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29 juillet 2025
LE TRIO RESCAPÉ DU RÉGIME WADE
Modou Diagne Fada, comme Aliou Sow (Culture et Patrimoine) et Oumar Sarr (Mines et Géologie), a la particularité d’avoir gagné la confiance d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall jusqu’à la fin de leur régime
Nommé ministre des Collectivités territoriales, de l’Aménagement et du Développement des territoires, Modou Diagne Fada, comme Aliou Sow (Culture et Patrimoine) et Oumar Sarr (Mines et Géologie), a la particularité d’avoir gagné la confiance d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall jusqu’à la fin de leur régime.
Plusieurs fois ministre sous la présidence Wade, M. Diagne revient aux affaires en intégrant le gouvernement pour la première fois sous le régime de Macky Sall.
Ministre de la Jeunesse, puis de l’Environnement et de la Protection de la nature dans différents gouvernements entre 2000 et 2012, l’ancien dirigeant du mouvement étudiant est de nouveau ministre, après s’être vu confier la direction générale de la SONACOS, la principale huilerie du pays, par Macky Sall.
Avant lui, seuls Oumar Sarr (Mines et Géologie) et Aliou Sow (Culture et Patrimoine) ont eu le privilège d’être membres des gouvernements des deux régimes qui se sont succédé au Sénégal depuis la première alternance politique.
Aliou Sow était ministre de la Jeunesse et de l’Emploi dans le deuxième gouvernement du régime d’Abdoulaye Wade en remplacement de Modou Diagne Fada.
Il exerçait les fonctions de ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales dans le gouvernement dirigé par Souleymane Ndéné Ndiaye, le dernier de la présidence d’Abdoulaye Wade.
Son collègue Oumar Sarr a été pendant plusieurs années ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction, après la première alternance.
DOUDOU KA : AU-DELÀ DU PROFIL DE L'EMPLOI, LA RÉCOMPENSE D'UN COMPAGNON DE LA PREMIÈRE HEURE
Dans l’architecture gouvernementale, le ministre de l’Economie est chargé ‘’de préparer et d’appliquer la politique arrêtée par le chef de l’Etat en matière économique et financière, de planification du développement, de population...’’
Doudou Ka est le tout nouveau ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération chargé de ‘’préparer et d’appliquer la politique arrêtée par le chef de l’Etat en matière économique et financière, de planification du développement’’, un portefeuille majeure, qui récompense sans doute la fidélité d’un engagement auprès de Macky Sall dès les premières heures, mais correspond aussi au profil de l’homme, ingénieur financier, diplômé de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées de Paris.
M. Ka était précédemment ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires, après avoir occupé les postes de Directeur général de l’AIBD SA et du FONGIP (Fonds de garantie des investissements prioritaires) depuis l’accession de Macky Sall à la magistrature suprême en 2012.
Dans l’architecture gouvernementale, le ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération est chargé ‘’de préparer et d’appliquer la politique arrêtée par le chef de l’Etat en matière économique et financière, de planification du développement, de population, de statistiques et de coopération’’.
Concernant la planification, il ‘’élabore des réflexions prospectives et des visions à long terme ; prépare les documents de planification, en dirige les études préparatoires et s’assure de sa cohérence avec les plans territoriaux ; coordonne l’élaboration des politiques sectorielles en relation avec les ministères techniques ; veille au suivi de l’exécution du Plan et des politiques sectorielles ;’’, etc.
Dans le domaine de la coopération internationale, il est chargé de ‘’rechercher les ressources extérieures pour le financement des programmes de développement, en rapport avec le ministère en charge des Finances, le ministère en charge des Affaires étrangères et les ministères sectoriels concernés’’.
Il ‘’suit l’exécution des conventions et accords de financement relatifs aux projets et programmes ; prépare et conduit, en collaboration avec les structures concernées les programmes de promotion des investissements privés ; promeut en concertation avec les structures concernées le développement du secteur privé et des investissements productifs générateurs d’emplois’’, etc.
Doudou Ka, 49 ans, est un ingénieur financier, diplômé de l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées de Paris, après des études à Ziguinchor, au Collège Sacré Cœur de Dakar, au lycée Parisien Turgot, au lycée Janson-de-Sailly pour les classes préparatoires aux écoles d’ingénieur, selon la note biographique reçue de ses services.
Il est titulaire d’un DEUG en Sciences obtenu en 1999 à l’université Paris VI (Pierre et Marie Curie) avant d’intégrer l’Ecole nationale des Ponts et Chaussées de Paris d’où il sort en 2001 avec le titre d’ingénieur civil des ponts et chaussées.
Doudou Ka a travaillé au Cabinet Deloitte & Touch en tant que consultant et à la Société nationale de télécommunications du Sénégal (Sonatel) comme ingénieur financier en 2001.
Il sera nommé à la fin de 2002, conseiller technique du Directeur général de l’Agence de promotion des investissements et grands travaux (APIX) chargé des projets de l’autoroute à péage Dakar-Thiès, du nouvel aéroport international Blaise Diagne, du chemin de fer Dakar-Bamako et d’une nouvelle capitale administrative.
M.Ka a travaillé à partir de 2004 à la Banque d’affaires marocaine Capital où il dirige le Pôle Énergie, Transport et Infrastructures. Il a en chargé le redémarrage de la liaison maritime Dakar-Ziguinchor et la structuration du financement du nouvel aéroport international de Diass.
En 2006, il est nommé Directeur administratif et financier et du système d’information de la nouvelle société sénégalo-marocaine chargée de l’exploitation de la ligne maritime Dakar-Ziguinchor.
En 2011, il intègre l’équipe de campagne du candidat Macky Sall et deviendra en avril 2012, après sa victoire, Conseiller spécial chargé de la coordination du Pôle des Grands Projets de l’État auprès du tout nouveau président de la République.
