Enfin, il vient de le dire. Il va partir. Juste le temps de terminer son dernier mandat. Il va nous quitter. Après son discours historique du 03 juillet 2023, le Président Macky SALL annonce officiellement son départ de la tête de l’État, prenant à défaut nombre de ses partisans, d’observateurs politiques, mais aussi le citoyen lambda tant il a entretenu le flou au sujet de sa troisième candidature ou son second quinquennat, c’est selon. Car le « ni oui », « ni non » servi à tous dès lors qu’il fut interpelé sur le sujet, en dit long. Toutefois, il faut le reconnaitre, il entre dans l’Histoire. Il l’enjambe d’un vol d’oiseau. Oui, Il devient historique !
Le Président M. SALL vient de libérer le peuple, du moins sa frange la plus importante, en lui extirpant ce goulot d’étranglement. Hommes politiques, pour ne pas dire ses partisans ou ses contempteurs, jeunes et vieux, hommes et femmes, citoyens de tout bord, se sont abandonnés à ce débat, qui a enlisé tout le pays dans les incertitudes du lendemain, à fortiori lorsque l’opposition la plus significative a failli ravir la vedette au régime de BBY, à l’Assemblée nationale. Confirmant la réalité de notre démocratie.
Que de tohu-bohu, avons-nous vécu avant cette délivrance ! Notre cher Sénégal a souffert dans sa chair et dans son âme. Il a été défiguré par des actes de vandalisme d’un autre temps. L’affaire « Ousmane SONKO-Adji SARR » aura plongé le pays dans les abysses d’un foutoir. Temple du Savoir saccagé, grandes surfaces pillées, ambulances malmenées, véhicules de transport brûlés etc, au point de susciter inquiétude, honte et désolation quant à notre avenir et aux yeux de la communauté internationale où nous avons toujours joui d’un statut de démocrates de haut rang, de porte-étendard de l’Afrique, sous plusieurs angles, tels que nous l’avons toujours été et tels que nous l’avons toujours prouvé au firmament de l’Histoire.
En dépit de son bilan matériel ô combien reluisant
C’est pour dire qu’après avoir suscité désarroi et scepticisme au sein du peuple par les actes à lui posés, durant tout ce temps truffé de nos légitimes interrogations; de la répétition urbi et orbi l’article 27 de la Constitution : « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs», au limogeage de ministres de l’APR à qui l’on prêterait l’intention de vouloir lui succéder, en passant par la révocation de toute autorité nommée par décret, si peu qu’elle ait parlé de cette éventualité ou le slogan du second quinquennat chanté à tue-tête par ses thuriféraires, nul ne pouvait projeter cette feinte, qui a dérouté plus d’un. À moins qu’il ne soit dans le secret des dieux.
En dépit de son bilan matériel ô combien reluisant, - il faut l’avouer-,son bilan immatériel dont l’irrespect de son fameux slogan : « La patrie avant le parti » et le flou entretenu autour de la candidature de trop, ont été le levain de ce désamour grandissant, issu du peuple dont les premiers facteurs ne furent rien d’autres que les résultats des dernières élections législatives, qui ont consacré à l’opposition cette entrée fracassante à l’Assemblée nationale et la perte des grandes villes du pays parle BBY aux dernières élections municipales et départementales, tout comme Dakar, qui est resté dans l’escarcelle de l’opposition.
En matière de bilan immatériel, comment ne pas évoquer l’arrogance des gens de BBY, qui, une fois promus à certains postes, peut être rêvés, aveuglés par les lustres du pouvoir, se sont mus dans l’environnement d’un narcissisme à nul autre pareil, confirmant, par ricochet, l’enivrement du pouvoir, qui, dit-on, rend fou. Cette folie, qui fait vivre dans les nuages de la jouissance, qui extirpe de la conscience et du subconscient de ce dernier les jalons posés durant les différents combats, qui les ont hissés à ce niveau de responsabilité.
Cette folie qui enfante la suffisance chez certains, oubliant leurs devoirs de serviteurs du peuple – délégataires de pouvoirs – et pour qui, ils sont nommés. Oubliant que « le pouvoir est fait pour servir. », pour parler comme le président Kéba MBAYE ; oubliant qu’ils ont le privilège d’être choisis parmi leurs pairs, parfois plus méritants qu’eux ; oubliant, aussi, que les échanges épistolaires demeurent un socle essentiel des rapports : administrateurs-administrés. Phénomène compréhensible, du fait de complexes à connotations diverses, d’une incompétence voilée, d’un manque de culture citoyenne, du sens de l’État, de loyauté envers leurs mandants, et tutti quanti. Et cerise sur le gâteau, ils arrivent à l’outrecuidance de sélectionner et maintenir un black-out sur les messages et appels téléphoniques reçus.
Jacques Attali s’écrit dans Verbatim, page 12 : « L’exercice du pouvoir grossit les caractères des êtres comme la loupe ceux de l’imprimerie. Il est une drogue qui rend fou quiconque y touche, qui corrompt quiconque s’y installe, qui détruit quiconque s’y complait. Aveuglées par les phares de la renommée, les chenilles dévorées ont tôt fait de se métamorphoser en vaniteux papillons. »
Il poursuit : « J’ai découvert que le pouvoir politique donne à celui qui y accède l’illusion de disposer de quelque chose comme un gage d’éternité : insouciance, impunité, flagornerie, tout concourt à laisser l’homme de pouvoir se croire affranchi des contraintes de l’humain, donc de la loi et de la morale. À le pousser à confondre renommée et réputation, gloire et célébrité, reconnaissance et révérence, curiosité et admiration. À cesser de douter, à perdre l’esprit critique, à ne plus être soi, bref au sens propre du mot aliéné. »
L’appel du Président M. SALL se ressasse encore dans nos oreilles…
L’appel du Président M. SALL se ressasse encore dans nos oreilles : « Ouvrez vos téléphones et répondez aux interpellations des citoyens. ». J’ai eu à donner dans une contribution l’exemple d’une grande-sœur née le 18 juin 1945 et qui, en 1970, avait adressé un courrier au Général De Gaulle, suivie d’une réponse manuscrite de ce grand homme. Quid du doyen Amadou Makhtar MBOW, ancien Directeur général de l’UNESCO, un modèle pour le Sénégal, pour l’Afrique, voire pour toute l’humanité, qui, par la pédagogie par l’exemple enseigne que rien n’est plus discourtois que de tenter snober un appelant dès lors qu’il est un être humain. En bon communicant et par politesse, malgré le poids de l’âge et chevillé sur le principe du devoir de devoir de répondre à l’autre, ce centenaire a toujours accordé du prix à cet échange. Malheur à ceux qui se croient supérieurs à leurs prochains ! Que Dieu les aide !
C’est pourquoi, il faut que notre pays se départisse de ce genre de comportements qui n’honore pas les hommes politiques et qui les fait classer par le citoyen lambda dans la sphère des bonimenteurs, alors que l’exercice politique n’est que le reflet de la personnalité de l’individu. Ce comportement de complexés doit être remis dans les placards de l’antiquité. Sûr que je suis que cette question peut bien être solutionnée par le peuple sénégalais armé de ses puissantes cartes d’électeurs, qui ne cesse de nous démontrer sa grandeur dans le silence du bureau de vote, à chaque fois que de besoin.
La date du 23 juin 2011 est encore fraîche dans nos mémoires. On se rappelle très bien de ce combat dudit peuple, debout comme un seul homme, bravant tout interdit, aux fins de contraindre le Président WADE à reculer dans sa démarche insinuant une transmission voilée du pouvoir, de père en fils. Ce vaillant peuple, dans sa légendaire souveraineté et sa diversité, venait de se singulariser comme une armée de gladiateurs dopés et obnubilés par le non- vote de ce projet de loi, convergeant vers le siège de l’Assemblée nationale. D’où, sa victoire !
Le Dialogue national convoqué par le Président de la République – dans le sillage de celui du 28 mai 2016 –, s’est tenu sans un segment significatif de l’opposition, une bonne partie de Yéwi Askan wi; ce que je considère comme relevant de l’inexpérience politique, car l’option de la chaise vide est lourde de conséquences néfastes, en politique. Les boycotteurs des élections législatives de 2007 en ont pris pour leurs grades. L’absent, dans le cadre du différend qui l’oppose à un régime, se rendra à l’évidence de son erreur, lors de l’applications des conclusions de ce conclave. C’est un truisme de dire que même les guerres se terminent autour de la table de négociation, encore qu’ici, il ne s’agit que de défendre des positions de principes. D’où le sens de la ritournelle : « En politique, certaines erreurs se paient cash. ».
Souvenons-nous du temps du régime socialiste, alors que Maitre Abdoulaye WADE, tout-puissant leader de l’opposition, a rejoint le Gouvernement de majorité présidentielle élargie, suite à un dialogue. Il me revient à l’esprit sa déclaration médiatique, aux côtés de Maitre Ousmane NGOM, sur le parvis du palais de la République, au sortir de son audience avec le Président DIOUF, disant : « Nous avons discuté de tout avec un grand (T).
