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3 octobre 2025
par Moustapha Diakhaté
RÉPONSE À MARY TEUW NIANE
Notre laïcité est sénégalaise. Elle n’est pas une religion d’État. Elle ne signifie pas une négation du fait religieux. La proposition anticonstitutionnelle de Mary Teuw, en plus de son caractère populiste, est le résultat d’une inculture historique
De l’absence du fondement historique, culturel sénégalais de la laïcité et de la proposition de sa suppression : le professeur Mary Teuw Niane a tout faux
La laïcité sénégalaise n'est pas d’origine coloniale française. Il ne s’agit pas non plus du placage de la Loi française de 1905 sur les textes d’un nouvel État indépendant. Notre laïcité ne signifie pas la séparation des mosquées et églises de l'État mais une collaboration entre le religieux et le séculier. Le texte fondateur de la laïcité de la République, c’est la Constitution du Sénégal en son article 24 et non la Loi française de 1905. Notre laïcité assure la liberté de conscience. C’est une garantie constitutionnelle du libre exercice de culte, de tous les cultes. Notre laïcité n’est pas le fruit de l’assimilation encore moins de l’acculturation coloniale. La Constitution du Sénégal n’a pas aboli le régime des cultes et l'État continue à les appuyer et les soutenir.
A ce propos, le programme de modernisation des cités religieuses relève de ce régime de financement du culte par l’argent public. Toutefois, la religion demeure une affaire privée, voire intime au sens où elle n'est pas organisée par l'État et relève de la liberté personnelle à la foi et à la pratique. Faire de la religion une affaire privée, c'est garantir la liberté individuelle et permettre en même temps aux différents cultes de se constituer, dans la sphère de la société civile, comme force sociale pouvant exercer librement leur développement. Le Professeur Mary Teuw Niane fait preuve d’une curieuse ignorance pour un savant de son rang lorsqu’il remet en cause les fondements historiques et culturels de la laïcité au Sénégal.
Aux territoires historiques correspondant à l’actuel Sénégal, l’islam a connu un fulgurant développement depuis plus de 1000 ans. Toutefois, il est à noter que, contrairement aux pays de la péninsule arabique, en dépit de l’islamisation très avancée, la légitimité des régimes royaux sénégalais était fondée sur l’alliance des lignages régnants et non sur une quelconque religion. Ici l’autorité légitime n’appartenait qu’aux familles régnantes et non aux confessions religieuses.
Les rois et princes exerçaient le pouvoir au nom des familles régnantes. Leur légitimité ne découlait pas d’un droit divin comme ce fut le cas de l’Ancien-Régime en France, où les rois étaient sacrés dans les cathédrales. Les confréries sénégalaises, pour ce qui les concerne, n’ont jamais prôné le remplacement de l’ordre princier traditionnel régnant par une légitimité théocratique musulmane. Bien au contraire, elles ont toutes collaboré avec l’ordre royal. Ce faisant, contrairement aux affirmations gratuites du Professeur Niane, les royaumes qui constituent ce qu’il est convenu d’appeler l’actuel Sénégal, n’ont pas attendu la colonisation pour pratiquer la laïcité.
D’ailleurs, les rares tentatives de prise du pouvoir par des insurrections théocratiques s’étaient soldées par des échecs : qu’ils s’agissent des mouvements « Buur julitt », « Tuub nann» ou « la révolution Torodo ». Les royaumes du « Sénégal précolonial » étaient laïques. Et le Sénégal l’est resté depuis 1960. Ainsi, dès son accession à l’indépendance, le nouvel État, après avoir proclamé sa laïcité, assure et garantit « le respect de toutes les croyances, la liberté de conscience, les libertés et les pratiques religieuses ou cultuelles. »
Mieux, l’article 24 de la Constitution dispose que « Les institutions et les communautés religieuses ont le droit de se développer sans entrave. Elles sont dégagées de la tutelle de l’État. Elles règlent et administrent leurs affaires d’une manière autonome ». Cette disposition, en ladite forme, n’existe qu’au Sénégal. Elle est le fruit de notre propre génie politique, d’un art sénégalais de la synthèse et de la volonté de préservation de la nation plurielle et du vivre-ensemble. Notre laïcité est donc sénégalaise. Elle n’est pas une religion d’État. Elle ne signifie pas une négation du fait religieux. Elle ne combat non plus aucune religion. Bien au contraire !
