Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua. En réponse à une demande d’interview formulée par Sud Quotidien, des officiels de la mission diplomatique se sont dits conscients de l’ampleur du phénomène. Par ailleurs, ils confient qu’un millier de sénégalais a été arrêté à la frontière américaine et que certains ont été même rapatriés. Par la même occasion la représentation diplomatique du pays de l’Oncle Sam rappelle les voies légales à emprunter pour se rendre aux Etats-Unis. En toute sécurité. Mroceaux choisis.
«Les Etats-Unis sont conscients qu'un nombre croissant de Sénégalais qui tentent d'atteindre la frontière Sud des USA en passant par l'Amérique centrale et le Mexique. Le périple extrêmement dangereux et coûteux. Pis, ceux qui parviennent à atteindre les États-Unis sans visa d'immigrant sont souvent expulsés vers leur pays d'origine. Des milliers de Sénégalais ont été d’ailleurs arrêtés à la frontière américaine au cours de l'année écoulée et beaucoup d'entre eux ont été rapatriés au Sénégal.
Les États-Unis travaillent avec des partenaires dans le monde entier pour cibler les individus et les organisations qui exploitent les Sénégalais et les personnes d'autres nationalités en les faisant passer clandestinement la frontière américaine. Ces criminels proposent des itinéraires et des méthodes de voyage qui mettent la vie des migrants en danger. Sur l'itinéraire passant par l'Amérique centrale, les migrants doivent traverser le Mexique, rencontrant fréquemment des cartels de la drogue et des organisations de passeurs qui les obligent à payer des frais élevés et qui les menacent souvent, et menacent aussi les membres de leur famille, jusqu'à ce que ces frais soient payés. Les migrants doivent traverser des régions isolées et dangereuses, souvent dans des véhicules bondés qui ne sont pas conçus pour les humains. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables au cours du processus de passage clandestin. Il est tragique de constater que de nombreuses personnes meurent au cours du voyage».
UN PÉRIPLE DANGEREUX
«Il est extrêmement regrettable que les trafiquants d'êtres humains trompent les gens en leur faisant payer des sommes considérables pour se risquer à un voyage aussi difficile, qui met leur vie en danger et qui est généralement infructueux. De nombreuses organisations criminelles annoncent sur les réseaux sociaux qu'elles peuvent aider des personnes à immigrer aux États-Unis. Elles véhiculent l'idée que les migrants peuvent traverser l'Amérique centrale à bas prix et qu'ils seront bien accueillis aux ÉtatsUnis. En réalité, si les migrants survivent au voyage périlleux et atteignent finalement la frontière américaine, ils sont souvent arrêtés, renvoyés dans leur pays d'origine et interdits d'entrer aux États-Unis à l'avenir. Les États-Unis travaillent avec leurs partenaires internationaux pour identifier les trafiquants d'êtres humains à chaque étape de la route afin d'empêcher ces crimes de se produire, mais nous voudrions également exhorter nos amis sénégalais à ne pas se laisser tromper par ces criminels». «Les États-Unis et le Sénégal entretiennent un partenariat solide fondé sur des valeurs communes et des relations chaleureuses entre nos peuples. Encourager les voyages entre nos deux pays est un élément important de notre relation : cela nous aide à partager des idées et des cultures, cela stimule la croissance économique et permet aux familles et aux amis de rester en contact. Les États-Unis accueillent chaleureusement les visiteurs qui viennent dans notre pays en toute légalité. Par exemple, un citoyen américain peut parrainer un membre de sa famille qui est originaire d'un autre pays par le biais de la procédure de visa d'immigrant, ou une entreprise américaine peut parrainer un employé pour qu'il vienne travailler aux États-Unis. Il existe également des visas pour les étudiants qui souhaitent étudier aux États-Unis et des visas de tourisme pour les personnes qui souhaitent venir aux États-Unis pour de courtes vacances».
NOMBRE DE VISAS DÉLIVRÉS
«L'ambassade des États-Unis à Dakar est fière de délivrer chaque année des milliers de visas d'immigrant à des citoyens sénégalais qui remplissent les conditions requises pour immigrer légalement parce qu'ils ont un lien de parenté avec un citoyen américain. Nous accordons également chaque année de nombreux visas de diversité (parfois connus sous le nom de "loterie des visas" / visas par loterie), donnant à d'autres la possibilité de vivre et de travailler aux États-Unis même s'ils n'ont pas de famille dans le pays. En outre, notre ambassade délivre chaque année des milliers de visas non-immigrant pour les études, les affaires et le tourisme, renforçant ainsi les relations entre nos deux pays. Toutefois, ces visas sont spécifiquement destinés à des séjours limités aux États-Unis, et il est important que les demandeurs comprennent qu'il est illégal d'immigrer aux États-Unis en utilisant un visa de non-immigrant».
