LE CAS NIGÉRIEN, SYMBOLE DE LA PERSISTANCE DE LA TUTELLE COLONIALE
René Lake, Louis Magloire Keumayou et Cabral Libi décryptent sur VOA, la situation au Niger marquée par une implication française aux antipodes de la volonté de désengagement des peuples concernés
René Lake, Louis Magloire Keumayou et Cabral Libi décryptent sur VOA, la situation au Niger marquée par une implication française aux antipodes de la volonté de désengagement des peuples concernés.
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LES ENJEUX DE LA CRISE AU NIGER
Penda Mbow souligne les problèmes liés aux coups d'État militaires, les enjeux géopolitiques régionaux et l'importance de solutions diplomatiques
La professeur Penda Mbow, historienne et présidente du Mouvement citoyen, discute de la situation préoccupante au Niger et des menaces d'intervention militaire de la CEDEAO. Elle souligne les problèmes liés aux coups d'État militaires, les enjeux géopolitiques régionaux et l'importance de solutions diplomatiques.
LE CAP-VERT, MEMBRE DE LA CEDEAO, OPPOSÉ À UNE INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER
"Nous devons, par la voie diplomatique, résoudre ces problèmes car toute intervention par des moyens militaires en ce moment aggraverait la situation et transformerait la région en un espace explosif", a indiqué le président José Maria Neves vendredi
Le Cap-Vert, membre de la Communauté des Etats ouest-africains (Cedeao), est opposé à une intervention militaire de l'organisation au Niger pour faire partir les militaires qui ont pris le pouvoir par la force, a affirmé le président José Maria Neves vendredi.
"Nous devons tous oeuvrer pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Niger, mais en aucun cas par une intervention militaire ou un conflit armé en ce moment", a-t-il dit sur l'île de Fogo, selon des propos tenus à des journalistes, dont ceux de la télévision nationale. "Nous devons mener des négociations intenses et, par la voie diplomatique, résoudre ces problèmes car toute intervention par des moyens militaires en ce moment aggraverait la situation et transformerait la région en un espace explosif", a-t-il souligné.
Lors d'un sommet au Nigeria où le Cap-Vert était représenté par son ambassadeur, la Cedeao a donné jeudi son feu vert à une action militaire au Niger sans en révéler le calendrier ni les modalités.
Le président cap-verdien a dit peu probable que son pays prenne part à une intervention militaire si la Cedeao décidait de passer aux actes. "Le Cap-Vert pourrait difficilement intégrer une force de cette nature", a-t-il affirmé.
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LES VISAGES DES VICTIMES DE LA RÉPRESSION
La Maison Des Reporters s'est engagée aux côtés d'une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données pour l'initiative citoyenne CartograFree Senegal destinée à recenser et à documenter les décès survenus en juin 2023
La Maison Des Reporters s'est engagée aux côtés d'une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données pour l'initiative citoyenne CartograFree Senegal destinée à recenser et à documenter les décès survenus en juin 2023.
Découvrez quelques portraits des victimes.
L'ÉNIGME MAKHTAR CISSÉ
Qui est cet homme de 56 ans, à qui on ne prêtait pas d’ambitions présidentielles il y a quelques semaines, alors que la réputation qu’il traîne est d’abord celle d’un bosseur, homme de dossiers et loin des coteries ?
Hors des projecteurs de l’actualité depuis plusieurs mois, Mouhamadou Makhtar Cissé est revenu dans le jeu, à la faveur de la réunion, jeudi 3 août dernier, de Benno Bokk Yaakaar, au palais de la République. Il a mis en avant sa casquette d’inspecteur général d’État pour décliner toute participation au processus pour le choix du candidat de la coalition à l’élection présidentielle de 2024. Jusqu’à quand ? Retour sur le parcours de ce haut fonctionnaire de l’État
La rencontre devait être comme toutes celles qui se tiennent de manière régulière depuis 2012 autour de Macky Sall pour discuter des affaires du pays. Sauf que cette fois-ci, l’ordre du jour engageait un débat hautement stratégique : la succession du quatrième président du Sénégal.