La proposition anticonstitutionnelle, dangereuse et inopportune du Professeur Mary Teuw Niane, en plus de son caractère populiste, électoraliste et démagogique, est le résultat d’une inculture historique. Pour la présidentielle de 2024, il est attendu des candidats des propositions concrètes de transformations politique, économique et culturelle profondes visant à bâtir un nouveau Sénégal, à créer une nouvelle citoyenneté, une nouvelle identité nationale progressiste et non l’étalage de mesures dangereuses et rétrogrades qui flirtent de bas instincts obscurantistes. Il est incompréhensible que Monsieur Mary Teuw Niane, un éminent professeur de mathématiques des universités, ancien Recteur et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, puisse, pour des raisons politiciennes et électoralistes, ose affirmer une si grossière contre-vérité sur l’absence de fondement historique et culturel de la laïcité au Sénégal.
Le régime républicain libéral et démocratique du Sénégal doit continuer à tirer sa légitimité du seul suffrage universel, du seul principe de la souveraineté nationale et non d’une quelconque confession.
Vive la République !
Vive le Sénégal !
LA PROMESSE DE THÉRÈSE FAYE DIOUF
Thérèse Diouf Faye, a fait part aux députés de sa disponibilité à mener son action avec « fierté, engagement et détermination », pour le bien des populations.
La ministre du Développement communautaire, de la Solidarité nationale et de l’Equité territoriale, Thérèse Diouf Faye, a fait part aux députés de sa disponibilité à mener son action avec « fierté, engagement et détermination », pour le bien des populations.
« Honorables députés, nous sommes à votre disposition. Nous comptons mener notre travail avec fierté, engagement et détermination », a-t-elle déclaré lors de son intervention devant les députés, à l’occasion de l’examen du projet de budget de son département pour l’exercice 2024.
Le budget de son ministère adopté par les députés, est arrêté à la somme de 273 milliards 049 millions 028 mille 302 francs Cfa en autorisations d’engagement et à 163 milliards 889 millions 470 mille 318 francs Cfa en crédits de paiement.
Elle a rappelé que le président de la République, Macky Sall, tient « à la justice sociale » et à » l’équité territoriale », ce qui explique selon elle la mise en œuvre de plusieurs projets et programmes pour réaliser des infrastructures sociales de base et dans le domaine de l’assistance sociale.
Elle a défendu le projet de budget de son département, en présence du ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba, et de Samba Sy, ministre du Travail, du Dialogue social et des Relations avec les institutions.
Lors des échanges, plusieurs députés l’ont interpellée sur plusieurs questions, notamment la couverture maladie universelle (CMU), la multiplication des forages pour un meilleur accès des populations à l’eau potable.
Des intervenants ont aussi demandé à la ministre de favoriser, dans le cadre du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), l’accès à l’électricité des zones reculées du pays.
De nombreux autres députés ont plaidé pour la modernisation des villes, dans le cadre du Programme d’urgence de modernisation des villes (PROMOVILLES).
Le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (PUMA), la Bourse de sécurité familiale ont aussi été au cœur des préoccupations de certains députés.
LE MANQUE DE FINANCEMENT, PRINCIPAL OBSTACLE AU DÉVELOPPEMENT DE L’AQUACULTURE
Le financement demeure le principal problème qui entrave le développement de l’aquaculture, a déploré, lundi, à Dakar, la directrice de l’agence nationale de l’aquaculture (ANA), Tening Séne.
Dakar, 27 nov (APS) – Le financement demeure le principal problème qui entrave le développement de l’aquaculture, a déploré, lundi, à Dakar, la directrice de l’agence nationale de l’aquaculture (ANA), Tening Séne, notant que dans beaucoup de pays africain comme les Sénégal, cette activité reste encore à l’état de projets à petite échelle de subsistance.
»Le problème principal qui freine le développement de l’aquaculture est le manque de financement. Les structures de financement ont besoin de projet banquable, de business plan clair et d’apport personnel pour pouvoir procéder au financement », a-t-elle déclaré au cours d’un atelier de formation des acteurs du secteur, pour une meilleure appropriation de la chaine de valeur.
