L'analyse honnête de l'héritage colonial est essentielle, sans se cantonner à une identité de victime perpétuelle. La colonisation a toujours vocation à échouer - ENTRETIEN AVEC ELGAS
Dans son essai Les Bons ressentiments, essai sur le malaise post-colonial, le sociologue sénégalais analyse ce discours disqualifiant écrivains et intellectuels africains accusés d’allégeance à la France. Une urgence: sortir de ce malaise post-colonial, qui paralyse la vitalité des débats. Et bâtir enfin une histoire nouvelle.
NIGER : LE RÉGIME MILITAIRE SE DIT OUVERT À LA VOIE DIPLOMATIQUE
Le régime militaire au Niger s'est dit ouvert à une résolution de la crise par la voie diplomatique, a rapporté dimanche le chef d'une délégation de religieux nigérians, au lendemain de sa visite à Niamey
Le général Abdourahamane Tiani "a déclaré que sa porte était ouverte pour explorer la voie de la diplomatie et de la paix afin de résoudre" la crise, a affirmé dans un communiqué le Sheikh Bala Lau, le chef d'Izala, un mouvement islamique d'inspiration salafiste, à la tête de cette mission de médiation. Cette dernière a été menée avec l'accord du président du Nigeria Bola Tinubu (également président en exercice de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest) qui avait rencontré ces chefs religieux plus tôt dans la semaine.
Toujours selon ce communiqué, le général Tiani, lors de leur entretien, "s'est également excusé de ne pas avoir accordé l'attention nécessaire à l'équipe envoyée par le président Tinubu et dirigée par l'ancien chef d'État, le général Abdulsalami Abubakar".
Le 3 août, une délégation de la Cedeao menée par le général Abubakar avait atterri à Niamey, mais en était repartie au bout de quelques heures seulement sans avoir pu rencontrer le nouvel homme fort du pays, le général Tiani. Mardi dernier, une autre délégation, cette fois composée d'envoyés de la Cedeao, de l'Union africaine (UA) et de l'ONU n'avait pu se rendre à Niamey, le régime invoquant des raisons de sécurité.
Selon le communiqué de la médiation religieuse, le général Tiani a affirmé qu'il était "douloureux" pour les auteurs du coup que les dirigeants de la Cedeao "n'aient pas entendue leur version des faits avant de leur adresser un ultimatum". Le 30 juillet dernier, soit quatre jours après le coup, les dirigeants de la Cedeao ont décidé de sanctionner financièrement le Niger et ont fixé un ultimatum de sept jours aux militaires pour rétablir l'ordre constitutionnel, menaçant d'un possible recours à la force en dernier ressort.
Jeudi dernier, lors d'un nouveau sommet, les dirigeants ont réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir le président Mohamed Bazoum dans ses fonctions, tout en ordonnant une mobilisation et un déploiement de la "force en attente" de la Cedeao. Selon le général Tiani, cité dans le communiqué de la médiation religieuse, les militaires ont renversé le président Bazoum "en raison d'une menace imminente qui aurait affecté non seulement la République du Niger, mais aussi le Nigeria".
Deux jours après le coup d'Etat le général Tiani avait justifié l'action de l'armée par "la dégradation sécuritaire" dans le pays miné par la violence de groupes jihadistes. Selon le communiqué de la médiation religieuse, cette dernière doit rencontrer le président Bola Tinubu pour lui rapporter la teneur de leur discussion.
NOUVELLE INTERCEPTION DE MIGRANTS SÉNÉGALAIS SUR LE LITTORAL MAROCAIN
Des membres "d'une unité de surveillance du littoral ont intercepté samedi au niveau du littoral de la ville de Dakhla une pirogue qui a échoué avec à son bord 130 candidats sénégalais à la migration irrégulière, dont une femme
Une unité de surveillance du littoral marocain a intercepté samedi une embarcation transportant 130 migrants clandestins sénégalais qui s'est échouée au niveau de Dakhla, au Sahara occidental, a rapporté dimanche une source militaire marocaine.
Cette opération porte à au moins 253 le nombre de candidats à la migration irrégulière originaires d'Afrique subsaharienne débarqués sur les côtes marocaines depuis le 8 août, selon un bilan de l'AFP compilé à partir de sources militaires marocaines.
Des membres "d'une unité de surveillance du littoral ont intercepté samedi au niveau du littoral de la ville de Dakhla une pirogue qui a échoué avec à son bord 130 candidats sénégalais à la migration irrégulière, dont une femme", a précisé la source citée par l'agence de presse marocaine MAP. "Cette pirogue a pris la mer à partir de la localité de Fass Boye, près de Thiès, au Sénégal et comptait rejoindre les îles Canaries" en Espagne, a-t-on ajouté de même source.
Vendredi, près de 70 migrants subsahariens avaient été secourus par la marine marocaine alors que leur embarcation était en difficulté au large de Tarfaya (sud du royaume). Ces migrants, dont une femme et trois mineurs, avaient été ramenés à Laâyoune, port du Sahara occidental.
Le 8 août, les gardes-côtes marocains avaient déjà intercepté 56 candidats à l'émigration clandestine au large de Tan-tan, au sud du Maroc. La veille, cinq cadavres de Sénégalais avaient été repêchés au large de Guerguerat (Sahara occidental), tandis que la marine marocaine avait porté secours à 189 autres migrants dont l'embarcation avait chaviré. Les migrants sont généralement rapatriés au Sénégal.
Au moins 13 Sénégalais ont péri à la mi-juillet dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes marocaines, selon les autorités locales sénégalaises. La route migratoire des Canaries, porte d'entrée vers l'Europe dans l'océan Atlantique, connaît ces dernières semaines un net regain d'activités, notamment depuis les côtes du Maroc et du Sahara occidental.
