Le Sénégal est logé dans le groupe C de la Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) 2023 en Côte d’Ivoire en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie, a appris l’APS à l’issue du tirage au sort effectué, jeudi soir à Abidjan.
Le tirage au sort de la phase de poules de la CAN s’est déroulé en présence de plusieurs personnalistes du football africain dont Didier Drogba, John Obi Mikel, Sadio Mané ou encore Achraf Hakimi.
La CAN est prévue du 13 janvier au 11 février 2024. Le match d’ouverture va opposer la Côte d’Ivoire à la Guinée Bissau.
Vingt-quatre équipes nationales réparties dans quatre chapeaux de six sont concernées par ce tirage. Les chapeaux ont été constitués suivant le dernier classement de la FIFA. Le Sénégal, champion d’Afrique en titre.
Elles ont été réparties en six groupes de quatre équipes, à l’issue du tirage au sort.
Les matchs de la 34e édition de la CAN se joueront dans cinq villes et cinq stades du pays : Abidjan (stade Alassane Ouattara et stade Félix Houphouët-Boigny), Bouaké (stade de la Paix), Korhogo (stade Amadou Gon Coulibaly), San-Pédro (stade Laurent Pokou) et Yamoussoukro (stade Charles Konan Banny). Le stade Alassane Ouattara accueillera le match d’ouverture et la finale.
SI ON N’AVAIT DESIGNE QUELQU’UN D’AUTRE J’AURAIS ACCEPTE, MAIS AMADOU BA
L’ancien Premier ministre Mouhamed Boun Abdallah DIONE ne digère toujours pas le choix de Macky SALL de prendre Amadou BA comme candidat à la présidentielle de Benno Bokk Yakaar (BBY).
L’ancien Premier ministre Mouhamed Boun Abdallah DIONE ne digère toujours pas le choix de Macky SALL de prendre Amadou BA comme candidat à la présidentielle de Benno Bokk Yakaar (BBY).
Doutant des compétences du candidat de Benno, il estime que les consultations qui ont été confiées à Moustapha NIASS pour choisir le meilleur profil n’ont pas été respectées.
«J’étais le premier parmi tous les candidats en termes d’expérience et de profil», soutient-il. A l’en croire, si le leader de Benno avait choisir un autre à la hauteur, il aurait accepté.
«Je suis passé premier en termes de critère. Qui connaissez-vous dans ce pays qui a une expérience, un profil qui ressemble au mien ou qui a fait plus que moi ? J’ai dirigé durant 5 ans un gouvernement du Sénégal dans la droiture. (…) Un président on l’élit, on ne le nomme pas. Le président Macky SALL ce n’est pas WADE qui l’a élu. Si on n’avait désigné quelqu’un d’autre j’aurais accepté, mais Amadou BA », explique Mouhamed Boun Abdallah DIONE dans un entretien.
Par ailleurs, se définissant comme un homme qui a les mains propres, l’ancien Premier ministre ajoute : «je n’ai pas de milliards, je suis juste, je ne vole pas».
SYLVIA BONGO EN PRISON
L’épouse franco-gabonaise de l’ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, en résidence surveillée depuis un coup d’Etat militaire fin août pour des détournements présumés de fonds publics, a été incarcérée
L’épouse franco-gabonaise de l’ex-président du Gabon Ali Bongo Ondimba, Sylvia Bongo Ondimba Valentin, en résidence surveillée depuis un coup d’Etat militaire fin août pour des détournements présumés de fonds publics, a été incarcérée, a indiqué jeudi son avocat.
« Je vous le confirme », a répondu jeudi son avocat français François Zimeray, interrogé par l’AFP sur l’incarcération de sa cliente mercredi soir. Me Zimeray dénonce une « procédure illégale » et « arbitraire ». Selon des médias gabonais, Mme Bongo a été placée sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville tard mercredi soir après une nouvelle et longue audition par un juge d’instruction.
Mme Bongo, âgée de 60 ans, avait été inculpée le 28 septembre notamment pour « blanchiment de capitaux et faux et usage de faux » et maintenue alors en résidence surveillée à Libreville, comme depuis le premier jour consécutif au putsch du 30 août ayant renversé son époux.