Il était donc question de signer une charte et discuter du meilleur profil. Tous étaient là. Le maître de céans, bien sûr, Moustapha Niasse aussi, les chefs des partis et tout le gotha avec, en première ligne, les candidats à la candidature. Contre toute attente, quand est venu son tour, Mouhamadou Makhtar Cissé a pris la parole pour indiquer qu’il n’était nullement intéressé par les primaires de Benno Bokk Yaakaar, non sans exprimer son étonnement de se retrouver à une réunion sur la candidature de la coalition au pouvoir. Tout de blanc vêtu, Mouhamadou Makhtar Cissé a rappelé à l'assistance qu’en sa qualité d’inspecteur général d’État, il ne saurait se ‘’mêler d’affaires politiques’’. Le président Macky Sall de le remercier alors pour sa posture, en rappelant les qualités de son ancien directeur de cabinet, lui permettant ainsi de se retirer. Fermez le ban !
Mais qui a donc convoqué l’enfant de Dagana à cette importante réunion ? Sans doute une autorité qui a jugé que le discret haut fonctionnaire a sa place dans le casting pour la succession de Macky Sall ; que son nom n’est pas incongru dans la liste des ‘’happy few’’ devant incarner l’héritage des douze ans de pouvoir de la coalition avec toutes les exigences de vécu, de qualités technocratiques, de consensus autour de sa personne, de connaissance de l’État et des réalités du pays, sans compter une ouverture sur les affaires étrangères, toutes choses qui ne seraient pas loin du pedigree de Mouhamadou Makhtar Cissé, à en croire l’écran radar des médias où son nom clignote avec insistance, grossissant à vue d’œil…
Qui est cet homme de 56 ans, à qui on ne prêtait pas d’ambitions présidentielles il y a quelques semaines, alors que la réputation qu’il traîne est d’abord celle d’un bosseur, homme de dossiers et loin des coteries ?
Makhtar Cissé, c’est surtout, pour les Sénégalais, le redresseur de la Senelec, celui qui a conçu la stratégie pour mettre fin aux délestages de courant ayant exacerbé la colère populaire contre le régime de Me Wade en 2011. Il y a aussi chez lui, sans doute l’empreinte du sacerdoce étatique, comme un besoin de servir. En passant le témoin à son successeur au ministère du Pétrole et des Énergies, en novembre 2020, il soutenait que ‘’quand on est commis de l’État, on ne peut avoir aucune autre ambition que de servir l’État. C’est cela le sens de notre engagement dans l’État et c’est comme ça que nous devons le faire. Et l’État a un chef. Quand vous servez l’État, vous le servez derrière son chef. C’est comme cela que je conçois les choses. Je suis heureux de partir avec le sentiment du devoir accompli’’.
Quand ‘’EnQuête’’ l’a sollicité pour un entretien, il a juste évoqué ‘’un esprit zen’’ et ‘’le temps qui fait son œuvre’’, en invoquant un devoir de réserve…
Un grand commis de l’état
Menant une vie publique contrôlée, il est économe de mots, imbu de Coran et fan des Lumières. ‘’Makhtar est traversé par plusieurs courants qui en font une personnalité complexe, enraciné, métissé et ouvert sur le monde. Je ne sais comment il fait pour fréquenter à la fois religieux, traditionalistes, athées, francs-maçons, intellectuels, anarchistes, communistes’’, confie un de ses proches. Le cérébral et l’action se disputent sans doute la personnalité de l’ancien pensionnaire du Prytanée militaire de Saint-Louis, docteur en Droit et titulaire d’un Master en Finances et Gestion publiques. Il affiche une humilité que l’on peut percevoir comme une forme de détachement et son éloignement des mondanités et des lustres de la République forcent cette image. Et pour beaucoup de ses amis et compagnons, ‘’il a le profil idéal pour briguer le scrutin des Sénégalais en février 2024’’.
Ne soyons pas dupes, derrière lui, bouillonnent des Sénégalais - dont certains tournent comme des lions en cage - en le poussant à se présenter, et pour diverses raisons : des hommes politiques sentant qu’une personnalité non marquée ferait le consensus ; des membres du patronat ; les proximités affectives et professionnelles ; le terroir du Walo et de nombreux moins célèbres ayant pratiqué l’homme, que ce se soit dans l’Administration ou plus tard, quand il a occupé des positions dans la proximité du sommet de l’État. Depuis son retour à l’Inspection générale d’État, son propos émerge des amphithéâtres et autres salles de conférence, car il est régulièrement invité par des étudiants de l’Ucad de Dakar (son université) ou par des instituts privés ayant pignon sur rue à Dakar, pour discourir sur le management public ou l’économie du développement ou pour évoquer son parcours.
