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24 mai 2025
ABDOU DIALLO REJOINT AL-ARABI
Le défenseur polyvalent Abdou Diallo quitte officiellement le paris Saint-Germain pour Al-Arabi Sports club. Hier, le champion d’Afrique a signé un contrat de 4 ans en faveur du club qatari.
Le défenseur polyvalent Abdou Diallo quitte officiellement le paris Saint-Germain pour Al-Arabi Sports club. Hier, le champion d’Afrique a signé un contrat de 4 ans en faveur du club qatari.
C’était dans l’air depuis plusieurs jours, c’est désormais officiel. Al-Arabi SC a annoncé hier l’arrivée d’Abdou Diallo en provenance du Paris Saint-Germain. Depuis la reprise, Abdou Diallo s’entraînait avec les indésirables. Jusqu’à ce que Luis Enrique demande à sa direction de ramener un défenseur. Avec la blessure de Nuno Mendes et le repositionnement de Hernandez, il manquait un défenseur central, de préférence gaucher, pour accompagner le groupe principal. Étant sérieux et motivé avec les lofteurs, c’est Abdou Diallo qui a été convoqué à nouveau pour rejoindre le groupe. Mais quelques jours après son retour, le club de la capitale française annonce son départ vers le Qatar. Le club qatari a partagé à travers les réseaux sociaux une vidéo du défenseur sénégalais qui arbore fièrement sa nouvelle tunique. « La direction du Club Al-Arabi a signé l’international défenseur sénégalais Abdou Diallo en provenance du Paris Saint-Germain pour trois saisons, en plus d’une saison en option », a indiqué le club qatari dans son communiqué.
Arrivé en 2019 à Paris, l'ancien Monégasque avait chuté dans la hiérarchie pour cause de blessures récurrentes. Il avait été prêté à Leipzig la saison passée en attendant de trouver un nouveau club. Cette mission a finalement été couronnée de succès pour le PSG avec une vente à 15 millions d'euros, soit plus de 9 milliards de Fcfa. « Loin des yeux, près du cœur. Je serai à jamais parisien et reconnaissant d’avoir porté ce maillot », a indiqué Diallo dans le communiqué publié par le PSG. Le club parisien lui souhaite par la même occasion « bonne chance » dans sa nouvelle aventure. Capable d’évoluer dans l’axe et sur le côté gauche de la défense, Abdou Diallo a disputé au total 75 rencontres. Avec le Paris Saint Germain, il a remporté 7 trophées avec le club de la capitale dont 2 Championnats de France (2020 et 2022), 2 Coupes de France (2020 et 2021), 1 Coupe de la Ligue (2020) et 2 Trophée des champions (2019 et 2020).
Par l'éditorialiste de seneplus, Abdou FALL
DES VÉRITÉS À PARTAGER
Après une récente publication parue dans le journal le Monde du 8 aout 2023, on pourrait être tenté de croire que certains amis du président français, Emmanuel Macron, en veulent bien au président Macky Sall et au Sénégal
Après une récente publication parue dans le journal le Monde du 8 aout 2023 , on pourrait être tenté de croire que certains amis du President français, Emmanuel Macron, en veulent bien au Président Macky Sall et au Sénégal. Sans doute peinent-ils à accepter de voir le président Sall réussir ses deux mandats et une belle sortie par le haut alors que le risque est grand pour eux de vivre, sous leur magistère, le plus retentissant échec politique de la 5 ème République française.
Nous avons toujours observé, avec une certaine sérénité, les événements politiques qui s'enchaînent ces dernières années dans nos pays. Il s’agit, notamment, de la montée en puissance de mouvements de type populo-fasciste. Nous n'avons jamais cessé d'y voir autre chose qu'une manifestation de la crise que traversent, partout à travers le monde, les démocraties dignes de ce nom, au rang desquels figure notre pays.
N'en déplaise aux activistes et nouveaux hérauts de la bonne pensance qui peuplent notre environnement public et médiatique
Profitant des possibilités qu'offrent nos régimes de libertés, des forces obscures de toutes natures s'invitent dans l'espace public pour développer des courants politiques dits "anti système". Leur but avoué est de mettre en ruine les fondements du modèle de démocratie représentative et tolérante que les sociétés attachées aux valeurs de libertés ont mis des siècles à bâtir.
Dans cette famille politique, le Sénégal et la France, par une longue histoire partagée, présentent des points de similitudes dans les types de crise qu'ils traversent auxquels nos équipes dirigeantes apportent des réponses différentes selon les tempéraments et le génie propre à chaque société et à la personnalité des hommes qui les gouvernent.
Avec les Gilets jaunes, le lépenisme et le mélenchonisme, la France est en perpétuelle zône de tempêtes. Le pays vit la permanence, depuis plusieurs années, de logiques de défiances systématiques sur fond de violences politiques entretenues par des extrêmistes ultra radicaux de toutes obédiences . Avec un front parallèle, celui des lourds conflits sociaux occasionnés, entre autres , par un mode de gouvernance de type Jupitérien, rigide et particulièrement directif
Une forme d'autoritarisme d'un autre âge que personne n'attendait de l'actuel locataire de l'Élysée et de ses amis
Cette situation plonge aujourd'hui la France dans une crise politique et sociale sans précédent. Et cela pose , de façon objective, la remise en cause fondamentale du type de régime hérité de l'époque du Général Charles De Gaulle
La configuration actuelle de l'Assemblée nationale française la met objectivement en état de précarité. Le recours systématique à la loi 49/3, le vote par ordonnance, est devenu la règle pour délibérer sur tous les sujets à enjeu.
La nécessité de faire face, dans ces circonstances, à des mouvements de rues devenus la règle avec les violences politiques qui les accompagnent, oblige le gouvernement français à revisiter toute sa doctrine en matière de politique de maintien et de rétablissement de l'ordre public. Les autorites du pays sont condamnées à recourir à des mesures radicales de plus en plus porteuses de sévères conflits face à une jeunesse urbaine particulièrement portée à des radicalités extrêmes. Au point d'ailleurs que des procédures de dissolution sont en cours de mouvements et associations qu'aucune République digne de ce nom ne peut tolérer en démocratie. En sus d’arrestations massives de manifestants casseurs et de procès aux peines diverses.
