « Nous sommes face à une jeune génération qui est dans le rejet du colonialisme, qui n’a pas connu la Françafrique. En face, la France ne les fait plus rêver ». Pourtant les revendications de cette jeunesse de moins de 35 ans qui représente 75 % de la population, dans un contexte post-Covid, sont essentiellement liées à l’emploi, pour leur dignité et leur survie. Mais pendant ce temps, les ressources de l’État sont allées vers l’achat de matériel de répression pour la police et de guerre pour l’armée ainsi que pour la fête nationale du 4 avril a servi de décor pour une démonstration de force cette année. Or l’Etat, en tant que garant de la sécurité de tous les citoyens, doit rassurer le peuple, et beaucoup d’observateurs voyaient déjà depuis la fête nationale que le pouvoir avait bandé les muscles face à sa propre population et cela augurait de lendemains difficiles dans sa gestion des revendications de la rue. Or, même si l’Etat détient « le monopole de la contrainte ou violence physique légitime », toute violence qu’il exerce n’est pas justifiée, surtout en cas de réponse disproportionnée à une menace perçue ou réelle. Dès lors, lorsque son autorité est remise en cause, c’est la légitimité même de l’usage de la contrainte qui est interrogée.
La « clochardisation » de la justice
La justice est le principal baromètre dans un état de droit. Plus la justice est impartiale et respecte les droits de chaque citoyen, plus les citoyens lui accorderont leur confiance et se sentiront protégés et égaux devant la loi. Toute instrumentalisation de ce corps à des fins politiciennes contribue indubitablement à la déliquescence de l’État. L’état de droit est une finalité, un but ultime à atteindre. Mais il est, en même temps, une pratique constante au quotidien, qui devrait se renforcer et se bonifier par les règles du contrat social mis en place, et grâce aux garde-fous que lui impose la république et sa sacro-sainte séparation de pouvoirs. Lorsque les ministres de toutes les branches régaliennes de l’État sénégalais (Affaires étrangères, Défense, Intérieur et Justice) sont des juristes (avocate, droit-de-l’hommiste, magistrat et constitutionaliste respectivement) et que l’on voit l’état d’imbroglio politico-politicien dans lequel ce secteur de souveraineté s’est empêtré aujourd’hui, on se demande si l’on est bien au pays des juges Kéba Mbaye et Ousmane Camara. La cacophonie dans l’action et les contradictions dans la communication de ces ministères discréditent leur action et décrédibilisent leurs auteurs. C’est le cas du porte-parole du gouvernement qui avait justifié la décision de la levée du blocus de la police établi devant la résidence de Ousmane Sonko pendant près de deux mois, par le fait que ce dernier ne représentait plus une menace pour la société. Il disait en substance : « L'État a une mission de la gestion de l'ordre public... Aujourd'hui il n'y a plus de risque, plus d'appel à l'insurrection, il n'y a plus lieu de maintenir le blocus ». Et pourtant, une semaine après cette déclaration, le procureur de la République, lançait un réquisitoire dont les charges sont passées de 2, dont celle de vol de téléphone, à sept, puis à huit durant le même week-end du 28 juillet. Et précisément dans ces charges, il fait état, entre autres, d’appels à l’insurrection, contredisant ainsi le porte-parole du gouvernement. Cela n’est que la partie visible de l’iceberg tant cette justice s’est dévoyée et s’est compromise en se mettant au service du pouvoir et non de tous les citoyens, comme le démontre également la célérité avec laquelle les « dossiers judiciaires » portés par l’État sont exécutés, particulièrement lorsqu’ils concernent les responsables, membres et sympathisants du PASTEF. On pourrait même remonter au « dossier » Khalifa Sall, ancien maire de Dakar qui avait perdu ses droits civiques après sa condamnation pour détournement de la caisse noire de la mairie. Le dossier « Sweet Beauté » est en lui-même un tortueux cas d’un feuilleton de « malversation judiciaire » que l’on devrait enseigner dans les universités comme exemple à ne pas suivre. Avec l’instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, les décisions rendues dans les diverses affaires, portent à controverse, sont souvent fortement rejetées par l’opinion publique et débattues sur tous les plateaux de télévision par des chroniqueurs devenus « juristes moqueurs », comme le cas du verdict sur le chef d’inculpation de « corruption de la jeunesse » substitué à ceux de viol et menace de mort dont Ousmane Sonko était accusé. En somme, le régime en place a réussi à rendre à la misère la justice du pays, en la déshabillant de ses attributs d’apparat d’antan pour la vêtir en haillons et la laisser en errance, à la merci des « tailleurs et autres ferronniers » du droit.