Après une enfance entre la maison familiale, le fleuve, les champs, l’école coranique puis celle française, il quitte très tôt le cercle familial. Il passe sa jeunesse entre Pout et Saint-Louis, profitant de l’encadrement rigoureux de l’aîné de sa famille. Il réussit le concours de passage au Prytanée militaire de Saint-Louis où il obtient le baccalauréat. L’encadrement familial et l’éducation de base sont pour lui les piliers d’une jeunesse forte, bien formée et compétitive. La douane ne fut pas son premier amour. En vérité, il se destinait aux prétoires, après son admission à l’examen du barreau. Seulement, la vocation de servir restant tenace, il a renoncé au métier d’avocat pour se présenter au concours d’entrée à l’École nationale d’administration et de magistrature (ENA) d’où il sortira comme inspecteur des douanes.
C’est par la Pêche qu’il accède aux affaires gouvernementales, en 2000, comme directeur de cabinet d’Omar Sarr, alors ministre. Mais deux ans plus tard, en janvier 2002, il rejoint l’Inspection générale d’État après être sorti major du concours d’entrée. Le gabelou revient dans son corps d’origine comme directeur général, en décembre 2009, pour conduire la réforme chez les tuniques vertes : Guichet unique, dématérialisation des procédures de dédouanement avec une nouvelle version du Système Gaindé, construction du siège de la douane et changement des uniformes, nouveau Code des douanes. Ces innovations avaient pour but de dépoussiérer les pratiques d’une Administration sclérosée, incapable de répondre aux défis et enjeux des temps modernes. Son passage aux douanes est couronné par le prix des Nations Unies pour la qualité du service public obtenu en 2012 et remis au siège de l’ONU à New York.
Réformateur dans l’âme, il entre au gouvernement d’Abdoul Mbaye comme ministre délégué chargé du Budget. MMC participe alors à l’élaboration du PSE, au Groupe consultatif de Paris en février 2014 avant de devenir ministre directeur de cabinet du président de la République en juillet 2014.
‘’Soldat dans l’âme’’, selon un de ses condisciples à l’ENA, il relève le défi de la Société nationale d’électricité (Senelec) en juin 2015 comme directeur général. Mouhamadou Makhtar Cissé va engager le doublement de la capacité de production et de transport de l’électricité, un nouveau système d’information, la promotion du Woyofal, la construction de neuf centrales solaires et d’une centrale éolienne de 150 MW à Taïba Ndiaye, pour porter la part de l’énergie renouvelable de 0 à 30 %. Parallèlement, il met en place diverses réformes préparant ainsi le développement du mix énergétique dans notre pays qui ambitionne d’atteindre 40 % d'énergies renouvelables dans la production nationale d’électricité d’ici 2030.
Mais le succès ne porte pas toujours chance au Sénégal.
Traqué, combattu, mais toujours debout
Très rapidement, il est ciblé et estampillé ‘’ambitieux’’ par les fameux ‘’cercles dakarois’’, alors qu’il ne donne aucun gage d’engagement politique. On lui met Akilee sur la table, du nom d’une entreprise ayant fait affaire avec la société publique pour la dotation de compteurs électriques intelligents. Les attaques sont violentes, mais il les encaisse et se bat jusqu’à ce que la bulle se dégonfle d’elle-même. Ce dossier pourtant n’aurait pas fait couler autant d’encre et de salive, si l’on ne soupçonnait pas Mouhamadou Makhtar Cissé d’avoir un agenda caché.
Quelques mois seulement avant son éviction du gouvernement, à Diamniadio, le président Macky Sall vantait pourtant les mérites de Mouhamadou Makhtar Cissé qui, selon ses termes, apprenait ‘’très vite’’. ‘’Trop vite’’, lâchera-t-il dans la même mouvance, comme dans un lapsus… révélateur.
Évincé de la Senelec, à la surprise générale, alors que ses résultats étaient satisfaisants, il se voit confier le ministère de l’Énergie et du Pétrole en avril 2019. Sous son autorité, le département a mis en place les Concertations nationales sur le contenu local, le Forum des experts sénégalais Oil and Gas de la diaspora et l’adoption du Code gazier et des décrets d’application de la loi sur le contenu local et enfin la finalisation des négociations avec la Mauritanie pour la commercialisation du gaz de GTA, le financement pour l’exploitation du pétrole de Sangomar avec la FID. Au moment de quitter le ministère du Pétrole, la presse ne retiendra que la formule lâchée à la conclusion de son discours : ‘’L’État est ingrat’’, interprétée à souhait.