Avec le soutien de la FAO, qui a développé un outil appelé OTIDA, conçu pour la prise de décision des investissements dans l’aquaculture, les acteurs seront mieux outillés pour une meilleure approche des structures de financement, espère Mme. Sène
Au cours de cet atelier de trois jours, cet outil sera mis à la disposition des pisciculteurs, a t-elle dit.
»Et nous allons leur montrer comment l’utiliser et ce dont ils ont besoin pour approcher les banques », a expliqué la directrice de l’ANA.
Cet atelier va permettre aux porteurs de projets d’être d’avantage outillés pour avoir plus de chance d’accéder au financement.
Aussi, les pisciculteurs qui veulent accéder aux financement sauront comment prouver leurs capacités à payer si les banques leur accordent un financement.
Dans beaucoup de pays africain comme les Sénégal, l’aquaculture est encore restée à l’état de projets à petite échelle de subsistance, selon Tening Séne, qui soutient que la FAO veut amener les populations à comprendre que l’aquaculture peut être une entreprise privé, une agro-industrie, ou encore des fermes agricoles de grande envergure.
LE TRIOMPHE DE FALLY IPUPA, 25 ANS DE RÉUSSITE MUSICALE
Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant.
iGFM - (Dakar) Fally Ipupa une figure emblématique de la musique africaine, a célébré ce samedi 25 novembre 2023, 25 ans d’une carrière exceptionnelle avec un record impressionnant. En effet, l’artiste congolais a conquis toute la France en remplissant la mythique salle de La Défense Arena à Paris. C’était plus de 40 000 fans réunis lors de ce concert exceptionnel qui fait de “L’aigle”, le premier artiste africain a remplir la salle la plus grande d’Europe.
À 45 ans, il se distingue par une trajectoire impressionnante, marquée par l’innovation, la rigueur et la reconnaissance internationale.
Débuts et Ascension Rapide
Né en 1977, Fally Ipupa a débuté sa carrière en 1998. Sa rencontre avec Koffi Olomidé a été déterminante, intégrant le groupe Quartier Latin pour une collaboration fructueuse de sept ans. Durant cette période, il a participé à six albums, jetant les bases de son succès futur.
Une Carrière Solo Florissante
En 2006, Fally Ipupa entame sa carrière solo avec l’album “Droit Chemin”, marquant le début d’une série de sept albums studios. Ces projets reflètent son talent et sa capacité à évoluer, attirant l’attention des majors de l’industrie comme AZ (Capitol/UMG) et Elektra France (Warner Music France).
Avec plus de 18 singles à son actif, Fally Ipupa s’est imposé comme une figure de proue de la musique africaine. Ses collaborations avec des artistes de renom tels que Youssou N’dour, Booba, et Aya Nakamura témoignent de son influence et de son ouverture artistique.
Une Carrière Récompensée
Fally Ipupa a été honoré par plus de 60 trophées internationaux, reconnaissant son impact et son succès. Des récompenses telles que les All Africa Music Awards et les MTV Awards soulignent sa contribution à la musique mondiale.
Sa performance à l’AccorHotels Arena en février 2020 devant 20 000 spectateurs illustre son charisme et son pouvoir de rassemblement. Le nouveau succès devant 40 000 fans confirment sa suprématie et la ferveur qu’il transmet à travers ses chansons douces et mélodieuses. Fally Ipupa a su captiver les stades en Afrique et au-delà, affirmant son statut d’icône.
Renouvellement de la Rumba Congolaise
Fally Ipupa a su intégrer les éléments de la pop mondiale dans la rumba congolaise, créant un style unique et contemporain. Cette innovation lui a valu un disque d’or SNEP en France en 2022 pour son album “TOKOOOS” et deux singles disques d’or.
Fally Ipupa se distingue par une gestion exemplaire de sa carrière, avec des relations publiques et une réputation sans scandale, soulignant sa rigueur et sa discipline.
Le parcours de Fally Ipupa est un cas d’école, reflétant son talent, sa persévérance et son impact sur la musique africaine. Son succès continu en fait une fierté africaine et une source d’inspiration pour les artistes du monde entier.
