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24 mai 2025
ROCAMBOLESQUE AFFAIRE D’ENLEVEMENT D’UNE «PARTURIENTE» SUIVIE D’ACCOUCHEMENT ET DE DISPARITION DE BEBE
L’affaire de la dame Maman Coundoul, présentée comme portant une grossesse à terme et qui aurait été «enlevée» lundi dernier avant d’être retrouvée 48 heures après mais «sans son bébé» dans le ventre, est pour le moins rocambolesque
L’histoire de l’enlèvement suivie de l’accouchement sans assistance médicale de la dame Maman Coundoul par des ravisseurs qui seraient appréhendés hier à hauteur de Sangalkam par la police recèle beaucoup de zones d’ombre. Elle suscite surtout beaucoup de questions sans réponses que seule la police pourrait élucider.
L’affaire de la dame Maman Coundoul, présentée comme portant une grossesse à terme et qui aurait été «enlevée» lundi dernier avant d’être retrouvée 48 heures après mais «sans son bébé» dans le ventre, est pour le moins rocambolesque. Une histoire d’enlèvement suivi d’un accouchement hors maternité et de la disparition du nouveauné qui continue de faire couler de salive. Une histoire qui ressemble surtout à une fiction qui fait concurrence à la réalité. La victime, Maman Coundoul, est mariée à un «Modou-Modou». Celui-ci est un GP qui fait la navette entre le Sénégal et l’Espagne.
Le mari étant absent du pays au moment des faits, son petit frère, sa petite soeur et sa maman expliquent la scène. Du moins, les derniers instants passés avec la dame avant sa disparition. «Lundi matin vers 8 heures ou 9 heures, elle est venue me dire qu’elle voulait aller se promener pour se dégourdir un peu les jambes étant donné qu’elle était à terme. Vers 10 heures, elle n’était toujours pas revenue de sa promenade mais on croyait qu’elle était sur la terrasse de la maison comme d’habitude. A notre grande surprise, elle était hors de la maison, selon ma fille Awa qu’elle aurait appelé au téléphone pour lui dire qu’elle se trouvait à Gadaye mais qu’elle était en route pour rentrer. A notre grande inquiétude, non seulement elle tardait toujours à se présenter à la maison mais encore son téléphone était éteint. C’est à ce moment qu’on s’est dit qu’il y avait un problème», confie la cousine et belle-sœur de Maman Coundoul. C’est rongée par l’inquiétude que la belle-famille a engagé les recherches partout jusque sur le réseau social Facebook où les commentaires allaient dans tous les sens jusqu’à ce que Maman, «après s’être réveillée», appelle sa belle-mère pour lui parler de son « enlèvement ». «On l’a endormie et entrainée dans un véhicule avant de la déposer dans une chambre sans lumière. Ses ravisseurs parlaient wolof «, d’après les dires de la belle-mère qui n’est autre que sa tante paternelle. Selon elle, la famille a utilisé toutes les voies notamment la localisation GPS et appelé à la Sonatel qui lui aurait suggéré de se rendre au commissariat de police.
Une chose est sûre : cette disparition rocambolesque a suscité toutes sortes de commentaires entre lundi et mercredi. ça a parlé dans tous les sens. Si certains croient à l’histoire de l’accouchement, beaucoup parlent d’une «simulation de grossesse» après la sortie de sa famille, particulièrement le discours de sa belle-sœur soutenant que «Maman faisait tout le temps des fausses couches après 10 ans de mariage», et que la famille comptait beaucoup sur cette dernière grossesse. Une autre «grossesse» qui risque de ne jamais donner le trésor tant attendu par la famille Coundoul. Selon les dernières informations reçues, la dame a été retrouvée mais «sans fœtus ni bébé»! Peut-être qu’un déclenchement volontaire a provoqué l’accouchement. Mais question : Où a-t-elle accouché ? Avec l’aide de qui ? Est-ce un accouchement normal ou une césarienne ? Y a-t-il eu un infanticide? Des agents de santé invitent à engager une sage-femme ou un gynécologue pour ce point concernant l’accouchement. Surtout que, disent-ils, la suite de couche nécessite une très bonne surveillance. Mais la grande question que tout le monde se pose c’est la suivante. Comment des ravisseurs ordinaires, non professionnels, peuvent-ils déclencher un accouchement et sans complication aucune sur une femme qui a avorté plusieurs fois !
Des questions sans réponses…
D’autres questions concernant surtout les supposés ravisseurs se bousculent dans l’esprit. Comment savaient-ils que la dame était à terme? Comment ont-ils su aussi où elle allait ? Mais c’est surtout la situation du bébé qui aujourd’hui préoccupe plus d’un. Où se trouve-t-il puisqu’»on» nous dit que la dame, quant à elle, a été retrouvée «saine et sauve» ? Que les ravisseurs l’ont laissée rentrer «tranquillement» tout en récupérant le bébé avant de se réfugier à Sangalkam où ils auraient été cueillis.
Seule la police qui a ouvert une enquête pourra nous dire ce qui s’est réellement passé et démêler le faux du vrai dans cette rocambolesque affaire d’enlèvement suivie d’accouchement avec disparition de bébé !