Il est par conséquent curieux, voire amusant, que ce soit des hommes politiques de ce même pays, au surplus des officiels, qui prétendent refuser au Sénégal le droit de prendre des mesures similaires afin de mettre un terme définitif à des actes et des propos de loin plus irresponsables, plus violents et assumés en public et suivis de conséquences désastreuses de morts d'hommes, pour l'essentiel des adolescents et des enfants jetés en pâture dans la rue. Des mesures par les moyens des voies de droit que nous confère la constitution de notre pays
Notre expérience de la chose publique durant ces trente dernieres années nous autorise une certaine lecture des prises de position de certains dirigeants actuels de la France. Pour en avoir frequenté un bon nombre parmi eux, de générations et d'obédiences politiques diverses. On est aujourd'hui frappé par l'ignorance manifeste de la plupart des dirigeants actuels de ce pays des réalités exterieures à leur environnement, y compris dans leur propre pays. Ce qui justifie cette rupture aussi radicale entre le régime qu'ils incarnent avec une large fraction de leur opinion publique et des segments parmi les plus représentatifs de la société française
Plus grave encore est leur méconnaissance notoire de l'Afrique contemporaine qui reste à leurs yeux le concentré des misères du monde avec toutefois l'outrecuidance d'être dépositaire de l’essentiel des ressources qui font la prospérité des nations industrialisées. Une réalité qui les conforte d'ailleurs, et ils n'ont peut être pas toujours tort, dans l'idée qu'ils se font des africains. De leurs élites notamment. Et sans discernement. Et c'est là où ils se trompent . Et lourdement ! La petite bourgeoisie française " Paris , rive gauche" qui gouverne la France de nos jours, certes brillante mais sans plus, et profondément européeo-centriste, est loin d'être à la hauteur des enjeux du nouveau monde en gestation, au regard, notamment, des mutations profondes en cours sur le continent africain, dans son espace francophone en particulier.
Plus grave encore est leur méconnaissance notoire de l'Afrique contemporaine qui reste à leurs yeux le concentré des misères du monde avec toutefois l'outrecuidance d'être dépositaire de l’essentiel des ressources qui font la prospérité des nations industrialisées. Une réalité qui les conforte d'ailleurs, et ils n'ont peut être pas toujours tort, dans l'idée qu'ils se font des africains. De leurs élites notamment. Et sans discernement. Et c'est là où ils se trompent . Et lourdement ! La petite bourgeoisie française " Paris , rive gauche" qui gouverne la France de nos jours, certes brillante mais sans plus, et profondément européeo-centriste, est loin d'être à la hauteur des enjeux du nouveau monde en gestation, au regard, notamment, des mutations profondes en cours sur le continent africain, dans son espace francophone en particulier.
Il est sans doute utile de leur rappeler, s 'ils le savaient déjà, que le Sénégal est un des rares pays de l'espace francophone, la France comprise, à avoir connu une continuité constitutionnelle depuis la 2ème république française par sa présence à l'Assemblée constituante de 1848, où le sieur Durand Valentin , ancêtre de Christian Valentin, lui même député Sénégalais sous plusieurs législatures , était représentant élu de la colonie du Sénégal au Palais Bourbon .
Même la France n'a pas vécu le privilège de cette continuité rompue par le douloureux épisode du conflit Algérien suite à la révolte de nombre de ses généraux, ayant entrainé l'effondrement de la 4 ème République
L’éditorial non signé du Monde du 8 août 2023 est allé bien loin en sous-entendant l'avènement d'un régime totalitaire au Sénégal en référence aux pouvoirs miltaires qui s'installent dans certains pays de notre sous-région ouest africaine. Notre «faute» étant que l'autorité de notre Etat s'est exercée pour mettre un terme à des dérives et rétablir la République dans sa dignité. Le doute n'est plus permis. Nos plumitifs de Paris posent là un acte pour le moins inamical à l'egard du Sénégal.
Il convient de rappeler à cet égard que l'Etat Sénégalais colonial était conçu pour exercer son magistère sur tous les pays de l'espace de l'ex Afrique occidentale française (AOF). Par le hasard de l’histoire, nous en avons hérité. Avec le socle d'une armée d'élites, républicaine et professionnelle disposant à tous les niveaux de la hiérarchie, de cadres formés dans les plus grandes écoles militaires et institutions universitaires du monde. De grâce, gérez vos projets et ambitions politiques et politiciennes comme vous voulez, mais gardez nos forces de défense et de sécurité en dehors de vos délires et opérations tactiques sans lendemain.
Ce discours est d'autant plus mal venu qu'il est totalement à contre courant de la tendance lourde dans l'opinion nationale et internationale qui va plutôt dans le sens du plébiscite du President Macky Sall après sa déclaration historique du 3 juillet 2023 de renoncement à une 3ème candidature. Une décision de dignité prise par éthique de responsabilité et par attachement sacré au respect de la parole donnée.
Cette France qui nous menace de ses foudres n'est pas la France de la République, de la raison et de la démocratie. C'est la France des jeunes fonctionnaires de la mondialisation pour qui tout se mesure en termes de ratios, formatés qu'ils sont dans une culture de pré-carré qui n'est plus de saison.
La France capable de se réconcilier avec l'Afrique, notamment ses élites et sa jeunesse sera la France de la lucidité et de la générosité capable d'aller dorénavant vers une coopération de type nouveau, fondée sur l'équilibre des avantages dans le cadre de partenariats de nouvelle génération et dans une perspective bien comprise et partagée de codéveloppement. C'est cette France lucide et humble qui sera capable de tirer profit et trouver source d'inspiration dans le modèle Sénégalais qui, sans prétention ni fausse modestie, contient un énorme potentiel d'innovations dans le processus de construction d'une authentique démocratie délibérative et participative. Il y'a bien les leçons utiles à tirer de la pratique institutionnalisée de la consultation de personnalités de bons conseils , de la concertation et du dialogue politique entre les forces vives de la nation comme moyens de prévention, de traitement et de gestion des conflits dans l'espace politique et social. Nos bien pensants de "Paris rive gauche" seraient inspirés de faire école à l'exemple Sénégalais du dialogue politique institutionnalisé qui a rendu possible la reconfiguration du bloc politique et social qui redonne sens au pacte républicain. Ce pacte renouvelé sur lequel notre pays a toujours fondé sa trajectoire historique de construction démocratique de son développement économique et social.