En conséquence, les conclusions du dialogue justifient les positions de Taxawu Sénégal et du PDS, en ce sens que les prémices de l’éligibilité de leurs candidats sont une réalité. Et là, leur expérience politique aura prévalu. L’ acteur politique ne doit jamais boycotter l’appel au dialogue du protagoniste, à fortiori s’il s’agit du Président de la République, qui qu’il soit, et de quelque obédience qu’il soit, car, c’est le seul lieu de prises de décisions, l’instance d’arbitrage, de concessions, de certifications d’accord ou non, d’opposition de préalables à tout échange dès lors qu’on veuille désamorcer toute bombe dont l’explosion est synonyme de discorde, à fortiori quand on parle du cas de l’évolution politique de notre cher Sénégal.
Oui, le Président M. SALL est entré dans l’Histoire quoiqu’on puisse dire.
C’est pour dire que la position de cette partie de l’opposition appellera, tôt ou tard, un dialogue, car, sans négociation, rien de probant. C’est le sens de la vie des peuples, de leur évolution, de l’Histoire, de l’évolution des sociétés. Déroger à cette règle équivaut à s’engouffrer dans un tunnel sans issue. Pour ma part, ce dialogue n’est rien d’autre que la suite logique de notre si cher arbre à palabres, valeur intrinsèque de notre patrimoine culturel. Quoiqu’on nous ait appris que la démocratie est née à Athènes, en Grèce, mais pour autant, l’Afrique l’a pratiquée, déjà au XIII eme siècle, avec la Constitution du Mandé, classée par l’UNESCO, Patrimoine Culturel Immatériel de l’humanité.
Alors que l’opposant charismatique Ousmane SONKO, est doublement condamné dans un premier procès l’ayant opposé au ministre Mame M. NIANG et à un second, intenté par la fille Adji SARR, risque de ne pas prendre part à l’élection présidentielle du 25 février 2024, qui sera organisée par le Président non-candidat, une première dans notre Histoire politique. Un nouveau symbole pour notre démocratie !
Oui, le Président M. SALL est entré dans l’Histoire quoiqu’on puisse dire. Sans verser dans la flagornerie ou la jalousie, par cette décision, il écrit une nouvelle page de l’Histoire. Les félicitations reçues aussi bien de ses compatriotes que de la communauté internationale en témoignent éloquemment. Le tout pourrait se résumer par celles du Secrétaire général des Nations Unies : « Vous êtes un modèle pour votre pays et pour le monde. »
N’ayant jamais déclaré sa candidature malgré tous les actes à lui posés, pour ne citer que sa récente tournée européenne, ou son entretien avec tous les exécutifs locaux du BBY comme pour exhiber l’état de son parrainage, il est resté cohérent et fidèle à son propos de non-candidature, comme il l’a révélé dans son livre : « Le Sénégal au cœur. ». En tout cas, le moins que l’on puisse dire est qu’il a été déroutant au point d’avoir driblé bien de ses partisans embourbés dans l’optique de sa réélection. Les faits sont patents.
Aujourd’hui, avec ce candidat de moins, le jeu est très ouvert. Une mosaïque nouvelle s’impose. L’alchimie des alliances peut tout engendrer. Le Président sortant organisera cette élection particulière. Le nombre de candidats de l’opposition suscite bien des probabilités. Au moment où le BBY, à l’issue de son conclave du lundi 10 juillet 2023, donnait carte blanche à son leader pour le choix tant attendu ; ce qui me semble antidémocratique, car c’est une coalition de sous-coalitions. Une concertation de plénipotentiaires de ses entités autour du Président serait plus judicieuse
Quelle que puisse être la difficulté du choix, une avalanche de critères devraient commander le profil du candidat. De mon observatoire, des potentiels présidentiables connus de tous, - Ali Ngouille NDIAYE, Abdoulaye D. DIALLO, Amadou Makhtar CISSÉ, Mamadou Moustapha B″, Amadou B″ -, l’actuel Premier ministre devrait sortir du lot au regard des fondamentaux qui font un homme d’État, à plus forte raison la maitrise du Plan Sénégal Emergent. Les potentiels candidats issus des partis alliés quand bien même auraient-ils une compétence supérieure, ne serviront que de faire-valoir. Comme d’habitude. Pour rien au monde, le Président Macky SALL ne porterait son dévolu hors de son parti. Et gare au « Sabar gu tass », si jamais moult candidats se présenteraient dans le BBY. Sa chute serait vertigineuse.
De la multiplicité des candidats – le numéro 2 de la présidentielle de 2019, Idrissa SECK, qui prédisait d’arrêter la politique en 2022, le candidat de Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar SALL, le candidat du PDS, Karim WADE, Bougane GUEYE, Boubacar CAMARA, Déthié FALL, Alioune SARR, Aminata TOURÉ, Aida MBODJ, etc –, l’ex Maire de Dakar devrait jouer un rôle prépondérant, voire décisif dans le choix du peuple
Voilà le simple point de vue d’un citoyen, ou sa radioscopie de la nouvelle configuration politique qui, à coup sûr, soumettra à notre grand peuple différents programmes, au-delà de cette foultitude de profils et critères à passer au peigne-fin, afin d’élire le nouveau Président de la République, cet homme d’État qui se voudra très expérimenté, au talent de rassembleur et de pacificateur dont la Nation a plus que jamais besoin. Tout en donnant au Chef de l’opposition sa place statutaire dans le sillage de la perfection démocratique. Vive la République !
Mame Abdoulaye TOUNKARA
citoyen sénégalais
Par Cheikh Tidiane Sy
LE DIALOGUE EST UNE EXIGENCE DE NOTRE TEMPS
L’existence de groupes sociaux qui diffèrent par l’ethnie, la culture, la race, la religion, ou l’orientation politique, comporte en soi les germes de conflits potentiels.
Cheikh Tidiane Sy Ancien ministre |
Publication 26/07/2023
L’existence de groupes sociaux qui diffèrent par l’ethnie, la culture, la race, la religion, ou l’orientation politique, comporte en soi les germes de conflits potentiels. Afin de préserver la paix sociale ainsi que le bien commun, il est demandé à chacun de faire preuve de tolérance et de bonne volonté, tout en s’engageant à cultiver la paix et la justice, quelles que soient les circonstances. En d’autres termes, la réponse à la diversité par l’engagement positif et le dialogue est l’un des principaux objectifs que le Créateur a fixé à l’Humanité.
Le mot « dialogue », du grec « dialogos » se décline en « dia » traverser et « legein », parler, dire, énumérer. Cette étymologie nous indique que le dialogue consiste à se mouvoir, se déplacer vers l’autre par la parole. Il s’agit d’une conversation dont l’objectif est un engagement honnête et une meilleure compréhension mutuelle. Le dialogue se distingue du débat, où l’on cherche à persuader l’autre. Il se distingue également de la discussion, qui vise à résoudre un problème, à atteindre un consensus ou à décider d’une ligne de conduite. Dans le dialogue, nous recherchons simplement une interaction significative qui nous permettra de mieux comprendre l’autre, de mieux nous comprendre nous-mêmes, ainsi que la relation qui nous unit.
Ainsi conçu, le dialogue est une expérience interpersonnelle significative qui peut nous changer, car il peut nous aider à nous voir, du point de vue de l’autre. C’est dire qu’il est important que les acteurs du dialogue politique que le Président Macky Sall initie prennent en compte cette dimension hautement humaniste, qui en fait l’outil de référence pour la résolution des conflits.
Quotidiennement pris à partie par ses détracteurs –c’est de bonne guerre- le président Macky Sall est lui aussi dans son droit, surtout lorsqu’il invoque sa détermination à contenir toutes les velléités de débordements. Je le connais suffisamment pour ne pas douter qu’il sait prendre de la hauteur, mais aussi reconnaitre qu’il n’est pas le genre à se laisser marcher dessus. Comme aimait à le dire le président Senghor «Kilifa ken dou ka xoxatal ». Donc, s’il sent, aujourd’hui, la nécessité de réunir à nouveau l’ensemble des acteurs politiques et les forces vives de la nation pourse parler, il est du devoir de chaque patriote sénégalais de soutenir sa démarche.
Pourquoi dialoguer ?
Le dialogue peut améliorer notre compréhension de nous-mêmes. En effet, en nous plaçant dans le contexte de l’autre, nous devenons clairvoyants par rapport à nous-même. Le musulman que je suis s’inspire du Prophète Muhammad (Paix et Salut sur lui). Ne disait-il pas : « Qui se connait, connait son Seigneur » ? En effet, si nous simplifions et considérons uniquement l’aspect physique de la chose, il devient évident que pour voir son propre visage, on est obligé de recourir à un support autre que soi, tel que le miroir. Sans miroir, vous ne pouvez pas voir votre propre visage ! « Le Croyant est le miroir du Croyant » nous enseigne magistralement le Prophète Muhammad (Paix et Salut sur lui). A méditer ! Sans l’autre, nous ne sommes rien, connaître l’autre pour se connaître soi-même, telle est l’essence de l’Islam en tant que religion communautaire. Que sommes-nous en dehors de la Ummah ? Au « Je pense donc je suis » de Descartes, nous opposons le « Je connais l’autre donc je suis ». Léopold Sédar Senghor, l’humaniste, avait parfaitement saisi cela en disant « Je danse dans l’autre, donc je suis ».