TIVAOUANE : DES JEUNES EN COLERE SACCAGENT DES EDIFICES PUBLICS ET BRULENT TOUT SUR LEUR PASSAGE
C’est sous l’emprise d’une colère noire que les jeunes du village traditionnel de pêcheurs de Fass Boye, dans le département de Tivaouane, se sont réveillés hier mercredi 16 juillet 2023 pour brûler des pneus et saccager des édifices publics
C’est sous l’emprise d’une colère noire que les jeunes du village traditionnel de pêcheurs de Fass Boye, dans le département de Tivaouane, se sont réveillés hier mercredi 16 juillet 2023 pour brûler des pneus et saccager des édifices publics. Une manière d’exprimer violemment leur désarroi après que la pirogue qui avait quitté leur localité le 10 juillet dernier avec à son bords 101 passagers ait été finalement retrouvée ce mardi au large du Cap-Vert, avec juste 38 rescapés et sept corps à bord. Autrement dit, dans sa dérive sur l’immense océan, l’embarcation a enregistré une soixantaine de morts, la plupart d’entre eux étant originaires de Fass Boye. Un drame qui a plongé la localité dans la tristesse et la consternation.
Le phénomène de l’émigration clandestine a pris des proportions inquiétantes au niveau du village traditionnel de pêcheurs de Fass Boye, dans la commune de Darou Khoudoss, département de Tivaouane, où les jeunes, tentés par le mirage d’une vie rose en Europe, n’hésitent guère à affronter la mer ce avec des pirogues artisanales. Une traversée vers l’Espagne qui se traduit souvent par des morts et des disparitions. Le dernier drame en date a commencé à se jouer le 10 juillet dernier lorsqu’une pirogue ayant à son bord 101 personnes a quitté Fass Boye à destination des îles Canaries. Plusieurs jours après, elle n’était pas parvenue à destination et les parents restés au village avaient perdu tout contact avec ses occupants. Les recherches entreprises n’avaient rien donné. Un mois plus tard, les familles semblaient s’être faites à la raison. Jusqu’à ce que la pirogue disparue soit retrouvée mardi dernier par un navire espagnol au large du Cap-Vert. Hélas, il n’y avait plus à son bord que 38 survivants et sept corps. Autrement dit, et selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), confirmant en cela les autorités capverdiennes, « plus de 60 migrants sont présumés avoir perdu la vie à bord ». La nouvelle de ce terrible drame a plongé Fass Boye dans la tristesse et la consternation dans un premier temps avant que les jeunes de la localité n’expriment violemment leur colère dans la rue.
Accusant l’Etat de n’avoir pas déployé, dès le signalement de la disparition de la pirogue, tous les moyens requis pour la retrouver et sauver ses passagers, ils ont brûlé des pneus un peu partout dans le village et saccagé des édifices publics sur leur passage. Dans ce sillage, ils ont saccagé le service des pêches avec des dégâts estimés à plusieurs de millions de FCFA, le domicile de l’adjoint au maire Moda SAMB, par ailleurs président du CPLA (comité local de la pêche artisanale) dont ils ont entièrement détruit le verger.
Poursuivant leur équipée, les manifestants armés de gourdins et de pierres ont aussi attaqué le Collège d’Enseignement Moyen (CEM), le marché, le magasin de stockage, etc. Il a fallu l’intervention d’un peloton de gendarmerie en provenance de Thiès et venu prêter main-forte aux pandores de Tivaouane complètement dépassés, pour ramener le calme. Selon Arona Thioune, adjoint au maire de Darou Khoudoss, c’est avec beaucoup de tristesse et de désolation que la nouvelle de la disparition d’une soixantaine de personnes a été apprise dans la commune, qui a ainsi perdu plusieurs de ses fils dans cette tragédie.
Selon lui, c’est des moments difficiles, mais il faut que les uns et les autres fassent preuve de retenue, le mal étant déjà fait. « Manifester violemment, saccager des édifices publics et des biens d’autrui, cela ne fait qu’empirer inutilement la situation » estime-t-il. Il souligne que, malgré le temps qui s’est écoulé depuis le 10 juillet dernier, les familles gardaient toujours l’espoir de retrouver tôt ou tard les leurs. L’adjoint au maire a encore une fois appelé toute la population à la retenue, en lui demandant également de refuser d’agir sous le coup de la colère et de l’émotion. Cela dit, Arona Thioune soutient que l’Etat également doit tout faire pour rapatrier dans les meilleurs délais les corps retrouvés afin de permettre aux familles de faire leur deuil. Ce qui, selon lui, serait de nature à apaiser quelque peu leur douleur.
DETENUS POLITIQUES ET GREVE DE LA FAIM, UN COCKTAIL EXPLOSIF EN DEMOCRATIE
Moundiaye Cissé de l’ONG 3D, le pr et juriste Samba Thiam et le défenseur des droits de l’homme Pape Sène, ont partagé leurs opinions lors de leurs entretiens avec Le Témoin
Plus de 1000 prisonniers estampillés « détenus politiques ». Le chiffre fait tiquer et suscite bien des interrogations dans un pays jadis réputé pour l’exemplarité de sa démocratie et le respect des droits de l’homme. Des « détenus politiques » qui, pour attirer l’attention sur leur situation, ont choisi l’arme de la grève de la faim. Pour donner l’exemple, leur leader Ousmane Sonko a entamé diète totale et en était ce mardi à son 17ème jour sans se nourrir ni boire tout en refusant également que des soins lui soient administrés. Les grèves de la faim, entreprises par ces détenus à caractère politique, ont la capacité d’attirer l’attention sur des enjeux relatifs aux droits de l’homme, à la liberté d’expression et à la démocratie au sein d’un pays. Ces mouvements de protestation ont le pouvoir de susciter un intérêt à l’échelle nationale et internationale, incitant les individus à réfléchir aux questions politiques en jeu et à mettre en évidence d’éventuelles violations des droits de l’homme commises par les autorités. C’est dans ce contexte que Moundiaye Cissé, coordinateur de l’ONG 3D, le professeur et juriste Samba Thiam, ainsi que le défenseur des droits de l’homme Pape Sène, ont partagé leurs opinions lors de leurs entretiens avec Le Témoin. Ils estiment que détenus politiques et grève de la faim restent un cocktail explosif en démocratie.