Les militaires qui ont renversé son mari en accusant son entourage d’avoir truqué sa réélection, soupçonnaient publiquement l’ex-Première dame d’avoir « manipulé » son époux souffrant des séquelles d’un grave AVC en 2018, d’avoir été, au côté notamment de leur fils Noureddin Bongo Valentin, la véritable dirigeante de facto du pays depuis cinq ans et d’y avoir « détourné massivement des fonds publics ». Noureddin Bongo est en prison depuis le premier jour du coup d’Etat, inculpé notamment de « corruption » et « détournements de fonds publics ».
« Tant qu’il y aura une différence entre la justice et l’arbitraire, entre le droit et la vengeance, nous dénoncerons cette procédure illégale », a commenté de Paris Me Zimeray, qui avait déjà dénoncé, alors que sa cliente était en résidence surveillée, une « détention arbitraire » et une « prise d’otage ».
Le procureur de la République de Libreville, interrogé par l’AFP sur cette incarcération, n’avait pas encore répondu en début de matinée jeudi.
Dans la nuit du 30 août, moins d’une heure après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, l’armée, invoquant une fraude évidente, mettait « fin au régime » accusé aussi de corruption massive. Le général Brice Oligui Nguema, leader du putsch, était proclamé le surlendemain président de la Transition.
-« Dynastie Bongo »-
Plus d’un mois après, le général Oligui, qui a nommé un gouvernement et un parlement de transition civils, reste adulé comme au premier jour de son putsch par l’immense majorité de la population et de la classe politique qui applaudissent les militaires pour les avoir « libérés » de 55 ans de « dynastie Bongo ». Ali avait été élu en 2009 à la mort de son père Omar Bongo Ondimba, qui dirigeait le pays depuis plus de 41 ans.
Ali Bongo avait été placé en résidence surveillée le jour du putsch mais déclaré libre de ses mouvements une semaine après. Les militaires ont semblé le mettre rapidement hors de cause considérant qu’il avait été « manipulé » notamment par son épouse Sylvia et leur fils Noureddin depuis son AVC. Depuis, M. Bongo, dont le président Oligui a dit qu’il était « libre » d’aller à l’étranger subir ses examens médicaux de suivi, a préféré rester au Gabon chez lui, selon le nouveau pouvoir.
La nuit même du putsch, Noureddin Bongo Valentin et plusieurs de ses jeunes proches et proches de l’ex-Première dame au sein du cabinet présidentiel avaient été arrêtés et montrés au pied d’innombrables malles, valises et sacs débordant de billets de banque pour des centaines de millions d’euros saisis à leurs domiciles.
Trois semaines plus tard, Noureddin et sept membres dit de la « Young Team » du cabinet présidentiel, ont été inculpés et incarcérés notamment pour « corruption, détournements de fonds publics, blanchiment de capitaux, association de malfaiteurs, falsification de la signature du président de la République et trouble des opérations électorales ».
Deux anciens ministres (Pétrole et Travaux publics), proches de Noureddin, ont également été écroués.
« La Première dame et Noureddin ont gaspillé le pouvoir d’Ali Bongo », assénait le 18 septembre le général Oligui devant la Garde républicaine. « Parce que depuis son AVC, ils ont falsifié la signature du président, ils donnaient des ordres à sa place », en plus « du blanchiment d’argent et de la corruption ». « Qui dirigeait le pays » alors ?, se demandait-il.
Le Gabon est classé 136e sur 180 pour la perception de la corruption par Transparency International (2022).
QUATRE MOIS POUR (CON)VAINCRE !
Le gouvernement Ba 2 sera l’un des plus éphémères. Il a quatre mois, six jours, selon le Pm, pour convaincre avec sa politique. Pour vaincre ses adversaires à la Présidentielle.
Le gouvernement Ba 2 sera l’un des plus éphémères. Il a quatre mois, six jours, selon le Pm, pour convaincre avec sa politique. Pour vaincre ses adversaires à la Présidentielle. Mais ceux qui sous-estiment ce temps oublient qu’ils sont nombreux à vouloir « goûter »- puisqu’on pense ventre avant tout- « Monsieur le ministre ! ». Regardez tous ces candidats, qui ne sont que déclarés, mais qui ont commencé à entendre « Monsieur le président ! ». Et ils finissent par croire qu’ils sont à un pas du fauteuil. C’est la folie de l’avant-pouvoir !