Le non-respect de la parole donnée
Dans une démocratie, la légitimité repose sur la capacité des gouvernants à remplir pleinement leur part du contrat social qui les lie aux gouvernés. C’est ainsi que le respect des promesses faites durant les campagnes électorales pour solliciter le suffrage des citoyens, fait partie intégrante du contrat social, et le non-respect de la parole donnée devient une cause de rupture de ce contrat et de la confiance qui lient les deux parties. Prôner « la patrie avant le parti » pour ensuite agir dans le sens contraire, en est une illustration, comme le montrent les dégâts causés par le « ni oui, ni non » du président à une troisième candidature pour préserver l’ordre au sein des rangs du parti et de la coalition au pouvoir, au détriment de la patrie tenue en haleine pendant plusieurs années avec son corollaire de conséquences diverses allant jusqu’aux manifestations dans la rue et la répression qui s’en est suivi. Dans un État où les dirigeants ne respectent pas la parole donnée au peuple, l’autorité centrale se verra défiée. Prêter serment devant la nation, c’est jurer devant le peuple que le magistrat suprême travaillera pour l’intérêt de toute la nation. La période du « ni oui, ni non » à une troisième candidature en est l’illustration parfaite car lorsque le ministre de la Justice et professeur de droit constitutionnel se dédit, après avoir clairement indiqué que « nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs », en se basant sur la Constitution du Sénégal, pour ensuite défendre bec et oncles que le Président Sall pouvait se présenter une troisième fois « s’il obtenait 2 millions d’intentions de vote ». Dès lors, on comprend bien le rejet de cette position par la population et la défiance à l’égard de l’État qui en découle, à cause de la nébuleuse qui s’est instaurée entre intérêts partisans avoués du ministre et le respect de l’acte fondamental du pays. Le discrédit est allé au point où, l’acte odieux d’attaque criminelle au cocktail molotov, d’un bus de transport en commun, a laissé dubitatif une partie de la population ainsi que des responsables politiques tant la parole du ministre de l’intérieur qui en informe la communauté en parlant d’acte terroriste ne fait plus autorité a causes de plusieurs antécédents. Le terme « terrorisme » a été banalisé avec tous les cas de soi-disant « terroristes » sympathisants de Pastef, dans les geôles de l’Etat depuis des mois sans qu’une suite judiciaire ne leur soit donnée. Le cas de la police justifiant à la face du monde, vidéo à l’appui, que les manifestations de juin dernier étaient émaillées de crimes commis par des nervis armés à la solde des manifestants, pour finalement voir que la vidéo n’était pas complète et que la personne identifiée s’était ensuite retrouvée aux côtés des forces de l’ordre, ce qui confirme la suspicion des populations quant à une manipulation politicienne. Cette séquence n’honore pas nos forces de sécurité réputées bien formées, même si elles sont restées dans le logiciel de répression héritée du système colonial. Les conséquences du non-respect de la parole donnée au sommet de l’Etat sont dévastatrices au niveau de la confiance comme socle entre gouvernants et gouvernés, et mènent à l’effritement de la légitimité du pouvoir.
L'anéantissement du rêve collectif
Chaque génération a besoin de rêver, de s’identifier à un leader charismatique qui l’aide à transformer ses attentes en réalité. La jeunesse sénégalaise n’y échappe pas, elle a besoin d'être occupée, de travailler et de contribuer au développement de son pays. Cette jeunesse avait placé son espoir en 2012 dans l’alternance générationnelle entre Abdoulaye Wade et Macky Sall, qui s'est finalement avéré être aux antipodes de ses attentes. Le Gouvernement, malgré quelques initiatives salutaires dont la Délégation générale à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), n’a pas réussi à concrétiser ses promesses de création de centaines de milliers d'emplois. Le spectacle désolant des départs massifs de milliers de jeunes par la mer, vers l'Europe, marque l'échec de nos politiques publiques en la matière, même si ce phénomène des migrants va bien au-delà du Sénégal. À la veille de la production pétrolière et gazière qui est en soi une source d’espoir pour des lendemains meilleurs, l’image de ces jeunes désespérés qui prennent le large, au risque de leur vie, montre à quel point ils ont arrêté de rêver et de compter sur une amélioration de leurs conditions de vie sur place, au Sénégal.