Moundiaye Cissé : « Aucun détenu ne doit mourir en prison »
Moundiaye Cissé, acteur influent de la société civile sénégalaise et coordonnateur de l’ONG 3D, a partagé ses réflexions sur des questions cruciales touchant aux détentions, à la démocratie et à la justice dans notre pays. Son discours, empreint d’engagement et de lucidité, offre un profond aperçu de sa vision et de ses préoccupations concernant ces enjeux. Une des déclarations marquantes de Moundiaye Cissé concerne l’impératif de préserver la dignité humaine en toutes circonstances. Il affirme catégoriquement qu’aucun détenu ne doit mourir en prison, indépendamment de la nature de son emprisonnement. Cette position est destinée à souligner l’importance fondamentale du respect des droits de chaque individu, qu’il soit détenu pour des motifs politiques ou non. M. Moundiaye Cissé aborde également la question de la grève de la faim en tant que moyen de lutte et de résistance. Bien qu’il reconnaisse qu’elle puisse être un outil pour exercer une pression, il met en garde contre les conséquences dramatiques qu’une grève de la faim peut avoir, à la fois pour les détenus et pour les autorités du pays
Soulignant la complexité de ce sujet sensible, Moundiaye Cissé tient à établir le distinguo entre les détenus politiques et les acteurs politiques impliqués dans des actes de violence et de vandalisme. Pour lui, seuls les individus détenus en raison de leurs opinions politiques méritent d’être considérés comme des détenus politiques. Cette distinction soulève la question complexe de la frontière entre la liberté d’expression politique et les actes violents. En tant que coordonnateur de l’ONG 3D, Moundiaye Cissé dit œuvrer activement en faveur de la paix et de la sérénité au Sénégal. Il décrit comment son organisation engage des discussions avec les autorités judiciaires et le ministère de la Justice pour promouvoir un environnement propice à la démocratie et à la justice.
Selon lui, la démocratie au Sénégal n’est pas à remettre en question mais plutôt à consolider. Il insiste sur l’importance des élections et de la presse libre comme piliers de la démocratie. Son appel est clair et concerne la nécessité de renforcer la démocratie en encourageant des actions positives et des décisions courageuses qui renforcent les fondements démocratiques du pays.
Un Appel à la Réflexion et à l’Action
Le patron de l’ONG 3 D apporte également une contribution significative au dialogue sur les questions des détentions, de la démocratie et de la justice. Ses réflexions approfondies appellent à une réflexion critique et à une action responsable pour créer un avenir équitable et démocratique pour tous les citoyens sénégalais.
Professeur Samba Thiam, juriste : entre le Droit et la Politique
Sur la grève de la faim des prisonniers politiques, le professeur Thiam souligne que le droit n’aborde pas directement cette pratique car il reconnaît que chacun a le droit de disposer de son corps comme bon lui semble. La grève de la faim est ainsi vue comme une décision personnelle et politique, plutôt que comme un sujet de droit.
Selon le professeur de droit Samba Thiam, la grève de la faim est une action politique qui dépasse le cadre du droit. Alors que la détention d’un individu est un sujet judiciaire, le choix de recourir à la grève de la faim en tant que moyen de protestation est une démarche politique. La grève de la faim est perçue comme une expression de désaccord avec les conditions d’incarcération plutôt que comme une question de droits juridiques.
Notre interlocuteur juriste insiste sur le fait que la grève de la faim est une décision personnelle, politique et non juridique. Elle reflète la volonté de l’individu de protester contre des conditions perçues comme injustes. Cette perspective met en lumière la complexité de la relation entre le droit et la politique, montrant que certaines actions transcendent les limites légales pour exprimer des idéaux et des revendications.
Président du comité sénégalais des droits de l’homme, M. Pape Sène évoque la question des détenus politiques et la pertinence de la grève de la faim
Le président du Comité sénégalais des droits de l’homme (CSDH), Pape Sène, exprime des réserves quant à l’utilisation de cette expression soulignant que, dans son expérience, il est conscient de l’existence de détenus poursuivis pour des infractions de droit commun. Selon lui, la notion de détenu politique peut être complexe à évaluer, notamment lorsque les infractions sont des crimes ordinaires traités par des juges d’instruction et commis par des gens présumés innocents jusqu’à preuve du contraire. Cette mise en contexte souligne, selon le président du Csdh, l’importance de faire preuve de prudence lors de l’utilisation de ce terme de « détenus politiques ».
