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24 mai 2025
LANCEMENT OFFICIEL DE LA CAMPAGNE DE DISTRIBUTION DE VIVRES DE SOUDURE A TAMBA
Quelque 310 tonnes de farines enrichies et de brisures de maïs sont destinées aux enfants de 6 à 59 mois, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, a indiqué jeudi le coordonnateur du ‘’Projet tiers sud bey daare’’, Abdou Niang Thiam
Tambacounda, 10 août (APS) – Quelque 310 tonnes de farines enrichies et de brisures de maïs sont destinées aux enfants de 6 à 59 mois, aux femmes enceintes et aux femmes allaitantes, a indiqué jeudi le coordonnateur du ‘’Projet tiers sud bey daare’’, Abdou Niang Thiam, lors du lancement officiel à Tambacounda de la campagne de distribution de vivres de soudure.
‘’C’est un programme que nous avons conçu et que nous menons pour soulager les populations vulnérables durant cette périodes de soudure que nos parents traversent dans le monde rural’’, a renseigné le coordonnateur. Il a expliqué que c’est un appui en nutriment conseillé de manière générale par ‘’les structures de santé et de suivi de la promotion des femmes enceintes, des femmes allaitantes et des enfants de 6 à 59 mois’’.
‘’Ça porte sur un programme qui se déroulera sur trois mois, en trois distributions, pour un coût totale de 410 millions de francs, qui doit profiter environs 20 mille ménages dans les quatre départements cibles d’intervention Projet tiers sud bey daare’’, a-t-il poursuivi.
Le ‘’Projet tiers sud bey daare’’ intervient dans les départements de Tambacounda, Kédougou, Salémata et Vélingara.
‘’La période allant du début du mois d’août aux premières récoltes, on sent que les populations traversent une période de soudure où les greniers sont vides et ceux sont les couches vulnérables, les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants qui sont les plus exposés par rapport à l’alimentation qui n’est pas riche’’, a souligné Abdou N. Thiam.
Il a signalé qu’ils vont entamer la mise en place de ces vivres, qui selon lui ne sont »que des vivres de soudures ». »Nous aurons souhaité que ces populations puissent être plus résilientes et se prendre en charge. C’est ce que nous appelons +renforcement des actifs productifs+’’, a-t-il dit.
Au moment où ces vivres de soudure sont mise en place, d’autres activités sont conduites qui permettront de venir au secours de ces populations, a-t-il expliqué, espérant que celles-ci, à pareil moment de l’année prochaine, ne puissent plus être dans la même situation.
‘’C’est le renforcement des actifs productifs, c’est la mise en place de jardins maraichers, la distribution de sujet d’ovins, de volailles aux ménages vulnérables, qui au lieu au mois d’octobre’’, a précisé M. Thiam au sujet des activités à venir.
THIERNO ALASSANE SALL APPELLE À MARCHER CONTRE UNE INTERVENTION MILITAIRE AU NIGER
Le président de la Réublique des Valeurs estime l'action envisagée par la Cédéao insensée, déconnectée des réalités complexes de la région et porteuse de conséquences désastreuses pour cette dernière
La proposition d’une option militaire de la CEDEAO pour le Niger suscite un débat enflammé, avec des voix divergentes émettant des préoccupations quant à la pertinence et à l’efficacité d’une intervention armée dans la région. L’ancien ministre et président du parti La République des valeurs, Thierno Alassane Sall, a exprimé son point de vue dans un texte publié aujourd’hui, appelant à la paix et à une réflexion approfondie sur les conséquences possibles d’une telle intervention.
Thierno Alassane Sall qualifie l’option militaire de la CEDEAO pour le Niger de “non seulement insensée, mais aussi déconnectée des réalités complexes de notre région”. Il souligne que les guerres tendent à aggraver les problèmes des États, fragilisant davantage les institutions déjà précaires, poussant la jeunesse vers la désespérance et entravant les économies déjà vulnérables.
Le texte remet également en question la base juridique de la proposition d’intervention militaire, soulignant que le Niger n’a agressé personne ni interféré dans les affaires d’autres États membres de la CEDEAO. Il exprime des doutes quant à l’efficacité d’une telle intervention, la qualifiant de “guerre contre un peuple prêt à défendre son territoire”. Les conséquences de cette action pourraient être graves, avec la possible désintégration de la sous-région, à l’instar de la Libye ou de la Syrie.
Thierno Alassane Sall critique aussi le bilan de la France après 20 ans de guerre au Sahel, affirmant que la situation sécuritaire s’est détériorée et que les coups d’État sont devenus monnaie courante. Il note que la posture guerrière de la France est en contradiction avec la souveraineté des États concernés. L’ancien ministre souleve des questions sur l’efficacité passée de la CEDEAO en matière d’interventions dans la région, soulignant que certains pays membres n’ont pas sollicité son assistance.
Il appelle à une marche pacifique pour refuser une intervention militaire au Niger, soulignant que la démocratie véritable exige des voix critiques et des débats éclairés. Il plaide en faveur de la paix, du dialogue et de la compréhension mutuelle en tant que fondements essentiels pour la stabilité et le développement.
L'ART DE LA PENSEE LIBRE
L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être »formaté » par un académisme »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes ».