Le Président Macky Sall aura marqué sans conteste sa présence à la tête de l'Etat du Sénégal pour avoir sans cesse appelé à la renégociation des termes d'un nouvel ordre international dans le sens de promouvoir un monde plus juste, plus social, plus solidaire . La persistance des inégalités à l'intérieur des nations et entre les nations étant le plus puissant facteur de provocation des colères citoyennes de nature à engendrer de nouvelles formes de révoltes de plus en plus violentes. Avec des inégalités économiques et sociales aussi criardes que rien ne justifie et un modèle de démocratie représentative objectivement à bout de souffle, c'est le moment de repenser les enjeux de gouvernance et de développement dans une perspective de communauté de destin. C'est à notre avis la seule perspective viable pour un monde de paix qui sera nécessairement corrolaire à un monde de justice.
Sous ce rapport , le Sénégal fait figure, qu'on le veuille ou non, de pionnier autant dans son attachement à la promotion d'une société de progrès dans la liberté que dans l'effort constant de formulation et d'institutionnalisation de la concertation et du dialogue politique comme modalités de traitement des différends dans notre société.
Une nation digne de ce nom reste en toutes circonstances intraitable sur la défense de la République, de la démocratie, de l'Etat de droit , de l'autorité de l'Etat, de l'unité et de la cohésion nationale. Ce que le gouvernement du Sénégal s'attache à défendre sans faiblesse aucune. Une nation lucide, c'est aussi celle qui prend conscience des fortes aspirations citoyennes au renouveau dans tous les domaines. Nous avons la chance d'avoir hérité d'une nation construite sur des équilibres séculaires. Un Sénégal fort de son unité mais riche de sa diversité. Une société de tolérance où la convivialité est un art de vivre . Un pays qui trace sa voie de progrès dans la démocratie, où on est convaincu que développement n'est pas antinomique avec respect des libertés mais dans la responsabilité partagée. C'est tout ce leg que nous avons la responsabilité historique de protéger, de conserver, de consolider et de transmette. C'est la conscience partagée de cette responsabilité commune qui donne sens au dialogue national et aux brillants résultats qui en sont issus . Le bloc républicain, produit de la dynamique du dialogue, porte sur ses épaules la responsabilité historique de la préservation de cet héritage que nous avons en commun pour faire de l'échéance 2024 le grand moment d'un bond qualitatif pour un Sénégal du renouveau. La seule réponse pertinente que nos pays peuvent apporter à l'arrogance de certaines élites des pays riches, c'est la conscience de notre devoir de dignité qui se défend par notre capacité à prendre par nous mêmes nos propres destins en main . Entre le discours pueril de "France dégage " et le paternalisme tout aussi pueril de la bureaucratie parisienne, il y a bien de de la place pour la vision partagée d'une nouvelle responsabilité à bâtir un monde juste et solidaire.
par Abdou FALL
Ancien Ministre d'état
ALIOUNE TINE ET SEYDI GASSAMA DEMANDENT AUX AUTORITES D’AGIR POUR EVITER UN DRAME
Les organisations de défense des droits de l’homme sont inquiètes de l’aggravation de la santé d’Ousmane Sonko en prison ainsi que celle de certains de ses codétenus
Les organisations de défense des droits de l’homme sont inquiètes de l’aggravation de la santé d’Ousmane Sonko en prison ainsi que celle de certains de ses codétenus. Alioune Tine et Seydi Gassama demandent ainsi aux autorités d’agir au plus vite avant que le pire ne survienne.
En grève de la faim depuis seize jours maintenant, la santé du leader des Patriotes, Ousmane Sonko, se détériore gravement. Ses médecins, avocats et proches ont alerté hier l’opinion sur sa situation qui devient de plus en plus inquiétante. C’est pourquoi d’ailleurs les organisations de droits de l’Homme sont concomitamment sorties de leur réserve pour essayer de trouver une issue heureuse au cas Sonko.
Dans une de ses publications, hier sur Twitter, le Directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal, Seydi Gassama, a laissé entrevoir qu’après les nombreux morts par balles lors des manifestations, le Sénégal pourrait connaître des décès de détenus suite à des grèves continues de la faim. Selon lui, la justice sénégalaise sait comment procéder pour éviter au pays des situations aux conséquences imprévisibles, sans perdre la face. Seydi Gassama faisait ainsi référence à la décision des autorités judiciaires de remettre en liberté Me Juan Branco qui était poursuivi pour quasiment les mêmes infractions.
Pendant ce temps, le fondateur d’Afrikajom Center, Alioune Tine, reste toujours consterné par la santé très préoccupante de l’opposant Ousmane Sonko, emprisonné pour entre autres infractions : «appel à l’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sureté de l’Etat, complot contre l’autorité de l’Etat, acte et manœuvre à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais également de vol à l’arraché». C’est à cause d’ailleurs de cette multitude de chefs d’inculpation qu’Ousmane Sonko a entamé sa grève de la faim. Il ne pouvait pas comprendre que son jugement dans l’affaire Adji Sarr ne soit pas anéanti alors que de nombreux juristes soutiennent cette thèse en brandissant l’article 341 du code de procédure pénale qui dispose : «Si les accusés jugés par contumace se constituent ou s'ils viennent à être arrêtés avant les délais de prescription, l'arrêt de condamnation est anéanti de plein droit et il est procédé à nouveau dans les formes ordinaires à moins que le contumax déclare expressément, dans un délai de dix jours, acquiescer à la condamnation.»
«IL FAUT LIBÉRER SONKO ET LES DÉTENUS POLITIQUES PENDANT QU’IL EST ENCORE TEMPS»
Tout compte fait, Alioune Tine attire l’attention des autorités sur les risques qui accompagnent sa diète. A l’en croire, si des décisions urgentes ne sont pas prises, la vie de Sonko serait en danger. « Il faut libérer Sonko et les détenus politiques pendant qu’il est encore temps», a-t-il réclamé. Le fondateur de Afrikajom Center de dire dans la foulée que le Sénégal a besoin de paix, de stabilité et surtout de réconciliation par le dialogue etla concertation.
Poursuivant, Alioune Tine soutient que «le caractère inédit, tyrannique et totalement arbitraire» de la répression du leader de Pastef, des militants de son parti et d’une certaine manière de l’opposition rappelle à bien des égards ce que les opposants avaient vécu pendant la colonisation. Il estime que la criminalisation d’opposants considérés comme des terroristes, les exils et empoisonnements d’opposants datent de la colonisation. «L’immédiate période postcoloniale comme par hasard était aussi une période de coups d’Etat, d’exils d’opposants, bref de criminalisations d’opposants», fait-il également constater. Il indique en définitive qu’on a l’impression de tourner en rond, d’être dans un cercle vicieux qui rend difficile toute lisibilité de «la situation complexe que nous traversons où se mêlent le passé, le présent avec les nouvelles technologies et l’influence manifeste de la géopolitique mondiale».