Au-delà de la jeunesse, la classe politique sénégalaise dans son ensemble rêvait d'un espace politique sain, inclusif et propice pour l'épanouissement de la démocratie dans le pays, au vu des engagements et promesses du candidat Sall avant son accession au pouvoir. Mais elle a vite déchanté, particulièrement la partie de l’opposition qui ne s’est pas compromise, avec la mise en œuvre de la volonté du Président Sall de « réduire l’opposition à sa plus simple impression ». Le Sénégal, longtemps décrit comme la vitrine de la démocratie africaine, est encore aujourd'hui aux prises avec les questions des listes électorales, du parrainage des candidats, et surtout de la dépolitisation de l'organisation des élections. L'opposition a longtemps réclamé que les organisations au Sénégal soient placées sous la responsabilité d'une entité qui agit abstraction faite des questions politiciennes et cela montre à quel point le manque de confiance envers le ministère de l'Intérieur est patent. Cette opposition, organisée en grandes coalitions, se fissure aujourd’hui, au gré des intérêts individualistes et opportunistes, à moins de deux mois de la phase de parrainage qui édifiera sur la liste des candidats éligibles. Pendant ce temps, les errements de la majorité au pouvoir et particulièrement du leader de l’APR pour choisir celui qui portera l’étendard de sa coalition à la prochaine présidentielle, ont fini d’exaspérer la grande majorité des Sénégalais, en confortant l’idée qu’il n’y avait pas de plan B, et que cette cacophonie montre bien que le président de la République s’est abstenu à la dernière heure, de se présenter à la présidentielle de 2024, la mort dans l’âme. Le simple fait de confier la responsabilité du choix du candidat d’un parti politique à une personne, fusse-t-elle le chef de parti et président de la République, met en exergue les pratiques anti-démocratiques qui ont cours à l’APR, voire au sein de la coalition Benno Bokk Yakaar. L’organisation de primaires au sein du groupe pour identifier le candidat aurait été un modèle démocratique à suivre. On se souviendra qu’en 1997 l’inclination de Mandela pour Cyril Ramaphosa dont il disait qu’il était « le plus doué de sa génération » pour lui succéder à la tête de l’ANC n’était pas un secret, mais il a laissé le jeu démocratique se faire selon les règles internes du parti et porter Thabo Mbeki à la tête du parti, ce qui ouvrit à celui-ci les portes de la présidence de la République sud-africaine en 1999. Le rôle confié à Macky Sall est donc impensable dans une démocratie qui se respecte, et d’ailleurs au sein de l’APR se joue en ce moment même une guéguerre fratricide entre militants de la première heure et transhumants, pour influencer le choix du chef. Ce qui constitue sans nul doute une recette à l’implosion qui ne saurait tarder, avec son lit de mécontents et « rebelles » de la dernière heure. Nous voyons donc qu’on est à la fin du rêve collectif et au début des cauchemars pour tous.