MMC quittera le gouvernement en novembre 2020, à la suite d’un nouveau remaniement qui verra l’entrée au gouvernement des nouveaux alliés de Rewmi et du PLD/Suxali Sénégal d’un certain Oumar Sarr.
Mouhamadou Makhtar Cissé, titulaire d’un brevet de parachutiste, a obtenu de nombreuses décorations et distinctions au Sénégal comme à l’étranger. Ainsi, il a été élevé au rang de Chevalier de l’ordre du mérite, Chevalier de l’ordre du lion, Chevalier de la Légion d’honneur et la Médaille du mérite des Douanes sénégalaises et celle du mérite de l’Organisation mondiale des douanes.
Si sa vie privée est une mer d’huile, sans rides, il est réputé pour son affection du ‘’wird’’ tidiane.
En effet, parmi ses casquettes, il faut aussi ajouter celle de bâtisseur de mosquées, puisque MMC, très proche du khalife général des tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, est président du Comité de pilotage de la grande mosquée de Tivaouane. Depuis qu’il a quitté le gouvernement, il consacre le plus clair de son temps entre ce chantier et ses dossiers à l’IGE.
Très jaloux de ses relations choisies, souvent trahi, mais toujours optimiste sur la nature humaine, il reste, à coup sûr, une pièce centrale avec laquelle il faudra assurément compter. En 2024 ou en 2029 !
NIGER : L'INERTIE AFRICAINE ET LES DÉFIS OCCIDENTAUX
Les États-Unis et la France font face à des dilemmes complexes. L’apathie des pays de la région, dont plusieurs ont historiquement été influencés par la France, met en évidence le recul de l’influence de Paris
À la suite du coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger, l’Afrique de l’Ouest fait face à un malaise croissant tandis que les pays occidentaux, notamment la France et les États-Unis, se trouvent dans une situation délicate quant à la possibilité de maintenir une présence militaire dans la région. Cette crise souligne les défis persistants auxquels sont confrontés les pays de la région dans leurs efforts pour rétablir l’ordre constitutionnel.
L’éditorial du journal français Le Monde, publié ce vendredi 11 août 2023, souligne que les jours qui passent mettent en lumière le malaise croissant des États de l’Afrique de l’Ouest dans leur tentative de restaurer la démocratie et l’ordre constitutionnel au Niger. Le pays est le quatrième des quinze membres de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à être ciblé par un coup d’État militaire en trois ans. La CEDEAO, après avoir évoqué un ultimatum en vue d’un recours à la force, a adopté une approche plus nuancée lors d’un sommet à Abuja (Nigeria) jeudi, en donnant la priorité aux négociations diplomatiques et au dialogue.
La CEDEAO fait face à des défis complexes alors que ses dirigeants s’unissent dans la crainte de subir le même sort que le président renversé, Mohamed Bazoum. Cependant, les tentatives de médiation ont été rejetées par les putschistes, et les dirigeants de la région craignent une escalade régionale qui pourrait profiter aux opposants politiques et aux groupes djihadistes.
Le rôle de la CEDEAO dans ces situations reste sujet à débat, selon Le Monde. Bien que l’organisation dispose d’une force militaire sur le papier pour rétablir l’ordre constitutionnel, cette force n’a pas été déployée lors de récents coups d’État. L’éditorial souligne que l’inertie des pays de la région, dont plusieurs ont historiquement été influencés par la France, met en évidence le recul de l’influence de Paris. Les enjeux stratégiques du Niger, en tant que carrefour entre le Sahel, l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest, sont de la plus haute importance pour les États-Unis et la France, indique le texte.
Ce dernier estime que les États-Unis et la France font face à des dilemmes complexes. Alors que le Niger joue un rôle clé dans la lutte contre les groupes djihadistes et dans la gestion de l’influence russe en Afrique, les deux pays doivent déterminer s’ils maintiendront une présence militaire dans la région. Le journal français assure que les Américains, tout comme les Français, tentent de préserver les liens avec les hauts gradés nigériens formés dans leurs écoles militaires, tout en évitant de qualifier la situation de “coup d’État” pour ne pas geler leur aide militaire.
L’éditorial affirme que la crise au Niger souligne l’impasse dans laquelle se trouvent les acteurs régionaux et internationaux. Les complexités politiques, économiques et sécuritaires nécessiteront une approche nuancée pour résoudre cette crise en Afrique de l’Ouest, tout en redéfinissant la politique occidentale vis-à-vis de la région, conclu le texte.