Doudou Ka devient, en 2013, le tout-premier Directeur du Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP) dédié aux PME et PMI, aux groupements de femmes et de jeunes et à tout porteur de projet.
En novembre 2020, il est nommé Directeur général de la Société anonyme Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et en septembre 2022, il devient ministre des Transports aériens et du Développement des infrastructures aéroportuaires.
LE CONFLIT ISRAELO-PALESTINIEN SECOUE HARVARD
Les répercussions du conflit s'invite sur les campus américains, mettant la célèbre université au centre d'une polémique sur la liberté d'expression et la gestion des opinions divergentes
Le conflit israélo-palestinien est depuis longtemps l'un des sujets les plus passionnels et controversés sur les campus américains. Cette fois-ci, les répliques sismiques de l'attaque terroriste menée par le Hamas contre Israël se constatent particulièrement à Harvard, l'une des universités les plus prestigieuses aux États-Unis.
Dans un communiqué commun publié le 8 octobre, une trentaine de groupes de solidarité avec la Palestine, issus de différents départements, ont pointé du doigt le régime israélien, qualifiant Israël de « régime d'apartheid » et le tenant « entièrement responsable » des violences en cours. Le texte soulignait également les conditions de vie difficiles de la population de Gaza, qualifiée de « prison à ciel ouvert », et affirmait que la violence israélienne avait façonné chaque aspect de l'existence palestinienne depuis des décennies.
Cette déclaration a suscité des réactions vives, notamment de la part de Larry Summers, économiste et ancien président de l'université Harvard. Summers s'est dit profondément désillusionné et aliéné, critiquant la direction actuelle de l'université pour son incapacité à prendre ses distances avec ce communiqué et à le condamner. Le premier communiqué de Harvard, publié le 9 octobre, était jugé flou par de nombreux acteurs. Bien qu'il reconnaisse les sentiments de peur, de tristesse et de colère suscités par l'attaque du Hamas parmi la communauté étudiante, la direction invitait simplement à approfondir les connaissances sur les événements en cours au nom de l'humanité commune et des valeurs partagées. Ces mots bien intentionnés n'ont pas directement répondu aux accusations incendiaires des groupes propalestiniens.
La polémique s'est intensifiée, avec des élus républicains, tels que la députée Elise Stefanik (New York) et le sénateur Ted Cruz (Texas), diplômé de la faculté de droit de Harvard, qui ont critiqué la direction de l'université. Le député démocrate Jake Auchincloss (Massachusetts) s'est également exprimé dans le même sens. Un texte alternatif a émergé à Harvard, soutenu par des milliers d'étudiants, d'anciens élèves et une partie du corps enseignant. Ce texte qualifie le communiqué propalestinien de « complètement erroné et profondément offensant », appelant les signataires à retirer leur nom de la liste. Bill Ackman, milliardaire et directeur du fonds d'investissement Pershing Square Capital Management, a également réagi, demandant que la liste des signataires soit rendue publique afin d'éviter d'« inadvertance » leur recrutement par d'autres entreprises.
Cependant, Cornel West, ancien professeur de renom à Harvard et candidat indépendant à l'élection présidentielle, a dénoncé une forme de « deux poids, deux mesures » chez les critiques de ce communiqué controversé. Il a souligné les crimes de guerre commis par les deux parties et a affirmé que les Palestiniens avaient le droit de se défendre, tout comme Israël avait le droit de se défendre, mais personne n'avait le droit de tuer des innocents.
Larry Summers, quant à lui, a continué de critiquer la direction de l'université, demandant pourquoi il était si difficile de trouver une clarté morale similaire à celle exprimée par Harvard après la mort de George Floyd ou l'invasion russe en Ukraine, lorsque des terroristes tuent, violent et prennent en otages des centaines d'Israéliens assistant à un festival de musique.
Enfin, le 10 octobre, Harvard a fini par publier un nouveau communiqué, plus court et plus précis, par la voix de sa présidente, Claudine Gay. Elle a condamné sans équivoque les atrocités terroristes perpétrées par le Hamas, soulignant que de telles inhumanités étaient odieuses, quelles que soient les opinions sur les origines des conflits anciens dans la région. Elle a également affirmé que, bien que les étudiants aient le droit de s'exprimer en leur nom, aucun groupe étudiant, même trente groupes étudiants, ne parle au nom de l'université Harvard ou de sa direction.
LE SAES EXIGE LA REOUVERTURE IMMEDIATE DE TOUTES LES UNIVERSITES
Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) exige la réouverture immédiate de toutes les universités, a déclaré, jeudi, son secrétaire général national, David Célestin Faye.
Dakar, 12 oct (APS) – Le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) exige la réouverture immédiate de toutes les universités, a déclaré, jeudi, son secrétaire général national, David Célestin Faye.
»Le SAES exige la réouverture immédiate de toutes les universités et (…) sans quoi, il ne pourra en aucun cas être tenu responsable des menaces sur la validité de l’année académique », a-t-il déclaré, assurant, au cours d’une conférence de presse, que les enseignants sont prêts pour la reprise des cours.
Les autorités ont décidé de la fermeture des universités au mois de juin au lendemain des violentes manifestations qui ont éclaté après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour »corruption de la jeunesse » dans l’affaire Adji Sarr.
L’essentiel des facultés sont à même de reprendre, a-t-il dit, soulignant que l’enseignement à distance pour un effectif de plus de 150 mille étudiants des universités publiques ne s’improvise pas au vu de toutes les difficultés objectives rencontrées pour l’Université virtuelle du Sénégal depuis 2013.
»Nous ne sommes pas des syndicats va-t-en-guerre, car en 38 d’années d’existence, le SAES n’a déposé que 8 préavis de grève », a-t-il dit, faisant allusion à la grève qu’ils ont entamée depuis mercredi.