Tentative de musellement de la pensée libre
Une dictature de la pensée sévit aujourd’hui au Sénégal. Être du côté de l’orthodoxie démocratique et des principes républicains est considéré par les tenants du pouvoir comme être un pro-Sonko et, par conséquent, s’exposer aux foudres des défenseurs du régime, qui semblent oublier que le Pastef n’a pas le monopole du patriotisme dans ce pays. Il y a un acte pernicieux de musellement des voix discordantes, qu’elles viennent de la rue, de la presse ou encore de la frange de l’intelligentsia qui refuse de se prostituer pour plaire au prince. C’est là où le combat des patriotes rejoint les principes de base de l’intellectualisme, à savoir la liberté de penser, de poser des questions et de remettre en cause le « désordre établi comme ordre », en toute responsabilité et contre tout diktat. Après la phagocytose d’ex-grands noms de la presse sénégalaise qui ont cassé leur plume naguère acerbe, pour mieux avoir accès aux doux salons aux lambris dorés du Palais, et devant les fermetures arbitraires de certaines chaines de télévision et les emprisonnements abusifs de journalistes et chroniqueurs, sans compter les restrictions répétées d’accès à la bande passante, le régime aura réussi à instaurer une psychose au niveau national, qui tue à petit feu l’expression libre. Devant cette situation, d’éminents intellectuels du Sénégal et de la diaspora avaient signé une lettre ouverte en mars 2023 pour « appeler le président Sall à la raison » devant ce qui apparaissait à leurs yeux et à la face du monde, comme une dangereuse dérive démocratique manifestée par « l’utilisation de la justice à des fins politiques ». En juin, un ticket intitulé « cette vérité que l’on ne saurait cacher », signé de Boubacar Boris Diop, Mbougar Sarr et Felwine Sarr pour qui « la situation en cours résulte de la dérive autoritaire du président » fait le tour du monde. Ce qui vraisemblablement, a horripilé le régime dont les sbires se sont empressés de leur apporter des répliques par presse interposée, révélant dans cet exercice, le degré élevé de malhonnêteté intellectuelle existant en leur sein. Mais nous verrons de plus en plus de voix s’élever urbi et orbi, de la part de l’intelligentsia, car ce moment est historique et les intellectuels opprimés au lendemain des indépendances, n’ayant pas pu accompagner les masses populaires en raison de la répression du système de l’époque, se donnent le devoir d’accompagner la jeunesse africaine à se libérer des derniers maillons de la décolonisation et des leaders complexés, pour affranchir leurs peuples. Et cela passe au Sénégal par la traction créée par le PASTEF et son projet, avec ou sans Ousmane Sonko, qui a tiré l’opposition de la plus simple expression à laquelle elle était réduite, vers une parité presque parfaite en matière de représentativité à l’Assemblée nationale. Il y a eu progressivement une érosion de la légitimité du régime en place et les résultats des urnes aux législatives et aux locales passées en sont symptomatiques.
Pour finir, nous avons une pensée pour Ousmane Sonko et toutes les personnes (entre 500 et 800, selon les estimations) détenues arbitrairement pour leurs opinions et leur engagement, mais l’on ne peut pas museler la pensée, disait l’autre, et leur combat continue à travers les voix encore debout et à travers le peuple sénégalais résilient qui a horreur de l’acharnement et du « deux poids, deux mesures » actuel de la justice au Sénégal, « Coumba am ndey ak Coumba amoul ndey ». Le cas du procès de Karim Wade l’a prouvé, lui qui a été le seul condamné sur une liste originale de 25 personnes qui devaient se justifier devant la Cour de répression criminelle (CREI), et qui a finalement bénéficié d’un soutien affectif de la population malgré les lourdes charges qui pesaient contre lui. Il est ancré dans l’inconscient collectif des Sénégalais que le chemin qui mène au sommet est semé d’embuches, dont l’exil et la prison sont les épitomes rédempteurs. Le philosophe Souleymane Bachir Diagne l’illustre éloquemment par sa traduction du verset 6 de la sourate 94 du Coran : « après chaque contraction, il y a une expansion », en d’autres termes « après la peine, il y a le gain ». Ainsi soit-il.
Macky Sall donne le nom du candidat de BBY
Le Président Macky Sall est en train de se la couler douce à Marrakech. Il a toujours pris de grandes décisions lors de ses vacances au Maroc. D'ailleurs, c'est à son retour de vacances au Royaume chérifien qu’il avait supprimé le poste de Premier ministre. Le chef de l'Etat, dont les vacances sont finies, est en train de prendre langue avec tous les candidats à la candidature de Benno Bokk Yaakaar pour la Présidentielle de 2024. Il a mis les sentiments de côté pour trouver le meilleur profil pour porter les couleurs de la mouvance présidentielle en 2024. A cet effet, il a invité les candidats à garder leur ego pour l’intérêt du régime, du pays et au regard du contexte de la sous-région. Le Président Sall pense que son successeur doit pouvoir prendre en compte tous les paramètres. D’ailleurs, à son retour aujourd’hui à Dakar, le Président Macky Sall va dévoiler le nom du candidat de Benno Bokk Yaakaar.