FORUM DE DAKAR, MACKY SALL INTERPELLE LES CHEFS MILITAIRES
"L’Afrique a besoin de pause pour travailler pour le développement. Il ne faut pas que tous les matins, on nous annonce une mutinerie des militaires qui prennent une base ou libèrent des prisonniers."
Le 9e Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique a démarré ce lundi 27 novembre, pour deux jours. Le chef de l’État, Macky Sall, a présidé la cérémonie d’ouverture au niveau du Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad), en compagnie, entre autres personnalités, de son homologue mauritanien. Mohammed Ould Ghazouani a relevé « la pertinence » du thème retenu : « L’Afrique des potentiels et des solutions face aux défis sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle ».
Celui-ci « met en lumière les contrastes de notre continent d’une Afrique grande et riche, qui aspire à l’émergence mais, toujours en retard sur les processus de développement. Une Afrique qui progresse sur la voie de la démocratie mais encore secouée par l’instabilité institutionnelle. Une Afrique engagée à faire taire les armes, mais toujours sous le feu ravageur des conflits et du terrorisme. L’Afrique, on le sait, est un vaste continent, plus de 30 millions de km2, plus de 60% de terres arables, d’importantes ressources en eau, en hydrocarbures, etc. La liste n’est pas exhaustive. Assurément l’Afrique est riche par son immense potentiel mais, les règles et pratiques d’échanges inégales contribuent à l’appauvrir. C’est une réalité », a justifié l’hôte sénégalais.
« C’est pourquoi, nous réclamons une gouvernance politique, économique et financière mondiale plus juste et plus équitable », a-t-il réitéré avant de poursuivre : « Parmi nos priorités figurent, premièrement, la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies, et celle de l’architecture financière mondiale y compris les institutions de Bretton Woods, Fonds monétaire et Banque mondiale. Qui sont des institutions importantes héritées de la Seconde guerre mondiale. Il faut qu’elles soient plus représentatives des réalités de nos temps. Deuxièmement, la révision des règles de l’Ocde sur l’accès au crédit, sur la durée des délais de grâce et sur les périodes de remboursement. Ce qui permettrait de mobiliser davantage de ressources pour financer les besoins de développement du continent. Troisièmement, la lutte contre les pratiques fiscales anormales notamment l’évasion fiscale et les projets fiscaux abusifs pour que l’impôt soit dûment payé là où la richesse est créée surtout en ce qui concerne les industries extractives (mines, pétroles et gaz). »
Il enchaine : « Il faudra lutter contre la corruption également et favoriser les réformes dans les gouvernances des États notamment en matière d’administration pour développer le financement privé » dans la mesure où indique-t-il : « Une gouvernance mondiale plus juste et plus équitable contribuerait à faire émerger l’Afrique des solutions c’est-à-dire une Afrique qui compte davantage sur ses propres ressources pour financer ses efforts de développement et offrir des nouvelles opportunités de commerce et d’investissements à l’ensemble de ses partenaires. »
Poursuivant, il a salué « les acquis déjà réalisés » dans l’amélioration de la gouvernance depuis ces deux dernières années avec d’abord pour l’Ocde l’adoption en octobre 2021 de l’accord historique sur un impôt minimum de 15% afin de lutter contre l’évasion de la base d’imposition et le transfert des bénéfices par les multinationales. « Maintenant, préconise-t-il, il faut rendre cet accord applicable aussi sur le continent africain. »
« L’autre décision à saluer, a-t-il relevé, c’est l’adhésion de l’Afrique au G20. Cette décision a été vraiment un progrès dans la lutte que nous menons pour plus d’inclusion et plus d’ouverture dans la gouvernance mondiale. Mais également, je salue la décision du Fonds monétaire international (Fmi) lors du sommet de Marrakech d’octroyer au continent africain un troisième siège au Conseil d’administration du Fonds. »
« Cette dynamique pourrait être renforcer par la réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies et la mise en place du pacte de Paris pour les peuples et la planète qui comprend entre autres préoccupations la réforme de l’architecture financière mondiale et la justice climatique », souhaite-t-il avant de faire remarquer : « Alors que la Cop 28 démarre cette semaine à Dubaï, l’enjeu principal pour nous, c’est de pouvoir exploiter la ressource disponible pour satisfaire nos besoins d’industrialisation et d’accès universel à l’électricité dont plus de 600 millions d’Africains sont encore privés », a-t-il indiqué. « Il ne faudrait pas qu’on subisse encore cette injustice climatique. »
« C’est mon combat. Combat que nous continuerons à mener puisque c’est tout simplement injuste, et il n’est pas acceptable de supporter cette injustice », a-t-il appuyé.