DIFFICULTÉS NOTÉES DANS L’OBTENTION DE RENDEZ-VOUS
«Bien que nous fassions de notre mieux pour proposer des rendez-vous aussi rapidement que possible, les délais d'attente peuvent être assez longs en raison de la très forte demande. Nous encourageons les personnes qui souhaitent se rendre aux États-Unis à déposer leur demande de visa le plus tôt possible. Pour les visiteurs qui ont déjà obtenu un visa américain par le passé, il n'est souvent pas nécessaire de prendre rendez-vous pour le renouvellement du visa et les demandeurs peuvent soumettre leurs documents par l'intermédiaire de DHL. Nous avons également établi un partenariat avec DHL afin de faciliter la récupération des visas pour nos demandeurs. Notre site internet consacré aux rendez-vous contient de plus amples informations sur tous les aspects de la procédure de demande de visa».
PRIX DES FRAIS DE VISAS ET MOTIFS DE REFUS
«Pour couvrir les frais administratifs et de personnel, nous devons faire payer les demandeurs pour le traitement des demandes de visa. Par exemple, les frais de demande du visa B1/B2, qui permet d'effectuer de courts séjours touristiques aux États-Unis, s'élèvent à 185 dollars et ne sont pas remboursables. Ces frais ne sont pas spécifiques au Sénégal ; ils sont fixés par le Département d'État américain et s'appliquent dans tous les pays. Seuls les agents du Consulat à l'ambassade des États-Unis peuvent déterminer si un demandeur remplit les conditions requises pour obtenir un visa américain. Bien que nos agents veuillent soutenir les voyages légitimes vers les États-Unis, la loi américaine fixe des conditions strictes que les demandeurs doivent remplir pour prouver leur éligibilité».
COOPÉRATION SÉNÉGALO-AMÉRICAINE
«Les États-Unis soutiennent fermement le désir des citoyens sénégalais de bénéficier d'opportunités économiques et d'une meilleure qualité de vie, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires sénégalais pour promouvoir le développement et les opportunités économiques ici au Sénégal. Par exemple, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) consacre 140 millions de dollars chaque année à des programmes qui ont pour objectif de renforcer la santé, l'éducation et la production agricole. Les États-Unis fournissent 550 millions de dollars par l'intermédiaire du Millenium Challenge Corporation (MCC) pour soutenir un programme qui contribuera à rendre l'électricité plus accessible et plus abordable pour tous les Sénégalais. Le département de l'agriculture des États-Unis a investi près de 50 millions de dollars pour fournir des millions de repas chauds et nutritifs à des centaines de milliers d'élèves sénégalais dans tout le pays. Au cours des 60 dernières années, le Corps de la Paix des États-Unis a envoyé plus de 4 000 volontaires au Sénégal pour travailler directement avec des membres de la communauté et des groupes communautaires afin de soutenir la sécurité alimentaire, la santé maternelle, néonatale et infantile, ainsi que les opportunités économiques et l'entrepreneuriat, en particulier pour les femmes et les jeunes».
L’AMBASSADE DES ETATS-UNIS DECORTIQUE LE FLÉAU DE L'IMMIGRATION IRRÉGULIÈRE
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua
Les services de l’ambassade des Etats-Unis à Dakar se sont prononcés sur la nouvelle forme d’immigration irrégulière via le Nicaragua. En réponse à une demande d’interview formulée par Sud Quotidien, des officiels de la mission diplomatique se sont dits conscients de l’ampleur du phénomène. Par ailleurs, ils confient qu’un millier de sénégalais a été arrêté à la frontière américaine et que certains ont été même rapatriés. Par la même occasion la représentation diplomatique du pays de l’Oncle Sam rappelle les voies légales à emprunter pour se rendre aux Etats-Unis. En toute sécurité. Mroceaux choisis.
«Les Etats-Unis sont conscients qu'un nombre croissant de Sénégalais qui tentent d'atteindre la frontière Sud des USA en passant par l'Amérique centrale et le Mexique. Le périple extrêmement dangereux et coûteux. Pis, ceux qui parviennent à atteindre les États-Unis sans visa d'immigrant sont souvent expulsés vers leur pays d'origine. Des milliers de Sénégalais ont été d’ailleurs arrêtés à la frontière américaine au cours de l'année écoulée et beaucoup d'entre eux ont été rapatriés au Sénégal.