Dakar, 10 août (APS) – L’artiste peintre sénégalais Zulu Mbaye estime que sa non-fréquentation – pas voulu de sa part – d’une école des Beaux-Arts lui a permis de ne pas être »formaté » par un académisme »qui liait l’artiste à des règles établies, des codes » et de garder une certaine démarche de création.
Prié de dire, dans un entretien exclusif accordé à l’APS en prélude à la célébration de ses cinquante ans de carrière, s’il n’avait jamais voulu faire l’école, il a lancé : »Ce n’est pas que je n’ai pas voulu faire l’école. C’est ma trajectoire qui a été ainsi ».
»Je dois dire que j’avais quatre à cinq ans de peinture. Je nourrissais un petit complexe par rapport aux jeunes de mon âge qui sortaient de l’Ecole des Beaux-Arts, mais c’est aujourd’hui que je réalise – et je remercie le ciel pour cela – que je n’ai pas été formaté par cet académisme qui liait l’artiste à des règles établies, des codes », a-t-il expliqué.
»Tout ce que je sais, je l’ai appris dans la rue, sur le tas comme on dit. Je n’ai pas fait d’études supérieures. Dieu merci d’ailleurs. Je trouve quelque part que ça peut être un handicap pour la sensibilité dans la création. Je vois que les artistes très +intellos+ sont tellement dirigés par ce côté qu’ils perdent un peu de leur spontanéité, de leur originalité », a-t-il insisté.
Zulu Mbaye rappelle qu’il a eu comme ‘’professeur’’, Pierre Lods, qui le suivait, ‘’qui avait beaucoup plus d’expérience, un vécu dans la peinture’’, relevant que Lods, venu au Sénégal sur invitation du président Léopold Sédar Senghor, était ‘’un très bon peintre’’.
‘’J’ai eu cette trajectoire. D’ailleurs, ces trente ou quarante dernières années, les artistes sénégalais les plus connus – je ne dis pas les meilleurs – sont sortis de cette école. Ça veut dire quelque chose. C’est ceux qui sortaient des ateliers libres de Lods. Parce que l’art est d’essence libre’’, a-t-il souligné.
Revenant sur l’environnement de création et de formation dans lequel il a baigné, Mbaye rappelle que l’Institut des arts – devenu Ecole nationale des arts – était contigu au premier villages des arts. ‘’Pierre Lods lui-même était professeur aux Beaux-Arts, mais il jugeait que l’enseignement qu’il dispensait dans son atelier était plus en accord avec sa philosophie artistique que l’enseignement académique qu’on lui demandait à l’Ecole des Beaux-Arts, explique le peintre. Je n’ai pas été dans cette formation où il restait quatre heures par jour.
« J’étais avec des aînés, Khalifa Guèye, Ibou Diouf, Théodore Diouf, Chérif Thiam, entre autres, et c’était extraordinaire. Chaque jour, à 18h, chacun des élèves présentait son travail de la journée et on en discutait. Ça a été beaucoup plus créatif, stimulant et inspirant que le caractère carré des enseignements de l’école’’, a indiqué Zulu Mbaye.
Le peintre a signalé que presque rien ne le prédestinait à une carrière dans l’art, rappelant que dans son enfance, il ne savait pas ce que c’était qu’une œuvre d’art, un tableau ou une sculpture. ‘’Je suis né dans un village, Ndiakhaté, qui se trouve entre Thiès et Tivaouane. C’est là que j’ai grandi. Mon homonyme, qui était le meilleur ami de mon père, m’a inscrit à l’école de la Mission catholique de Lam-Lam. Je ne connaissais pas la ville’’, a-t-il raconté, précisant que ce n’est pas le fait d’arriver en ville qui va lui faire connaître l’art.
Il ajoute : ‘ »Quand j’ai réussi au concours d’entrée en sixième, j’ai été orienté au lycée Malick-Sy de Thiès. J’ai arrêté mes études en classe de quatrième. Je ne peux pas même revendiquer la classe de quatrième parce que j’étais tellement turbulent que, après un conseil des professeurs, on m’a exclu’’.
« Je n’ai pas les Beaux-Arts et Dieu merci pour ça. D’ailleurs, les Beaux-Arts c’est très récent. Il ne faut pas croire que les artistes ont toujours fait des académies pour devenir artiste. Non ! Ça fait moins de deux siècles que les académies existent’’, poursuit Zulu Mbaye, soulignant que ‘’les gens ont toujours travaillé sous l’aile d’un maître’’.
« Je trouve que pour un créateur, le fait de penser à une note que l’on va recevoir après un contrôle ou un examen, ça bloque quelque part’ », a-t-il dit avant d’ajouter qu’il a fréquenté les ateliers libres du professeur Pierre Lods, ‘’le fer de lance, celui qui a accompagné ce qu’on a appelé l’Ecole de Dakar, qui était beaucoup apprécié par Senghor (Le premier président du Sénégal) dont il rencontrait la poésie négro-africaine’’.
« Beaucoup ont pensé que c’était une illustration de la poésie négro-africaine de Senghor, ce n’est pas le cas. C’était une rencontre, note Zulu Mbaye. Senghor s’inspirait de sa négritude et les artistes de cette période, quand ils ont commencé a touché à la toile, au pinceau, se sont référés aux objets qui les entouraient. »
TAXAWU RÉPOND À YEWWI
Le parti s'indigne de la fin annoncée de son compagnonnage avec la Coalition, invitant à dépasser "les calculs politiciens et à collaborer pour des solutions durables aux défis du pays"
La coalition politique Taxawu Senegaal émet un communiqué pour exprimer son désaccord face à la récente décision de la conférence des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi de mettre fin à leur compagnonnage. Taxawu Senegaal critique vivement le prétexte avancé pour cette décision, soulignant que les procédures définies dans l'Accord Cadre de YAW n'ont pas été respectées.