Macky Sall de poursuivre : « Le thème choisi nous rappelle aussi notre part de responsabilité dans les défis sécuritaires et instabilité institutionnelle qui agitent le continent. A ce propos, « je ne sais pas ce qui se passe avec nos frères militaires. L’Afrique a besoin de pause pour travailler pour le développement. Il ne faut pas que tous les matins, on nous annonce une mutinerie des militaires qui prennent une base ou libèrent des prisonniers. On ne peut pas développer l’Afrique dans ces conditions », a-t-il regretté.
Comme solution, il a préconisé la tenue d’une rencontre entre l’Union africaine (Ua) et les chefs militaires, expliquant : « En plus du coût humain et matériel, les conflits armés plombent totalement nos efforts sur la voie du développement économique et social. Toutes ces perceptions contribuent à renchérir le crédit à l’Afrique. Il faut qu’il y ait une rencontre entre (l’Ua) et les chefs militaires. Cela ne peut pas continuer. Autrement, on va continuer à reculer. Il est temps de faire taire les armes, et de privilégier le dialogue pour le règlement des conflits. C’est aussi par le dialogue que nous surmonterons les clivages partisans pour bâtir des coalitions nécessaires à la stabilité des Institutions. C’est dans chaque pays qu’on doit développer une philosophie du dialogue national. Il faut que les gens se parlent. Il faut qu’ils trouvent des compromis parce que nos pays sont très fragiles ».
LA VÉRITE DES URNES SERA RESPECTÉE
Face aux députés pour l’examen du projet de budget alloué à son département, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sidiki Kaba s’est prononcé sur l’organisation de l’élection présidentielle
Face aux députés pour l’examen du projet de budget alloué à son département, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Sidiki Kaba s’est prononcé sur l’organisation de l’élection présidentielle qui a cristallisé les débats à l’Assemblée national pour répondre à l’opposition qui l’a récusé, lui qui est chargé de l’organisation matérielle du scrutin. En effet, par la voix de ses députés Ayib Daffé, Abass Fall et Bara Gaye, l’opposition a invité le président Macky Sall à s’inspirer de ses prédécesseurs Abdoulaye Wade et Abdou Diouf qui avaient nommé une personnalité neutre pour organiser les élections en 2000 et en 2012.
Prenant la parole, le ministre de l’Intérieur a tenu à rassurer tous les acteurs de la scène politique, notamment ceux de l’opposition. «La vérité des urnes sera respectée», jure-t-il pour taire les suspicions à son sujet.
Selon lui, la configuration actuelle de l’Assemblée nationale où l’opposition est au coude-à-coude avec la majorité présidentielle est la preuve que les « élections sont transparentes dans notre pays ».
Le ministre de l’Intérieur, Me Sidiki Kaba, a défendu, ce lundi 27 novembre à l’Assemblée nationale, son projet de budget établi à 197 004 885 087 F CFA. «Un budget, quoiqu’important, mais insuffisant, compte tenu des attentes», de l’avis du ministre des Finances himself, Moustapha Ba, qui promet un renforcement des allocations du département de l’Intérieur.
Dans ce budget qui a été adopté par les députés, une attention particulière a été portée sur la sécurité publique créditée d’une enveloppe de plus de 115 milliards F CFA.
Ceci notamment pour mettre l’accent sur le renforcement des effectifs avec la poursuite de la formation des 4 000 fonctionnaires de police recrutés en deux cohortes. Mais aussi sur le renforcement des capacités de ceux déjà en activité. Cette allocation considérable servira également à l’acquisition d’équipements de surveillance des frontières afin de réduire leur porosité. Un renforcement de la sécurité intérieure par la Phase 2 de l’installation de caméras de vidéo-surveillance est prévu. De même, dans le cadre de la mise en œuvre du concept « Quartiers sûrs» et des «Tables de concertation sécuritaires», les forces de police seront dotées de matériels « adéquats » de maintien de l’ordre.
par Farid Bathily
LA CRÉDIBILITÉ DE LA CPI DE NOUVEAU MISE À L'ÉPREUVE AU PROCHE-ORIENT
La Cour pénale internationale (CPI) va-t-elle se décider à passer à l’action sur le cas israélo-palestinien ?
