KEEMTAAN Gi - SUICIDES EN SERIE
Nous sommes un peuple toujours encrassé dans la dénégation. Nous ne sommes guère comme les autres que nous toisons avec arrogance. Les autres, ce sont ces « Niak » venus tard dans la civilisation. Le malheur, ça n’arrive qu’aux autres. Pas à nous autres Sénégalais, vaccinés contre ces calamités. Toutes griffes dehors et prête à bouffer du lion, notre charmante ministre des Affaires étrangères s’était braquée comme une chèvre égorgée pour crier et nier l’évidence. Nos jeunes sont si pomponnés et servis en emplois, qu’ils n’ont pas besoin d’aller voir ailleurs. Selon la teigneuse avocate qui avait osé avant de revoir ses prétentions présidentielles à la baisse, la disparition, il y a quelques semaines, de 300 Sénégalais en mer, tous candidats à l'émigration, est une fiction. Un mirage de journalistes toujours prompts à noircir le joli bilan du Chef qui a créé, en veux-tu en voilà, des dizaines de milliers d’emplois en plus d’infrastructures que nous envient de jaloux voisins. Hier, la ministre était assurément l’absente la plus présente à la plage de la Divinité où 18 de nos fils ont trouvé la mort en plus de plusieurs disparus. Dans un pays normal et qui ne marche pas sur la tête, on aurait décrété un deuil national face à une telle hécatombe. Mais dans un pays où l’on se fiche éperdument de la mort et où l’on met tout sous le manteau du fatalisme, il ne faut rien s’attendre de ceux qui sont chargés de conduire les destinées de ce charmant pays. En septembre 2019, lorsqu’une pirogue avait chaviré au large de la Corniche Ouest de Dakar, près des îles de la Madeleine et qui avait fait 4 morts et 35 rescapés, toute la République s’était déplacée. Il fallait bien que le Chef témoigne sa compassion à un ministre qui avait perdu son… neveu dans l’accident. Pour les victimes du village de Ouakam, le Premier ministre n’a même pas jugé utile de se déplacer. 18 morts, c’est peu dans un pays africain. C’est à mettre sous le coup de la volonté divine. Personne n’y peut rien. « Tout ce qui nous arrive de bien et de mal ici-bas est écrit là haut », ainsi parlait Jacques, le personnage de Diderot dans « Jacques le fataliste et son maitre ». Une œuvre écrite en… 1773. C’’est en fait un des traits caractéristiques de ce fatalisme si sénégalais auquel on s’accroche comme une bouée de sauvetage. Notre libre arbitre ? De la foutaise ! Nous ne sommes responsables de rien. Et tant pis pour les malheureux qui auraient dû rester dans ce charmant pays et…survivre plutôt que d’aller se suicider dans l’océan. KACCOOR BI - LE TEMOIN
DECES DE 18 SENEGALAIS MACKY SALL ATTRISTE
Le président Macky Sall a été vivement préoccupé par le décès de dix-huit Sénégalaissur le chemin de l’émigration. «J’exprime ma profonde douleur suite au décès d’une quinzaine de Sénégalais dansle naufrage d’une pirogue au large de Dakar. Mes condoléances attristées aux familles et proches des victimes», a déclaré Macky Sall sur son compte Twitter.