Selon l'accord, la conférence des leaders est l'instance suprême de la Coalition Yewwi Askan Wi et ses décisions doivent être prises en suivant la règle du consensus. Taxawu Senegaal dénonce le fait que la fin du compagnonnage est annoncée sans le consensus requis, ce qui suscite l'indignation au sein de la coalition.
Le communiqué aborde également l'élection du bureau municipal de la Ville de Dakar, suite à la décision de la Cour d'Appel concernant le non-respect de la parité. Taxawu Senegaal souligne que cette élection se déroule en concertation avec tous les partis politiques ayant des conseillers municipaux. La coalition salue la maturité politique des conseillers municipaux impliqués dans ce processus, aboutissant à la mise en place d'un bureau municipal représentant une diversité de sensibilités politiques.
Taxawu Senegaal s'engage à servir la nation sénégalaise en se concentrant sur des questions cruciales telles que la santé, l'éducation, l'emploi des jeunes, l'autonomisation des femmes, la sécurité et la restauration des valeurs de la République. La coalition rappelle que sa vision pour le Sénégal dépasse les limites d'une coalition politique et vise à améliorer la vie de chaque individu du pays.
La plateforme souligne l'importance de dépasser les calculs politiciens et de collaborer pour trouver des solutions durables aux défis du pays. Taxawu Senegaal affirme sa volonté de dialoguer avec tous les acteurs politiques et sociaux partageant leur engagement pour le développement harmonieux du Sénégal.
PAR Farid Bathily
LE NIGER : UNE ALLIANCE PRÉCIEUSE SUR LE POINT DE RUPTURE AVEC L'OCCIDENT ?
Jusqu’au bouleversement du 26 juillet 2023, ce pays jouait un rôle cardinal dans la lutte contre le djihadisme et l'endiguement de l'immigration irrégulière vers l’Europe
Longtemps considéré comme un bastion de stabilité politique, en contraste avec la volatilité de certains de ses voisins sahéliens, le Niger s'est imposé comme un allié stratégique pour l’Europe.
Jusqu’au bouleversement du 26 juillet 2023, ce pays jouait un rôle cardinal dans la lutte contre le djihadisme et l'endiguement de l'immigration irrégulière vers l’Europe.
Toutefois, les récentes turbulences politiques au Niger laissent entrevoir un changement de cap. Écho aux tensions de ses voisins francophones, le Mali et le Burkina Faso, le Niger sous administration militaire depuis le coup d’État, manifeste une défiance croissante envers ses partenaires occidentaux.
L'accusation du 9 août 2023, formulée par le nouveau gouvernement de Niamey, est particulièrement symptomatique de ce climat de méfiance : la France est accusée d'avoir violé l'espace aérien nigérien. Cette révélation s'ajoute à d'autres griefs exprimés par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), l'entité désormais au pouvoir, notamment concernant la prétendue libération unilatérale par Paris de terroristes détenus sur le sol nigérien.
Le Niger, le Mali, le Burkina Faso : un trio de méfiance ?
Si cette accusation a été rapidement réfutée par la France, elle n'en rappelle pas moins des tensions antérieures entre Paris et d'autres nations du Sahel. Le Mali et le Burkina Faso, ayant tous deux vécu des changements politiques abrupts, ont également affiché une hostilité envers leur ancienne métropole. En conséquence, la présence militaire française, incarnée par les forces Barkhane et Sabre, s'est retirée de Bamako et Ouagadougou, suscitant de profondes interrogations sur l'avenir sécuritaire de la région.
Outre les tensions militaires, ces pays semblent prendre leurs distances vis-à-vis de nombreux partenaires occidentaux. Dès lors, une question se pose avec acuité : le Niger, potentiellement influencé par les postures du Mali et du Burkina Faso, s'engagera-t-il sur une trajectoire similaire ?
Des conséquences géopolitiques majeures
Un éloignement entre le Niger et l'Occident aurait des implications sérieuses pour la géopolitique régionale. La France, après avoir revu sa présence militaire au Mali et au Burkina Faso, s'est largement appuyée sur Niamey. La présence de 1 500 soldats français, la plus conséquente de la région, est cruciale pour contrer les menaces jihadistes, notamment dans la zone dite des "trois frontières". Cette présence est aussi indissociable de l'installation des bases militaires américaines à Niamey et à Agadez.
Au-delà des enjeux militaires, le Niger est une pièce maîtresse dans la gestion des flux migratoires. Carrefour migratoire entre l'Afrique subsaharienne et la Méditerranée, il est essentiel pour contenir l'immigration irrégulière vers l'Europe. L'Union européenne, consciente de cet enjeu, collabore étroitement avec Niamey, notamment à travers divers programmes de financement.
Les puissances occidentales, face à ces défis et à la perspective d'un Niger moins coopératif, sont en ébullition diplomatique. Elles aspirent à sauvegarder une partie de leurs intérêts stratégiques, reconnaissant que l'avenir de leurs relations avec les pays de la région sahélienne en dépend largement.
