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3 octobre 2025
MADIAMBAL DIAGNE LANCE UN ESSAI POLITIQUE SUR AMADOU BA
Après « Ousmane Sonko-Adji Sarr : l’Histoire », puis « Macky Sall derrière le masque », en septembre dernier, Madiambal Diagne présente « Amadou Ba, la dernière marche ».
Après « Ousmane Sonko-Adji Sarr : l’Histoire » ( Les confidences inédites de la victime, paru en juillet 2023, puis « Macky Sall derrière le masque », en septembre dernier, Madiambal Diagne présente « Amadou Ba, la dernière marche ».
« Je me suis proposé de faire un essai politique sur Amadou Ba, actuel Premier ministre, et candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Le propos de ce troisième livre, c’est présenté un homme politique qui aspire à la plus haute marche du pays, c’est à dire à la fonction de président de la République du Sénégal, a campé l’auteur.
Pourquoi Amadou Ba ? « Parce que c’est un candidat qui me semble être bien placé, qui suscite l’intérêt du public. C’est un candidat sur qui beaucoup de gens chercheraient à avoir des informations. J’ai la possibilité de les livrer pour avoir vécu des situations qui me permettent d’accéder à l’information, mais aussi j’ai pu accéder à des personnes qui le connaissent, mais aussi qui ont vécu avec lui, qui ont travaillé avec lui, et qui peuvent apporter des témoignages. Parce que ce n’est pas sur tous les candidats qu’on peut écrire. Il faut aussi écrire sur un candidat qui suscite l’intérêt du public. Il ne sert à rien d’écrire un livre que personne ne va lire. Je suis sûr en tant que journaliste, en faisant un choix rédactionnel d’écrire sur Amadou Ba, je suis sûr de toucher un large public. Je crois que tout journaliste, quand il écrit, cherche à faire quelque chose qui intéresse le public. Parmi les 268 candidats, quelques 250 n’intéressent pas grand monde. C’est pour cela que j’ai choisi celui qui semble être celui qui intéressait le plus grand monde », justifie le journaliste.
Interrogé sur le contexte lié à l’approche du scrutin présidentiel, le directeur général du groupe Avenir Communication se défend de tout « parti pris. »
« Au contraire, défend-il, le contexte est très favorable. Parce que dans la pratique journalistique, dans tous les pays au monde, à la veille d’échéances électorales aussi importantes, les journalistes font des publications sur des hommes politiques qui aspirent à diriger ce pays-la. Pourquoi ce qui est valable ailleurs ne doit pas l’être au Sénégal ? Il suffit simplement que l’information ou l’écriture faite sur l’homme politique soit fondée, soit étayée par des éléments factuels. Aujourd’hui, je peux avoir la prétention de dire que les informations sont irréfutables, factuelles, documentées et précises. C’est le credo du rapport avec la vérité, la véracité et la fiabilité de l’information. J’ai voulu montrer les facettes de l’homme. Libre à chacun de se faire sa propre opinion sur l’homme, sur ses ambitions, et sur sa capacité à diriger le pays où son incapacité à réussir telle ou telle chose ».
Il ajoute : « J’ai essayé à force de témoignages, d’anecdotes, de recherches et d’investigations à retracer son parcours et son itinéraire de vie, de son enfance à Grand Dakar, de son cursus universitaire, de sa carrière de fonctionnaire, et de sa carrière gouvernementale. J’ai essayé de retracer cela avec des faits précis, des anecdotes sourcées, vérifiées, avec des témoignages de proches, de collaborateurs, d’amis d’enfance, d’amis de la vie, mais aussi d’adversaires politiques, et aussi de compagnons. C’est un travail journalistique qui a été fait, et qui est livré au public pour mieux cerner la dimension de l’homme. Un volet qui explique ou qui présente les ambitions que Amadou Ba, candidat à la présidence de la République peut avoir dans la gestion des affaires de l’État, quelles sont ses contraintes, et ses ambitions pour le Sénégal ».
La richesse d’Amadou Ba ? « C’est ça l’intérêt du livre. Il n’y a pas de sujet tabou ».
LE SAES DÉCRÈTE LA PARALYSIE DES UNIVERSITÉS
Le Syndicat de l'enseignement supérieur exprime son ras-le-bol face à la fermeture prolongée de plusieurs universités publiques. Pour alerter les autorités, le SAES a décidé de paralyser les activités pédagogiques et administratives le 30 novembre
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/11/2023
Le Bureau national (BN) du Syndicat autonome de l'enseignement supérieur (SAES) a appelé à une journée «université morte» le jeudi 30 novembre prochain. Dans un communiqué daté du 26 novembre, le BN constate avec regret «la situation incompréhensible et grave de fermeture et d'arrêt des enseignements dans certaines universités publiques depuis bientôt 6 mois avec l'approbation du ministre de tutelle».
Le syndicat pointe ainsi du doigt le mutisme des autorités face à la longue crise qui secoue les universités publiques depuis plusieurs mois. «Cette situation porte un coup dur au système LMD (Licence-Master-Doctorat) et met en péril l'avenir de milliers d'étudiants», déplore le BN.
Celui-ci dénonce également «le non-respect du protocole d'accord SAES-gouvernement du 6 janvier 2023» censé trouver une issue à cette crise. «Malgré nos multiples appels au dialogue, le gouvernement fait la sourde oreille», affirme une source syndicale.
Aussi, le BN a-t-il «décrété une journée 'université morte', le jeudi 30 novembre avec cessation des activités pédagogiques (cours, soutenances, délibérations y compris pour les formations payantes), et l'arrêt de toute participation à des activités administratives et réunions».
Le SAES appelle par ailleurs «les militants de toutes les universités du Sénégal à se mobiliser massivement pour la marche nationale prévue le jeudi 30 novembre à 10H à l'Ucad pour la sauvegarde de l'Université publique».
Pour le syndicat, «l'avenir de notre système éducatif est en jeu». Une situation que les autorités doivent urgemment dénouer sous peine de voir la colère gronder davantage dans les rangs enseignants et étudiants.