« Dansons », alors, avec Senghor, et positionnons le dialogue comme une conversation totalement libre, sans restriction sur les thèmes explorés ou les résultats escomptés. Dans un dialogue sincère, l’on doit considérer les positions de tous les participants sur les sujets abordés, mais aussi leurs émotions, leurs idées préconçues, leurs préjugés et leurs désirs. C’est ce type de dialogue, dans lequel les participants fournissent un effort conscient pour examiner la dynamique intellectuelle et émotionnelle des échanges, qui permet une véritable rencontre humaine, dans laquelle l’autre est perçu avec plus de précision et d’empathie.
Ainsi, en aidant les autres à comprendre qui nous sommes et ce que nous représentons, nous remettons en question les stéréotypes, corrigeons les idées fausses et les préjugés. En retour, nous comprenons mieux les croyances et les valeurs des autres, et corrigeons les erreurs de perception que nous avons à leur égard. Une grande partie des tensions et de la méfiance qui existent parfois entre différents groupes trouve sa source dans des malentendus qui, pourtant, peuvent être levés grâce à la compréhension que le dialogue procure
Le Coran encourage fortement les hommes à dialoguer
« Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand-Connaisseur. » (al-Hujurat, 49:13). Ce Verset nous encourage à accepter et à respecter les différences ethniques, de culture et de croyance. La diversité, la différence sont des principes majeurs de la création divine. Celui qui refuse la diversité sous toutes ses formes est fatalement confronté à la « logique » divine. Il s’enfonce encore plus s’il refuse de dialoguer avec l’autre.
« Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu’Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C’est vers Allah qu’est votre retour à tous; alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez. » (alMa’ida, 5:48). Retenons ici que le Créateur a « voulu » la diversité, Sa Volonté s’impose à tous. Acceptons donc que nous ne sommes pas « une seule » communauté, mais plusieurs. La Beauté de la Création d’Allah se trouve dans la diversité. Que serait le monde si tous les êtres humains étaient pareils ? L’unicité est l’attribut du Créateur, et la multiplicité celui de la Créature. La sagesse recommande d’attendre patiemment qu’Allah explique ce sur quo« Si ton Seigneur l’avait voulu, tous ceux qui sont sur la terre auraient cru. Est-ce à toi de contraindre les gens à devenir croyants ? » (Yunus, 10:99). Allah est Omnipotent et Omniscient. Et comme son Omniscience exige que l’humanité soit libre, il ne la contraint pas à accepter la foi par la force. Le Prophète Muhammad (Paix et Salut sur lui) insistait pour que les gens acceptent l’Islam sur la base d’une acceptation volontaire et non par la contrainte. Si Allah accepte que certains ne croient pas en Lui, comment pouvons-nous rejeter ceux qui ne pensent pas comme nous ? Ces versets qui précèdent posent, de façon radicale, la nécessité de la tolérance pour les Croyants. Le dogmatisme, le fanatisme doivent être rejetés quelle qu’en soit la forme.
Pour ceux qui dirigent ou aspirent à diriger notre cher Sénégal, je vous exhorte humblement à considérer l’exemple de notre Prophète (Paix et Salut sur lui), dont la vie a été consacrée au dialogue avec les croyants, les athées, les idolâtres et les Gens du Livre. Les traités, les relations diplomatiques, ainsi que les partenariats commerciaux qu’il a noués sont autant de facettes de ce dialogue et ont contribué au rayonnement de l’Islam. Cultivez un dialogue sincère, juste, équitable, soyez ouverts d’esprit, rejetez la violence sous toutes ses formes, ouvrez vos cœurs à la diversité et la Baraka vous enveloppera. Je ne peux conclure mon propos sans m’adresser à ceux qui ne sont pas d’accord avec mon argumentation ou qui refusent le dialogue avec le Président Macky Sall. Je pense que la meilleure façon d’exprimer son désaccord est justement de dialoguer, de demander à être compris tout en faisant l’effort de comprendre, en direct ou par médiation interposée. Si l’on refuse l’arme du dialogue, il ne reste plus que celle de la violence et de l’affrontement. Il faut éviter cela à tout prix pour préserver la paix dans notre pays. En cette période où les foyers de tension et de conflits se multiplient partout dans le monde, notre pays a besoin d’unité, de stabilité et de prospérité. Ce Sénégal de demain c’est dans la « coconstruction» que nous le réaliserons, autour d’un leadership qui fait du dialogue, du partage du pouvoir, de l’Etat de droit, les ingrédients majeurs de sa gouvernance. Comme aimait à le dire le doyen Abdoulaye LY «nu sellal » (nous comporter avec vertu) !
A Vous, Monsieur le Président, permettez que je Vous dise fraternellement et respectueusement : «C’est Vous qui êtes à la tête de notre pays et, à ce titre, Vous en êtes le premier Serviteur ! Après tant d’années, au cours desquelles vos réalisations se voient à l’œil nu, il est temps de refaire le tour complet du propriétaire, de nettoyer les écuries d’Augias, de redistribuer les cartes et de vous entourer de plus de compétences avérées en tous les domaines ! »
Cheikh Tidiane Sy Ancien ministre
SERIGNE BASSIROU GUEYE LANCE UN APPEL A «CREDIBILISER»L’OFNAC
Il intervenait dans le cadre de la 2ème session du Comité technique de suivi et évaluation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (CTSE /SNLCC).
Etienne NDIAYE (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 26/07/2023
Le Président de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC) Serigne Bassirou Guèye a lancé hier un appel à « crédibiliser » sa structure. Il intervenait dans le cadre de la 2ème session du Comité technique de suivi et évaluation de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (CTSE /SNLCC).
Durant trois jours de travaux, les acteurs de la lutte contre la corruption vont échanger avec les différentes parties prenantes sur l’état de mise en œuvre de la SNLC sur l’année 2022 en termes d’activités réalisées, d’acquis, de défis et de contraintes rencontrées en vue d’identifier des perspectives d’ajustement éventuel pour les années à venir.
A la suite de la première session du Comité technique de Coordination, de Suivi et d’Evaluation (CTSE) de la SNLCC tenue en juin 2022, l’Unité de Coordination et de Suivi –Evaluation (UCSE) a produit le rapport d’étape numéro 2 de l’exécution de la SNLCC, qui comme le premier, sera présenté en session plénière au CTSE pour partage et avis. « Il me plaît de rappeler que l’objectif ultime de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption (SNLCC) est, à terme, de combattre la corruption pour contribuer au développement durable et inclusif du Sénégal en agissant simultanément sur trois leviers, à savoir :
- les cadres juridique et institutionnel de la lutte contre la corruption;
- la gouvernance et la coordination des interventions, et la communication et le renforcement des capacités des acteurs », a émis Serigne Bassirou Guéye, président de L’Office national de lutte contre la fraude et la corruption(OFNAC) .
Concernant le nombre de plaintes qui ont été déposées sur sa table depuis qu’il a pris service avec des appels de boycott qui ont été lancés à travers les réseaux sociaux, Serigne Bassirou Guéye a révélé que la structure qu’il dirige a reçu beaucoup de plaintes.
Pour autant, il tient à rassurer les populations sur l’importance du travail abattu par l’OFNAC et que le moment venu, le peuple sera informé. C’est pourquoi il ne s’est pas privé de lancer un appel à la presse pour les aider à crédibiliser les institutions à défaut, dit-il, les citoyens n’y croiront pas. « Aidez-nous à crédibiliser l’Ofnac, aidez-nous à crédibiliser les institutions et nous, nous ferons notre travail et vous serez satisfaits car nous allons bouter la corruption hors de notre pays », a –il martelé. Toutefois, la réalité des faits contredit souvent cette volonté affirmée.
En atteste le rapport de Transparency International qui loge le Sénégal dans la zone grise, c’est-à-dire les pays où la corruption est en train de prendre des proportions inquiétantes. Aujourd’hui, bon nombre de Sénégalais se demandent à quoi l’Ofnac, au-delà tous les autres corps de contrôle de l’Etat devrait pouvoir servir si des citoyens épinglés dans plusieurs rapports pour des fautes avérées de gestion de nos deniers publics sont toujours libres. Le rapport de la Cour des Comptes sur la gestion des fonds Covid 19 est venu renforcer cette conviction de nos compatriotes sur la redevabilité dans notre pays.
LE SOCIOLOGUE ABDOU KHADRE SANOKHO ANALYSE L’INACTION DU MINISTRE DE LA JEUNESSE
Drames de l’émigration irrégulière, le sociologue Abdou Khadre Sanokho dénonce la posture du ministre de la Jeunesse et exprime la nécessité d’une action urgente
L’émigration irrégulière est devenue un défi majeur pour le Sénégal. Aujourd’hui de nombreux jeunes risquent leur vie pour atteindre des pays européens dans l’espoir d’un avenir meilleur. Les périls des traversées en mer sont bien connus. N’empêche, cela n’arrête pas le flux de départs désespérés. Cette semaine a été marquée par un énième drame causé par l’émigration clandestine avec 18 victimes repêchées au large de Ouakam. Un drame qui intervient à la suite de beaucoup d’autres et qui a mis tout le pays sous le choc. Face à cette tragédie, le sociologue Abdou Khadre Sanokho dénonce la posture du ministre de la Jeunesse et exprime la nécessité d’une action urgente.