VOUS AVEZ CHOISI LE GATSA-GATSA, NOUS AVONS OPTE POUR LE DIALOGUE
Bras droit de Khalifa Sall, Barthélémy Dias a apporté, hier des précisions sur les accusations portées contre la coalition Taxawu Senegaal. Un prétexte saisi par l’édile de la capitale sénégalaise pour tirer sur le Pastef et les autres formations de Yewwi
Bras droit de Khalifa Sall, Barthélémy Dias a apporté, hier, des précisions sur les accusations portées contre la coalition Taxawu Senegaal. Un prétexte saisi par l’édile de la capitale sénégalaise pour tirer sur le Pastef et les autres formations de Yewwi.
Le fossé se creuse davantage entre la coalition Yewwi Askan Wi et le camp de Khalifa Sall. Le maire de Dakar qui a convié, hier, la presse pour clarifier les raisons de la nouvelle composition du bureau municipal, a accordé la part belle au communiqué de la conférence des leaders de Yewwi excluant son mentor. «Khalifa Sall est votre allié, pas votre ennemi. Je vois que dans cette coalition que je respecte bien, il y a les uns, les autres et les etc», ironise-t-il pour s’offusquer de la démarche de la conférence des leaders. «Dans la charte, il n’y a aucune décision qui doit se prendre sans consensus. Vous faites pitié car vous êtes indignes de diriger ce pays. Mais la danse des charognards ne prospérera pas», menace-t-il.
Dans sa réplique, même s’il ne cite pas explicitement leurs noms, le poulain de Khalifa Sall s’adresse au Pastef, Cheikh Tidiane Youm du Pur, Habib Sy, et aux autres membres de la coalition. Ils les qualifient tous, à l’exception de Sonko, des arrivistes à la coalition Yaw. Selon lui, vouloir éliminer Taxawu du jeu politique, en mettant son leader en mal avec les Sénégalais, est synonyme de perte du temps. Cette stratégie, dit-il, ne pourrait constituer un frein à la dynamique que Khalifa Sall et ses hommes ont enclenchée. «Quand on parle de traître, il faut aller les chercher du côté de ceux qui ont boudé le vote réhabilitant Khalifa Sall alors qu’ils s’étaient engagés pour que ce dernier retrouve ses droits», lance Barthélémy Dias à l’encontre de ceux qui qualifient les membres de Taxawu de traîtres.
Dias-fils accuse les signataires du document excluant Khalifa Sall «d’arrivistes», d’avoir conduit Sonko à l’impasse à la recherche de l’électorat du Pastef. «La coalition a été mise en place par Khalifa Sall, Serigne Moustapha Sy et Ousmane Sonko. Le premier est en voyage, le deuxième reste injoignable et le troisième en prison. Comment ils ont fait pour avoir les avis de ces trois membres fondateurs. Cheikh Youm a été démenti en public par Khalifa Sall. Il ne peut pas parler au nom du Pur», assène le bras droit de Khalifa Sall.
Par ailleurs, il invite les militants de Pastef à la retenue. «Ce qu’ils vivent, nous l’avons vécu avant eux, mais dans la dignité. Ils oublient que c’est parce qu’on nous a mis à l’écart qu’ils ont pu se faire une place. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui votre candidature est compromise que tous ceux qui ne sont pas avec vous sont des traîtres. Vous ne pouvez pas faire vos bêtises et nous faire porter la responsabilité. Nous n’avons pas les mêmes démarches. Vous avez choisi le gatsa-gatsa et nous avons opté pour le dialogue. Un dialogue auquel vous avez refusé de participer. Nous sommes au Sénégal et ici la conquête du pouvoir se fait uniquement par voie électorale», indique le maire de Dakar.
Yewwi comme à la borne fontaine
La coalition Yewwi est-elle en train de vivre ses derniers moments ? Tout compte à le croire avec cette guéguerre en son sein. Les attaques et contre-attaques qui se limitaient sur les réseaux sociaux, sont devenues désormais formelles avec l’exclusion de Taxawu Senegaal, entérinée par la conférence des leaders de Yewwi, avant-hier pour «acte de trahison d’un de ses colistiers le Pastef, au moment où le Président Ousmane Sonko, parrain de la candidature de Barthélémy Diaz à la mairie de Dakar, traverse une épreuve pénible», avaient écrit Habib Sy et Cie.