BANLIEUE DAKAROISE AMADOU BA LANCE DES CHANTIERS DE PLUS DE 74 MILLIARDS DE FRS
Le Premier ministre Amadou Ba sera dans la banlieue ce mardi pour lancer plusieurs chantiers culminant à près de 74 milliards de frs. Le premier chantier est structuré autour du Programme d’amélioration de la fluidité des accès routiers à Dakar. Selon le Bureau d’information gouvernementale (BIG), ce projet de mobilité urbaine, articulé autour de six (06) composantes prioritaires, sera exécuté dans un délai de 24 mois. Le démarrage effectif des travaux est prévu courant Octobre 2023, après l’hivernage. Les travaux tournent autour de la Reconfiguration de l’échangeur de Diamniadio en trèfle, Viaduc de Cambérène, l’Ouvrage de Hann Mariste, l’Élargissement Route de l’aéroport de 2x2 à 2x3 voies (Patte d’Oie – CICES), la Réalisation de 10 passerelles de linéaire respectif 49m dans la région de Dakar et la Mise en place d’un système de feux sur les carrefours suivants - Aimé Césaire ; Bountou Pikine ; Grand théâtre ; Virage. Le deuxième volet est constitué de travaux d’élargissement et d’aménagement de la route des Niayes. Estimé à environ 58,8 milliards FCFA HTT, le projet consistera à compléter : l’élargissement et l’aménagement de la route des Niayes à partir du Rond-Point Béthio (Hôpital Dalal Diam) jusqu’à l’autopont de Keur Massar en 2x2 voies sur un linéaire de 15,017 km ; la construction de 47,273 km de voiries urbaines de connexion en pavé ou en enrobé; l’aménagement de bassins Messéré-Léona; la construction de caniveaux pour l’assainissement routier; l’éclairage public et les équipements de sécurité; l’aménagement d’aires de stationnement et de parkings et les aménagements paysagers. Le troisième et dernier volet visité par le Premier ministre est constitué des travaux d’aménagement de voiries urbaines en connexion avec la route des Niayes aux Parcelles assainies de Dakar. Entièrement financés par l’Etat du Sénégal à hauteur de 15 milliards FCFA TTC, la réhabilitation et l’aménagement de ces rues vont favoriser la création de réseaux structurants pour la mobilité à Grand Médine et dans les Parcelles assainies de Dakar. Les travaux prennent également en compte un dispositif d’assainissement considérable.
DOMICILE DE OUSMANE SONKO, LES BARRICADES LEVEES
Ousmane Sonko et sa famille sont libres depuis hier matin de toute manœuvre. Ils peuvent aller et venir comme tout le monde puisqu’à la surprise de tous, les barricades ont disparu devant la maison du leader de Pastef. Ce dernier, ses partisans et ses avocats ont depuis le 28 mai dernier jour où les barricades ont été installées, dénoncé continuellement « une séquestration ». D’autant pour eux cette mesure n’a pas été décidée par une quelconque décision de justice. Du côté des autorités, il a été souvent avancé une volonté de maintenir la sécurité publique qui était souvent remise en cause par les fréquents déplacements du maire de Ziguinchor. La presse nationale et internationale surprise par l’information a rallié hier en début de journée la maison du président Ousmane Sonko. Ce dernier envoya tout simplement son chef du protocole Djibril Guèye Ndiaye parler à la presse. « On est en face d’un « non-événement. Le Président Ousmane Sonko a été séquestré ici sans aucune base légale juridique ou administrative. C’est aussi sans base légale que ces barrières ont été remballées » dira Djibril Guèye Ndiaye. En attendant que l’opposant prenne la parole publique pour se prononcer sur cette évolution de sa situation personnelle, Djibril Guèye Ndiaye a indiqué que le président Ousmane Sonko a demandé aux militants et sympathisants de Pastef de ne pas débarquer sur les lieux vidés des forces de police et de leur armada. Depuis le 28 mai 2023, Ousmane Sonko était en résidence surveillée de fait, empêché d’aller et de venir. Il venait d’être cueilli à Koungheul par la gendarmerie nationale lors de sa « Marche pour la liberté » entamée à Ziguinchor. A cette occasion, la plupart de ses affaires (ordinateurs, pièces d’identité, téléphones, etc.) avaient été saisis par les gendarmes. Certains contenus de ces documents dont des données personnelles avaient été ensuite balancés sur des réseaux sociaux.