Selon lui, »tous les efforts consentis par les enseignants-chercheurs pour un retour à un calendrier académique normal ont été anéantis par les fermetures intempestives et continues » des universités publiques »au gré du calendrier électoral ».
»Nous demandons aux enseignants de refuser de faire le cours en ligne, et de regagner les salles de classe. Et cela, même s’il y a aucun étudiant, ils doivent reprendre et faire leur travail », a-t-il lancé.
Il a appelé les recteurs et autres autorités à la responsabilité, toute en exprimant leur »disponibilité » aux parents pour la reprise des cours.
Le syndicaliste a évoqué plusieurs sujets notamment des accords ‘’non respectés’’ par le gouvernement depuis le mois de janvier. Il a invité les autorités compétentes à »tenir la parole donnée ».
PAR Jean Pierre Corréa
MACKY POUTINE ET AMADOU MEDVEDEV FONT LEUR COMING OUT
Ce gouvernement a tout l'air d'être sorti uniquement de la seule tête de Macky. Ce n'est absolument pas un "gouvernement pour Amadou Ba", c'est un "gouvernement contre Amadou Ba", chargé par le chef de surveiller Amadou Ba
"L’art politique consiste à dompter la fortune en combinant la ruse et la force". Machiavel
4 jours de travail pour accoucher d'un tel gouvernement, il est tentant de dire que ce fut un très long accouchement.Certaines indiscrétions laissaient penser que le président de la République voulait laisser au Premier ministre le soin de prendre cette fois-ci « ses hommes de confiance » pour pouvoir disposer de ministres qui allaient descendre sur le terrain et mouiller le maillot pour lui permettre de gagner dès le premier tour du 25 Février 2024. Au final, se dessine la bizarre impression que ces "portes de l'histoire" qui devaient s'ouvrir devant lui pour avoir eu la sagesse, le 3 juillet dernier, de ne point briguer un troisième mandat, vont avoir à l'arrivée un aspect plutôt vermoulu. Il ne faut jamais mésestimer les traces que laissent les premiers émois politiques chez les hommes qui nous gouvernent, et notre président Macky Sall est comme marqué au fer des années qu'il a vouées au Trotskysme et aux penchants du complot que cette doctrine inculque à ses partisans. Quand on dit "complot", on pense "tambouille politique", souvenez-vous de l'hilarant "complot couché" puis "assis" d'un Mahmout Saleh qu'on avait laissé trop réfléchir tout seul dans un bureau.
Ce gouvernement aux allures de chaises musicales a tout l'air d'être sorti uniquement de la seule tête de Macky Sall. Ce n'est absolument pas un "gouvernement pour Amadou Ba", c'est même le contraire, c'est un "gouvernement contre Amadou Ba", composé d'hommes et de femmes dont la seule mission confiée par leur chef, sera de surveiller Amadou Ba comme du lait sur le feu. Cette équipe gouvernementale qualifiée abusivement de "combat" est faite d'éléments dévoués à Macky Sall, à qui la plupart doivent tout. Ce gouvernement est un "diakhass", un patchwork de tout ce qui a fait partie de ces deux mandats du président sortant, et on avait l'impression en regardant l'annonce de sa composition qu'Amadou Ba était le Secrétaire Général du gouvernement qui annonçait le gouvernement du président Macky Sall. Ces permutations faites pour faire oublier les difficultés des uns et des autres dans le traitement de leurs dossiers respectifs, font se croiser Ismaïla Madior Fall et Aïssata Tall Sall, déposent un fidèle parmi les fidèles Antoine Diome au stratégique Gaz et Pétrole, éloignent l'inutile et invisible Oulimata Sarr de l'Économie pour y mettre le surprenant Doudou Ka, et sont timidement justifiées par la poursuite d'un Plan Sénégal Emergent, dont les résultats sont loin d'être tous à la hauteur du Yonnou Yokkuté promis.
Amadou Ba sans panache...
Que le Premier ministre n'ait point démissionné lorsqu'il a été désigné comme candidat de Benno Bokk Yakaar est la première grosse faiblesse d'un candidat, qui ne se donnera point les moyens, planqué derrière l'artillerie financière de son camp, avec toute la suspicion d'entorse à l'éthique qui va avec, d'aller à la rencontre de son peuple avec ses énormes moyens personnels, ce qui à n'en point douter aurait eu "plus de gueule" et de panache, et dont le risque sera de se trouver à la merci de n'importe lequel des candidats qui aura fait preuve d'audace et d'élan nouveau, comme le fit en 2012 un certain...Macky Sall.
Lorsque l'image d'un président sortant, accueillant son Premier ministre encore en service, aux portes du Palais de la République, pour lui confier les rênes du Sénégal, fera étrange dans nos réflexions citoyennes, nous serons nombreux à penser à un scénario à la "Poutine-Medvedev", juste mis en place pour préserver le "Clan Sall-Faye" au pouvoir, puisque l'autre aveu de statu quo est la reconduction de "Monsieur Mansour Frère", peut-être envisagé comme futur Premier ministre du président intérimaire, histoire de préserver la dynastie Faye Sall de toutes mauvaises surprises de reddition de comptes.
Equipe gagnante ou prête à perdre?
Pourtant, la situation d'une opposition qui semble avoir perdu l'espoir de voir Ousmane Sonko participer à la présidentielle ne devrait pas faire croire à la coalition BBY que c'est déjà plié dans les urnes et qu'il sera facile de faire le "un coup-ko" comme ils l'affirment avec une prétentieuse assurance. Jamais élection au Sénégal n'aura été aussi ouverte et justement propice à un débat sur l'avenir du Sénégal, confronté au suicide honteux de sa jeunesse dans les eaux des océans, à une pauvreté endémique, et dont la population émet souvent un profond rejet, à la limite du dégoût d'une classe politique kleptocrate et subitement enrichie sans cause et à milliards, tous faits confondus qui pourraient la pousser à choisir le "Tout Sauf Ba", et à opter pourquoi pas pour des hommes jeunes et neufs, qui n'auront pas fait de la politique leur gagne-pain, et qui remettront à l'ordre du jour et des choses, des valeurs éthiques qui ramènent la concorde et l'idée d'un Sénégal pour tous.