Le sociologue Abdou Khadre Sanokho s’est exprimé par rapport au silence du ministre de la Jeunesse face aux drames de l’émigration clandestine qui se multiplient et plongent notre pays dans un deuil permanent. Selon le sociologue, le ministre Pape Malick Ndour aurait dû réagir rapidement face à ce drame aussitôt après le président de la République. Ceci, en montrant son attachement à la jeunesse et en compatissant avec elle. Notre interlocuteur critique la posture institutionnelle de nos gouvernants et suggère qu’ils devraient parfois agir en technocrates plutôt qu’en politiciens car certaines situations nécessitent des approches différentes de ce qui se fait actuellement.
Abdou Khadre Sanokho rappelle qu’à l’instar de ce qui se faisait sous le magistère du président Abdoulaye Wade, le ministère de la Jeunesse est confié aujourd’hui à un jeune. À son avis, il est essentiel de remettre en question cette approche et de procéder à une rupture profonde en ce qui concerne le management de ce secteur. Il ne suffit pas seulement d’être jeune, estime-t-il, mais il est primordial d’être un jeune capable de s’attaquer de front à cette problématique avec une vision claire et une réflexion approfondie. «Nous avons besoin de personnes réfléchies, profondes et véritablement porteuses d’idées novatrices. D’individus réactifs et dotés d’un leadership fort, capables de proposer des solutions révolutionnaires pour ce domaine. Malheureusement, les précédents ministres tels qu’Aliou Sow, Keïta, et Modou Diagne Fada n’ont pas été à la hauteur. Néné Fatoumata Tall et Goorgui Ndong ont également été décevants dans ce ministère. Nous espérions que l’actuel ministre de la Jeunesse, nommé dans un gouvernement dit de combat, apporterait un changement significatif. Cependant, il s’est davantage concentré sur les aspects politiques de sa mission que sur les enjeux institutionnels liés à cette problématique de la jeunesse », regrette le sociologue.
M. Sanokho soulève également des préoccupations concernant la politisation du ministère de la Jeunesse depuis le magistère du président Abdoulaye Wade jusqu’à aujourd’hui. Il estime qu’il n’y a pas eu de vision globale de politique de jeunesse, malgré divers programmes de financement tels que l’Anpej, le Fnpj, la Der etc. qui n’ont pas résolu les problèmes.
Toutes choses qui font dire au sociologue qu’il est impératif de segmenter les politiques de jeunesse afin de prendre en compte les spécificités des jeunes ruraux, de ceux formés et diplômés, des jeunes urbains ainsi que ceux impliqués dans l’éducation alternative. Il déplore le fait que les gouvernants n’aient pas recours aux chercheurs de ce domaine en tant que conseillers et consultants, alors qu’ils pourraient apporter une expertise précieuse sur le terrain.
Selon M. Sanokho, le rôle d’un bon ministre de la Jeunesse consiste à être sur le terrain, à écouter les jeunes, à mettre en place des politiques pour redonner confiance à cette couche de la population et à la guider dans son développement. Il encourage également à retirer certaines responsabilités aux politiciens au profit de jeunes compétents pour résoudre les problèmes psychosociaux liés à la crise de la jeunesse
Le fait que seuls les politiciens semblent être portés au sommet inquiète notre interlocuteur. Surtout que cela se fait au détriment d’experts expérimentés et compétents qui pourraient beaucoup apporter au secteur. M. Sanokho appelle les gouvernants à être plus ouverts aux laboratoires et universités pour trouver des solutions efficaces aux problèmes du pays.
Abdou Khadre Sanokho plaide enfin pour une approche pragmatique et visionnaire de la politique de jeunesse au Sénégal. Selon lui, il est essentiel de se défaire des postures politiques pour répondre efficacement aux problématiques sociales et économiques auxquelles les jeunes font face. Le pays ne doit pas sous-estimer le potentiel de ses chercheurs et experts en la matière, qui pourraient apporter un éclairage nouveau pour façonner un avenir meilleur pour la jeunesse sénégalaise, soutient en conclusion le sociologue Abdou Khadre Sanokho.
MACKY, UN HOMME DÉROUTANT
Les reculades observées sur sa non candidature pour 2024, sur la gestion du dossier de Sonko, la levée du blocus du domicile du leader de Pastef, le retrait de l’article 87 retiré dénotent d’une stratégie savamment orchestrée par le président
A quel jeu joue le président de la République ? Il avait promis de donner au plus tard le samedi 15 juillet 2023 le nom du candidat de Benno Bokk Yaakar (BBY) pour la prochaine présidentielle — c’est du moins ce qu’avaient fait comprendre ses services. Hélas, à cette date, Macky Sall, il s’était envolé pour l’Ouganda et le Rwanda où il devait effectuer des visites officielles. A son retour le mercredi 19 juillet, il a continué à garder le silence laissant à Moustapha Niasse le soin d’auditionner les candidats déclarés. Et alors que tout le monde attendait qu’il livre enfin le nom de son dauphin, il a encore repris l’avion ce mardi 25 juillet pour Saint Petersburg où il doit assister au 2e Sommet Russie-Afrique les 27 et 28 juillet en emportant dans ses valises « son secret » sur le nom du candidat de BBY. En outre, les reculades observées sur sa non candidature pour 2024, sur la gestion du dossier de Sonko, la levée du blocus du domicile du leader de Pastef, le retrait de l’article 87 retiré dénotent d’une stratégie savamment orchestrée par le président Macky Sall. Un homme déroutant.
« Depuis qu’il gère ce pays, Macky Sall a montré aux Sénégalais qu’il est un homme froid. Macky Sall n’est pas Abdoulaye Wade qui est très influençable par l’opinion. Dans notre pays, l’opinion est fabriquée. Depuis que j’observe la gouvernance de Macky Sall, il agit rarement sous l’influence de l’opinion. Macky Sall agit en toute sérénité sans jamais afficher l’orientation de son choix. Le président est plus à l’écoute du peuple que des influenceurs supposés ou des médias. S’agissant de la prochaine présidentielle, les candidats supposés posent des actes politiques pensant que cela pourrait influencer la décision du président Macky Sall, c’est légitime, mais ce qui est plus rationnel et plus éthique c’est que ces candidats doivent avoir le courage politique de ne pas attendre la décision du président pour déclarer leur candidature. Ils ne doivent pas attendre que le choix du président se porte sur eux pour obtenir une légitimité politique. De tous ces candidats déclarés quiconque d’entre eux ne sera pas choisi par le président ne peut prétendre à aller au deuxième tour » souligne l’ex-député Babacar Gaye dans une émission du site La Quotidienne. Pour illustrer le fait que le président Macky Sall ne soit pas influençable, il cite le fait qu’il ait pris l’avion le samedi 15 juillet pour un voyage au Rwanda et en Ouganda en demandant au président Moustapha Niasse d’auditer les candidats supposés notamment le Premier ministre Amadou Ba, le président du CESE, Abdoulaye Daouda Diallo, le ministre Aly Ngouille Ndiaye et l’ancien ministre Abdoulaye Diouf Sarr. Malgré la pression, Macky Sall est resté zen. Alors que tout BBY et le pays attendent qu’il annonce son choix, le voilà qui quitte encore le pays pour la Russie jusqu’au 29 juillet. Macky Sall est déroutant. En effet, après avoir déclaré qu’il ne serait pas candidat pour la prochaine présidentielle, il lui revient à la demande de ses partisans de leur choisir un candidat. Mais au vu de la pluralité des ambitions, des guerres de positionnement, des velléités de contestations et de démissions, il est fort probable que son choix ne fera pas l’unanimité. C’est pourquoi, face à cette situation très compliquée, d’aucuns soutiennent que le président Sall pourrait, après s’être rendu compte des risques de voir sa formation politique voler en éclats, renoncer à la désignation de son successeur. Ce dans le souci de préserver les chances du candidat de sa coalition. Dans ce cas, il peut soit organiser des primaires ou laisser libre cours à chaque candidat qui le désire de tenter sa chance.
A la surprise générale, il ne sera pas candidat...
Après sa prise de pouvoir en 2012, le président Macky Sall a, fait voter par référendum une modification constitutionnelle où il est prévu entre autres points la limitation du nombre de mandats à deux. Depuis, il a déclaré à maintes reprises que, s’il était réélu en 2019, il n’aurait plus droit de se représenter. Mais, à la grande surprise de l’opinion, le discours a pris d’autres tournures depuis son fameux «ni oui ni non» déclaré dès sa réélection. Un flou qui a plongé le pays dans un débat juridico-politique passionné entre souteneurs et opposants d’une possible candidature du président Macky Sall et ceux qui sont contre. Le président de la République a prolongé le suspense et refuse de donner une position claire sur la question en évoquant les risques de voir sa coalition et son parti éclater et son gouvernement ne plus travailler s’il se prononçait trop tôt sur cette question. Dans la coalition présidentielle, des voix s’élèvent de plus en plus pour soutenir la possibilité d’un « deuxième quinquennat » qui n’est que l’autre nom d’une troisième candidature ! L’opposition quant à elle se mobilise contre toute violation de la Constitution qui, selon elle, empêche le président Macky Sall de se représenter. Elle maintient la pression et mène un combat politique avec l’appui de la Diaspora et de la société civile. Finalement, le président de la République, contre toute attente, décide de renoncer à une troisième candidature et surprend son entourage alors que l’opposition crie à la victoire et parle de reculade.
