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3 octobre 2025
CHERCHEURS ET SCIENTIFIQUES DE 21 PAYS AFRICAINS PARTAGENT LES ACQUIS
Saint-Louis : Réunion annuelle du projet Kafaci au niveau de AfricaRice - Lancé en 2017, ce projet KAFACI a permis l’homologation d’une trentaine de variétés de riz dans ces 21 pays dont le Sénégal
Le Centre pour le Riz en Afrique (AfricaRice) abrite depuis quelques jours la réunion annuelle du Projet KAFACI qui est financé par la République de Sud Coréenne. Il couvre 21 pays en Afrique qui sont tous représentés à cette rencontre. L’objectif est de partager les résultats et les acquis sur la modélisation de la sélection variétale en Afrique.
En effet, lancé en 2017, ce projet KAFACI a permis l’homologation d’une trentaine de variétés de riz dans ces 21 pays dont le Sénégal. C’est ce qu’a fait savoir le Directeur régional du Centre AfricaRice de Saint-Louis, Dr Mandiaye Diagne. Il révèle que 15 millions de tonnes de riz par an, sont produites par ces 21 pays africains qui sont accompagnés par la République de Corée du Sud dans le cadre de la mise en œuvre du Projet KAFACI. Ce dernier vise à accélérer le processus de développement variétal en Afrique. Cependant, la consommation annuelle de ces 21 pays est de 25 millions de tonnes de riz. «Si on prend l’ensemble de ces 21 pays africains, ils représentent 79% de la production de riz en Afrique subsaharienne. Ce qui veut dire que le riz est une spéculation importante dans ces 21 pays. Leur consommation moyenne annuelle depuis 2017 tourne autour de 25 millions de tonnes, soit un gap de 10 millions de tonnes que ces pays sont obligés d’importer», a confié Mandiaye Diagne. Il a fait part également de la nouvelle approche développée par ces chercheurs à travers ce projet KAFACI qui consiste à accélérer le processus de développement variétal. «Au lieu d’un cycle de 10 ans pour avoir une variété, maintenant au bout de 2 ans, on peut avoir une variété qui peut répondre aux besoins des consommateurs», a-t-il rappelé. Des projections sur diverses thématiques sont au menu de cette réunion annuelle où il est prévu également des descentes sur le terrain au niveau des centres d’AfricaRice de la région.
22,13% DES CAUSES D’EMPRISONNEMENT SONT DUES A L’INFANTICIDE
Femmes en conflit avec la loi - L’infanticide figure parmi les cinq (5) motifs d’incarcération des femmes au Sénégal, soit 22, 13% des causes d’emprisonnement
L’infanticide figure parmi les cinq (5) motifs d’incarcération des femmes au Sénégal, soit 22,13% des causes d’emprisonnement. La vulnérabilité économique, l’exclusion sociale et la peur de la récrimination sont autant de facteurs qui expliquent la commission d’un infanticide. The African Population and Health Research Center (APHRC) a publié une étude sur la question.
The African Population and Health Research Center (APHRC) a mené une étude sur l’infanticide au Sénégal, dénommée «Ethnographie de l'infanticide au Sénégal : expériences et mécanismes de pénalisation». Les enquêtes ont été faites dans la région de Dakar notamment dans les maisons d’arrêt pour femmes de Libertés 6 et Rufisque, dans les Tribunaux et en banlieue. Il ressort de cette étude, réalisée entre mai 2021 et janvier 2022, que l’infanticide figure parmi les cinq (5) motifs d’incarcération des femmes au Sénégal, soit 22,13% des causes d’emprisonnement. 19 femmes ont été enquêtées, pour une moyenne d’âge comprise entre 25 et 30 ans.
Les conclusions de l’étude sont aussi que les femmes qui tombent enceintes et qui finissent par commettre l’infanticide sont en majorité non instruites ou ont un cycle limité aux études primaires. Leur travail est très souvent informel. Elles sont vendeuses ambulantes, élèves ou étudiantes qui dépendent de leurs familles ou simplement des sans-emplois. Selon l’étude, à cause de leur précarité économique, les femmes mènent des transactions qui découlent assez souvent sur une grossesse.
L’enquête montre, par ailleurs, qu’il y a un silence autour des cas de viols qui aboutissent à des grossesses non désirées. Les filles sont accusées, parfois, d’avoir provoqué leur grossesse. L’intimidation au sein de la famille, pour garder le silence, et les doutes sur les propos avancés par les victimes, sont autant de facteurs qui expliquent les infanticides.
Ce qui pousse les filles à commettre l’infanticide ce sont également les grossesses non planifiées, la crainte de l’humiliation, le rejet de la grossesse par le partenaire et la violence sexuelle. L’isolement et les privations associées aux grossesses pré ou extra maritales, sont autant de facteurs qui expliquent le recours à l’infanticide.
Les causes de l’infanticide sont en outre liées à une fragilité des liens sociaux et familiaux, avec des filles issues de familles polygames où régnaient une grande rivalité et des conflits récurrents. Elles sont élevées dans des familles monoparentales, du fait de divorces ou de décès de l’un des parents.