ME KHOUREYCHI BA RACONTE LES AFFRES DE LA DIETE DE SONKO ET COMPAGNIE
Pour l'heure, Ousmane Sonko est toujours interné au pavillon Téranga de l'hôpital principal de Dakar. Même si, selon son avocat Me Khoureychi BA, l'opposant a changé de chambre, l'avocat a attiré l'attention sur la violation de son secret médical
Pour l'heure, Ousmane Sonko est toujours interné au pavillon Téranga de l'hôpital principal de Dakar. Même si, selon son avocat Me Khoureychi BA, l'opposant a changé de chambre, l'avocat a attiré l'attention sur la violation de son secret médical.
Dans une déclaration fleuve partagée sur la page Facebook d’Ousmane Sonko, Me Khoureychi Ba a fait le bilan d'étape du 17ème jour de diète de son client. En effet, l'avocat a pu rendre visite, ce lundi 14 août, à l'opposant en prison depuis le 28 juillet. Il dit avoir trouvé son client avec la même ténacité. "Le président Ousmane Sonko continue de refuser tout soin, toute prise d’aliment ou la plus petite goutte d’eau de la part du pourtant si dévoué personnel soignant de qualité du Pavillon Teranga de l’hôpital Principal de Dakar. Soit dit en passant, même s’il a changé de chambre, il est encore et toujours interné dans cette structure haut de gamme se dressant à l’entrée de l’hôpital", a informé Me Ba dans un contexte, ajoute-t-il, où son retour dans sa cellule à la prison de Sébikotane est envisagé.
L'avocat ajoute en outre que son client poursuit toujours sa diète pour protester contre son arrestation. "Sourd à toutes les suppliques du médecin-colonel premier responsable du Pavillon, qui est à son chevet, suppléé par son collègue également médecin du même grade et chef du département santé de l’administration pénitentiaire, lesquels sont assistés par des infirmières dont le dévouement n’est plus à démontrer, l’illustre malade que nous avons visité hier et dont la dégradation de l’état de santé est devenue un secret de Polichinelle, n’en continue pas moins de puiser jusque dans ses derniers retranchements pour tenir. En cela, il ne défie personne, il exerce son droit naturel d’exiger le respect de l’inviolabilité de sa dignité intrinsèque d’homme. Et son droit d’arracher la cessation du honteux harcèlement dont il est sans cesse l’objet.
Assisté par son médecin personnel, le Docteur CISSÉ qui essaie tant bien que mal de jouer son rôle d’interface et de trouver l’équilibre entre des impératifs étatiques ponctuels comme ce projet fou de renvoyer un malade dans le milieu carcéral d'origine, quitte à le ramener en cas de rechute, et le devoir permanent du praticien (entouré de ses avocats) de mettre en œuvre tous les moyens en sa possession afin de préserver son patient, le président Ousmane SONKO mène une lutte intérieure farouche au moment où le cœur de la nation bat la chamade", narre l'avocat membre du collectif de la défense d’Ousmane Sonko.
Quoique faible, ajoutera-t-il, il reste très lucide."Ses forces déclinent à vue d’œil mais cela n’amenuise en rien les aptitudes à la résistance d’un homme qui n’est nullement perturbé par la situation ainsi créée. Les nouvelles sur sa santé pourraient être meilleures, certes, mais cela ne doit pas être la source de ragots, le secret médical ayant été institué justement pour la préservation de la dignité humaine. Sonko ne se porte pas comme un charme après une diète éprouvante de 17 jours - le contraire eût étonné - mais il n’en a pas pour autant atteint la côte d’alerte", a-t-il rapporté non sans faire écho de l'appel de son client qui, dit-il, pense "très fort à ses frères et sœurs militants et compagnons de lutte qui subissent comme lui avec force et honneur les affres et douleurs de la diète". À l'en croire, Ousmane Sonko leur a réitéré son appel à arrêter la grève de la faim.
SONKO CONTRE L'INTERVENTION MILITAIRE DU SENEGAL
En outre, Ousmane Sonko, à travers son conseil, s'est exprimé sur le coup d'Etat contre le Président Mohamed Bazoum du Niger. Tout en soutenant la lutte du peuple nigérien contre le joug de la "Françafrique", l'opposant qui a marqué sa surprise pour ce coup d’Etat a rappelé avec fermeté sa position de principe devant toute rupture de l’ordre constitutionnel. "Il condamne énergiquement ce procédé qui a malheureusement droit de cité dans nos pays, ce, quelles qu’en soient les motivations. Néanmoins, il en appelle à un règlement pacifique de la situation ainsi créée au Niger", a rapporté Me Ba dans sa déclaration. A ce titre, il a martelé, enfin, son opposition radicale à toute intervention du Sénégal au Niger. De ce fait, il a mis solennellement en garde le Président Macky Sall et son gouvernement sur les risques auxquels toute intervention dans ce conflit de troupes sénégalaises au nom et pour le compte de notre peuple et sans l'aval de ce dernier serait susceptible de l'exposer dans l’avenir.
«LE BASKET SOUFFRE D’UNE PLAIE PROFONDE»
L’ancienne internationale Nathalie Sagna n’est pas du tout contente des contre-performances du basket sénégalais.
Propos recueillis par Youssoupha BA. |
Publication 16/08/2023
L’ancienne internationale Nathalie Sagna n’est pas du tout contente des contre-performances du basket sénégalais. Selon elle, cette discipline traverse des difficultés auxquelles il urge d’apporter des solutions. Dans l’interview qu’elle nous a accordée, l’ancienne meneuse de l’équipe nationale et de la Jeanne d’Arc est largement revenue sur les problèmes qui minent ce milieu non sans proposer des solutions de sortie de crise.
Quel bilan tirez-vous de la participation du Sénégal au dernier Afrobasket féminin ?
C’est un bilan positif puisque l’équipe n’était pas attendue en finale. Donc si elle parvient à décrocher la médaille d’argent c’est une bonne chose.
Pourtant le Sénégal a toujours été favori dans cette compétition.