Les États-Unis travaillent avec des partenaires dans le monde entier pour cibler les individus et les organisations qui exploitent les Sénégalais et les personnes d'autres nationalités en les faisant passer clandestinement la frontière américaine. Ces criminels proposent des itinéraires et des méthodes de voyage qui mettent la vie des migrants en danger. Sur l'itinéraire passant par l'Amérique centrale, les migrants doivent traverser le Mexique, rencontrant fréquemment des cartels de la drogue et des organisations de passeurs qui les obligent à payer des frais élevés et qui les menacent souvent, et menacent aussi les membres de leur famille, jusqu'à ce que ces frais soient payés. Les migrants doivent traverser des régions isolées et dangereuses, souvent dans des véhicules bondés qui ne sont pas conçus pour les humains. Les femmes et les enfants sont particulièrement vulnérables au cours du processus de passage clandestin. Il est tragique de constater que de nombreuses personnes meurent au cours du voyage».
UN PÉRIPLE DANGEREUX
«Il est extrêmement regrettable que les trafiquants d'êtres humains trompent les gens en leur faisant payer des sommes considérables pour se risquer à un voyage aussi difficile, qui met leur vie en danger et qui est généralement infructueux. De nombreuses organisations criminelles annoncent sur les réseaux sociaux qu'elles peuvent aider des personnes à immigrer aux États-Unis. Elles véhiculent l'idée que les migrants peuvent traverser l'Amérique centrale à bas prix et qu'ils seront bien accueillis aux ÉtatsUnis. En réalité, si les migrants survivent au voyage périlleux et atteignent finalement la frontière américaine, ils sont souvent arrêtés, renvoyés dans leur pays d'origine et interdits d'entrer aux États-Unis à l'avenir. Les États-Unis travaillent avec leurs partenaires internationaux pour identifier les trafiquants d'êtres humains à chaque étape de la route afin d'empêcher ces crimes de se produire, mais nous voudrions également exhorter nos amis sénégalais à ne pas se laisser tromper par ces criminels». «Les États-Unis et le Sénégal entretiennent un partenariat solide fondé sur des valeurs communes et des relations chaleureuses entre nos peuples. Encourager les voyages entre nos deux pays est un élément important de notre relation : cela nous aide à partager des idées et des cultures, cela stimule la croissance économique et permet aux familles et aux amis de rester en contact. Les États-Unis accueillent chaleureusement les visiteurs qui viennent dans notre pays en toute légalité. Par exemple, un citoyen américain peut parrainer un membre de sa famille qui est originaire d'un autre pays par le biais de la procédure de visa d'immigrant, ou une entreprise américaine peut parrainer un employé pour qu'il vienne travailler aux États-Unis. Il existe également des visas pour les étudiants qui souhaitent étudier aux États-Unis et des visas de tourisme pour les personnes qui souhaitent venir aux États-Unis pour de courtes vacances».
NOMBRE DE VISAS DÉLIVRÉS
«L'ambassade des États-Unis à Dakar est fière de délivrer chaque année des milliers de visas d'immigrant à des citoyens sénégalais qui remplissent les conditions requises pour immigrer légalement parce qu'ils ont un lien de parenté avec un citoyen américain. Nous accordons également chaque année de nombreux visas de diversité (parfois connus sous le nom de "loterie des visas" / visas par loterie), donnant à d'autres la possibilité de vivre et de travailler aux États-Unis même s'ils n'ont pas de famille dans le pays. En outre, notre ambassade délivre chaque année des milliers de visas non-immigrant pour les études, les affaires et le tourisme, renforçant ainsi les relations entre nos deux pays. Toutefois, ces visas sont spécifiquement destinés à des séjours limités aux États-Unis, et il est important que les demandeurs comprennent qu'il est illégal d'immigrer aux États-Unis en utilisant un visa de non-immigrant».
DIFFICULTÉS NOTÉES DANS L’OBTENTION DE RENDEZ-VOUS
«Bien que nous fassions de notre mieux pour proposer des rendez-vous aussi rapidement que possible, les délais d'attente peuvent être assez longs en raison de la très forte demande. Nous encourageons les personnes qui souhaitent se rendre aux États-Unis à déposer leur demande de visa le plus tôt possible. Pour les visiteurs qui ont déjà obtenu un visa américain par le passé, il n'est souvent pas nécessaire de prendre rendez-vous pour le renouvellement du visa et les demandeurs peuvent soumettre leurs documents par l'intermédiaire de DHL. Nous avons également établi un partenariat avec DHL afin de faciliter la récupération des visas pour nos demandeurs. Notre site internet consacré aux rendez-vous contient de plus amples informations sur tous les aspects de la procédure de demande de visa».