Des ONG font régulièrement état de naufrages meurtriers -- dont les bilans non officiels se chiffrent selon elles en dizaines, sinon en centaines de morts -- dans les eaux marocaines, espagnoles ou internationales.
par Bassirou Sakho
SADIO MANÉ ENTRE ACCUSATIONS DE RACISME ET INTERROGATIONS SUR LA COMMUNICATION DE SON ENTOURAGE
Il semble crucial que l'entourage de Sadio Mané adopte une approche objective pour évaluer les performances récentes du joueur. Le rôle des conseillers est également crucial en période de crise
La semaine dernière, lors de l'émission « After Foot » diffusée sur RMC, le conseiller de Sadio Mané a été interrogé au sujet du récent transfert du joueur du Bayern Munich vers un club en Arabie Saoudite. Bien que plusieurs raisons aient été évoquées pour justifier ce départ, une en particulier a retenu l'attention du public et des médias : la question du racisme.
Selon le conseiller, la couleur de peau de Sadio Mané aurait posé un problème à certains membres de l'équipe, notamment Leroy Sané, ainsi qu'aux dirigeants du Bayern de Munich. Il suggère que ces derniers, en réglant le salaire annuel de vingt-deux millions d'euros et d'autres avantages accordés à Mané, auraient eu des préjugés raciaux. Ces déclarations ont par la suite été relayées par le journal sportif Onze.
L'approche communicative adoptée par l'entourage du natif de Bambali suscite de nombreuses interrogations. Si les présomptions sont avérées, elles revêtent une gravité considérable. En réponse, le Bayern Munich a publié un communiqué sur son site officiel pour réfuter ces accusations.
Plusieurs observateurs du monde footballistique, dont moi-même, se sont posés des questions sur le contexte et le calendrier de ces révélations. Pourquoi ces déclarations interviennent-elles précisément après le départ de Mané de la Bavière ? De plus, suite à l'incident présumé avec Leroy Sané, pourquoi l'entourage de Mané est-il resté silencieux ? Son conseiller, ayant accès à divers moyens de communication (presse écrite, télévision, etc.), aurait pu exprimer et défendre le point de vue de Sadio Mané, à l'instar de nombreux agents et conseillers reconnus dans le milieu.
Ce mode opératoire, qui semble insinuer une forme de victimisation, n'est pas sans rappeler d'autres incidents. Lorsque les performances de Sadio Mané à Liverpool ont fléchi, des rumeurs ont circulé, insinuant que Salah et Klopp seraient racistes. Des allusions similaires ont également été évoquées lors de la victoire de Messi au Ballon d'or.
Il semble crucial que l'entourage de Sadio Mané adopte une approche objective pour évaluer les performances récentes du joueur. Le Bayern Munich, qui est actuellement la cible d'accusations, est le même club qui a proposé un contrat d'une ampleur exceptionnelle au double Ballon d'Or africain, une première pour un joueur africain en Allemagne. L'accueil chaleureux que le club a réservé à Mané lors de sa présentation officielle à l'Allianz Arena en atteste.
Il est compréhensible que le Bayern exprime des préoccupations lorsque les rendements d'un de ses joueurs les mieux rémunérés ne correspondent pas aux attentes établies. Remplacer un joueur du calibre de Lewandowski et marquer plus de 25 buts dans une saison est, certes, une tâche ardue. La blessure qu'a subie Mané la dernière saison pourrait expliquer certaines de ses performances en deçà des attentes, ce qui a probablement conduit à son statut de remplacement vers la fin du championnat.
Le rôle des conseillers est également crucial en période de crise. Il est étonnant de constater que l'entourage de Mané s'exprime principalement lors de la finalisation de contrats lucratifs, plutôt que dans les moments de défi et d'adversité. Il est impératif pour ces conseillers de comprendre qu'ils sont rémunérés pour un soutien continu, et pas uniquement lors des temps forts.
Bassirou Sakho est Conseiller sportif, Londres.
PAR Alain Foka
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PEUT-ON CHANGER NOS CONSTITUTIONS ?
N’est-ce pas un peu naïf de continuer de penser que ces textes légués ex nihilo peuvent permettre notre développement ? Sont-ils adaptés à nous ? Comment en finir avec ce fétichisme des constitutions héritées de la colonisation ?
Il y a 63 ans, nous accédions pour la plupart à l’indépendance avec des textes légués par l’ancien maître. Malgré les crises, les guerres, les incompréhensions, les contradictions, les divergences, les non sens, nous les avons conservées parfois avec zèle. Aux crises ont succédé les guerres et les divisions.
Mais n’est-il pas venu le moment de l’adaptation de ces constitutions à nos réalités, à notre environnement ? N’est-ce pas un peu naïf de continuer de penser que ces textes légués ex nihilo peuvent permettre notre développement ? Sont-ils adaptés à nous ? N’avons-nous pas le droit de les toiletter ou d’en concevoir d’autres plus conformes à nous ? Comment en finir avec ce fétichisme des constitutions héritées de la colonisation ?
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OBJECTION AVEC IBRAHIMA KANE
Le responsable du programme de plaidoyer pour l'Union africaine au bureau ouest-africain de l'ONG OSIWA et membre-fondateur de la Raddho, commente l'actualité sociopolitique nationale dans l'émission doiminicale de Sud FM
Le responsable du programme de plaidoyer pour l'Union africaine au bureau ouest-africain de l'ONG OSIWA et membre-fondateur de la Raddho, commente l'actualité sociopolitique nationale dans l'émission doiminicale de Sud FM.