LES SUPPLÉANTS D'OUMAR YOUM ET DAOUDA DIA CONNUS
La rentrée parlementaire est prévue ce samedi à 10h. Le groupe parlementaire aussi connaitra des changements importants puisque son président, Oumar Youm, et le premier questeur, Daouda Dia, ont rejoint le gouvernement.
La rentrée parlementaire est prévue ce samedi à 10h. Le groupe parlementaire aussi connaitra des changements importants puisque son président, Oumar Youm, et le premier questeur, Daouda Dia, ont rejoint le gouvernement. Le suppléant de Youm est le maire de Saly Ousmane Guèye. Alors que Bakary Bine Camara, chef d’entreprise, va prendre la place de Daouda Dia en tant que suppléant sur la liste départementale de Kanel.
MACKY REÇOIT SES DÉPUTÉS CE VENDREDI
Le gouvernement Amadou Ba 2 a vu l’entrée de nouveaux députés de Benno bokk yaakaar. Il s’agit de Me Oumar Youm, président du groupe parlementaire de cette coalition au pouvoir, et Daouda Dia, 1er questeur de l’Assemblée. Des postes d'enjeu à combler
Le gouvernement Amadou Ba 2 a vu l’entrée de nouveaux députés de Benno bokk yaakaar. Il s’agit de Me Oumar Youm, président du groupe parlementaire de cette coalition au pouvoir, et Daouda Dia, 1er questeur de l’Assemblée. Alors, le groupe Benno devra choisir leurs remplaçants.
Ce sont là deux postes à gros enjeux et qui pourraient être âprement disputés. Pour éviter des surprises lors de l’ouverture de la session ordinaire unique prévue ce samedi, le président de la République va recevoir, ce vendredi 13 octobre, les députés du groupe parlementaire Bby, à 16h au palais de la République.
L’ONU REGRETTE L’EXPULSION DE SA COORDONNATRICE HUMANITAIRE DU NIGER
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres regrette profondément que le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ait ordonné mardi le départ dans 72 h de la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Niger, Louise Aubin.
Dakar, 12 oct (APS) – Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres regrette profondément que le Conseil national pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) ait ordonné mardi le départ dans 72 h de la Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Niger, Louise Aubin.
‘’Le Secrétaire général regrette profondément que, le 10 octobre, le Conseil ait ordonné le départ dans un délai de 72 heures de la Coordonnatrice résidente/Coordonnatrice humanitaire des Nations Unies au Niger, Mme Louise Aubin’’, rapporte son porte-parole, Stéphane Dujarric sur Onuinfo, le site d’information des Nations Unies.
Il a indiqué que la représentante de l’Onu a dirigé le système des Nations unies dans ce pays et travaillé sans relâche pour fournir une aide humanitaire et au développement, conformément au Plan national de développement.
‘’La décision d’ordonner le départ du Coordonnateur résident entrave la capacité de l’Organisation à remplir efficacement ses mandats et perturbe le travail essentiel que nous accomplissons pour la population du Niger, où 4,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, principalement des femmes et des enfants’’, a déploré le Secrétaire général.
Le Secrétaire général réitère l’engagement inébranlable des Nations Unies à rester et à servir le peuple nigérien, à travers la poursuite des opérations humanitaires et de développement.
Le régime militaire au pouvoir a exigé mardi le départ de la cheffe de la mission diplomatique des Nations Unies à Niamey pour ‘’manœuvres sournoises sous l’instigation de la France’’.
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES VONT COUTER AU SENEGAL 8% DE SON PIB EN 2030
Le Sénégal va perdre 8% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2030, à cause des effets du changement climatique sur le secteur financier et bancaire, a déclaré jeudi le fondateur et directeur général de l’Institut supérieur de finance (ISF)
Dakar, 12 oct (APS) – Le Sénégal va perdre 8% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2030, à cause des effets du changement climatique sur le secteur financier et bancaire, a déclaré jeudi le fondateur et directeur général de l’Institut supérieur de finance (ISF), en se fondant sur une étude réalisée dans ce secteur.
»Selon des études, les effets climatiques en 2030 vont coûter à l’État du Sénégal 8% de son PIB. Au niveau mondial, ça va coûter à peu près 5% du PIB mondial. A l’horizon 2050, c’est presque 20% du PIB mondial qui sera perdu », a-t-il dit lors d’une conférence de presse en prélude d’un colloque international sur l’impact du changement climatique sur les secteurs bancaire et financier.