En ce qui concerne la grève de la faim en tant que moyen de protestation, M. Pape Sène estime que les détenus ont le droit de choisir cette voie pour attirer l’attention sur leurs revendications. Cependant, il s’inquiète quant aux conséquences de cette action sur la santé des individus concernés. De son point de vue, la grève de la faim ne devrait pas être considérée par un détenu comme une option favorable pour obtenir la libération ou attirer l’attention des autorités. À la place, il a recommandé aux détenus de s’engager dans le processus judiciaire en faisant valoir leurs droits et en explorant les voies légales pour obtenir des mesures provisoires telles que la libération sous caution
Pape Sène a également mis l’accent sur le rôle des défenseurs des droits de l’homme dans ce contexte. Selon lui, leur mission est de veiller à ce que les droits de la défense soient respectés et que les procédures légales soient suivies. D’après lui, leur rôle n’est pas de se substituer aux juges mais de s’assurer que les droits des individus sont protégés tout au long de la procédure.
Le président du comité sénégalais des droits de l’homme a également abordé la question de la confiance dans le système judiciaire. Il exhorte les citoyens à avoir confiance dans la justice sénégalaise et à éviter de discréditer systématiquement les décisions judiciaires. Selon lui, les défenseurs des droits de l’homme doivent jouer un rôle actif en encourageant la confiance envers la justice tout en travaillant pour résoudre les problèmes et les retards éventuels qui peuvent survenir
Enfin, Me Pape Sène plaide en faveur d’un équilibre entre le respect des droits fondamentaux des citoyens et la sécurité nationale. Il appelle à un renforcement de la sécurité pour lutter contre les attaques terroristes tout en soulignant l’importance d’une justice indépendante et équitable pour maintenir l’Etat de droit et la démocratie.
LE CHAUD DERBY POUR LA PREMIERE PLACE
Basketball-Tournoi de pré-qualification olympique : Sénégal-Mali ce jeudi (17h) - Un derby qui promet d’être âpre au vu de la forte rivalité entre les deux pays phares du basketball ouest africain.
Apres avoir empoché les deux places qualificatives en demi-finales, aux dépens du Nigeria pays hôte, les équipe du Sénégal et le Mali disputent ce jeudi 17 août, la première place du groupe A du tournoi de pré-qualification des Jeux olympiques Paris 2024. Un derby qui promet d’être âpre au vu de la forte rivalité entre les deux pays phares du basketball ouest africain.
Le Sénégal s’achemine ce jeudi 17 août vers un test important au tournoi de pré-qualification au JO Paris2024 qui joue ce jeudi sa dernière journée de la phase de Groupe A. Idéalement bien partie avec un précieux succès devant le Nigéria, les Lions affrontent les Aigles du Mali pour le compte de la dernière journée. Même si les deux équipes se sont déjà emparées des deux tickets qualificatifs en demi-finale aux dépens du Nigéria, l’enjeu sera de s’assurer de la première place du groupe A. La barre sera cette fois plus haute face au voisin du Mali. Si l’on juge les duels très disputés qui ont toujours eu aussi bien dans le cadre des derniers tournois de zone 2, qualificatifs et à l’Afrobasket. Après les sanctions levées contre certains cadres de l’équipe nationale qui avaient refusé de jouer à Kigali, lors des éliminatoires de la Coupe du Monde de Basketball, suite au non-paiement de leurs primes, les Aigles, sont certainement animés par une grande motivation à Lagos. La nette victoire devant les D-Tigers nigérians (77-68) en atteste. Les Aigles miseront sur leurs principaux atouts et notamment les jumeaux Fousseyni et Hassan Drame, auteurs chacun de 14 points contre le Nigéria, pour s’imposer.
Le team sénégalais ne sera pas moins démuni. Youssou Ndoye, Ousmane Ndiaye, Branco Badie et autres Jean Jacques Boissy sont assez outillés pour relever le défi. Le coach Mamadou Guèye «Pa bi» sait ce qui attend ses joueurs sur le parquet. «On va l’aborder avec beaucoup de sérénité. Mais les principes restent les mêmes. On va courir, défendre dur, se partager la balle, dominer les rebonds offensifs et défensifs. Le Mali est un adversaire à prendre au sérieux. C’est une équipe qui regorge de bons joueurs. Il faut être prêt sur les “un contre un“», avait-il déclaré au sortir de la victoire contre le Nigéria.
L’équipe vainqueur de ce duel affrontera celle classée deuxième place du groupe B. A rappeler que les tournois de qualification pré-olympique concernent 38 équipes qui ne sont pas qualifiées à la Coupe du monde. Huit en Afrique, huit autres dans le continent américain, huit en Asie, ainsi que seize en Europe. Les cinq vainqueurs de chaque tournoi participeront aux tournois de qualification olympique Fiba prévus en juillet 2024.
47 MALADES DU CHIKUNGUNYA RECENSES
En l’espace de deux semaines, au mois d’août, 47 cas de chikungunya ont été recensés dans la région de Kédougou.
En l’espace de deux semaines, au mois d’août, 47 cas de chikungunya ont été recensés dans la région de Kédougou.
Selon Docteur Ababacar Mbaye, directeur de la Région médicale de Kédougou, «nous avons une épidémie d’arbre virose de chikungunya plus précisément qui est transmise par un vecteur aèdes qui ressemble à des cas de paludisme, par sa manifestation clinique».
Revenant sur ses manifestations, Docteur Mbaye renseigne que même si la maladie n’est pas mortelle, «les symptômes de cette fièvre peuvent aller jusqu’à 38° et au-delà, plus des douleurs articulaire et musculaire, mais aussi au niveau de la tête avec des céphalées».
