Alors qu’il avait reçu des instructions fermes relatives notamment à l’amélioration du pouvoir d’achat des Sénégalais, à l’emploi des jeunes… le gouvernement Amadou Ba 1 va mourir sans jamais relever les défis à lui assignés par le président
Le 16 septembre 2022, en annonçant aux Sénégalais son intention de former un nouveau gouvernement à la suite des élections législatives du 31 juillet, le président de la République, Macky Sall, a été clair sur ce que devaient être les priorités de sa nouvelle équipe dirigée par Amadou Ba. Il citait, entre autres, l’amélioration du pouvoir d’achat, à travers notamment la réduction des prix des denrées, du loyer, des frais scolaires et universitaires, le soutien à l’emploi et à l’entrepreneuriat des jeunes…
Plus d’un an après, alors qu’un nouveau gouvernement est sur le point d’être porté sur les fonts baptismaux, ‘’EnQuête’’ jette un bref coup d’œil dans le rétroviseur pour apprécier la mise en œuvre des mesures.
Dans la foulée de la nomination du gouvernement, le chef de l’État appelait à de larges concertations au palais de la République et avait fait prendre une batterie de mesures dont la matérialisation devait permettre aux Sénégalais de vivre mieux.
Plus d’un an après, le mal-être des Sénégalais n’a presque pas faibli. D’aucuns diront qu’‘’Amadou Ba 1’’ a échoué en ce qui concerne le renforcement du pouvoir d’achat. Quelques exemples pour l’illustrer.
Alors que son prix a été porté de 700 à 500 F CFA à l’époque, l’oignon importé coute aujourd’hui autour de 800 F CFA le kilogramme sur le marché. Par moments, nous avons même connu des pics allant jusqu’à 2 000 F dans certaines localités. Il en est de même pour la pomme de terre, dont le kilogramme était fixé à 400 F CFA et qui a presque doublé.
Décidé à alléger le cout de la vie, le gouvernement s’était penché sur presque tous les prix. Le kilogramme de riz brisé à 325 F CFA, le litre d’huile passé de 1 200 à 1 100 F CFA, le kilo de sucre de 600 à 575 F CFA… Bref, du grand bluff, selon le président de l’Union nationale des boutiquiers du Sénégal.
Joint par téléphone, il déclare : ‘’Depuis le début, nous savions que ces mesures n’aboutiraient à rien du tout, parce qu’il n’y a jamais eu les mesures d’accompagnement nécessaires. L’exemple que nous donnons, c’est les prix de l’oignon et de la pomme de terre. Soixante jours après, ils ont fait un communiqué pour lever la mesure. Tout a été du saupoudrage pour faire plaisir aux populations.’’
Denrées alimentaires, loyers, frais scolaires, eau, électricité : le calvaire continue pour les Sénégalais
Selon le patron des boutiquiers, il est illusoire de vouloir fixer les prix pour un produit importé sur lequel nous n’avons aucune maitrise sur les fluctuations. ‘’C’est le marché qui détermine le prix, ce n’est pas le gouvernement. Regardez le prix de l’oignon. Il n’est plus concerné par les restrictions. A un moment, c’est allé jusqu’à 2 000 F, parce qu’il y avait pénurie. Aujourd’hui, c’est revenu à un niveau normal, parce qu’il est de nouveau disponible sur le marché. C’est aussi simple que ça. Il en est de même pour le sucre et les autres denrées. Pour l’huile par exemple, on avait dit 1 100 F. Aujourd’hui, il y a des boutiquiers qui le vendent à 1 000 F’’, a indiqué M. Diallo.
La seule bonne mesure, à l’en croire, c’est celle consistant à répertorier tous les points de vente et à les accompagner à se formaliser. Aujourd’hui encore, les boutiquiers attendent les résultats de cette enquête salutaire aussi bien pour l’État que pour les acteurs. Omar Diallo semble avoir trouvé le parfait responsable. ‘’Il y a, semble-t-il, un ministre du Commerce, mais on lui avait aussi confié le poste de porte-parole du gouvernement. On a l’impression que ce ministre se soucie plus de son rôle de porte-parole du gouvernement que du département du Commerce’’, regrette le président de l’Union nationale des boutiquiers qui parle d’un ‘’échec total’’.
On pourrait en dire autant pour les prix du poulet fixé à 2 500 F avec un plafond à 3 000 F CFA ; la viande de bœuf à 3 600 F CFA ; la viande de mouton à 4 300 F CFA, tandis que le lait végétal devait couter 2 750 F CFA le kilogramme. Sur le marché, ces tarifs sont royalement ignorés et l’État semble impuissant face à la dure réalité.