VERS DES PERTURBATIONS APRÈS UN INCIDENT À L’USINE DE CARMEL
Un dispositif au cœur du transfert d’eau vers Dakar à l’arrêt. La Sen’Eau informe ses clients qu’un incident électrique est survenu dans l’après-midi du jeudi 10 août 2023 au niveau de l’usine des eaux de Carmel, sise à Sébikhotane.
Un dispositif au cœur du transfert d’eau vers Dakar à l’arrêt. La Sen’Eau informe ses clients qu’un incident électrique est survenu dans l’après-midi du jeudi 10 août 2023 au niveau de l’usine des eaux de Carmel, sise à Sébikhotane.
Selon son communiqué, cette station étant au cœur du dispositif de transfert d’eau vers la région de Dakar, des perturbations allant de la baisse de pression au manque d’eau seront notées dans certains quartiers de Rufisque, de la Banlieue et de la Ville de Dakar.
La Sen’Eau garantit que ses équipes techniques sont toutes mobilisées pour une remise en service dans les meilleurs délais.
Un dispositif de camions-citernes est mis en place afin de soulager les zones les plus impactées.
Par Samir Moussa
LES PREUVES QUI ACCABLENT MAHAMADOU ISSOUFOU
Ceux qui accusent l’ancien Président Mahamadou Issoufou d’être impliqué dans le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger n’ont pas tort.
Ceux qui accusent l’ancien Président Mahamadou Issoufou d’être impliqué dans le coup d’État du 26 juillet 2023 au Niger n’ont pas tort. Les langues commencent à se délier et les informations qui montrent clairement la main du prédécesseur de Mohamed Bazoum alimentent les conversations au bord du fleuve Niger.
Tenez, le jour du putsch, la Garde républicaine et la Gendarmerie nationale ont sonné l’alerte et mobilisé les hommes pour organiser la riposte afin de mettre fin aux agissements inacceptables de la Garde présidentielle qui tient en otage le président de la République, son épouse et son fils Salem âgé de 20 ans. Le chef d’état-major des forces armées nigériennes convoque, à cet effet, une réunion au Prytanée militaire de Niamey pour la mise en place effective de la stratégie de résistance afin de mettre en échec cette aventure périlleuse du commandant de la garde présidentielle.
Informé de cette initiative, Mahamadou Issoufou téléphone individuellement et personnellement au commandant adjoint de la gendarmerie le colonel-major Abdoul Karim Hima dit Mayer, au colonel Ahmed Sidien, commandant en second de la Garde républicaine et à l’inspecteur général de la police Assabaha Ibawangal directeur adjoint de la police nationale pour souhaiter les rencontrer à son domicile. Il sait pertinemment que s’il contacte leurs chefs hiérarchiques, ils ne l’écouteront pas et resteront loyaux. Au cours de l’entretien, Issoufou développe des arguments et réussit à les convaincre. Puis il leur demande de rejoindre le général Tchiani au Palais présidentiel.
Le chef d’état-major se rend au Prytanée et constate l’absence des représentants de la Garde républicaine et de la Gendarmerie. La réunion ne se passe pas comme prévu eu égard au poids et à l’importance de la Garde républicaine et de la Gendarmerie dans la stratégie de riposte envisagée contre les preneurs d’otages.
Pendant ce temps, Mahamadou Issoufou missionne son fils Sani Issoufou dit Abba d’aller transmettre de sa part un message au commandant de la Garde républicaine qui se préparait avec d’autres unités à lancer l’assaut sur les positions de la Garde présidentielle. Le message consistait à les dissuader à surseoir à leur projet parce que la médiation qu’il a entreprise va porter ses fruits. Le fils de Mahamadou Issoufou, qui faut-il le rappeler, occupe le prestigieux département ministériel du Pétrole dans le gouvernement de Bazoum, est allé de façon régulière rassurer le commandant de la Garde républicaine que la situation est sous contrôle et que le président de la République sera libéré.
À 17h, le commandant de la Garde républicaine, qui avait mis en place son dispositif et était déjà prêt pour lancer l’assaut, appelle son adjoint pour avoir sa position.
Réponse de l’intéressé : " Je suis au Palais présidentiel"
"Que fais-tu là-bas alors que tu devais être à la réunion au Prytanée et revenir me rendre compte"
Gêné aux entournures, le commandant adjoint se contente de dire ceci" : C’est compliqué à expliquer". Puis il raccroche au nez de son chef.