Faisant le bilan à ce jour, Docteur Mbaye constate que «cette épidémie de chikungunya a été enregistré dans les départements de Kédougou et Salemata. Les premiers cas ont été enregistrés au niveau d’un site sentinelle, au poste de santé de Dalaba, et dans les autres postes du district sanitaire de Kédougou. Nous avons reçu, ce matin (hier, ndlr) vingt-sept (27) autres cas au niveau du district sanitaire de Saraya, dans ce mois d’août», a relevé Docteur Ababacar Mbaye.
Par ailleurs, il assure que la Direction régionale de la Santé de Kédougou a pris des mesures nécessaires pour le traitement et le suivi des cas enregistrés, en leur donnant «tous les jours des antalgiques, pour faire des cendre la fièvre. Et nous avons préconisé un repos à toutes les personnes malades recensées».
NON ASSISTANCE A POPULATION EN DANGER
Demba Moussa Dembélé et Mor Gassama, tous des économistes trouvent «inopportun» les vacances du gouvernement alors des dossiers prégnants assaillent les populations.
Demba Moussa Dembélé et Mor Gassama, tous des économistes trouvent «inopportun» les vacances du gouvernement alors des dossiers prégnants assaillent les populations. Ils soutiennent mordicus que le gouvernement avait l’opportunité de prouver à suffisance qu’il est un gouvernement combat et à temps opportun pour résoudre les problèmes des Sénégalais. Hélas !
Le gouvernement du Sénégal est en vacances depuis le 2 août et ce, pour un mois. Pendant ce temps, des problèmes assaillent les populations au nombre desquels la cherté de la vie, le chômage, le sous-emploi, l’émigration irrégulière avec des pertes en vie humaines déplorables, les dossiers judiciaires, les détentions arbitraires, le climat politique délétère à six mois de la présidentielle, l’envoi des soldats sénégalais au Niger au nom de la Cedeao pour rétablir l’ordre constitutionnel, éventuelles inondations, l’économie au ralenti.
Autant de dossiers prégnants qui sapent le sommeil des Sénégalais. Mais, nonobstant toutes ces questions latentes, le gouvernement a préféré les différer le temps d’avoir un penchant pour le bien-être de soi et au prix du contribuable sénégalais. Demba Moussa Démbélé pense que les vacances gouvernementales n’ont vraiment pas de sens pour un gouvernement qui, jusqu’ici, n’a pas du tout travaillé.
«Pour dire vrai, le gouvernement n’a vraiment pas travaillé jusqu’ici, à part faire la politique aux antipodes de la démocratie», a soutenu l’économiste Dembélé. Pour lui les affaires publiques précitées sont prégnantes les unes que les autres. Et de ce point de vue, «il est insensé pour le gouvernement de prendre un repos gouvernemental
A l’en croire, les Sénégalais sont fatigués et attendent que leurs gouvernants apportent des solutions à leurs problèmes. Ce qui est loin d’être une préoccupation du gouvernement semble dire Demba Moussa Dembélé qui affirme sans détours qu’il est apparent que «l’avenir du pays est le cadet de leurs soucis». Et pour s’en convaincre, il avance que tous ces jeunes qui défient la mer et autres déserts au prix de leur vie sont convaincus que le gouvernement en place ne peut apporter réponses appropriées à leur situation socioéconomique plus que compromettante.
Pour lui : «Ce gouvernement n’est réellement bon que sur des dossiers politiques pour s’éterniser au pouvoir. Mais, pour résoudre les problèmes de citoyens, il n’en a cure.
Dans le même sillage, Mor Gassama, économiste et enseignant-chercheur à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar de décrier l’environnement économique morose imputable aux dossiers judiciaires d’Ousmane Sonko/Adji Raby Sarr ; Ousmane Sonko/Mame Mbaye Niang.
Selon lui : «Ces dossiers ont créé des troubles dans ce pays et n’ont vraiment pas été favorables au bon climat des affaires en termes d’investissements, de création d’emploi et par ricochet de richesse supplémentaire»
L’enseignant-chercheur pense que le gouvernement a suffisamment matière à traiter pour justifier légitimement la non-prise de vacances gouvernementales. Non content de la tension sociale que vit le pays, il appelle de tout son vœu à la prise en charge des difficultés des populations complétement désorientées.
«Les Sénégalais souffrent énormément, et la meilleure manière de montrer aux populations que le gouvernement est au combat, c’est d’apaiser la tension sociale qui n’en pas une». Mais en lieu et place, «ce sont des arrestations tous azimuts, des persécutions, des détentions arbitraires, des emprisonnements vils», déplore l’économiste.
Et d’appeler à la vitalité économique du pays qui selon lui est «indubitable à un climat social apaisé et constructif».
LE DRAME DES MIGRANTS DE FASS BOYE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE JEUDI
Les livraisons de ce jeudi 17 août 2023 demeurent encore sous le choc après l’annonce de la disparition en mer d’une soixantaine de migrants originaires de Fass-Boye, une localité de la région de Thiès.
Dakar, 17 août (APS) – Les journaux parvenus jeudi à l’Agence de presse sénégalaise demeurent encore sous le choc après l’annonce de la disparition en mer d’une soixantaine de migrants originaires de Fass-Boye, une localité de la région de Thiès.
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères a annoncé mardi dans la soirée qu’une embarcation transportant 37 migrants sénégalais et un ressortissant bissau-guinéen avait été secourue au large du Cap Vert.
La pirogue était partie le 10 juillet dernier de la localité de Fass Boye avec à son bord une centaine de passagers qui tentaient de rallier l’Espagne.