IMPOTS ET DOMAINES LES RETRAITES FONT REMPILER MANDOYE NDOYE ET CIE A LA TETE DE LA MUTUELLE
Dans notre édition du vendredi 21 juillet, nous annoncions une assemblée générale à hauts risques de la Mutuelle des Agents de la Direction générale des Impôts et des Domaines (MA-DGID). Au finish, il y a eu plus de peur que de mal. L’AG, excepté les dérapages de l’inspecteur des Impôts Momar Badiane qui fera un éloge du corporatisme et surtout de dénoncer que certains d’entre eux d’exposer les problèmes de la DGID au niveau de la presse, s’est bien déroulée et le bon sens de la famille des Impôts et des Domaines a prévalu au détriment des enjeux pour un conseil d’administration très convoité du fait du juteux fromage estimé à près de 8 milliards de frs. L’équipe dirigeante en poste depuis 14 ans conduite par Mandoye Ndoye a réussi finalement par des acrobaties dignes d’Arsène Lupin à se maintenir à la tête de la MA-DGID. Nos antennes braquées au Radisson indiquent que dès la parution de notre article, Mandoye Ndoye et cie sentant le danger venir du Syndicat des travailleurs de l’administration financière (STAF) dirigé par Dr Alassane Ba qui avait un candidat sérieux en la personne de Pierre Mathieu Dione (arrivé deuxième du vote) a battu le rappel des troupes. Eh bien, il s’agissait alors d’un combat d’honneur pour bloquer le candidat du Staf. Un sacrilège de voir le STAF détrôner le candidat parrainé par le Syndicat des agents des Impôts et des Domaines (SAID). Impensable et inimaginable. Alors toute une stratégie est mise en place. Le premier acte sera d’annoncer comme ordre du jour le renouvellement des instances et surtout la modification des textes. Le second acte sera d’écarter de la salle tout non détenteur de la carte Ascoma qui donne droit aux traitements médicaux et aux médicaments. Seulement le coup KO de Mandoye Ndoye et cie constituant le 3ème acte de la stratégie « gagnante », c’est de mobiliser tous les fiscalistes (inspecteurs et contrôleurs des Impôts et des Domaines) en activité, mais surtout ceux partis à la retraite qui continuent de bénéficier de la carte Ascoma sur cotisation reversée par la direction générale. Mandoye Ndoye et Cie réussiront alors le coup Ko grâce au soutien massif des retraités, mais aussi des agents d’assiette qui se sont déplacés massivement pour permettre à l’équipe sortante de réaliser son dessein de rempiler après… 14 ans de gestion. L’alternance attendra…
PLUIES ET GREVE DES TATA LE CALVAIRE DES DAKAROIS
Les Dakarois ont vécu hier une journée de calvaire. A la grève de 72 h déclenchée par les chauffeurs des bus TATA est venue s’ajouter la première vraie pluie de l’hivernage 2023 dans la capitale. A la descente, les garages et points de transport étaient bondés de monde qui attendait sous la pluie un hypothétique moyen de transport pour rejoindre leur domicile effectif. En effet, le mot d’ordre de grève des chauffeurs des bus TATA a été bien suivi dans les départements de Dakar, Rufisque et Pikine. Des bus immobilisés dans les terminus, des arrêts bus bondés de personnes qui peinent à se rendre à destination tel est décor sur la RN1, de Rufisque à Poste Thiaroye en passant par Mbao. D’autres moyens de transport alternatifs comme les Ndiaga Ndiaye, les Cars Rapides et même les motos Jakarta ont été assaillis par les usagers. Maisil fallait casquer fort puisque les prix des transports ont connu une hausse, à prendre ou à se laisser en rade. Pourtant des usagers soutiennent la grève déclenchée par les chauffeurs de bus TATA pour réclamer une amélioration de leur situation et surtout pour revendiquer : le statut des chauffeurs, la valorisation des salaires et des conditions de travail précaires auxquelles ils sont constamment contraints dans ce secteur. Les usagers pourraient vivre les mêmes calvaires aujourd’hui et demain si les dirigeants de l’AFTU ne sont pas contraints par le ministère des Transports à s’asseoir avec les grévistes pour une piste de sortie.