PRIX DES FRAIS DE VISAS ET MOTIFS DE REFUS
«Pour couvrir les frais administratifs et de personnel, nous devons faire payer les demandeurs pour le traitement des demandes de visa. Par exemple, les frais de demande du visa B1/B2, qui permet d'effectuer de courts séjours touristiques aux États-Unis, s'élèvent à 185 dollars et ne sont pas remboursables. Ces frais ne sont pas spécifiques au Sénégal ; ils sont fixés par le Département d'État américain et s'appliquent dans tous les pays. Seuls les agents du Consulat à l'ambassade des États-Unis peuvent déterminer si un demandeur remplit les conditions requises pour obtenir un visa américain. Bien que nos agents veuillent soutenir les voyages légitimes vers les États-Unis, la loi américaine fixe des conditions strictes que les demandeurs doivent remplir pour prouver leur éligibilité».
COOPÉRATION SÉNÉGALO-AMÉRICAINE
«Les États-Unis soutiennent fermement le désir des citoyens sénégalais de bénéficier d'opportunités économiques et d'une meilleure qualité de vie, et nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires sénégalais pour promouvoir le développement et les opportunités économiques ici au Sénégal. Par exemple, l'Agence américaine pour le développement international (USAID) consacre 140 millions de dollars chaque année à des programmes qui ont pour objectif de renforcer la santé, l'éducation et la production agricole. Les États-Unis fournissent 550 millions de dollars par l'intermédiaire du Millenium Challenge Corporation (MCC) pour soutenir un programme qui contribuera à rendre l'électricité plus accessible et plus abordable pour tous les Sénégalais. Le département de l'agriculture des États-Unis a investi près de 50 millions de dollars pour fournir des millions de repas chauds et nutritifs à des centaines de milliers d'élèves sénégalais dans tout le pays. Au cours des 60 dernières années, le Corps de la Paix des États-Unis a envoyé plus de 4 000 volontaires au Sénégal pour travailler directement avec des membres de la communauté et des groupes communautaires afin de soutenir la sécurité alimentaire, la santé maternelle, néonatale et infantile, ainsi que les opportunités économiques et l'entrepreneuriat, en particulier pour les femmes et les jeunes».
AUCUNE EVOLUTION SIGNIFICATIVE DES CHANTIERS, LES CRAINTES D’UNE DESUETUDE !
Les vastes chantiers annoncés, avec tambours et trompettes, à hauteur de 400 milliards de FCFA, dans la région de Sédhiou, peinent à voir le jour
Les vastes chantiers annoncés, avec tambours et trompettes, à hauteur de 400 milliards de FCFA, dans la région de Sédhiou, peinent à voir le jour. Neuf mois après la prise de ces engagements du gouvernement du Sénégal, aucune évolution significative n’est constatée sur le terrain. De là à nourrir les craintes d’une désuétude de ces projets, avec les nouvelles promesses faites dans les régions qui abritent ces derniers jours ces mêmes instances gouvernementales décentralisées.
Le Conseil des ministres décentralisé à Sédhiou, le 1er mars dernier, avait stabilisé la réalisation de 18 axes majeurs, avec un accent particulier sur le désenclavement de la région. Ainsi a été décidée la construction du pont de Témento, déjà baptisé Balla Moussa Daffé, la boucle du Boudié, l’aménagement de la voirie communale de Bounkiling, Goudomp, Marsassoum et Sédhiou, ainsi que la route Saré Alkaly-Ndiamacouta. Au sujet de la mobilité toujours, les travaux d’élargissement et de construction de l’aéroport de Diendé bougent, à pas de caméléon.
Parmi les décisions majeures figure aussi la construction d’une sphère administrative dont la pose de la première pierre a été faite dans l’arrière cours de la préfecture. Mais depuis, pas l’ombre d’une brique sur le site. L’inquiétude commence déjà à gagner les esprits, avec d’autres Conseils des ministres décentralisés tenus ailleurs et sans que les engagements pris à Sédhiou ne connaissent un début de mise en œuvre.