Oui. Mais il faut souligner que depuis quelques années notre basket a régressé là où celui des autres est en progression. Des pays comme le Mali et surtout le Nigeria ont fait des pas de géant. Ce qui n’est pas le cas pour nous. D’ailleurs les Nigériannes sont à quatre trophées d’affilée. C’est pourquoi il y a du travail à faire si nous voulons retrouver notre place d’antan en Afrique. Toutefois je félicite les joueuses et l’encadrement technique d’avoir décroché le titre de vice-champion d’Afrique puisque malgré un début catastrophique, ils ont pu aller jusqu’en finale.
Mais la place du Sénégal ce n’est pas la finale. C’est le titre de Champion. Qu’est-ce qui explique cette régression?
Pour le dernier Afrobasket je trouve que l’équipe était composée presque d’expatriées. Ce qui ne donne pas toujours une bonne équipe puisque si vous ne disposez pas de temps de jeu suffisant dans votre club cela peut pénaliser le groupe surtout au plan physique. Le basket est un sport qui demande à la fois la rapidité, la technique, le réflexe, une bonne préparation physique... Donc s’il y a des errements quelque part ça se paye cash.
Vous voulez dire que l’équipe n’était pas bien préparée ?
Au-delà de l’équipe nationale c’est toute la discipline qui souffre d’une plaie profonde qu’il urge de localiser avant de penser à y apporter des soins
En tant qu’ancienne pratiquante qui suit de près le basket que faut-il faire pour y apporter des solutions ?
Il faut d’abord travailler dans la petite catégorie en y mettant les moyens qu’il faut. Les clubs qui gagnent sont ceux qui investissent chez les jeunes ou qui ont la possibilité de recruter des joueurs pour leur apporter un plus. Un club qui n’a pas ces moyens ne peut rien gagner. L’autre problème c’est la deuxième division qui ne déroule presque pas. C’est lié au fait que certains clubs n’existent que de nom. Leur seule raison d’être c’est de participer au vote pour le renouvellement des instances de la fédération. Il y a également des personnes qui évoluent dans le milieu et qui sont plus intéressées par les privilèges. Je fais allusion à ceux qui travaillaient chez les garçons et qui ont fini par transhumer chez les filles pour pouvoir bénéficier des récompenses en cas de titre continental puisque ce sont elles qui font de meilleurs résultats. Alors que la gestion entre filles et garçons diffère. Ce sont là autant de problèmes qui font que les choses n’évoluent pas.
Donc le mal est très profond ?
Mais c’est plus profond que cela. Vous savez moi je ne mâche pas mes mots. Quand je parle c’est pour le bien du basket qui m’a tout donné et à qui je dois tout. C’est pourquoi quand je donne mon avis c’est toujours dans le sens de bien faire. Malheureusement lorsque vos propos n’arrangent pas une minorité ils sont orientés dans le mauvais sens. Je n’ai pas envie d’attaquer des personnes. Ce n’est pas mon genre. Mais il y a des comportements qui portent entrave au développement du basket. Si nous voulons retrouver notre leadership en Afrique, il faut qu’on accepte les critiques objectifs. C’est cela qui nous permettra d’avancer et non pas les querelles de bas étage.
De quelles attitudes faites-vous allusion ?
Tant qu’on ne se dit pas la vérité le mal va persister. Je pense que le premier problème du basket c’est Babacar Ndiaye l’actuel président de la fédération. Voilà quelqu’un qui, au lieu d’être au service de la discipline qu’on lui a confiée cherche à diviser pour mieux régner. Sa connaissance du basket est limitée ou alors il se soucie peu de son avenir. Ce qui l’intéresse, c’est de trouver les moyens pour se maintenir dans son fauteuil. Lorsque Tapha Gueye en qui j’ai beaucoup de respect a été choisi comme entraîneur je n’étais pas d’accord puisque le poste ne pouvait pas être cumulé à celui de directeur technique qu’il occupait. Ce sont deux rôles différents. Je connais bien l’homme. Il a beaucoup de qualités et a fait ses preuves partout où il est passé. Il a du mérite. D’ailleurs j’avais plaidé à sa faveur pour le poste de DTN. Aujourd’hui son départ ne m’a pas surpris. Babacar Ndiaye est habitué des faits. Il a l’art de propulser quelqu’un pour ensuite lui mettre les bâtons dans les roues. D’autres entraîneurs ont été victimes de ses manœuvres. Même avec les journalistes, il cherche toujours à les amadouer pour ne pas subir des attaques. Mais je veux être claire. Il y a certains de vos collègues de la presse qui font du bon travail et qui sont respectueux des règles de la déontologie. Je leur rends hommage et les encourage. Mais par contre d’autres ont accepté d’être à son service pour des intérêts personnels. Et c’est malheureux.
Selon vous à quel niveau il faut travailler dans l’immédiat ?
Il faut penser à la relève. A un moment les joueuses prennent de l’âge. Je prends l’exemple du Mali qui domine chez les jeunes. C’est un pays qui a beaucoup investi dans cette catégorie. Il y a également des tournois de la sous -région qui opposaient le Sénégal, le Mali, la Guinée pour préparer les compétitions internationales. Je me rappelle aussi du temps de Bonaventure Carvalho le championnat d’Afrique se préparait au moins un an avant. De ce fait les lundi, mercredi et vendredi on s’entraînait en équipe nationale et les autres jours avec nos clubs.
Est-ce que vous serez prête à intégrer les instances du basket pour apporter votre expertise ?
Je dois d’abord préciser qu’on m’a souvent posé cette question. Mais à chaque fois je dis que je ne suis pas intéressée par quoi que ce soit à part le développement du basket. Quand je parle ce n’est pas pour occuper un poste mais pour attirer l’attention des responsables. Moi je suis une femme de principe. Et je ne serai jamais quelqu’un qui occupe le banc de touche ou un poste pour applaudir ou me taire. Je dis ce que je pense même si parfois je peux ne pas avoir raison. Tout ce que je souhaite c’est que le basket retrouve son lustre d’antan. Et pour cela tout le monde doit être impliqué car en définitive chacun à des idées qui peuvent être positives. Il est temps que tous les problèmes soient mis sur la table afin d’y apporter des solutions. Il faut accepter les critiques, écouter et impliquer tout le monde, se dire la vérité. Les filles commencent à trainer les pieds, les garçons ne gagnent plus depuis 1997. Il est temps qu’on se mette au travail. Toutefois je ne cherche pas à faire du mal à qui que ce soit. Si j’ai tenu des propos qui ont offensé certains je m’en excuse. C’est ma nature de parler sur ce ton.