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AMADOU ALI KANE, LE CANDIDAT ÉCOLO QUI JETTE UN REGARD DIFFÉRENT
Me Amadou Ali Kane appelle à l'adoption urgente de mesures écologiques responsables. Preuve pour lui de l'"irresponsabilité" gouvernementale, la désalinisation du Lac Rose, joyau touristique aujourd'hui décoloré
Invité de l'émission "Objection" sur Sud FM, Me Amadou Ali Kane, avocat et candidat à la présidentielle du parti "Regard Différent pour un Développement Durable" (R3D), a livré son analyse sans concession de la situation politique, économique et environnementale du Sénégal.
Selon lui, le pays subit une « bipolarisation conflictuelle » entre, d'un côté, le pouvoir du président Macky Sall et, de l'autre, l'opposition incarnée par Ousmane Sonko. Cette tension permanente pèse lourd sur l’économie et menace la stabilité.
Me Kane s'alarme également des conflits sociaux à répétition, des grèves dans tous les secteurs, et des tensions autour du foncier. "Le diagnostic est inquiétant", dit-il.
Le Lac Rose symbole d'une politique anti-écolo
L'avocat écologiste prend l'exemple du Lac Rose, désormais décoloré en raison du déversement incontrôlé des eaux pluviales. Toute l'économie locale s'est effondrée autour de ce site touristique jadis pris. "C'est le symbole d'une politique anti-écologique qui ne prend pas en compte l'environnement", déplore-t-il.
Face à l'urgence climatique, Me Kane prône haut et fort des "politiques de développement durable" et en appelle à "des sources de financement innovantes", afin de sortir de "la dépendance à l'endettement extérieur".
Selon l'invité de Baye Omar Gueye, le « parrainage citoyen à montré ses limites » pour garantir des élections démocratiques. Enfin, Me Kane réclame une « participation électorale massive » en 2024, pour assurer la légitimité du prochain président. "La majorité silencieuse des Sénégalais doit se mobiliser dans les urnes !", conclut-il.
L’AMBITION SEULE PEUT-ELLE FAIRE LE RESTE ?
« Dans les colonnes du journal Liberation, la dame W. Coura Ndiaye (cadre BBY) interpelle sur la question de savoir : "A quel jeu s’adonnent certains intellectuels et cadres sénégalais ?"
Dans les colonnes du journal «Liberation» - n°3394 – samedi 18 & dimanche 19 novembre 2023, la dame W. Coura Ndiaye (cadre BBY) interpelle sur la question de savoir : «A quel jeu s’adonnent certains intellectuels et cadres sénégalais ?».
Sous cet angle et de mon point de vue, il n’y a pas d’émotion à se faire, tant la chanson desdits intellectuels et cadres est devenue discordante, ennuyeuse et dans un parfait élan de solidarité.
En tout état de cause, le Sénégal reste égal à lui-même, depuis de nombreuses années : stable, ouvert et dans un confort de démocratie incomparable en Afrique sub-saharienne. Et donc, ce ne sera pas sous le magistère du Président Macky Sall, que le ministère de l’Intérieur comme les Commissions chargées d’organiser et de superviser les élections [présidentielles et autres], que le contraire se produira.
Autrement, de quoi est-il question, dans la surface de vérité, où certains leaders politiques de l’opposition comme au sein de la coalition BBY, les langues se délient, et les contradictions s’exposent au grand jour ? Et que reproche-t-on à une certaine presse, à certains citoyens indépendants, à une certaine société civile et à l’endroit de certains partis politiques ? Tout simplement, parce qu’ils ferment les yeux, sur les nombreuses et importantes réalisations de l’actuel Président au pouvoir, en étant tout de même, contre sa vision et sa personne. Ainsi, les critiques illusoires et mal fondées fusent de partout, de manière intentionnelle et ostentatoire, pour des raisons [uniquement] de positionnement… au détriment des aspirations de tout un peuple [enfants, jeunes, adultes & seniors], qui aspire en une construction du pays, en route pour son développement harmonieux, organisé avec talent et pour le progrès.
Cependant, tous ces gens où la plupart, ne peuvent guère traduire de manière concrète [dans leurs propres mouvements, dans leurs propres organisations, dans leurs propres partis], les techniques d’une bonne communication, d’une bonne gestion administrative, démocratique, politique, économique et sociale. Du moins, ils sèment du vent pour récolter finalement… la tempête qu’ils méritent ! Parce que, les moyens financiers et les ressources humaines [la pédagogie nécessaire pour asseoir une école] envers cette populace qui a grandement besoin de comprendre la réalité d’une gestion d’Etat, n’existent pas à leur niveau. Cela ne les intéresse point. D’ailleurs, ils se focalisent beaucoup plus [et déraisonnablement], sur leur seule ambition démesurée.
Que fondamentalement donc, il est absurde que plus de 300 personnes, prises individuellement, se déclarent toutes, comme des candidats aux élections présidentielles, sans passer par un examen [parrainage obligatoire et obligé !]. Cela signifie objectivement, que ces acteurs-là, ne sont pas animés de bonne foi, à l’égard de tout un peuple qu’ils ne prennent pas au sérieux. Ils n’ont aucune culture, aucune envergure [l’exemple de l’hémicycle est là pour nous édifier sur leurs comportements désastreux de leurs députés du peuple], aux fins d’une transmission de savoir, de savoir-être, de savoir-vivre, de haute réflexion, de patience, de loyauté et de faculté de discernement à enseigner. Incapable d’outiller la jeunesse dans le bon sens, ils leur apprennent principalement : la violence, la brutalité, l’irrespect des valeurs fondamentales et le rapport de force... sans prévoir leur lendemain à la tête du pouvoir.
Que dès lors, il y a bien lieu de considérer les conséquences multiples, pour toute une jeunesse à cloche-pied, tenant un pied en l’air et en sautant sur l’autre : une incohérence notoire et une désharmonie troublante.