PAPE ABDOU CISSE UN DON DE MAILLOTS A L’ASC FIRDAWSI
Pensionnaire du club de l’Olympiakos(Grèce), l’international Pape Abdou Cissé continue toujours d’œuvrer pour la bonne cause humanitaire en effectuant des dons ou en faisant de bonnes actions. Hier, l’excellent défenseur des Lions de la Téranga et champion d’Afrique, a fait preuve d’une grande générosité envers l’Asc Firdawsi de Keur-Massar en lui offrant deux jeux de maillots appuyés par une enveloppe de 250.000 cfa. La cérémonie de remise du don a eu lieu à Keur-Massar, précisément chez Mme Seynabou Ndione, la maman du footballeur. Ce, en présence de l’oncle de Pape Abdou Cissé, le très disponible Cheikh Tidiane Ndione alias Thialand « Ce don n’est qu’un petit geste car Pape Abdou Cissé dit qu’il va continuer à soutenir l’équipe de son quartier » a fait savoir « Thialand ». En recevant cet important don en espèces et nature, M. Ousseynou Ndiaye président de l’Asc Firdawsi a du mal à trouver les mots pour remercier Pape Abdou Cissé bien que natif de Pikine, n’a pas oublié Keur-Massar « Au nom de tous les habitants, sportifs et notables du quartier Firdawsi, je remercie infiniment Pape Abdou Cissé pour son élan de générosité et le soutien financier apporté au club-navétane de sa nouvelle cité, ici, à Keur Massar. Les Imams et Oulémas du quartier ne vont pas oublier notre Pape Abdou Cissé national dans leurs prières » a-t-il magnifié sous le poids des maillots offerts par l’international sénégalais de l’Olympiakos (Grèce).
LA COMPLEXITE D'UNE ÉQUATION À UNE SEULE INCONNUE
Macky Sall est face à son destin. Ces derniers jours ont été marqués par des remous au sein de l’Alliance pour la République. Le choix d’un candidat à la présidentielle de 2024 divise les militants
Le candidat à la candidature au sein de l’Alliance pour la République (Apr) est déjà sujet à une bataille « fratricide ». La discorde s’est opérée, de manière concrète, mardi dernier, lors d’une rencontre des membres du parti présidentiel à son siège. Les partisans de camps différents se sont battus sur fond de tensions concernant le candidat qui sera désigné par Macky Sall, chef du parti. Ces échauffourées ont ramené la question de la difficulté à trouver un candidat qui fasse consensus au sein même de l’Apr et de « Benno Bokk Yaakaar » qui est la coalition.
Selon différents analystes politiques, la situation peut être étudiée sous divers angles. D’après leur analyse, il sera très difficile, voire impossible, de trouver un candidat qui fasse l’unanimité. Cet avis est soutenu par Moussa Diaw, Enseignant-chercheur en Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. « Dans tous les cas, le choix sera difficile et contesté. Il sera difficile, dans le contexte actuel, de trouver un consensus autour d’un candidat », prédit-il. En effet, il estime que les enjeux sont considérables. Pour lui, c’est cela qui explique la tension notée au sein de l’Apr, mais aussi de la coalition « Benno Bokk Yaakaar ». Le spécialiste est d’avis que c’est cela qui explique que certains leaders, à travers leurs partisans, se font entendre pour justement forcer le choix du Président Macky Sall sur leur personne.
Cependant, sur le même sujet, l’analyste politique Mamadou Sy Albert pense que les « affrontements » survenus entre les supporters de certains leaders de l’Apr (partisans du Premier ministre Amadou Bâ et d’Abdoulaye Diouf Sarr, Directeur du Fonds souverain d’investissements stratégiques-Fonsis) relèvent « d’une bataille de positionnement » qu’il ne faudrait pas exagérer. Selon lui, tout ceci est une « sorte de primaire particulière » pour se mettre en tête du peloton. Dans la même veine, Moussa Diaw estime que tout ce qui se passe actuellement met à nu une anomalie dans le fonctionnement même de l’Apr. Il souligne que le chef du parti a « trop fait le vide autour de lui » et, par conséquent, aujourd’hui, il se retrouve sans second. Il ajoute que cela découle d’une mauvaise structuration de l’Apr qui n’a jamais eu de numéro deux en réalité.