L’article 87 finalement retiré...
Dans le souci de préserver la paix, la stabilité du pays et de discuter des questions de l’heure, le chef de l’État invite les forces vives de la nation à un dialogue. Cette invite, lancée le jour de la Korité, est survenue dans un contexte politique très mouvementé marqué par une série de manifestations, d’arrestations et de morts. Une partie de l’opposition accepte sa main tendue alors que l’autre, plus radicale, soupçonne un « deal » et pose des préalables pour y prendre part. Le 22 avril 2023, le dialogue est lancé au palais de la République. Des décisions nécessitant la modification de la Constitution et la réforme du code électoral sont adoptées par consensus. Le chef de l’État les dépose sur la table de l’Assemblée nationale pour leur adoption en procédure d’urgence. Parmi ces réformes envisagées, il était question de la modification de l’article 87 de la Constitution. Une modification qui, si elle était fois votée, donnerait au président de la République la possibilité de dissoudre l’Assemblée nationale à tout moment. Les députés, y compris ceux de la majorité, décident de ne pas faire passer cette loi qui intervient quelques jours après l’annonce de la non candidature du président de la République. Ils ont estimé qu’avec le tout nouveau contexte politique, une telle loi pourrait cacher d’autres intentions. Au finish, le projet de loi est tout bonnement retiré du circuit et ne sera donc pas voté contrairement au vœu du chef de l’État. Sonko interpellé mis sous contrôle judiciaire… Ce 24 juillet, Sonko et sa famille ont retrouvé la liberté d’aller et de venir. Après les avoir assignés à résidence et barricadé leur quartier avec un important dispositif policier pendant près de 60 jours, l’Etat a reculé. Deux ans plus tôt, le 3 mars 2021, le leader de Pastef, Ousmane Sonko, est convoqué par la justice. Il est accusé de viol et menaces de mort par l’employée d’un salon de beauté, Adji Sarr. Ses militants se révoltent et dénoncent une tentative de liquidation politique du pouvoir incarné par le président Macky Sall. En se rendant au tribunal, l’opposant a vu son cortège arrêté en cours de route par les forces de l’ordre. Des heurts entre les pro-Sonko, qui exigent sa libération, et les forces de l’ordre éclatent. Des émeutes éclatent à Dakar, sa banlieue et dans de grandes villes du pays, particulièrement dans les régions Sud. Des pillages et saccages à grande échelle sont commis durant trois jours. Cette situation se poursuit durant au moins trois jours et s’intensifie de plus en plus. Face à la détermination des militants de ne point reculer tant que leur leader ne serait pas libéré, les craintes d’un chaos planent dans les esprits. Le bilan établi à la date du 8 mars fait état de 13 morts chez les manifestants. Face à la pression de la rue, le pouvoir décide finalement de libérer Ousmane Sonko et de le mettre sous contrôle judiciaire. Le président de la République prend la parole pour appeler au calme et à la sérénité dans un discours à la nation. En même temps, il annonce le lancement d’un programme « Xëyu Ndaw ñi » d’un montant de 450 milliards de francs sur trois ans destiné à donner des emplois à plus de 60.000 jeunes
Levée du blocus de chez Sonko, une énième reculade de l’Etat…
Deux ans après les manifestations de mars 2021, le procès de l’affaire dite « Sweet beauty » s’est ouvert à Dakar. Ousmane Sonko décide de ne plus déférer à la convocation du juge tant que sa sécurité pour se rendre au tribunal n’est pas garantie. Il opte alors pour la désobéissance civile et se retire à Ziguinchor, ville dont il est maire. Ses militants, pour le défendre, forment des barricades dans les artères qui mènent à son domicile. Tout le monde se demande si Ousmane Sonko sera cueilli de force par la police ou la gendarmerie pour le livrer au juge, le jour du procès prévu le 2 juin 2023. Finalement, le procès se tient sans la présence du leader de Pastef qui est finalement condamné par contumace à deux ans de prison ferme. Une peine qui entraîne l’inéligibité de Sonko à la prochaine présidentielle de 2024. Du moins, elle ne fait que confirmer cette inéligibité puisque, condamné quelques semaines plutôt à six mois de prison ferme par la cour d’appel de Dakar pour « diffamation » sur le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, le leader de Pastef était déjà inéligible même s’il avait encore la possibilité de se pourvoir en cassation. Après quelques jours passés à Ziguinchor sous la protection de ses militants locaux, l’opposant arrivé troisième à la dernière présidentielle décide de retourner dans la capitale, Dakar. Au beau milieu de sa «caravane de la liberté», il sera arrêté par les éléments de la Bip et du Gign qui l’ont conduit de force à son domicile de la cité Keur Gorgui. Depuis près de 55 jours, il y était assigné à résidence par un important dispositif policier. Finalement, ce blocus policier tant décrié et condamné par les organisations des droits de l’homme et même par certains partenaires du Sénégal a été levé, hier à la grande surprise de l’opinion. Enième reculade de l’Etat ou geste de bonne volonté fait dans le but de favoriser des négociations souterraines ? L’avenir nous le dira…
L'ACCÈS À LA PRÉSIDENCE BLOQUÉ AU NIGER
Certaines sources indiquent que le président Mohamed Bazoum et le ministre de l'Intérieur sont détenus par des mutins. Le nom du Général Omar Tchiani est fréquemment évoqué. La situation reste très confuse
L'accès à la présidence du Niger à Niamey était bloqué mercredi matin par des membres de la garde présidentielle pour une raison qui n'a pas été précisée, a appris l'AFP de source proche de la présidence.
Tant les accès à la résidence du président nigérien Mohamed Bazoum qu'aux bureaux du complexe présidentiel étaient interdits. En revanche, aucun dispositif militaire particulier n'était visible dans le quartier où se trouve la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n'a été entendu, a constaté un journaliste de l'AFP.
De son côté, la DW Afrique indique que le chef de l’Etat Mohamed Bazoum et son ministre de l'Intérieur sont détenus par des mutins. La média révèle par ailleurs que le nom du Général Omar Tchiani revient sans cesse dans les conversations.
Le Niger, partenaire privilégié de la France dans le Sahel en proie à la violence jihadiste dans plusieurs parties de son territoire, est dirigé par le président démocratiquemment élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021. L'histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de coups d'Etat.
Depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960, il y en a eu quatre : le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, le dernier en février 2010 qui a renversé le président Mahamadou Tandja. Sans compter les tentatives de putsch, nombreuses.
LES DRAMES LIES A LA MIGRATION IRREGULIERE ET LA CANDIDATURE DE BBY A L’ELECTION PRESIDENTIELLE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE MERCREDI
Les livraisons de ce mercredi 26 juillet 2023 commentent Les conséquences de la migration irrégulière et la candidature de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
Dakar, 26 juil (APS) – Les conséquences de la migration irrégulière et la candidature de Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février 2024 dominent la livraison des quotidiens pour ce mercredi.
‘’Le pays est secoué par un drame migratoire qui renseigne de l’échec de la politique de jeunesse, l’offre d’emplois pour les jeunes surtout’’, affirme Kritik’.
‘’Le gouvernement entre deux feux’’, titre L’info en parlant de la migration irrégulière et des inondations.
Confronté aux inondations et aux vagues de migrants cherchant à entrer irrégulièrement en Europe, ‘’le gouvernement a peu de marge de manœuvre’’, ajoute le même journal.
‘’Pour autant, il ne s’avoue pas vaincu […] Il a annoncé une panoplie de mesures pour juguler les deux phénomènes’’, poursuit L’info.
‘’Il faut qu’ils comprennent le tragique phénomène de la migration de nos jeunes’’, s’écrie Boubacar Sèye, le leader de l’organisation Horizon sans frontières, dédiée aux questions migratoires. ‘’Ils ne parlent que la langue de bois’’, s’indigne M. Sèye en parlant des hommes politiques, sous le coups de crayon du dessinateur de Tribune.
Ce dernier énumère les causes de la migration irrégulière : la ‘’rareté de ressources halieutiques’’, ‘’les licences de pêche [délivrées] aux bateaux étrangers’’ et la ‘’pauvreté endémique’’.
‘’Lutte contre l’émigration [irrégulière] : l’Etat veut stopper la vague’’, titre Le Quotidien, ajoutant : ‘’Très forts, les membres du gouvernement, pour essayer de convaincre l’opinion qu’ils prennent des mesures pour arrêter les flots de migrants […] Après avoir montré les muscles, il faudra à l’État de changer de politique pour que les jeunes mordent à l’hameçon des promesses de vie meilleure. Vite, il lui reste six mois pour proposer autre chose !’’