Que dans ce contexte-ci, une certaine opposition alliée à une certaine société civile et à une certaine presse s’arcboute dans un esprit moumoute [mutilé, détérioré et endommagé]. Parce qu’il ne s’agit guère que de critiques envers un Etat debout, de métaphores et de verser dans le panneau. Il y a lieu de constater [visiblement], comme le nez sur le visage, durant les deux mandatures du Président sortant, d’énormes chantiers et des projets à dimension sociale, profitables [largement] aux populations.
Malheureusement, cette frange d’intellectuels et de cadres nouvelles formules, atteints par le virus d’une maladie incurable, sèment à tout vent la rancœur, tuant le véritable exercice politique, contraire à une Constitution lue et approuvée. Il ne s’agit pas de casser, de brûler, de brimer et d’inciter aux viols. Il ne s’agit pas de turbulences et de malices. Surtout, il ne s’agit pas d’asseoir une situation pénible, déplaisante et inextricable, dans un pays en paix et stable.
Sous cet aperçu enfin, en termes de connexion : «Les manquements de l’agent judiciaires de l’Etat qui avait profité au leader de l’ex-Pastef à Ziguinchor» se sont métamorphosés en cendre, par une annulation de l’ordonnance du juge Sabassy Faye. Une telle situation laisse place aujourd’hui, à la capitulation et à la déception totale. Celles-ci, après la décision irrévocable du Tribunal de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest).
Et de manière autre : «Les avocats de l’opposant avait attaqué le décret portant dissolution de son parti politique [ex-Pastef], le 31 juillet 2023, manquements à ses obligations». [Que] «Son parti a été dissout conformément au droit sénégalais… sur la base du rapport du ministre de l’Intérieur».
Que résolument : «Les procédures suivies par l’Etat sont conformes aux droits de l’Homme, car les voies de droit ont été exercés et des décisions de justice ont été rendues». [Que substantiellement donc] : «L’ensemble des moyens soulevées par les avocats de SONKO ne sont pas fondés», fin de citation.
Ainsi, le président de la République n’a-t-il pas raison d’affirmer en toute grandeur : «J’ai toujours élevé en principes de gouvernance, la proximité, l’écoute, le dialogue, l’inclusion et le pragmatisme pour une action de l’Etat à fort impacts économiques et sociaux sur les territoires et leurs populations».
L’ambition seule peut-elle faire le reste, en tentant de combattre avec simplisme l’Etat de droit ? Ces gens-là, ne sont-ils pas dans le nihilisme [négation des valeurs intellectuelles et morales communes ou le refus de l’idéal collectif] ? Certainement, parce qu’ils ne lorgnent que d’un côté. Cependant, il faut considérer [remarquablement], qu’un aveugle ne peut diriger une population borgne… toute la problématique est là !
IBRAHIMA KHALIL MENDY
SG DES PERMANENTS CNTS
Entre Macky Sall et moi, qui a trahi qui ?
L’ancienne premier ministre Aminata Touré a exprimé toute sa déception après les propos tenus par le chef de fil de l’Alliance pour la République (APR)
Dans une interview récente avec le journal Jeune Afrique, le président de la République Macky Sall a fait quelques confidences sur l’exercice de son pouvoir à quelques mois de l’élection présidentielle 2024 pour laquelle il n’est pas candidat. Au moment d’évoquer quelques faits marquants de son magistère, le chef de l’Etat a fait part d’un sentiment de trahison qui l’habite par rapport quelques-uns de ses alliés. Compagnon des premières heures du président de la République, l’ancienne premier ministre Aminata Touré a exprimé toute sa déception après les propos tenus par le chef de fil de l’Alliance pour la République (APR). Celle qui a quitté le pouvoir après avoir gagné les élections législatives de juillet 2022 a rappelé à son ex collaborateur son devoir de gratitude envers ses compagnons. Sans oublier la présidentielle dont elle parie qu’Amadou Ba, candidat choisi par Macky Sall, ne parviendra pas au second tour. Entretien
Vous venez de vous solidariser de l’honorable député Guy Marius Sagna qui alerte sur personnes inconnues qui rôdent autour de son domicile. L’autre jour, vous avez également dénoncé le fait que vos pages sur les réseaux sociaux font l’objet d’attaques informatiques. Pensez-vous qu’il y ait une entreprise délibérée d’intimidation contre certains opposants ?
L’honorable Guy Marius Sagna a alerté l’opinion sur un potentiel problème de sécurité autour de sa maison. Je dénonce ce qui ressemble à du harcèlement et à de l'intimidation. Je considère que l’Etat doit assurer la sécurité des citoyens et de leurs biens. Mais aussi, à trois mois de l’élection présidentielle, il doit assurer la sécurité de tous les candidats déclarés. C’est de la responsabilité de l’Etat.
Mon compte Facebook a été attaqué, mais rétabli grâce à l’expertise de mes équipes. Si l’on y ajoute le contexte général autour de l’opposition qui a fait l’objet de nombreuses agressions, le candidat Ousmane Sonko emprisonné, des journalistes et artistes arrêtés, il semblerait que l’Etat et celui qui est à sa tête, le président Macky Sall, n’ont pas renoncé aux intimidations et agressions contre la démocratie. C’est inacceptable !
Le président de la République Macky Sall a récemment évoqué dans la presse quelques sentiments qui l’habitent à quelques mois de la fin de son mandat. Parmi eux, le sentiment d’avoir été trahi par ses collaborateurs. Vous sentez-vous visé par ces propos, après avoir passé 10 ans à ses côtés dans l’exercice du pouvoir ?
Déjà, je pense que ce n’est pas le ton que devrait avoir un président de la République après avoir passé 12 ans à la tête du pays. Son mandat a été renouvelé. Le peuple lui a fait un grand honneur ! C’est un honneur d’occuper des fonctions et diriger nos compatriotes. C’est plus un message de gratitude qu’il devrait exprimer, y compris à l’endroit de ses collaborateurs.