MAMADOU MOUSTAPHA BA S’ENGAGE
La situation alarmante des chercheurs de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) est en passe d’être résolue si l’on se fie aux engagements du ministre des Finances et du Budget
La situation alarmante des chercheurs de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) est en passe d’être résolue si l’on se fie aux engagements du ministre des Finances et du Budget. Mamadou Moustapha Bâ l’a fait savoir hier mardi 28 novembre, lors de l’adoption du budget 2024 du ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire arrêté à 219.494.446.493 FCFA.
Le traitement salarial d’un chercheur de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) est très faible comparativement à celui d’un enseignant chercheur employé par une université sénégalaise. Une dévalorisation qui n’est pas sans conséquences sur la disponibilité de ces ressources humaines de qualité puisqu’ils sont nombreux à aller trouver autres débouchés pour se faire une meilleure vie après tant d’années d’études et de recherches. Pivot de l’agriculture sénégalaise, la recherche agricole semble perdre son élan et de moins en moins sa place dans un contexte de souveraineté alimentaire telle que préconisée par le président Macky Sall. A la base de cette contreperformance, le traitement salarial et la faiblesse des dotations allouées à la recherche agricole.
Pour les chercheurs, ils se retrouvent presque tous dans la classe 6 et ce, quel que soit leur niveau de formation, leur compétence ou la qualité de leur travail. Sensibles au mal être de ces chercheurs, les députés ont suggéré l’amélioration significative de leurs conditions de travail, non sans interpeller le ministre sur l’état d’avancement de la révision du statut du personnel de cette structure. A ces questions latentes, le ministre des Finances et du budget, Mamadou Moustapha Ba a pris l’engagement de faire bouger les choses d’ici la fin de l’année. « Le coordonnateur de l’inspection des finances vient de me signifier (hier), l’accord du ministère des Finances et du budget pour donner suite favorable à la requête de l’Isra». En retour, «je m’en chargerai aux côtés du premier ministre Amadou Ba pour porter ce plaidoyer auprès du président de la République Macky Sall. Et j’espère bien ce dossier sera réglé d’ici la fin de l’année 2023 », a déclaré Mamadou Moustapha Ba.
Autre point développé, relatif au renforcement des crédits attribués à l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra), est le Fonds d’appui au développement du secteur rural (Fadrs). Lequel fonds bénéficie d’un important Programme de modernisation et d’intensification agricole. Sur ce, confie le ministre, la nécessité de revoir à la hausse les crédits accordés au Fonds national de recherches agricoles et agro-alimentaires (Fnraa). Tout ceci pour booster le développement agricole. Sur la question du prix du kilogramme d’arachide, le ministre a loué les efforts du chef de l’Etat, non sans rappeler qu’en 12 ans de pouvoir, « le prix du kilogramme d’arachide est passé de 165 FCFA en 2012 à 275 FCFA en 2023 ». Au titre de l’année 2024, le projet de budget du ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire (Maersa) a été adopté à 219 494 446 493 FCFA en autorisations d’engagement et 207 842 023 528 FCFA en crédits de paiement.
LE CORED APPELLE LES MEDIAS A « PLUS DE PRECAUTION » ET MET EN GARDE
Le CORED n’agrée pas la publication de chiffres se rapportant aux nombres de parrainages collectés par des politiques, candidats et soutiens de candidats à la candidature à la présidentielle du 25 février 2024, par des organes de presse, sans vérification
Le CORED n’agrée pas la publication de chiffres se rapportant aux nombres de parrainages collectés par des politiques, candidats et soutiens de candidats à la candidature à la présidentielle du 25 février 2024, par des organes de presse, sans procéder à une vérification préalable. Quid des résultats de sondages électoraux que des organes publient, malgré son interdiction dès la prise du décret portant la convocation du corps électoral ? Face à la récurrence de tels entorses, l’autorégulateur rappelle les médias à l’ordre et, «en cas de manquement à l’avenir, se réserve le droit de saisir son Tribunal des pairs».
« Le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias (CORED) constate la récurrence de la publication de chiffres se rapportant au nombre de parrainages déposés au profit de tel ou tel autre candidat. Le CORED déplore que les organes de presse publient ces chiffres sans que les journalistes aient réellement la possibilité de procéder à la vérification de telles informations », désapprouve le autorégulateur des médias dans un communiqué de presse daté d’hier, mardi 28 novembre 2023. En cette période pré-électorale, il recommande plus de précaution, tout en mettant en garde les journalistes contre toute manipulations de politiques. «Le CORED invite les médias à utiliser avec plus de précaution de tels chiffres et l’interprétation que les différents acteurs en compétition en font. Dans ce contexte pré-électoral, le CORED attire l’attention des confrères sur les risques de manipulation de la part d’acteurs politiques, et les appelle à plus de discernement devant des sources douteuses, à faire preuve de plus de professionnalisme pour un traitement plus rigoureux de certaines informations ».