L'opposition ne manque pas de tels hommes, le monde des affaires et des capitaines d'industries non plus.
Le Sénégal mérite mieux qu'une passation de services rendus, et a tout à gagner à ce que tout ce que notre pays compte de talents et de compétences nous conduise à l'exigence d'un débat qui nous éloignerait des aventures déstabilisantes qui foisonnent dans nos régions plutôt proches.
Le Sénégal est encore disposé à faire passer Macky Sall entre les portes de la grande Histoire...
C'est à nous de voir... Mais à lui de choisir.
«NOUS AVONS ALERTE DEPUIS TROIS ANS, IL FAUT TROUVER DU TRAVAIL AUX JEUNES»
La présidente du HCDS, Innocence Ntap Ndiaye soutient que depuis plus de trois ans, elle alerte sur l’emigration clandestine qui n’avait pas encore pris cette ampleur
L'émigration clandestine qui revient au-devant de la scène a été au cœur de la 32e plénière du haut Conseil du Dialogue Social qui se tient à Saly du 11 au 13 octobre. A cet effet, la présidente du HCDS, Innocence Ntap Ndiaye, a soutenu que depuis plus de trois ans, elle alerte sur le phénomène qui n’avait pas encore pris cette ampleur. Elle a exhorté l’Etat à trouver du travail aux jeunes.
L’émigration clandestine est un phénomène qui ne date pas d'aujourd'hui au Sénégal. Elle existe depuis des années. Ce phénomène qui connaît une pente ascendante depuis des années semble avoir atteint son paroxysme ces temps-ci. Les deux principales destinations des jeunes sont l’Europe et les Etats-Unis par le Nicaragua. Avec 14 mille migrants arrivés sur les côtes de l’Espagne dont 90% sont des Sénégalais, la communauté internationale s’interroge sur les raisons de ces vagues. Lors de la 32e assemblée plénière du Haut Conseil du Dialogue Social qui se tient à Saly, la présidente du HCDS, Innocence Ntap Ndiaye, a soutenu avoir tiré la sonnette d’alarme depuis 3 ans. «S’agissant de l’employabilité et de l’entrepreneuriat des jeunes, le HCDS avait organisé une plateforme de dialogue à l’intention des responsables des jeunes et des centrales syndicales de travailleurs. L’objectif recherché était de permettre aux jeunes et aux syndicats de bien appréhender les initiatives nationales de promotion de l’emploi et de s’imprégner du télétravail.
A l’issue de cette activité, des recommandations pertinentes ont été formulées pour une meilleure efficacité des dispositifs de promotion de l’employabilité et de l’entrepreneuriat pendant que d’autres avaient trait à la formation professionnelle, à l’incitation au profit des employeurs, à la lutte contre l’émigration irrégulière et à la création d’emplois dans le secteur de l’agriculture», a soutenu Mme Ndiaye. Ainsi, l’ancienne ministre du Travail poursuit: «La reprise et l’ampleur de l’émigration irrégulière avec son lot de risques, le changement climatique et ses impacts et l’imminence de la production du premier baril de l’exploitation des ressources pétrolières et gazières, donnent aux recommandations de nos différentes plateformes toute leur pertinence.» Elle exhorte les jeunes à rester au bercail car, estime-telle, rien ne sert de dépenser plus de 400 000 FCFA et risquer sa vie dans un voyage périlleux.
Revenant sur l’objet de cette rencontre, la présidente du HCDS fait savoir que les membres de l’Institution auront l’occasion de fouiller le rapport 2020-2021-2022, de s’appesantir sur les recommandations et de mesurer leur niveau de mise en œuvre. Profitant de la rencontre, Innocence a informé ses collègues qu’elle a remis, ce lundi, le rapport d’étude de l’année 2021 et 2022 au président de la République. Cette rencontre, dit-elle, est la dernière sous le magistère de Macky Sall.
UN GOUVERNEMENT ENTRE GUERRE ET PAIX
Entre rançon de fidélité, retour de grâce et mission sécurisation politique, Le gouvernement Amadou Ba 2 qui a été mis en place hier est manifestement un attelage qui souffle le chaud et le froid,
Le gouvernement Amadou Ba 2 qui a été mis en place hier est manifestement un attelage qui souffle le chaud et le froid. En effet, les nominations, entre autres Thérèse Faye, Daouda Dia et le ministre Samba Ndiobène Ka qui prend l'agriculture, ou encore Lat Diop qui prend le ministère du Sport, plusieurs enseignements peuvent découler de ces nominations.
Le président de la République a dû certainement avoir un pincement au cœur en mettant en place un gouvernement sans son «frère» Mamadou Talla. Très proche du couple présidentiel, Mamadou Talla qui a été tour à tour ministre de la Formation professionnelle, ministre de l'Education nationale et ministre des Collectivités territoriales ne fait pas partie du probable dernier gouvernement du Président Macky Sall. Ce dernier a fait fi, cette fois-ci visiblement, des liens fraternels qui le lient avec l'ex-professeur de la première dame, pour faire de la politique pure et dure avec la nomination de Daouda Dia comme ministre de l'élevage. Ainsi contrairement à Mamadou Tall qui n'est pas trop visible politiquement, le désormais ex-questeur de l'Assemblée nationale est très actif dans le Fouta. Apparemment, le Président Macky Sall ne veut prendre aucun risque avec son «titre foncier» en mettant un homme impliqué socialement. D'autant que c'est un bon moyen aussi de «ferrer» le puissant grand frère de ce dernier, le milliardaire Daouda Dia qui ne sera pas de trop pour le financement de la campagne présidentielle de BBY.