MULTIPLE PHOTOS
LA CAPITALE DU GANDIOLE FIERE DE SES TRADITIONS
Dans le Gandiole, le village de Tassinère reste un symbole du passé. La localité fut la porte d’entrée des colons via l’embouchure du fleuve. Aujourd’hui, Tassinère garde les vestiges du temps colonial, tout en restant fidèle à sa longue tradition
Dans le Gandiole, le village de Tassinère reste un symbole du passé. La localité fut la porte d’entrée des colons via l’embouchure du fleuve. Aujourd’hui, Tassinère garde les vestiges du temps colonial, tout en restant fidèle à sa longue tradition d’apprentissage et de maîtrise du Coran.
Lamine Fall pêcheur devenu ramasseur de corps en mer
À quelques mètres de la mosquée de la localité, la boutique de Baye Ba est le lieu de rassemblement des gens du village. En quête de fraîcheur et de quiétude, en cette matinée de grande chaleur, plusieurs personnes sont assises à l’ombre d’un arbre. De temps à autres, quelqu’un passe et distribue des salamalecs. À Tassinère, l’un des trente villages qui composent la commune de Ndiébène Gandiole, dans le département de Saint-Louis, tout le monde se connaît. La plupart des familles se sont installées ici depuis des générations. « Tassinère est la capitale du Gandiole. La plupart des localités qui sont dans la zone des Niayes sont issues du Gandiole, notamment Lompoul, Fass Boye et Potou », explique Diadji Sarr, pêcheur de métier et grand historien de cette contrée du Nord du Sénégal. Selon lui, Tassinère était la porte d’entrée des Blancs (Portugais et Français) à Saint-Louis. « La plupart des localités n’avait pas de port d’attache et ici comme nous sommes frontaliers avec la mer et l’embouchure du fleuve Sénégal, les bateaux venaient accoster sur la côte », fait savoir Diadji Sarr.
Le lieu était aussi un grand comptoir de commerce où acheteurs et traitants se donnaient rendez-vous pour échanger des marchandises. De célèbres traitants y séjournaient. « La maison où j’habite actuellement faisait partie des comptoirs de commerce ainsi que d’autres places du village », rapporte Youssou Diop, assis à même le sol.
Les vestiges de la présence des Blancs sont bien visibles dans ce village. Notamment l’école primaire qui reste une fierté des populations. « C’est la première école rurale de l’Afrique occidentale française. Elle a vu le jour en 1927 », rappelle quelqu’un avec assurance. Signe de cette présence prématurée de l’école française, les Gandiolais sont toujours fiers de rappeler que le premier inspecteur noir, Mapathé Diagne, est issu de la contrée. « Lui, c’est mon grand-père », coupe un vieil homme à la calvitie naissante dès qu’il a entendu ce nom. En plus de l’école, le phare qui fait face à la mer fait partie des symboles de Tassinère. L’édifice, toujours fonctionnel, avec ses 25 mètres de longueur serait le plus ancien phare d’Afrique de l’Ouest. « Ce phare continue de guider les bateaux et autres embarcations parce qu’à partir de 19 heures, il commence à clignoter et il est visible sur 30 à 40 kilomètres d’ici », signale Souleymane qui fait office de gardien de ce lieu de mémoire. De temps à autre, selon lui, le service des phares et balises du port de Dakar effectue des entretiens et autres réparations.
Dans ce village paisible, situé au cœur du Gandiole, les wolofs vivent en parfaite harmonie avec les maures et les peulhs. Même si la pêche et l’agriculture restent les deux principales activités, ce village dispose d’atouts touristiques non exploités. « Le parc de la Langue de Barbarie et la réserve de Gueumbeul se trouvent ici en plus des marées où on peut faire de la pisciculture, mais tout cela ne nous profite pas beaucoup », regrette Diadji Sarr, ajoutant qu’aucun projet d’envergure n’est installé à Tassinère. « Nos élites nous considèrent comme un vivier électoral rien de plus. Tassinère ne dispose pas de ministre ou de directeur national », dénonce avec amertume le bonhomme.
Pas moins de 1000 élèves
Lamine Fall pêcheur devenu ramasseur de corps en mer
La pêche qui constitue l’activité prédominante des populations bat de l’aile. À cause notamment de l’embouchure. « Vous pouvez trouver ici de grands pêcheurs. Nous disposons d’ailleurs d’un parc piroguier de plus de 300 embarcations, mais de décembre à juin, il est impossible de mener une activité normale à cause de l’embouchure », se désole le pêcheur Youssoupha Diop. Même s’il dit avoir toujours ses pirogues au large des côtes, le pêcheur passe la plupart du temps à sillonner les autres localités comme Djiffer, Joal, Mbour et Kafountine.. Comme la plupart des Gandiolais, Youssoupha est un globe-trotter invétéré.
Seulement, Tassinère reste un haut lieu d’apprentissage et de maîtrise du Saint Coran. Depuis plusieurs décennies, l’école coranique du village continue de prodiguer des enseignements aux enfants de la localité et d’ailleurs. « C’est un ‘’daara’’ qui date de longtemps. Tous les habitants d’ici et des autres contrées comme Mouit et Saint-Louis y envoient leurs enfants », souligne Adama Diagne, le maître coranique, encerclé par un groupe de jeunes filles qui passent successivement pour réciter leurs leçons. Ce ‘’daara’’ compte aujourd’hui environ 1000 élèves de diverses catégories. « Certains d’entre eux sont aujourd’hui à l’université, mais ils continuent d’étudier le Livre saint. La plupart de mes enfants ont maîtrisé le Coran avant de fréquenter l’école française », explique le maître des lieux. La plus grande particularité de cette école coranique du Gandiole, c’est que les élèves ne paient pas de frais de scolarité. Chaque parent peut amener ses enfants étudier, sans bourse délier. Cette option était celle de El Hadj Massamba Diagne, père de Adama Diagne. « Tant que je serai ici, cette règle sera respectée à la lettre », jure le maître coranique.
MILLE QUESTIONS AUTOUR DE LA MORT D’ABDOULAYE SIDIBE, UN JEUNE MAÇON DE 21 ANS
Le jeune Abdoulaye Sidibé, décédé suite à une détresse respiratoire trois jours après la visite surprise de trois «supposés éléments de la police» dont un certain Ndongo Diop domicilié à l’unité 15 des Parcelles Assainies, a été inhumé hier
La responsabilité d’un nommé Ndongo Diop pointée du doigt. La famille du défunt annonce une plainte contre lui.