INTERDICTION DE PUBLICATION OU DIFFUSION DE TOUT SONDAGE D’OPINION…
L’autre manquement à l’éthique et la déontologie, pardon à la loi, que dénoncent Mamadou Thior et son équipe, c’est les résultats de sondages électoraux qui se retrouvent dans les médias. «Par ailleurs, le CORED a aussi noté la publication de sondages électoraux alors que c'est formellement interdit par la loi au Sénégal depuis 1986, qui stipule que ‘’la publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le Code électoral, est interdite à compter de la date de publication au -Journal officiel- du décret portant convocation du corps électoral jusqu’à la publication définitive des résultats du scrutin’’», note la source. Suffisant pour que l’organe d’autorégulation des médias rappelle que le rôle des médias, plutôt que d’être de « simples caisses de résonance des acteurs politiques », c’est «d’aider le citoyen à se forger une opinion et faire son choix». « Le CORED exhorte les médias à ne pas accepter d'être de simples caisses de résonance des acteurs politiques en cette période sensible. Le rôle des médias est plutôt d’aider le citoyen à se forger une opinion et faire son choix », alerte-t-il le Conseil pour l’Observation des Règles d’Ethique et de Déontologie dans les médias qui menace de sévir, en saisissant son Tribunal des pairs, en cas de récidive dans la violation de la loi et des règles d’éthique et de déontologie. «En cas de manquement à l’avenir, l'organe d'autorégulation se réserve le droit de saisir son Tribunal des pairs», conclut le texte.
LE RABAT D’ARRET, LA DERNIERE CARTE DE SONKO
La défense de l’opposant Ousmane Sonko ne compte pas lâcher du lest pour la réintégration de leur client sur les listes électorales afin de pouvoir participer à l’élection présidentielle
Après la publication de l’arrêt de la Cour suprême cassant la décision du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ziguinchor qui avait ordonné la réintégration de Ousmane Sonko sur les listes électorales, les avocats du maire de Ziguinchor ont déposé un rabat d’arrêt hier, mardi 28 novembre à la Cour suprême. La défense de l’opposant estime ainsi que la «Cour doit faire preuve de célérité» parce qu’il s’agit d’un «contentieux électoral». Une course contre la montre afin de permettre au chef de l’opposition sénégalaise de s’aligner sur les starting-blocks pour la Présidentielle du 25 février 2024.
La défense de l’opposant Ousmane Sonko ne compte pas lâcher du lest pour la réintégration de leur client sur les listes électorales afin de pouvoir participer à l’élection présidentielle de février 2024. Elle a ainsi déposé hier, mardi 28 novembre, un rabat d’arrêt à la Cour suprême. «Les sénégalais qui ont suivi l’audience du vendredi (17 novembre) portant sur le pouvoir porté sur la décision du juge de Ziguinchor, ont constaté que l’un des membres qui avait participé à la proposition de cette audience, n’a pas signé l’arrêt. Et il est prévu textuellement qu’il y a une irrégularité à ce niveau-là. Mais, la question essentielle tourne autour de la participation ou non de Ousmane Sonko à ces joutes électorales et c’est une procédure qui est pendante. A partir de ce moment-là, on ne peut pas parler de radiation. Donc, Sonko garde toutes ses chances d’éligibilité dans cette élection-là. A partir de ce moment, il y a une urgence absolue », a déclaré Me Babacar Ndiaye.
«Tous les sénégalais doivent savoir que la participation ou non de Ousmane Sonko à ces élections dépendra de cette procédure que nous avons introduite aujourd’hui (hier) et par conséquent, la balle est dans le camp de la Cour suprême», a-t-il ajouté. Il estime que le dossier doit être réexaminé au plus vite. «La Cour suprême doit faire preuve de célérité. C’est une obligation morale et éthique. C’est une obligation d’essence républicaine. On est dans un pays démocratique », a ajouté Me Babacar Ndiaye. A ce propos, Me Saïd Larifou abonde dans le même sens. «Le contentieux électoral, c’est le contentieux de célérité. Il doit être examiné en toute urgence et c’est pour cette raison que nous osons espérer que nous serons convoqués très prochainement. Le contraire serait un acte attentatoire aux droits de Ousmane Sonko parce que les autres candidats à l’élection présidentielle sont sur le terrain, mènent leur campagne, récoltent leurs parrainages et côtoient les citoyens sénégalais pour exprimer leurs programmes politiques et nous avons du mal à accepter que notre client soit privé de ce droit mais nous, les avocats de Sonko, sommes très déterminés et nous exerceront toutes les voies de recours possibles, juridiques pour faire valeur ses droits», a fait savoir la robe noire.
Pour rappel, le 17 novembre dernier, la Cour suprême a cassé et annulé la décision du tribunal de Ziguinchor du 12 octobre et a renvoyé l'affaire au tribunal hors classe de Dakar pour qu'elle soit rejugée. Ce qui annulait la réintégration de Sonko dans le fichier électoral. Ce rabat d’arrêt constitue dont la dernière carte pour le Chef de l’opposition sénégalaise.