Pendant ce temps, les locataires continuent de pleurer. Président de l’Association pour la défense des locataires du Sénégal, Elimane Sall tire un bilan mitigé : ‘’Les mesures ont été effectives pendant un moment. Mais actuellement, nous notons d’énormes difficultés dans le secteur. Les problèmes qui existaient en 2014 refont surface. Et pourtant, on avait attiré l’attention sur ces problèmes en insistant sur la nécessité de mettre sur pied une commission de régulation. Malheureusement, cette commission a été créée, mais elle n’a pas été dotée de suffisamment de moyens. Ils reçoivent les plaintes, mais ils n’ont pas tous les moyens qu’il faut pour traiter l’ensemble des dossiers avec efficacité.’’
Revenant sur les subterfuges des bailleurs pour se débarrasser des locataires indélicats, il indique : ‘’Certains bailleurs demandent aux locataires qui exigent le respect de la mesure de quitter la maison sous le prétexte qu’ils vont en faire un usage personnel. Quand vous allez devant la commission, celle-ci ne peut qu’essayer de vous concilier. Parfois ça passe, mais parfois cela reste infructueux. Et beaucoup de locataires sont obligés de se plier au lieu d’aller devant la commission dont les mesures n’ont aucune force contraignante. Je dois reconnaitre que la commission fait beaucoup d’efforts, mais ses moyens sont limités.’’
Une chose est sûre, malgré le grand enthousiasme suscité à l’époque, le calvaire des locataires continue.
Ba 2 appelé à réaliser en cinq mois ce que Ba 1 n’a pu faire en 11 mois
À l’avènement d’Amadou Ba, il était aussi question de baisse des frais scolaires et universitaires, aussi bien dans le privé que dans le public. Dans le public, le président de la République avait instruit ses hommes d’instaurer la gratuité pour l’élémentaire et le préscolaire ; maximum 3 000 F CFA dans le moyen secondaire, avec un maximum de 5 000 F CFA sous autorisation du conseil d’administration de l’école. Pour l’enseignement privé, une baisse de 10 % a été effectuée sur les frais d’inscription du préscolaire jusqu’au secondaire, avec une interdiction de regrouper les paiements en début d’année. Pour le supérieur, une baisse allant de 5 à 10 % est opérée sur les frais de scolarité d’enseignement privé supérieur. Aujourd’hui encore, les parents d’élèves se plaignent de la cherté des frais scolaires dans le privé, alors que le public ne fait plus rêver.
Relativement à la jeunesse qui a également semblé être une surpriorité pour le gouvernement d’Amadou Ba, l’exemple le plus éloquent de l’échec des politiques publiques, c’est les vagues d’émigration irrégulière vers l’Europe comme les États-Unis d’Amérique via le Nicaragua avec leurs lots de morts et d’humiliation. Malgré les nombreuses initiatives prises par le gouvernement, les jeunes, désespérés, continuent de fuir le pays pour des lendemains meilleurs, au moment où plusieurs opérateurs économiques menacent faillite avec la situation de quasi-blocage notée au niveau du très stratégique Port autonome de Dakar. Lequel blocage avait été cité parmi les raisons du départ de l’ancien directeur général Aboubacar Sédikh Bèye.
Last but not least, le Sénégal ne verra pas son premier baril en 2023 et les perspectives économiques ne semblent pas être à leur meilleur niveau. C’est du moins ce que faisait ressortir le FMI au mois de septembre, à la suite d’une mission à Dakar. ‘’La situation sociopolitique tendue a pesé sur l'activité des secteurs du commerce et des services au cours du premier semestre de cette année, ce qui a conduit à une révision à la baisse des prévisions de croissance du PIB, qui sont passées de 5,3 % à 4,1 %. L'inflation en glissement annuel est tombée à 5,7 % en juillet, mais de nouvelles pressions inflationnistes provenant de certains produits alimentaires de base (riz, oignon, sucre) sont apparues récemment et les prévisions pour l'inflation moyenne en 2023 ont été révisées à la hausse, passant de 5 % à 6,1 %. Les conditions financières sur le marché régional demeurent tendues. L'exécution du budget jusqu'à la fin du mois de juin a été globalement conforme aux objectifs du programme. Toutefois, l’atteinte des objectifs du programme de fin décembre nécessitera des efforts supplémentaires en matière de mobilisation des recettes’’, peut-on lire dans le communiqué de l’institution de Bretton Woods.
C’est donc dans ces conditions que Ba 2 va naitre avec pour mission de réaliser en moins de cinq mois ce que Ba 1 n’a pu faire en 11 mois.