THERESE FAYE, LA RANÇON DE LA FIDELITE
Par ailleurs, si la nomination de Daouda Dia est fortement conditionnée par les enjeux au Fouta, la nomination de Thérèse Faye, sans occulter certainement sa dimension politique, sonne comme une rançon pour cette militante de première heure, fidèle et dévouée au chef de l'Etat. L'ex-directrice du Fongip fait partie des étudiants qui ont «imposé» l'APR à l'UCAD contre vents et marées vers 2008, durant la traversée du désert du Président Macky Sall. Sur le plan politique c'est une nomination qui sonne comme une évidence. Politiquement en tout cas.
SAMBA NDIOBENE KA POUR «MUSELER» ALI NGOUILLE NDIAYE
Le ministre Samba Ndiobène Ka hérite du ministère d'Aly Ngouillle Ndiaye. Et là aussi, le message est très clair, le chef de l'Etat veut anticiper et contrecarrer les velléités présidentielles de l'ancien ministre de l'Intérieur, très écouté dans le Djolof. Et Samba Ndiobène Ka est conforté pour tenter d'éviter la perte de ce bastion très important pour la mouvance présidentielle. Très provincial, le nouveau ministre de l'Agriculture devra parler à ses «frères».
LAT DIOP POUR «PERTURBER» YEWWI A GUEDIAWAYE
La nomination de Lat Diop était devenue un secret de Polichinelle. Mais elle obéit aussi à une logique purement politicienne. En perte de vitesse à Guédiawaye avec l'ascension fulgurante de YAW qui a déboulonné le puissant maire et frère du président Aliou Sall, le régime avait besoin d'un homme pour apporter un souffle nouveau. Administrateur civil et bagarreur politique, Lat Diop avait fait du président de Pastef Ousmane Sonko sa cible préférée ces derniers mois, parfois même à l'excès avec des insultes qui ont fait le tour des réseaux sociaux. En outre, il hérite d'un ministre qui n'est pas anodin pour un fils de la banlieue où le sport, notamment le football et la lutte, est prépondérant. Peut-être est-ce un moyen pour lui de faire adhérer à sa cause les sportifs de renom que compte la banlieue en vue de l'élection présidentielle. Le Premier ministre a parlé d'un gouvernement de combat hier. Il n'a pas tort politiquement.
OMAR YOUM, MAKHTAR CISSE, LE RETOUR DES «DAUPHINS»
La nomination du ministre Omar Youm aux Forces armées mérite une lecture particulière. Faisant partie avec Makhtar Cissé et Amadou Ba des ministres qui ont été éjectés parce que l'opinion leur prêtait des ambitions présidentielles, Omar Youm qui se dispute la légitimité à Thiadiaye avec le journaliste Pape Djibril Fall, revient au-devant de la scène. Même son de cloche pour Mouhamad Makhtar Cissé. En retrait depuis son limogeage, l'ancien directeur de la SENELEC, très proche de la famille religieuse de Tivaouane, revient aux affaires avec son poste de directeur de Cabinet du Président Macky Sall. Il fera certainement partie de l'ossature intellectuelle qui va épauler Amadou Ba pour la Présidentielle.
LA MISSION DE LA NOUVELLE EQUIPE GOUVERNEMENTALE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE JEUDI
Les livraisons de ce jeudi 12 octobre 2023, décryptent la mission de la nouvelle équipe gouvernementale constituée mercredi sous la direction du Premier ministre Amadou Ba
Dakar, 12 oct (APS) – Les quotidiens reçus jeudi à l’APS décryptent la mission de la nouvelle équipe gouvernementale constituée mercredi sous la direction du Premier ministre Amadou Ba
Le secrétaire général de la présidence de la République a donné lecture du décret portant nomination du nouveau gouvernement, conduit par le Premier ministre Amadou Bâ et composé de 39 membres contre 38 dans le précédent cabinet. L’équipe compte un ministre délégué de plus que dans le précédent (cinq contre quatre), sept femmes contre huit dans le dernier attelage.
‘’Des changements mineurs !’’, s’exclame à la Une L’As, soulignant que ‘’le dernier gouvernement sous Macky Sall n’aura pas consacré une grande rupture dans sa composition. En réalité, +Amadou II+ est constitué pratiquement des membres du gouvernement sortant. Ils ont pour la plupart conservé leur portefeuille ministériel même si une dizaine d’entre eux ont été muté d’un poste à un autre’’.
‘’Macky Sall opte pour la continuité’’, selon Sud Quotidien qui écrit : ‘’Après six jours de suspens, le président de la République a finalement rendu publique hier, mercredi 11 octobre 2023, la liste de la nouvelle équipe gouvernementale. Forte de 39 membres, cette nouvelle équipe, essentiellement dominée par des politiques, est marquée par 4 départs et 6 nouveaux arrivants et de véritables jeux de chaises musicales touchant presque la totalité des ministères de souveraineté. Le Premier ministre Amadou Ba parle +de gouvernement de missions et de combats+’’.
Selon WalfQuotidien, ‘’Macky Sall déplace ses pions’’. ‘’Attendu depuis six jours, Amadou Bâ II a été formé hier. Il s’agit plutôt d’un réaménagement ministériel avec les ministères clés qui ont changé de main. Mais l’essentiel des ministres du gouvernement restent en poste’’’, souligne Walf.
L’Info estime que ‘’Macky Sall fait du neuf avec du vieux’’. ‘’La nouvelle équipe gouvernementale du Sénégal enregistre bien de nouvelles arrivées qui viennent ainsi rejoindre d’inamovibles ministres qui ont fini par marquer leur territoire, et d’autres qui se sont tout simplement échangé de chaises’’, constate la publication.