Outre ces engagements, les populations de la région de Sédhiou sollicitent l’implantation des unités de transformation des fruits et autres produits de cru et créer une chaine de valeur à même de réduire les trappes de pauvreté et les vagues de migration irrégulière. Ici, les attentes sont nombreuses et la demande pressante pour abréger le calvaire des populations d’une région qui dispose d’un fort potentiel naturel mais dont l’inexploitation l’installe au rang de collectivité la plus pauvre, tel un homme affamé assis sur un tas de blé.
QUAND LA POLITIQUE DOMINE L’ECONOMIE !
Depuis plusieurs semaines déjà le gouvernement sénégalais est en «tournées économiques», qualifiée de précampagne par ses détracteurs
Depuis plusieurs semaines déjà le gouvernement sénégalais est en «tournées économiques», qualifiée de précampagne par ses détracteurs. Pendant ce temps, les vrais enjeux de développement tels que l’éducation nationale et l’enseignement supérieur, l’économie de rente, entre autres, sont occultés au profit de nouveaux engagements en programmes à coût de milliards de francs CFA.
Lancées en 2014 par le président de la République, Macky Sall, dans le Nord du pays (Saint-Louis), les tournées économiques se veulent une opportunité d’apprécier les réalisations d’infrastructures et d’équipements socioéconomiques de base à travers les projets et programmes de développement communautaires et d’équité sociale et territoriale (PUDC, PUMA et PROMOVILLES), s’appuyant sur l’électrification rurale, l’hydraulique, les équipements de santé et scolaires, entre autres. C’est aussi l’occasion pour le chef de l’Etat de faire nourrir l’espoir d’un avenir plus radieux à ces populations en les promettant davantage d’avantages.
De 2014 à nos jours, et à plusieurs reprises, le président Macky Sall est allé rencontrer ces mêmes populations pour entretenir les «mêmes promesses» notamment lors des Conseils présidentiels suivis de Conseils des ministres décentralisés/délocalisés dans les capitales régionales, des tournées économiques souvent au relent de campagnes électorales. Dans toutes ces localités, des investissements à coût de milliards ont été annoncés. Et dans bien des cas, ces engagements politiques ont donné des résultats qui tapent à l’œil dans les différentes localités du pays, singulièrement à Dakar où on note des réalisations comme les autoponts, le Train express régional (Ter), le Bus rapid transit (Brt), l’autoroute Ila Touba... Du Nord au Sud, en passant par le Centre, l’Est et l’Ouest du pays, des infrastructures ont été réalisées ou en cours de réalisation. Mais, aujourd’hui, toutes ces réalisations semblent ne pas suffire pour emballer les populations, au point que le président de la République en personne soit amené à faire une «précampagne déguisée» sous le sceau de «Tournées économiques». Tout ceci, en renfort à son candidat et non moins Premier ministre, afin qu’il puisse prendre une large avance sur ses potentiels concurrents (adversaires) en lice pour la présidentielle de février 2024.
En tournée économique, depuis le 28 octobre dernier, dans la région de Thiès, puis dans le Nord, le Premier ministre, Amadou Ba, peut compter sur le renfort de son mentor (le président Macky Sall) qui s’est engagé à descendre sur le terrain pour lui. A Kédougou, où a démarré ce périple qui le conduira dans plusieurs régions, le chef de l’Etat s’est félicité du travail fait sous son magistère. Il a, à nouveau, promis à cette région un programme de 600 milliards de francs CFA, pour les trois prochaines années (2024- 2026).
Par la même occasion, lors du Conseil présidentiel territorialisé, il a fait savoir qu’entre 2014 et 2023, «le volume des investissements réalisés par l’Etat dans la région s’élève à 228 milliards 835 millions 708 mille 343 francs CFA. Ce qui correspond à un niveau d’exécution de 222,9% par rapport aux engagements initiaux». Pour s’en convaincre, il dit ceci : «En 2014, précisément le 16 avril, lors de la tenue du Conseil des ministres délocalisé, le coût des besoins en projets exprimés et présenté au Conseil, s’élevait à 192 milliards 820 millions 061 mille 315 francs CFA. A l’époque, le gouvernement s’était engagé à réaliser un ensemble de projets d’un montant de 109 milliards 600 millions de francs CFA, soit 56, 8% des besoins de la région répartis selon les trois axes du PSE»
Dans les jours à venir, le chef de l’Etat effectuera la même tournée économique dans les régions de Kaffrine, Kaolack et Fatick. Là aussi, des promesses à coût de milliards ne manqueront certainement pas. Tous ces déplacements coûtent lourdement au contribuable sénégalais. Du carburant, des hôtels, la restauration, la mobilisation de l’administration, tout ceci sur le dos des Sénégalais et pèse lourd sur l’économie nationale qui en berne. Les vrais enjeux sont occultés, au profit de la politique. Si cette dynamique dénommée tournée économique se poursuit jusqu’à l’ouverture de la campagne présidentielle, il n’est pas sans craindre de voir l’économie en pâtir.