Citant l’Organisation internationale des migrations (OIM) Enquête confirme la mort de 63 migrants qui étaient portés disparus dans ce nouveau drame
‘’On en sait un peu plus sur la pirogue qui avait quitté Fass Boye, une localité située dans la région de Thiès, le 10 juillet dernier. Selon l’OIM plus de 60 migrants sont présumés avoir perdu la vie à bord de cette embarcation partie des côtes sénégalaises, plus précisément de Fass Boye’’, écrit le journal.
‘’Le nombre de personnes décédées est estimée à 63, celui des survivants à 38, dont quatre enfants âgés de 12 à 16 ans’’, détaille la publication.
A ce sujet, Le Quotidien ironise en Une : ‘’ ‘‘Fass Boye au Drame’’.
‘’Si 37 personnes sont restées en vie, il y a 7 personnes décédées à bord de l’embarcation, et 56 portés disparus et sans doute des morts’’.
‘’Fass Boye est devenue cette année une zone de départ car une autre pirogue venant de cette zone a été secourue samedi par la marine Royale marocaine’’, note la publication.
‘’L’hécatombe se dessine’’, avertit Libération en faisant allusion au bilan macabre de la pirogue partie de la localité de Fass Boye et secourue au Cap-Vert.
A Fass Boye, localité d’où est partie la pirogue les populations sont très remontées contre l’Etat qu’elles accusent de passivité.
Au lendemain du drame de maritime ayant fait 60 morts ‘’Intifada à Fass Boye’’, titre le Témoin qui revient sur des manifestations violentes de jeunes survenues la veille dans cette localité.
»Des jeunes manifestants en colère ont incendié hier le service régional de pêche, le CEM, le marché et divers commerces avant de détruire le verger du président du comité local de pêche. Les gendarmes de Tivaouane, débordés, ont fait appel à des renforts », rapporte le journal.
‘’Fass Boye en colère, indexe l’Etat’’, note Bès Bi Le Jour en signalant que des jeunes ont brulé des pneus pour exprimer leur mécontentement contre la ‘’passivité de l’Etat’’.
‘’Personnes dans cette localité n’a apprécié la façon dont cette disparition a été diligentée’’, relève le journal.
Analysant cet énième drame de l’émigration irrégulière, Sud Quotidien ajoute que ‘’la saignée ne s’estompe pas’.
‘’Le sauvetage au Cap-Vert, de 38 migrants avant-hier de la pirogue ayant pris départ à Fass Boye, le 10 juillet dernier, avec à son bord 101 personnes, est un drame de plus enregistré chez les candidats à l’émigration irrégulière. La preuve que le phénomène de la migration irrégulière par voie maritime, avec son corolaire de morts ne s’arrête pas’’, commente la publication.
Pendant ce temps, d’autres titres ont mis en relief une sortie publique de l’ancien Premier ministre, Mohammed Boun Abdallah Dionne, candidat déclaré à la candidature à l’élection présidentielle de la coalition au pouvoir, Benno Bok Yakaar.
‘’Mohammed Boun Abdallah Dionne, candidat’’, indique Le Soleil en soulignant que l’intéressé par le biais d’une publication sur le réseau social X, promet une victoire éclatante à la coalition (BBY), s’il était choisi pour la représenter à cette élection prévue en février 2024.
LE «CHEMIN DE LA LIBERATION» S’ENGAGE
Une campagne de la libération des détenus politiques a été lancée hier, mercredi 16 août 2023 par les forces vives de la nation.
Une campagne de la libération des détenus politiques a été lancée hier, mercredi 16 août 2023 par les forces vives de la nation. Cette voie de la libération selon les initiateurs, englobe une sensibilisation de la population sur la vie chère résultant de «politiques défaillantes» du régime de Macky Sall. Ils exigent ainsi une libération sans condition et dans les plus brefs délais des détenus politiques tels que Ousmane Sonko, chef de l’opposition, ainsi que les 1062 autres détenus «injustement emprisonnés dans les différentes prisons du Sénégal».
Ils sont pour la plupart de jeunes évoluant dans les mouvements citoyens, de l’opposition et de parents de détenus ‘’politiques’’ à se donner la main pour mener le combat de la libération. «Nous avons pris la décision de nous unir ensemble, main dans la main, avec le soutien total du peuple sénégalais pour parcourir ensemble les chemins escarpés de la libération car, la voie vers la justice et la liberté est pavée de notre détermination commune», a indiqué Serigne Mor Bousso, porte-parole du jour.
Qui plus est, citant les différents points de l’initiative ‘’chemin de la libération’’, il souligne: «Notre ferme exigence, c’est la cessation des cas de tortures et des traitements inhumains et dégradants commis sur des citoyens sénégalais par le régime de Macky Sall, qui utilise nos forces de défense et de sécurité aux côtés des nervis armés pour mâter le population sénégalaise. Ce qui est très dangereux et qui enfreint les droits et libertés de la population.»
De la même manière celui-ci va, «permettre l’ouverture d’enquêtes transparentes sur les meurtres citoyens et traduire les auteurs à la justice. Le chemin de la liberté implique non seulement les manifestations pacifiques et des conférences de presse mais également la création d’un rapport de force afin d’obtenir les résultats tangibles pour refaire du Sénégal, un Etat de droit», a-t-il poursuivi
En outre, le chemin de la libération selon le porte-parole du jour «servira également de cries de protestation contre la dissolution arbitraire de PASTEF démontrant ainsi, notre refus de rester silencieux face à de telles actions.»