Quand on accompagnait Macky Sall en 2011, il y avait 13 autres candidats au siège du président de la République, plus le président sortant, Me Abdoulaye Wade. Au moment où il n’avait rien à offrir, Macky Sall a été notre choix. Il était officiellement sans emploi. Nous nous sommes battus à ses côtés dans un contexte très incertain en prenant des risques. J’étais fonctionnaire international avec un contrat à durée indéterminée et j’ai pris un congé sans solde. Je voudrais également parler au nom de feu Alioune Badara Cissé (ancien médiateur de la République) qui a laissé un poste d’avocat pour le suivre, et tant d’autres compagnons. On avait le choix d’accompagner d’autres candidats. Mais nous l’avons choisi, alors qu’il n’était même pas le favori de l’élection. C’était un choix de raison et affectif.
Maintenant, le présidentialisme dans nos pays est tel que cela peut faire tourner la tête de la première institution du pays. Il faut des garde-fous. Dans les grandes démocraties, le président de la République ne peut pas tout faire. Mais chez nous, le pouvoir du président est illimité. Donc, lorsque certains de vos compagnons ne sont pas d’accord avec ce que vous voulez, vous les considérez comme des traîtres. Je fustige cette explication de notre compagnonnage. C’est une trahison de plus de nous considérer globalement comme des traîtres, lorsque je pense à Alioune Badara Cissé qui n’est pas là pour le dire. Il avait sa personnalité et ses idées et on a tous vu comment cela s’est terminé entre lui et le président Macky Sall.
Quels que soient les aléas du compagnonnage, je pense qu’il devrait leur exprimer de la gratitude de l’avoir choisi comme compagnon dans des moments incertains. J’aurais aimé entendre ça dans son discours. 12 ans après, que le mot trahison sorte, c’est une grande déception ! Maintenant, on peut rentrer dans les détails de qui a trahi qui ? Cela peut faire l’objet d’un débat ! Il est président de la République, par respect pour cette institution, je m’en arrête là…
En ce qui me concerne, j’ai consacré mon énergie, mon temps et mes ressources à le soutenir. On a vu comment la relation s’est terminée. Je suis allée au-delà de la loyauté avec lui. Je vivais à New York, une ville agréable à vivre, avec mes enfants. J’y ai un titre foncier. J’ai tout mis en parenthèse pour accompagner un opposant. Macky Sall, quels que soient nos différends, devait reconnaître que nous avons contribué à son parcours. Ce qu’il nous doit, c’est de la gratitude. S’il en est arrivé à signer des décrets et à ordonner des dépenses, à nommer aux fonctions civiles et militaires, c’est parce qu’on l’a accompagné pour qu’il se fasse élire.
Un président doit savoir que les Sénégalais lui confient leur destin pour un laps de temps bien déterminé. Nous ne sommes pas dans une royauté, encore moins dans un empire. Il a vocation à élever le bien-être des Sénégalais, dans la justice, l’équité et la bonne gestion de nos ressources. C’est un conseil pour le prochain président de la République et j’espère que ce sera moi. Il faut toujours rester chevillé aux intérêts de votre population, ne pas se laisser influencer par les thuriféraires, les griots, la famille etc. A l’arrivée, ce qui compte, c’est l’appréciation du peuple sénégalais.
Il a également soutenu que, dans les moments difficiles, il a toujours été seul contrairement aux périodes fastes et de victoire. Partagez-vous cela ?
Ce n’est pas ce que j’ai constaté. Lui ne pouvait pas se défendre sur la place publique. On s’est toujours battu pour lui. Je me suis engagée à ses côtés et cela ne m’empêchait pas de dire ce que je pense, dans les instances et surtout en privé. Il le sait ! Nous avons été avec lui quand il était dans le doute total. On a gagné ensemble et on l’a défendu avec la dernière énergie quand il a été au pouvoir.
Dire qu’il a été seul, c’est peut-être maintenant qu’il part. Et dès qu’on quitte le pouvoir, on est tout seul. Il faut le savoir. La meilleure manière de ne pas être seul est d’avoir le peuple sénégalais avec vous. Lorsque Michelle Bachelet (ancienne président du Chili de 2006 à 2010 et de 2014 à 2018), que j’ai récemment rencontrée au Brésil, a reçu des ovations populaires en quittant le pouvoir au bout de son deuxième mandat... Tout homme d’Etat doit avoir cela comme objectif : servir son pays et être accompagné par sa nation à sa sortie. Si l’on dit qu’on se retrouve seul, il faut faire le bilan pour savoir pourquoi ? Lorsque vous servez exclusivement les intérêts de votre peuple, en respectant la Constitution, vous partez sous ovation. Même l’ancien président de la République, Abdoulaye Wade, a reçu un accueil populaire à son retour au pays. Pourtant, il n’a pas dit qu’il était seul, lorsqu’il a gouverné.
Alors qu’il s’apprête à quitter le pouvoir, on voit le président très nerveux par moment. Comment appréciez-vous les derniers moments de Macky Sall au pouvoir ?
C’est pour cela qu’il faut préparer sereinement sa sortie. Je vous fais une confidence : Macky Sall m’a lui-même dit que ‘’c’est difficile d’accéder au pouvoir. Mais il faut savoir préparer sa sortie’’. Ce conseil est valable pour tout le monde. Sa nervosité s’explique également parce qu’il voit la défaite arriver. C’est un politicien. Il sait très bien lire la situation politique.
Vous avez l’impression qu’il n’a pas préparé son départ ?
Bien sûr que non. Il ne l’a pas préparé. D’abord, il est fatigué. Je pense qu’il a besoin de prendre du recul, de se reposer. Mais le plus important, il a besoin de faire ce qu’on attend de lui. Il existe encore une petite lucarne pour lui, pour sortir avec les honneurs : c’est de libérer les prisonniers politiques, de faire en sorte que tout le monde participe à l’élection présidentielle y compris Ousmane Sonko, qu’il réhabilite notre démocratie et je pense que les Sénégalais, un peuple sait pardonner, se rappelleront de lui pour ses réalisations. Macky Sall a beaucoup fait. Mais le bilan immatériel risque d’effacer toutes ses réalisations. C’est malheureux.