La résurgence du conflit israélo-palestinien fait braquer les projecteurs sur la Cour pénale internationale, appelée à agir afin de dissuader les velléités guerrières des uns et des autres et ainsi préserver les civils.
La Cour pénale internationale (CPI) va-t-elle se décider à passer à l’action sur le cas israélo-palestinien ? Les appels se multiplient en tout cas dans ce sens depuis la reprise des hostilités entre Israël et le Hamas, le 7 octobre 2023.
Ces appels sont d’autant plus pressants que ce conflit fait l’objet d’une enquête officielle de la part de la juridiction internationale basée à La Haye depuis mars 2021, après notamment huit ans d’examen préliminaire. Sans incidence significative pour l’instant.
Des gages de bonne volonté
Face à cette pression, le procureur général Karim Khan multiplie les gages de bonne volonté. Afin de défendre le droit humanitaire international, il a ainsi pris la plume le 13 novembre 2023 après un déplacement effectué deux semaines plus tôt au point de passage de Rafah, l’unique point de sortie de Gaza vers l’Égypte.
"Nous ne pouvons tout simplement pas vivre dans un monde où les exécutions, les incendies, les viols et les meurtres sont tolérés, voire célébrés. Il ne peut être question d’un quelconque blanc-seing, même en temps de guerre", affirme le Britannique, dans une tribune publiée dans plusieurs médias internationaux.
Le spécialiste du droit pénal international a par ailleurs averti "avec fermeté" Israël et le Hamas concernant leurs responsabilités vis-à-vis des civils innocents, indiquant être prêt à collaborer avec toutes les parties impliquées dans le cadre de son enquête.
Un sentiment d’impunité
Reste qu’une issue à cette procédure semble aléatoire au regard des obstacles à sa matérialisation. L’un d’eux concerne l’absence d’Israël parmi les nations parties au Statut de Rome, traité fondateur de la CPI.
Comment imaginer dans ces conditions, une quelconque collaboration de l’État hébreu avec une juridiction qu’il ne reconnaît pas et dont Benyamin Nétanyahou a d’ailleurs qualifié en 2014 d’antisémite ? Quid de Washington également non-membre de la CPI et réfractaire à toute action à Gaza pouvant nuire à son allié israélien.
"Le fait qu’à ce jour aucun responsable israélien n’ait eu à répondre devant un tribunal international des crimes présumés commis au cours de plusieurs décennies de conflit crée un puissant sentiment d’impunité", souligne le célèbre avocat américain, porte-parole de Human Rights Watch, Reed Brody.
Il relève de la part de la CPI une différence de traitement avec la guerre en Ukraine qui vaut désormais à Vladimir Poutine, un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre présumés.
LES ÉTONNANTES DÉCLARATIONS DE KABA SUR LES INTERDICTIONS DE RASSEMBLEMENTS
De 2018 à 2021, entre 1 et 4% seulement des demandes d'autorisation de manifester ont été rejetées, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur. Des chiffres qui interrogent sur la réalité des entraves au droit de manifester dénoncées par l'opposit
Le ministre de l’Intérieur, Sidiki Kaba, s’exprimant devant les députés, lundi, a jugé faible le taux d’interdiction des manifestations publiques au Sénégal.
Seules 108 des 4.828 demandes d’autorisation de manifestations déposées en 2018 auprès des autorités administratives exerçant leurs fonctions sous la tutelle du ministère de l’Intérieur ont été rejetées, ce qui donne un pourcentage d’interdiction de 2,24 %, a déclaré M. Kaba.
Il s’entretenait avec les députés, qui examinaient le budget alloué au ministère de l’Intérieur par le gouvernement pour l’année 2024.
En 2019, a-t-il dit, 75 des 5.535 demandes d’autorisation de manifestations ont été rejetées, soit un taux d’interdiction de 1,36 %.