‘’Les programmes en faveur de l’emploi ne doivent pas donner l’impression de répondre à des situations de crise sociale ou politique, mais d’être conçus pour des résultats à plus ou moins long terme’’, relève Le Quotidien, préoccupé par ‘’la recrudescence des chavirements de pirogues’’.
Libération signale qu’‘’au moment où une pirogue chavirait au large de Ouakam, deux embarcations s’apprêtaient à prendre les eaux à Saint-Louis et à Diogo’’.
Attention à la carte Amadou Mame Diop !
‘’Rallier l’Europe a toujours a été leur souhait le plus ardent. Tentant l’immigration irrégulière en passant par la Tunisie, ces Sénégalais se retrouvent malgré eux à Sfax. Dans cette ville tunisienne, ils cumulent de petits boulots pour se payer le ticket du voyage […] vers l’Europe’’, rapporte L’Observateur. Il consacre un dossier à la question de la migration irrégulière.
‘’Seize morts au lieu de 18’’, note Le Soleil, concernant le bilan du chavirement d’une pirogue transportant des migrants au large de Dakar.
‘’Chacun y est allé avec ses chiffres et ses explications après le chavirement d’une pirogue dans la nuit de dimanche à lundi’’, écrit le même journal, ajoutant que ‘’le bilan officiel fait état de 16 morts et de trois rescapés, comme l’a fait savoir […] le porte-parole du gouvernement’’.
En ce qui concerne le choix du candidat de BBY pour l’élection présidentielle de 2024, WalfQuotidien évoque l’habitude qu’a Macky Sall de ‘’dérouter son monde’’ chaque fois qu’il doit prendre une décision importante. ‘’En fera-t-il de même pour le scrutin présidentiel de février 2024 en choisissant un homme inattendu comme Karim Wade ou Idrissa Seck, pour diriger la liste de sa coalition ?’’ se demande le journal.
‘’Le président Macky Sall tarde toujours à se décider sur sa succession, alors que la présidentielle arrive à grands pas […] Le plus difficile sera de trouver le profil lui permettant de ne pas perdre dans ses principaux bastions’’, souligne EnQuête.
Le même journal annonce ‘’une alliance stratégique entre Abdoulaye Daouda Diallo et Aly Ngouille Ndiaye, contre Amadou Ba’’. Selon EnQuête, le Premier ministre reste tout de même le ‘’favori’’, concernant le choix du candidat à faire par Macky Sall.
‘’Attention à la carte Amadou Mame Diop !’’ titre Tribune, qui classe le président de l’Assemblée nationale parmi les favoris.
L’As attribue la levée du ‘’blocus’’ sur le domicile d’Ousmane Sonko au roi du Maroc, Mohammed VI. ‘’Cela résulte d’une médiation menée par le roi du Maroc, qui devrait d’ailleurs recevoir, dans les jours à venir, le maire de Ziguinchor (Ousmane Sonko) et le président Macky Sall’’, affirme le journal.
M. Sonko ‘’ne fait plus d’appels à l’insurrection’’, rapporte Bés Bi Le jour en citant le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, lequel affirme que c’est cela à l’origine de la levée du ‘’blocus’’.
Pendant près de deux mois, les forces de l’ordre surveillaient le domicile à Dakar de l’opposant et empêchaient ses proches, ses militants, ses alliés politiques et ses avocats de lui rendre visite.
KEEMTAAN GI - GOULAG TROPICAL
Nos prisons seraient-elles faites pour broyer des vies mais surtout pour humilier et punir des adversaires politiques du régime en place ? De plus en plus, on acquiert la conviction que ces lieux de privation de liberté ne sont point conçus pour permettre à des gens momentanément en conflit avec la société à pouvoir s’amender voire se rectifier à travers la peine qu’ils y purgent mais plutôt destinées à humilier les individus et à détruire tout ce qui est humain chez eux. De véritables goulags ou centres de deshumanisation. Surtout en ces tristes périodes où, dans notre pays, il y a plus d’opposants politiques ou d’objecteurs de consciences voire d’activistes dans nos prisons que de bandits de grands chemins ou de rebuts de la société. L’exercice du pouvoir, qui n’est pas éternel mais qui couvre juste une séquence de vie, ne doit pas nous rendre cruels ou revanchards au point de vouloir détruire les vies de nos compatriotes dont le seul tort est de ne pas être du même bord politique que nous. Ou, tout simplement, de ne pas penser ou voir les choses comme nous. Emprisonner des gens pour avoir usé de leur liberté d’expression, voilà assurément la pire chose dans une démocratie. Surtout quand ce qui leur vaut cette privation de liberté, c’est cette hérésie que constitue le délit d’offense au chef de l’Etat ou à nos institutions. Ou alors ce délit fourre-tout d’appel à l’insurrection. Quel intérêt, si ce n’est celui du Prince, le procureur avait-il à s’opposer à la mise en liberté provisoire d’un citoyen qui n’est ni un criminel ni un voleur ? Est-ce dans un souci de montrer sa toute-puissance ou pour plaire à celui qui l’a fait Proc c’est-à-dire maître des poursuites ? La Chambre d’accusation de la cour d’appel de Dakar a en tout cas suivi le procureur en infirmant la décision de mise en liberté provisoire prononcée parle juge d’instruction. Pis, elle a décerné un mandat de dépôt contre Aliou Sané, coordonnateur du mouvement « Y en amarre » et vice-coordonnateur de la plateforme F-24. Le seul tort de l’activiste a été d’avoir participé à une manifestation interdite parle même pouvoir dont le procureur le poursuit de sa vindicte. Le bon vouloir d’un procureur qui a droit de vie ou de mort sur les gens. Et ils sont nombreux, hélas, à se trouver actuellement dans nos prisons pour avoir usé de droits que leur confère la Constitution de ce charmant pays… KACCOOR BI - LE TEMOIN
PATRON DES RENSEIGNEMENTS DE DAKAR : «LE TEMOIN» AVAIT VU JUSTE !
Il y a deuxmois, le « Témoin » publiait en exclusivité une information selon laquelle le commissaire Ibrahima Dieng, patron des services de renseignement de la police dans la région de Dakar, était limogé et affecté à Tambacounda comme commissaire central de cette ville. Autrement dit, non seulement il était éloigné de la capitale mais encore il était désormais muté à la sécurité publique c’est-à-dire le corps des policiers en tenue, lui qui n’a fait que du renseignement durant toute sa carrière ! Le « crime » du commissaire Ibrahima Dieng ? Son épouse serait apparentée à celle du chef du protocole de l’opposant Ousmane Sonko ! Aussitôt après la parution de notre article, des autorités de la police avaient démenti relayées en cela par certains journaux. Le « Témoin »,sûr de son information, avait refusé de se dédire. Eh bien, deux mois plus tard, les faits nous ont donné raison puisque, à la faveur du vaste jeu de chaises musicales auquel vient de procéder la direction de la police, on apprend que « le commissaire de police principal Ibrahima Dieng, précédemment chef du service régional des renseignements généraux de Dakar, est nommé commissaire central de Tambacounda ». Exactement ce qu’avait écrit « Le Témoin » ! Comme quoi, difficile de nous démentir et la confirmation de notre information fait donc une belle jambe aux confrères qui avaient tentés de s’adonner à cet exercice…
MAMADOU DIAGNA NDIAYE AU CŒUR DES JEUX DE PARIS 2024
Le président du Comité national olympique et sportif du Sénégal (CNOSS) Mamadou Diagna Ndiaye était au milieu de sommités internationales pour la cérémonie d’envoi des invitations des Jeux Olympiques Paris 2024. Le patron de l’olympisme sénégalais était aux côtés de Mme Amélie Oudéa Castéra, ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de France, de Mme Anna Hidalgo, maire de Paris, de Mme Valérie Pécresse, présidente de la région Ile de France, de Thomas Bach, Président du CIO (Comité international olympique). On pouvait aussi noter les présences remarquées du PDG des montres Oméga, de Tony Estanguet, président du Comité d’Organisation des Jeux Olympiques Paris 2024 et de beaucoup de Présidents de Fédérations. Ce groupe de très hauts dignitaires politiques et sportifs a passé toute la journée à visiter les chantiers et a participé à un déjeuner offert par les officiels français. Hier soir un grand diner a été offert à ce groupe prestigieux par le Président du CIO.