Assemblée générale de l’Ums
L’union des magistrats du Sénégal (Ums) tient son assemblée générale le week-end prochain. Ce sera l’occasion pour le président sortant, Ousmane Chimère Diouf, de présenter son bilan et de solliciter à nouveau un mandat à la tête de l’Ums. En tout cas, tout porte à croire que le président de la Cour d’appel de Saint-Louis va rempiler devant son challenger. Car il a un bilan défendable et il garde de très bons rapports aussi bien avec ses collègues que la chancellerie. Toutefois, le bureau va connaître des changements. De nouvelles têtes vont accompagner le président de l’UMS.
Crime odieux à Sahm notaire
Un enfant âgé de 7 ans du nom de Fallou Ndiaye a été retrouvé mort dans des circonstances suspectes, à Sahm notaire. Une triste nouvelle qui a ameuté les habitants de la commune. Pour le moment, les causes de ce drame restent inconnues. Toutefois, la police de Guédiawaye qui a ouvert une enquête a fait une réquisition pour l’évacuation de la dépouille dans une structure sanitaire pour les besoins de l’autopsie
44 candidats à l’émigration clandestine interpellés
Un coup de maître de la gendarmerie nationale. Dans le cadre de la lutte contre l’émigration clandestine, les pandores déroulent des opérations de veille et d'alerte sur l'ensemble du territoire national. Ce qui leur a permis de mettre la main sur 44 candidats, lundi. C’est la brigade de Gendarmerie de Sangalkam qui a brisé le rêve de ces jeunes de rallier l’Europe par la mer. Ils ont été appréhendés dans un verger à Keur Ndiaye Lo où ils préparaient leur voyage. Le groupe est composé de 32 Gambiens et 02 Libériens et un organisateur du voyage et neuf autres Sénégalais. La Gendarmerie nationale appelle la population à plus de collaboration pour stopper le phénomène.
Une pirogue de migrants sénégalais secourue aux larges du Cap-Vert
Une pirogue transportant 37 migrants sénégalais et un Bissau-guinéen a été secourue mardi aux larges des côtes capverdiennes. Les candidats à l’émigration, retrouvés dans cette embarcation par les secouristes, sont vraisemblablement des rescapés dans la mesure où le nombre de passagers au départ de la pirogue était de 101, d’après leurs témoignages. Selon les témoignages des rescapés au nombre de 38 dont un Bissau-guinéen, actuellement pris en charge dans l’île de Sal, cette embarcation avait quitté la localité de Fass Boye, dans la région de Thiès, le 10 juillet dernier avec 101 passagers à son bord, indique le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Il déclare avoir pris les dispositions nécessaires, en relation avec les autorités compétentes du Cap-Vert, pour leur rapatriement dans les meilleurs délais.
Colère des chercheurs de l’ISRA
Les travailleurs de l’Isra, et plus particulièrement les chercheurs, sont dans tous leurs états. Ils sont au regret de constater que leurs doléances sont restées insatisfaites malgré les nombreux rappels. Le syndicat autonome de la recherche agricole et alimentaire souligne que le 30 mars 2022, le Président Macky Sall avait instruit le ministre de l’Agriculture et de l’Équipement Rural, de lui remettre, avant la fin du mois d’avril 2022, un plan d’urgence de transformation de la recherche agricole, en cohérence avec nos objectifs de souveraineté alimentaire. Il avait demandé aussi d’actualiser les missions, l’organisation et le fonctionnement de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA), ainsi que le statut des chercheurs. Après une longue procédure d’échanges et d’atelier, le ministre de l’Agriculture a diligenté la finalisation des projets de décrets, et le décret portant organisation et fonctionnement de l’ISRA est signé. Seulement, regrette le syndicat, les autres décrets sont en souffrance, cette fois-ci au niveau du ministère des Finances qui tarde à donner son visa. Les travailleurs dénoncent la négligence dont l’ISRA fait l’objet de la part de certains acteurs étatiques.
Insécurité aux alentours de l’arène nationale
Les riverains de l’arène nationale ne dorment plus du sommeil du juste à cause des agressions fréquentes lors des séances de lutte. Ces habitants de Pikine-Nord qui dénoncent le silence des autorités, promettent d’en découdre désormais avec les agresseurs quel que soit le prix à payer. Ils comptent d’ailleurs s’organiser, selon nos sources, en comités pour faire face aux agresseurs qui troublent leurs quiétudes.