Pourtant, le président de la République a dit qu’il ne regrette rien de son bilan…
Mais il a beaucoup de choses à regretter, notamment sa relation avec ses compagnons qu’il fustige. Est-ce qu’il a tout fait pour sauvegarder ses relations avec ses premiers alliés? Mais c’est le système hyper présidentialiste qui vous met tout de suite au-dessus de votre peuple et de vos compagnons. Je considère qu’il a, par moment, eu une attitude tyrannique vis-à-vis de ses compagnons, parce que le système lui permet de décider tout seul, comme il veut. Alors, certains n’ont pas accepté cette tyrannie. Je pense vraiment qu’il devrait revisiter son expérience car c’est une chance divine de diriger son propre peuple. Il devrait partir sereinement en se disant que j’ai fait de mon mieux, que j’ai un bilan à défendre. Mais qu’il rectifie également ses erreurs, et reconnaisse qu’il y a beaucoup de choses qui auraient pu mieux se passer.
Je n’ai aucun regret de mon compagnonnage avec Macky Sall. J’étais également venu travailler avec lui pour le Sénégal. Et je me suis entièrement dévouée à toutes les responsabilités qu’il a eu à me donner (ministre de la Justice, Premier ministre, présidente du Conseil économique et social et environnemental), en respectant les ressources publiques et en mettant mon expertise à disposition. Je peux prendre à témoin les Sénégalais. C’est malheureux qu’on se soit mis en divergence sur la question du troisième mandat.
D’ailleurs, cette question n’aurait jamais dû être sur la table. Et c’est peut-être le regret qui le rend nerveux. Qu’il se dise qu’il aurait mieux fait de ne pas y penser et de laisser tout le monde compétir. Les Sénégalais choisissent qui ils veulent. Ainsi va la démocratie. Je l’appelle à avoir une vision plus positive de son expérience et surtout à prendre les dernières bonnes décisions qui peuvent toujours le mettre du bon côté de l’histoire.
En conseil des ministres mercredi dernier, le président de la République a demandé au premier ministre un mémorandum sur la bonne gouvernance et la promotion des droits de l’Homme. Des suggestions que vous pourriez faire à Amadou Bâ à inclure dans ce document ?
Il n’a qu’à y mettre la libération des prisonniers politiques. On verra si Macky Sall applique ce qu’il recommande. Notre responsable départemental de Tambacounda est en prison, depuis six mois. Il a été trouvé sous un arbre à discuter avec les responsables de Pastef et de Frapp France dégage. Tous ont été arrêtés pour participation à une manifestation non autorisée. La manifestation n’a pas eu lieu car Ousmane Sonko qu’ils attendaient n’est jamais arrivé. Ils ont été libérés, puis rattrapés pour être envoyés en prison. Cela n’a pas de sens.
Une autre chose est qu’il fasse libérer Ousmane Sonko. Qu’on applique l’ordonnance du président du tribunal d’instance de Ziguinchor. C’est cela les droits de l’Homme et non des formules générales. Ce sont des décisions concrètes. La direction générale des élections (DGE) refuse d’appliquer une décision de justice. A l’audience de la Cour Suprême, lorsque l’agent judiciaire de l’Etat a introduit un recours dans cette affaire, l’avocat général, représentant de l’Etat, a demandé que les fiches de parrainages soient remises au mandataire d’Ousmane Sonko. Qu’est-ce qu’on attend ? Qu’on ne joue pas avec le temps pour prendre les décisions après les délais du processus électoral.
Pourtant des voix au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Pouvoir) estiment qu’aucun membre du parti Pastef, qui a été dissous, ne doit être candidat pour la présidentielle.
C’est des positions qui n’existent plus dans le monde. Essayer d’éliminer vos adversaires par des artifices, parce que vous les considérez comme un danger, est aux antipodes de la démocratie. Au contraire, si vous faites confiance à votre candidat, ce que le président Macky Sall aurait dû faire d’ailleurs, vous organisez votre parti, vous prenez le meilleur candidat, vous respectez la Constitution et vous le laissez compétir et défendre votre bilan.
Aussi, supprimer un parti d’opposition, qui compte 25 députés, sur des bases fallacieuses est d’un autre âge. Cela ne se fait plus en démocratie. C’est une régression. On n’a pas dissous de parti politique au Sénégal, depuis 1960.
Vous êtes candidate à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Comment se passent les opérations de parrainage ?
Nous avons conclu notre parrainage et qui sera impeccable. Je ne suis pas étrangère à ces opérations. Je sais très bien comment cela se passe. Je sais très bien ce qu’il faut éviter. Quand j’entends des responsables de Benno dire qu’ils ont 3 millions de parrains, ils veulent nous faire avaler qu’Amadou Ba est plus populaire que Macky Sall. Dans certaines localités, le nombre de parrains est supérieur au nombre d’électeurs. Cela frise le ridicule. Je prends le pari qu’Amadou Ba ne sera pas au second tour !!!
D’abord, son camp est extrêmement divisé. Ensuite, les Sénégalais veulent impérativement le changement. J’ai fait le tour du Sénégal et ce sentiment n’appartient pas seulement aux citadins. A Kidira, les jeunes manifestent depuis un mois contre le manque d’eau. Pendant ce temps, je considère que le président de la République et son Premier ministre sont en campagne électorale déguisée. Et ça, c’est contraire à la loi.
Amadou Ba s’inscrit vraiment dans la continuité de Macky Sall. On n’a pas fini de déplorer ce qui s’est passé à Matam avec l’achat du mandataire de Pastef qu’il se met à acheter des délégués travaillant pour d’autres candidats. Voilà les genres de pratiques qui doivent définitivement disparaître de la politique. Le procureur doit agir dans ce genre d’histoires.
Pendant ce temps, l’inflation grimpe. L’eau est en manque dans tout le Boundou. Le ministre de l’Hydraulique devrait être en tournée pour inspecter les forages. Parfois, il suffit de changer une pièce pour réparer. Mais ce sont les femmes qui souffrent.