SENEGAL-MAURITANIE PAPE SAGNA MBAYE DECROCHE 500 LICENCES DE PECHE
Au moment où certains cadres alliés de Bby et autorités de l’Apr s’entretuent dans des batailles de positionnement à l’horizon 2024, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime, Pape Sagna Mbaye, lui, s’attèle à exécuter sans faille les instructions du chef de l’État Macky Sall. Pour preuve, le ministre est actuellement à Nouakchott pour la signature d’un protocole d’accord portant sur un quota de 50.000 tonnes de poissons équivalant à 500 licences que la Mauritanie a accepté d’octroyer aux pécheurs sénégalais. « Le Témoin » quotidien est convaincu que les pêcheurs de Saint-Louis seront les premiers bénéficiaires de ces licences au vu de leur proximité avec les eaux mauritaniennes En général, ces licences permettront aux pêcheurs sénégalais de s’adonner à leur activité en toute sécurité dans les eaux territoriales mauritaniennes très poissonneuses qu’ils violaient périodiquement. Avant de s’envoler pour Nouakchott, nous renseigne-t-on, le ministre Pape Sagna Mbaye a rejeté toutes les nouvelles demandes de licences de pêche que les Entreprises franches d’exportation (Efe) et autres bateaux étrangers lui avaient été soumises. Une décision saluée par le Partenariat régional pour la conservation de la zone côtière et marine en Afrique de l’Ouest (Prcm). « Nous félicitons le ministre Pape Sagna Mbaye pour cette décision hautement salutaire pour la gestion et l’exploitation durables des ressources halieutiques dans la zone économique exclusive du pays. Le Prcm encourage cette dynamique qui inscrit la transparence au cœur de la Gouvernance du secteur de la Pêche et réaffirme sa disponibilité à accompagner l’Etat du Sénégal vers l’adhésion à l’initiative pour la transparence dans les Pêches » ajoute le Prcm dans un communiqué.
UN NOUVEAU CORPS REPECHE A OUAKAM
Un nouveau corps a été repêché hier à l’aube près de Ouakam. Ce sont des agents de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers (BNSP) qui ont fait cette nouvelle découverte macabre qui survient après les 16 corps repêchés lundi, selon le ministre du Commerce porte-parole du Gouvernement, Abdou Karim Fofana. Interrogé, Martial Ndione, un responsable des sapeurs-pompiers, n’était pas en mesure de dire que si la nouvelle découverte macabre fait partie des passagers de la pirogue qui a chaviré dans la même zone, dans la nuit de dimanche à lundi. Les victimes de cet accident maritime sont des passagers qui tentaient de se rendre en Europe, selon la Gendarmerie nationale. Une partie de la presse locale affirme dans son édition de ce mardi, en citant le ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, que la pirogue est partie de Thiaroye, dans la région de Dakar.
SERIGNE BASSIROU GUEYE
A propos de sa brouille avec son prédécesseur Seynabou Ndiaye Diakhaté sur les rapports qui ont été remis au parquet, l’actuel président de l’OFNAC, Serigne Bassirou Guèye, qui présidait hier à Saly une rencontre sur la Stratégie nationale de lutte contre la corruption rétorque que ce sont deux rôles différents. « Ce que j’ai fait au niveau du parquet, nul n’en ignore et ceux qui sont au niveau du parquet savent comment le travail se fait et se félicitent de ce que j’ai fait. L’OFNAC a fait un travail et a soumis ce travail au parquet de Dakar » s’est contenté de répondre Serigne Bassirou Guèye.
ARMEE 49 OFFICIERS ADMIS A L’ETAT-MAJOR
49 officiers de l’armée sénégalaise et d’armées de pays de la sous-région ont reçu hier leurs diplômes et insignes du 5ème cours d’état-major et du 2ème cours supérieur de guerre aux stagiaires. La cérémonie a été présidée par le chef d’état-major des armées, le général Mbaye Cissé. Sur les 49 récipiendaires, 43 sont des sénégalais. Le colonel cheikh Guèye, directeur de l’école d’état-major, est revenu à cette occasion sur les enseignements donnés au sein de cet établissement. L’Institut de défense du Sénégal a été créé en 2021. « Cet institut est un temple du savoir et un creuset où sont formés les officiers pour l’enseignement militaire supérieur » a-t-il expliqué. A l’en croire, « le programme enseigné aux officiers est articulé sur cinq composantes: la formation militaire générale car, dans un état-major, il faut savoir écrire de façon concise et claire pour que le chef puisse prendre une décision ; l’enseignement opérationnel qui constitue le cœur du métier des armées; la formation académique ; l’enseignement spécifique pour chaque corps des armées » a expliqué le directeur de l’école d’état-major. « Rien ne vous sera donné mais tout reste à votre portée. Vous êtes désormais préparés au travail collaboratif en interarmes comme en inter-armée » a indiqué le CEMGA Mbaye Cissé aux récipiendaires devantleurs parents venus les accompagner.
JUSTICE LA LIBERTE PROVISOIRE ACCORDEE A CHEIKH BARA NDIAYE
Cheikh Bara Ndiaye a obtenu la liberté provisoire selon Leral.net. Le chroniqueur de Walf Tv était en détention depuis le 9 juin 2023. Cheikh Bara Ndiaye avait été arrêté après les manifestations de juin 2023. Il était poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’État, actes ou manœuvres de nature à compromettre la sécurité publique et actions directes. D’après «Le Quotidien», ce 24 juillet 2023, il a été entendu sur le fond du dossier par le juge d’instruction du deuxième cabinet. Me Moussa Sarr avait déposé une demande de mise en liberté au terme de l’audition de son client. La requête a été approuvée.
GREVE DES TATA L’AFTU FAVORABLE AU DIALOGUE AVEC LES GREVISTES
Les grévistes des bus TATA ont réussi à faire fléchir la direction de l’Association de financement des transporteurs (AFTU) qui s’est dite ouverte au dialogue avec les travailleurs en grève depuis 48 heures pour réclamer de meilleures conditions de travail. Les conducteurs et receveurs membres de l’Association de financement des transports urbains (AFTU) ont entamé lundi une grève de trois jours pour exiger « de meilleures conditions de travail et de prise en charge médicale etsociale ». Au cours d’une conférence de presse hier, les dirigeants de l’AFTU à travers Momar Diagne, vice-président GIE Japalanté, membre de l’AFTU ont dit avoir essayé de négocier, sans succès, avec les travailleurs. ‘’On a travaillé samedi dernier jusqu’à 19h avec le Conseil exécutif des transports urbains de Dakar, garant des négociations. Mais, le dimanche, les grévistes ne sont pas venus pour finaliser les discussions. Nous sommes restés là-bas jusqu’à 16h sans retour et nous sommes rentrés’’, a indiqué Momar Diagne. Pour lui, il faut aider les populations ‘’durement éprouvées’’ par cette grève. ‘’L’heure est à la remobilisation, à faire en sorte que les véhicules reprennent service’’, a ajouté Khadim Mbacké Dieng, chef d’exploitation de l’AFTU. La direction générale dit être disposée à négocier. Toutefois, elle n’entend pas garer ‘’éternellement’’ ses véhicules. ‘’On va reprendre la route à tout prix. L’Etat n’a qu’à prendre ses responsabilités. On ne peut pas garer nos véhicules éternellement’’, a-t-il prévenu. Khadim Mbacké Dieng a appelé l’Etat ‘’à garantir la liberté des travailleurs pour permettre à ceux qui veulent travailler de le faire’’. Selon lui, ‘’les grévistes ont forcé ceux qui n’en voulaient pas à les suivre’’. Momar Diagne et ses camarades disent être dans de bonnes dispositions pour signer les contrats de ceux qui n’en possèdent pas. ‘’Quand ils signeront les contrats, ces agents qui gagnaient entre 80 000 et 90 000 FCFA se retrouveront avec un salaire égal à 125 ou 130 mille francs respectant la législation en vigueur’’, a promis Momar Diagne. Par ailleurs, la direction de l’AFTU qui dit transporter ‘’1.300.000 voyageurs par jour’’ annonce que les pertes engendrées par ces deux jours de grève sont ‘’énormes’’.
L’ETAT AFFUTE SES ARMES
L’hivernage commence à avoir des impacts négatifs sur le vécu des Sénégalais. Et pour parer à toute éventualité, les ministres en charge de l’Assainissement et de la Lutte contre les Inondations annoncent un vaste dispositif pour prévenir les inondations
L’hivernage commence à avoir des impacts négatifs sur le vécu des Sénégalais. Et pour parer à toute éventualité, les ministres en charge de l’Assainissement et de la Lutte contre les Inondations annoncent un vaste dispositif pour prévenir les inondations. Ils ont pris part hier, mardi 25 juillet 2023, à la conférence de presse gouvernementale axée sur les questions de l’heure.
La rencontre du «Gouvernement face à la Presse» d’hier, mardi 25 juillet 2023, a été l’occasion pour les ministres de l’Eau et de l’Assainissement, Serigne Mbaye Thiam, et son second chargé de la Prévention et de la Gestion des Inondations, Issakha Diop, de présenter les moyens déployés par l’Etat pour lutter contre les inondations. Selon Issakha Diop, plusieurs stratégies sont développées pour assurer un bon drainage des eaux. Comme mesures, les autorités en charge de l’Assainissement ont visité les localités où l’Etat intervient pour vérifier l’état d’avancement et se préparer aux éventuelles difficultés. Selon toujours Issakha Diop, cette campagne leur «a permis de visiter plus de 150 sites, répartis dans plus de 90 communes à l’échelle du territoire, dans les régions de Dakar, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Saint-Louis Sédhiou». La réponse du gouvernement au fléau des inondations c’est aussi la réalisation de plusieurs ouvrages d’assainissement, notamment dans la banlieue. Dans ce programme, les autorités ont misé aussi sur, «l’anticipation dans les zones à haut risque d’inondations de l’année 2022», soutiennent-elle.