Implosion de l’Unapees
L’Union nationale des parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Unapees) est au bord de l’implosion. En effet, des responsables de cette structure ont organisé une assemblée générale pour destituer leur président Abdoulaye Fané, frappé par la limite de mandats, au profit du trésorier sortant, Thierno Ndao. Ce dernier annonce un nouveau souffle de l’association. Une élection contestée par Abdoulaye Fané qui continue de se réclamer président légitime jusqu’au 21 décembre prochain. Il se dit ouvert à des élections transparentes et inclusives. Comme pour dire que la guerre est ouverte entre Thierno Ndao et Abdoulaye Fané.
Serigne Mbaye Thiam esquive les questions politiques
Depuis deux ans, les matchs navétanes ne se jouent plus à Tivaouane, faute de terrain disponible. Le stade municipal était en travaux pour la pose de gazon synthétique. Des jeunes se sont organisés pour s’occuper pendant les vacances, à travers un tournoi dénommé tournoi de l’amitié, qui a regroupé 12 équipes. Et le choix du parrain a été porté sur Lamine Diouck, secrétaire général de la coordination communale socialiste de Tivaouane et conseiller technique au ministère de l’Eau et de l’Assainissement. Lors de la finale jouée ce week-end en présence de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’Assainissement, Lamine Diouck était à côté du député socialiste Yéya Diallo et de tous ses camarades de Tivaouane, mais aussi des maires du département. La fête a été belle de par la qualité du jeu offert par les équipes, mais aussi des récompenses distribuées par le parrain. Le ministre Serigne Mbaye Thiam, qui a esquivé les questions politiques posées par la presse, a déclaré que cette initiative de Lamine Diouck est conforme à la politique du Président Macky Sall en direction de la jeunesse et du sport de façon particulière. Et c’est pourquoi il a tenu à être présent, pour encourager les jeunes et les équipes qui ont participé à ce tournoi.
Grogne des dockers contre le responsable du Bmop
Les dockers sont en colère contre le responsable du Bureau de la main d’œuvre portuaire (Bmop) à cause des retards permanents de salaires et de leurs exclusions des recrutements. Avec le soutien de l’Unsas, ils promettent un bras de fer avec leur employeur. Ils veulent mettre l’État devant ses responsabilités.
Remise de brebis à 5 groupements de Taïba Ndiaye
Taïba Ndiaye a abrité hier une cérémonie de remise de brebis à 5 groupements de femmes de 5 villages de la commune de Taïba Ndiaye. Ce projet cofinancé par la commune, l’Ong Heifer et l’Etat du Sénégal, entre dans le cadre de la deuxième génération de l’Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (IMAM 2). Selon Assane Ndiaye, maire de la commune de Taïba Ndiaye, la remarque est que durant les fêtes religieuses telle que la tabaski, il y a parfois un manque criard de moutons sur le marché. Il s’agit ainsi de lutter contre ce phénomène en encourageant les groupements de femmes à travers l’élevage, pour résorber localement le déficit et même créer les conditions permettant de se passer de l’importation. C’est ainsi que 5 groupements ont été ciblés pour la mise à disposition de brebis, avec la démarche du passage de don. Cela veut dire que chaque fois qu’une brebis met bas, l’agneau est automatiquement passé à une autre personne.
Braquage entre Missirah Sirimana et Kondokhou
Au regard de la position géographique des trois départements de la région de Kédougou, les autorités doivent redoubler d'efforts pour renforcer la sécurité en déployant des unités de gendarmerie qui vont sillonner en permanence les sites d'orpaillage. En effet, une bande armée a braqué plus d'une soixantaine de personnes, dimanche aux environs de 10 heures du matin, entre Missirah Sirimana et Kondokhou. D’après Dakaractu, les assaillants qui étaient au nombre de cinq se sont positionnés à 4 kilomètres du village de Kondokhou. Ils pointaient leurs armes à feu sur les passants avant de les fouiller, prendre les téléphones portables, l'argent et tout ce qui a de la valeur. Ils demandaient aux victimes de se coucher par terre, front contre le sol. Selon les victimes, une femme a été dépossédée de plus d'un million de francs par les assaillants qui étaient tous encagoulés. Après leurs forfaits, ils ont pris la fuite dans la forêt, croyant avoir aperçu l'ambulance de Missirah Sirimana, alors que c'était les forces de défense et de sécurité. La brigade de gendarmerie a lancé la traque des malfaiteurs.