NIGER : LA CEDEAO ORDONNE LE DÉPLOIEMENT DE SA FORCE EN ATTENTE
Les dirigeants de la Communauté ont ordonné jeudi le déploiement de la "force en attente" de l'organisation régionale pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d'un sommet à Abuja
L'organisation a ordonné "le déploiement de la force en attente de la Cedeao pour rétablir l'ordre constitutionnel au Niger", a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Touray, à l'issue de ce sommet extraordinaire sur le Niger. Il n'était pas immédiatement possible de déterminer ce que ce déploiement signifie concrètement pour le Niger.
Le président du Nigeria Bola Tinubu, à la tête de la Cedeao, avait affirmé avant la lecture des résolutions, espérer "parvenir à une résolution pacifique", ajoutant : "tout n'est pas perdu". "Aucune option n'est exclue, y compris le recours à la force en dernier ressort. Si nous ne le faisons pas, personne d'autre ne le fera à notre place", a-t-il ajouté.
Le président de la Côte d'Ivoire, Alassane Ouattara, a lui affirmé à la presse avant son départ du sommet "que la Cedeao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau" lorsque l'ordre constitutionnel était menacé. "Aujourd'hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cedeao ne peut l'accepter", a-t-il ajouté.
"Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (...) Mais ils gardent le président Bazoum en otage", a-t-il poursuivi.
KINSHASA, LA DEMESURE ET LA BONNE JOIE D’UNE MEGALOPOLE
Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa, 10 août (APS) – Kinshasa, ville festive et pieuse à la fois, impressionne par son gigantisme, dans lequel se noient toutes les contradictions de la province-capitale de la République démocratique du Congo.
Kinshasa est une ville très bouillonnante. C’est connu. Elle vibre du matin au soir dans une ambiance festive. Même certains quartiers résidentiels n’échappent pas à cette ambiance toujours enfiévrée.
Située à l’ouest de la République démocratique du Congo, cette ville-province compte une superficie de 9.965 km², pour une population comprise entre 17 et 20 millions d’habitants. Soit plus ou moins la population globale du Sénégal.
Les tentacules de Kinshasa peuvent difficilement se résumer à ses 24 communes, dont la plupart sont traversées par le majestueux fleuve Congo, qui favorise des lieux de vie, des rencontres et des échanges.
La population de la métropole congolaise reste concentrée dans les zones ouest et centre de la ville, qui compte encore des réserves foncières dans sa partie orientale par exemple.
Kinshasa, anciennement Léopoldville, était déjà la plus grande agglomération de l’Afrique centrale à l’époque des indépendances, dans les années 1960.
De 400.000 âmes environ à cette date, sa population s’est accrue au fil du temps grâce à l’exode rural, pour atteindre 17 millions ou plus, soit 1.730 habitants/km2 .
Cité dédiée à l’ambiance et au divertissement
Devenue une ville multifacettes, excentrique même, Kinshasa se distingue par la grande animation qui caractérise son quotidien, plus encore pour ses nuits enfiévrées et légères, son ambiance toujours survoltée qui font de la métropole RD congolaise une destination privée de tous les ambianceurs.
Chaque soir, à partir de 15 heures, les travailleurs ont tendance à se retrouver dans les nombreux bars de la ville, pour « se déstresser de leur longue et dure journée », témoigne Grâce Mvumbi, préposée à la sécurité au stade des Martyrs de la Pentecôte, l’un des sites retenus pour abriter les Jeux de la Francophonie.
Ils n’y vont pas seulement pour boire, écouter de la bonne musique, mais aussi pour manger de la viande de chèvre, du poulet mayo, du poisson ou du porc, cuits au feu de bois.
Kinshasa ne se fait pas appeler pour rien « Kini mboka elengi » (Kinshasa, ville sans stress, où il fait bon vivre). Cela se vérifie facilement dans les bistrots et bars toujours pleins. Les Kinois ont leurs habitudes dans ces établissements toujours animés. Ils y tuent le temps en appréciant de la bonne musique locale, des airs incontournables du pays qui font parfois danser dans toute l’Afrique centrale.
Kinshasa, aussi pieuse que politique
Malgré tous les clichés liés à cette perception de légèreté, la capitale de la RDC se veut aussi une ville pieuse, où bars et églises rivalisent tant et si bien que dans chaque commune, presque chaque quartier, il n’est pas rare de trouver des églises, toujours bondés même en semaine. Comme un avant-goût des ambiances survoltées des traditionnelles messes du dimanche.
Séminaire par-ci, campagne par-là, chaque église avec sa propre dénomination. Une règle s’impose toutefois à tout le monde : ceux qui fréquentent les bars vont dans leur coin pour s’amuser. Les fidèles, pour leur part, passent leur temps dans des églises, à la mosquée ou dans d’autres lieux de culte.
Kinshasa est aussi réputée être une ville très politique, une capitale rebelle, frondeuse, la plupart du temps acquise à l’opposition.
Des sièges de partis politiques, on en trouve partout à Kinshasa. Des permanences aussi, animées par des inconditionnels prêts à tout pour leur leader politique.
Les discussions, même les plus anodines, débouchent invariablement sur la politique, sujet incontournable pour les inexperts de tout acabit, pourtant les moins avertis.
Des embouteillages à n’en pas finir
Il n’est pas nécessaire de dire que circuler dans la ville de Kinshasa relève presque de l’enfer, comme c’est le cas dans de nombreuses villes africaines en proie à une forte poussée démographique et à l’exode de populations qui quittent les campagnes dans l’espoir de trouver une vie meilleure en ville.