Le jeune Abdoulaye Sidibé, décédé suite à une détresse respiratoire trois jours après la visite surprise de trois «supposés éléments de la police» dont un certain Ndongo Diop domicilié à l’unité 15 des Parcelles Assainies, a été inhumé hier au cimetière de Camberène sans que les causes réelles du décès aient pu être établies du fait d’une autopsie impraticable sur un corps en état de décomposition avancée. Dans cette affaire de «meurtre», beaucoup de choses en suspens risquent de rendre le chemin du deuil plus long, et donc très difficile à traverser pour la famille qui compte déposer une plainte contre le présumé coupable, Ndongo Diop.
L’histoire du «meurtre» du jeune Abdoulaye Sidibé de l’Unité 15 des Parcelles Assainies ressemble à un vrai film d’horreur avec des scènes les unes plus étranges que les autres. Les faits remontent au lundi 07 août vers les coups de 17 heures. Alors qu’il était avec ses amis autour de la théière en pleine discussion, ces jeunes reçoivent la visite surprise de trois personnes dont une s’est déclarée «agent» du commissariat de l’unité 22 de la localité et accompagné d’un jeune du quartier, Ndongo Diop. Celui-ci a pointé du doigt Abdoulaye qui serait la personne recherchée. Parmi eux, un supposé agent de la police qui brandit sa carte «professionnelle» et invite le jeune à se lever et les suivre à côté d’un l’enclos de moutons qui jouxte l’atelier de menuiserie métallique où ils se retrouvent souvent entre amis. Les visiteurs auraient fouillé au corps Abdoulaye Sidibé avant de l’embarquer dans un taxi pour une destination inconnue. Quelques heures plus tard, les mêmes individus sont revenus le déposer devant chez lui alors qu’il était dans un état de choc. «Il nous ont trouvés en train d’échanger entre amis. Ndongo l’a pointé du doigt avec un regard méprisant. Ils l’ont fouillé partout avant de le forcer à les suivre dans le taxi. C’est à ce moment que nous sommes intervenus pour demander des explications qu’ils n’ont pas livrées. Le chauffeur de taxi a démarré son véhicule. J’ai pris un autre taxi pour les suivre jusqu’à la police de l’Unité 22. Arrivés sur les lieux et après avoir demandé des renseignements, on nous a dit que notre ami n’était pas dans les locaux de la police d’après le préposé à l’accueil. Lequel nous a pourtant demandé de ne pas partir et de patienter un peu. On est resté environ 30 minutes à attendre avant qu’il nous dise que Abdoulaye a été déposé chez lui», a narré Abdoulaye Camara, demi-frère et ami du défunt qui relève d’emblée la première bizarrerie de l’histoire.
Abdoulaye Sidibé retourné chez dans un état de choc
Lorsqu’ils se sont rendus chez Abdoulaye après qu’il a été ramené, ils trouvent sur place un ami terrifié. «On a vu un autre Abdoulaye. Il était sous le choc, un peu pâle. Il n’a voulu répondre à aucune de nos questions malgré notre insistance. Il est resté calme comme d’habitude», témoigne notre interlocuteur. Lequel, avec ses amis, ont essayé de joindre leur ami au lendemain de la visite surprise traumatisante, c’est-à-dire le mardi 08. A l’autre bout du fil, c’est une dame qui a répondu pour leur dire qu’Abdoulaye souffrait de problèmes respiratoires. «On est passé le voir. Sa maman se trouvait au centre-ville à Dakar. Nous l’avons amené au centre de santé Mame Abdoul Aziz Sy Dabakh. Ce jour-là, le médecin l’a pris en charge en urgence vu son état de détresse respiratoire. Il nous a dit que c’était une crise d’asthme». Un diagnostic médical surprenant pour le père du défunt, Moussa Sidibé, qui soutient que son fils n’a jamais souffert de cette pathologie chronique.
Toujours à l’hôpital, son demi-frère raconte qu’on avait obligé Abdoulaye Sidibé à mettre un masque qu’il ne supportait pas du fait de la gêne respiratoire et des vomissements que cela lui occasionnait. « Lorsque sa maman est arrivée, on lui a reproché sa négligence à l’endroit de son fils en détresse. » Le lendemain, mercredi 9 août, ses amis sont revenus et ont remarqué que sa situation avait évolué. «On est resté avec lui pendant une quinzaine de minutes avant de repartir. Le jeudi, jusqu’à 13 heures, il se sentait bien. Un ami était même allé lui rendre visite. Abdoulaye lui avait promis de passer au grand’place. Quand on est restés longtemps à attendre sans le voir, on a appelé pour voir s’il allait bien. À notre grande surprise, on est tombés sur une dame qui nous a informés que Abdoulaye avait piqué une crise et était transporté à l’hôpital Mame Abdoul Aziz où on leur a annoncé le décès de leur ami, maçon de son état » poursuit notre interlocuteur.
Une mort subite et violente, mais surtout «louche» aux yeux de notre interlocuteur Abdoulaye Camara qui pense que «Ndongo Diop a très mal agi» dans cette affaire qui fait surtout penser à un règlement de comptes qui a atterri au commissariat de l’unité 15 des Parcelles Assainies. La police a entendu les colocataires et toute la famille du défunt Abdoulaye Sidibé qui repose désormais à Cambérène.
L’autre étrangeté, selon notre interlocuteur, serait liée au retard accusé dans le transfert du corps à l’hôpital de Grand yoff. «Le médecin du centre Dabakh avait ordonné le transfert du corps au niveau de l’hôpital de Grand Yoff, le vendredi, pour réquisition. Mais jusqu’au lendemain, le corps était encore au centre de santé Mame Abdou Aziz Sy. Abdoulaye saignait du nez et des oreilles et des bulles sortaient de sa bouche». Le père de Abdoulaye peinait à reconnaitre le «visage défiguré» de son fils dont le corps était « en état de décomposition avancée ». Ce que confirme le certificat de genre de mort qui fait état d’un «corps en état de décomposition avancée rendant l’autopsie de viscère impraticable».
Dans la tête des amis et parents d’Abdoulaye Sidibé, les questions se bousculent. Où est-ce qu’il avait été conduit par les trois individus qui étaient venus le prendre alors qu’il discutait avec ses amis ? Et puis, ces individus étaient-ils réellement des agents de la police? Pourquoi le corps a-t-il été déplacé puis laissé dans un coin au centre de santé ? Pourquoi le transfert a-t-il été retardé malgré l’ordonnance du médecin? Pourquoi? Pourquoi ? Autant d’interrogations d’autant plus douloureuses et douteuses qu’elles demeurent sans réponse.