UN TEMPLE DU SAVOIR DÉSORGANISÉ
Des armes blanches au désordre politique, l'impuissance face à la montée de la violence ébranle le prestige de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar
Depuis quelques années, la violence est devenue endémique dans les universités sénégalaises. Entre batailles rangées entre groupes d’étudiants et saccages des biens publics, le désordre règne en maître dans les temples du savoir. Et visiblement affectée par les violences, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) qui a toujours été un creuset de savoir pour beaucoup d’intellectuels africains, est en train de perdre de son superbe.
En juin dernier, l’emprisonnement du leader de l’ex parti Pastef, Ousmane Sonko à deux ans de prison ferme pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire «Sweat Beauté» avait secoué le Sénégal avec de violentes manifestations un peu partout dans le pays. Et les universités sénégalaises n’ont pas échappé à la furie des manifestants.
De Dakar, en passant par Thiès, Ziguinchor et Saint-Louis, les stigmates étaient visibles dans les établissements publics d’enseignement supérieur. Ce qui a dû perturber les enseignements pendant quelques mois. A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, les enseignements continuent de se dérouler à distance depuis lors. Malgré la multiplication des appels à la réouverture du temple du savoir, notamment du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) et des étudiants, le Conseil académique de l’université maintient toujours la poursuite des cours à distanciel. Une situation qui continue de faire débat au Sénégal.
Cependant, il faut dire que depuis quelques années, la violence est devenue endémique dans les universités sénégalaises, surtout à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Entre saccages, bagarres à relents communautaires ou confrériques ou pour le contrôle des amicales, l’insécurité règne dans le temple du savoir. Véhicules calcinés, bâtiments saccagés, l’UCAD était devenue méconnaissable, au lendemain des évènements de juin dernier. Pour beaucoup de personnes, même si l’UCAD a toujours été un lieu de contestation politique, jamais elle n’a connu cette ampleur.
Ce qui a fini d’indigner plus d’un. L’UCAD qui faisait la fierté de toute une Nation, ce qui faisait de Dakar un creuset du savoir pour avoir formé beaucoup d’intellectuels africains notamment des présidents de la République, des très hauts cadres de l’armée, de très grands fonctionnaires internationaux, est en train de perdre de son superbe. On se rappelle également du concert de casseroles qui avait été le théâtre d’affrontements entre étudiants de la coalition Yewwi-Wallu et ceux du pouvoir. Des armes blanches brandies lors de ces affrontements avaient occasionné des blessés. Sans oublier, les heurts qui ont suivi la visite du leader de l’ex parti Pastef, Ousmane Sonko au campus universitaire de Dakar. Il y a aussi quelque temps, suite à la descente des hommes chargés de la sécurité du campus social de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, des armes, barres de fer, des couteaux avaient été découverts dans les chambres des étudiants.
Quid des affrontements entre les associations « Ndefleng » et « Kekendo » qui ont occasionné la mort de Ismaïla Gaoussou Diémé. Sur ce, le Conseil de discipline de l’Université Cheikh Anta Diop avait sanctionné des étudiants en les excluant de l’université.
Présidant le Conseil présidentiel sur l’insertion et l’emploi des jeunes, le Chef de l’Etat, Macky Sall avait dénoncé les scènes de violence qui se passent à l’université. «L’université, c’est un centre de savoir, ce n’est pas un centre pour des gladiateurs sinon on va aller à l’arène. Il n’est pas normal et nous allons mettre un terme au désordre qu’il y a à l’université où des non-étudiants qui ne sont pas inscrits, qui ne sont pas dans la communauté universitaire, puissent rester dans le campus et y perpétrer de la violence», avait déclaré Macky Sall. A ce mal qui gangrène les universités sénégalaises, il faut aussi ajouter la fuite de cerveaux. D’éminents professeurs servent maintenant à l’étranger. En effet, malgré la montée d’un cran de la violence en son sein, l’UCAD continue à s’illustrer en Afrique. Elle est à nouveau sortie première en Afrique francophone du classement Edurank2023, pour la deuxième fois cette année.