Le Quotidien voit dans ce remaniement la constitution de ‘’l’équipe pour 2024’’, allusion à la présidentielle de février prochain. ‘’Macky Sall a décidé de finir son mandat avec les mêmes hommes, sous la conduite du candidat Amadou Ba. Pour le Premier ministre, ces 39 ministres doivent aussi l’aider à gagner la Présidentielle du 25 février 2024’’, écrit le journal.
‘’Ce gouvernement mis en place hier, à quatre mois d’une élection Présidentielle à laquelle le Premier ministre est candidat, n’est que +la photographie d’une équipe de campagne+. C’est ce que pensent des analystes politiques qui évaluent les atouts de cette taskforce et son apport en perspectives à la Présidentielle de février 2024’’, souligne L’Observateur.
Selon Source A, ‘’39 ministres sont envoyés au front pour les six prochains mois, avant la passation de Macky Sall et le prochain président du Sénégal. La nouvelle équipe d’Amadou Ba (…) se veut un gouvernement de missions et de combat, dont le souci majeur, pour l’avenir de la Mouvance présidentielle, est la conservation du pouvoir’’.
Pour le quotidien Bës Bi, ‘’Macky Sall compose le 39 pour la Présidentielle’’. ‘’Macky Sall lâche une équipe de 39 ministres pour finir son mandat. L’équipe de Amadou Ba a connu un jeu de chaises musicales entre les départements de souveraineté et quelques entrées. Ce sera +espérance de vie+ de 6 mois’’, écrit la publication.
«IL Y A UNE GRANDE PROGRESSION DE LA CONSOMMATION DE LA DROGUE CHEZ LA GENT FEMININE»
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit.
En marge de l’atelier sur la problématique de l’alcool au Sénégal, le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a fait une présentation sur les effets et les conséquences de l’usage des substances psychoactives (drogue, alcool et tabac). Cheikh Diop note une augmentation de la consommation de drogue chez la gent féminine.
Le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac) Cheikh Diop a indiqué d’emblée que l’addiction est une pathologie, c’est-à-dire la dépendance vis-à-vis d’un produit. «Lorsqu’on parle d’addiction vis-à-vis du produit, c’est essentiellement la dépendance par rapport à la drogue et à l’alcool et quelque part au tabac», souligne-t-il. Il ajoute que le phénomène de la drogue se pose partout.
Pour M. Diop, depuis quelques années, ils sont en train d’observer la féminisation de la consommation des drogues. «Il y a une progression de la consommation chez la gent féminine, et avec l’avènement de la chicha, on a constaté une grande avancée. Si vous allez dans les restaurants de luxe, il y a beaucoup de jeunes filles qui consomment la chicha. De même, avec les mouvements observés de certaines femmes d’affaires qui sont entre deux avions, il y a une forte consommation de drogue chez ces femmes, et certaines même sont impliquées dans le trafic», explique-t-il. Il est pour la mise en place d’une stratégie de la réduction de la consommation de drogue. «On ne peut pas éradiquer la consommation de drogue encore moins de l’alcool car il y aura toujours quelqu’un qui en consomme. L’essentiel pour nous est de travailler pour réduire les impacts et conséquences négatives de ces consommations», déclare le coordonnateur du centre de sensibilisation et d’information sur les drogues (Csid/Jacques Chirac). Plusieurs facteurs expliquent la hausse de la consommation de drogue au Sénégal. «Il y a beaucoup de facteurs qui concourent à la consommation des drogues surtout auprès des jeunes. Le premier facteur est la disponibilité du produit parce qu’il y a un accès relativement facile par rapport à certains produits que l’on peut retrouver dans le marché», se désole-t-il.
D’une façon générale, dit-il, l’environnement social, économique et familial qui caractérise notre pays «constitue un facteur qui pousse les jeunes vers la consommation des drogues d’où la nécessité de renforcer les actions de prévention parce que l’enjeu est de faire en sorte que les jeunes ne touchent pas à la drogue, car dès l’instant où on tombe dans la consommation, cela devient beaucoup plus problématique».
Interpellé sur la drogue qui est la plus utilisée au Sénégal, M. Diop estime que le cannabis est la drogue la plus consommée dans le monde à part l’alcool. Les autres drogues viennent après. D’ailleurs, au Sénégal, c’est la drogue la plus utilisée. «Concernant la tranche d’âge, c’est entre 17 et 35 ans que nous recevons le plus au centre ; exceptionnellement, nous avons des gens très âgés qui ont plus de 60 ans, mais la plupart d’entre eux sont confrontés à des problèmes d’alcool», soutient M. Diop.
AU MOINS 10 DROGUES SONT REÇUS CHAQUE SEMAINE AU CENTRE JACQUES CHIRAC
Il renseigne par ailleurs que le centre Jacques Chirac est une structure communautaire qui intervient dans la prévention, la prise en charge psycho-social et dans l’accompagnement des personnes qui consomment des drogues de façon générale. «Il n’y a pas de service médicalisé mais nous offrons un service d’accueil, d’écoute et d’orientation des personnes qui sont en traitement. Chaque semaine au moins, nous recevons 8 à 10 personnes. Dans le mois, c’est plus de 50 personnes que nous recevons».
LA CROISSANCE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE PASSE DE 3,3% A 4,0% EN 2024
Perspectives économiques régionales du fonds monétaire international (Fmi), Le rebond économique tant attendu pour l’Afrique subsaharienne se profile à l’horizon.
Après avoir chuté pour la deuxième année consécutive en s’établissant à 3,3% en 2023, la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait repartir à la hausse en 2024 et afficher un taux de croissance de 4,0%. L’annonce est du Fonds monétaire international (FMI) dans son bulletin du mois d’octobre relatif aux perspectives économiques régionales dans la région. Toutefois, l’institution financière invite les autorités à continuer leurs politiques de stabilisation pour éviter que ce rebond ne soit qu’une embellie passagère.