Sauf que le gigantisme de Kinshasa donne une toute autre proportion aux problèmes de mobilité. Un cauchemar pendant les heures de pointe. Il est interdit au conducteur de tomber dans des embouteillages. Il pourrait difficilement sortir de ce chaos parfois né du manque de tolérance des usagers, conducteurs de bus, taxis ou motos et autres.
Durant les heures de pointe, à partir de 7 ou 8 heures par exemple, les véhicules ont du mal à quitter un endroit pour un autre.
Selon un conducteur de la délégation sénégalaise, l’on peut passer une ou plusieurs heures pour parcourir un à deux kilomètres.
Ici, les bus appelés « esprit de mort ou Yass » font la loi, avec les motos-taxis et autres taxis jaunes dénommés « Ketch ». Personne ne cède un mètre à un autre. Et la circulation peut ainsi se bloquer pendant des minutes. Juste parce que personne ne veut donner l’impression de céder aux desiderata de l’autre.
Les piétons se retrouvent fatalement en danger, ne sachant pas à quel saint se vouer et se mettant parfois à se disputer avec les chauffeurs qui refusent de les laisser traverser.
Il y en a qui se lève dès cinq heures du matin, dans le district de Tshangu par exemple, à l’est de la ville, pour se rendre au centre-ville où ils sont employés, de peur de perdre du temps et d’arriver en retard.
Le district de Tshangu est le plus grand de Kinshasa, le plus peuplé aussi.
« Où va tout ce monde très tôt comme cela ? », s’est demandé un membre de la délégation sportive sénégalaise, fortement impressionnée de voir une foule de personnes aller à l’assaut des arrêts bus, très tôt le matin.
Malgré tout et en dépit des divisions nées de l’adversité politique, les Kinois restent volontiers hospitaliers et n’hésitent pas à dire aux étrangers, à l’aéroport déjà : « Mbote, boyeyi malamu na Kinshasa (Bonjour, bienvenue à Kin) ».
par l'éditorialiste de seneplus, félix atchadé
PROPOS SUR LE TERRORISME ET LES IDIOTS UTILES DE L’OPPRESSION
EXCLUSIF SENEPLUS - En érigeant le drame de Yarakh en équivalant des actions djihadistes ou terroristes, le pouvoir crée un contexte idéologique aux conséquences dramatiques pour les libertés publiques et le sort des militants et cadres du Pastef
Félix Atchadé de SenePlus |
Publication 10/08/2023
L’attaque tragique au cocktail Molotov d’un bus du réseau de transport AFTU (deux morts et cinq blessés), le mardi 1er août 2023, à Yarakh, quartier de la commune Hann-Bel Air de Dakar a donné l’occasion au ministre de l’Intérieur Félix Antoine Diome d’appliquer la règle qu’il s’est fixée. Il a outrepassé ses fonctions et tenu en haleine les médias par un discours ampoulé. Après le F. Antoine Diome médecin légiste à Ngor, à Yarakh il est Procureur de la République de Dakar. Les xamb lebous n’y sont pour rien, c’est son style, sa personnalité qui font qu’il s’est autoproclamé maître des poursuites de la région de Dakar, et a parlé « d’attentat terroriste » alors qu’il n’y avait pas encore eu d’enquête et par conséquent pas de résultats de celle-ci ! L’affirmation de F. Antoine Diome était une manœuvre de basse politique politicienne de plus, s’inscrivant dans la stratégie gouvernementale qui remontent à fin du premier semestre 2021 et qui vise à criminaliser les actes d’opposition.
Les lois scélérates du 25 juin 2021
De nouveaux dispositifs législatifs sur le terrorisme ont été adoptés le 25 juin 2021. Le président de la République avait convoqué l’Assemblée nationale, dix jours avant, pour discuter et adopter en procédure d’urgence deux projets de loi modifiant le Code pénal et le Code de procédure pénale qui constituent la base l’arsenal juridique sur le thème.
Ces lois définissent les « actes terroristes » comme ceux susceptibles de « troubler gravement l’ordre public », « l’association de malfaiteurs » et « les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication », etc. La peine encourue en cas de condamnation peut aller jusqu’à la prison à vie. Comme on peut le constater, cette définition vague et tautologique est la voie ouverte à la criminalisation des activités politiques, la liberté d’association et de réunion. Selon ces lois, le fait « d’inciter à la commission d’un acte terroriste » est une infraction pénale. Bien évidemment, les lois ni aucun autre texte ne viennent définir la notion « d’incitation ». C’est sur la base de ces lois scélérates qu’Outhmane Diagne et Kara Mbodj ont été privés de liberté pendant plusieurs pour émoticônes. Ces dispositions liberticides et antidémocratiques font des dirigeants d’associations, de syndicats ou de partis politiques pénalement responsables des « délits commis » par leurs organisations ! Les textes donnent à l’appareil sécuritaire le droit d’effectuer la surveillance d’un « suspect de terrorisme » sans demander l’autorisation d’un juge.
Des dispositions de la loi donnent une grande marge de manœuvre au pouvoir à travers le parquet de qualifier d’acte terroriste la participation à un mouvement insurrectionnel, la destruction de biens, les violences ou les agressions commises contre des personnes lors de rassemblements.