CHEIKH TIDIANE YOUM, NOUVEAU LEADER DE YEWWI
La présidence tournante et l'incompatibilité du statut de candidat déclaré avec les charges de président de la conférence des Leaders ont été respectées, entraînant le désistement d'Habib Sy, candidat à la candidature à l'élection présidentielle
Dans le cadre de son fonctionnement basé sur des principes de démocratie interne, la Coalition Yewwi Askan Wi a annoncé ce 11 octobre, un changement de leadership au sein de l'organisation. La présidence tournante et l'incompatibilité du statut de candidat déclaré avec les charges de président de la conférence des Leaders ont été respectées, entraînant le désistement d'Habib Sy, candidat à la candidature à l'élection présidentielle, et l'élection de Cheikh Tidiane Youm, Secrétaire général du PUR, en tant que nouveau président de la conférence des leaders.
La Coalition Yewwi Askan Wi a exprimé sa gratitude envers Habib Sy pour ses services exemplaires en tant que président sortant de la conférence des leaders. Son dévouement et sa loyauté envers la cause ont été salués par l'ensemble de l'organisation. Dans le même temps, la Coalition a adressé ses meilleurs vœux de réussite à Cheikh Tidiane Youm dans ses nouvelles responsabilités en tant que président de la conférence des leaders.
Fidèle à sa mission de défendre les droits et la justice, la Coalition Yewwi Askan Wi a appelé le peuple sénégalais à rester mobilisé et à poursuivre le combat contre l'arbitraire et les dérives dictatoriales en cours. Elle a souligné l'importance de maintenir la détermination jusqu'à la victoire finale, qui sera symbolisée par l'élection du président de la République issu de ses rangs le soir du 25 février 2024.
La Coalition Yewwi Askan Wi demeure unie et déterminée à faire valoir les aspirations du peuple sénégalais en faveur d'un avenir plus juste et équitable. Elle reste engagée à lutter contre toutes formes d'injustice et à promouvoir les principes démocratiques dans le pays.
À L'ATTENTION DE L'OPINION PUBLIQUE
Cette présente lettre constitue une plainte formelle de l’entreprise EcoPaix Tambacounda adressée à la Senelec pour hausse exorbitante et infondée de ses factures d’électricité de fin 2022 jusqu’à présent
Cette présente lettre constitue une plainte formelle de l'entreprise EcoPaix Tambacounda adressée à la Senelec pour hausse exorbitante et infondée de ses factures d'électricité de fin 2022 jusqu'à présent. Ci-dessous un tableau des factures de 2021 à 2023 :
2021
Le montant total de nos factures d'électricité en 2021 s'élève à 605 100 FCFA.
2022
En juillet 2022, nous avons contacté l'agence de Tambacounda car nous avons estimé que la facture de 330 200 FCFA était un peu élevée par rapport à nos factures précédentes pour les mêmes périodes. La Senelec nous a conseillé de changer de compteur car selon eux, l'ancien compteur était devenu défectueux. C'est la raison pour laquelle la Senelec ne nous a pas délivré de facture pour la période de juillet à novembre 2022. À partir de novembre 2022, nous avons commencé à travailler avec le nouveau compteur.
Le montant total de nos factures d'électricité en 2022 s'élève à 601 400 FCFA.
2023
Nous constatons par la suite que la facture de novembre 2022 à janvier 2023, ainsi que celle de janvier à mars 2023, sont anormalement élevées pour ces périodes, mais nous avons estimé qu'il y a eu un cumul, vu qu'on n'a pas reçu de facture pendant 4 mois en 2022. Jusque-là, nous avons réglé toutes nos factures, sans aucun retard, et ce depuis que l'entreprise s'est installée à Tambacounda en 2019.
Nous ne recevons plus de facture jusqu'en août 2023 où, dans l'intervalle de 3 jours, nous recevons 2 factures pour les mois de mars à mai 2023 et de mai à juillet 2023, d'un montant total de 6 546 700 FCFA.
Le montant total de nos factures d'électricité de janvier à juillet 2023 s'élève à 6 950 700 FCFA.
Notre plainte
Nous portons donc formellement plainte contre cette hausse exorbitante et abusive de la facturation de la Senelec.
De janvier à juillet, notre consommation d'électricité était en 2021 de 2 101 Kwh, en 2022 de 2 317 Kwh et en 2023 de 27 628.
Nous n'avons augmenté aucun matériel mais bien au contraire, nous avons même une machine qui était en panne toute l'année. Nous opérons avec une machine à faire des sachets d'eau, un congélateur, un réfrigérateur et 3 ventilateurs sur toute l'année et nous n'opérons notre machine à glace que 2 mois par an ainsi qu'une chambre froide, et cette chambre froide n'a pas du tout fonctionné en 2023.
Mais selon la Senelec, notre consommation d'électricité en 2023 a augmenté de plus de 13 fois la normale alors que notre technicien M. Aziz Mboup de l'entreprise Afritec nous confirme qu'une telle consommation d'électricité de 27 628 Kwh sur une période de 6 mois dépasse même celle d'une carrière !