Le patron de la Garde républicaine comprend dès lors que quelque chose de bizarre se trame : les traîtres commencent à sortir de l’ombre.
Mahamadou Issoufou poursuit ses intrigues avec certains chefs militaires pour gagner du temps afin que la déclaration du Conseil national de la sauvegarde de la patrie (CNSP) soit lue à la télévision nationale.
Le lendemain, le chef d’état-major des forces armées nationales, devant le fait accompli et suite à des pressions diverses, fait un communiqué annonçant que l’armée s’aligne derrière les putschistes. Quelques jours plus tard, le CNSP le limoge de ses fonctions.
Malgré toutes ces manœuvres, les hommes au niveau des troupes des différentes unités refusent de suivre le général Abdourahman Tchiani qui est un officier très peu apprécié voire détesté au sein de l’armée. C’est ainsi que la carte du général Salifou Modi, qui est de l’ouest, a été utilisée pour que la Grande Muette adhère au putsch. Des messages ont été diffusés pour faire croire que c’est Salifou Modi qui serait désigné à la tête de la junte. Lui aussi a cru naïvement et s’est laissé embarquer dans cette aventure sans issue.
Pourtant quelques semaines auparavant le même Modi est passé par plusieurs personnes dont un membre de la famille très proche du Président Bazoum pour lui dire de se méfier du commandant de la garde présidentielle qu’il qualifie de "très mauvais et dangereux" et suggère qu’il soit limogé. Et il ajoute que Tchiani et Issoufou préparent un putsch. Le Chef de l’Etat ne l’a pas écouté simplement parce qu’il a cité le nom de Mahamadou Issoufou en qui Bazoum voue une confiance absolue.
Et ce qui devait arriver arriva : le général Tchiani a perpétré son coup d’État et les preuves accablent l’ancien Président Mahamadou Issoufou d’être impliqué jusqu’au coup.
Trois autres faits constituent des preuves tangibles de la complicité avérée du Président Issoufou dans ce putsch.
D’une part, Mahamadou Issoufou a condamné tous les coups d’Etat à travers le monde même celui de la Birmanie qui est loin de nos contrées. Mais il n’a pas daigné condamner celui perpétré contre son prédécesseur Bazoum.
Deuxièmement, des proches de Issoufou au sein du PNDS ( parti au pouvoir), notamment Pierre Foumakoye appellent depuis ce 10 août, les responsables départementaux du PNDS à l’intérieur du pays pour leur demander d’accueillir les gouverneurs nommés par la junte.
Troisièmement, les chefs militaires que Mahamadou Issoufou a convoqués à sa résidence ont tous été récompensés par la junte. Le colonel-major Hima et le colonel Sidien ont été nommés respectivement commandant de la Gendarmerie et commandant de la Garde républicaine.
Quant au général Modi hier pourfendeur de Tchiani, il a été piégé par ce dernier avant de lui confisquer le pouvoir. Il n’avait pas d’autre choix que d’accepter d’être le numéro 2 de la junte, un poste figuratif qui ne lui donne aucun pouvoir.
En somme, il s’agit d’un complot mis en œuvre par un groupuscule de traitres et d’assoiffés du pouvoir avec comme parrain Mahamadou Issoufou qui veulent faire main basse sur l’État du Niger.
Il est important de noter que pendant les deux mandats du Président Issoufou il remettait chaque vendredi une enveloppe de 5 millions au général Tchiani, soit 20 millions par mois. En dix ans, cela lui fait la bagatelle de Deux(2) milliards quatre cent (400) millions de francs CFA en dehors de son salaire, des avantages et autres privilèges liés à sa fonction et de la caisse noire de la garde de la sécurité présidentielle qu’il gérait comme son argent de poche. Le Président Bazoum continuait de lui verser tout ce que son prédécesseur lui avait accordé comme avantages et privilèges. Ce n’est donc pas une surprise quand on apprend que la famille de Tchiani est logée actuellement à l’hôtel Mercure de Dubaï où elle mène un grand train de vie avec l’argent du contribuable nigérien et tout ce qu’il a pu détourner dans les caisses de la sécurité présidentielle. Pendant ce temps, les putschistes du CNSP appellent les jeunes nigériens à se sacrifier alors que eux leur famille sont en lieu sûr dans les palaces à Paris, Bruxelles ou Dubaï.