Le rebond économique tant attendu pour l’Afrique subsaharienne se profile à l’horizon. L’inflation diminue, les finances publiques se stabilisent et la croissance est sur le point de repartir à la hausse. Selon les perspectives économiques régionales du FMI, la croissance économique de la région va grimper pour atteindre 4,0% l’année prochaine contre 3,3% en 2023. En effet, 2023 est une année difficile pour l’activité économique des pays d’Afrique subsaharienne. Le choc inflationniste survenu à la suite de la guerre de la Russie en Ukraine a suscité des hausses de taux d’intérêt dans le monde entier, ce qui a entraîné un ralentissement de la demande internationale, une hausse des écarts de rendements sur les obligations souveraines et des pressions persistantes sur les taux de change. Ce qui a occasionné une chute de la croissance en 2023 pour la deuxième année consécutive, en s’établissant à 3,3 % contre 4,0 % l’an passé.
Par ailleurs, le ralentissement de l’activité au niveau international, la hausse des taux d’intérêt mondiaux, le creusement des spreads et la poursuite des pressions sur les taux de change ont concouru à une grave pénurie de financements. Il s’agit d’un choc de plus pour une région qui se remet à peine de la pandémie de COVID-19. Cependant, selon les estimations de l’institution financière, la croissance devrait se rétablir à 4,0% en 2024. D’autant plus que le redressement économique de la région a déjà commencé. Pour le moment, les données de PIB de la plupart des pays ne sont disponibles que pour le premier trimestre 2023. Pour autant, les indicateurs à haute fréquence montrent que l’activité globale dans la région s’est améliorée au cours du 2ème trimestre. Il faut préciser que la croissance va augmenter pour environ les 4/5 des pays de la région, ce qui marque une différence très nette avec 2023.
LE SENEGAL PARMI LES PAYS AVEC UNE CROISSANCE PLUS ELEVEE EN 2024
En outre, les experts du FMI prédisent la croissance la plus élevée pour certains pays dont l’économie est plus diversifiée. En outre, le tableau est loin d’être le même partout dans la région ; en particulier, on s’attend à ce que la divergence persiste entre les pays riches en ressources naturelles et les pays pauvres en ressources naturelles. Ces deux groupes de pays connaîtront une embellie l’année prochaine, mais pas au même rythme. Le recul des prix des produits de base continuera à peser sur les exportations de la plupart des pays riches en ressources naturelles, mais dans l’ensemble, leur croissance va tout de même s’améliorer, en passant de 2,6% en 2023 à 3,2% en 2024, principalement grâce à la consommation privée et, dans certains cas, grâce à la (re) mise en service d’un certain nombre de projets d’exploitation des hydrocarbures comme le Sénégal et le Niger, et au démarrage de la production de plusieurs projets miniers (Liberia, Mali, République démocratique du Congo, Sierra Leone). Pour ce qui concerne les pays pauvres en ressources naturelles, leur croissance devrait bénéficier à la fois de la bonne tenue de la consommation et de l’investissement, et devrait passer de 5,3% à un niveau impressionnant de 5,9%. Une reprise à deux vitesses n’étant pas une nouveauté dans la région, elle est devenue particulièrement marquée à la suite du choc sur les prix des produits de base de 2015.
DES CONDITIONS EXTERIEURES QUI S’AMELIORENT
Ces bonnes notes s’expliquent par l’amélioration depuis les Perspectives économiques régionales d’avril 2023 de l’environnement mondial. En effet, l’Organisation mondiale de la santé a annoncé la fin de la pandémie au terme de trois longues années. S’y ajoute la hausse de la consommation dans beaucoup de grands pays, ce qui a permis de revoir à la hausse, par rapport à avril, les projections encore moroses pour la croissance mondiale en 2023. Sans compter l’inflation mondiale qui recule lentement.
En effet, de nombreux grands pays ont désormais suspendu le relèvement de leurs taux directeurs, et les conditions financières internationales s’assouplissent, ce qui a permis de réduire les écarts de rendement observés sur les obligations souveraines internationales (spreads) des pays d’Afrique subsaharienne et d’atténuer quelque peu la pénurie de financement. Enfin, les chaînes d’approvisionnement mondiales se sont rétablies, et les cours des denrées alimentaires et de l’énergie ont chuté. Les prix mondiaux des denrées alimentaires ont baissé de plus de 20% au cours des 18 derniers mois. Étant donné que les dépenses alimentaires représentent presque 40% du panier de consommation des habitants d’Afrique subsaharienne, il s’agit d’une bonne nouvelle pour une région en proie à une grave crise du coût de la vie et où la pauvreté a déjà pris des proportions inquiétantes. D’après les estimations, environ un tiers de la population d’Afrique subsaharienne vit avec moins de 2,15 dollars par jour. Après avoir atteint un pic de près de 10%, en glissement annuel, en mars 2023, l’inflation médiane en Afrique subsaharienne a baissé de 3 points de pourcentage. Selon l’estimation la plus récente, elle se montait à 7% au mois de juillet. Comme pour la croissance, la situation varie considérablement d’un pays à l’autre.
En moyenne, les pays en régime de change flexible présentent des taux d’inflation plus élevés que les pays en régime de change intermédiaire, et en juillet 2023, presque un tiers des pays de la région présentaient toujours une inflation supérieure ou égale à 10%. Néanmoins, d’après les dernières données disponibles, plus de 40% des pays ont vu leur taux d’inflation baisser depuis au moins 2 mois. La plupart des autres pays devraient voir leur taux d’inflation atteindre un pic prochainement, et l’inflation ne devrait augmenter au cours de l’année 2024 que dans 5 pays à savoir l’Angola, le Burkina Faso, la Guinée Equatoriale, le Niger et les Seychelles. Certains des pays dont l’inflation est élevée sont des économies relativement importantes (Éthiopie, Ghana, Nigeria), ce qui explique que le taux d’inflation régional en moyenne pondérée soit également élevé.