Du terrorisme et du terrorisme au Sénégal
Même s’il est en « isme » comme le libéralisme, le communisme, etc., le mot terrorisme n’est pas une idéologie. Nul, y compris ceux qui l’utilisent comme instrument politique, ne veut instaurer un ordre terroriste. Si l’on s’en tient à l’étymologie, le mot vient du latin classique terror qui veut dire effroi, épouvante. Le Robert 2011, dix ans après le début de « la guerre contre le terrorisme », le définit comme « l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique. » En prenant en compte la longue histoire, on peut même dire que c’est une expression relativement nouvelle. C’est dans l’édition 1798 du dictionnaire de l’Académie française qu’on retrouve pour la première fois le mot. Il est aisé d’en déduire qu’il a un lien avec la Révolution française.
Pour s’en tenir aux faits, au constat de son acception médiatique, on peut définir le terrorisme comme un ensemble d’actions opérées par des organisations politiques, des groupuscules, des réseaux criminels en tant que moyens de perturber l’ordre politique établi ou d’asseoir une domination sur un territoire donné. Si l’on procède par cette approche, on peut affirmer que dans le passé notre pays a connu des actes terroristes. Au cours des trente dernières années, il y en a eu un certain nombre. En 1988-1989, des groupuscules issus de la jeunesse urbaine, dakaroise en particulier, avaient perpétré des attentats à la voiture piégée et essayée de s’attaquer au système d’approvisionnement en eau de la capitale. Ces groupes s’étaient formés à la suite de la victoire, usurpée à leurs yeux, du président Abdou Diouf à l’élection présidentielle de 1988. Le Mouvement démocratique des forces de Casamance (MFDC) au cours des années 1990 et 2000 en plus des actions de guérilla, a commis des attentats terroristes notamment au Cap Skirring en 1992, et contre des personnalités : un haut fonctionnaire à Oussouye, et dans le Bignona contre Omar Lamine Badji, président du Conseil régional de Ziguinchor au moment de son assassinat. L’attentat d’Oussouye avait été un traumatisme pour les populations, mais avait atteint également l’État. À la messe d’inhumation de ce haut fonctionnaire, il n’y avait aucun représentant de celui-ci.
L’armée de réserve de l’État policier et d’exception
Les affirmations à l’emporte-pièce du ministre de l’Intérieur ont précipité la sortie du bois de l’armée de réserve de la coalition des forces conservatrices, antipopulaires et soumises aux intérêts des puissances impérialistes et des multinationales. Celle qui contrôle le pouvoir et l’État. Par des raisonnements tortueux et des concessions ahurissantes à l’immoralité, leurs hérauts ont érigé le drame de Yarakh en équivalant des actions menées par les groupes insurgés djihadistes ou terroristes du Soum, du Liptako Gourma ou du Macina. Le procédé pour méprisable qu’il est ne peut être ignoré. Il crée un contexte idéologique aux conséquences dramatiques pour les libertés publiques et le sort des centaines de militants et cadres du Pastef. Il permet également de remettre en cause le suffrage universel, en privant les citoyens des édiles qu’ils se sont librement choisis. Ces derniers jours, les maires Maïmouna Diéye, Djamil Sané ont été embastillés sur les chefs d’inculpation « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, organisation d’un mouvement insurrectionnel, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique ou à causer des troubles politiques graves, provocation directe d’un attroupement armé ». Tous ceux qui sont impliqués dans ces procédures savent, pour parler comme l’autre, que « jusqu’à l’extinction du soleil » aucune preuve ne sera apportée pour étayer ces lourdes charges. Rien ne sera fait pour cela, le but étant atteint avec la mise hors de leurs mairies de ces élus.
Que Macky Sall et son appareil répressif se le tiennent pour dit : les arguties juridiques et les manipulations subséquentes des institutions n’y pourront rien. Il trouvera sur son chemin des militants armés de l’éthique de conviction qui s’approprient les mots du philosophe et poète américain Henry David Thoreau (1817-1862) : « nous sommes des hommes avant d’être des sujets ».
LE JEU DE CACHE-CACHE
À sept mois de la présidentielle, Macky n’a toujours pas dévoilé le nom du candidat de Benno, alors que beaucoup pensent qu'il a fait son choix. Soit il peine à le justifier, soit il veut gagner du temps afin de mettre les autres devant le fait accompli
L’accouchement est certes difficile. Mais ils sont nombreux les observateurs à être convaincus que le président de la République, Macky Sall, connait déjà celui qui va porter les couleurs de Benno Bokk Yaakaar à la prochaine présidentielle. Pourquoi, à moins de sept mois de ce scrutin crucial, il tarde alors à rendre public ce choix, en essayant même de faire croire qu’il n’a pas encore choisi ? C’est plutôt la question qui mérite d’être posée. Et la dernière sortie du journaliste très proche du président, Madiambal Diagne, tend à conforter cette thèse.
À la question de savoir s’il connait déjà le candidat choisi par Benno, il affirmait : ‘’J’ai une bonne idée de celui qui sera choisi, mais je ne le dirai pas…’’ Dans la même veine, le journaliste disait, à propos des relations entre les différents candidats et le chef de l’État. ‘’Les postures des uns et des autres, j’en sais un bon bout dans leurs relations avec le président et dans l’intention que le président a envers ces gens. Mais ce n’est pas à moi de le dire, à moins que le président m’autorise à le dire. J’en sais un bon bout. Je sais qui est sérieux aux yeux du président et qui l’est moins, qui est respectable et qui l’est moins. Mais cela ressort de mon rapport personnel avec le président de la République, que je ne suis pas appelé à dire en public’’.