Sans oublier la question de l’émigration clandestine qui nous saigne le cœur. Il n’y a pas de conseil présidentiel, ni de conseil interministériel, ni de visite dans les familles des victimes, aucun appel aux jeunes. Si Amadou Ba dit lui-même qu’il est la suite de Macky Sall. Il faut imaginer ce que cela représente comme désespoir pour toutes ces populations qui n’ont pas d’eau, se jettent à la mer etc.
Dans les fins de régime, il y a souvent une accélération du mal être, de la non prise en compte des questions essentielles, etc. Les gens veulent passer à autre chose.
Après les changements qu’il y a eu à la Cena et le contentieux qui oppose le ministère de l’Intérieur à travers la DGE et l’opposant Ousmane Sonko. Faites-vous confiance à l’organisateur de l’élection présidentielle ?
Non ! Je dénonce le fait qu’on ait placé un politicien pur jus comme ministre de l’Intérieur. Antoine Félix Diome (ex ministre de l’Intérieur) n’était pas un militant de l’APR. Il avait ses accointances avec le Président, mais je ne l’ai jamais vu à une réunion politique. Quoiqu’on dise, il a organisé des élections incontestées. Mais Sidiki Kaba, c’est un politicien, qui assume ses positions politiques. Pourquoi on renvoie tous les membres de la Cena (commission électorale nationale automne) à trois mois des élections, alors que le Président avait demandé que les fiches de parrainages soient remises au mandataire du candidat Ousmane Sonko ? Au sein de la nouvelle équipe, il y a tout au moins un responsable politique de l’APR que je connais. C’est même contre le protocole de la Cedeao. Tout cela est suspect.
C’est pour cela que le Front pour l’inclusivité et la transparence des élections (FITE) a mis en place un pool d’experts pour aller auditer ce fameux logiciel de parrainage. On ne veut pas qu’après la tentative d’élimination judicaire qu’on essaye d’éliminer des candidats sous le prétexte de doublons. Cela ne sera pas accepté.
Vous n’avez pas peur d’être éliminée par le parrainage ?
On va se battre ! Quand c’est le moment, il faut être debout et combatif. Si on avait été frêle, Macky Sall serait le candidat de Benno Bokk Yaakaar. Donc, on va continuer à se battre au jour le jour pour que le processus électoral soit indépendant, transparent et inclusif.
S’agissant d’un potentiel report de l’élection présidentielle ….
Il n’en est pas question. On ira à l’élection présidentielle le 25 février 2024. Le candidat de Macky Sall n’ira pas au second tour et le Sénégal va aller vers un changement. C’est pour cela que j’encourage les jeunes à rester et à se battre avec nous. La meilleure arme dont on dispose aujourd’hui n’est pas les pirogues. C’est votre carte d’électeur pour mettre en place une nouvelle équipe qui mettra leurs préoccupations et celles des femmes au cœur de l’action gouvernementale.
Vous comptez aller à la présidentielle en coalition ?
Ah, certainement. L’union fait la force. Et je suis pour qu’en cas de deuxième tour, toute l’opposition soutienne le candidat le mieux placé. On va être à la hauteur de notre sigle (FITE, courage en wolof). Nous avons le soutien des Sénégalais qui veulent le changement.
UCAD, DANS LE SILENCE DE LA CITÉ UNIVERSITAIRE
À ses débuts en 1957, l’Université de Dakar était la 18ème université française. Elle est aujourd’hui la 1ère université d’Afrique francophone. Le chemin parcouru fut jalonné de gloire et de troubles.
À ses débuts en 1957, l’Université de Dakar était la 18ème université française. Elle est aujourd’hui la 1ère université d’Afrique francophone. Le chemin parcouru fut jalonné de gloire et de troubles. Dès le départ, elle a servi de pépinière d’élites pour les pays africains nouvellement indépendants. La qualité de l’enseignement et de la recherche qui y sont menés a résisté aux vicissitudes du temps si bien que l’Université conserve encore une réputation d’excellence en Afrique. Toutefois, le chaos, la violence et le désenchantement ont été de fidèles compagnons de route. A travers des témoignages d’historiens et de chercheurs ainsi que les confidences d’archives dépoussiérées. L’Université de Dakar tarde à rouvrir ses portes. Une petite incursion dans cette immensité silencieuse et déserte permet de prendre pleinement conscience du sentiment mitigé qui doit animer l’Université. D’un côté, elle jouit d’une tranquillité dont elle a rarement droit. Et de l’autre, elle est temporairement dessaisie de sa mission. Bés bi fait une plongée spacio-temporelle au cœur de ce temple du savoir… et du bazar.
Depuis sa création en 1957, l’Université de Dakar a accueilli des centaines de milliers d’étudiants mais en cette matinée, cet endroit verdoyant est désert. L’Institution est encore fermée si bien qu’à la place du bourdonnement habituel, un silence impérial s’est emparé des lieux. De temps en temps, on croise çà et là un individu ou deux. Mais pour l’essentiel, l’environnement est dominé par une nature flamboyante, d’imposantes bâtisses et des arbres dont le feuillage touffu atténue l’omniprésence du soleil. Ce sont là des témoins séculaires muets qui ont vu se succéder des générations d’étudiants et assisté aux grands évènements qui ont secoué l’espace universitaire. S’il leur avait été donné la possibilité de s’exprimer, ils nous auraient sûrement narré des moments clés.