Il estime que les banques et autres acteurs du secteur doivent prendre les mesures idoines pour ne pas arriver à cette situation.
Il s’agira de voir ‘’comment faire pour avoir un système financier plus modéré avec un visage plus humain à travers la finance sociale, la finance solidaire, la finance environnementale qui ramènent la personne au cœur du développement économique et financier’’, a indiqué M. Diallo.
Il signale que les banques centrales américaine et européenne n’ont pas anticipé les risques climatiques dans le secteur bancaire et financier. Selon lui, c’est la raison pour laquelle les taux d’inflation sont en train de monter.
Il y a une réflexion en cours pour ‘’arriver à converger vers des normes de durabilité qui permettent aux systèmes financiers d’être stables mais aussi qui vont avoir des impacts sur le comportement des États en matière de pilotage de la politique économique’’ qui englobe ‘’la politique budgétaire et la politique monétaire’’, a-t-il fait savoir.
Le directeur général de l’Institut supérieur de finance estime que pour le moment, on assiste à un pilotage à vue sur cette question.
C’est pour cette raison qu’’’il y a la banque des règlements internationaux (BRI) dans le cadre des normes de Bâle qui définissent des normes de gestion financière des banques (…) sinon la banque centrale pourrait intervenir et même jusqu’ à retirer l’agrément’’, a t-il expliqué.
Si les Africains ne s’associent pas à cette réflexion pour définir de nouvelles normes, les autres banques vont leur imposer les nouvelles conditions, a-t-il prévenu.
‘’Dès à présent, il est important que l’Afrique commence à réfléchir pour participer à cette nouvelle guerre, la mise en place des normes liées aux changements climatiques. Ce n’est pas nous qui polluons, (…) et aujourd’hui, on risque de payer les peaux cassées’’, a-t-il avancé.
Il est d’avis que le changement climatique va élargir la cartographie des risques si les banques n’intègrent pas ces nouveaux risques pour une meilleure gestion financière du secteur bancaire.
Le DG de l’ISF a rappelé que, ‘’depuis presque une trentaine d’années, la finance internationale est devenue très instable et le secteur financier est très exposé aux risques qui sont devenus de plus en plus récurrents, très violents sur le plan société, économique et financier’’.
Il prédit une reconfiguration totale de ces outils pour les adapter aux nouvelles normes de durabilité liées aux changements climatiques.
‘’Avant cette crise environnementale, il y avait des normes qui étaient définies par l’ensemble du système bancaire au niveau international, ce qu’on appelle les normes de Bâle (Bale 1 en 1988, Bale en 2000 et Bâle 3 entre 2007-2008) », a-t-il notamment rappelé.
Ces mesures ‘’qui permettaient de mieux gérer les banques de manière saine et d’assurer la stabilité du système financier’’ n’ont pas intégré les risques climatiques, a-t-il déploré.
LA FUMEE DE TABAC, RESPONSABLE DE CANCERS PEDIATRIQUES ET DE L’ASTHME CHEZ LES ENFANTS
L’exposition des enfants à la fumée de tabac pourrait engendrer la survenue précoce des pathologies pulmonaires mais aussi des cancers pédiatriques, a mis en garde l’oncologue et radiothérapeute Ousseynou Sarr.
Dakar, 12 oct (APS) – L’exposition des enfants à la fumée de tabac pourrait engendrer la survenue précoce des pathologies pulmonaires mais aussi des cancers pédiatriques, a mis en garde l’oncologue et radiothérapeute Ousseynou Sarr.
»L’impact de la fumée de tabac chez les enfants c’est d’engendrer la survenue précoce des pathologies pulmonaires le plus souvent. Mais aussi de cancers pédiatriques comme la leucémie aiguë’’, a dit le docteur Ousseynou Sarr, l’oncologue et radiothérapeute à l’hôpital Dalal Diam.
Il prenait part, jeudi, à l’atelier de renforcement des capacités des journalistes sur l’impact de la taxation du tabac sur les politiques de santé au Sénégal.
Le fait d’avoir un parent qui fume augmente ‘’ce risque de pathologie pulmonaire et le risque d’avoir un cancer pathologique’’, a prévenu l’oncologue.