En tout cas, si le président Macky Sall écoutait son ami, cela fait longtemps qu’il aurait dévoilé le nom du candidat de Benno pour la prochaine Présidentielle, d’autant plus qu’il a reçu carte blanche de le faire.
Selon le patron du journal ‘’Le Quotidien’’, ‘’l’inintelligence de la personne commence là où il ne sait pas ce qu’il représente’’. Aussi, dénonce-t-il les candidatures ‘’farfelues’’ et le sort que leur réserve son ami. ‘’Les gens n’ont pas la décence de s’interdire certaines choses. Si on vous parle de certaines candidatures, vous allez dire ’kii koumou yapp’ (de qui se moque-t-il ?). C’est là où je trouve que le jeu du président est dangereux, le fait de vouloir mettre tout le monde sur le même pied. Il y a des gens qui sont là pour se positionner ou bien pour négocier après leur impunité’’.
Mais est-ce que tout cela n’est pas fait à dessein pour mettre en minorité le profil que beaucoup d’observateurs voient se détacher ? Lors des dernières consultations, le président de la République avait envoyé les prétendants se concerter d’abord, avant de passer aux prochaines étapes. Ce qui est certain, c’est que si les ‘’primaires’’ doivent se jouer entre les candidats, le Premier ministre risque d’avoir très peu de chances.
Pour Madiambal Diagne, c’est au président de trancher. ‘’C’est au président Macky Sall qui a demandé carte blanche de trancher cette question, de savoir qu’il ne peut pas faire l’unanimité, qu’il va forcément faire des mécontents, qu’il va forcément faire des heureux. Mais c’est un choix. Maintenant, il cherche à rassembler, à unir. Moi, je ne me fais pas d’illusions’’.
Pour le journaliste comme pour beaucoup d’autres observateurs, il est presque utopique d’espérer trouver un candidat qui va faire l’unanimité dans la majorité. Et comme pour lier ceux qui seraient susceptibles de s’éloigner de la grande coalition présidentielle, l’Alliance pour la République a sorti récemment une charte, mais qui a été fortement remise en cause, y compris même chez les candidats à la candidature. Et le plus absurde dans cette charte, c’est qu’on y fait appel à Dieu pour tenter de lier les candidats. Quelques extraits : ‘’Les candidats non retenus s’engagent devant Dieu, devant les partis membres de BBY et sur l’honneur, à accepter le choix définitif… Les candidats non retenus doivent s’engager sur l’honneur à soutenir activement sur le terrain le candidat de BBY pour une victoire au 1er tour de l'élection présidentielle de 2024.’’
De telles dispositions ont été remises en cause au-delà même des candidats, notamment par le porte-parole du Parti socialiste Abdoulaye Wilane, qui disait récemment : ‘’Nous sommes dans une République laïque et démocratique. Donc, quand on veut mettre dans une charte pour Benno Bokk Yaakaar et qu’on y mette Dieu, c’est une insulte à BBY et une violation de la perspective républicaine qui nous régit. Enfin, nous trouvons anormal le fait de vouloir lier les gens par une charte. Quand on élit quelqu’un, il devient le président de tous les Sénégalais, pas seulement ceux de son parti. Le président Macky Sall a été élu en 2012 sur la base de Yoonu Yookute. Par la suite, il a mis en place son Plan Sénégal émergent.’’
Macky Sall peine-t-il à défendre son choix et essaie-t-il d’attendre le dernier moment pour mettre tout le monde devant le fait accompli ? Certains y croient de plus en plus et dans cette perspective, le retrait des formulaires pour le parrainage prévu au plus tard à la fin de ce mois constitue une sorte de deadline.
Dans tous les cas, chez les candidats, des visuels sont faits à leur effigie pour montrer qu’ils sont prêts à respecter le choix du président. ‘’Je réaffirme mon engagement indéfectible et ma totale loyauté au président Macky Sall. Je crois en sa vision pour l’émergence de notre cher Sénégal et je suis convaincu qu'il portera son choix sur le meilleur profil qui pourrait nous conduire vers la victoire. Je suis fier de l'avoir élu, réélu et je soutiendrai sans faille le candidat qu’il désignera pour la coalition BBY à l’élection présidentielle du 25 février 2024’’, lit-on dans le texte posté par plusieurs pages proches des milieux républicains, avec de belles affiches en marron beige et de belles photos des différents candidats.
«EN HUIT ANS ME BABACAR NDIAYE A FAIT REGRESSER LE BASKET»
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie
Propos recueillis par Thierno Assane Ba |
Publication 10/08/2023
L’ancien président de la Fédération sénégalaise de basket, Baba Tandian ne rate pas Me Babacar Ndiaye. Baba Tandian a remué le couteau dans la plaie. « Cela fait huit années qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse » a-t-il révélé. Il a aussi souligné le sale caractère de Tapha Gaye lors de l’Afrobasket mais qui reste, selon lui, « un bon entraineur ».
Comment analysez-vous la défaite des Lionnes du Basket face au Nigeria en finale de l’Afrobasket ?