La Faculté de médecine maintient le flambeau
En 66 ans d’existence, l’Université a connu troubles et gloires mais rarement un silence aussi assourdissant en période d’ouverture. Quelques instants plus tard, on arrive au niveau de la Faculté de médecine et là on tombe sur un attroupement. «Il s’agit d’une soutenance», précise-t-on. Quel subtil clin d’œil de l’histoire ! Dans une Université au point mort, la Faculté de médecine reste debout comme elle l’a été depuis 1918. L’école de Médecine a été la première institution d’enseignement supérieur en Afrique coloniale française. Avant cette date, c’est l’École normale William Ponty qui préparait les populations autochtones aux trois métiers qui leur étaient accessibles : instituteurs, administrateurs et aide-médecins. Le niveau des apprenants devenant de plus en plus élevé, on a dû créer une école de Médecine pour former des médecins auxiliaires devant assister les médecins coloniaux. C’est le Docteur Aristide le Dantec qui inaugure et dirige cette école qui va devenir la Faculté de Médecine après la création de l’Université de Dakar en 1957. L’école continue de former des générations de médecins africains dont le premier Président ivoirien, Félix Houphouët Boigny.
COLLECTE DE PARRAINAGES, LE PLAIDOYER D’ABDOURAHMANE DIOUF
Abdourahmane Diouf puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est prononcé sur la collecte de parrainages qui va prendre fin dans quelques jours
Le leader du parti Awalé et candidat déclaré à l’élection présidentielle de février 2024 était l’invité du Jury du Dimanche. Dr Abdourahmane Diouf puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est prononcé sur la collecte de parrainages qui va prendre fin dans quelques jours. Abordant la question de la modification de la loi sur le parrainage, Dr Abdourahmane Diouf soutient : « (…) maintenant, en la changeant, nous attendions un certain nombre d’améliorations. Ce sont deux ou trois points, essentiellement. Le premier point, c’est la mise à disposition du fichier électoral. On en a parlé depuis cinq ans, ce problème n’est pas réglé. Et le ministère de l’Intérieur et la direction générale des élections ne mettent pas ce fichier à notre disposition. Donc, vous allez devoir chercher des parrains en référence à un fichier électoral que vous n’avez pas par devez-vous. Ça, c’est le problème. Deuxièmement, il y a ce fameux logiciel. J’ai l’habitude de les railler un peu en leur disant qu’ils ont fait faire aux juristes, un travail d’informaticien.
Les juristes ne connaissent rien à l’informatique. Le Conseil constitutionnel est dirigé par des magistrats, des savants, mais qui n’ont pas forcément des compétences en matière informatique ». Suffisant donc pour lui de dire qu’il ne fait pas confiance au logiciel. « Nous n’avons absolument pas confiance. Et il n’est pas trop tard. Nous demandons encore que ce logiciel soit présenté. Que ce logiciel soit présenté publiquement, que nos informaticiens y aient accès pour que cela ne devienne pas un flou, une nébuleuse. Tous ceux qui ont le nombre de parrain requis doivent pouvoir passer sans pour autant que l’informatique soit un problème. Parce que si vous regardez les résultats des différents procès-verbaux, des parrainages,
ce qui fait « peur » à tout le monde, je mets peur entre guillemets, c’est ce qu’on appelle les rejets pour autres motifs. Vous pouvez vous retrouver avec 10 000, 15 000, 20 000 parrainages rejetés sans avoir de problème. Mais si vous regardez les résultats des parrainages rejetés, vous allez voir que c’est une anomalie qui doit être réglée. En fin de compte, et là aussi, j’espère que ce n’est pas trop tard, vous savez que maintenant, tout le monde nous parle des doublons externes. C’est-à-dire que vous pouvez avoir le nombre de parrain requis, vous pouvez ne pas avoir d’erreur matérielle, mais en fonction de votre ordre de passage, vous allez avoir des doublons externes », dénonce-t-il.
À la question de savoir à qui imputer la faute des doublons externes ? Il a rétorqué : « il y a trois acteurs au niveau du doublon externe. Il y a l’électeur, il y a l’Etat et il y a le candidat. Et parmi ces trois acteurs, il y en a deux qui sont fautifs. L’électeur, on lui a dit, vous avez le droit de parrainer qu’un seul candidat. Il a choisi d’en parrainer deux ou trois. Il est fautif.
Dans la loi, c’est même un délit. Mais j’imagine que le gouvernement du Sénégal ne va pas mettre des milliers de personnes en prison parce qu’ils ont parrainé deux ou trois candidats. C’est le genre de loi qui tombe en désuétude très facilement. Mais le deuxième acteur aussi, c’est l’Etat et nous avons la solution. La solution, c’est qu’au lieu de faire dépendre une élection présidentielle des désidératas ou du hasard d’un tirage au sort, est-ce que vous vous rendez compte qu’il y a des des gens qui vont être tirés au sort au Sénégal pour être président de la République? Une grande partie de vos chances dépend du tirage au sort. Aujourd’hui, vous pouvez être un excellent candidat avec un bon profil, vous avez le nombre de parrains requis, mais vous allez être sans vaincu dans l’ordre du tirage au sort qui relève du hasard et votre destin va s’en trouver changé parce que vous allez avoir un certain nombre de doublons externes qui feraient que vous n’avez pas le nombre de parrainages. Mais c’est ce qui, pour certains candidats, a quand même une certaine marge. Il y a une solution. La solution, c’est qu’au lieu de sanctionner le candidat, parce qu’on dit aux candidats si vous venez en dernier lieu et que vous avez des doublons externes, on vous enlève ces doublons externes, celui qui est passé avant profite de ces parrainages, mais il faut enlever les doublons externes pour tout le monde. Il faut dire à chaque fois qu’il y a un parrain qui a parrainé plusieurs candidats, ce parrainage-là ne compte pas pour tous les candidats. Cela fait qu’il n’y aura plus d’enjeu sur l’ordre de passage », a-t-il déclaré.
AMADOU BA APPELLE À PRIVILÉGIER L’EMPLOI LOCAL
Amadou Ba, a invité samedi les entreprises en charge de l’exécution des travaux d’aménagement et d’élargissement de la route des Niaye à privilégier dans leurs recrutement les localités traversées par les projets.
Dakar, 26 nov (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba, a invité samedi les entreprises en charge de l’exécution des travaux d’aménagement et d’élargissement de la route des Niaye et du Programme d’amélioration des accès routiers à Dakar à privilégier dans leurs recrutement les localités traversées par les deux projets.