En 2020, a indiqué le ministre de l’Intérieur, les autorités administratives ont opposé une fin de non-recevoir à 109 des 2.516 demandes d’autorisation de manifestations. Le taux d’interdiction était de 4,33 %.
Cent dix-neuf demandes sur 6.256 ont fait l’objet d’un rejet en 2021, avec un taux d’interdiction de 1,95 %, selon Sidiki Kaba.
‘’Il appartient aux autorités administratives d’apprécier les demandes en tenant compte de la situation de chaque localité’’, a-t-il rappelé. ‘’Si la manifestation est un droit constitutionnel, elle s’exerce impérativement dans des conditions pacifiques, conformément à […] la charte fondamentale’’, a-t-il souligné.
L’opposition dénonce souvent l’interdiction de ses rassemblements. Les autorités administratives invoquent, dans la plupart des cas d’interdiction, les risques de trouble à l’ordre public.
Le gouvernement a proposé à l’Assemblée nationale un budget de 237 milliards 231 millions 350 mille 287 francs CFA pour les autorisations d’engagement du ministère de l’Intérieur en 2024.
Ce montant dépasse de 17 milliards (9,3 %) celui alloué au même ministère en 2023, concernant la même rubrique.
Pour les crédits de paiement, le gouvernement a prévu 197 milliards 4 millions 885 mille 87 francs CFA pour le département de l’Intérieur, avec la même hausse, 17 milliards (9,3 %).
L’organisation de l’élection présidentielle de 2024 et le renforcement des crédits destinés au programme de construction et d’équipements de l’administration territoriale sont à l’origine de la hausse du budget du ministère, a expliqué le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Ba.
DIÈYE EN EMBUSCADE DERRIÈRE SONKO
Est-il un autre plan de secours d'Ousmane Sonko ? En se lançant tardivement dans la collecte des parrainages ce lundi, Cheikh Tidiane Dièye alimente les soupçons sur ses véritables intentions à l'approche de la présidentielle
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 27/11/2023
Le lancement tardif de la collecte des parrainages par le leader du mouvement Avenir Sénégal Bi Ñu Bëgg, le Dr Cheikh Tidiane Dièye, interroge. Annoncée seulement ce lundi 27 novembre 2023 par l'intéressé, à quelques jours de l'échéance du dépôt fixée au 11 décembre, cette décision alimente les spéculations sur les véritables intentions du juriste.
Selon un responsable de l'ex-Pastef ayant requis l'anonymat et s'étant confié à Seneweb, "personne ne doute plus du rapprochement et de l'amitié entre Dièye et Sonko. Mais on ne peut exclure qu'il soit le plan C du leader emprisonné".
En effet, comme le rappelle le site d'information Seneweb, le Dr Dièye a pris cette décision après avoir rencontré "son frère et allié" Ousmane Sonko, toujours détenu dans le cadre de l'affaire "Sweet Beauté".
Dans son communiqué, il s'est engagé à "tout faire pour la victoire du camp de la souveraineté", des thèmes chers au candidat déclaré de Pastef, privé de liberté et dans l'incapacité de mener campagne.
Pour le responsable de Pastef, "rien n'exclut qu'Ousmane Sonko choisisse la victoire du Dr Dièye plutôt que celle de la mouvance présidentielle, dans l'objectif de faire sortir le pouvoir des mains de Macky Sall".
L'hypothèse prend d'autant plus corps que le leader d'ASBNB ne s'est lancé dans la collecte des parrainages que tardivement, laissant penser qu'il est sûr de réunir le nombre requis, notamment avec le soutien de la coalition Yewwi Askan Wi. Autant d'éléments qui font du Dr Dièye un possible "plan C" pour Ousmane Sonko.