MALGRE LE PROGRAMME SPECIAL 23 MILLIARDS ET AUTRES DISPOSITIFS, L’ETAT NE GARANTIT PAS «ZERO INONDATION» A TOUBA
A Touba, une zone touchée par les inondations, le gouvernement développe un programme de plusieurs milliards. «Il y a un programme spécial de 23 milliards ; mais il ne couvre pas tout le territoire de Touba. Ça va concerner deux bassins versant 3 et 5. Ce projet de 23 milliards dont l’Office national de l’assainissement du Sénégal, (Onas) est le Maître d’exécution, il y a un rythme d’exécution des travaux très satisfaisants. Pour la partie qui doit concerner Keur Niang, il y a un renforcement du bassin. Les eaux de la partie la plus touchée par les inondations à Touba sont rejetées à Keur Niang», rappelle Issakha Diop. A Touba, il est prévu, en outre, un drainage des eaux vers la station de Guelamou. «L’autre côté, à partir Guiranéne, qui était aussi une zone très impactée, on a construit de grands dalots de 3 m de hauteur et 2 m de largeur qui vont permettre de mettre une grande partie de Nguranéne hors d’eau. Les eaux vont arriver à la station de Ngélamou, qu’on va construire très bientôt. Mais il y aura un dispositif transitoire. On va mettre un dispositif de pompage pour pomper les eaux vers Keur Kabb, qui dispose d’un bassin de 4 ha, et à terme 60 ha, qui va donner le plus grand bassin du Sénégal». Seulement, malgré le dispositif, Serigne Mbaye Thiam et son collègue ne garantissent pas «zéro inondation» à Touba. Dans la capitale Dakar et sa région, des dispositifs de pompage sont aussi prévus autour du tracé du Train express régional (Ter), le Centre de santé Philipe Senghor, la Cité Belle Vue. Aussi un assainissement des eaux usées et eaux pluviales est prévu à Fatick. Issakha Diop informe qu’à la date du 24 juillet, ce sont 54 sites de pompages qui ont été répertoriés et pris en charge par la Brigade nationale des sapeurspompiers (Bnsp) : les 42 ont été traités et libérés, 4 sont en cours de traitement et 6 sont en attente.
SECHERESSE ET AUTRES FACTEURS : LA SUPERFICIE DU LAC ROSE S’EST RETRECIE DE 15 KM2 A 4 KM2
Le Lac Rose se meurt et perd sa coloration. Le ministre de l’Eau et de l’Assainissement, l’explique par un ruissellement des eaux de pluies. «L’année dernière, on a eu une grande quantité d’eau qui est allée vers le lac. Quand on parle de lac, il y a toujours un écoulement naturel sur la base de bassins versant qui va vers ce lac. C’est comme ça qu’un lac est alimenté. Le Lac Rose recueille les eaux du bassin versant de Kounoune et ceux de Ndiass qui passent par Bambilor, Sangalkam et qui se rejoignent vers la Cité Tawfekh, pour aller au Lac Rose. Les importantes pluies de l’année dernière ont impacté le lac», a expliqué Serigne Mbaye Thiam. Par ailleurs, il signale que, «le Lac Rose, à l’origine, avait une superficie de 15 km2. Et, ces dernières années, il s’est retrouvé avec 4 km2. Il s’est rétréci au fil du temps, à cause de plusieurs facteurs dont les périodes de sécheresse que nous vécues», souligne-t-il.
DES PRIVÉS ONT CÉDÉ UNE PARTIE DE LEURS TERRES POUR LA CONSTRUCTION DE 7 BASSINS DE RÉTENTION
Suite à une rencontre voulue par le président de la République, Macky Sall, le gouvernement a initié un programme pour essayer de restaurer le lac. «La semaine dernière, le gouverneur a tenu une réunion et les mesures qui ont été décidées sont en train d’être mises en œuvre. Nous avons un titre foncier d’un privé qui fait 43 ha ; il a accepté de donner 2 ha. Nous sommes en train de faire deux bassins de rétention d’un ha chacun ; ce qui permettra de ne pas déverser les eaux de pluie dans le lac, mais de les retenir dans ces deux bassins. Nous avons aussi, dans le cadre d’un accord avec la base marine française qui a là-bas un terrain, (prévu) la réalisation de trois bassins au cœur de la base marine». Selon toujours Serigne Mbaye Thiam, «le Génie militaire est en train, actuellement, de réaliser les bassins prévus dans la base militaire. Sur les trois bassins, un a été réalisé à la date d’hier. Nous avons contacté Ahmed Khalifa Niasse qui a là-bas un terrain à Niague et les services l’ont visité. On y prévoit la construction de deux bassins, ce qui fera un total de 7 bassins qui vont permettre de diminuer la quantité d’eau qui va au Lac Rose».
ABDOU KARIM FOFANA, SUR LA LEVEE DU BLOCUS CHEZ SONKO : «Il n’y a plus d’appel à l’insurrection ni de trouble à l’ordre public»
Le ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, explique la levée du blocus autour du domicile de Ousmane Sonko, président du parti Pastef, par l’apaisement de la tension politique. «L’Etat a une mission de prévention et de gestion de l’ordre public. La prévention, ce sont toutes les mesures de Police administrative qu’on peut prendre en amont pour éviter des troubles à l’ordre public. Avant le mois de juin, il y a eu beaucoup d’appels à manifester, d’appels à l’insurrection et nous avons vu que tous les déplacements de Ousmane Sonko se sont soldés par des casses, des pillages et des morts. Et pour éviter cela, nous avons pris des mesures de prévention, en restreignant la circulation dans le quartier de Cité Keur Guorgui. Aujourd’hui, il n’y a plus d’appel à l’insurrection ni de troubles à l’ordre public», a dit Abdou Karim Fofana, qui se garde toutefois de prédire une arrestation du leader du Pastef. «L’arrestation et ce genre de choses sont des questions judiciaires. Il y a des choses qui dépendent du Procureur de la République que je ne suis pas», a affirmé Abdou Karim Fofana
LA HANTISE DES INONDATIONS
Les pluies qui sont tombées avant-hier, lundi 24 juillet, à Dakar, n’ont pas été sans conséquences.
Les désagréments des dernières pluies à Dakar ont encore créé une psychose des inondations. Pour cause, depuis quelques années, l’hivernage rime avec des inondations dans plusieurs quartiers de Dakar, dont le nouveau département de Keur Massar et Rufisque sont devenus l’épicentre, malgré les financements.
Les pluies qui sont tombées avant-hier, lundi 24 juillet, à Dakar, n’ont pas été sans conséquences. Embouteillages monstres sur les routes, maisons et rues remplies d’eau particulièrement dans la banlieue. Bref les désagréments étaient nombreux. Ce qui a rendu difficile la vie aux habitants qui ont eu du mal à se déplacer ou à regagner leur domicile, après le travail.
Depuis plusieurs années, ce scénario se répète chaque année au moment de l’hivernage à Dakar. De quoi s’interroger sur les capacités de drainage des eaux de pluie dont disposent les villes et surtout sur les enseignements tirés des inondations qu’ont vécues plusieurs villes du pays, notamment la capitale.
En effet, chaque année avant l’hivernage, des mesures préventives, à travers des opérations pré-hivernales pour alléger la souffrance des populations, en ce qui concerne l’épineux problème des inondations, sont prises. Des milliards y sont dépensés depuis des années ; mais le problème n’est toujours pas résolu même si, pour l’heure, il n’y pas encore d’inondations alarmantes à Dakar.
Dans les zones comme Keur Massar, devenue durant ces trois dernières années l’épicentre des inondations à Dakar, le Chef de l’Etat avait annoncé, en 2020, une enveloppe de 30 milliards F CFA pour le démarrage des phases 2 et 3 du Plan décennal de lutte contre les inondations et 13 milliards F CFA seront affectés à l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS) pour que les deux projets soient interconnectés.
Mieux, en 2021, après de fortes pluies, le gouvernement avait concocté un Plan d’urgence de 15 milliards de F CFA pour la phase 2 du Projet de gestion des eaux pluviales et d’adaptation au changement climatique (PROGEP 2) confiée à l’Agence de développement municipal (ADM). Le PROGEP constitue une des composantes du Plan Décennal de Lutte contre les Inondations (PDLI). Malgré tous ces financements, à la suite des fortes pluies enregistrées à Dakar en août 2022, le Plan national d’organisation des secours (ORSEC) a été déclenché sur instruction du Chef de l’Etat, Macky Sall afin de faire face à cette situation.
Aussi l’Etat avait-il manifesté le souhait d’avoir un plan décennal (2022-2033). En effet, en septembre 2021, en Conseil des ministres, le président de la République, Macky Sall, avait souligné, «la nécessité, pour le gouvernement, de préparer la formulation d’un nouveau Programme décennal de gestion des inondations (2023-2033), en cohérence avec le Plan national d’aménagement et de développement des territoires (PNADT) et dans une dynamique de développement de la politique d’assainissement». En juin dernier, lors d’une visite à Richard Toll, le directeur général de l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), Mamadou Mamour Diallo, a rappelé que l’Etat sénégalais a injecté «pas moins de 700 milliards» dans le secteur des inondations depuis 2012.