Une défaite est toujours amère. Il est vrai que le Sénégal est un grand pays de basket. A chaque fois qu’on part dans une compétition, nous partons en conquérant. Maintenant, la défaite n’est pas exclue, car dans une compétition, il faut une victoire ou une défaite, mais tout dépend aussi comment la défaite a été conçue. Je pense qu’il y a eu une mauvaise préparation, un mauvais casting, on a mis des joueuses qu’il fallait et d’autres qu’il ne fallait pas. Des joueuses plus ou moins âgées. Des joueuses que je respecte mais il faudrait qu’elles comprennent qu’une fois arrivées à un certain âge, on ne peut plus prétendre jouer en équipe nationale. Celle-ci demande de la rigueur, de la concentration. Vous savez, quand on a un certain âge, le physique ne répond plus et cela, l’entraineur devait le savoir. Maintenant, il a ses raisons pour sélectionner son contingent un peu trop âgé car 39-40 ans, cela fait beaucoup. Prenons le cas de Yacine Diop, elle n’est plus trop jeune. En dépit du fait qu’elle n’a pas de club et manque de compétition. Cette erreur a pu se faire parce qu’ils ont à la tête de la fédération quelqu’un qui ne connaît pas les règles du basket et qui ne sait pas non plus taper du poing sur la table car Tapha Gaye est une forte personnalité. Il faut connaître le basket autant que lui pour pouvoir discuter avec lui.
Ne pensez-vous pas que les Lionnes sont victimes de leur impréparation ?
Je ne crois pas que c’est un manque de préparation, mais plutôt la composée de l’équipe nationale qui ne tient pas la route. Je vais vous raconter une anecdote. En 2019, quand j’ai vu les Lionnes perdre devant le Nigeria à Dakar et tirer le diable par la queue pour venir à bout du Mozambique, j’ai dit que cette équipe-là, je ne la voyais pas sur le podium lors du prochain Afrobasket. Malheureusement, deux ans plus tard, mes prédictions se sont avérées car elles ont terminé quatrième. Il y avait la vieille garde qui approchait les 38 ans-40 ans et en face il y avait le Mozambique dont la moyenne d’âge était de 22 ans. Si par exemple l’écart entre les deux équipes était de deux voire quatre points, cette catégorie d’âge peut entrer du fait de son expérience pour faire la différence. Mais ce n’était pas le cas. Car face à une épreuve d’endurance contre une moyenne d’âge de 22 ans, les Lionnes ne tiennent pas. Le Nigeria nous l’a encore démontré lors de la finale. Cette ci, je crois que Tapha Gaye est passé complètement à côté de ses pompes.
Vous persistez à dire qu’il y a eu erreur de casting ?
Il y a eu une grosse erreur de casting. Il faut le dire. Babacar Ndiaye avait son mot à dire car il est le président de la fédération. Il aurait pu dire qu’il n’est pas d’accord, mais il ne peut pas car il ne s’y connaît pas. Il est un novice en la matière. Quand tu es en face de quelqu’un qui connaît le basket, il y a des choses qu’il n’acceptera jamais. Un mécréant ne peut pas discuter de la prière avec un imam. N’est-ce-pas ?
Le tempérament de Tapha Gaye permet-il aux Lionnes de performer ?
Tapha Gaye est un bon entraîneur, mais il a un tempérament de feu. Il ne changera jamais. Il se contrôle très difficilement. Pour un oui ou un non, il explose, il s’éclate. Par le passé, on l’a vu avec le président Dibocor Séne ou moi à Bamako ce que cela a donné. Il a eu affaire à de fortes têtes qui connaissent le basket comme lui. Il y a des choses qui ne doivent pas passer et pour cela il faut oser se mettre en face de Tapha Gaye. Babacar Ndiaye n’a pas le cran pour se dresser devant lui.
Faut-il organiser un «ndeup» national pour soigner les maux du basket ?
Tant que Me Babacar Ndiaye sera à la tête de la fédération, l’Etat mettra dix fois plus de moyens financiers, mais il n’aura jamais les résultats escomptés. Ce n’est pas le résultat qui les intéresse, mais l’utilisation de ces moyens de manière aléatoire, c’est tout ce qui les intéresse. Si le résultat suit, c’est tant mieux. Ce sera un bonus. Mais dans un premier temps, ils ne cherchent pas à avoir de résultats parce qu’ils ne savent pas par où commencer. Tout ce qu’ils savent, c’est des dépenses gabégiques (…) quoiqu’on puisse dire, Tapha Gaye est un bon entraineur, mais il faut l’évaluer. Qui va le faire ? En tout cas, ce ne sera certainement pas Babacar Ndiaye qui n’est pas de notre monde. Si c’était le cas, il n’allait pas faire cette grosse bêtise qui consiste à faire de Tapha Gaye le coach national et en même temps directeur technique (…) L’Etat n’a qu’à mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il faut qu’on arrête ces histoires de complaisance. Babacar Ndiaye ne nous apportera rien du tout. Si c’était une histoire de droit, je ne me hasarderais jamais à aller l’affronter parce que je sais que c’est son domaine. Mais on parle basket. Cela fait huit ans qu’il est à la tête de ce basket et cela fait huit années que le basket sénégalais régresse. Il s’agrippe à la présidence du Basket pour booster sa carrière d’avocat. Il ne lâchera jamais le basket. Il faut compter avec le génie sénégalais. Puisque l’Etat ne réagit pas je ne parlerai plus.