par Birane Diop
L’ABBÉ PIERRE, UN HOMME PLURIEL AU SERVICE DES PLUS PAUVRES
Le biopic « L’Abbé Pierre – Une vie des combats » m’a fait penser aux enfants talibés qui paradent dans les rues de Dakar, Saint-Louis ; aux millions de Sénégalais sans repas chaque jour ou qui dorment dans des taudis, sans que cela ne choque personne
Dimanche 19 novembre 2023. Au cœur du 13e arrondissement de Paris, j’ai passé un après-midi pas comme les autres, en ces temps déprimants. Le froid s’installe timidement, et commence à agir sur mon corps sahélien. Peut-être, c’est cela la rançon de l’exil. Alors pour me réparer et mettre un peu de soleil dans ma journée ; je suis allé me lover dans les bras chaleureux du cinéma. Cet art majeur, miroir de notre humanité commune dans une certaine mesure, accueille avec générosité tous les assoiffés de douceur, de nuance, de solidarité, d’altérité et d’espérance dans un monde qui s’efface. Heureusement, grâce au cinéma, il existe des films, qui peuvent retarder cette terrible échéance. Le film « L’Abbé Pierre - Une vie des combats » de Frédéric Tellier, nous offre cette possibilité.
Interprété par Benjamin Lavernhe, acteur talentueux et formé au grand scénario sans jamais tomber dans le pathos ou l’imitation ; ce magnifique film - d’une humanité rare retrace le parcours exceptionnel d’un homme pluriel et hors norme. L’Abbé Pierre, le fondateur d’Emmaüs, la voix des sans voix. Ou celui qui était au service des plus pauvres, des petites gens, des invisibles, des exclus.
Le bien-être de l’humain sans distinction de race, de langue, de religion ni de croyance, était sa seule obsession. Un homme de cœur tout simplement, devant l’Eternel.
Ce film nous raconte à travers le personnage de Benjamin Lavernhe et son acolyte et âme sœur, Lucie Coutaz, brillamment incarnée par Emmanuelle Bercot ; toutes les luttes menées par cet homme debout, généreux, mystique, défenseur des faibles et rempli de doutes. Son fameux appel à l’hiver 1954, quand le froid était en train de décimer des femmes, enfants, personnes âgées dans les rues de Paris, est bouleversant. Sa voix grave posée sur les ondes de la radio Luxembourg, devenue RTL, résonne encore en moi. Voici en substance, les mots qu’il avait prononcés : « Mes amis, au secours ! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l’avait expulsée. Chaque nuit, ils sont plus de deux mille recroquevillés sous le gel, sans toit, sans pain, plus d’un presque nu. Devant l’horreur, les cités d’urgence, ce n’est même plus assez urgent ! » Ce message est d’une actualité criante, malgré le temps écoulé.
Soixante-neuf ans après « l’insurrection de la bonté », la misère, le mépris, l’injustice, continuent d’exister. Pourtant, les adeptes du néolibéralisme avaient promis le bonheur et la dignité sans fin, un ordre social dégoulinant de générosité. Quelle escroquerie !
Les inégalités ne cessent de s’accentuer dans nos bassins de vie. Voilà le message phare de « L’Abbé Pierre – Une vie des combats ». Mais il n’est pas que cela, c’est un film universel et intimiste, qui interpelle toutes les consciences éveillées, d’ici et d’ailleurs. J’ai été ému aux larmes par ce biopic émouvant, poignant et surtout inspirant. Car il m’a fait penser aux enfants talibés qui paradent dans les rues de Dakar, Thiès, Saint-Louis ; aux millions de Sénégalais qui se privent de repas chaque jour ou qui dorment dans des taudis, sans que cela ne choque réellement personne. En vérité, cette triste réalité qui nous interpelle sur notre humanité, voire notre rapport à l’autre ne nous pousse pas dans nos retranchements.
Celles et ceux qui conduisent les politiques publiques pour changer la vie des précaires, se targuent toutes les deux minutes des ponts et routes réalisés par le prince. Pendant ce temps, des millions de gens demeurent dans l’indignité absolue. La puissance publique ne donne pas de réponses à la hauteur des besoins. Elle ne fait pas grand-chose ; elle apporte juste des mesurettes qui ne changent rien au fond.
Le film de Frédéric Tellier sur cet humaniste total, ce tribun et tisseur d’avenir m’a bouleversé, m’a pris aux tripes. Il m’a rappelé ma condition d’homme nimbée de vulnérabilité. « L’Abbé Pierre – Une vie des combats » est un grand film, qu’il faut absolument voir pour terminer l’année sur une note d’espoir. Je le recommande sans réserve.