Cependant, si l’on s’intéresse au pays médian, on constate que les effets de la crise sur l’Afrique subsaharienne correspondent globalement aux tendances observées ailleurs, tout comme la trajectoire prospective de désinflation de la région. Élément fondamental pour la sécurité alimentaire dans la région, l’inflation alimentaire intérieure est également en baisse, ce qui tient en grande partie à une baisse générale des cours mondiaux des denrées alimentaires. D’ordinaire, lorsque les prix alimentaires internationaux chutent, l’inflation alimentaire met 6 à 12 mois pour baisser à son tour dans les pays, et la baisse des prix se transmet presque complètement aux prix des denrées importées. Cependant, selon les données fournies par le FMI, bien que l’inflation alimentaire médiane continue de dépasser les 10%, un niveau trop élevé, c’est bien moins que le pic de 16 % atteint en octobre 2022. Cette tendance récente marque, d’après les experts, une évolution bienvenue pour la région, dans la mesure où l’Afrique subsaharienne est la zone du monde qui souffre le plus d’insécurité alimentaire. D’après les projections pour 2023, 142 millions de personnes soit 12% de la population souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë, soit 10 millions de personnes de plus que l’année dernière.
BAISSE DES DEFICITS BUDGETAIRES, RETABLISSEMENT DES FINANCES PUBLIQUES…
Pour ce qui concerne la situation budgétaire, les finances publiques des pays de la région se rétablissent progressivement. En 2020, le déficit budgétaire médian, hors dons, s’est nettement creusé pour atteindre 8,2 % du PIB. Ce qui tient aux effets de la pandémie sur les recettes et à l’impératif de protection des plus vulnérables.
Par conséquent, la dette publique médiane a fortement augmenté, en passant d’environ 51,5% en 2019 à presque 59% en 2020. Cependant, rares sont les pays qui disposaient d’un espace budgétaire suffisant au début de la crise, et la plupart des autorités nationales ont depuis entamé le rééquilibrage de leurs finances publiques. Le déficit médian, hors dons, s’est réduit à 6,1% du PIB en 2022, et devrait continuer de se combler pour atteindre 5,3% en 2023. En conséquence, les niveaux d’endettement se sont largement stabilisés autour de 60% à partir de 2021, et devraient amorcer un léger repli à partir de 2024, mettant ainsi fin à une tendance haussière qui dure depuis une décennie. Jusqu’à présent, la baisse des déficits budgétaires découle presque à parts égales de la réduction des dépenses et de la hausse des recettes en pourcentage du PIB. Au-delà de ce rééquilibrage général des comptes publics, certains pays comme l’Angola, la Gambie, le Nigeria et la Zambie ont entamé d’importantes réformes des subventions à l’énergie afin de se ménager une marge de manœuvre nécessaire à des dépenses de développement.
DE GROS NUAGES A L’HORIZON ...
Selon le FMI, de gros nuages risquent de planer sur la reprise qui s’annonce pour l’année prochaine. D’après les prévisions, les niveaux d’endettement se sont stabilisés dans l’ensemble de la région, mais restent très élevés dans de nombreux cas, et plus de la moitié des pays à faible revenu de la région sont surendettés ou risquent fort de le devenir. Par ailleurs, comme la tendance est de plus en plus orientée vers les financements de marché, plus coûteux que les prêts accordés par les créanciers officiels, le service de la dette s’est envolé. De plus, quoique les spreads aient diminué après avoir atteint un pic plus tôt dans l’année, les coûts de l’emprunt demeurent élevés. Pour ce qui concerne les pays qui ne sont pas surendettés comme le Sénégal, le rendement moyen des euro-obligations en cours de remboursement dépasse 12%, contre 7% avant la pandémie. Les taux d’intérêt mondiaux devraient certes finir par baisser à mesure que l’inflation ralentit, mais les taux mondiaux à plus long terme ne devraient pas retrouver leurs niveaux d’avant la crise de sitôt. Aucune euro-obligation n’a été émise depuis avril 2022 aux taux actuels, et certains pays pourraient avoir des difficultés à refinancer des engagements à court terme. De ce fait, le cumul des montants à rembourser au titre d’euro-obligations atteindra environ 6 milliards de dollars en 2024 et en 2025, ce qui est particulièrement inquiétant. Deuxièmement, l’inflation reste trop élevée. Bien que l’inflation tende à baisser dans plus de 40% des pays de la région, elle dépasse encore les niveaux observés avant la pandémie.
Dans les pays où les anticipations d’inflation sont mal ancrées, plus l’inflation persiste longtemps à un haut niveau, plus il est à craindre que ne se déclenchent des effets de second tour incontrôlés, auquel cas les autorités monétaires finiraient par devoir resserrer leur politique de manière encore plus volontariste, et les autorités budgétaires pourraient subir des pressions supplémentaires, avec de nouvelles demandes d’augmentation des salaires de la fonction publique. A cela s’ajoute la conséquence supplémentaire de la pénurie de financement, la hausse des taux d’intérêt mondiaux et le repli des cours des produits de base qui mettent sous pression la plupart des monnaies d’Afrique subsaharienne. Concernant les pays dotés d’un régime de change flexible, et en particulier ceux qui rencontrent des problèmes de compétitivité ou présentent des réserves insuffisantes, les mesures prises pour freiner les fluctuations baissières des monnaies sont susceptibles de nuire à la croissance et d’aggraver encore la pénurie de financement. Ainsi les perspectives de prospérité à plus long terme demeurent fragiles, en particulier pour les pays dont les économies sont les moins diversifiées.