Par ailleurs, «Le chemin de la libération, se matérialisera à travers une campagne de pétition physique visant à exiger la libération des 1062 détenus politiques ainsi que celle du président Ousmane Sonko, chef de l’opposition politique sénégalaise», ont fait savoir Serigne Mor Bousso et ses camarades.
Enfin, le chemin de la libération selon ces initiateurs «sera un moyen d’exiger l’organisation d’une élection libre, transparente et inclusive dont le choix du futur président de la République sera du choix du peuple sénégalais et non celui d’un homme.»
«NOS ETATS DOIVENT SORTIR DE LA GESTION DE LA MIGRATION AU PROFIT D’UNE GOUVERNANCE DES MIGRATIONS»
Les Etats de départ de migrants irréguliers «doivent sortir de la gestion de la migration au profit d’une gouvernance des migrations». C’est le conseil du Professeur Aly Tandian,
Les Etats de départ de migrants irréguliers «doivent sortir de la gestion de la migration au profit d’une gouvernance des migrations». C’est le conseil du Professeur Aly Tandian, enseignant-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, président de l’Observatoire Sénégalais des migrations sur la question de la migration irrégulière. Dans cet entretien, analysant le phénomène, avec des éléments de réponse, il relève que, pour le cas du Sénégal, les politiques et lois ayant montré leur limite, «une réponse aux migrations irrégulières ne devrait pas se limiter aux services du ministère de l’Intérieur et du ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur»
Comment expliquer les départs de plus en plus importants de candidats à la migration irrégulière ?
On peut parler de récidivité parce que pour des candidats à la migration irrégulière, voyager est une manière de manifester qu’ils sont des hommes d’honneur, avec une crainte par-dessus tout la honte. En clair, deux dimensions ressortent de leurs projets, la première touche la corporéité et renvoie à ce que nous appelons communément la pudeur, il s’agit du rapport à soi qui affecte les autres dans le sens où il suscite une réaction et la deuxième s’exprime au niveau de leurs interactions avec leurs pairs et leur communauté. En fait, pour ces candidats à la migration irrégulière, voyager est comme : premièrement une charge émotionnelle, la recherche d’un bien-être personnel ; deuxièmement, une charge morale, suite aux pressions familiales et troisièmement une charge mentale face aux injonctions sociales. Ce sont des acteurs qui ont choisi ou à qui il a été décidé de migrer par devoir, pour l’honneur et par ou pour fierté.
Et pourtant les initiatives prises par l’État au plan juridique et sécuritaire devraient limiter les migrations irrégulières ?
Le Sénégal a élaboré un document appelé Politique Nationale de Migration validé techniquement en 2018 par des parties prenantes concernées directement ou indirectement, sous l’égide du ministère de l’Économie, des Finances et du Plan. Est-ce que c’est une politique migratoire ? A revoir car une politique n’est pas une compilation de lois et d’arrêtés ? En termes d’initiatives, il y a la loi n°71-10 du 25 janvier 1971 relative aux conditions d’admission, de séjour et d’établissement des étrangers au Sénégal et la loi n°2005-06 du 10 mai 2005 relative à la lutte contre la traite des personnes, pratiques assimilées ainsi que la protection des victimes. Seulement, leurs effets sont peu ou pas du tout manifestes. Plus récemment, un Comité Interministériel de Lutte contre l’Émigration Clandestine a été créé sur la base du décret n°2020-2393 du 30 décembre 2020. Ce sont des initiatives qui encouragent la gestion, les procédés de sécurisation alors que la migration a besoin d’une réponse holistique. Une réponse aux migrations irrégulières ne devrait pas se limiter aux services du Ministère de l’Intérieur et du Ministère des Affaires Étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur. Les agendas de nos États devraient aller au-delà de la gestion avec souvent des campagnes de sensibilisation peu adaptées et aux contenus désuets souvent faites dans des zones de départ et non aux zones d’origine.
Quelles réponses faut-il alors apporter aux migrations irrégulières face aux limites constatées ?
Il faut rappeler que nos États doivent sortir de la gestion de la migration au profit d’une gouvernance des migrations qui est un processus qui promeut la coordination entre différentes autorités et cadres juridiques de régulation migratoire afin d’apporter une réponse conjointe et coordonnée au phénomène et d’encourager la coopération internationale en la matière. Pour cela il nous faut des institutions que peuvent aider au développement de politiques migratoires en Afrique, offrir une vision claire sur la migration et déconstruire les idées reçues autour de la question des migration. C’est d’ailleurs la vision et la mission de l’Observatoire sénégalais des migrations. Il se veut, entre autres, fournir au Sénégal des données unifiées et centralisées surla migration à des fins de recherche, de formulation et programmation des politiques migratoires et développer une meilleure connaissance des causes matérielles et immatérielles de la migration. Ce faisant, le Sénégal va arriver à élaborer des politiques d’offre d’emploi, d’insertion et de migrations basées sur des faits chiffrés tout en encourageant une migration de personnes souhaitant occuper un emploi saisonnier ou temporaire au sein de pays en manque de main-d’œuvre dans les secteurs comme les services aux particuliers, l’agriculture, etc.