Retrouvailles entre Gilbert Samb et Abdoulaye Dièye
«Il arrive des moments dans la vie, surtout en politique, où des responsables de même obédience peuvent avoir des points de vue différents sur la démarche ou la manière de faire, mais ils aspirent tous au même idéal, croient à la même idéologie tracée par leur mentor». Ces propos ont été tenus par Gilbert Amadou Samb communément appelé à Thiès «Baay Faalu Macky», après les retrouvailles scellées avec Abdoulaye Dièye président de Siggi Jotna, par ailleurs Directeur général de l’AIBD. Pour Gilbert Samb, quand le danger menace la famille, il faut battre le rappel des troupes pour arrondir les angles afin de se mettre ensemble au service exclusif du parti. Et c’est pourquoi il a accordé ses violons avec ceux d’Abdoulaye Dièye pour massifier le parti dans le département de Thiès. A l’en croire, cette union sacrée est saluée par les militants de la majorité présidentielle à Thiès. Dans le contexte actuel, les deux responsables se disent prêts à suivre et à accompagner sans réserve le candidat qui sera désigné par le Président Macky Sall.
Le procès en appel des députés du PUR renvoyé
L'affaire des députés du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), Massata Samb et Mamadou Niang, a été appelée à la barre de la Cour d'appel de Dakar, lundi dernier. Mais l’affaire n’a pas été retenue. Le tribunal a renvoyé le procès au 20 novembre pour plaidoirie. Il faut souligner que les députés qui ont purgé une peine de 6 mois de prison ferme ont comparu libres. Massata Samb et Mamadou Niang ont été jugés coupables de coups et blessures volontaires et condamnés à 6 mois de prison assortis d'une amende de 100 mille francs et 5 millions de dommages et intérêts au préjudice de leur collègue député, Amy Ndiaye Gniby.
Par Amadou Lamine SALL
QUELLE SOLUTION POUR LE NIGER FACE À LA CEDEAO ?
Difficile de savoir de quel bord se ranger : diplomatie ou action guerrière ? Le meilleur est de privilégier le dialogue si la junte y adhère et il serait souhaitable qu’elle y adhère.
Difficile de savoir de quel bord se ranger : diplomatie ou action guerrière ? Le meilleur est de privilégier le dialogue si la junte y adhère et il serait souhaitable qu’elle y adhère. A défaut, s’il faut agir, agir en faisant d’un coup trois coups : libérer à la fois le Mali, le Faso, la Guinée Conakry ! Ce serait plus juste, plus équitable et plus… économe !
Mais le dialogue est la voie la plus sage, la plus consensuelle. La vérité est que la CEDEAO s’y est prise tard, très tard en regardant faire tous ses coups d’État militaires ! L’Union Africaine de même ! Un gâchis et une incompétence sans nom !
Pourquoi le Niger, tout de suite, serait le seul à être libéré et pas les autres, tous les autres ? Complexe, difficile à comprendre ! Pourquoi subitement toute cette hâte et ce besoin de libérer l’Afrique des coups d’État militaires ? Pourtant c’est cela le bon réflexe mais il semble venir un peu tard ! Oui, il n’est que temps d’arrêter les appétits militaires en Afrique mais il n’est que temps également pour les pouvoirs civils de mettre un arrêt à leur appétit de pouvoir et de richesse !
Si les militaires Nigériens donnent l’exemple en regagnant les camps militaires et laisser le choix du peuple s’imposer, nous aurons gagné avec un retour des civils ! Si la CEDEAO réussit son action de reconquête du pouvoir parla force sans sacrifier ni Bazoum ni le peuple nigérien, ni une jeunesse érigée en rempart, tant mieux ! Elle aura gagné et rattrapé son insuffisance et son incompétence constatée par tous !
L’essentiel pour la CEDEAO est d’éviter l’échec de la reconquête du pouvoir par la force ! Ce serait une véritable catastrophe de plus dont nul ne connait les conséquences ! Que la CEDEAO mesure tous les risques de son intervention militaire. Que les putschistes mesurent tous les risques de leur refus insensé et orgueilleux du rejet du dialogue !