Il a rappelé qu’en 2016 une étude avait révélé qu’un enfant sur 5 avait au moins un parent qui fume, un chiffre qui pourrait connaître actuellement ‘’une évolution’’, a alerté le médecin.
Le tabac favorise des pathologies pulmonaires telles que l’asthme et les cancers pulmonaires mais aussi le cancer du pancréas et de la vessie et tous les types de cancers dus au tabac, a-t-il souligné.
Selon lui, le tabac est responsable à 80% des cas de cancer des poumons et à 70% des cas de cancer des voies aéro-digestives supérieures.
Il est également responsable de 50% des cas de cancer de la vessie mais aussi des cancers du foie, du pancréas et l’estomac, a relevé le médecin.
A cela s’ajoutent les maladies cardiovasculaires, selon l’oncologue et radiothérapeute Ousseynou Sarr, soulignant que ‘’le tabac a un impact sur le volet économique, environnemental et financier’’.
Selon le praticien, le tabac impacte négativement le traitement des malades fumeurs.
»Quand quelqu’un est suivi pour une pathologie, que ce soit une hypertension artérielle, ou quelqu’un qui est suivi pour un cancer et qui fume en même temps cela diminue l’effet du traitement’’, a-t-il expliqué.
PARIS CONFRONTÉE À SES RESPONSABILITÉS DANS LE GÉNOCIDE DES TUTSIS AU RWANDA
Pour la première fois, l'État français se trouve directement confronté à des poursuites liées à son rôle présumé dans ce génocide qui a coûté la vie à un nombre effroyable de personnes, estimé à plus de 800 000 entre avril et juillet 1994
Une étape capitale vient d'être franchie dans la quête de vérité et de justice pour les victimes du génocide des Tutsis au Rwanda. Vingt et un Rwandais, accompagnés de deux associations, le Collectif des parties civiles pour le Rwanda (CPCR) et Rwanda Avenir, ont engagé une procédure judiciaire inédite contre l'État français. Leur objectif est clair : faire établir et juger les actes responsables de la France avant et pendant les événements tragiques de 1994.
Pour la première fois, l'État français se trouve directement confronté à des poursuites liées à son rôle présumé dans ce génocide qui a coûté la vie à un nombre effroyable de personnes, estimé à plus de 800 000 entre avril et juillet 1994. Les requérants demandent une indemnisation substantielle de 500 millions d'euros pour les préjudices subis.
Ce recours révélé par le site Afrique XXI met en évidence des éléments troublants, pointant du doigt les actions et les décisions de l'État français, ainsi que le rôle de certaines personnalités clés de l'époque. Parmi elles, l'amiral Jacques Lanxade, qui occupait le poste de chef d'état-major des armées de 1991 à 1995, et Hubert Védrine, secrétaire général de l'Élysée pendant la même période, sont particulièrement visés. Selon le document déposé devant le Tribunal administratif, l'amiral Lanxade aurait outrepassé ses attributions grâce à une délégation tacite et implicite de M. Védrine, qui lui-même ne remplissait pas ses fonctions. Ces allégations soulèvent des questions cruciales sur la responsabilité de l'État français dans la non-dénonciation de l'accord d'assistance militaire signé avec le Rwanda, un soutien qui aurait persisté pendant le génocide.
Le recours met également en lumière les multiples signaux d'alerte qui auraient dû inciter la France à être plus vigilante quant à son soutien au régime rwandais, compte tenu d'un "climat génocidogène" perceptible par l'administration française bien avant le début des massacres. Les opérations militaires menées par la France, notamment l'opération Turquoise, sont également mises en cause. Alors que l'armée et l'État français ont présenté cette opération comme une mission humanitaire, des témoignages et des travaux de recherche remettent en question cette version officielle. Certains affirment que l'opération Turquoise avait initialement pour objectif de protéger le régime génocidaire contre l'avancée du Front patriotique rwandais (FPR), avant de se parer d'une façade humanitaire lorsque la situation est devenue insoutenable. De plus, des accusations sont portées contre cette opération pour n'avoir pas empêché la diffusion de la propagande génocidaire de la Radio-Télévision des Milles Collines (RTLM) et pour avoir facilité le départ de membres influents du mouvement extrémiste Hutu Power.