LA SAIGNEE NE S’ESTOMPE PAS
Le sauvetage au Cap-Vert, de 38 migrants, avant-hier mardi, de la pirogue ayant pris départ à Fass Boye, le 10 juillet dernier, avec à son bord 101 personnes, est un drame de plus enregistré chez les candidats à l’émigration irrégulière
Le sauvetage au Cap-Vert, de 38 migrants, avant-hier mardi, de la pirogue ayant pris départ à Fass Boye, le 10 juillet dernier, avec à son bord 101 personnes, est un drame de plus enregistré chez les candidats à l’émigration irrégulière. Preuve que le phénomène de la migration irrégulière par voie maritime, avec son corolaire de morts, ne s’arrête pas.
Après plusieurs semaines de détresse en mer, la pirogue de Fass Boye a été retrouvée au CapVert. La centaine d’occupants au départ n’a laissé place qu’à des cadavres, au nombre de sept, 56 des portés disparus et des rescapés mal en point. Perdus dans l’océan, les voyageurs infortunés ont passé plus d’un mois dans la mer. Selon le site infomigrants, l’embarcation a été repérée lundi à environ 150 milles nautiques (277 km) de l’île de Sal, par un navire de pêche espagnol qui a alerté les autorités cap-verdiennes.
Dans un communique, les autorités sénégalaises confirment l’information. «Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur (MAESE) informe qu’une pirogue transportant des migrants sénégalais a été secourue aux larges des côtes Cabo Verdiennes, ce jour du 15 août 2023. Selon les témoignages des rescapés qui sont au nombre de 38 (dont un Bissau-guinéen), actuellement pris en charge dans l’île de Sal, cette embarcation a quitté la localité de Fas Boye, dans la région de Thiès, le 10 juillet dernier, avec 101 personnes à son bord. Le MAESE, en relation avec les autorités Cabo Verdiennes compétentes, a pris les dispositions nécessaires pour leur rapatriement dans les meilleurs délais», déclare le MAESE.
La pirogue semble avoir dérivé jusque dans cette zone, située à l’écart de la route des Canaries, à environ500km deDakar. Il faut généralement entre quatre (4) et sept (7) jours pour parcourir les quelques 1700 km qui séparent les côtes sénégalaises des Canaries. Selon toujours infomigrants, la route migratoire des Canaries connaît ces dernières semaines un regain d’activités au départ du Sénégal et de la Gambie. En moins de trois mois, ce sont près de 17 embarcations qui ont quitté les côtes sénégalaises, a précisé Ahmadou Bamba Fall, coordonnateur de l’ONG sénégalaise «Village du migrant» au quotidien espagnol El Pais.
Pis, selon les derniers chiffres du ministère espagnol de l’Intérieur, rapportés par le site d’information, 12.704 migrants sont arrivés de façon irrégulière en Espagne, au premier semestre 2023, dont une majorité (7213) aux Canaries. Un chiffre néanmoins en baisse de 11,35% par rapport à la période correspondante de 2022. Seulement, force est de relever que derrière ces rescapés qui ont réussi à gagner les côtes espagnoles, plusieurs centaines voire des milliers de candidats à l’aventure périlleux sont morts ou portés disparus dans l’océan atlantique ou la mer méditerranéenne.
UNE SITUATION DE MAL EN PIS
Ce nouveau drame de l’émigration irrégulière témoigne que le voyage risqué vers l’Europe n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. Déjà, le samedi 12 août, une pirogue partie de Fass Boye avait été sauvé à Dakhla, avec à son bord 130 candidats à l’émigration irrégulière. Alors que de nouvelles opérations de rapatriement de migrants sénégalais du Maroc ont permis de convoyer un nouveau groupe de 208 candidats ayant quitté Dakhla, samedi dernier, à destination de Rosso (Saint-Louis). Pendant ce temps, neuf (09) dépouilles de migrants sénégalais, recensées dans la morgue d’une structure hospitalière au Maroc, attendent d’être rapatriés au Sénégal, selon le Consulat général du Sénégal.
Maroc. Elle transportait 79 personnes. Des jours avant, le 24 juillet, le chavirement d’une pirogue à Ouakam avait causé au moins 16 morts dont un corps repêché le lendemain du drame. De même, au moins 14 personnes sont mortes à la mi-juillet lorsqu’une pirogue a chaviré au large de Saint-Louis du Sénégal, près de la frontière avec la Mauritanie… La saignée semble encore loin de s’estomper. Et les nombreux projets et programmes développés par l’Etat et ses partenaires, notamment européens, pour endiguer le mal et contenir les jeunes dans les terroirs ne découragent toujours pas les candidats. Malgré a mise en place de l’Agence Nationale pour la Promotion de l’Emploi des Jeunes, de l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (ANIDA) avec ses fermes familiales et «Natangué», du Programme des domaines Agricoles Communautaire (PRODAC) et du Programme d’urgence pour l’insertion socioéconomique et l’emploi des jeunes «Xëyu ndaw ñi», une initiative du président Macky Sall en réponse aux besoins d’emploi des jeunes, sans occulter les financements de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des Femmes et des Jeunes (DER/FJ), l’accompagnement du Fonds de Financement de la Formation professionnelle et technique (3FPT) et une «caution» du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP), les pirogues à destination de l’El Dorado européen ne désemplissent toujours pas. En plus de l’inefficacité de ces initiatives qui ont montré leur limite, du qu’elles sont souvent plus destinées à une clientèle politique, le manque de perspective d’avenir et la conjoncture et la vie chère également motivent de nombreux départs. Et ce ne sont pas FONTEX et les Forces de défenses et de sécurité (FDS) qui y mettront fin, de sitôt.