Nous ne pouvons nous prononcer sur la véritable cause de cette hausse dans la facturation, mais elle est certainement injuste et abusive. Les relevés sont de toute évidence faussés et incorrects - cela nous rappelle la pratique usuelle de factures estimées comme c'était le cas jadis au Sénégal.
Nous avons été à maintes reprises dans les bureaux de la Sénélec à Tambacounda et bien que certains agents reconnaissent que la hausse est énorme et inhabituelle, ils ont tous conclu que puisque leur technicien n’a décelé aucun problème avec le compteur, il nous faudra impérativement payer les factures.
La Senelec a procédé à une première coupure le 3 octobre 2023 avec un bon de coupure à 4200 FCFA. Ils nous ont maintenant donné jusqu’au jeudi 12 octobre 2023 pour régler la somme de 6,550,900 FCFA, une somme équivalente à environs 10 années de frais d’électricité pour notre entreprise.
Notre demande
Nous demandons à la Senelec de procéder à une correction de ses erreurs et à nous présenter des factures dans les normes. À défaut de cela, la Senelec se rendra coupable de la fermeture d’une entreprise sociale qui a été mis en place à Tambacounda dans le seul but de subvenir aux besoins de la population en eau filtrée et en glace, car nous ne nous acquitterons jamais d’une telle facture déraisonnable et abusive.
A propos d’EcoPaix
EcoPaix est une entreprise sociale fondée par feu Cheikh Aly N’Daw en 2005. Il a pour objectif d’établir une alternative socio-économique par les moyens de la non-violence, comme un modèle de développement viable pour le Sénégal et l’Afrique entière. Pendant 14 ans, il développe une exploitation agricole de 10 hectares à Bayouf Pout, en prônant le retour à la terre et la qualité pour tous. En 2019, il décide d’ouvrir O’Peace EcoPaix Tambacounda, une usine d’eau filtrée et de glace alimentaire, car il constate que la population locale souffre d’un manque cruel d’eau filtrée et de glace, surtout pendant les périodes de fortes chaleurs où le prix d’une glace peut monter jusqu’à 400- 500 FCFA.
Cheikh Aly N’Daw a mis en place cette usine uniquement pour venir en aide à la population, en centre-ville et surtout dans les villages environnants, en leur rendant accessible l’achat de glace à 25, 50 ou 100 FCFA. Et ce projet de développement qui a été accueilli et inauguré par toutes les instances officielles de la région, est aujourd’hui menacée de fermeture par nulle autre que la Senelec.
LA REPRISE DES VOLS AIR FRANCE VERS LE MALI REPORTÉE JUSQU'À NOUVEL ORDRE
Le ministère malien des Transports a indiqué que l'autorité aéronautique nationale examinait actuellement la demande de reprise des vols d'Air France. Par conséquent, les vols restent suspendus pendant cette procédure d'examen du dossier
La reprise des vols Air France à destination du Mali, initialement prévue pour le vendredi 13 octobre, ne se concrétisera pas comme prévu. La compagnie aérienne avait annoncé la reprise de sa desserte bamakoise après une suspension qui durait depuis le 7 août dernier. Cependant, les autorités maliennes de transition ont déclaré ce mercredi que la reprise des vols n'était finalement pas actée.
Dans un communiqué, le ministère malien des Transports a indiqué que l'autorité aéronautique nationale examinait actuellement la demande de reprise des vols d'Air France. Par conséquent, les vols restent suspendus pendant cette procédure d'examen du dossier. Le communiqué ne mentionne pas de revirement ou de volte-face, mais réaffirme l'engagement du ministère à défendre la souveraineté du Mali.
Cette décision soulève des interrogations quant aux raisons de ce report. Certains se demandent si la décision malienne a été prise à un niveau de la hiérarchie insuffisamment élevé ou si l'annonce faite depuis Paris et non de Bamako a froissé les dirigeants de la Transition. Il est également mentionné que le directeur de l'Aviation civile malienne aurait été démis de ses fonctions, bien que cette information n'ait pas été confirmée officiellement.
Le ministère malien des Transports rappelle dans son communiqué que la suspension des vols par Air France le 7 août dernier avait été prise de manière unilatérale par la compagnie française. À l'époque, Air France avait justifié cette décision en invoquant le "coup d'État au Niger" et la situation géopolitique précaire dans la région du Sahel. Cette suspension avait été prolongée à plusieurs reprises et ne concernait pas seulement le Mali, mais également le Burkina Faso. Des discussions sont en cours avec Ouagadougou pour une éventuelle reprise, tandis qu'aucune reprise n'est envisagée à ce jour vers le Niger.
Interrogée par RFI, Air France a confirmé qu'elle avait reçu des demandes complémentaires des autorités maliennes de transition, ce qui a entraîné le report de la reprise de ses vols vers Bamako jusqu'à nouvel ordre.
Il reste donc à attendre de nouvelles informations concernant la reprise des vols Air France vers le Mali.