Le coup de gueule de mon Président, le Président Macky Sall, relève sans doute d’une vision, d’une très longue vision, que c’est maintenant qu’il faut libérer l’Afrique des coups d’État militaires. D’aucuns peuvent dire mais pourquoi le pense-t-il seulement maintenant avec un tel agacement ? A toute chose son heure ! Sa visite récente chez Poutine et son échange aigre-doux avec l’actuel Président putschiste du Burkina Faso, ont dû le convaincre de vaincre le mal, c’est-à-dire d’arrêter d’accéder au pouvoir par les armes !
Prions ? N’avons-nous pas trop prié ?
Agissons plutôt pour trouver la sortie la meilleure, la plus humaine, la plus efficace et la plus utile pour le Niger et son peuple. Il est temps que le berceau de l’humanité, notre Afrique si belle et si ardente, soit le soleil du cœur !
Par Amadou Lamine SALL
Poète
Lauréat des Grands Prix de l’Académie française
Lauréat 2023 du Grand Prix de Poésie Africaine
LES LIONS S’OFFRENT D’ENTREE LES D-TIGERS
Tournoi de requalification olympique : Sénégal - Nigeria (93-87) - L ’équipe du Sénégal a réussi son entame au tournoi de pré-qualification olympique zone Afrique en remportant le duel qui l’a opposé ce lundi à Lagos, à celle du Nigéria.
Le Sénégal a réussi ses débuts au tournoi de pré-qualification olympique zone Afrique des JO de Paris 2024 en remportant le premier face à face qui l’a opposé ce lundi 14 août, au Nigéria, pays hôte de la compétition (93-87). Après ce premier et probant succès, les Lions terminent la phase de poule demain jeudi, par le duel qui s’annonce très rude face aux Aigles du Mali.
L ’équipe du Sénégal a réussi son entame au tournoi de pré-qualification olympique zone Afrique en remportant le duel qui l’a opposé ce lundi à Lagos, à celle du Nigéria. Les hommes de Mamadou Guèye «Pa Bi» ont su répondre au défi physique imposé d’entrée pour contenir une euphorique adversaire nigérian.
Pris aux collets lors du premier quart temps avec une avance de 11 points (20-11, 7e), les coéquipiers de Cheikh Mbodji et Ousmane Ndiaye ne vont pas tarder à desserrer l’étau. Ils font rapidement la jonction (22-22. 9e) avant de boucler le premier quarttemps avec un retard d’un point (26-25). Dans le deuxième quart-temps, la bande à Youssou Ndoye (meilleur marqueur avec 15 points) trouve la bonne carburation et répond du tic au tac à l’assaut des Nigérians. Les Lions se reposent sur une défense agressive et une bonne tenue sur les rebonds défensifs pour limiter les D-Tigers sur les tirs. Au coude à coude (31-31, 3e), les Sénégalais parviendront à se détacher (37- 31. 6e) avant de remporter le deuxième quart-temps sur une courte tête (46-44).
De retour sur le parquet, la rencontre reprend sur un rythme plus équilibré. Le mano-à-mano poursuit au tableau d’affichage. Très tranchant dans le jeu de pénétration et le jeu extérieur, le tonitruant meneur Ireogbu hisse un peu plus son équipe. Laxistes en défense, Ousmane Ndiaye et ses coéquipiers retombent dans les travers et ouvrent des brèches aux tireurs nigérians. Les D-Tigers en profitent pour recoller au score (59-59, 6e) et même de reprendre un court avantage (68-67).
Bousculé, le Sénégal attaque le dernier et décisif quart-temps, en force. Les coéquipiers de Brancou Badjo (14 points) ne tardent pas à muscler leur défense et de hausser le ton. A l’aide de rapides séquences dans le jeu offensive, ils empilent les paniers et portent l’écart à 12 points (87-75, 8e). Une avance assez confortable que les Lions vont pourtant dilapider suite à une succession d’erreurs sur le repli défensif et un manque de contestation sur les nombreux tirs (88-80, 8e). Malgré ce passage à vide, les Lions ne lâcheront rien.
Lamine Samb et l’équipe du Sénégal font le job et négocient au mieux les toutes dernières possessions pour enterrer définitivement les chances des D-Tigers de revenir au score dans les ultimes secondes de jeu. Au finish, une courte mais précieuse victoire qui permet au Sénégal d’entrevoir les demi-finales. Le Sénégal tenter de parachever la phase de poule par le duel qui l’opposera demain, jeudi à l’équipe du Mali.