La mort du jeune de 21 ans comporte en effet beaucoup de non-dits très lourds à porter pour son demi-frère et ami Abdoulaye Camara. Mais particulièrement pour son père qui en veut beaucoup à Ndongo Diop qui, pour lui, a commis une «maladresse». Un père qui réclame justice pour son fils. «Je veux connaitre les circonstances exactes de cet acte de torture qui a conduit à la mort mon fils qui a grandi à mes côtés jusqu’en 2019. Depuis trois ans maintenant, il vivait chez sa mère à l’unité 19 aux Parcelles Assainies. Ndongo a agi très mal. C’est très méchant de sa part. Je ne demande que justice. Sinon je vais faire justice moi-même», a-t-il martelé. Au-delà de la souffrance innommable due à la perte de son fils, il y a aussi cette grosse colère qui lui ronge le cœur face à un drame pénible, brutal et incompréhensible. Quant à Laye Camara, le plus difficile pour lui, c’est d’imaginer les derniers instants de la vie de son ami qui n’a pas pu lui laisser un message d’au revoir. «Pas un seul mot n’est sorti de sa bouche. Il semblait terrifié. Cela a dû être très dur pour lui», dixit Laye qui dit sentir un vide terrible avec ce décès d’un jeune parti trop tôt, beaucoup trop tôt.
La famille a procédé à l’inhumation d’Abdoulaye Sidibé hier vers 15 heures au cimetière de Cambérène après la levée corps à la mosquée de l’unité 15 des Parcelles. Elle dit avoir engagé un avocat pour déposer une plainte contre Ndongo Diop, le présumé coupable qui faisait face depuis deux jours aux questions des enquêteurs du commissariat de l’unité 15 des Parcelles assainies !
POSE DE LA PREMIERE PIERRE DU PROJET LA PROMENADE DES MAMELLES
Le président de l’association pour la défense du littoral (SOS Littoral) Omar Diagne, a procédé, lundi, à la pose de la première pierre du projet « la promenade des Mamelles » qui se veut une alternative à la « pression foncière » sur le littoral dakarois
Dakar, 15 août (APS)- Le président de l’association pour la défense du littoral (SOS Littoral) Omar Diagne, a procédé, lundi, à la pose de la première pierre du projet « la promenade des Mamelles » qui se veut une alternative à la « pression foncière » sur le littoral dakarois, a constaté l’APS.
»Nous avons imaginé la promenade des Mamelles comme voie de contournement maritime de quatre voies, avec une piste cyclable, qui permettra de désengorger la route de Ngor, mais aussi de booster le tourisme avec surtout la grotte de la lumière », a indiqué Omar Diagne, en marge de la cérémonie de pose de la première pierre.
Outre des membres de l’association, des autorités municipales et coutumières de la localité ont pris part à la cérémonie.
»La nature ayant horreur du vide, nous allons planter des arbres sur ce segment et nous envisageons la construction d’un pont à l’image de celui de Brooklyn (Etats unis) », a encore fait valoir le président de SOS littoral.
Il a également plaidé pour que »les plans d’aménagement du littoral de la corniche ouest puissent être étendus jusqu’à cette place dénommée Jean Lefevre ».
L’adjointe au maire de la commune de Ouakam, Seynabou Guèye, s’est dite être en »phase avec SOS littoral et toutes les personnes qui peuvent aider à sauvegarder le littoral ».
»Tout le littoral de Dakar est bétonné. Nous lançons un cri de cœur aux autorités étatiques, plus précisément le président de la République et le ministre en charge de l’Urbanisme de nous aider à sauvegarder ce petit segment qui nous reste », a-t-elle martelé.
OPÉRATION DE SAUVETAGE RÉUSSIE AU LARGE DU CAP-VERT
Une pirogue transportant 37 migrants sénégalais et un bissau-guinéen a été secourue mardi au large des côtes cap-verdiennes, a appris l’APS de source officielle.
Dakar, 15 août (APS) – Une pirogue transportant 37 migrants sénégalais et un bissau-guinéen a été secourue mardi au large des côtes cap-verdiennes, a appris l’APS de source officielle.
Les candidats à l’émigration retrouvés dans cette embarcation par les secouristes sont vraisemblablement des rescapés dans la mesure où le nombre de passagers au départ de la pirogue était de 101, d’après les témoignages de ces survivants.
‘’Selon les témoignages des rescapés, au nombre de 38 dont un Bissau-guinéen, actuellement pris en charge dans l’île de Sal, cette embarcation avait quitté la localité de Fass Boye, dans la région de Thiès, le 10 juillet dernier avec 101 passagers à son bord’’, indique le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
Il déclare avoir pris les dispositions nécessaires, en relation avec les autorités compétentes du Cap Vert, pour leur rapatriement dans les meilleurs délais.
LES FEMMES DE BAMBEY A L'HONNEUR
Cinq unités de développement des femmes (UDF) ont été installées ce mardi dans le commune de Bambey, a constaté l’APS.
Bambey, 15 août (APS) – Cinq unités de développement des femmes (UDF) ont été installées ce mardi dans le commune de Bambey, a constaté l’APS.
« L’installation de ces UDF entre dans le cadre de l’accompagnement des femmes à travers une approche novatrice qui consiste à les regrouper en unités leur permettant d’avoir un cadre d’épanouissement », a expliqué Serigne Mamdou Kandji, l’animateur national du programme des UDF.
Ces femmes, dit-il, vont ainsi »bénéficier de financements, de formations dans plusieurs domaines, ainsi qu’une formalisation de leurs organisations respectives. »
Selon M. Kandji, ce programme implique également un aspect communautaire avec un dédié à la déclaration de naissance à l’état civil et à la sensibilisation contre les violences basées sur le genre.
»A travers cette unité, les femmes vont pouvoir porter le plaidoyer auprès de la communauté pour sensibiliser les parents sur l’importance de la déclaration des enfants a l’état civil », a-t-il expliqué.
»Pour ce qui est de la répartition de ces UDF, une discussion a eu lieu en amont pour créer cinq zone à travers les dix quartiers que compte la commune », a pour sa part tenu à préciser le maire de Bambey, Assane Dia.