“J’encourage les entreprises en charge d’exécution des travaux à recruter au niveau des localités traversées par ce programme, cela est extrêmement important“ a-t-il dit en présidant , samedi, aux Parcelles Assainies, la cérémonie de lancement des grands travaux de Dakar, en présence du ministre des Transports terrestres, des Infrastructures et du Désenclavement, Mansour Faye, et de l’ambassadeur de la République populaire de Chine à Dakar.
“J’adresse ainsi mes félicitations aux entreprises CSE, Henan Chine et China First et les exhorte à veiller au respect de la qualité, du coût et des délais d’exécution des travaux et à privilégier l’emploi local“, a-t-il-ajouté.
L’objectif de ce programme est de trouver une solution durable pour décongestionner le trafic à Dakar, améliorer la mobilité urbaine au niveau des villes de Dakar et Diamniadio, faciliter la liaison entre les deux villes et leur raccordement à l’aéroport international de Diass.
L'OPPOSITION MONTE AU CRÉNEAU CONTRE MACRON
La récente nomination de Macky Sall à un poste international par Macron scandalise l'opposition. Le Fite dénonce dans une lettre au vitriol, le caractère "précipité" de la décision, pointant le bilan "mitigé" du président sénégalais sur la démocratie
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/11/2023
L'opposition sénégalaise monte au créneau contre la décision du président français Emmanuel Macron de nommer son homologue sénégalais Macky Sall au poste d'envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples (4P). Dans une lettre ouverte publiée vendredi et adressée à Emmanuel Macron, le Front pour l'inclusivité et la transparence des élections (Fite) critique vivement cette nomination annoncée il y a quelques jours.
Pour le Fite, une partie importante de l'opposition, cette désignation est "une humiliation" pour le peuple sénégalais. Selon les 36 signataires du courrier, dont les propos sont cités, le chef d'État français "ne devait pas se hâter de proposer ce poste" à Macky Sall qui n'a pas encore terminé son mandat, même s'il ne se représente pas.
Le front de l'opposition estime également qu'Emmanuel Macron "s'immisce dans la politique intérieure du Sénégal" en faisant "les éloges du président sénégalais et de la démocratie dans le pays", ce qui dénote selon lui "une méconnaissance des différents rapports des missions électorales déployées au Sénégal en 2021 et 2022". Ces enquêtes auraient fait état de "manquements dans les processus électoraux".
Dans leur lettre, les membres du Fite rappellent aussi au président français "les nombreuses victimes des manifestations de mars 2021 et juin 2023". Selon eux, dont les propos sont à nouveau cités, "au moins 100 personnes ont été tuées par balles" lors de ces mouvements populaires. Plus d'un millier de détenus seraient encore incarcérés dans les geôles sénégalaises.
Ils reprochent également à Macky Sall le refus "sous son régime" de transmettre les fiches de parrainage d'un candidat de l'opposition malgré une décision de justice, comme le rapporte RFI.
Le Fite annonce la tenue dimanche d'une conférence de presse pour préciser la suite réservée à cette correspondance adressée à Emmanuel Macron.
QUATRE CENT PARTICIPANTS ATTENDUS AU FORUM DE DAKAR
La 9e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra, les 27 et 28 novembre 2023, à Diamniadio.
La 9e édition du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique se tiendra, les 27 et 28 novembre 2023, à Diamniadio. Placée sous le thème : "l'Afrique des potentiels et solutions face aux défis sécuritaires et à l'instabilité institutionnelle", elle réunira, selon un communiqué reçu à notre rédaction, des experts et des acteurs clés pour explorer des solutions innovantes et promouvoir la stabilité du continent.
Depuis son lancement en 2014, renseigne la même source, ‘’cet important rendez-vous annuel est un cadre privilégié d'analyse des tendances lourdes de l'Afrique en matière de paix, de sécurité et de développement. En 2022, la 8ème édition avait permis de faire le diagnostic des chocs exogènes face aux défis de stabilité et de souveraineté de l'Afrique, mais également une analyse prospective d'une Afrique résiliente’’.
"La présente se tient, souligne-t-on, dans un contexte africain encore marqué par la persistance des effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre russo-ukrainienne sur les économies des États. S'y ajoutent la persistance des défis sécuritaires institutionnels, socio-économiques et environnementaux susmentionnés, ainsi que les reconfigurations des alliances en matière de politique de défense et de sécurité. Ces vulnérabilités sont aggravées par les dysfonctionnements du multilatéralisme et d'une politique mondiale qui maintiennent l'Afrique dans une position de dépendance’’.
Or, indiquent les initiateurs, le Forum international de Dakar sur la Paix et la Sécurité en Afrique s'est, au fil des années, confirmé comme un espace informel de réflexion stratégique favorisant le diagnostic mais surtout la proposition de solutions aux défis à la paix, à la sécurité et au développement du continent. Il vise à mobiliser et à valoriser les ressources humaines ainsi qu'à proposer des solutions africaines aux défis sécuritaires et à l'instabilité institutionnelle du continent.
Ainsi, un ensemble de recommandations concrètes et applicables pour les décideurs politiques, les forces de défense et de sécurité et les acteurs de la société civile est attendu ainsi que l'établissement de partenariats et de collaboration pour les initiatives futures favorisant la paix et la stabilité du continent africain.
Cette 9eme édition, d'après la note, ambitionne de regrouper environ 400 participants, dont des décideurs civils et militaires, des experts et des chercheurs provenant de tous les continents. Il sera également ouvert au secteur privé, aux organismes d'étude et de recherche, au monde des arts et de la culture, à travers l'organisation et l'animation d'activités scientifiques (Side events), de stands et d'expositions qui se dérouleront parallèlement au programme du Forum.
Le ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l'Extérieur (Maese), maître d'œuvre du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, a confié au Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) l'animation de la Commission scientifique depuis 2016 sur la base d'une convention. Cette Commission a pour but de garantir la pertinence des thèmes traités et la qualité scientifique des prestations.