Suivant son raisonnement, l’Enseignant-chercheur explique également que le fait que l’Apr ait donné carte blanche à Macky Sall est « un couteau à double tranchant ». Selon lui, l’idéal aurait été de laisser les militants choisir leur candidat par le biais d’une élection primaire, comme cela se fait dans les grandes démocraties. « Le président Macky Sall aurait dû renvoyer la balle aux leaders de l’Apr, c’est-à-dire leur tenir un langage qui en appelle à la responsabilité, afin qu’ils organisent des primaires et que le meilleur d’entre eux soit désigné », soutient-il.
Un malaise évitable
Pour Moussa Diaw et Mamadou Sy Albert, le Chef du parti aurait bien pu éviter la survenue de cette querelle ou bataille de positionnement. L’universitaire indique que le président Macky Sall aurait dû démissionner de la présidence du parti dès sa réélection. Il pense que cela aurait pu donner le temps au parti de se mettre dans une perspective de remplacement du Chef de l’État.
Mais, le sujet semble beaucoup plus profond que cela, d’après Mamadou Sy Albert. L’analyste politique estime que la déclaration de non-candidature du président Macky Sall est « l’événement inattendu qui a occasionné beaucoup de perturbations ». Selon lui, il est donc impossible de dissocier le désistement du président Sall et les événements en cours au sein de « Benno Bokk Yaakaar ». Mamadou Sy Albert soutient aussi que le retard accusé dans la désignation du candidat de Bby (à sept mois de la présidentielle) prouve que cette situation n’était pas vraiment prévue. Cela dit, il reste convaincu que le président Macky Sall a toujours les cartes en main. L’analyste politique pense que cette agitation est normale et qu’une fois le choix du président fait, la majorité se soumettra. Toutefois, il dit ne pas exclure la possibilité qu’il y ait un leader au sein de l’Apr qui, pour une raison ou une autre, décide de créer une candidature parallèle. « Cela peut bien avoir lieu, comme c’était le cas lors des dernières élections locales. Le président peut bien donner sa bénédiction à une candidature parallèle, pourvu que la mouvance présidentielle se maintienne au pouvoir », envisage Mamadou Sy Albert.
En attendant, Moussa Diaw est convaincu que « le choix du président Macky Sall est déjà fait ».
L'OPÉRATION BLANCHIMENT
Dans une dynamique bien comprise, certains cercles proches du PDS diffusent l’idée que ‘’la victoire’’ de Bibo Bourgi est la preuve de l’innocence de Karim Wade, malgré l’éloignement des deux cas
Premiers reflets du bout de tunnel pour Karim Wade ! Son retour dans le jeu électoral, avec celui de Khalifa Sall, était le point le plus attendu du Dialogue national. Les conclusions de ces discussions ont été matérialisées par la modification, par l’Assemblée nationale, des articles L28 et L29 du Code électoral, ce qui permettra une réhabilitation des droits civiques et politiques des personnes bénéficiaires d’une grâce présidentielle et ayant purgé leur peine. Depuis, une opération de ‘’blanchiment moral’’ a débuté en faveur de Karim Wade.
Le Dialogue politique avait permis de trouver un accord sur la modification de l'article L28-3 du Code électoral, en y ajoutant la mesure de la grâce. De ce fait, l'article L28-3 a été modifié ainsi qu'il suit : ‘’Aux personnes qui, frappées d'incapacité électorale à la suite d'une condamnation, bénéficient de la réhabilitation ou font l'objet d'une mesure d'amnistie ou de grâce. Pour les personnes bénéficiant d'une mesure de grâce, l'inscription sur les listes électorales ne pourra intervenir qu'après l'expiration du délai correspondant à la durée de la peine prononcée par la juridiction de jugement, s'il s'agit d'une peine d'emprisonnement ou d'une durée de trois ans à compter de la date de la grâce, s'il s'agit d'une condamnation à une peine d'amende.’’
Dans la même veine, un accord sur la modification de l'article L29 du Code électoral pour y intégrer la limitation de l'inéligibilité. Désormais, ‘’cette interdiction d'inscription sur les listes électorales ne concerne que ceux qui sont condamnés pour crime, trafic de stupéfiants et pour les infractions portant sur les deniers publics, à l'exception des cas prévus à l'article L28-3 du Code électoral. Pour les autres infractions, cette interdiction est de cinq ans après l'expiration de la durée de la peine prononcée’’. Après l’adoption de ces lois par l’Assemblée nationale la semaine dernière, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, et Karim Wade, tous deux candidats à la Présidentielle du 25 février prochain, sont donc, à nouveau, électeurs et éligibles. Mais le nouveau leader du PDS veut plus. Il souhaite que son honneur soit restauré, car, selon un de ses proches, ‘’c’est une accusation gratuite et infamante qu’il faut absolument réparer’’.
Le 14 juillet dernier, les avocats de l’ancien puissant ministre d’État sous le magistère de son père avaient remis une couche pour résumer l’état d’esprit de leur client : ‘’Karim Wade a toujours été victime de sa qualité de fils du président Abdoulaye Wade. Ainsi, à la fin du régime de son père, il a subi un acharnement inédit de la part des opposants de son père qui, obnubilés par le pouvoir, ont fabriqué toutes sortes de mensonges à son encontre. Un patrimoine immense lui a été attribué à tort’’, accusaient-ils.
Débat sur la nationalité
Rengaine bien connue et partagée comme nouveau dogme au sein du PDS, alors que de larges franges de l’opinion gardent à l’esprit l’amende de 165 milliards F CFA qui pèse sur sa tête et surtout qui continue à écorner son image. C’est pour cette raison que le futur ex-exilé de Doha tenait à la révision de son procès.
Karim Wade avait été condamné, en 2015, à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite, avant d’être gracié et de s’exiler au Qatar. Sa libération avait été obtenue en 2016, suite à l’entregent du khalife général des mourides d’alors, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké et de l’émir du Qatar dont le procureur général était venu expressément à Dakar pour organiser le départ du golden boy à bord d’un jet privé vers l’émirat où il s’était replié depuis. De manière régulière, Karim Wade avait posé sa réhabilitation à travers une révision de son procès comme préalable à toute initiative de sa part tendant à acter son retour dans le jeu.
En conséquence, depuis dix ans, il se contente de communiquer avec ses compatriotes via des messages postés sur les réseaux sociaux. Depuis l’annonce de la condamnation de l’État du Sénégal par la Cour de cassation française à payer des réparations à son ami Bibo Bourgi (voir par ailleurs), des voix s’élèvent pour réaliser une corrélation entre cette décision judiciaire et le retour au Sénégal de Karim Wade, dans le but d’auréoler sa future campagne électorale sous le label du martyr.
Politiquement, il sera difficile pour le PDS d’obtenir plus que la restauration des droits civiques de Karim Wade. Si Bibo Bourgi a pu se prévaloir de sa nationalité française pour confondre le Sénégal, ce n’est pas le cas de l’ancien mentor de la Génération du concret. Pire, ‘’les sanctions financières contenues dans la décision de justice du 23 mars 2015 et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent’’, précisait le décret de grâce signé par Macky Sall.
C’est donc l’intention de solder un compte moral qui anime le candidat du PDS à la prochaine Présidentielle. Dans une dynamique bien comprise, certains cercles proches du PDS diffusent l’idée que ‘’la victoire’’ de Bibo Bourgi est la preuve de l’innocence de Karim Wade, malgré l’éloignement des deux cas.
C’est là un couteau à double tranchant, car c’est un argumentaire qui ferait renaître le débat sur la nationalité de Karim Wade. Chose à laquelle il se refuse…